bourbon and blood | ft. Sybille

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bourbon and blood

Juniper & Sybille

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«It doesn't matter how great your shoes are if you don't accomplish anything in them.»

L’Arcadia de jour, June la trouve bien banale ; comme une coquille sans âme qui n’égale pas celles qu’elle s’imagine en rêve. Mais le soir, quand le soleil s’éteint, c’est une toute autre histoire. Le spectacle des humains-fourmis qui grouillent, la déprime collée au visage, sur fond de la symphonie désaccordée des klaxons laisse place à la folie nocturne, à la décadence propre des villes mafieuses. À Arcadia, la nuit, on ne sait jamais vraiment ce qui se passe dans l’ombre, et c’est ce qui en fait son charme. Malgré tout, la Nissivocia ne troquerait pas la sinistre métropole ni pour New York, ni pour Los Angeles.
Adossée au mur, Juniper observe la clientèle opulente s’engouffrer dans l’antre d’Eros. Une scène qui ne manquerait pas de l’hypnotiser si elle n’était pas déjà habituée au cirque des gens trop riches. Ça la fait sourire amèrement quand elle pense qu’elle pourrait finir femme-trophée d’un de ces mecs qui tuent le temps ici. Un soupire, elle tire une dernière fois sur sa Juul saveur crème brûlée, regarde l’heure sur l’écran éblouissant de son téléphone. Cinq minutes avant qu’il ne soit adéquat de se présenter à son premier quart. Sa voiture est restée dans le stationnement de son chez elle, puisque le vélo lui avait paru être la meilleure façon d’évacuer le stress. Alors, elle était arrivée un peu en avance, pour avoir le temps de troquer ses baskets et ses mom shorts contre des talons et une petite jupe cigarette noire dans les toilettes d’un fast-food pas très loin. Rien de très compliqué ; le problème, c’est surtout de savoir quelle personnalité adopter. De ce qu’on montrait à la télévision, les meufs de bar ne sont pas faites de coton et de soie. Or, ici, ce n’est pas un bar de télévision, c’est plus que ça.

Elle sent la boule au fond de son estomac, la moiteur de ses paumes, quand elle se fond à la masse, s'enfonce jusqu’au comptoir du bar où elle se présente. On lui dit d’attendre un instant, qu’on la dirigera bientôt où elle est attendue. Sa vulnérabilité reste cachée derrière une posture droite et sa démarche assurée. La dernière fois qu’elle a bossé pour vrai, au-delà de ses services rendus à la Nuova, c’était l’an passé, avant de conclure qu’elle pouvait encore vivre un peu de l’argent du géniteur. Puis, Sybille lui a proposé de travailler pour elle. L’offre n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde et, même si elle entendait de loin les reproches de ceux qui croient qu’elle gâche sa vie, la jeune femme avait eu du mal à cacher son enthousiasme. Même qu’elle trépignait - et trépigne encore - à l’idée de travailler pour Sybille, une femme qu’elle admire. Elle marcherait dans ses pas si on lui en laissait l’opportunité. Or, elle cache toujours ces espèces de sentiments naïfs derrière l’arrogance et la colère. Alors qu’elle s’avance dans les coulisses du Silver Arrow, elle se promet d’essayer de ne pas gâcher cette opportunité, comme tant d’autres, de ne pas décevoir la soldate. Ça veut dire: pas de pauses de mille ans dans les toilettes pour regarder des vidéos de chats, ni d’insultes ou de verres lancés sur les clients casse-couilles.
Après avoir annoncé sa présence, on l’abandonne sur le pas de la porte et soudainement, elle ne sait plus quoi faire de ses bras, de ses mains qu’elle croise finalement derrière son dos. « Du coup, elle est à quelle heure la pause café, ici ? », qu’elle laisse tomber en guise de salutation, un ton clairement moqueur qui l’aide à chasser les nuages de stress. Ses iris vertes, brillantes de détermination, se posent sur sa nouvelle patronne.

(c) DΛNDELION

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Juniper & Sybille

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«It doesn't matter how great your shoes are if you don't accomplish anything in them.»

