Hasta que me desmayo {Molly & Tadeo} - Lun 22 Juil - 13:51
Sometimes you just feel tired, feel weak And when you feel weak, you feel like you wanna just give up But you gotta search within you, try to find that inner strength And just pull that shit out of you
La sueur glisse, poisse sur les torses. Cheveux trempés, crânes qui chauffent, concentrés. Parfums musqués de testostérone qui minaude, dans son élément. Rien à foutre. Des os à briser. C'est tout. Joue des jambes, trace ta voie sur le ring. Fait le couiner ce putain de salopard, sous ton poids, tes coups, tes vices. Relâche! Épanche l’hémorragie! Ce trop plein acerbe, ce poison qui te noie les tripes -Gerbe le!- qui te rouille l'âme...Qu'est-ce que ça peut te foutre ?Tu l'as déjà vendue. Sue, alors. Fais chialer tes pores, que tes fibres hurlent de douleur sous l'effort. Sacs de sable ou êtres humains, il n'y a aucune différence. Frappe! Ça ne va pas plus loin.
La vapeur doit s'évacuer.
Le monde autour n'a strictement aucun intérêt. C'est la routine des muscles que l'on draine. Pourtant, voilà que la petite salle de boxe de Javier Quispe se module d'une animation toute autre. Changement de respiration. Ça siffle, ça hulule. On se lance des regards goguenards, scabreux. On déshabille la belle plante inconnue.
Claquement de langue sur palais.
L'ambiance changée pète mon rythme. Ma monotonie cartographiée sort de son rail. Et pourquoi ? Une chica pas mal gaulée ? Les meufs... Quand t'en as vue une t'en a vu plein, para no decir todas. Elles marchent toutes sur le même système erratique, ce pulsar d'émotions merdiques, qui t’entraîne immanquablement dans un trou noir. Un soupir. Je m'essuie le visage et lève le regard à rebours. Haussement de sourcil. Une tignasse de lionne, des yeux de biches, une taille de gamine. Aucun intérêt notable si ce n'est ce feu dans le regard.
Ce brasier familier.
Le gros Javier fait taire les remarques sexistes et les mots gras. Il couve la jolie pépé d'un air désolé.
- Ecoute, petite, c'est pas un endroit pour toi, ici. Ici, on boxe, tu vois ? On cogne pour de vrai. Tu risques de te faire mal et en plus tu vas tous nous les déconcentrer avec ta jolie frimousse. - Hey, Javier! Que je fais soudain, laissant planer un drôle de silence dans le sillage de mon timbre traînant. Pourquoi tu la laisses pas jouer du poing? Qu'elle ait des nibards, ne change pas grand chose : de la viande, ça reste de la viande. Si elle finit la gueule en steak, ce sera pas à cause de sa paire d'ovaires, juste parce qu'elle est mauvaise.
Sur ces "bonnes" paroles -que je m'étonne moi-même d'avoir prononcées tant j'en ai rien à foutre du sors de Bonita Gacela au pays des porcs- je bois une gorgée d'eau minérale et je reprends mon martelage méthodique de sac de sable. Et, de fait, je me désintéresse totalement de la situation.
Molly n'arrive pas à tenir en place. Là assise contre un mur, échappant un peu à la brûlure du soleil, ses yeux courent sur les quelques passant qui marchent dans la rue. Voilà plusieurs semaines qu'elle a eut la conversation avec Jan, ainsi que la démonstration de ses pouvoirs. Elle sait maintenant ce qu'elle est réellement. Il lui a fallut quelques jours pour accepter ça, s'engueuler avec ses amis, poser une multitude de questions. Puis la bouclée a repris le cours de sa vie. A quelques exceptions prêt.. Molly s'éloigne de moins en moins du territoire des Calaveras. Bien sur vous ne la verrait pas traîner dans les coins les plus fréquentés en pleine journée. Toujours aussi méfiante elle se planque dans les zones d'ombres, les ruelles et autres recoins pas bien recommandables.. Le brune ne veut pas se faire remarquer aussi, depuis tous n'est pas bien rose avec l'Autre et ma Dame. Et puis Ils ont si peur depuis la mise au grand jour de sa nature. Surtout que cela l'info a dû tourner.. Au grand malheur de l'Autre pour qui la paranoïa ne diminue pas. Le temps que tous se tasse la belle reste à l'écart. Et puis elle n'a pas encore confiance en beaucoup de monde.. La bouclée se mêle aux autres seulement pour les entraînements avec Jan qui comme promis lui apprend le Vale tudo, pour les combats nocturnes et illégales et.. Pas grand chose d'autre.. Le quotidien qui ne change pas.. Mais elle piétine sur place là, se frotte le visage, ne cesse de remettre ses cheveux en place.
