((drowning softly))

akio x sora

Il se rhabille en silence. Pièce désertée depuis un tempe déjà. Juste lui et ses émotions. Ses pensées. Il se rhabille en silence. Ses mains qui tremblent tandis qu’il passe son sous-vêtement. On s’habitue à tout. Même à l’horreur. Mais si l’esprit arrive à s’anesthésier, s’immuniser, à ne plus ressentir les abus, le corps a toujours des mouvements de faiblesse. Et Sora il ne sait plus trop s’il doit mettre ses tremblements sur le coup de la fatigue, sur le coup de l’horreur ou sur une blessure qu’il ne sait ressentir. Il ne sait pas. S’en moque un peu. Encore trop déconnecté de la réalité pour prendre la mesure de ses actions. Non. Il se rhabille juste en silence, et lorsque son regard glisse sur la robe de cocktail qu’il a portée, il ne peut que grimacer. Il veut rentrer chez lui. Se laver, se décrasser et mettre le client avec les autres dans sa mémoire. Loin au point de ne plus se souvenir de son visage dès l’aube. Disparaître sous l’eau jusqu’à ce que les sirènes d’alarme soient tirées mais juste se sentir bien. Vide de tout. Robe noire enfilée il passe les talons avant de s’emmitoufler dans son étole. Les cheveux gardés courts et pourtant la comédie parfaite. Grotesque, mais parfaite. De quoi attirer un client assez facilement. Le jeu qui fonctionne toujours. La chambre abandonnée derrière lui, les billets dans son sac qui finiront bien vite entre d’autres mains, il finit par quitter les lieux. Dès qu’il a donné l’argent à un de ses créanciers, à un de ses vautours, il veut s’éloigner du casino. Les portes sont passées et c’est la fraicheur de la nuit qui l’accueille. Et les étoiles qu’on discerne à peine. Trop de lumières, trop de nuages. L’orage arrive. Sora qui ne fait rien pour l’éviter. Laisse les premières gouttes glisser sur sa peau avec répit. Les prochaines laver ses larmes qui ne peuvent s’empêcher de couler. Sanglots qui ne passent plus ses lèvres. Juste la gorge serrée à l’idée du nombre d’années qu’il a encore a tiré à se vendre juste pour rembourser tout ce qu’il doit. Dettes de sang, il paye pour le paternel. Dettes de sang, il fait parti des choses qui appartiennent au casino, aux kyosei-kai, papa a parié sa vie une fois. Dettes de sang, si parfois la tête des créanciers changent, le nom reste toujours le même : Yakuza. Et lui en est juste une possession. Frisson, le froid de la pluie qui le glace, mais la démarche lente. Il n’est même pas si loin du casino lors qu’il ressent cette présence derrière lui. Qui. « Who’s there ? » La question résonne dans la nuit et sa propre silhouette dans les ombres d’or et de sang l’inquiéterait presque Sora. Mais il a appris à faire le brave. À ne pas montrer ses peurs. « Not taking anyone else tonight, sorry darling. » Et il espère juste que c’est ça. Un mec trop bourré qui veut juste passer du bon temps. Qui insistera pas trop, juste deux trois insultes avant d’aller voir ailleurs. S’il vous plait. Parce qu’il a assez donné avec la mafia. Vraiment.

(c) whistle'

((drowning softly))

