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it's just a flesh wound (rayan)

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it's just a flesh wound (rayan) - Sam 4 Mai - 22:43

IT'S JUST A FLESH WOUND
anja & rayan

Cela faisait maintenant quelques mois qu'elle payait ses factures en tant qu'aide à la rééducation au rabais, à défaut d'avoir quelqu'un de plus expérimenté et, surtout, de plus diplômé qu'elle en la matière. Une embauche peu regardante à la légalité compromise. Elle se garde bien de le dire aux patients, qu'elle n'a aucune connaissance reconnue académiquement en la matière, bien que cela n'empêche pas les plus exaspérés de leur situation de le lui suggérer avec amertume, quand cela ne lui est pas craché au visage avant qu'ils ne s’effondrent en larmes. Une embauche pour se rendre service mutuellement, l'hôpital manquant de main d’œuvre se rabaissant à employer des acrobates déchues qui peinent à se nourrir à la fin du mois. Sauf qu'elle n'y connaît rien à tout cela. Leur frustration devient sienne lorsqu'elle peine à les aider comme elle le souhaiterait parce qu'elle ne connaît pas leurs corps comme elle connaît le sien.  Ce n'est pas parce qu'elle a su mouvoir son corps à la perfection qu'elle sait comment se meut celui des autres. Comment leurs muscles se tendent avant d'entrer en mouvement et à quel point leurs réflexes sont accrus. Ce sont des choses qu'elle a apprises seule en s'entraînant, en se blessant, en s'usant jusqu'à la moelle quitte à craquer ses os. En chutant, encore et encore. Mais ces personnes ont déjà connu la chute, celle fatale qui brise les membres qui ne veulent plus fonctionner, plus comme avant. Ils ne s'élancent plus, n'avancent plus et peinent à placer un pied devant l'autre. Et c'est elle qui est chargée de les faire parvenir à se mouvoir de nouveau. Ce sont sur ses frêles épaules que sont placés ces rêves et espérances de chacune des personnes franchissant le pas de la salle de rééducation. C'est aussi sur elle que tombe le blâme facile. Dans cette pièce, elle devient l'exutoire de leurs frustrations, la responsable de leurs membres immobiles, de ces corps qui cèdent. Il est aisé de s'en prendre à elle, plus aisé que reconnaître la réalité en face et assumer que certains d'entre eux ne pourront jamais se déplacer comme avant. Les os craquent, les muscles lâchent et les façades se craquellent. D'une certaine façon, elle les comprend. Elle les nargue, en se déplaçant sans aucun soutien, à attraper des objets qui glisseraient de leurs mains, à parvenir à rester debout. Dans cette pièce, elle représente ce qu'ils n'ont plus. Dans cette pièce, elle suffoque sous le poids d'une culpabilité qui n'est pourtant pas la sienne.

Elle pousse la porte de la salle de repos d'un air las, si ce n'est pour cette main qui trahit son agacement, la porte claquant contre le mur et battant pendant quelques instants avant de se refermer derrière elle. « Dieux merci. » lâcha-t-elle dans un râle court en apercevant que la salle était vide, à son plus grand soulagement. Ses vieilles chaussures couinèrent au rythme de ses pas sur le sol plastifié alors qu'elle s'avança jusqu'au placard de la petite cuisine de fortune à leur disposition –  si tant est que l'on peut appeler ainsi un coin avec trois placards, un petit réfrigérateur bourdonnant semble-t-il chaque semaine un peu plus, une cafetière et un micro-ondes. Moins brusquement que pour la porte quelques instants plus tôt, elle ouvrit le placard et parcourut du regard les tasses qui s'offraient à elle. Elle attrapa celle qui était le plus à sa portée, en céramique blanche sur laquelle était écrit 'Best mom ever' sur fond d'un cœur rouge. Le leprechaun plissa les yeux à la vue de l'inscription mais se résigna et alla la remplir à la cafetière, mais son attention fut détournée par le tiroir à cuillères toutes plus ternes que les autres.  Malgré tout, elle saisit celle qui lui parut la plus brillante mais qui ne pourrait que faire pâlir d'embarras l'argenterie que le farfadet avait prise en affection – et en admiration – et observa son reflet sur la face creuse.

