"La lumière agonise et meurt à tes genoux. Viens, ô toi dont le front impénétrable et doux Porte l’accablement des pesantes années : Douloureuse, et les traits mortellement pâlis, Viens, sans autre parfum dans ta robe à longs plis Que le souffle des fleurs depuis longtemps fanées."
Écrasé au fond de son siège, les coudes appuyés sur ses cuisses et son menton sur ses doigts croisés, il releva les yeux sur elle, s’ancrant à ces orbes blancs dans un réflexe inutile. Ses lèvres charnues se pincèrent sous la pression, l'électricité crépitant dans tout l'appartement – le sentait-elle aussi ?
« Répète-le, juste une fois... »
Un brin de voix douce, souffle épuisé entre ses lèvres, avant qu'il ne se leva, s'approchant d'elle pour prendre doucement une de ses mains aux griffes manucurées, son pouce en caressant le dos.
« Je...non... ne me force pas à le dire...encore... »
Murmure Lune, gênée. Les derniers rayons de lumière filtraient à travers le tissus de sa chemise de nuit, découpant dans la lumière mourante, les courbes de sa silhouette. Elle entend qu'il se lève, le cuir du fauteuil qui grince et la chaleur de sa main dans la sienne. Douce caresse, qui sonne comme une promesse alors qu'il lui réclame l’aveu une fois encore. La pucelle rougit comme jamais, le souffle nerveux.
"La lumière agonise et meurt à tes genoux. Viens, ô toi dont le front impénétrable et doux Porte l’accablement des pesantes années : Douloureuse, et les traits mortellement pâlis, Viens, sans autre parfum dans ta robe à longs plis Que le souffle des fleurs depuis longtemps fanées."
Ces mots trop improbables entre ses lèvres sombres, qu'il avait du les entendre une seconde fois pour y croire. Il en restait muet, regardant le visage de Lune qui perdait de sa pâleur, perturbé à la pensée que ce petit bout de femme avait aussi des désirs. Sa prise sur sa main se raffermit, pivotant lentement pour enlacer ses doigts à ceux de Lune.
« Depuis quand ? »
Il pinça ses lèvres, détournant un instant le regard, perdu entre les sentiments de Lune et les siens, ne sachant plus ou commençait l'empathie et s'arrêter ses propres émotions.
Chaque mot, chaque souffle, chaque geste, il avait l'étrange pouvoir de dissiper la noirceur de son cœur. Pour cela, elle l'aimait autant qu'elle le haïssait. Et bien qu'elle avait avoué, Lune n'assumait pas pour autant.
« Je ne sais pas, je crois que ça a commencé entre les pancakes et la lecture... »
Comme c'était vague. Ils faisaient cela chaque jours depuis son arrivée ici. D'un geste tremblant, la jeune femme retire sa main de celle de son compagnon, serrant le poing avant de venir essuyer sa paume contre sa chemise de nuit au tissus bien trop fin. Assouvir un désir comme celui-là devait être bon, mais de là à sauter le pas....
« Aedan... pardon... je... »
Ses lèvres pâles se tordent, ses sourcils se fronce dans une expression de culpabilité. Il n'y a rien pour lui ici, elle n'avait rien à lui offrir.
« Je ne crois pas mériter quelqu'un comme toi. Je n’insinue pas que tu... peux... éprouver la même chose mais.... Je crois que tu devrais garder tes distances. »
Souffle t-elle tristement, le cœur piqué au burin.
"La lumière agonise et meurt à tes genoux. Viens, ô toi dont le front impénétrable et doux Porte l’accablement des pesantes années : Douloureuse, et les traits mortellement pâlis, Viens, sans autre parfum dans ta robe à longs plis Que le souffle des fleurs depuis longtemps fanées."
Un instant il hésita à retenir sa main, pinçant ses lèvres en sentant et voyant les doigts blancs aux ongles sombres, glisse le long des siens, pour s'en éloigner. Il n'aimait pas la voir dans le même état que lui, mêmes balafres aux mêmes endroits, égo déchiré par la souffrance, le contact douloureux qu'il était plus préférable d'éviter.
« Ne dis pas ça.... »
Aedan inpira lentement, sentant à son tour la peau de son visage le brûler et rougir alors qu'il tendait légèrement la main vers Lune. Ils avaient besoin de ce contact pour communiquer.
Qu'elle ne le dise pas ? Alors que devait-elle dire, si ce n'est la vérité ? La jeune femme se cache dans un silence pesant. Quelle idée avait-elle eu de lui dire ces mots. Ceux-là, précisément. Surtout à lui. Pourtant le lieutenant de police semblait ne pas en avoir terminé avec cette conversation et encore moins avec elle. Alors quand la question lui échappe, Lune reste interdite un instant. Elle entend le froissement de tissu, elle sent le geste.