Premier vol pour Ben ce soir, d'habitude elle le fait venir par une babysitter alors qu'elle vient toujours au Silver par les airs pour ne pas exposer son image au grand public. La dernière fois que cela a tourné sur les réseaux elle est restée cloîtrée chez elle pendant plusieurs jours. Alors que c'est plus pratique pour elle d'avoir son fils avec elle, c'est qu'il a quelques mois et qu'elle peut éventuellement lui faire faire un tour. Protégé dans son porte bébé, elle l'a néanmoins habillé chaudement pour qu'il ne prenne pas froid sur les courants sur lesquels elle vole. Et c'est avec un large sourire qu'elle atterri dans son bureau, son enfant riant aux éclats de cette petite balade. Il rit souvent quand il voit ses ailes s'agiter, alors en vol c'était sans doute l'éclate pour lui. Mais Sybille est heureuse de le voir souriant comme ça, c'est qu'il a bien rattrapé son petit retard. Elle doit faire en sorte de s'arranger dans son quotidien. Une fois arrivé elle le nourrit puis le couche dans l’alcôve qu'elle a aménagé pour lui, insonorisé, à l'écart, qu'il puisse dormir ici les jours où elle ne peut pas le faire garder par son frère la nuit.

La jeune femme passe ses premières heures au Silver à s'occuper de lui avant d'allumer son PC. Ben tire sur ses plumes, essaye de les mettre dans sa bouche, c'est qu'il adore ses ailes, ça elle n'a pas besoin d'en douter. Elle vérifie son planning, envoie un smiley de cochon sur le téléphone de Pace pour lui informer qu'elle est arrivée. Ben s'agite moins, elle va le coucher et se met alors au travail. D'abord il lui faut superviser l'arrivée de la nouvelle recrue, une petite camorrienne a qui elle a offert du travail. Sybille sourit à l'idée de la revoir, jeune fille étrange mais fort sympathique qu'elle est contente d'accueillir ici. On tape à la porte et on laisse Juniper sur le pas de sa porte. Sybille lui sourit, termine de fermer ce qu'elle a ouvert sur son ordinateur pour lui consacrer un peu de temps et est soudainement interpellée par sa question. Étonnée d'un tel direct, ses iris clairs se posent sur la silhouette de la jeune fille. Elle doit être stressée pour sortir ça, Sybille la couvre d'un doux sourire, elle peut comprendre, elle a été un peu pareil à ses débuts, dans cette pizzeria d'Athènes.

« Pas d’horaires, tu gères ton temps et quand y'a personne tu peux te servir en café ou en jus de fruits!» Elle répond pour qu'elle ne se sente pas trop gênée. Sybille se lève, un coup d'oeil vers le coin plongé dans l'obscurité où son fils dort à poings fermés, elle se dirige vers Juniper et lui serre la main pour la saluer correctement. un sourire, la jeune femme lui propose de sortir du bureau pour qu'elle puisse lui faire visiter ce coin là du club. Et son assistante prend le réflexe d'aller dans le bureau et surveiller le sommeil du petit pendant qu'elle n'est pas là. Sybille passe inaperçu malgré ses ailes imposantes, les employés de sont habitués à la voir comme ça, ce qui est plutôt agréable car elle peut se promener sans crainte dans les coulisses du silver. Pour ce qui est de la partie publique, elle n'y est que quand ses ailes ne sont pas visibles. « Ici tu as les vestiaires, je t'ai laissé le casier numéro 4 ! » Elle lui donne la clef pour qu'elle puisse y laisser ses affaires après la petite visite.« Là c'est la salle de pause tu as le droit de te mettre dans les hamacs si tu veux pendant ta pause repas du soir !» Elle les a rajoutés dernièrement car les employés se plaignaient de pas pouvoir réellement se relaxer pendant leur pause. Résultat elle a organisé un coin avec des hamacs et une bibliothèque pour ceux qui voudraient lire. Sybille fouille dans un des placards de la salle de pause et donne à Juniper un petit livret pense-bête. « Sur le carnet il y a écrit toutes les petites procédures, sinon n'hésite pas à demande à Lyne ou a moi si je suis dans les parages !» Elle lui montre où sont affichés les plannings, où elle peut trouver les règlements, les conventions, les papiers de demande de congés et tout le côté administratif, qu'elle verra en temps voulu. « On ne te fait pas faire de fermeture pour ton premier soir mais n'hésite pas à demander à ta tutrice, comment ça se passe!» Enfin, elle se tourne vers elle, espère qu'elle se sent moins stressée. « Ça va Juniper ? »

(c) DΛNDELION