pour savoir si il t'aime envoi LOVE au 8 12 12 ( maeve )

**Ikaar Killough**

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Repartir à neuf.

Après le fiasco fin août, l’établissement reprenait du poil de la bête sous la même direction. Ce qui avait changé au final, c’était le revêtement des murs, c’était le parquet abimé, les meubles et ce qui a simplement été détruit, durant ce tragique moment. Pourtant le Teddybeer tient encore debout et tout était réparé, à sa place. Neuf, mais gardant cette âme si cher à son coeur, gardant des objets qui avaient survécus, des bibelots ça et là et cette photo au mur des propriétaires tous réunis, où la seule personne encore en vie sur le cliché, sourire révélateur de temps plus doux, c’était lui. Il s’était accroché à ce vestige à la vitre brisée et pourtant, malgré le carreau fendu..Il ne l’a pas fait remplacé. Parce que les morceaux tiennent encore ensemble, tout comme les murs tiennent encore debout. Que le bureau est toujours là, que eux, sont toujours là. Le pub est le même. La même odeur de vieux bois qu’à son ouverture, peut-être renforcée par la pose récente du chêne irlandais sur le sol, sur le comptoir au polissage impeccable. Pas de maux, pas d’usure contrairement au meuble derrière lui dont le verre avait été changé, les étagères réparées mais qui gardait la marque des années, des bouteilles posées à même le bois, de ses mains toujours posées au même endroit, usant le vernis à force de se tenir là au même endroit, depuis tout ce temps. Même aujourd’hui. Il avait besoin de rester un petit moment là, sans affaire royale à faire, sans documents à lire sans personne à voir. Profiter du bruit des verres que l’on range à côté, et de la simplicité d’écouter la musique qui s’élève en fond, doucement.

C’était si simple et ça lui fait du bien au coeur, ça lui permet de se retrouver un peu. D’oublier ces attentes que l’on avait envers lui, de se concentrer sur ces souvenirs joyeux ici, oubliant les tragiques, oubliant les maux. Il récupère sa chope de bière abandonnée non loin, s’adressant soudainement à Maeve qui rangeait la vaisselle. « C’est vomitif. » qu’il commente, sans prévenir. Les fluctuations de son coeur il les avait intercepté il y a un moment. Caleb et Maeve, un ouragan dans une mer calme ces deux là, quelque chose qu’il n’aurait pas vu venir du tout et pourtant...Pourtant il l’entend. A croire que tout le monde finissait piqué par ce virus si facilement transmissible, même elle qu’il pensait intouchable trop libre, trop fougueuse pour un jour être éprise. Et pourtant la voilà faible, et ça le fait sourire, marrer même. Tous les mêmes, les gens. Quoi qu’ils en disent. « Ton prince charmant te manque ? » De nouveau il boit, comme ce meme, ou il ne sait pas trop comment ça s’appelle de la grenouille avec son thé. C’était pas ses oignons, mais ça le fait sourire, moqueur, au dessus de tout ça qu’il se trouve. Incapable de savoir ce que lui, pense des autres, sourd à son propre coeur quand celui des autres était si facile à lui. Malédiction ou bienheureux coup du sort il n’en sait rien, définitive protection ou simple mécanisme de défense, aucune idée non plus. C’est simplement avec malice qu’il se joue d’eux, le regard interrogateur et le sourire espiègle qui ne le quitte pas.