La brune commence à se mettre sur ses pieds. Se stoppe net. Ou est ce qu'on va ? Au club chuchote t-elle. Le manteau trop chaud pour la saison est accroché à ses hanches. Ses couches sont toujours sur elle, pas le choix pas de planque pour elle ici. Alors qu'elle se met en marche, l'Autre l'observe marchant à reculons devant. Pourquoi tu veux aller là bas ? J'en ai marre de rester sans bouger comme ça. Et Jan a dis que je connaissais assez bien les bases pour me débrouiller contre d'autres gars.. Du moins sans me faire péter la gueule trop rapidement. La mâchoire se serre, les dents sont découvertes dans un sourire mauvais. C'est surtout que je les laisserai pas faireTu veux que je te rappelle dans quel état vous êtes retrouvé la première fois ? réplique ma Dame. Et si..Rien du tous. Ils lui feront rien. C'est le club à Jan, le mot a dû être passé.. Molly observe avec étonnement ma Dame qui se mouve à ses côtés. Tiens ce n'est pas tous les jours qu'Elle prend son parti..
Quand le bâtiment arrive à quelques mètres d'eux, Molly ralentit légèrement. Cela fait étrange que cela soit si plein de vie.. Il y avait du monde quand elle y allait avec Jan mais jamais trop.. Mais là, il semble avoir du monde de partout.. L'Autre se poste à sa droite, pose un bras sur ses épaules. Aller gamine allons nous dérouiller un peu.. C'est cela aussi qui a changé. Maintenant il n'y a pas que l'Autre qui combat mais cela devient plutôt un combat à deux. C'est encore à peaufiner mais bon maintenant Molly n'est plus enfermée dans un coin, endormie.. Tous cela à cause de Jan, elle ne voulait pas le laisser seul face à l'Autre. Rapidement le bruit des frappes contre le cuir ou contre les corps emplissent ses oreilles, avec les instructions presque hurler ou les rires graveleux. L'odeur, l'ambiance aussi, si particulière... Pas si éloigné de quand l'Autre la traîne dans les combats illégaux. Là, elle se sent moins oppressé. Ce n'est qu'un entraînement.. Puis elle les sent les regards qui viennent lui brûler l'échine. Les chuchotements plus ou moins discrets qui vont et viennent sur son passage. Elle ne se recroqueville pas la gamine non.. Ma Dame l'oblige à garder le dos droit et l'Autre fusille les mecs du regard. Puis un homme imposant sur fout sur leur passage, un air presque de pitié dans ses prunelles. Ecoute, petite, c'est pas un endroit pour toi, ici. Ici, on boxe, tu vois ? On cogne pour de vrai. Tu risques de te faire mal et en plus tu vas tous nous les déconcentrer avec ta jolie frimousse. Les mâchoires se serrent. L'Autre s’apprête à lui répliquer une réponse bien sentie, alors que Molly va pour le retenir mais déjà une autre voix résonne. Les yeux sombres cherchent l'origine, voit l'homme au crâne rasé. Pas une once de bienveillante dans le regard, juste une espèce d'ennui. Mais il y a une espèce de tension dans le corps ? Pourquoi ? Finalement Molly veut pas s'éterniser et file dans les vestiaires, n'attendant pas l'accord de qui que ce soit. Le manteau, les couches sont foutues dans un coin. Rapidement le jogging de la dernière fois est enfilé, et le t-shirt trop grand est gardé sur le corps. Un pan coincé dans l'élastique pour le garder un peu en place, mais la bouclée n'a pas un grand espoir dessus.