akio x sora

il était installé à une table de jeu et ses rires montaient hauts, là où ses frères et lui passaient une soirée faite de paris et de plaisirs simples. on leur a murmuré que c’était mérité et qu’ils pouvaient bien en profiter ici, toute la nuit. l’alcool les a enivré et les tons se sont levés quand l’ego s’est mêlé aux parties de cartes, mais il y en a un qui feint depuis le départ. il n’a que faire du gain et on le croyait ivre lorsqu’il doublait les mises pour tout perdre ensuite. mais si akio adore les jeux, ce ne sont pas ceux-là qui l’amusent et son regard était alerte ce soir, sans cesse dirigé vers le fond de la salle comme s’il y attendait quelque chose – ou quelqu’un. l’heure avançait et ils ont fini par suivre de délicieuses créatures aux promesses merveilleuses, tous sauf un. le regard du kitsune perce les murs et ses doigts atteignent la bouteille de whisky abandonnée sur la table en vrac. Une à une, il congédie les malheureuses qui tentent de le distraire en lui offrant une compagnie qu’il rechigne avec froideur et leurs insultes ne sont que mélodies à ses oreilles. elles sont jeunes et fougueuses et il apprécie l’intention, mais ces frivolités ne l’intéressent plus autant qu’avant. il n’a que de la peine pour ces pauvres filles que l’on berce de promesses vides et qui finiront comme les autres, plus éloquentes. celles qui ont appris à se taire et réfléchir, les plus chanceuses aux côtés des grands, mais elles ne sont pas moins à plaindre. ils ne sont pas mieux lotis, hommes et femmes confondus en ce lieu de vices infinis. il n’était pas certain de l’y voir ici ce soir et quand bien même, il ne fait jamais rien de plus que l’observer à distance. il ne saurait dire ce qui le motive tant quand la curiosité n’est plus une excuse suffisante, mais lorsqu’il apparaît devant ses yeux, rien n’a plus d’importance autour d’eux. akio n’a aucun droit de s’imposer dans la vie de cet homme aux yeux tristes, mais ce soir il ose se faufiler derrière ses pas et il accusera l’alcool pour cette audace. les talons résonnent sur le béton et la créature rougirait presque de le trouver si beau même en robe. étrange aura qui l’attire chaque fois un peu – qui est-il ? il connaît son nom, mais pas son histoire au-delà des dettes d’argent. il en a géré par dizaines mais lui, il ne le toucherait pas même si on le lui ordonnait. ses phalanges brûlent aux souvenirs brutaux et il ralentit aux premières gouttes de pluie. que lui prend-il ? il devrait retourner à la chaleur du casino et le laisser tranquille, mais l’eau s’infiltre déjà entre les mailles de sa chemise bordeaux. il n’a même pas cherché la discrétion alors quand sa voix résonne, il ne cherche même pas à se cacher et sous la faible lumière d’un néon voisin, il se dévoile. il se tait la première fois, mais la remarque qui suit lui décroche un sourire. « i’m not here for your body. » il lève les yeux sur un regard qu’il croise pour la première fois et c’est troublant. « i might or might not be following you though. » il s’amuse akio et son sourire s’étire lorsqu’il s’approche lentement du jeune homme. la pluie tombe toujours sur eux et elle est dérangeante, mais il n’a rien pour les abriter. il n’a que sa veste noire pas si étanche, mais plus qu’une étole se dit-il, lorsqu’il la pose sur les épaules de l’autre. « not safe for a lady to walk alone ‘round here, don’t you think? » le ton n’est ni menaçant ni rassurant et la créature recule pour mieux profiter de ses réactions. il n’a rien d’un loup quand tout ce qu’il souhaite en réalité, c'est lui parler.