« Seulement... si tu me laisse en faire de même. »
Murmure-t-elle dans un souffle. Elle s'avance d'un pas, lève la main à son tour. Ses doigts effleurent les siens, sa chaleur se répand en elle. La caresse est lente, hésitante, tremblante. Mais elle dur, s'allonge alors que ses doigts remontent le long du bras puissant d'Aedan, la forçant à se rapprocher aussi. L'astre se laisse apprivoiser avec méfiance alors que sa joue vient se glisser contre la paume brûlante de son ami. Elle n'en peut plus, s'abandonne complètement pour venir se jeter contre lui, heurtant son buste alors que ses petits bras entourent ses hanches. C'est trop tard.
« Serre-moi... pitié... je ferais tout ce que tu veux en échange... »
"La lumière agonise et meurt à tes genoux. Viens, ô toi dont le front impénétrable et doux Porte l’accablement des pesantes années : Douloureuse, et les traits mortellement pâlis, Viens, sans autre parfum dans ta robe à longs plis Que le souffle des fleurs depuis longtemps fanées."
Son souffla se brisa net quand elle vint se fracasser contre lui, super-nova éblouissante sans qu’elle ne puisse le savoir, créature aveugle ayant fuit la laideur dans l’obscurité. La joue ronde de la femme contre sa paume le désarma, infime caresse du pouce contre la pommette rougit. Son visage et son ventre étaient en feu, brasero que les mots de Lune venaient tisonner. Tendrement il passa un bras autour de sa taille, la serrant contre lui, se tassant en même temps qu’il la soulevait presque pour atteindre son oreille et ses lèvres. Maudits soient ceux la trouvant macabre, elle était la plus vivante des femmes, en témoigne la chaleur qu’il sentait à travers le tissu de sa robe de nuit.
« Je n’ai jamais eu pitié de toi Lune, et je n’en aurais jamais. Fait comme tu as toujours fait, prend ce qui te reviens… »
Souffle rauque contre l’hélix de son oreille, l’indécence courant dans ses veines et ses membres quand il tentait de la réfréner.
Lune n'a d'autre choix que de venir passer ses propres bras autour du cou de son comparse, rougissant alors qu'il souffle contre son oreille. Poitrine écrasée contre son buste puissant, la jeune femme se sent à deux doigts de défaillir quand Aedan la couvre de tendresse à travers ses mots.
Prendre ce qu'il lui revenait ? La femme reste muette, tremblante d'excitation et d'incertitude. Avait-elle vraiment le droit ? Hésitante, elle tend son visage pour venir déposer sa bouche contre la sienne. C'était bon, doux mais bancale pour elle qui ne voyait rien et surtout, embrassait pour la première fois.
"La lumière agonise et meurt à tes genoux. Viens, ô toi dont le front impénétrable et doux Porte l’accablement des pesantes années : Douloureuse, et les traits mortellement pâlis, Viens, sans autre parfum dans ta robe à longs plis Que le souffle des fleurs depuis longtemps fanées."
Soupire rauque faisant vibrer son larynx en sentant les bras de Lune autour de son cou, et son corps glisser contre le sien, palpitant qui démission quand il sentit les lèvres de son astre frapper au hasard contre son visage, un peu trop bas, n’embrassant que sa lippe. La main contre sa joue glissa dans les cheveux argentés, y plongeant et s’y perdant. Doucement, sa bouche vint épouser celle de Lune, baiser nerveux, se colorant de sombre contre son rouge à lèvres, attentif à éviter la friction de sa barbe contre ses joues, ou de son bassin contre son corps, certain de gémir à l’amor sinon.
Un baiser à côté mais rattrapé par un autre. Dans un soupir plaisant, Lune découvre la joie de pouvoir goûter les lèvres d'un homme pour la première fois. Chaudes sont ses lèvres, humide est la pointe de sa langue qui se glisse involontairement contre la sienne. Qu'importe, l'heure n'était plus à l'hésitation et alors que la jeune femme niche son visage pâle contre la gorge de son comparse, ses petites mains ont déjà dégringolé le long de son buste pour venir se mettre sous son t-shirt, effleurant ses hanches, griffant tendrement sa peau.
« Tu es à moi... » chuchotement mi-tendresse, mi-menace. Prédatrice possessive.
"La lumière agonise et meurt à tes genoux. Viens, ô toi dont le front impénétrable et doux Porte l’accablement des pesantes années : Douloureuse, et les traits mortellement pâlis, Viens, sans autre parfum dans ta robe à longs plis Que le souffle des fleurs depuis longtemps fanées."
De ses lèvres s’exorcisa un soupire à la sensation du visage de Lune contre son cou, appuyée contre son épaule. Les muscles de son ventre se crispèrent quand des doigts en pleine exploration arrivèrent sur ses hanches, séisme somatique qui manqua le faire tomber à genoux.
«… A toi… »
Répéta-t-il, comme en transe, rassuré en sachant appartenir à quelqu’un, et ne pas être une créature abandonnée dans ce pandémonium. De son bras autour de sa taille, il la serra un peu plus contre lui, les monts d'un corps contre les ravines de l'autre dans un gémissement instinctif, avant que la honte ne lui brûle la peau.