Elle a toujours su qu'elle n'était pas faite pour travailler quotidiennement au contact de l'être humain. Ironiquement, les seuls emplois qu'elle trouve depuis sa déchéance ne sont que des suites de moues désagréables et de propos pinçant, les âmes les plus bienveillantes peinant à compenser pour les plus malotrus. L'ancienne danseuse des airs relâcha la cuillère qui tinta en rejoignant ses comparses dans le tiroir qui fut aussitôt refermé, avant de s'avancer vers l'une des fenêtres pour l'ouvrir. La tasse fut posée sur le rebord alors que la rousse chercha dans la poche de sa blouse son paquet de cigarettes ainsi que son briquet et une fois la nicotine entre ses lèvres, jeta un œil en bas de l'immeuble en expirant la fumée de sa cigarette. Une légère brise fit voler quelques mèches de cheveux s'étant échappées de son chignon alors que le ciel gris se fit plus sombre en cette fin d'après-midi, faisant présumer qu'une averse serait à venir en soirée. Elle resta ainsi quelques instants, prenant le soin d'exhaler au-dehors ce qui ne manquerait pas de mettre tout oncologiste qui se respecte en rogne, avant que le bruit d'une porte qui commence à s'ouvrir ne la sorte de sa torpeur, un peu trop brusquement à son goût. Elle écrasa sa cigarette précipitamment sur le rebord et la lâcha au-dessus du vide pour une chute de plusieurs mètres avant qu'elle ne s'écrase sur le bitume, probablement sous le pied d'un passant, et attrapa sa tasse d'une main un peu trop vive, quelques gouttes de café brûlant venant couler sur ses doigts. « Merde ! Rayan ! » Nul n'aurait pu dire si les mots étaient indépendants l'un de l'autre, liés à deux événements différents ou s'ils se suivaient naturellement, tel un accueil aussi chaleureux que celui qui est étouffé dans son esprit à chaque fois qu'elle croise sa voisine sur le palier, au grand dam du chirurgien qui avait fait son entrée et qui n'avait rien demandé. En réalité, elle appréciait suffisamment le chirurgien pour ne pas lui réserver de telles salutations, d'autant qu'elle lui était redevable bien qu'elle ait commencé à repayer sa dette, d'une certaine façon. « Je m'attendais pas à croiser quelqu'un à cette heure-ci. L'avant-dernière séance de la journée a été annulée alors je suis venue tuer le temps mais t'es pas censé bosser toi ? » demanda-t-elle d'un air amusé mais bienveillant à cet homme qui semblait toujours travailler ou, du moins, à penser au travail. Si elle ne lui devait pas la vie, elle lui en étant pourtant reconnaissante plus qu'à sa nouvelle nature de leprechaun, bien que la majeure partie du mérite revienne à cette dernière. L'univers hospitalier est à mille mieux du futur qu'elle avait pu s'imaginer mais la mort avant ses vingt-cinq ans l'était également et pourtant, elle se trouvait maintenant ici parce qu'il lui avait trouvé un travail après avoir tenté de sauver sa vie. « Tu trouves pas que ça sent la clope ? Je suis sûre que c'est encore Phil qui a eu la flemme de descendre. » Pauvre Phil. Ça lui apprendra à lui taxer ses clopes sans jamais lui rendre la pareille.
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it's just a flesh wound (rayan) - Lun 10 Juin - 11:30


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Les tests ADN sont interminables, il faut absolument que je prenne une décision au plus vite. Bon, que faire ? La contacter ? Au risque de lui faire très peur ou continuer d'attendre pour les résultats et retarder, par le fait, une potentielle guérison ? La médecine a tellement de potentiel mais est toujours autant infichue d'être logique.