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akio x sora

Le casino comme sa cage dorée. La porte est ouverte, elle le nargue. Mais comme un oisillon blessé, il finit toujours par y revenir. La crainte qu’on lui brise les ailes pour de bon aussi. Ils en sont capables. Oh, il ne le sait que trop bien Sora. Ils en sont capables. Et il se revoit encore être trainé comme un animal. Roué de coups. Jusqu’à ce qu’il accepte. Il ressentait la douleur avant. Sans doute que maintenant ils pourraient le tuer, qu’il ne saurait dire stop parce qu’il ne ressentirait rien. Bénédiction comme une malédiction. C’est plus facile de ne rien ressentir entre leurs mains. Mais les excès deviennent une monnaie courante parce qu’il ne peut pas dire que c’est trop. Que c’en est assez. L’esprit détaché du corps. Les connections coupées. Et pourtant silhouette fragile qui rase les murs. Qu’on ne l’arrête pas. Qu’on ne l’appelle pas. Il veut juste partir. Billets tendus de ses doigts tremblants, il s’est arrêté sur son chemin pour donner la recette de sa soirée. Peu d’argent gardé pour lui. Juste assez pour vivre. Et souvent le dos courbé, l’échine tordue, les mains suppliantes lorsqu’il a besoin de plus. Lorsqu’on lui donne de quoi comme une miséricorde abjecte. Mais pas ce soir. Ce soir il sort juste les billets de son sac, et lorsqu’il est enfin libre de partir, c’est le poignet rougi et des traces qui commencent tristement à apparaître comme des violettes écloses sur sa peau diaphane. Mais Sora qui ne dit rien, s’emmitoufle juste un peu plus dans son étole, et il quitte le bâtiment. Le new kabukicho comme un terrain de jeu trop bien connu. Sauf qu’il n’est qu’un pion sur l’échiquier. Son regard qui préfère regarder vers le ciel. Vers les étoiles qui se voilent. Vers les premières gouttes de pluie. Le pas qui n’accélère pas. Non. Juste la pluie qui mouille son visage, détruit un peu plus son maquillage lorsque ses larmes viennent se mêler à l’eau douce du ciel. Silhouette fragile dont les ombres se dessinent entre l’or des néons et le rouge des lanternes. Silhouette fragile qui se fige, talons qui cessent de résonner dans le silence nocturne. À la place c’est sa voix qui sonne. Fausse tranquillité et l’espoir que ce ne soit qu’un homme ivre. Juste un autre dans sa vie. Mais la réponse le glace. Et son regard qui se fige sur un homme aux traits rendus flous par la pluie et le manque de lumière. Les gens qui ne sont pas là pour son corps, il les connaît bien. De l’encre sur leur peau, du sang sur leurs mains. Il les connaît bien. Trop bien. Et c’est difficile de garder le masque pour Sora. Difficile quand l’aveu stressant passe les lèvres de l’inconnu et qu’il s’approche. Garçon immobile. Il a appris que fuir ne mène à rien. Il a appris qu’il vaut mieux faire face. Même si les retombées sont immédiates. Moins brutales que si on l’attrape. Et ils finissent toujours par remettre la main sur lui. « I already paid today. » Le murmure se perd dans le bruit de la pluie, et il ne peut qu’hausser un sourcil lorsque le perfecto est posé sur ses épaules, poids rassurant, mais en même temps terriblement déroutant. Et il est aux aguets Sora, le corps tendu sur la défensive. « What do you want ? Did they send you ? » Et son regard passe de l’homme en face de lui, sans doute de son âge, à la rue derrière, aux lumières du casino qu’on voit encore. Est-ce qu’il est là pour le ramener là-bas encore ? Contrat rempli pour la soirée, il n’a pas son mot à dire lorsqu’on l’appelle pour eux. Pour ceux qui ont droit de vie et de mort sur lui, juste sur un mot de leur chef. Un mot. « Take it back. » Et ses doigts glissent sur la veste avant de la tirer de ses épaules d’un coup sec et de la tendre. L’eau qui se fait plus douce autour de lui. Comme si elle pouvait ressentir sa détresse. Et Sora qui espère juste qu’il ne perdra pas le contrôle. Pas envie qu’ils sachent. Ils en savent déjà trop. Les rumeurs à son compte mauvaises. « Just … take it back and I will follow you. »

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((drowning softly))