Dehors l'activité a repris, pas totalement. Aller on s'en fout.. On leur fera bien manger quelques dents plus tard. Léger sourire qui étire les lèvres pleines. L'Autre fusille encore un peu les autres combattants du regard, retient des insultes.. Les minutes suivantes, Molly s'échauffe, frappe. Elle rentre dans sa bulle, jusqu'à ce qu'un gars s'adresse à elle, sous le regard rieur de ses potes. Hey chica, un p'tit combat amical ? Les yeux sombres le sondent, alors que lentement le rythme cardiaque redevient à la normal et que la sueur coule le long de son dos. Elle sait que ce ne sera pas un combat amical. Il a le regard de ceux qui veulent rire de la douleur des autres, qui veut écraser celui qui est face à lui. Ca sera encore plus drôle à lui faire disparaître ce petit air suffisant.. Molly acquiesce, s'avance. Des gants sont enfilés, les deux se défient du regard. La gamine se tient droite, calme et sans peur dans le regard. L'autre trop sur de lui, trop souriant. L'Autre prend sa place, déforme la jolie face d'un sourire mauvais. La voix trop rauque résonne. Aller amène toi .. Premier coup échangé. Pas de touche, Molly chuchote les instructions de Jan à son oreille. Utiliser sa souplesse, la vitesse.. Pas de force brute. Pas maintenant. Cela ne dure pas longtemps. Des poings s'écrasent sur la demoiselle, des pieds.. Mais elle ne recule pas, son regard ne fait que de se durcir un peu plus. Plus de sauvagerie. L'autre en face prend trop la confiance. Maintenant L'Autre lui tombe dessus. Il ne lui fait pas de cadeau, non. Ca cogne, ca veut casser des os, des dents.. Le sourire disparaît. L'Autre recule, ricane. On se marre moins hein ? Aller on a pas fini.
Hasta que me desmayo {Molly & Tadeo} - Mar 17 Sep - 10:12
Tape. Sue. Dégorge. Tu as besoin.
Ce monde m'irrite la peau jusqu’à décaper la gaine de mes nerfs. Je veux tous les voir tomber et comprendre la nature de la véritable solitude. Etre conscient dans un corps réduit à l'impuissance. Subir sans pour autant admettre la soumission. On est peu de choses, bande de riens.
Bien peu de chose.
Frappe! Crache! Vomis là cette inertie qui t'empoisse les os ! CRIE LA BIEN HAUT, petite merde !
- ARGH! HUMPF !!!... JODER! JODER, COÑO!!!!
Je me retourne avec un haussement de sourcil, interrompu dans mon impérieux monologue intime. Qui ose ? Attroupement autour du ring : Esteban dégueule son râtelier dans un bavouilli haineux. Ses borborygmes tâchent la toile cirée de rouge. Les gadjos autour ont les mirettes révulsées de surprise. Dans l'oeil du cyclone, la gamine se tient droite, fière et sauvage. La rage fait rayonner son sourire et décroche le mien.
¡ Milagro !
- On se marre moins hein ? Aller on a pas fini.
Un murmure parcourt la salle, gonflé d'insultes. Avant que la première fuse, je retire mes gants et applaudit, lentement. Je n'arrive pas à chasser ce rictus de satisfaction fleurissant au terreau de ma gueule. Ma carcasse, elle, exulte, comprenant avant moi ce qui est en train de se jouer.
- C'est fini pour lui, chica. Tu lui as fait salement bouffé ses couilles. C'est un beau jour pour le féminisme....
Je franchis les cordes, mes gants pendus à mon cou. Flegmatique. En apparence seulement.
Le frisson est toujours là, logé dans ma moelle épinière.
- Je veux bien être le suivant, si tu m'accordes cette danse, évidemment. - VAS-Y TADEO ! NIQUE CETTE SALOPE! ose un des mâles qui s'imaginent que je suis son allié. Cabròn, c'est toute l'humanité que je hais. Pivot nonchalant. Mon regard le foudroie, sourire fondu. - Ne me dicte jamais ce que je dois faire....dis-je avec un calme polaire.
Le gars recule d'un pas et déglutit. Le silence est de mise.
- Nettoyez-moi la piste... Mes épaules roulent en guise d'échauffement, faisant craquer les cervicales de ma nuque. Je rempile mes gants. C'est quoi ton blaze, chica ?
La colère de l'homme ne la fait nullement trembler. L'Autre est là, aux aguets prêt à l'achever, finir de répandre les restes. Il aime le sang et celui-ci est l'excuse parfaite. Trop grande gueule. Pas assez respectueux. Trop confiant. Qu'est-ce qu'il aime faire tomber les gens de son piédestal. La gamine ne prête même pas attention à la foule qui commence à gronder autour du ring. Débarassée des gants un instant elle tâtonne les quelques douleurs qui parcourent son corps. Rien de bien grave. Ils ont connu pire. On a eut de la chance sur ce coup là.. Mais non ! C'était couru d'avance qu'on allait lui faire avaler ses dents.. Il regarde vers le gars en train de baver du rougeEnfin presque Je te rappelle..
