Have we met before ?

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Angélique Metaxàs & Milo Delarco

Un verre de champagne à la main, je venais de trinquer avec des inconnus. Je leur offrais un beau sourire plein de politesse mais je n’entendais pas ce qui sortait de leurs bouches. Tout simplement parce que j’accordais rarement de mon attention à ce qui ne m’intéressait pas. Malheureusement pour moi, ou heureusement, ils ne se rendaient pas compte de mon ennui car bien trop prit à parler d’eux, et seulement d’eux : de leur fortune, leur réussite, leur femme dans ce cas là. J’avais même difficilement retenu un bâillement, mais ça non plus ils ne l’avaient même pas relevé. Tout le monde était trop extatique lorsqu’il avait annoncé le prix du collier qu’il venait d’acheter aux enchères pour à sa très chère femme. Celle là même qui le remerciait en allant retrouver son amant dans les toilettes tout en prétextant un « repoudrage » de nez. C’était bien beau d’être un riche PDG, mais il fallait se les tarter tous ces… gens. Parfois je me disais que si mon frère n’était pas mort, se serait son problème de gérer tout ça. J’oubliais que c’était moi qui l’avais voulu.

Après une pause important pour laisser à tout le monde le temps de se gaver de petits fours et d’alcool à plusieurs milliers de dollars la bouteille, les ventes reprirent leur court. Il me tardait que le lot qui m’intéressait ne soit enfin présenté. Toutes ces autres babioles étaient loin de posséder autant de charmes. D’ailleurs quelques unes de ses œuvres sortaient tout droit du marché noir.
Certaines avaient tellement de valeurs qu’elles pouvaient engendrer des conflits à l’échelle mondiale. Un tableau Italien réaparessant dans une vente aux enchères aux États-Unis après le cambriolage d’un musée ou d’un particulier. Ça faisait tâche quand même. C’était bien lorsque l’un reconnaissait son erreur mais ce n’était pas toujours le cas. La chevrolet corvette c1 de 1962 sur laquelle je voulais mettre la main n’était pas prête de passer, aussi je jugea inutile de rester ici et prétexta, au près de mes compagnons de soirée, un petit tour aux wc.

En sortant des toilettes, il me fallait passer non loin de l’entrée du bâtiment. Rien de bien intéressant. Cependant l’agitation qui s’y était crée attira mon attention, me poussant même à m’arrêter pour regarder. Un des gorilles qui gardait l’entrée s’obstinait à refouler une jeune femme clamant être dans son droit d’exiger qu’on la laisser accéder au bâtiment. J’allais reprendre mon chemin de retour à la soirée mais je m’arrêtais de nouveau. L’aura qui se dessinait autour de la femme m’indiquait qu’elle n’était pas qu’humaine, mais ça ce n’était qu’un détail. Ce n’était pas pour cette raison que j’avais du mal à me désintéresser de la situation. Tout ce que j’avais c’était un sentiment étrange qui me murmurait à l’oreille qu’elle n’était pas qu’une simple inconnue. Pourtant c’était bien ce qu’elle était. Je comprenais que le gardien lui ait refusé l’entrée. Elle faisait un peu tâche au milieu de toutes ses robes de soirées et de ces smoking hors de prix. Pourtant je m’étais avancé vers eux « Excusez moi. » Dis-je calmement à celui qui gardait les portes « Cette personne est avec moi. Vous feriez mieux de la laisser passer. » Le regard du gardien oscilla entre de la gêne et du soulagement et je profitais de son silence pour tendre une main à cette inconnue, l’invitant à me suivre.