akio x sora

il y a dans sa vie une routine qui s'est installée, des journées qui se ressemblent et des nuits qui se répètent pour ne satisfaire que le bien de son clan. un rôle à tenir et la discrétion qui s'y tient, akio n'est qu'un espion de plus pour les siens. l'arrogance étouffée sous une maturité gagnée, elle n'est cependant pas disparue et il ne la tait que depuis l'absence injustifiée de son père. intouchable grâce à lui, mais vulnérable en son absence et tous les regards sont sur lui depuis, comme si on le suspectait de traîtrise. comme si on attendait qu'il fasse une erreur et ce n'est peut-être que de la paranoïa.. ce ne serait pas la première fois. mais si les actions de son clan l'inquiètent dernièrement, rien ne surpasse cette obsession grandissante pour un être qu'il surveille depuis trop longtemps. ce n'étaient jusqu'à maintenant que des regards discrets et des questions posées à d'autres, pour ne pas effrayer l'homme aux yeux de chat – bien plus jolis vu de près, il remarque. « sorry for that. » il n'est pas venu le punir ou le ramener dans son enfer, mais il comprend les questions qui le traversent. akio est du côté des méchants de son histoire et tout ce qu'il trouve à faire pour apaiser sa détresse, ne fait que l'amplifier. lui passer sa veste n'était qu'un geste généreux qu'il se voit refusé, blessant ainsi sa fierté, mais il ne fait rien pour la récupérer et croise même les bras en fronçant les sourcils. « no. » le ton trop ferme, puis le jeune homme se répète et la créature se détend en prenant une voix plus douce, presque timide lorsqu'il ajoute: « it's cold, you should keep it. i won't lead you anywhere, relax. » il va jusqu'à lui offrir un mince sourire et adoucir son regard. « i guess i'm being weird right now, but i just wanted to.. um. » il baisse les yeux et s'agite légèrement en se balançant d'un pied sur l'autre, comme troublé par l'attention toute gagnée du jeune mortel – croit-il. c'est pourtant ce qu'il voulait. « yes i'm with them, but i'm not here for you. just not for the reason you're so afraid of. i'm akio. » et après s'être mieux présenté devant l'homme effaré, il accepte finalement de reprendre son perfecto pour ne pas envenimer la situation déjà bien délicate. « can i walk with you for a while? i won't hurt you. » il reste de marbre sous cette pluie qui n'en finit pas, mais il prie silencieusement pour qu'elle se calme dans les minutes qui viennent. il soupire et dépasse le jeune homme sans le frôler, pour lui faire dos et lever tout signe de menace. c'est pour lui une manière de prouver sa bonne parole, mais c'est aussi le risque de voir le garçon s'enfuir et sa déception serait grande. créature solitaire qui parfois court après un peu de chaleur humaine.

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akio x sora

Il ne fait plus confiance aux gens Sora. Il a du mal. À croire encore en la nature humaine. Sans doute parce qu’il n’a jamais vraiment vu ce qu’il y avait de bien chez l’homme. Sans doute parce qu’on a toujours détruit le peu d’affection qu’il pouvait ressentir envers les autres à coups de trahison, de souffrance, de violence. Sans doute parce qu’il a été abandonné par sa mère qui ne s’est jamais retournée alors qu’il l’appelait encore et encore. Sans doute parce que son père l’a mis en jeu comme une simple marchandise au casino. Sans doute parce que ça fait bien longtemps qu’on ne le traite plus comme un humain. Il a vu des gens mourir Sora. Il a appris à garder son cœur plutôt que de se retrouver blessé encore et encore. Et si son attitude est défiante, Sora il connaît ses batailles, sait quand il faut abandonner. Le refus de garder la veste sur ses épaules. La sympathie, la compassion n’est jamais sans retour. Ici, surtout dans le monde de la mafia, on attend toujours quelque chose en retour. Il le sait. Il ne le sait que trop bien. Alors il tend le perfecto en cuir, la promesse de le suivre sans rechigner. Même s’il a déjà payé. Même si son vis-à-vis veut sans doute du temps avec lui entre des draps sales. On a du lui promettre, et lorsqu’il est parti Sora, ça a du l’énerver. Il est venu chercher son du, et il n’est rien, n’a rien pour lui refuser. Et la négation qu'il a au début le fige. Le corps tendu sous la pluie, le bras qui se crispe. Et si l’eau se fait plus douce sur sa peau, il n’empêche qu’il promet de le suivre encore. Parce qu’il y a bien longtemps qu’il a cessé de se rebeller, de fuir. Si longtemps. « I don’t need it. » Il n’en veut pas de sa veste. Ne veut pas dépendre des autres plus que nécessaire. Ses clients lui faisant souvent comprendre que c’était grâce à eux qu’il avait un toit sur sa tête, à manger, et surtout encore de l’air dans ses poumons. Vivant parce qu’utile. Vivant parce que charmant, beau. Vivant parce qu’il savait y faire, ouvrir les cuisses, ne jamais se plaindre, et tout accepter dans une routine écœurante. Alors non, il n’avait pas besoin d’une fausse sympathie et d’une nouvelle dette sur ses épaules. Non. Mais voilà qu’il justifie ses actions l’autre. Voilà qu’il se détache, prétend qu’il ne veut rien. Et il est perdu Sora. Il ne comprend pas forcément son attitude, ni même ce qu’il attend de lui. Akio. le nom ne lui dit rien, mais ça fait bien longtemps qu’il a arrêté de se souvenir des noms des âmes sombres du New-Kabukicho, bien longtemps qu’il a arrêté de retenir les visages des ombres aussi. Attitude légèrement détestable à tous les mettre dans le même panier. « Why would you … » Ses bras qui se resserrent autour de son corps, une fois le blouson de cuir repris, et il reste dans son attitude défensive. Il ne sait pas. Il ne comprend pas. « What do you want ? » La question est faible sous le bruit de la pluie, mais Sora qui le suit malgré tout. Si Akio veut faire pattes blanches en marchant devant lui, pourquoi pas. « You are weird. » La remarque qui passe ses lèvres dans un instant de silence. La voix faible, mais qui porte Juste avant qu’il n’éternue. S’il aime l’eau, s’il est insensible à la douleur, le froid ne l’épargne pas, et la pluie qui refuse de s’arrêter a bien eu vite fait de le tremper jusqu’aux os. Et il frisonne Sora, mais il est bien trop borné pour oser regretter de n’avoir accepté ce perfecto.