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Première journée au Teddy Beer depuis qu’il avait été remis à neuf. Elle avait eu ses journées bien occupées avec les différences séances photos sur les tournages porno… Mais elle avait aussi profité de ses soirées libres –habituellement à se la jouer barmaid- pour photographier autre chose… Bien loin des tournages, des corps et des courbes. Elle s’était perdue dans un paysage plus urbain, souvent nocturne. Elle s’était perdue dans les étoiles, mais aussi sous la lumière blafarde des lampadaires. Une atmosphère à la limite du glauque lorsque les rues étaient désertes, qu’elle prenait un malin plaisir à capturer. Mais ce soir, elle avait été bien contente aussi de retrouver ce lieu familier. Tragique évènement… A croire que les bars d’Arcadia étaient tous destinés à subir le même sort à un moment ou à un autre. Malgré cette légère odeur de neuf et de peinture, le bar était resté le même. L’atmosphère restait celle qu’elle connaissait et appréciait. Et surtout… Même boss. Même couillon rouquin. Aussi séduisant qu’irritant si on lui demandait. Mais c’était aussi comme ça qu’elle l’appréciait. Ou presque. « C’est vomitif. » la môme tourne la tête, hausse un sourcil. Elle dévisage son patron et emmerdeur d’ami, Ikaar. Prince Ikaar, quand elle s’amuse à se payer sa tête. Le regard interrogatif, elle se demande ce qu’il lui prend, ce qui a pu provoquer ce qualificatif. Les prunelles qui scannent l’environnement… Et aucun test de boissons étranges ou de test de nouveaux cocktails au résultat douteux. Ses yeux bleus ses reposent sur le roux, retient un rire moqueur. « j’crois que tu deviens dingue » qu’elle lache simplement en finissent d’essuyer. C’est là qu’elle remarque la pinte de bière, non loin. Pas de cocktail expérimental… Rien d’extraordinaire. Une simple bière, alors elle fronce les sourcils, comprenant encore moins ce qu’il venait de lacher. Tant pis, qu’elle se dit. Ce serait pas la première fois qu’il sort un truc sans qu’elle ne comprenne d’où ça vienne. « Ton prince charmant te manque ? » elle tourne une nouvelle fois la tête, dubitative. C’est qu’il reste là à la regarder, avec son air d’idiot. D’adorable idiot, mais quand même. « Mon prince charmant ? » elle répète, incrédule, le dévisage et tente de trouver la moindre anomalie dans le visage de Killough. Rien d’anormal. Ou plutôt rien d’inhabituel, qu’elle se met à penser… Le reste c’est juste… lui. « Mais t’es tombé sur la tête ? » qu’elle demande, moqueuse quoique sans doute un peu inquiète. Sentiment largement masque par son sarcasme et son attitude moqueuse. Non, y’a aucun doute, il lui manque une case… Non pas que ça soit un scoop à ses yeux. « y’a vraiment un truc qui tourne pas rond chez toi » il reste à côté à boire sa bière en la fixant, réellement amusé.

Une fois les verres essuyés et tous rangés, Maeve rejoint Ikkar et lui envoie le torchon à la tronche. « t’as personne d’autre à emmerder ce soir ? ça tombe sur moi ? » elle soupire, même si son sourire trahi son amusement. La rousse s’approche, glisse ses doigts autour de son menton, se trouvant à une distance peu conventionnelle pour des rapports patron/employé… Lien qu’ils n’ont jamais franchement respecté. Plus potes qu’autre chose, mettant la hiérarchie au second plan. « tu devrais peut-être penser à t’envoyer l’air, ça te ferait du bien… » elle le lache, attrape un des verres qu’elle venait de laver pour se servir à son tour.

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Elle ne comprend pas bien entendu, la réflexion qui écorche ses lèvres, renvoyant une pique directement à l’intéressé qui sourit, amusé de sa réaction, insinuant qu’il perdait les pédales.« Je peux pas dire le contraire. » qu’il souffle entre deux gorgées de bière. la folie, il la sentait venir avec le temps qui passe et les morts qui s’enchaînent. Plus ça va et moins sa réalité lui semble réelle. plus tout devient une immense blague dont il peut faire ce qu’il veut. les conséquences seraient minimes ou de toute façon superficielles, tout déjà trop abîmé, terni. Être dans la merde un peu plus ou un peu moins, parfois, il se demandait si ça valait la peine de se prendre la tête pour arranger les choses. Mais c’est un sujet bien morne, terne. Loin de la vie ici, gorgée des couleurs fraîches aux murs et les couleurs flamboyantes des crinières, la vie qui allait reprendre bientôt, ici, comme il se le devait. Il valait mieux penser à ces moments là, qu’aux horreurs. A embêter un maximum Maeve et les autres au lieu de broyer du noir. Dans cette belle simplicité que sa compagnie lui offre. Jamais de prise de tête avec elle, ou si, mais c’était amusant. Toujours dans le jeu plutôt que la méchanceté, caractères s'entre choquants et vacheries pleuvant des cieux pour les deux.

