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alternate world (nesryn)

 :: abandonnés
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alternate world (nesryn) - Mer 27 Mar - 21:43

alternate world, alternate age
anja & nesryn
@Nesryn Kron


La salle tamisée, à l'exception des lueurs rosées et bleuâtres parcourant la scène, teintant l'étoffe à laquelle elle est accrochée et se reflétant sur sa peau alors qu'elle se meut à son rythme. Les bruits étouffés des spectateurs, invisibles dans la pénombre, par sa voix portée par l'orchestre minimal. Le tissu s'enroule autour de ses membres, tenant ses chevilles et ses poignets prisonniers, l'empêchant non pas de danser mais de s'effondrer au sol.

La sensation d'être seule au monde ainsi suspendue dans les airs, elle ne la retrouve qu'en s'enivrant, l'alcool feignant l'apesanteur et lui donnant l'illusion de ne plus toucher terre alors que cela fait une éternité que ses pieds n'ont pas quitté la terre ferme. Un doux sentiment corroboré par une ivresse annihilant ces souvenirs douloureux dans lesquels elle était une autre personne. Dans lesquels elle était tout ce qu'elle voulait et dans lesquels elle faisait tout ce dont elle rêvait.

Une addiction à l'adrénaline remplacée par une autre, plus pernicieuse mais peut-être moins dangereuse en un sens, qui l'entraîne toujours ici. Bien qu'elle ne franchisse plus systématiquement les portes du bar pour se soûler, d'autres raisons l'amenant maintenant à s'y rendre fréquemment, le pincement au cœur reste le même lorsque la clochette tinte alors qu'elle franchit le pas de l'établissement. Un dur retour à la réalité que de se souvenir d'autres temps qui ne font que la reconduire ici, inlassablement. L'impression d'avoir été dépouillée de tout ce qu'elle avait et de tout ce qu'elle était, sa carcasse autrefois applaudie dans les airs contrainte à être le refuge d'une créature plus souvent moquée qu'admirée. La danseuse des airs reléguée à enterrer son argent six pieds sous terre, rabaissée aux larcins pour survivre, poussée à chasser l’or et le cuivre. Un intrus dans son corps qu’elle maîtrisait autrefois parfaitement mais dont elle ne peut maintenant totalement empêcher la main de saisir le bijou étincelant.

Le seuil franchi, elle se demanda un instant si elle n'avait pas définitivement perdu l'esprit, ses visions de ses songes et de la réalité s'entremêlant dans un mélange atypique, la jeune femme de ses souvenirs occupée à s'affairer autour des quelques clients déjà présents.  « Nesryn ? » laissa-t-elle échapper sous l'étonnement. Un visage d'une autre époque, celui d'un temps révolu, qui l'avait fui depuis qu'elle puait la charogne ambulante, peut-être consciente qu'elle n'était plus tout à fait la même personne mais seulement un artifice lamentable maintenu en vie par un farfadet farceur. Elle l'avait pourtant sollicité dès qu'elle avait eu l'heureux hasard de la recroiser, bien loin de leurs représentations et de la Suède natale de la chanteuse. Comme si la retrouver lui permettrait de se retrouver alors qu'elle aurait dû la chasser elle aussi, comme ses autres souvenirs douloureux, de peur de réaliser à quel point elle était différente depuis l'accident, depuis qu'elle avait été volée dans la mort par un escroc sans vergogne.  Elle avait abandonné l'idée de renouer avec elle depuis longtemps, résignée à l'idée qu'elle n'avait plus sa place dans la vie de ceux qu'elle avait côtoyés auparavant. Mais elle n'aurait jamais pensé la croiser ici, de tous les lieux de la ville.

La mine quelque peu renfrognée, elle aurait presque de la pitié pour la suédoise de se trouver là où la leprechaune avait ses habitudes alors qu'elle s'était pourtant évertuée à s'en éloigner.« Je savais pas que tu travaillais ici. » À force, elle avait appris à reconnaître les employés d'Ikaar, leurs visages embrumés par l'alcool s'étant au fur et à mesure précisés et leurs noms ayant pris l'habitude de rouler sur sa langue lorsqu'elle voulait y faire couler de quoi la griser. Cela lui était maintenant d'autant plus utile depuis qu'elle avait commencé à y travailler parfois, depuis les événements funestes de janvier. Mais Nesryn n'avait jamais fait partie du personnel et elle n'avait pas non plus entendu parler de son embauche, bien que cela n'aurait probablement rien changé car personne n'aurait pu supposer que les deux jeunes femmes se connaissaient. Sa présence ici lui paraissait toutefois décalée, comme si la chanteuse n'avait pas sa place ici. Comme si elle méritait mieux, contrairement à elle.

« Je t’aurais plutôt vu en train de leur chanter sur une petite scène que leur servir des verres. » dit-elle avec un maigre sourire narquois tout en jetant un coup d'oeil à la clientèle. Sincère ou railleuse, elle ignore ce qui l'a poussé à souligner l'évidence. Certes blessée par le comportement de qui elle considérait autrefois comme une amie, elle ne voulait pas en devenir mauvaise pour autant alors elle se mordit la langue, de peur de dire quelque chose de plus univoque. Elle-même n’était pas en reste, loin d’impressionner les clients du bar par ses figures de voltige, trop occupée à leur apporter de quoi brûler le gosier ou à lever le coude elle-même. D'autant que son ego meurtri l'était probablement plus pour ce que la jeune femme représentait que par sa volonté de couper les ponts. Sauf que si Anja avait cessé de s'élancer de tremplins ou de danser suspendue dans les airs pour ne devenir qu'une serveuse parmi tant d'autres, c'était parce qu'elle avait cassé sa pipe. Et aussi révélateur puisse être le fait de revenir à la vie, la résurrection inopinée ne touchait pas tout le monde, pour le plus grand bonheur des croque-morts, alors il était peu probable que Nesryn puisse se targuer de la même excuse. Du moins elle l'espérait, peu avide de savoir que son amie ait pu connaître la mort elle aussi, lui souhaitant mieux que ça.
(c) DΛNDELION
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an riocht
Nesryn Kron
BLAZE : thinkky
CREDITS : (c) myself & (c)ANAPHORE
FACE : Charlotte Wessels
DOLLARS : 2062
SACRIFICES : 253
ANNEES : (Vingt-neuf ans) suffisamment pour avoir vu son monde changer autour d’elle à plusieurs reprises, pour s’être écroulée, pour s’être fait enchaîner à des divinités dont l’unique intérêt est de la manipuler…
CŒUR : (Célibataire), trop peu de liberté accordée au corps et à l’esprit. Les aventures s’enchaînent, sans que le cœur ne rencontre son âme sœur. Qu’importe, elle n’a pas ce souhait l’enfant…
RÉINCARNATION : (Prophète juge), aucune divinité dans le corps.
TALENT(S) : Le (jugement) dans les pupilles, la douleur causée par les fautes révélées aux hommes et femmes ayant multiplié les pêchés. Elle voit toutes les horreurs perpétuées par un corps, les lui fait subir en retour. Les esprits se brisent face au pouvoir, incapable de supporter le juste retour de leurs actes…
FACTION : (Neutre), les barreaux d'or se sont retrouvés ouverts, fuite enclenchée pour la juge, traquée par la NC.
OCCUPATION : (Serveuse au TeddyBeer), pour renflouer un compte en banque privé des chiffres factices. (Gérante & Directrice de la programmation aux Douze Coups), acheté par Ikaar, Nesryn y renoue avec son amour de la musique et du chant.
TALON(S) D'ACHILLE : Sa famille, ses recherches, son innocence, son pouvoir effrayant.
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alternate world (nesryn) - Ven 3 Mai - 16:59

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anja & nesryn
@Anja Dragović


A l’abri. Elle était à l’abri.