Un applaudissement coupe la bouclée dans sa phrase. Sa tête se dévisse, ne comprenant pas bien qui peut montrer un semblant de soutient. C'est encore l'homme au cheveux rasés. Celui à la violence fourmillante sous la peau. Sans un mot, n'en revenant pas trop aussi, Molly l'observe s'avancer, les gants ballotés au rythme de ses mouvements. L'Autre ricane à ses mots. Enfin de quelqu'un d'intéressant La gamine elle ne dit rien pour le moment. Son avis n'arrive pas à se fixer. Il lui semble familier, lui rappelle l'Autre. Un autre genre. Bien sur puisque je suis unique Puis ma Dame se poste dans son dos, murmure en se mordant les lèvres. En tous cas il est pas mal. Un coup d'oeil vers Elle, les lèvres qui s'incurvent un instant. Bien sur venant de l'entité cela ne l'étonne pas trop. Finalement une réponse émerge de sa gorge. Ouais, avec le sang qui dégouline de sa gueule c'est un assez bon indicatif Sans l'Autre la gamine n'aurait sûrement jamais sorti une telle chose. Mais Il est là. Pas grand chose ne peut lui arriver..
Il rigole pas lui Elle n'a pas attendu cette réponse glaciale pour s'en rendre compte Molly. Elle l'a sentit que ce mec était sombre. On reconnaît facilement ses semblables. Le visage rond acquiesce, commence à renfiler ses gants, alors qu'un gars s'active à nettoyer le ring. Cela me dis bien une petite danse avec toi Sourire de canaille qui étire les lèvres. Lueur brûlante qui réchauffe les prunelles, chaleur propre à ma Dame. Cela ne va pas être la même tu le sais ça ?On va s'en occuper correctement, t'inquiète pas. C'est Molly. La garde qui se met en place. Simple.Ravie de te rencontrer Tadeo Peut être plus tant que ça dans quelques minutes. Après tous elle n'ai qu'une débutante.. Les années en combats illégaux la sauve quelque peu
Hasta que me desmayo {Molly & Tadeo} - Sam 19 Oct - 13:27
- C'est Molly. Ravie de te rencontrer Tadeo. - Molly... que je répète lentement. Sourire sibyllin. Je tâcherais de m'en souvenir. Pour ce qui est du ravissement, on verra après...
Sa garde est bonne. Elle a des automatismes qui ne sont pas sans me rappeler ceux d'Alejandro. La posture, surtout, est assez caractéristique. Je me demande si elle le connait.
- ALLEZ-Y ! rugit la voix de stentor de Javier.
Je laisse la gosse venir à moi, toujours mobile, toujours véloce. Elle dégage une certaine aura d’assurance qui pourrait faire oublier les quelques erreurs qui émaillent ça et là ses coups. Elle a cette rage superbe qui fait flamboyer son regard, qui tend la fibre de ses muscles à saillir les tendons. Ignorant les grognements et la vindicte autour de nous, je lui autorise sciemment la possibilité de me coincer dans les cordes pour qu'elle se laisse submerger par la confiance.
Il faut toujours se garder de la confiance. C’est une faiblesse.
Ma contre-attaque est fulgurante : Je dévie ses poings, perce sa défense pour lui écraser un direct sur le plexus. Elle perd son souffle, la respiration coupée. Je profite de son recul titubant pour balayer sournoisement ses gambettes. Elle se vautre sur le ring qui grince sous sa chute. Je retire mon protège-dents en la jaugeant.
- J'avais espéré que tu me fasses mal, Molly , fais-je doucereux et, mine de rien, sincère. Je pourlèche ma lèvre supérieure, humectée du sel de ma sueur. Tic usuel. Qui t'a appris à te battre ? Certains enchaînements ressemblent à ceux de Flores.
Avant de remettre ma protection buccale j'ajoute :
- Tu me plais bien, Molly. On ne peut pas en rester là...
Le combat commence. L’Autre s’échauffe, veut clairement gagner. Cela brouille un peu les pensées de Molly comme lors des combats où c'était seulement lui qui se battait. Elle lutte contre ce sang qui bat trop férocement dans ses tempes. Des coupes sont échangés. Avec violence ils tentent de fragiliser la garde.. L’Autre accule son adverse. Le contentement doit luire dans ses prunelles. Il est sur maintenant plus personne va lui résister.. Grâce a Jan.. Mais ce moment de confiance, de réussite disparaît soudainement. Un coup vient les percuter au niveau du thorax. C'est violent. Douloureux .. Molly cherche activement de l'air. Ce n'est qu'un sifflement pathétique. Tu… Le bâtard.. Un nouveau coup. Les jambes fauchées le corps s'écroule. Pantin a qui on a coupé les fils.