Quand il continue c’est encore pire, la santé mentale complètement remise en question, et pour une fois, il rit, moqueur...Comme si tout était léger, qu’il avait oublié, un peu, ce reste dehors. « Et toi t’es vraiment bornée. » qu’il se marre, trop amusé pour se retenir une réflexion. bornée qu’elle est l’amoureuse à nier. C’est ce qui sent. Cette attirance connue mais ces sentiments qu’elle nie, persuadée de mieux valoir que ça alors qu’il la sent tomber pour le duc, tête la première. Pauvre Maeve, qu’il se dit, malade elle aussi de ce fléau qu’est l’amour. Il continue de l’observer, toujours curieux. Se demandant encore comment c’était arrivé, un truc pareil…Cela devait être à double sens, plus plausible pour Caleb que ça ne l'était pour Maeve alors si elle était tombée, lui aussi. Tandis qu’elle continue de s’occuper des verres le sourire se morphe, plus tendre. Une partie de lui était heureux pour elle, que ça lui arrive même si.. Même si c’est toujours le foutoir, ces trucs. Au moins Caleb est un type bien. ça il en était certains… Et il était pas assez fou pour jouer au con avec la Cassidy.

Quand elle eut terminé c’est son torchon qu’elle lui envoi dans la gueule, le bout de tissu récupéré et balancé derrière lui, toujours satisfait de l’avoir emmerdé, même si elle ne semblait pas avoir compris de quoi il parlait du tout. « C’est ça, y’a que toi. » qu’il jubile, lui décrochant de nouveau ce sourire idiot qui fait pétiller les yeux d’une malice bien trop souvent perdue. Le menton entre ses doigts il la laisse faire, couvant du regard l’amie qu’il avait réussi à emmerder profondément même si elle aussi sourit, même si elle sait que c’est de bonne guerre, elle lui rendait bien. Bien entendu ce n’était pas une tenue pour un patron et son employée, mais il ne se sont jamais formalisé là-dessus. Au final les gens qui bossent ici sont des amis à lui, des connaissances en besoin de thunes, des gens dans la merde. jamais vraiment besoin de l’appeler monsieur ou de lui faire une courbette, fallait plutôt se méfier de ses commentaires légèrement débauchés et des bières offertes par la maison qui allègent les esprits. « C’est quoi ça, une proposition ? » Non pas que ça le dérangerait, même si voilà des mois qu’ils ‘était pas pris la tête avec ça, ou presque. Pas l’temps, pas l’envie. Passer son temps à écouter les désirs des autres et non les siens, ça rend tout beaucoup plus bordélique, beaucoup moins intéressant. Au final, le queutard c’était calmé contre son gré, sage petit roi ou presque. « Serait-ce si raisonnable, tu sais bien que j’ai aucun self-control je pourrais pas dire non. » Provocateur, il se gêne pas pour la regarder, cette fois avec plus d’attention. Yup, il dirait pas non… Mais il ne peut s’empêcher de continuer à l’embêter alors qu’elle se sert un verre. « Et puis, t’as pas quelqu’un d’autres en vue en ce moment ? » Peut-être qu’il arriverait à lui tirer les vers du nez autrement, qui sait. Lui finit sa bière quasiment vide et se retourne, cherche au milieu des bouteilles de côté sa planque à nectar et en sort une bouteille qu’il ouvre, versant dans le verre le précieux liquide tant adoré, bouteille posée sur le comptoir qu’il compte bien vider.