C’était ce qu’on lui avait répété, ce qu’on lui avait dit. Une main tendue, pour effacer les stigmates du passé, des trois années passées derrière les barreaux dorés. Pourtant, il n’y avait aucune blessure sur le corps, aucune cicatrice. Non, tout cela avait été plus pernicieux. Les italiens avaient joué de son manque de confiance en elle, avaient tiré les ficelles légales quant à son crime, à cette mort qu’elle avait provoquée. Elle qui avait été en légitime défense s’était retrouvée en danger de se faire arrêter. Et comme elle n’avait jamais côtoyé le système judiciaire américain… Elle avait pris peur. L’échine s’était courbée, les bras s’étaient tendus, pour mieux se passer les menottes. Les yeux s’étaient rivés sur le sol, si bien que la suédoise en connaissait la moindre nervure. Que ce soit vers l’asphalte de Little Italy, le parquet reluisant du Ciao Roma, ou celui de l’appartement qu’elle louait, jamais loin de ses manipulateurs. Plus d’une fois, Nesryn aurait voulu s’en sortir, douces pensées traversant l’esprit, avant que la déception, le dégoût reprenne le dessus. Il n’y avait jamais eu pire ennemi qu’elle-même, que le mental défaillant, le talent épuisant. Un don brouillé en malédiction, que beaucoup recherchaient ou, à défaut, tentaient de détruire.

Aujourd’hui, elle était libre. Libre de ne plus répondre des actes de la Camorra, de ses ordres. Libre de relever la tête, et de refuser la présence d’une tierce personne dans son existence. Libre d’être elle-même, et d’envoyer valser les incertitudes.

Pourtant, les prunelles ne s’accrochaient plus à celles de ses interlocuteurs aujourd’hui. Elle les évitait soigneusement, pour ne pas déclencher le pouvoir par inadvertance. Avec le stress quotidien, la frayeur dès qu’une situation lui échappait, elle pourrait certainement tuer à nouveau sans s’en rendre compte. Arcadia était peuplée de monstres, d’êtres ayant commis les pires atrocités, à de nombreuses reprises. Un simple regard, quelques secondes seulement, et certains pouvaient s’écrouler. A l’époque, Esposito n’était plus parvenu à tenir debout, s’était écroulé tel un fétu de paille. Aujourd’hui, avec la maturité, ne serait-elle pas capable de faire encore plus de dégâts ? Les doutes serraient les entrailles, l’obligèrent à s’arrêter un instant. Les pupilles se perdaient dans les bouteilles, disposées sur le mur du bar. C’était si loin de ce qu’elle avait effectué comme travail jusque-là. Si loin du chant, si loin des écrits vindicatifs pour lesquels elle s’était fait connaître. La créativité en berne, et pourtant, cela lui offrait une sécurité qu’elle n’avait pas connue depuis des années.

Profonde inspiration, alors que l’aîné de son employeur se pointait devant elle, l’interrogeant. Savoir si elle allait bien, si elle s’en sortait. Le genre de questions qu’elle avait oublié depuis le temps. Léger hochement de tête, pour assurer que tout se déroulait à merveille, et elle entreprit de reprendre le service, tandis que la nuit arrivait lentement sur la ville. Le bar se remplissait, et c’était avec un semblant de sourire qu’elle se dirigeait vers les clients, entreprenait de retenir leurs commandes, galérant toujours avec les divers noms et alcools. Ce n’était pas comme si elle-même buvait énormément…

Et y’eut une voix, qui lui fit relever les yeux. Silhouette connue, reconnue, qu’elle avait longuement évité. A cause de la Camorra, elle ne pouvait pas se permettre de garder de vieux liens. C’était dangereux. Trop dangereux. Et elle avait refusé de voir d’autres chuter, s’embourber dans une mafia aussi violente… « Anja… » Le murmure se glissa entre les lèvres, l’étonnement dans les pupilles, avant de les détourner. La honte certainement, d’avoir coupé les ponts si brutalement avec une amie, malgré toutes les excuses qu’elle pouvait offrir. Maigre sourire qui éclaira le visage, aux propos suivants. « Ca fait peu de temps que je suis ici. Ikaar m’a proposé un poste. C’est… C’est pour me refaire un peu. » Parce que le compte en banque avait été saisi, bloqué par la mafia. Tout comme l’appartement, l’obligeant à dormir à la rue, à l’hôtel, ou à squatter chez les uns et les autres. Finalement, bouger tout le temps empêchait les italiens de lui tomber dessus. Parce qu’elle continuait de regarder par-dessus l’épaule, par attendre une attaque. Les nerfs étaient prêts à craquer, si elle se relâchait une seule seconde.

« J’ai arrêté de chanter. » Ca n’avait été qu’un loisir pendant trois ans, dans sa salle de bain, sous la douche pour se donner l’illusion que la vie n’était pas si merdique que ça. « Et je suis plus utile en servant ici qu’autre chose, ils sont en manque de main d’œuvre. » Rester pragmatique, puisqu’elle n’avait plus le talent d’antan. La voix s’était brisée en même temps que son âme, fragments qu’elle rattrapait régulièrement, sur lesquels les doigts s’écorchaient. « Je suis… Je suis désolée Anja. Je n’ai pas donné de nouvelles pendant longtemps, je… » Les excuses, encore et toujours. Les doigts se glissèrent dans les cheveux, tremblants. « Je me suis retrouvée empêtrée dans des problèmes. C’était trop dangereux de rester en contact. » Parce que la mafia l’aurait blessée. Et qu’elle était surveillée Nesryn. Même si remettre la faute sur d’autres n’était pas le comportement à avoir…  

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alternate world (nesryn) - Dim 19 Mai - 18:47

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anja & nesryn
@Nesryn Kron


Elle se souvenait encore de ce qu'elle avait ressenti la première fois qu'elle avait croisé le chemin de Nesryn dans ce pays. Une rencontre inattendue, salvatrice, perturbatrice et dénonciatrice de son présent, à mille lieux de ce qu'elle aurait espéré. Et la conviction inexplicable et injustifiée que Nesryn s'en était sortie. Qu'elle avait quitté son pays pour tenter sa chance aux États-Unis, le lieu prétendu de toutes les opportunités. Qu'elle n'avait pas déchanté, elle, contrairement à l'américaine crevée sur la route. Et que c'était pour cette raison que la chanteuse ne voulait plus avoir affaire à elle, parce qu'elle savait qu'elles n'avaient plus rien en commun, parce qu'elle n'avait pas besoin d'une ratée dans sa vie. Peut-être que ça se voyait sur sa gueule à Anja qu'elle avait pas réussi et que ça gênait Nesryn que l'une ait dépassé l'autre. Peut-être que c'est pour ça qu'elle ne pouvait même pas la regarder dans les yeux, même maintenant alors qu'elle servait les clients du Teddybeer et que la vision idéalisée de la vie de son ancienne amie qu'avait eue Anja était mise à mal. Elle l'écouta expliquer pourquoi elle se trouvait ici sans vraiment parvenir à lui rendre son sourire, bien que son expression se voulut poliment affable. Mais ce dont le leprechaun s'était persuadée lors de leurs courtes altercations depuis que son hôte avait pris place en son sein éclata en mille morceaux à l'affirmation suivante de Nesryn.