« Désolé, Lune, je… Peut-être que tu ne veux pas… »
Elle qui avait toujours fuit le contacte se retrouvait à le chercher désespérément dans les bras d'Aedan. Et cela pour l'avoir trouver... Il était difficile de passer à côté. Mais le petit astre n'en éprouve pas le moindre dégoût, bien au contraire, le corps tendu de son compagnon éveille en elle un brasier nouveau qui la pousse à venir lui voler un autre baiser.
« Cela a-t-il encore de l'importance ? »
Alors qu'elle s'écarte de lui, la pâle serpentine agrippe le tissus de sa chemise de nuit. Elle hésite à nouveau avant de venir le soulever, le remonter le long de ses cuisses blanches, dévoilant son bassin imberbe. Plus les secondes passe et plus elle remonte jusqu'à passer sa chemise de nuit par dessus sa tête. Elle la laisse tomber au sol, se dévoilant entièrement nue, non sans une pointe de pudeur. Elle revient à lui d'un pas lent, se lovant de nouveau dans ses bras, pressant son corps tiède contre le sien.
« Je ne suis pas laide, à tes yeux ? mon oiselle... » Elle rougit, ferme les yeux.
"La lumière agonise et meurt à tes genoux. Viens, ô toi dont le front impénétrable et doux Porte l’accablement des pesantes années : Douloureuse, et les traits mortellement pâlis, Viens, sans autre parfum dans ta robe à longs plis Que le souffle des fleurs depuis longtemps fanées."
« Oui... »
Expiration rauque contre ses lèvres, alors que ne la sentant pas dégoûtée, il prit le risque de laisser son corps appuyer contre le sien. Il caressa ses bras en la voyant lentement s’éloigner, souffle tranché net en voyant l’ascension du tissu le long de son corps, regard débordant d’une tendresse qui vient s’accrocher à ses cils long, devant la vision d’une merveille ignorée par le monde. A peine un pas esquissé vers elle, et il se laissa silencieusement tomber à genoux, ayant à peine besoin de tendre le bras pour effleurer ses jambes.
« Tu es merveilleuse... »
Du bout des lèvres sans oser rappeler sa nature de juge. Aedan leva les mains, et les laissa planer à quelques centimètres de la taille de Lune, sachant parfaitement qu'elle les devinait par ce sixième sens qui indiquait la présence proche d'un autre être.
Merveilleuse... Lune frémit à ce compliment. Le dernier souvenir de son corps était celui d'une adolescente pas encore tout à fait formé et même cette image était devenue flou avec le temps. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était se plongé dans la vision que les autres avaient d'elle. Qu'ils la trouvent belle ou laide, il fallait l'accepté.
« Si seulement je pouvais te voir aussi... »
Elle sent la présence d'Aedan proche de son corps dénudé, son souffle qui caresse son ventre, ses doigts qui effleurent ses cuisses.
"La lumière agonise et meurt à tes genoux. Viens, ô toi dont le front impénétrable et doux Porte l’accablement des pesantes années : Douloureuse, et les traits mortellement pâlis, Viens, sans autre parfum dans ta robe à longs plis Que le souffle des fleurs depuis longtemps fanées."
Ses lèvres se pincèrent, caresse douce sur les hanches de Lune en négatif de l’amertume dans sa tête. Il ne pourra jamais rien faire pour ses yeux, et même s’il trouvait un dieu assez puissant pour lui rendre, son don de juge ne risquait-il pas de revenir ? Ses mains remontèrent jusqu’à la taille de Lune, puis jusqu’à ses côtes, effleurant à peine sa poitrine avant de longer ses bras, et finalement prendre ses petites mains, presque enfantines, pour les poser sur son visage avec un sourire doux et presque douloureux.
C'était la première fois qu'un homme posait les mains sur son corps nu. Brûlantes étaient ses paumes qui caressait sa peau et pourtant, c'est un long frissons qui la parcourt. Elle se laisse faire, savourant chaque sensation que le lui procurer l'oiselle avant qu'il ne saisisse ses petites mains pour les porter à son visage. Elle touche, effleure, redessine. Bientôt, l'esquisse d'un visage lui apparaît.
« Que tu es beau... Mais c'est ton esprit que j'aime, Aedan. »
Se hissant sur la pointe des pieds, elle vient à nouveau presser ses lèvres sur les siennes, dans un baiser tendre et tremblant d'amour.
"La lumière agonise et meurt à tes genoux. Viens, ô toi dont le front impénétrable et doux Porte l’accablement des pesantes années : Douloureuse, et les traits mortellement pâlis, Viens, sans autre parfum dans ta robe à longs plis Que le souffle des fleurs depuis longtemps fanées."
Il sourit doucement en l’écoutant, le visage levé vers le sien, en torsion du cou peu agréable mais vite oubliable, et reçut doucement le baiser de l’astre, ses mains toujours accrochés à ses poignets les caressant doucement du pouce. Dans un soupire, ses lèvres glissèrent de celles de Lune à son menton blanc, continuant jusqu’à l’angle de sa mâchoire, puis dans son cou, alors qu’il laissait ses bras s’enrouler autour de la taille de la femme, la serrant doucement contre lui.
« Tu es merveilleuse… »
Un murmure amusé et amer, passionné, alors qu’il embrassait le relief de sa clavicule.