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« Je peux pas dire le contraire. » sourire amusé, en coin qu’affiche la jeune Cassidy. Evidemment qu’il ne pouvait pas dire le contraire. Il lui manquait une case et c’était bien de notoriété publique. Mais ce qu’elle devait bien avouer, c’est que chez lui, c’’était rafraichissant. Et puis, dans une ville comme Arcadia, pouvait-elle l’en blâmer ? les vraies personnes dont il fallait réellement se méfier dans cette ville étaient eux clamant ayant toute leur tête.
Du coin de l’œil, l’incendiaire continuait de fixer son patron. Un peu ici, beaucoup ailleurs, mais non son éternel sourire en coin. Elle se demandait parfois comment il faisait pour gérer tout ça. Pas que ce bar, mais le Royaume, dont il avait hérité. Royaume qu’elle avait constamment refusé de rejoindre. Pourtant, plus le temps passait, plus elle se demandait si elle avait raison. Après tout… son père en avait fait partie. Comme tous les Reed. Et elle, elle était quoi ? a peine l’ombre de l’un d’entre eux. Plus Cassidy que Reed, qu’elle se disait souvent. Ce dont il avait tenté e la dissuader pendant leurs années ensemble.

« Et toi t’es vraiment bornée. » il se marre Ikaar, et la môme fronce les sourcils. « c’est quoi le souci ? » Mais elle ne pouvait nier ce qu’il venait de lui balancer. Maeve avait toujours été bornée. Dès son plus jeune âge, et ça ne s’arrangeait pas avec les années qui passaient. Elle fonçait toujours tête baissée, agissant d’abord, réfléchissant ensuite. Et quand elle avait une idée en tête, elle ne l’avait certainement pas ailleurs. Mais cette fois, la réflexion d’Ikaar la laissait perplexe elle ne comprenait toujours pas là où il voulait en venir. Son histoire de prince charmant ? Sans doute une lubie du rouquin. Ou plutôt, elle refusait de comprendre ce dont il parlait. Plus simple de nier. Plus simple de se mentir à elle-même, aux autres avec. Et lorsque les verres ont fini d’être essuyés, c’est le torchon qu’elle lui envoie dans la tronche. « C’est ça, y’a que toi. » le sourire de la môme s’agrandit, rayonnant face à la malice de l’irlandais. Son menton entre ses doigts fins, elle profite un peu de ce moment suspendu et léger. Juste des conneries entre deux amis. Elle oubliait les derniers jours. Les voix et les fantômes. Y’avait que ce bar, les bières et les vacheries d’Ikaar. « C’est quoi ça, une proposition ? » les yeux pétillants, le regard malicieux, elle hausse les épaules « peut-être bien. » elle se retint dene pas rire, se plait bien dans ce jeu qu’elle a toujours maitrisé. Frôle les lèvres du patron, sans se départir de cette étincelle au fond de ses pupilles. Joueuse jusqu’à la moelle, y’a jamais rien qui lui prendra ça. Et certainement pas des règles de bienséance quelconques. Elle se recule doucement, à peine, seulement son visage en lachant son menton. « Serait-ce si raisonnable, tu sais bien que j’ai aucun self-control je pourrais pas dire non. » Le regard de l’irlandais parcourt chaque centimètre carré de sa silhouette, sans se cacher, et le contraire l’aurait. « Hm. Pour quelqu’un sans self controle, j’te trouve bien dans la maitrise » qu’elle lache un peu moqueuse en portant sa bière à ses lèvres. « Et puis, t’as pas quelqu’un d’autres en vue en ce moment ? » « bon vas-y… qu’est-ce qu’il se dit encore ? lache le morceau. » parce qu’il a forcément entendu quelque chose. Il ne la lache pas avec ça. Y’a bien quelqu’un qui a dû lancer une ou deux conneries, et ça ne serait pas la première fois. « je croyais que tu me connaissais. Ça va, ça vient, ça repart au gré de mes envies » elle a un sourire amusé sur les lèvres, Maeve. Elle ne s’était jamais cachée de sa manière de faire. Elle couchait. Par amour du sexe. Pour le plaisir, les sensations. Les relations, ça n’avait jamais été pour elle Y’avait bien eu une exception, mais elle n’avait souhaité renouveler l’expérience. Pas s’attacher, c’était plus simple, qu’elle se disait. Et ça lui correspondait d’autant plus… Jusqu’à ce que son palpitant ne décide du contraire, et ça, elle allait bien être forcée de l’admettre.