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akio x sora

Il savait ce qu’il en était le jour où il a posé les yeux sur lui pour la première fois. Sa beauté était digne de celle qu’on vante parmi les cieux et lui, simple créature, ne pouvait qu’en être indigne. Puis la réalité a touché son cœur, mais il ne peut changer sa nature et rien ne lui donnait le droit de lui parler. Il savait qu’une approche serait difficile peu importe le moment et la raison, parce qu’ils ne seraient jamais bons. En ce mortel on ne voit que de la marchandise, mais en cet homme Akio ne voit que de la détresse et une âme brisée. Il voulait jouer avec lui fut un temps, mais ça ne l’intéresse plus désormais… plus depuis le jour où il l’a vu recevoir des coups sans réagir. Une scène à laquelle il n’aurait pas dû assister, s’il n’avait pas infiltré la pièce sous le couvert d’un pelage noir. Rares étaient les occasions de le croiser, parce qu’il ne s’offre pas ce genre de plaisirs Akio et qu’il ne montre aucune faille, Akio. Il n’a pas le droit de s’attacher aux victimes et encore moins de les sauver, mais il n’a jamais autant désiré libérer un prisonnier que celui qui le regarde avec méfiance désormais. L’homme refuse son aide et prétend n’avoir pas froid, mais Akio n’est pas dupe. Ses lèvres tremblent. « If you say so. » Il remet sa veste, car lui est dérangé par cette pluie et il ne s’en cache pas, néanmoins il insiste pour accompagner le jeune homme. Lui qui n’est pas friand de bavardages se voit obligé de s’expliquer, même si les mots lui manquent. Il est évasif et lorsqu’on lui demande ce qu’il veut, aucun mot ne sort. Il voudrait… l’envelopper dans une couverture épaisse, lui offrir l’hospitalité et mieux le connaître. Il voudrait savoir s’il aime les fleurs, parce qu’il reconnaît le parfum du jasmin et des roses sur lui ce soir, même si la pluie l’efface seconde après seconde… You are weird. La remarque le ramène dans cette ruelle froide et il émet un son proche du rire. « Thank you, I guess. » Il se retourne pour lire sur son visage, mais ses propres traits se tordent d’inquiétude face au plus jeune. « Come on, you’re shaking. » Il lève les yeux au ciel avant de tendre les mains vers Sora pour lui frotter les bras et tenter de le réchauffer. Mieux, il les attire à l’abris sous l’entrée d’un bâtiment condamné ; probablement fermé depuis des mois ou des années. Il retire son perfecto et le pose à nouveau sur les épaules du jeune homme, mais cette fois, il garde les mains posées sur lui pour dissuader le rejet. « I'd like to know you, is it hard to believe? I won’t say I’m a friend but- » Il incline la tête, mais son regard ne quitte pas les yeux hagards du plus jeune. « I’m not your enemy. I’d like to offer you some warmth… real one. Comfort, safety and I don’t really know why. » Il le relâche après quelques secondes et recule, confus par sa franchise maladroite. Il est bien conscient d’être bizarre et d’agir encore plus étrangement, mais il ne fait que suivre son instinct. Il y a quelque chose qui l’attire indéniablement chez ce mortel et il ne parvient guère à mettre le doigt dessus, car à première vue, il n’a rien de plus qu’un autre. Il a su regarder sous la surface et il voudrait creuser davantage, obsession permanente qu’il refrène depuis trop longtemps. « Let me take you home, please? I won't go further than leaving you at your door, promise. » Il n’a pas l’intention de renoncer et ne laisse le choix à Sora que d’accepter sa présence – tant pis si la décision est forcée, car le laisser partir reviendrait à l’abandonner et c’est tout le contraire de ce qu’il voudrait.