J'ai arrêté de chanter. Le leprechaun se contenta de hocher légèrement de la tête silencieusement, son regard se perdant dans la salle bien que l'annonce ne la laissa pas indifférente, oh non. Ça lui fendait le cœur. Inopinément. Brusquement. Quelques mots qui sonnaient le glas de ce qu'elle avait toujours su depuis que leurs chemins s'étaient de nouveau croisées. Que les instants qu'elles avaient partagé ensemble étaient ceux d'une autre vie, moins emplie d'amertume et moins fataliste. La danseuse et la chanteuse évanouies dans la brume d'Arcadia, disparues pour impressionner d'autres prunelles et laissant leurs enveloppes charnelles au dépourvu, misérables. Et aussi soudainement que le poids s'était installé dans sa poitrine, l'envie de chialer prend la femme redevenue gamine face aux proches devenus fantômes et aux fantômes devenus étrangers. Mais elle retient la larme de frustration de couler, tentant de la ravaler en serrant les dents, honteuse de finalement craquer face aux poids des pertes et de cette retrouvaille désenchantant l'illusion que certains s'en étaient mieux sorties qu'elle, ou que son frère. « Je donne aussi un coup de main ici plusieurs fois par semaine. Ikaar m'a embauché il y a quelques mois. Je venais justement pour prendre mon service dans pas longtemps. » Ses mots sont choisis consciencieusement, ils se voulaient neutres pour ne pas être accusateurs ou pire, apitoyants. Partagée entre sa peine de savoir que les rêves de Nesryn se sont écroulés tout comme les siens et la rancune de s'être vue rejetée par une ancienne amitié, comme si elle pouvait elle aussi sentir qu'elle suintait la mort. Partagée entre la mélancolie et le ressentiment, la rousse se sentait ridicule et voulait seulement prendre ses jambes à son cou pour ne pas avoir cette conversation qui allait aboutir de la même façon que les précédentes.

Mais ses talons restèrent vissés au sol, parce qu'elle a un emploi à conserver et qu'elle ne peut pas se permettre de se tirer pour ne pas avoir à entendre les mêmes excuses d'une personne avec laquelle elle sera maintenant amenée à travailler. Elle se demanda alors laquelle d'entre elles cette information dérangeait le plus. Elle fut toutefois sortie de sa rêverie cocasse par une excuse toute autre, sincère et, semble-t-il, véritable. Soucieuse, les sourcils d'Anja se froncèrent alors que les propos de son interlocutrice prennent une tournure inhabituelle, inquiétante. « Dangereux ? » répéta-t-elle, ses yeux s'attardant sur ceux de l'ancienne chanteuse. « Nesryn, il t'est arrivé quelque chose ? » D'un pas rapide et agile, la rousse se rapprocha de Nesryn, faisant disparaître cette distance qu'elle avait instaurée en ne voulant pas s'aventurer plus près dans le bar mais également pour s'assurer qu'elle puisse l'entendre alors que sa voix se fit plus discrète, consciente des oreilles qui traînaient dans l'établissement. Elle avait déjà provoqué un esclandre avec Ikaar qui avait ravi les clients les plus curieux, elle voulait s'abstenir d'alimenter davantage leurs commérages. « On t'a fait du mal? D'un geste vif, mais doux, sa main vient se poser sur le bras de Nesryn, ses yeux interrogateurs et anxieux cherchant vainement une réponse dans les siens. Anja ne tarda pas à laisser retomber sa main le long de son flanc, étonnamment gênée par sa familiarité et craignant qu'elle soit indésirée. Elles avaient perdu le contact, volontairement. Elle ne pouvait plus se comporter avec elle comme à l'époque, lorsqu'elle partageait les mêmes salles utilitaires sur la route entre deux sommeils dans un van de fortune. Elle s'en voulait également de s'être emportée en enchaînant les questions comme si la suédoise lui devait une réponse. Le leprechaun se mordit la lèvre en regardant ses pieds un instant avant de relever les yeux vers la serveuse, son ton moins pressant cette fois-ci. « Ikaar est au courant ? Enfin, c'est pour ça qu'il t'a proposé de bosser ici ? »
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an riocht
Nesryn Kron
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RÉINCARNATION : (Prophète juge), aucune divinité dans le corps.
TALENT(S) : Le (jugement) dans les pupilles, la douleur causée par les fautes révélées aux hommes et femmes ayant multiplié les pêchés. Elle voit toutes les horreurs perpétuées par un corps, les lui fait subir en retour. Les esprits se brisent face au pouvoir, incapable de supporter le juste retour de leurs actes…
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alternate world (nesryn) - Jeu 6 Juin - 18:12

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anja & nesryn
@Anja Dragović


Nesryn avait toujours fui les conflits, les problèmes. Jamais elle n’avait dit non à quiconque, par peur de voir les gens partir, l’abandonner. Elle refusait de décevoir les autres, que ce soit des proches ou des inconnues. Toujours à dire oui, toujours à courber l’échine, toujours à accepter tout, même les pires crasses. Ca l’écoeurait, quand elle s’y attardait, quand elle comprenait, soudainement, tout ce qu’elle avait sacrifié pour le bon plaisir des autres, sans jamais rien avoir en retour. Rares instants de lucidité, qu’elle faisait rapidement disparaître derrière sa personnalité. Maladroite, elle avait fini par rejeter tout le monde, par refuser de les mêler à ses problèmes. Qu’importait la douleur qu’elle infligeait, la violence des mots, il s’agissait là de protéger les autres, à défaut de se trouver des alliés. Elle connaissait suffisamment la mafia dans laquelle elle était pour savoir que le sang coulerait pour la faire rester. Parce que si elle était inutile, il était trop dangereux de la voir courir ailleurs. Pour un peu que son pouvoir se développe, qu’elle devienne soudainement capable du pire… Dommage pour la Camorra, que la suédoise ait fini par quitter les rangs, par se croire libre, pour quelques semaines.

Le sourire était faux, pourtant, il restait en place, comme pour contrecarrer la violence des propos, la véracité de ses envies qu’elle avait jetées en pâture de sa survie, de son besoin de réponses. Elle voulait trouver une famille, et elle avait fini par côtoyer la Faucheuse. Les italiens se décrivaient comme une grande famille, mais la jeune femme était humaine, loin du panthéon sacralisé au sein de la Camorra. Aucun sang latin ne coulait dans ses veines, elle n’était qu’une pièce rapportée qu’ils n’avaient pas pu trouver chez les leurs. Simple utilité dont personne n’avait réellement usé. Enfin, aujourd’hui, elle était partie, tout ne pouvait qu’aller mieux, non ?

Néanmoins, face à Anja, elle n’en menait pas large. Après tout, c’était elle qui avait coupé les ponts, brutalement, pour la protéger certes, mais peut-être l’autre aurait-elle voulu avoir son avis à donner ? Puis, ce n’était pas une excuse, que de balancer ceci.  « Nous allons donc travailler ensemble à l’avenir. » C’était comme un espoir, peut-être de pouvoir rediscuter comme avant. Cependant, Nesryn ne s’y attardait guère. Elle ne pouvait pas forcer quelqu’un à la pardonner, quand elle aurait dû s’y prendre autrement dès le début. Expliquer rapidement, laisser un mot sur ce qui la poussait à faire ceci… Pas apparaître quelques années plus tard, dans un claquement de doigts, comme si de rien n’était…

Lentement, quand les questions se bousculaient sur les lèvres, Nesryn sentit une part d’elle se refermer. Pas consciemment, juste la discrétion qui reprenait ses droits. Créer des soucis au sein du bar n’était pas dans ses projets, et elle pouvait percevoir certains regards dans leur direction, comme si tous s’attendaient à une escalade de la violence. Anja semblait l’avoir vu aussi, puisqu’elle se rapprocha, baissa d’un ton dans ses propos. Rapprochement qui avait manqué à la suédoise, contact qui suivit les interrogations. Elle hésitait, à tout dire. Mais Ikaar était au courant, tout comme les hauts-gradés de cette autre faction. Y’avait pas de raisons de mentir, au vu du danger qu’elle faisait courir dans tous les cas à ceux qui lui avaient tendu la main. « Oui, il est au courant. Je… C’est éamonn qui lui en a parlé et m’a aidée à trouver un emploi ici. » Si elle était proche d’Ikaar, elle devait connaître ses proches ? Nesryn ne savait pas exactement quels étaient tous les liens entre eux, mais ils devaient très certainement tous échanger, se connaître de vue. Enfin, elle verrait bien à la réaction de sa comparse.