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Un temps de pause après la tempête. Après que le monde est encore tourné en leur faveur, avec cette destruction partiel du lieu dans lequel ils étaient de nouveau à boire, comme si de rien n’était. Le verre toujours là comme réconfort et le foie qui heureusement, ne prenait plus cher comme avant. Mais finalement du verre il avait un peu tout oublié pour l’instant, trop joueur pour ça, le menton détendu par les doigts fins et les lèvres si proches qu’il n’avait pas à faire grand chose pour les rencontrer. Peut-être bien., qu’elle dit. Cela a le don de le faire sourire, même si il ne savait pas trop ce qu’il fabriquait. Hormis se moquer, bien entendu. Elle recule légèrement, pas énormément mais au moins lâche son menton. Il en profite pour prendre une gorgée et reposer le verre derrière lui, avant de répondre. « Crois-le ou non, j’ai un minimum d’intégrité. » qu’il réplique, même si c’était à voir. L’intégrité et Ikaar, c’était toujours à prendre avec des pincettes. Intègre avec les siens, avec ses amis. les autres, ailleurs, il en avait rien à foutre. Des cocus il en a fait, plein, trop, volontairement ou pas. Des mensonges et des traîtrises, ça aussi, c’était fait. L’intégrité, pas son truc. mais le minimum syndical restait dans ses possibilités. Assez pour qu’il sache se tenir, même avec elle, pour le moment.

Elle s'agace un peu la rouquine, complètement invisible au fait que personne ne lui avait rien dit en fait. Le sourire n’en est que plus malicieux, beaucoup trop amusé pour son propre bien. Seul avantage de ce putain de pouvoir, se moquer des faiblesses des autres. Tenir leur coeur au creu de sa main même s'ils se pensent invincibles, discrets. Même s'ils se mentent à eux-même, lui saura. Lui sera capable de déceler tout ça, qu’il le veuille ou non, souvent contre son gré. Des informations dont il ne veut pas et pourtant, il les connaît, les répète. Se sert de ça comme d’une véritable arme touchant en plein coeur les concernés. « Caleb. » qu’il laisse échapper. Comme un déclencheur dont il attend avec impatience la réaction dans le palpitant qui se croit protégé. « Lui aussi il vient et il repart ? » Il reste quelque part en tout cas, dans ses pensées ça c’était certain, dans le coeur aussi, même si elle dit non. Même si elle s’acharne. Si elle a reculé c’est à lui d’avancer de nouveau, toujours trop prêt. « Je peux tout entendre, tout ressentir. Je crois que je te connais encore plus maintenant qu’avant.. » Avant il n’entendait rien de tout ça et maintenant. Tout était clair, assourdissant, étouffant même. Si bien qu’il se ressent plus que ça, les autres.. et plus rien de lui ou presque. Asphyxié.