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akio x sora

Regard sans lumière sur les autres. Le cœur gardé et le refus de s’attacher. De faire confiance. Et pourtant pas sans émois. Il y en a qui ont trouvé la clef de ses barricades, il y en a qui ont su se montrer dignes, patients. Des envies pourtant de donner des secondes chances, de tendre les mains là où personne ne l’a jamais fait pour lui, mais la déception qui ne tarde jamais. Non. Paradoxe ambulant il se drape dans sa fierté ou ce qu’il lui en reste. Sora les yeux baissés toujours. Attitude défensive mais prompt à obéir pour ne pas souffrir un peu plus. Tourments dans les yeux et du vague à l’âme. Jamais à sa place. Objet entre leurs doigts indélicats. On ne l’aime que brisé. On ne l’aime qu’à genoux. On ne l’aime pas vraiment. Réalité à laquelle il s’est faite. Mauvaise réalité mais la sienne. Alors il rejette le geste, rejette la veste même s’il pourrait être ingénu. Sans arrière pensée. Parce qu’il n’a plus l’habitude. Parce qu’il ne croit plus vraiment en la bonté des gens. Il a vu de quoi ils étaient capables. Il a vu de quoi l’être humain était capable. Plus souvent du pire que du meilleur. Il se questionne pourtant Sora. Tremblant à le suivre, il se questionne. Sur les intentions d’Akio. Sur sa propre stupidité. À le suivre. Ça ne peut que mal finir. Mais il est fatigué des fins de ce genre. Il est fatigué de compter ses bleus à la fin de la journée, fatigué de passer des pommades sur sa peau sur des blessures qu’il n’a pas ressentit. Fatigué. La silhouette qui s’arrête et dans un automatisme, Sora qui fait de même. Aux aguets. Et il ne peut être que surpris lorsqu’il s’approche. Mouvement de recul entravé lorsqu’il vient lui frotter les bras pour essayer de le réchauffer. Lorsqu’il l’entraine dans un vieux bâtiment, restaurant qui a du fermer il y a longtemps déjà. Et son regard qui reste sur le sol lorsqu’il sent le poids du perfecto de nouveau sur ses épaules. « I don’t need pity … nor a friend. » Mensonge. On a tous besoin d’ami, Sora le premier. Mais ça fait longtemps qu’il n’a pas eu quelqu’un à ses côtés. Quelqu’un qui s’inquiète vraiment pour lui … La dernière personne enterrée, le cœur encore morceau de ne pas avoir pu le sauver de leur quotidien commun. Akio finit par s’éloigner et Sora de son côté peine à relaxer ses épaules tendues, son corps crispé. Il ne comprend toujours pas pourquoi il est là. Pourquoi il a décidé qu’il valait le coup. Pourquoi il s’est mis dans la tête de lui parler, de devenir son ami. Il ne comprend pas. Mais il se doute. Qu’il n’en démordra pas. Ils ont la tête dure dans la mafia. Il le sait bien. Ils sont tous pareils. Bornés et fiers. Tellement. Au point de piétiner les autres et de les briser. Et sans doute qu’il devrait juste s’estimer heureux. D’avoir son attention, positive, le temps d’un moment. Jusqu’à ce qu’il change d’avis, se lasse, et finisse comme les autres. « Okay. » La phrase est murmuré entre deux tremblements, comme un murmure fracassé. Et il espère juste qu’il restera à la porte. Promesse qu’il lui rappellera au besoin. La démarche digne, il l’enjoint à le suivre d’un signe de tête. Vers les ruelles sombres. Celles où les bâtiments tiennent à peine. Celles où il ne fait pas bon vivre. Celles qui sont son quotidien depuis des années. Et qui le seront pour les années à venir. Aucune échappatoire. Aucune. Et la pluie qui tombe sur Arcadia comme une fatalité. Il n’y a plus d’espoir depuis longtemps dans les yeux de Sora. Il l'a noyé dans ses larmes.

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