abel et arya

son téléphone à la main, arya pianote nerveusement sur l’écran tactile. deux jours qu’elle ne l’a pas vu, deux jours qu’elle n’a pas eu de nouvelles. en temps normal, elle aurait laissé couler sans se poser de questions. elle aurait abandonné sans se battre, trop attachée à sa liberté pour chercher à s’enchaîner. mais abel n’est pas quelqu’un de normal. être avec lui n’est pas une situation normale. et cela la perturbe. en arrivant chez lui, elle tambourine à la porte jusqu’à entendre jouer la serrure. la porte s’ouvre sur son bonnet préféré - bleu et beige. « c’est quoi cette horreur que tu portes ? » ton acerbe, pour cacher le tourbillon de ses émotions.

abel et arya

furie sur le pas de sa porte, qu'il déshabille du regard, hésitant à lui claquer la porte au nez pour ne plus jamais en entendre parler. les yeux sombres l'accusent, mais elle semble oublier qu'elle n'est pas seule à être en colère.

la remarque l'écorche et là démarrent les hostilités avec un air désabusé. « tu r'çois pas les messages automatiques ? ceux qui s'envoient quand quelqu'un a l'idée de bloquer ton num. »

il ne mesure pas le poids des mots, n'a que les doutes qui ont enflammé sa déception. furie sur le pas de sa porte, qu'il déshabille du regard, regrettant de ne jamais l'avoir pour lui.

abel et arya

tempête déchaînée sur le pas de la porte. cheveux défaits, traits tirés, maquillage en traînées noires. le lourd trait de khôl a migré sur les joues, assombrissant encore sa peau. le regard chargé de colère, elle fixe l'homme qui la met dans cet état. « à quoi tu joues abel ? j'suis pas un chien qu'on abandonne quand on en veut plus. » elle serre les dents, pourtant prête à mordre. du chien, il ne manque que la fourrure. la hargne, elle la porte déjà en elle. « t'as un truc à me dire ? portes tes couilles et vas-y ! » des larmes rageuses, traîtresses, menacent d'obscurcir sa vision.

abel et arya

il attrape le poignet fin de  et la tire dans sa garçonnière. mécontent, d'elle ou de lui, il n'en sait trop rien.

tellement en colère qu'il se montre insensible face au regard mouillé de la belle. ils restent plantés dans le couloir, il n'a aucune envie de lui proposer une place sur le canapé, la furie en prendrait avantage et il la laisserait faire. comme à chaque fois.

yeux chargés de rancœur, sentiments refoulés qui font surface.  « tiens en parlant d'abandon, t'en as pas marre de me ramener au chenil quand le week-end est fini ? facile. abel est là pour dépanner quand y a besoin hein ? »