Les mots de Tadeo lui parviennent malgré les oreilles sifflantes. Cette raclée n'est pas la pire que la gamine a pu prendre. Les bleus, les plaies elle connait. Mais c’est la fierté de l'Autre qui est touché. Il va pour y retourner, les crocs découvert. Animal trop sauvage pour la société mais Molly le retient, en colère. Tu m'as éloigné. Tu avais promis de ne plus le faire! Chuchotement coléreux qui s'échappe malgré tous. Souviens toi de ce que a dit Jan ! La violence pur ne résout pas. Il faut réfléchir pendant un combat. Un instant la haute silhouette de l'Autre la surplombe, puis mince mouvement de tête. Il a comprit. Alors Molly retourne son attention de Tadeo qui a remit ses protections de dent. Un sourire vient étirer les lèvres de la demoiselle à terre. Malicieux.
Flores.. Tu veux parler de Jan ? Ils utilisent si peut ce nom entre eux. Oui il m'a montre deux trois trucs. Puis le sourire devient plus dur. Plus sombre. L'Autre est là aussi. Bien sur que non, on ne va pas en rester là. On a à peine commencé.. Et si c'est de la douleur que tu veux.. Lestement la bouclée se remet sur ses pieds, remet sa garde en place et se dirige vers le basané. Molly se méfie, la douleur sur son torse lui rappelle bien de ne pas sous-estimer son adversaire. Alors elle teste les limites, tourne, vire pour tenter des touches. Certaines touchent, d'autres non. Mais elle est patiente, attend le bon moment pour vraiment frapper.. Ils vont le coucher comme ceux des combats clandestins.. Vitesse elle peut le faire. Le coup part, frappe la cuisse de l'homme. Pas une simple touche, un coup violent propre à la force de l'Autre. Frappe au niveau des côtes.. Mais va t-il porter ses fruits ?
Hasta que me desmayo {Molly & Tadeo} - Lun 2 Déc - 18:04
- Flores.. Tu veux parler de Jan ? - Ah oui, pardon... "Jaaaaan". Je roule le "j" de manière appuyée, comme le font toutes ses groupies. Petit rire. Rien de méchant. - Oui il m'a montre deux trois trucs. - Ça se sent, tu as certains de ses tics de placements... J’espère qu'il t'a appris à ne pas lâcher le morceau.
Plissement de paupières. Je savoure pleinement le feu vif qui brûle dans son regard. Cette gosse est dévorée par une rage contenue. Maladroitement canalisée. Elle me rappelle moi, à son âge. Indépendamment de son genre - j'essaie de foutre ma répugnance misogyne de côté- je la trouve digne d'intérêt. Force m'est de reconnaître que les femmes dont s'entoure "Jaaaan" sont d'une autre trempe que les vipères sournoises qui collent d'ordinaire aux mafieux.
- Bien sur que non, on ne va pas en rester là. On a à peine commencé.. Et si c'est de la douleur que tu veux.. - Arrête de blablater et prouve-le moi par les poings...
Je rajuste mon protège-dents, le combat reprend. La gamine se fait davantage féline, à l'affût de la moindre opportunité, de la plus petite ouverture. Elle gagne en vitesse, en hostilité aussi. On dirait une toute autre Molly. La chipie tente une feinte ou deux, s'engaillardit d'une audace neuve. Les papillons dans mon ventre s'ébattent, griserie de l'adrénaline, alors que nous dansons. Notre tango laisse l'assemblée sans voix. La rumeur s'est mue en fascination. Nous sommes des feu-follets inatteignables dans la bulle du ring, alors ils se contentent de se brûler les rétines.
Un éclair de souffrance crible ma cuisse. Je baisse la garde un quart de secondes de trop. Molly perfore mes remparts en visant les côtes. Les os craquent alors que j'encaisse. Grognement de clébard mécontent.
La différence entre toi et moi, chérie, C'est que je connais ma douleur par coeur. Elle est partie intégrante de moi. Elle me constitue. Elle me rend terriblement lucide.
J'enroule mon bras autour de celui qu'elle a tendu pour frapper, la privant de toute retraite. Mon poing s'abat avec brutalité sur son adorable frimousse.
- OK OK ! ON ARRETE ! beugle Javier en nous séparant. De Puta Madre, Tad'! C'est une protégée d'Alejandro : Va pas l'abîmer !
Je lorgne sur cette plèbe d'agnelles qui mouillent leur froc. C'est donc pour ça, le silence. Je retire mon casque et mes gants pour les jeter à la tronche de Javier.