Un léger signe de la tête, elle la convia à s’éloigner quelque peu des groupes, toujours hésitante sur la marche à suivre. Les prunelles fuyaient, cherchaient à se réfugier là où elles ne feraient aucun mal. « Je… » Pause. Avant de tout déballer. « J’ai un pouvoir qu’on dit dangereux et qu’on convoite. » Elle prit appui sur le comptoir, à cette heure-ci vide de clients. « Quand je suis arrivée ici… Quelqu’un l’a vu. Et j’ai fini dans une mafia. » C’était direct au moins. Mais si elle continuait de s’interroger, de parler en chemin détourné, jamais elle ne l’aurait avoué. Fallait juste que ça sorte, au bout d’un moment. « Je viens de… Partir. Mais ils avaient tout. » Murmures qui enchaînèrent. « Mes comptes en banque, mon appartement, mon travail… » Les doigts se serrèrent, se triturèrent, pour faire passer le stress, la honte. « J’étais surveillée pendant trois ans, je ne pouvais pas garder contact, ils auraient pu s’en prendre à toi… » Profonde inspiration, sourire empreint de tristesse. « Mais ce n’est pas une excuse pour ce que j’ai pu dire par le passé… » Y’avait pas d’excuses malgré la gravité de la situation. C’était de sa faute à Nesryn, si la relation s’était effritée si soudainement…  

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alternate world (nesryn) - Sam 8 Juin - 18:10

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anja & nesryn
@Nesryn Kron



Elle blâmait son hôte de nombreuses choses mais, en réalité, elle n’était plus que l’ombre d’elle-même depuis quelques mois seulement et il n’y était pour rien. Elle ne pouvait que se fustiger elle-même pour la tôle et les os écrasés, les vies broyées. Et s’il l’avait choisi, lui offrant une seconde chance alors qu’elle allait finir entre quatre planches, c’est parce qu’il avait saisi qu’elle lui siérait bien. Non, en réalité, elle n’avait commencé à se mordre la langue jusqu’au sang pour s’empêcher de parler, à quasiment s’écorcher vive pour se purifier, à fixer ses pieds comme une gosse grondée que depuis la disparition de son frère. Sa propre mort devenue un poids, une résurrection damnée à voir les autres partir alors qu’elle était censée être la première.

Elle ravala ses émotions douces-amères, suite à cette rencontre qui n’était pas tout à fait comme les précédentes, pour se concentrer sur des faits qui ne pouvaient nuire si le pragmatisme est de mise. Sa question est tâtonnante, visant à savoir ce qui est su et ce qui peut être dit. Peut-être la suédoise ignore-t-elle la nature de son nouvel employeur, peut-être elle est-elle encore ignorante de l’avers de la mortalité. Mais là encore, elles semblaient toutes deux désillusionnées, si loin de celles qu’elles avaient pu être et de celles qu’elles auraient pu être. Le leprechaun se demanda si Nesryn avait elle aussi basculer dans cet autre univers sombre et violent, dans lequel son appartenance au Royaume était un soulagement, aussi futile puisse-t-elle être dans le lot. La créature maudit le fait qu’elle soit incapable d’apercevoir la moindre aura de la jeune femme, ne sachant ce qu’elle avait pu devenir.

« Oh... Un souffle lâché sans d’autres mots, alors qu’Anja hocha la tête doucement, son regard se perdant quelque part derrière Nesryn. L’implication du roi et du sénéchal devait signifier l’implication d’An Riocht, ce qui signifiait que – d’une façon ou d’une autre – Nesryn avait chu dans les bas-fonds divins d’Arcadia. Oui, je vois. » Non sans un pincement au cœur de voir ses craintes confirmées, elle suivit son amie d’antan vers le bar auquel elle s’accouda. Elle resta silencieuse, faute de savoir ce qu’elle pourrait lui dire. Si leurs vies leur avaient semblé à mille lieues l’une de l’autre il y a encore peu, elle était maintenant incertaine de qui se tenait devant elle et ne savait quoi lui dire. Mais cette incertitude fut rapidement balayée, en même temps que les événements s’étant abattus sur Nesryn ces dernières années lui sont révélés, sans filtre et avec hâte, comme si elle désirait tout lui avouer avant d’avoir le temps de se résigner. Ses yeux plongés dans les siens, presque fuyants, Anja l’écouta attentivement, et le pragmatisme fut balayé d’un revers de main alors que son expression neutre se fit préoccupée, teinté d’une peine amère de voir ce que la mauvaise fortune avait réservé à son amie. Le leprechaun dont la nature était tant en adéquation avec son hôte, ravala difficilement la rancune mal placée qu’elle avait nourrie à chaque fois qu’elle fut rejetée par quelqu’un qu’elle pensait alors, à tort, mieux lotie qu’elle.

« Nesryn… je suis désolée. Elle posa sa main sur celle de son amie, en la serrant doucement, pour lui faire signe de sa présence mais aussi pour empêcher ses doigts nerveux de s’enserrer. J’aurais su… » Incapable de finir sa phrase, ses lèvres restèrent entre-ouvertes alors que son regard retomba sur le comptoir, en quête de ce qu’elle aurait bien pu faire comme si elle pouvait y remédier rétroactivement. « J’aurais essayé de t’aider plus tôt. De te faire sortir de là. Enfin j’aurais pas pu faire grand-chose seule mais avec Nour puis le royaume... » À son tour de déblatérer des vérités à demi-mot, comme si les aveux de sa camarade la poussait à lui rendre la faveur. « Je suis morte. » Elle l’avait presque craché hors de sa bouche pour se débarrasser de ce constat désolant qu’elle avait commencé à haïr et ne pris pas la peine d’attendre une réaction avant de continuer, toujours dans un murmure, pressée que la phrase soit oubliée. « Quelques mois après la tournée. Mais je m’en suis sortie, grâce à un leprechaun. » Pour quelqu’un de non initié, cette conversation serait ridicule et n’aurait strictement aucun sens. Elle esquissa un demi-sourire amuse à cette pensée, aussi consciente qu’elle n’était pas habitée par la créature la plus grandiloquente qui soit. « Nour avait vu l’accident avant qu’il n’arrive... » Elle souhaiterait lui dire sans équivoque que son frère est un prophète et qu’il était peut-être introuvable parce que son pouvoir avait aussi été convoité à autrui mais les mots ne parviennent pas à sortir.


Sa main toujours sur celle de Nesryn, elle laissa échapper un sourire avant de plonger à nouveau ses yeux dans les siens. « Je suis désolée d’avoir rien vu et d’avoir rien pu faire, Nesryn. Et je comprends pourquoi tu t'es éloignée... » Même si elle aurait aimé savoir, elle ne pouvait plus décemment lui en vouloir en sachant les circonstances. « Alors, Ikaar, Éamonn… ils te protègent maintenant ? Et les autres, ils te cherchent encore ? » Elle ignorait si la suédoise nécessitait d’être protégée de la Bratva ou de la Nuova Camorra mais dans les deux cas, elle se doutait bien qu’elle n’était pas partie en bons termes avec eux.
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SACRIFICES : 253
ANNEES : (Vingt-neuf ans) suffisamment pour avoir vu son monde changer autour d’elle à plusieurs reprises, pour s’être écroulée, pour s’être fait enchaîner à des divinités dont l’unique intérêt est de la manipuler…
CŒUR : (Célibataire), trop peu de liberté accordée au corps et à l’esprit. Les aventures s’enchaînent, sans que le cœur ne rencontre son âme sœur. Qu’importe, elle n’a pas ce souhait l’enfant…
RÉINCARNATION : (Prophète juge), aucune divinité dans le corps.
TALENT(S) : Le (jugement) dans les pupilles, la douleur causée par les fautes révélées aux hommes et femmes ayant multiplié les pêchés. Elle voit toutes les horreurs perpétuées par un corps, les lui fait subir en retour. Les esprits se brisent face au pouvoir, incapable de supporter le juste retour de leurs actes…
FACTION : (Neutre), les barreaux d'or se sont retrouvés ouverts, fuite enclenchée pour la juge, traquée par la NC.
OCCUPATION : (Serveuse au TeddyBeer), pour renflouer un compte en banque privé des chiffres factices. (Gérante & Directrice de la programmation aux Douze Coups), acheté par Ikaar, Nesryn y renoue avec son amour de la musique et du chant.
TALON(S) D'ACHILLE : Sa famille, ses recherches, son innocence, son pouvoir effrayant.
an riocht
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alternate world (nesryn) - Lun 8 Juil - 23:43