Pour appuyer son propos le corps se morphe, soudainement. L’habitude de tricher sur son apparence, de devenir autre, écho d’un visage connu, réplique parfaite de l’ami dont elle s’est éprise. Caleb, enfin une copie, juste l’espace d’un instant. « Tu me préfère surement comme ça, j’ai pas raison mon amour ? » il s’en amuse, la voix qui n’est pas la sienne exagérant sur le sobriquet coulant. La perspective elle aussi est différente, taille divergentes des deux irlandais qui amuse le polymorphe jusqu’à ce qu’il en fasse cesser le charme. Que les cheveux ne deviennent roux, que le visage ne reprenne l’apparence normale, beaucoup plus fine. « T’as perdu au grand jeu des sentiments toi aussi. » Une constatation, simplement. Elle aussi dans le même bateau, même si ce n’était qu’un début, elle allait forcément tomber. Touché coulé. Ce truc là ne fini jamais bien, il pouvait le certifier.

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« Caleb. » la rousse perd son sourire et toute trace d’amusement. Sans s’en rendre compte, sa machoir s’est crispé, son corps s’est tendu. La palpitant loupe un battement et elle sent la colère montée. Elle déteste qu’on s’immisce dans sa vie, et plus encore, elle ne supporte pas ne pas savoir comment on se joue d’elle. « quelque chose comme ça » qu’elle répond, peinant à articuler. La vérité c’est qu’il continuait de revenir. Elle le faisait revenir. Alors elle avait beau se mentir à elle-même, elle était tout de même forcée de reconnaitre que quelque chose n’était pas comme d’habitude. Les parties de jambes en l’air se multipliaient, les moments où l’un et l’autre s’éternisaient aussi. Ikaar s’avance, et la môme se crispe un peu plus alors qu’il y a quelques instants, c’était elle qui semblait s’amuser avec lui. « sors de ma tête ! » qu’elle crache sans vraiment comprendre que c’était pas seulement de sa tête qu’il retournait. Maeve n’avait jamais aimé qu’on la mette sur le fait accompli, plus encore d’une vérité qu’elle refusait tout particulièrement.

Le cauchemar. Les traits du rouquin se transforment doucement, se changeant dans ceux de celui qu’elle connait tant. C’est comme si elle avait Caleb face à elle, sans que ça en soit vraiment lui. Il manquait ce petit quelque chose, cette lueur un peu barrée, un peu particulière qui luisait au fond de ses prunelles glaciales. « Ferme-la, Ikaar » La colère qui monte, qui cherche à prendre le dessus, la déesse avec. L’envie de frapper dans quelque chose, dans quelqu’un. Heureusement pour elle –et pour la sécurité de tout le monde- il n’y avait plus de client. Plus personne chez qui faire exploser la colère. Personne à prendre pour pantin pour assouvir sa frustration. Elle a l’impression de nouveau respirer lorsqu’il reprend son apparence normale, mais il joue encore avec ses nerfs, et un instant, elle se demande vraiment ce qu’il lui a fait pour qu’il la pousse autant. Et c’était trop pour elle. Ses paumes s’écrasent violemment sur son torse pour le pousser. Elle a l’impression d’étouffer. Pourtant, à peine l’a-t-elle poussé qu’elle regrette son geste, au moins un peu. Pas parce qu’il est son boss mais parce qu’elle le considère avant tout comme un ami. Elle se dégage de là, passe à côté de lui dans l’idée de se barrer, mais elle s’arrête, se retourne. « J’y comprends rien, d’accord ?! Je déteste ça ! » Tomber amoureuse n’avait jamais été dans ses plans. Ni maintenant, ni plus tard. Trop habituée à en baver depuis son plus jeune âge, avec ses proches, avec les autres… Elle s’était barricadée. Ses émotions reposaient sur la colère, le sarcasme… parfois l’amusement. Et ça s’arrêtait là. Et la vie lui avait prouvé qu’elle avait eu raison de se protéger. Les délires sans fin de sa mère, la disparition en mer de son père… La cruauté des adolescents qui n’épargnaient rien à quelqu’un qui sortait un peu du lot. « Tout ce truc à la con, c’est pas pour moi. Ça l’a jamais été. » seulement on ne lui demandait pas son avis. Alors soit elle l’acceptait soit elle sabotait tout.

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