BLAZE : thinkky CREDITS : (c) alcuna licenza. ♥ / anaphore (sign) / tweek (icones) FACE : Sonia Ben Ammar DOLLARS : 2286 SACRIFICES : 533 PORTRAIT : ANNEES : (vingt-une années) obscurcissent le jugement et les pupilles de la gamine. CŒUR : (Célibataire), aucune bague au doigt, aucune menotte aux poignets, bien trop indépendante pour se laisser emporter dans une histoire. RÉINCARNATION : (Ma’at / Maât), déesse de l’ordre, de la vérité, de l’équilibre et de la justice. Contraire de l’Isfet. TALENT(S) : (pesée du coeur) ACTIF - (plumes de Ma'at) ACTIF - (balance de Ma'at) INACTIF - (perception karmique) ACTIF FACTION : (Factionless), trop jeune pour ces conneries, trop conne pour s’y attarder aussi. Elle n’a que faire des jeux de mafias en tant qu’humaine, et la déesse cherche quant à elle à réguler les vices. Balance déséquilibrée qui ne lui sied guère. OCCUPATION : (danseuse et jeune chorégraphe), elle se rêve étoile, brillant parmi les astres, éblouissant les spectateurs de sa grâce et de son élégance. GENÈSE : (Primus), stade 5
Strawberry Shortcake - Sam 5 Oct - 23:35
STRAWBERRY SHORTCAKE
Living in a thunderstorm
Tu n’es pas revenue en ces lieux depuis de nombreux jours, de nombreuses semaines. Ce n’est pas que tu n’en as pas envie, au contraire, mais ton corps ne te le permettait pas. T’as beau courir après la motivation, l’intégrer, y’a rien qui en ressort. Le médecin a été clair envers toi : tu ne peux pas reprendre maintenant. Ou alors doucement, tout doucement. Quelques étirements, quelques pas, pour ne pas perdre ta souplesse. Néanmoins, tes bras, ta main sont encore souffrantes. Tu gardes la trace de l’agression, et si tu reprends actuellement la route de l’Opéra, tu te souviens de chaque conseil donné par le chirurgien, tout comme de la dangerosité de ton choix. Cependant, tu ne te vois pas rester sans rien faire ne serait-ce qu’une seconde de plus. Tu sens que Ma’at continue de gratter sous ta chair. A ne pas t’occuper, elle t’envahit. A ne pas t’occuper, tu la laisses t’envahir. C’est effrayant de ressentir son corps lui échapper. C’est effrayant de savoir que tu ne fais rien pour le garder sous ton contrôle. Y’a un rire qui monte, fatigué, effrayé. Les excuses continuent de vriller dans un coin de ton esprit. T’aimes pas te dire que c’est de ta faute. Alors, tu mets tout sur le dos de la présence de l’autre. Mais elle t’aide bien aussi.
Le corps s’étire un instant, et le regard se lève sur la bâtisse ancienne. L’Opéra d’Arcadia est beau, mais il ne vaut pas celui de Paris, celui de ta mère. Tu ne pensais pas remettre les pieds si rapidement dans l’un d’entre eux. Néanmoins, Luca t’y a inconsciemment poussé. A te proposer des lettres de recommandations, comme les meilleurs professeurs du coin… Tu te rends compte que tu ne peux pas faire demi-tour. Tu ne peux pas abandonner un rêve à cause d’une déesse capricieuse, d’une peur panique. C’est au bout de ton chemin, t’as juste besoin de t’accrocher un peu plus. Dans une vie où tout t’était dû, ça changeait soudainement…
Une profonde inspiration, la dernière, avant de pousser la porte d’entrée, de gérer l’anxiété montante, et d’échanger quelques mots avec la personne présente à l’accueil. On t’indique les coulisses sans trop te regarder. De toute façon, tu l’as compris depuis des années : y’a peu de métisses dans les corps de ballet, en tant qu’étoile, alors, t’es vite reconnaissable une fois qu’ils ont eu ta photo. Et tu es recommandée par un grand danseur étoile, même s’il n’exerçait plus réellement aujourd’hui. Son nom résonne encore dans le métier, et à Arcadia de façon plus générale.
Les répétitions s’enchaînent quand tu arrives, et tu passes discrètement jusqu’aux vestiaires. Le ballet n’a pas encore commencé les répets de son côté, ça te laisse le temps d’enfiler une tenue un peu adaptée que ton jean, et surtout de resserrer tes bandages. Autant ne pas te blesser davantage avant la première réelle représentation. Quelques minutes d’étirement en plus, et te voilà partie pour le parquet de l’Opéra…
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La répétition s’achève pour toi. On te ménage d’un côté, mais tu n’as rien perdu sur les dernières semaines. Danseuse de haut vol, ton existence toute entière a tourné autour de cette discipline. Plus que les autres, tu as été bercée là-dedans. Tu en connais tous les rouages, a multiplié les heures d’entraînement par jour depuis plus de dix ans. Ta mère t’y a un peu poussé, et aujourd’hui, tu te dis qu’elle n’avait pas si tort que cela. Au moins, tu retrouves facilement tes marques.
Tu pousses la porte des vestiaires, dans l’optique de récupérer le sucre que tu avais perdu. La pomme embarquée te suffira…. Si elle est encore là. Une blonde semble l’apprécier sous tes yeux, et l’injustice fait bondir Ma’at dans ton cœur. Même si ce n’est qu’une pomme. Une pauvre petite pomme. Il lui en faut peu à celle-là… Tu te racles la gorge, toussotes, tentes de calmer la colère de l’autre déesse qui se prend pour la Reine du monde. « Ouais, c’était le mien. » C’est assez cash, et y’a presque l’accent français qui ressort, mais qu’importe. « C’est pas grave, ça arrive, j’irai en racheter une. » Tes yeux ne l’accrochent pas. Y’a tes bandages qui se desserrent, alors, pendant quelques secondes, tu les remets en place. Plus important que l’autre… « Je viens d’arriver oui. » Pause. « J’étais sur Paris avant, mais j’ai dû déménager par ici, et on m’a recommandée à l’Opéra. » A quoi bon mentir ? Même si c’est du piston, c’est toujours comme ça dans ce milieu.
Et les pupilles se posent enfin sur la silhouette de l’autre. Aura dorée qui t’éblouit, qui te pousse à l’observer en détail, qu’importe que ce soit gênant pour elle. « Tu… Brilles comme mon père. » Oui, la même couleur que Luca. Pas forcément un truc à dire, même dans un murmure. « Je… Pardon, je m’appelle Nilin ! » Oui, vas-y, noie le poisson, tant que tu le peux encore.