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anja & nesryn
@Anja Dragović


Elle n’aimait pas parler du passé Nesryn, de ces instants qui ne reviendraient plus. Pourtant, le négatif s’effaçait bien moins facilement que le positif, il restait, dans un arrière-goût amer. Les dégâts de la Camorra restaient ancrés dans un coin de son esprit, si bien qu’elle n’était pas sûre de pouvoir rechanter un jour. Ils lui avaient retiré le goût de la musique, tout comme celui de la vie, à vouloir la conditionner pour qu’elle les serve. Finalement, seul le dégoût était présent, et l’incapacité d’user de son pouvoir. Ca la rendait imprévisible, dangereuse, ça l’obligeait à fuir les regards, à cacher à nouveau les iris derrière les lunettes noires, les bandeaux pour altérer la vision. Le but était de protéger les autres d’elle, comme elle l’avait toujours fait, jusqu’à en oublier de vivre elle-même. Toujours apparaître parfaite, à l’écoute, prête à aider. Mais tendre la main pour tous ces autres, c’était aussi pour se donner l’illusion d’être quelqu’un, de subsister. C’était s’offrir une excuse pour les comportements parfois limites, destructeurs, qu’elle adoptait. Des vérités qui l’aidaient bien pour ne pas réaliser, des mensonges qu’elle se répétait jusqu’à les croire. Parce que c’était plus simple qu’ouvrir les yeux, et comprendre sa propre faiblesse.

Les réponses se firent calmes, parfois hésitantes. Il fallait dire que parler de mafias n’était pas instinctif chez elle. Nesryn cachait, posait un masque sur son visage en permanence, par peur d’être dévoilée, d’être accusée de meurtre. Puis, l’illégalité et la criminalité d’une telle organisation faisait qu’elle devait rester dans son coin. Leur bras était long, certainement bien plus qu’elle ne l’imaginait. La police n’était guère un refuge, alors, elle avait fini par accepter la main tendue d’une autre mafia, peut-être moins radicale, moins violente. C’était à espérer, même si au moins, les mensonges avaient été brisés. Ils n’étaient pas tout blanc, que ce soit Ikaar ou Eammon. Ils avaient leurs failles, mais au moins, ils n’avaient pas tenté de l’effrayer, de lui faire croire que les autres étaient dangereux. « Même si tu avais su, il aurait été trop dangereux pour toi d’essayer de m’en faire sortir. » On parlait là de sous-boss, de chefs de mafia. Anja n’était qu’une humaine, qu’une jeune femme certes pleine de ressources, mais bien démunie face aux hommes les plus puissants d’une mafia. « J’ai été prise entre les griffes de leurs chefs. Ca aurait été du suicide de faire une intervention quelconque. » C’était pour cela qu’il avait fallu user de psychologie, que le sénéchal avait mis plusieurs mois avant de la voir partir. La graine avait mis son temps avant de germer…

Mais elle n’était pas la seule à avoir vécu un traumatisme. Les langues se déliaient, quand une première parlait. C’était ce qui se passait dans les collectifs parlant de viols, d’agressions. Alors, c’était comme ça pour beaucoup d’expériences traumatisantes… Pourtant, les propos de son amie la laissèrent sur le cul. Heureusement pour elle, une chaise vint supporter ses fesses, l’empêchant de lamentablement s’écrouler sur le sol, hébétée. « Morte ? Mais… » T’es devant moi pourtant. Pauvre mortelle qui se débattait autant que possible au milieu du surnaturel, de ces dieux et créatures se jouant de la vie comme de la mort… Le murmure s’était noyé dans toutes les informations données par Anja, mais l’avait-elle réellement dit à haute voix ? La suédoise ne s’en rappelait plus, trop absorbée par la vérité qui se dessinait devant ses yeux. Puis l’explication se poursuivait. Un leprechaun, évidemment. Sauvée par un tiers, par quelque chose qui était venu se greffer à son âme. Et quelques mots pour clôturer les révélations. « Je suis… Je suis désolée, je ne savais pas. » T’as pas voulu savoir non plus. « J’aurais pu t’aider si j’étais restée… » Mais elle était partie. Et n’avait jamais demandé de nouvelles…

« Il l’avait vu ? » Encore en partie novice face à tout ce qui arrivait, elle tentait de comprendre les délimitations, les implications de toutes ces informations. Anja n’était pas divine, pas dans le sens récurrence du terme. Et c’en était reposant, car Nesryn avait de plus en plus de mal à gérer les divers dieux et déesses. Normal au vu du passé qui la liait désormais au panthéon grec. La main se posa sur celle de son interlocutrice, l’enfermant entre les deux paumes finalement. L’empathie reprenait le dessus, occultait une fois de plus l’égoïsme et l’individualisme. « Encore une fois, tu n’y pouvais rien. » C’était un malheureux concours de circonstances, et sa propre faiblesse qui l’avaient menée jusque-là…. Et concernant les haut-placés du Royaume… « Je ne sais pas exactement. Ils m’ont aidé à retrouver un appart, de quoi vivre. » C’était déjà beaucoup. « Mais ça peut devenir dangereux pour eux, au vu des alliances. » C’était le jeu. C’était un terrible jeu. « J’espère juste pouvoir me poser un peu. Oublier. Mais je sais qu’ils ne sont jamais loin. » Le sourire était terriblement triste et ironique à cet instant précis. « Ils vont tenter de m’assassiner. Je ne sais pas juste où et quand, mais ce n’est qu’une question de temps. » Et peut-être qu’elle mourra, si tel en était son destin…

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alternate world (nesryn) - Dim 28 Juil - 18:52

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@Nesryn Kron

Elle comprenait maintenant. Elle comprenait ces yeux fuyants et ces mots secs, avant qu'il n'y ait plus que le silence. Elle l'aurait rejeté aussi à sa place, peut-être plus agressivement encore, pour s'assurer qu'elle ne s'approche plus d'elle. « C'est rien. Tu pouvais pas savoir. » Le leprechaun adressa à la suédoise un faible sourire, pour lui faire comprendre à son tour qu'elle n'avait pas à s'excuser. Ce n'était pas sa faute si elle avait eu un accident, elle ne conduisait pas la voiture qui avait fauché la sienne ou la voiture qu'elle avait fauchée. Elle se rappelait à peine à qui était la faute, mais là était le sursis des fautifs. Elle hocha la tête à la question de Nesryn, doucement, avant de lui expliquer ce qu'elle laissait entendre. « On était en train de se disputer, je regardais plus la route… fautive. On voyait rien, les phares nous aveuglaient mais il a crié et après… » Elle releva les yeux vers sa camarade, consciente que son aveu n'avait rien de surnaturel. « Je sais comment ça sonne mais vraiment, il aurait pas pu savoir ce qui allait arriver… » Ne sachant pas réellement comment terminer son récit, sa phrase resta en suspens avant qu'elle ne s'excuse elle aussi de son absence, une absence pourtant désirée par la chanteuse à l'époque. Elle hocha la tête à nouveau, silencieusement, à la mention de l'aide qui lui avait été apportée par le roi et le sénéchal et ne put sortir qu'une autre excuse marmonnée à voix basse lorsque Nesryn lui raconta que sa vie était encore en jeu. Fautive d'avoir clamsé, peut-être bientôt fautive pour la mort d'une autre. Désolée, mais cela n'y changeait rien.