- Ne manque pas de respect à la donzelle. Elle n'est pas à foutre sous verre. Molly en a plus dans le falzar que toutes les ballerines de ta salle. Je m'approche, le visage dur. Et ne te permets plus jamais d’appeler mon Commandante par son prénom comme si tu le connaissais.
Je tends une main à la gamine.
- Viens "Poquita Furia"..., fais-je simplement avec un sourire en coin. Je prends ensuite le chemin des vestiaires.
Bien sur qu'ils ne vont pas lâcher le morceau. Comment pourrait-ils ? Ils n'auraient pas survécu. La gamine n'aurait pas survécu. Ni dans la rue. Ni à l’hôpital. Ni face à sa mère. Les os se cassent mais se ressoudent. Le corps, l'esprit apprend à endurer. Dans un grognement étouffé ils encaissent le coup qui les frappe en pleine face. Molly recule. L'Autre s'apprête à foncer de nouveau. Il voulait plus d'action ? Il sera servit.. Foulée qui propulse en avant. Cri qui brise le moment. OK OK ! ON ARRETE ! crit l'homme imposant, débarquant soudainement sur le ring. De Puta Madre, Tad'! C'est une protégée d'Alejandro : Va pas l'abîmer !
Arrêt sur image. Lieu devenu trop calme. Le sang bat sourdement dans les tempes de la demoiselle. L'adrénaline du combat court encore dans ses veines. Ses doigts ne parviennent pas rester immobiles, son pied tapote le ring dans un mouvement qui rappelle ces chevaux trop longtemps enfermés. Je te l'avais dis qu'on aurait pas dû accepter l'aide de ce mexicain de mes deux. Cela commence comme ça et ensuite.. Claquement sec de la langue. La bouclée commence à faire quelques pas sur place. Lion en cage. Alors c'est ainsi qu'ils la voient ? Elle s'est battue et elle le continuera. Ce n'est pas une bande de mafieux qui vont dicter sa conduite.. Cette bande de mafieux comme tu dis est la seule barrière entre toi et ceux qui en veulent à ton pouvoir. Mieux vaut avoir le choix que de finir enfermé entre quatre murs C'est tous comme La voix de Tadeo stoppe la conversation, attirant l'attention de Molly.
Un instant elle observe la main tendu, un peu perdu puis finalement se débarrasse de gants, protège dents. Tes affaires Rapide volte face, les vêtements trop volumineux sous le bras. Sans un mot, sans un regard pour les autres toujours silencieux elle emboîte le pas au basané. Dans les vestiaires la porte se referme dans son dos. Les vêtements sont posés en tas sur un banc. Pas un regard pour sa gueule dans le miroir, l'eau ouverte qui couvre un instant le silence. En quelques gestes la sueur est chassée de sa peau moite, ses doigts se perdent sur sa lèvre légèrement déchirée. Puis son regard cherche celui de son précédent adversaire. Désolée qu'ils aient interrompu le combat.. Je n'ai pas encore l'habitude de tous ça.. Un geste vague pour designer le lieu, les gens, la situation actuelle.. Pas l'habitude d'être « importante ». Ses bras se rencognent contre son buste. Elle est indécise, ne sait pas bien ce qui va se passer par la suite.. L'homme l'intrigue et pas envie de se retrouver seule. La bouclée sait qu'au moindre accrochage cela va partir en sucette, l'Autre est trop excité. Se concentré sur autre chose, quelqu'un d'autre cela aide. Un léger sourire vient étirer ses lèvres. En tous cas on peut dire que tu es bon.. Cela fait du bien de trouver plus fort que soi.. Obliger de se dépasser, de ne pas plier. L'élastique est enlevé, sa main fourrage les cheveux. Tu.. Tu avais prévu quoi ? Aller manger un bout ça te dis ? Ou sinon.. On pourrait aller chercher les emmerdes ailleurs Voix rauque. Masculine. Molly se rembrunit sachant très bien où veut en venir l'Autre mais elle n'est pas sur que ce soit une bonne idée
Hasta que me desmayo {Molly & Tadeo} - Lun 16 Déc - 22:47
La porte des vestiaires se referment sur nous et le silence s'installe, brut. Je déverrouille la porte de mon casier et sort quelques affaires, dont une trousse avec du matériel de soin basique. J'ai l'habitude de m'ésquinter la couenne et de la recoudre.
-Désolée qu'ils aient interrompu le combat.. Je n'ai pas encore l'habitude de tous ça..
Je lui lance une serviette propre à la gueule pour qu'elle s'essuie. Ma seule réponse.
- Fais voir ?
Je soulève le menton de Molly pour ausculter sa plaie. Rien de bien méchant. Je pose la trousse sur le rebord du lavabo avant de lui tourner le dos.
