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[LYRA] faux-fuyant

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[LYRA] faux-fuyant - Dim 15 Avr - 13:35

Lyra & Larione
Faux-fuyant

C’était un des conservateurs du musée d’Arcadia qui lui avait parlé de cette collection d’objets, issus de fouilles en Océanie, qui allait être vendue à des collectionneurs privés, faute de pouvoir être exploitée par le musée. Des masques de bois, des crânes enjolivés d’argile et de coquillages, des vêtements de cérémonie et des totems gigantesques. Tout cela avait été entreposé dans un coin de la réserve, et avait été abandonné là un moment. Le directeur des fouilles qui les avait ramenés avait pris sa retraite, et tous avaient oublié l’existence de cette collection… jusqu’à ce qu’il faille faire de la place pour entreposer d’immenses statues d’art moderne, pour une exposition prochaine.

Cette collection océanienne n’appartenait pas vraiment au musée – les fouilles avaient été en très grande partie financées par des fonds privés. Et, les mécènes, recontactés, avaient décidés de récupérer leur argent en vendant le tout aux enchères. Un commissaire-priseur avait été recherché, et ce ne fut pas Larione qui fut le premier choix.

Pour maximiser leurs gains, les investisseurs avaient dirigés leur choix vers un professionnel connu pour surévaluer ce qu’il devait vendre. Un très mauvais choix, argumenta Larione. Les collectionneurs les plus fortunés, mais aussi les plus exigeants et expérimentés, refuseraient de se rendre à une vente dirigée par un escroc reconnu. Il valait mieux sélectionner quelqu’un apprécié pour la justesse de ses évaluations, et capable d’attirer une excellente clientèle. Des employés influents du musée appuyèrent les dires de Larione, qui au bout de plusieurs semaines de pourparlers obtint le droit de diriger la vente.

Son intérêt pour cette collection était fort marqué, du fait des pièces obscures et bizarres qu’elle recelait… Mais c’était pour lui une première, que de s’occuper d’objets millénaires issus d’Océanie. Le saint-marinais avait demandé à ce que le musée le mette en relation avec une personne pouvant l’aider dans son évaluation, et on avait retrouvé un membre ayant participé à l’exhumation des masques, crânes et totems. Une jeune femme dont le nom ne lui disait pas grand-chose – Lyra al Khayzuran. Obtenir un rendez-vous avait été difficile, l’un et l’autre fort occupés, et ayant toujours une excuse pour reporter leur entrevue. Un coup l’un, un coup l’autre. Néanmoins, cela arrivait rarement à Larione de repousser un entretien, et il avait déjà prévu de trouver un moyen de s’excuser auprès de l’archéologue.

Et, il allait lui falloir un présent qui lui plairait sacrément, car le châtain envisageait de repousser, encore une fois, leur entrevue. Pourtant, ils ne devaient, à présent, être qu’à quelques mètres l’un de l’autre… Pour l’occasion, Larione avait été convié dans les coulisses du musée, et attendait dans un des nombreux bureaux des lieux la personne avec qui il avait rendez-vous dans, normalement, quelques minutes.

Sauf que cela n’allait pas du tout. Déjà, ce matin, Larione avait senti que quelque chose n’irait pas. Il s’était levé avec une céphalée sourde et profonde, et le corps en sueur. Une envie de vomir l’avait empêché d’avaler quoi que ce soit – il était à présent quatorze heures, et il n’avait rien ingurgité depuis vingt-heures trente, la veille. Pas même un verre d’eau. De plus, une mauvaise humeur certaine l’avait envahi, envenimant chacune de ses interactions aujourd’hui. Et, à présent, sa vision lui jouait des tours. Les crayons dans leur pot, sur le bureau, semblaient immenses, alors que les étagères, croulant sous les dossiers, apparaissaient ridiculement petites. Mégalopsie, Micropsie. Quelque chose n’allait pas du tout. Ses repères sensoriels s’effaçaient – c’était une aura. Une crise d’épilepsie pointait, alors qu’il se trouvait dans un lieu étranger, qui présentait tout un tas de danger.

Le sol de la pièce était jonché de boîtes en cartons, pleines de feuilles ou d’objets précieux. Le bureau prenait quasiment toute la place, empêchant une circulation aisée… S’il tombait, Larione avait de grandes chances de se blesser – et de briser quelque chose d’irremplaçable. Une boule se forma dans sa gorge, en réponse à son anxiété. Sa main gauche commença à trembler, et il sentait avoir de plus en plus de difficultés à garder ses yeux fixés sur un point. Il n’allait pas y réchapper… quitter la pièce ne l’attirait guère, non plus. Lors de ces moments de faiblesse, le commissaire-priseur préférait ne pas risquer de s’exposer aux regards. Sa santé était pour lui une source de gêne, d’embarras. Parfois même, de honte.

Il entendit la poignée de la porte tourner – quelqu’un voulait pénétrer en ces lieux ! Sans se laisser le temps de réfléchir, Larione repoussa sèchement la porte, refusant l’entrée à qui que cela était. Réunissant ce qu’il lui restait de lucidité, luttant contre sa panique, le quasi-trentenaire chercha à verrouiller les lieux – pas de chance, seule une clef qu’il n’avait pas pouvait fermer le bureau… Et, après tout, s’enfermer dans son état n’était pas la meilleure idée qu’il pouvait avoir. Mais, laisser entrer quiconque ne le tentait guère non plus ! Alors, restant appuyé contre le battant, il réunit ce qu’il lui restait de volonté et de lucidité pour lancer quelques mots, du ton le moins affolé qu’il pouvait se permettre sur le moment.

« Excusez-moi, mademoiselle al Khayzuran, je présume ? Peut-on repousser l’entrevue d’une quinzaine de minutes ? »

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