Elle songea de nouveau à leurs temps passés sur des routes si lointaines dorénavant, lorsque sa voix n'était pas encore étouffée et ses os pas encore brisés. Une vie meilleure, un ancien temps. Pendant un instant, elle rêva de leur fuite. De ce que seraient leurs vies si elles se tiraient d'ici, maintenant qu'elles n'avaient plus rien à perdre. Une illusion dédoublée entre ce qui aurait pu et ce qui pourrait être, ces deux mondes aussi alternatifs qu'irréels. Elles ne partiront pas. Elles n'ont nulle part où aller. Se dérober à la réalité  quand ce qu'elle veut fuir est greffé à son corps et à son esprit, ça n'a aucun foutu sens. Une évasion fictive avec Nesryn ne changera rien à sa solitude. Qu'elle ravale sa peine et ses regrets et qu'elle se mette à bosser pour faire passer le temps plus vite, comme tout le monde. Elle s'en portera mieux.

Machinalement, s'étant convaincue qu'elle n'avait rien de mieux à faire qu'endurer sa réalité, elle prit ses affaires d'une main et regarda la fine montre à son poignet, dont la mécanique lui rappelait elle aussi un autre temps, puis balaya la salle du regard avant de s'adresser à sa nouvelle collègue. « Tu crois que c'est l'heure de ta pause ? Enfin, une pause officielle j'entends. » Un maigre sourire en coin, en pensant au temps qu'elle avait déjà fait perdre à Nesryn sur son temps de travail. Mais il lui restait encore du temps avant d'assumer son propre service et elle avait diablement besoin d'une cigarette, sans mentionner que tous les poivrots diurnes avaient leurs prochaines rasades de servies. D'autant qu'elle voulait porter leur conversation déjà confidentielle dans des lieux plus sourds d'oreilles. Elle fit signe à Nesryn de la suivre et, après avoir déposé ses affaires et enfilé son tablier de service, se dirigea vers l'arrière-cour du bar non sans avoir pris son paquet de nicotine avec elle au préalable. Par politesse plus que par conviction que la chanteuse lui en prendrait une, le leprechaun lui tendit son paquet de cigarettes. Mais ladite chanteuse ne chantait plus et elle était menacée de crever à tout moment, alors préserver sa voix de la cigarette n'était peut-être plus l'une de ses priorités.

« Nour était un prophète. Enfin, c'est comme ça qu'ils appellent ça. souffla-t-elle en même temps qu'elle expira la fumée en regardant ses pieds, sans pouvoir retenir un léger reniflement de dédain. Un prophète. Ils auraient pu leur attribuer bien des noms, mais c'est celui de prophète qui est resté. À croire que même les dieux avaient besoin qu'on leur indique la voie. Il a disparu, enfin je sais pas où il est depuis un moment déjà et il donne pas de nouvelles. » Peut-être pour ça qu'elle avait parlé de lui au passé, sans même s'en rendre compte. Merde. Sa langue l'avait trahie.  « C'est pour ça qu'ils sont après toi ? » Elle sait pas trop si elle demande ça pour en découvrir plus sur la situation de Nour ou pour comprendre celle de Nesryn. Probablement les deux, bien qu'elle aurait aimé être parfaitement désintéressée. « Ou t'es une divinité toi aussi ? J'arrive pas à savoir ces choses-là... » Elle voudrait dire qu'elle ne perçoit pas les auras de chacun mais la conversation lui paraît déjà trop surréaliste. Elle ne parlait pas de ces choses-là, pas avec Ikaar, pas avec le reste du royaume, pas avec personne. Leurs natures étaient des choses sues mais elle n'avait jamais vraiment parlé de tout ce que cela impliquait et leur échange sonnait farfelu à ses oreilles.

« Quoi qu'il en soit, je comprends pas pourquoi ils voudraient te tuer enfin… Il doit bien y avoir des pourritures à liquider en priorité. Tu fais qu'exister, on peut pas te reprocher ça, si ? Elle secoua la tête, désabusée face à ces violences incessantes. Seul un cœur impur pourrait vouloir assassiner Nesryn, du moins la Nesryn qu'elle avait connue. Elle pouvait difficilement s'imager que la Nesryn qui se tenait devant elle pouvait davantage mériter un tel sort. « Ces foutus mafias. » Un râle étouffé par la cigarette qu'elle porta à nouveau ses lèvres en portant son regard au loin, tout en pensant aux drames qu'avait connus cette ville du fait de cette course au panthéon supérieur. « T'es en sécurité ici. S'ils t'ont aidé jusqu'ici, c'est qu'ils comptent pas te laisser tomber et moi non plus. S'ils te trouvent, on sera là. Je pourrais m'arranger pour qu'ils aient moins de chances de te trouver et, si ça venait à mal tourner, que le sort soit de ton côté. » Ses grands yeux clairs se posèrent sur ceux de sa camarade et, de sa main libre, elle serra fermement la sienne. « Ça va aller. Avec un peu de chance, ils seront bientôt préoccupés par autre chose et te laisseront te poser un peu. » dit-elle, sa lippe retroussée et ses yeux vifs, étincelants d'une lueur d'espoir qu'elle ne portait plus que pour les autres.
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TALENT(S) : Le (jugement) dans les pupilles, la douleur causée par les fautes révélées aux hommes et femmes ayant multiplié les pêchés. Elle voit toutes les horreurs perpétuées par un corps, les lui fait subir en retour. Les esprits se brisent face au pouvoir, incapable de supporter le juste retour de leurs actes…
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alternate world (nesryn) - Lun 16 Sep - 13:33

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anja & nesryn
@Anja Dragović


Où en était-elle ? Si la vérité quittait enfin ses lèvres, sonnait comme une excuse, elle se rendait compte qu’elle n’avait pas pris en compte les souffrances et le passé d’Anja. Peut-être par facilité, par égoïsme, elle n’avait jamais demandé ce qui s’était passé de son côté, pourquoi elle vivait de la sorte. Parce qu’elle était ainsi Nesryn, à dire qu’elle voulait protéger les autres du malheur qu’elle diffusait, mais n’était-ce pas simplement une excuse pour ne plus avoir à leur parler ? Pour se renfermer, pour mieux pouvoir se plaindre par la suite ? C’était ce qu’un psychiatre lui avait balancé à la gueule. Ses insécurités, ses doutes, ça l’obligeait à être seule en permanence. Parce qu’elle le choisissait. Fallait ouvrir les yeux. Léger soupir, pour faire s’échapper le trop-plein d’émotions qui pesait sur son cœur. Les pupilles finirent par se reposer sur son interlocutrice, pour ne pas relâcher son attention. Si simple de se perdre dans ses pensées, de ne plus écouter celle qui lui faisait face, qu’elle avait pourtant fait souffrir. « On ne peut pas deviner quand ce genre de choses arrivent non. » Pause. Y’en avait qui pouvaient en réalité… « A moins de voir le futur, mais ce n’est pas notre cas. »

Sinon, elle saurait qu’elle se ferait attaquer bientôt, qu’elle mettrait en péril ceux qui lui avaient tendu la main. En y pensant, connaître le futur, le passé, le sien comme celui d’un autre, c’était peut-être un pouvoir pire que celui qu’elle possédait. Dévoiler les fautes des autres, les faire souffrir, y’avait quelque chose de divin, de positif dans l’horreur. Voir ce que d’autres étaient, seront, c’était un poids qu’elle n’aimerait pas avoir sur les épaules. Alors, il serait peut-être temps que tu arrêtes de te plaindre. Les doigts se glissèrent dans la nuque, léger massage pour ne pas se perdre à nouveau dans ses pensées. Pourtant, la voix semblait se faire plus pressante, au fur et à mesure des jours qui passaient. Stress post-traumatique que personne n’avait diagnostiqué, qu’elle pensait qui n’arrivait qu’aux autres, qu’aux vétérans de guerre. Nier l’évidence ne l’aidera pas à avancer. Et d’un côté, la suédoise avait participé à des conflits, à de multiples crimes. Certains hommes et femmes étaient même morts à cause de ses yeux. Pour quelqu’un qui n’avait jamais connu le macabre d’un corps sans vie avant cette époque-là, ça avait de quoi bouleverser.