- Désinfecte-toi. Il y a un baume cicatrisant une fois que tu auras appliqué l'antiseptique. Ton monocorde, technique. Une mécanique huilée. T'y es pour rien si cette bande de nazes portent pas leurs couilles. On rigole pas avec les Calaveros et encore moins avec son Commandante.
A mon tour de me rafraîchir, visage, torse et aisselles. Puis, je dénoue lentement les bandages autour de mes avant bras, dévoilant les scarifications qui y lacèrent le derme. -En tous cas on peut dire que tu es bon.. Cela fait du bien de trouver plus fort que soi..
Un sourire de Joconde effleure mes lèvres.
- T'as pas du combattre souvent ou Flores t'a peut-être ménagée. Mais, ouais, on peut dire que j'me défends. - Tu.. Tu avais prévu quoi ?
Je hausse un sourcil en finissant d'enfiler un T-shirt à manches longues. C'est quoi ce soudain besoin de sociabiliser ?
- Pourquoi...? - Aller manger un bout ça te dis ? Ou sinon... On pourrait aller chercher les emmerdes ailleurs
Le changement de posture est flagrant. Soudain, la gamine semble gagner plusieurs centimètres. Les traits de son visage se relâchent et se pétrissent d'une nouvelle expression, plus revêche. De la pâte à modeler, presque. Jusqu’à sa voix qui se module désormais dans les barytons.
Je penche la tête sur le côté et plisse les yeux. Vague sourire, amusé. Intrigué.
- On peut faire les deux, "Molly".
J'ai justement un menu problème de territoire avec un petit gang de merdeux qui squattent ma "clinique" privée. Je boucle mon sac et le jette sur une épaule.
- Amène ton cul, on va grailler quelques hot-dogs...
La serviette est serrée entre ses doigts lorsque soudainement ceux de Tadeo empoigne son menton. C'est seulement grâce à l'Autre que la gamine n'a pas sursauté. Mais une lueur de surprise se lit dans son regard. Elle était tactile pourtant la gamine mais bon l'habitude a disparu depuis une éternité. Alors que l'homme parle, elle s'active utilisant un autre lavabo. Une légère grimace quand le désinfectant s'infiltre dans la plaie. Rien de grave. Rien que d'autres souvenirs qui fleurissent. Son corps est un pan entier de souvenirs en voie de guérison. Un dernier coup dans ses cheveux et Molly va chercher son sac qui traîne dans un coin. Seul objet qu'elle transbahute partout, parfois change quand il est trop abîmé. C'est lui qui permet de conserver tous ces trésors, ses affaires.. Des bricoles pour certains. Nécessité pour la bouclée.
L'Autre grogne en entendant Tadeo. Ménagé ? Eux ? Non non. Il fusille le basané du regard. Comment peut-il se permettre de dire ça.. Que connaît-il ? Que dalle. Raah ! Pourquoi on a écouté ces gros cons là dehors.. On aurait dû finir de lui faire manger ses dents. Molly ricane doucement, faisant basculer le t-shirt poisseux par dessus sa tête. Malgré la confiance que lui procure ma Dame, elle reste dos à l'homme, attrapant rapidement une chemise roulée en boule dans le sac. Corps brun marbré de bleu. Vestige des nuits violentes. Les autres couches sont roulées comme elle le peut au fond de son bagage alors qu'elle se tourne vers Tadeo alors qu'il répond à sa proposition. C'est étrange. Pas de surprise sur le visage masculin. Il bascule comiquement la tête sur le côté mais déjà l'Autre a laissé la place à Molly. La voilà de retour la douceur et la moue gênée. Elle a horreur quand l'Autre débarque ainsi, surtout en publique. Trop peur du rejet, du possible retour des médecins et des médocs.. Mais Tadeo ne semble pas s'en formaliser. Comme Jan et d'autres.. Que cette ville est étrange..
Les voilà qui quittent les vestiaires. L'Autre trépigne, trop content de voir qu'il a potentiellement trouver un camarade de jeu. Molly reste droite, ne souhaitant pas faire attention aux regards qui les suivent. Dehors elle prend un inspiration, trop heureuse de retrouver l'extérieur. Ne sachant pas bien où souhaite aller Tadeo, elle le suit. Malgré tous les habitudes ont la vie dures. La bouclée cherche le moindre piège, alors que l'Autre est pour une fois bien trop content pour faire bouclier. Il ne va rien t'arriver. Pas maintenant Rapide coup d'oeil sur celui qui les accompagne. Je suis capable de me défendre seule. Je n'ai pas à me reposer sur lui
Hasta que me desmayo {Molly & Tadeo} - Lun 13 Jan - 22:46
Nous déambulons dans les ruelles animées, rongées par le soleil rasant de fin de journée. Je n'ajuste pas ma foulée. Tu suis ou tu lâches. Après tout, c'est toi qui a quémandé ma présence Molly. Le silence nous sied bien, manteau tranquille quand il fait frais. J'apprécie que tu ne bavasses pas, comme toute ces donzelles à la gueule trop béante, qui charrient les mots comme on pisse dans le caniveau.