Pendant que j'arpente les couloirs, je consulte le dossier de cette patiente comme si la solution pouvait en jaillir tout à coup. C'était idiot, le choix était simple : soit je me mettais dans l'illégalité la plus totale, soit je mettais en danger la vie d'une personne. Parfois, je regrettais tellement mon orgueil d’antan, il était si facile alors d'ignorer la détresse, de n'être intéressé que par l'argent, des codes simples, des décisions simples. Il n'est pas facile d'être un ange par les temps qui courent, si tant est que le temps soit apte à la course, mais rien n'est moins sur ! Je m'égare, il me faut ...

Je relève la tête et la salle de pause semble m'appeler pour une parenthèse apaisante. C'est idiot, je ne bois jamais de café, cela fait trembler les mains. Mais peut-être qu'un membre de l'équipe aura laissé des gâteaux en libre service, et je dois admettre que l'idée d'un goût sucré sur ma langue ne me laisse pas indifférent. D'un air résolu, je fais claquer le dossier médical et infléchit ma trajectoire jusque vers cette petite salle de pause, en espérant y être seul afin d'assouvir mon envie de braver le premier pêché capital.

Me voilà accueilli par une exclamation au relent d’excrément et par mon propre prénom. Je ne lis pas les gens, je n'ai jamais été doué pour ça. Suis-je le bienvenu ? Est-ce que je dérange une conversation ? Il n'y a qu'une seule personne dans la pièce, et à moins qu'elle ne se parle à elle même (ce qui justifierait que je la dérange, pour le coup) j'ai simplement du la surprendre, j'espère avoir bon dans mon interprétation, pour une fois.

"Anja ? Tout va bien ?"

J'essaye d'avoir l'air confus et surpris à la fois. Cela semble marcher. Comble du bonheur : il semble que j'ai vu juste et que je n'ai fais que surprendre la jeune personne en pause. Cette simple idée me fait sourire alors que je l'entends m'expliquer les raisons de sa stupeur.

Depuis qu'elle travaille avec l'équipe, j'ai toujours apprécié Anja. Beaucoup lui reprochent sa franchise et son naturel, ce n'est pas mon cas, très loin de là, une telle personnalité est rafraîchissant pour moi. Quoique ... Franchise ? Phil lui aurait-il soufflé la cigarette dans la bouche ? Le Chien dans ma tête semble secoué la sienne d'un air désabusé. L'odeur est effectivement bien présente et m'ôte toute envie de mettre quoi que ce soit dans ma bouche, ce qui est plutôt bien car il n'y a rien ici.

"... Je ne sais pas. J'avoue que je ne note pas les allées et venue de mes collègues."

D'ailleurs, je m'en fiche un peu.

Je viens me poser près de la belle, adossé au mur.

"Je ne savais pas que j'avais ce genre de réputation ! Je ne travaille pas tout le temps ! Je dors des fois."

Mes rêves teintés d'hémoglobines et aux odeurs d'antiseptique auraient tendance à me donner tord. Mais bon...

"J'avoue que je ne sais vraiment pas quoi faire d'autre."

C'est moi ou je viens de dire ça comme on confie un secret assez intime ? Oui, carrément ! Je viens d'avouer à quelqu'un que j'apprécie que je n'ai aucune vie et que je suis dépourvu d'amis. Rien de tel pour faire fuir n'importe qui !

"Et toi alors ? Comment ça se passe avec l'équipe ? Ils ne t'embêtent pas trop ? Et les patients ? Pas trop pénibles ? Très franchement, je ne pourrais pas faire ce que tu fais. Moi, je préfère toujours mes patients profondément endormis."

Beau rattrapage ! Cela ne va pas DU TOUT la faire fuir !

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