« Je peux en prendre une. » Pause. « On a encore un peu de temps avant le rush hour. » Les bureaux commençaient à peine à se désemplir, avant que les employés ne viennent se détendre dans le bar. Une trentaine de minutes, une petite heure… De quoi parler un peu loin des oreilles, bien que la neutralité des lieux devrait lui éviter de mauvaises surprises. « Prophète… De quel type ? » C’était se dévoiler d’autant plus. Si son pouvoir à elle était hors de contrôle puisque personne ne l’avait aidée à s’en servir, les connaissances, elle en avait accumulé de multiples à la Camorra. Peut-être le seul avantage de cette putain de mafia… « Je… J’espère que tu le retrouveras. » Y’avait rien d’autre qu’elle pouvait faire, à part espérer, peut-être prier, même si Dieu s’était fait la malle depuis longtemps. « C’est en partie à cause de cela. » Le sourire paraissait fade, juste là pour rassurer, mais qui ? « Je suis aussi une prophète… » Cigarette déclinée, comme à son habitude. Elle s’était habituée à l’odeur du tabac, mais pas au point de s’en enfumer d’elle-même les poumons. Surtout si elle voulait rechanter un jour…

Pourquoi s’en prendre à elle ? Pourquoi ne pas lui foutre la paix ? C’était de mafias dont on parlait, et de la Camorra en prime. Derrière les costards-cravates, c’était la violence qui régnait. Une main de fer dans un gant de velours, de quoi décontenancer ceux qui pensaient rentrer dans un cocon familial. « Parce que c’est une mafia. » Pause. « Et que mes yeux tuent Anja. » D’ailleurs, elle évitait régulièrement le regard de son interlocutrice. Trop dur à supporter, si le contrôle était perdu… « J’ai fui. J’ai trahi la Camorra à leurs yeux. Je connais aussi quelques grands pontes. » Nouveau soupir. Même le peu d’informations qu’elle possédait entre les doigts suffisait à faire peur à ceux qu’elle avait un jour servi. « Je suis surtout une prophète juge. Et j’ai cru comprendre que c’était suffisamment rare pour qu’ils me gardent moi malgré tout, pendant toutes ces années. » Sinon, elle n’aurait pas eu autant de prestige, si d’autres avaient pu prendre sa place. « Me laisser dans la nature, c’est risquer de me retrouver chez un ennemi, et perdre un avantage. Ils ne raisonnent pas comme des êtres humains, juste comme des… Monstres. » C’était ce qu’ils étaient. Des monstres dont la suprématie sur l’espèce humaine devait se perpétuer. Et Nesryn, en attendant, elle parlait bien trop. Mais c’était à cause des trois ou quatre années à se taire, à attendre, à rester passive. Faut croire que la liberté vous réveillait un cœur.

« Je ne veux pas vous causer de problèmes non plus. » Le sourire était pourtant un peu plus chaud actuellement. « J’espère aussi. Je sais que la Camorra est dans la tourmente en ce moment, ça devrait les ralentir dans leur traque. » Y’avait plus qu’à espérer. Et elle serra la main d’Anja à son tour, comme pour sceller une promesse de ne plus s’éloigner. Après tout, si la suédoise se rapprochait d’Ikaar, de Ned, du Royaume, y’avait moyen qu’elles se croisent plus souvent. « Malgré tout, ça fait du bien, de ne plus être là-bas… » De ne plus avoir peur de mourir, de ne plus tuer, de ne plus être une arme….


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alternate world (nesryn) - Sam 21 Sep - 21:01

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@Nesryn Kron

Non, elles ne pouvaient pas deviner le futur. Incapables de prédéterminer les peines qui s’abattront sur elles, elles devaient se résoudre à déceler les signes avant-coureurs du bâton qui s’abat pour tenter d’anticiper où le coup tombera, ce qu’elles devaient protéger. Elles ne pouvaient pas lire l’avenir, non, mais lui avait su le faire. Ou bien cela lui avait été imposé, mais le résultat en était le même. Il ne regardait pas plus la route qu’elle, il n’aurait pas pu s’en rendre compte de sa seule nature de mortel voué à être bousculé par la bonne fortune, celle qu’elle était venue à haïr, et les aléas d’une vie facétieuse qui semblait tant s’ennuyer qu’elle devait provoquer un chaos qui – avait-elle fini par apprendre – n’épargnait pas les dieux. Nesryn poursuivit mais les pensées du leprechaun se mirent à divaguer, acquiesçant silencieusement ses propos qu’elle entremêla à une imagination étouffée, pour son propre bien. Pour ne pas faire germer un espoir déjà étiolé par une croyance qu’elle savait chaque jour un peu plus vaine. Leurs vies d’antan ne leur seront jamais rendues et, quand bien même elles auraient l’opportunité d’y retourner, elles ne sont plus celles qu’elles étaient alors. Elles sont mortes toutes les deux, chacune de leur façon, leurs carcasses maintenant habitées par un semblant de leur être passé. Les souvenirs devaient être ravalés, honteusement, sans être partagés car il en valait mieux ainsi. S’imaginer une autre vie était bien plus douloureux que s’accommoder de celles qu’elles devaient endurer.

L’air épais au sein du pub lui donnait la sensation de coller à sa peau, si bien qu’elle proposa à Nesryn de prendre une pause afin qu’elles puissent profiter d’une brise plus fraîche, non sans la volonté du leprechaun de noircir ses poumons avec une habitude qui entretenait chez elle la douce illusion qu’elle gardait le contrôle. La suédoise suivit son idée, soulignant à juste titre qu’elles disposaient encore de quelques dizaines de minutes avant que le service ne s’intensifie, lorsque les bureaux fermeront et que leurs employés ressentiront le besoin de s’embrumer l’esprit d’alcool pour oublier ce qu’ils ont quitté ou ce qui les attendait à la maison. Une fois la cigarette glissée entre ses lèvres et son paquet proposé à Nesryn, en vain comme elle le pensait mais elle avait tout de même voulu s’en assurer par politesse, elle souffla la nature de son frère en même temps que la fumée contenue alors dans ses poumons. Le mot semblait étrange sur sa langue, un don sur lequel elle ne s’était renseignée que trop tard, qu’une fois qu’il avait disparu quelques jours après lui avoir révélé ce qu’elle aurait dû réaliser plus tôt. Mais à l’époque elle ignorait tout du surnaturel, comme tous ces citadins qui viennent s’enivrer ici entre deux haltes de leur vie tout à fait normale. Puis, elle était trop obnubilée par la rage d’avoir survécu de la sorte qu’elle n’avait pas pris le temps de constater que la vision de son frère n’était pas en train de disparaître mais de muer. « Un oracle. C’était un oracle. Si je l’avais su plus tôt, si j’avais su à quel point ça le mettait en danger… » Elle se mordit la langue, incapable de continuer sa phrase. Ces derniers mois, ces dernières années, sa vie n’était faite que de suppositions, de regards en arrière pour apercevoir ce qu’elle aurait pu mieux faire. Pas étonnant qu’elle soit incapable de voir le futur si elle ne pouvait pas même le regarder en face. « J’espère aussi. » Cela sonnait faux prononcé à voix haute, comme si sa langue ne parvenait pas à faire passer les faux-semblants dont elle parvenait à se convaincre mentalement. Alors, elle préféra parler de Nesryn qui se tenait devant elle, Nesryn qu’elle ne connaissait plus vraiment.