Une taiseuse, ça repose.
Nous arrivons finalement vers un food-truck qui propose des hot-dogs copieux dans un pain brioché délicieusement aillé. Je m'en prends un supplément oignons, sauce cheddar et je laisse Molly passer sa propre commande. Alors que nous plantons nos dents dans nos pitances respectives, une barquette de frittes partagée sur un coin de banc, je lui désigne le vieil hôtel désaffecté qui surplombe le coin de la rue. - Tu connais ce bâtiment ?
Nous sommes à Delray Hollow : ici, les plus vieux bâtiments portent l'histoire des gangs sur leur façade. Loin d'être aussi fameux que le "Cortez", "Le Rio Grande" a connu son heure de gloire. Contrairement à son fameux cousin, l'établissement a fermé il y a une dizaine d'année. La mairie devait racheter le terrain pour raser l'endroit -projet de centre commercial, je crois- mais la Calavera a fait une meilleure offre. Reste donc les ruines, hantées par une renommée en déliquescence. Une planque parfaite pour nos petites affaires, surtout quand on a besoin de planquer des congélos et des salles d'opérations.
Pourtant, aux pieds de l’édifice jonchant les marches comme de la mauvaise herbe, une bande jeunes désœuvrés rient fort et s'échangent des spliffs. Il sont une dizaine : du menu fretin qui deale, pille des bagnoles et se prenne pour les cadors du quartier.
-... Les emmerdes sont là, s'tu veux, que je fais laconique.
Je regarde Molly en coin. Désherber, ça te tente ? Moi, je me sens la main verte...
L'odeur de la nourriture fait gronder le ventre de la brune. Ses yeux pétillent devant la multitude de choix qui s'offrent à elle. C'est un jour de fête en quelque sorte, ce n'est pas tous le temps qu'elle se fait plaisir ainsi. Pas assez de sous. Ses mains cherchent la monnaie trébuchante qui emplie ses poches. Ses lèvres remuent silencieusement alors que la bouclée compte. Bien elle aura assez. Rapidement le hot dog bien chaud est au creux de ses mains. Avec plaisir elle mange, piochant sans hésiter dans la barquette de frite mise entre elle et Tadeo.
Repu, ils se dirigent vers un bâtiment abandonné. C'est ici que semble être les problèmes dont l'homme doit s'occuper. Est-ce qu'elle le connaît ce lieu ? La brune prend le temps de remuer quelques souvenirs embrumés. Mais non rien ne vient. Elle aurait très bien pu se planquer ici une nuit. Cela semble être le coin idéal.. Trop de monde, trop de passage, voilà pourquoi la jeune fille ne s'est jamais cachée ici. Sa frimousse se secoue vivement. Je connais de vu seulement. Cela promettait trop d'ennui si je squattai ici. L'instinct fait parfois bien les choses. Puis elle voit, l'Autre aussi, les jeunes regroupés comme un groupe de moineaux devant le bâtiments. La fumée trop opaque s'élève vers le ciel. Aux mots du tatoué, la personnalité si brute émerge. Cette fois-ci Molly ne fait rien pour le retenir. Elle sait qu'il est plus à même à s'occuper correctement de la situation.
Après tous c'est lui qui joue de la violence, la réclame et la rend au double. Un sourire de carnassier vient étirer les lèvres pleines. Sourire plein de dents. L'Autre semble étirer le petit corps, balance la carcasse par de légers mouvements des talons. Ouais il sent parfaitement qu'il va apprécier ces emmerdes.. Regard joueur vers l'homme, puis vers ces jeunes qui lui semblent trop jeunes. Cela ne l'arrêtera pas.. Un sifflement perce le calme. Les moineaux, les squatteurs se tournent vivement vers eux. Salut la compagnie.. Quelques pas en avant. J'crois que vous n'avez rien à foutre ici.. Foncer dans le tas, sans plan, ça lui plaît bien à l'Autre.. Une vrai baston s'annonce. Comme Il les aime..