Ce dont elle se doutait, ce qu’elle pensait avoir compris lui fut confirmé par la suédoise, sans détour. Et cette question qui la taraude, qu’elle souleva presque agacée face à cette logique des gangs qu’elle ne parvenait pas encore à comprendre. Une prophète devait leur être utile, trop pour la chasser aux fins de l’exécuter. Un atout dont on préfère se débarrasser, mais pourquoi ? La réponse lui fut donnée et elle ne put s’empêcher de poser ses yeux sur ceux de la prophète juge. Elle n’avait que peu de choses à leur propos mais suffisamment pour qu’elle se demande ce que son ancienne amie pourrait bien lire dans son regard. Ses mains n’avaient jamais été souillées par le sang d’autrui mais peut-être son esprit lui taisait des méfaits dont elle n’avait plus le souvenir. Elle la laissa continuer son explication, jusqu’à ce que le mot soit lâché. Des monstres. Ils en avaient tout l’air et, dans le fond, le royaume devait sûrement être le monstre de quelqu’un lui aussi. Elle lâcha un râle à propos de ces mafias auxquelles elle ne parvenait pas à adhérer réellement, détournant finalement le regard fuyant de la prophète. An Riocht était devenue sa famille mais elle espérait simplement ne pas être aveuglée par ceux qui lui avaient tendu la main sur ce qu’elle ne supporterait pas d’apprendre. Bien qu’en réalité, elle ne savait plus vraiment où se trouvaient ses propres limites, sa conscience presque absente.

Ou peut-être lui en restait-il suffisamment assez pour tenter de rassurer son amie d’autrefois, pour lui assurer qu’ils feraient tous de leur mieux pour qu’ils ne puissent pas remettre la main sur elle, pour qu’ils ne puissent pas leur imposer ces monstruosités qu’elle aurait prétendument méritées en s’échappant de ses bourreaux. Qu’elle ferait de son mieux elle aussi, avec ses faibles pouvoirs qu’elle espérait voir gagner en puissance dans les prochains mois pour enfin se sentir utile et non plus un seul grigri que l’on peut agiter dans l’espoir aléatoire qu’il opère. « Tu nous causeras pas de problème. » souffla-t-elle avant de tirer sur sa cigarette une nouvelle fois, pour ce maudit contrôle, de ses mains, de son esprit, de leur futur incertain. « On est peut-être pas blanc comme neige mais on veille les uns sur les autres et on se serre les coudes. Et on s’en sort plutôt bien en ce moment, malgré tout, contrairement aux italiens. Ça nous laisse le temps d’envisager la meilleure façon de te protéger pendant qu’ils sont occupés avec autre chose. » Malgré tout, oui, ils ne s’en sortaient pas si mal. Les messes basses et les regards de travers au sein de leurs rangs ne s’étaient pas encore dissipés depuis la mort de Fiona mais si elle avait bien compris une chose depuis son entrée chez les irlandais, c’est qu’ils faisaient passer les leurs avant tout, malgré leurs doutes. « Je suis contente que tu sois ici. » souligna-t-elle, sincère, en lui adressant un faible sourire. Contente qu’elle ne soit plus en train de souffrir entre les mauvaises mains, soulagée de la savoir en sécurité pour le moment et heureuse de la retrouver, malgré les circonstances, malgré ce que son apparition signifie de leurs vies. Elles ne sont plus mêmes mais peut-être qu’elles pourront s’aider à comprendre qui elles sont devenues, maintenant qu’elles sont si loin de leurs routes scandinaves.
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alternate world (nesryn) - Lun 14 Oct - 0:39

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@Anja Dragović


Fallait être honnête : même si elle avait vu le futur, serait-elle parvenue à éviter ce qui lui était tombé dessus ? Ou aurait-elle foncé dedans, en se demandant si l’avenir aperçu n’était pas l’une de ces multiples fausses pistes ? Elle était stupide Nesryn, trop naïve quant au monde qui l’entoure. Elle aurait certainement fini dans la merde, même en sachant l’enchaînement des événements. C’était son karma, stupide comme elle était… Les yeux se fermèrent un instant, le temps de la réalisation. De se dire que quoi qu’elle fasse, quoi qu’elle ait su, elle aurait été incapable de prendre une autre direction. Pauvre gosse effrayée, perdue dans un monde bien trop grand pour elle. Le rire s’échappa de ses lèvres, nerveux. Qui était-elle dans le fond ? Pourquoi ne faisait-elle qu’attirer les problèmes, que plonger dedans ? Ca l’effrayait, d’être incapable de se maintenir à l’abri. A moins qu’elle ait besoin de l’adrénaline, mais elle ne voulait pas y croire. Parce qu’elle sacrifierait tout pour retrouver une vie tranquille. Jusqu’à sa vision. Nouvelle révélation, qui titillait la peur qu’elle avait eue qu’on lui arrache les yeux par le passé. Esposito aurait pu le faire. Il aurait tellement pu le faire…

« Tu ne pouvais pas savoir. Tu ne pouvais pas deviner. Y’a qu’à Arcadia que ça fout autant la merde. » Arcadia, ville des Dieux, ichor divin dégoulinant sur l’asphalte. Les prophètes n’étaient que des pions sur l’échiquier géant de la cité. Usés, utilisés par tous, traqués, détruits… Leurs pouvoirs étaient aussi utiles que dangereux, Nesryn avait parfaitement compris tout cela. On les usait jusqu’à la moelle, jusqu’à les faire fuir, et quand l’inutilité et l’instabilité prenaient le pas sur le reste, on les éliminait. Peut-être aurait-il mieux fallu rassurer Anja, mais la suédoise n’avait pas le cœur à lui mentir. Même si elle espérait que son frère aille bien, dans le fond, il y avait une grande chance qu’il ait succombé. Aux mafias, à la Police, ou juste à son don, trop lourd fardeau à porter sur les épaules d’une seule personne. Combien d’histoires avait-elle entendu, sur les oracles réduits à néant à cause des visions, sur les juges se suicidant à cause de leurs propres torts, incapables de se voir dans un miroir, sur les thaumaturges dont le corps se fracassait à force de vouloir sauver les autres… Ils n’étaient pas des dieux. Mais les faiblesses étaient ancrées dans les veines bien plus que pour les récurrences…

« Merci pour… Pour tout. » Les mots étaient sincères, en réponse du regard, des propos, de son amie. « J’espère que ce sera différent. Au moins, les grands pomptes s’y sont pris différemment. » Léger rire. On ne l’avait pas enfermée à double-tour dans une tour dorée. On ne l’avait pas manipulée. On n’avait pas menacé de porter plainte pour s’assurer de son entière coopération. Alors oui, certainement que le sénéchal, le roi, tous se jouaient d’elle dans l’optique de mettre les mains sur la juge, néanmoins, elle n’avait pas l’impression qu’on la tuerait si elle refusait. Liberté de choix, qui ferait pencher la balance si nécessaire. Dans tous les cas, avec les alliances fragiles qui se créaient, son entrée au Royaume n’était pas d’actualité. De quoi souffler, pour quelques jours, quelques semaines. Se dire qu’elle était sortie de ce cocon-là, même si c’était pour mieux y replonger dans quelque temps. Ca faisait une pause, un repos bien mérité, non ? « Je suis contente aussi. » Nouvelle ancre de sincérité. La vie se ferait plus calme à l’avenir…

Légère sonnerie, et les pupilles se détachèrent de celles d’Anja. « Oh… Je crois qu’il est temps d’y retourner. » Elle ne pouvait pas réellement se permettre d’être en retard de son côté. Pas durant les premiers jours. « Je pense qu’on aura pas mal de temps pour discuter à l’avenir. » Sourire. Les yeux pétillaient doucement, loin de la souffrance qu’ils transportaient habituellement. Malgré les obstacles, le futur est en marche.

(c) DΛNDELION
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