Lyra & Matthew

Take a bite of my heart tonight

Grognement sourd qui se fait entendre. Rauque, à peine étouffé alors que sous la couette ça s'agite péniblement. Il y a ceux qui ne sont pas du matin, et il y a lui, refusant viscéralement cette partie de la journée. Animal bougon au réveil, perdu tant la reprise de conscience est chaotique. L'impression de revenir à la vie après une mort de courte durée, les sens qui sont assaillis de toutes parts. Alors il peste le Nordique contre cette luminosité qui s'évertue à aveugler le seul œil qu'il ose ouvrir durant ses périodes de sobriété ambroisienne. Vision troublée qui ne prend réellement de sens qu'à force de battements de paupière.

Le palais qui se dévoile. Miteux, loin de la renommée qui est censée être la sienne. Plus tanière que palace. Mais dans le fond, il s'en moque. De divin, il n'en a que le nom après tout. Existence perdue, troquée pour celle de Matthew. Simplement Matthew. Matthew et sa misère, Matthew et ses démons. Charogne ballottée par les courants mouvementés de son existence.
« Ah ! Sht. »
Il s'énerve, chasse les pensées déjà noires de son crâne en agitant celui-ci, de gauche à droite et de droite à gauche. Jusqu'à se stopper net. Parce que là, à côté de lui, il a quelque chose. Non. Il y a quelqu'un.

La trogne qui se fend d'un sourire, carnassier alors qu'il reconnait la chevelure de l'endormie qui lui tourne le dos. Et les souvenirs de la veille qui remontent à la surface. Engueulade réglée sous les draps. Violence et sexe. Les corps qui s'embrasent.
La Bête qui ploie, se rapproche pour caser sa gueule dans la crinière de la Belle, pour renifler son parfum. Les mains aux doigts calleux qui se mettent en mouvement, glissent sur la peau fine de la Jordanienne. La Glace qui étreint le Feu. Et les crocs de Dieu qui viennent mordiller l'épaule. Appétit pour elle, pour son corps, pour ce qu'elle est.

Réveille-toi, Lyra. Réveille-toi réellement.

Lyra & Matthew

Take a bite of my heart tonight

Souvenirs ancrés de draps froissés, de peaux moites frictionnées, de lèvres écorchées. Corps ravagé et apaisé, Lyra a le sommeil profond, presque paisible malgré les tumultes de la soirée. Elle s’est laissée dans les bras de morphée, exténuée. Pourtant la môme, c’est la nuit qu’elle se révèle. C’est sous la lumière argentée qu’elle prend vie. Pas cette fois. Du moins pas bien longtemps. La colère a explosé, et le viking l’a canalisé à coups de reins maitrisés et de baisers enflammés. Matthew, c’est la mauvaise influence. C’est l’attrait des besoins primaires, de la force brute et de la violence.

Les rayons du soleil qui filtre et viennent doucement caresser sa peau. Le réveil se fait en douceur. A mi-chemin entre les songes encore frais et une réalité brumeuse. Mouvements brouillons dans le lit alors qu’elle tente doucement de se rappeler où elle est, de remettre ses idées en place. Lyra, le matin, c’est pas son truc. C’est généralement le moment où faut le moins l’emmerder.
Le corps qui gigote doucement en sentant les mains se glisser sur sa peau. Un soupir de satisfaction due aux plaisirs de la veille. Ce corps qui ne cesse de redemander celui de Matt même lorsqu’il fait le con. L’enveloppe charnelle qui réagit avant son esprit. Le creux de ses reins qui s’animent doucement lorsque ses dents mordillent doucement son épaule. Môme jamais rassasiée qui pourrait se retourner pour lui grimper dessus. Seulement l’esprit s’éveille, les souvenirs se ramènent. Pas que ceux de leurs ébats, mais ce qui a provoqué cette foutue engueulade. Ca y est, la mauvaise humeur qui revient. Autant que l’envie de lui en foutre que de remettre ça. Mais c’est toujours comme ça que ça se passe. Des engueulades, de la violence, des corps plaqués l’un à l’autre, des ébats dévastateurs rythmés par des soupirs de plaisir. Mais ce matin, Lyra attrape la main qui se balade sur son épiderme. Prise ferme, pour la dégager sans ménagement, les yeux à peine ouverts. « Dégage. Ca va pas marcher à chaque fois. » elle se souvient parfaitement de ces sous-vêtements trouvés, oubliés qui ne lui appartiennent définitivement pas. Elle se fait pas d’idées avec Matthew, elle veut même pas s’en faire. Il peut bien se taper qui il veut, elle veut juste pas y penser. Encore moins en avoir la preuve sous le nez. Question de considération. Alors trouver ça en se pointant chez lui, ça lui plait que moyennement. Possessive petite Lyra. Caractérielle et hors d’elle. Pourtant, elle le sent toujours, là, derrière lui, la gueule dans ses cheveux, son souffle contre sa nuque. Ca la fait frissonner, mais elle tente de rester impassible. « Bouge, j’ai pas envie. » elle soupire, reste dos à lui, sans bouger tout en continuant de sentir son corps trop près du sien. Géant des glaces qui irradie pourtant d’une chaleur bien trop agréable. « La prochaine fois tu feras le ménage. » référence non voilà aux vêtements trouvés et non désirés. La prochaine fois, il se débarrassera du bordel avant que ça ne provoque une autre prise de tête, et que ça ne lui tape sur le système.

Lyra & Matthew

Take a bite of my heart tonight

Réminiscences de l'incendie de la veille. Corps brûlés par la passion, déchirés par la passion, déchiquetés sous les draps. Les traces de l'effervescence qui marquent encore la peau d'Odin, griffures rougeâtres contrastant avec le blanc du tissu cicatriciel de ses déboires passés. Médailles en tout genre accrochées à la carne, exposées sans honte.

Elle est de retour parmi les vivants, il le sait, il l'a entendu. Le soupir, là. Sourire intéressé qui s'affiche sur la gueule du fêlé. Déjà affamés qu'ils sont, dès le réveil. N'attendant qu'une étincelle pour s'enflammer, pour s’entre-dévorer. Encore un fois.
Alors il agace, le Divin. Il titille du bout des doigts, du bout des lèvres le corps de la Belle qu'il sait enclin à la chose, quand bien même elle ne venait d'émerger il n'y a que quelques instants à peine. Mouvements aguicheurs de la jordanienne auxquels répond le nordique en venant la plaquer tout contre lui, sans délicatesse aucune. Après tout, il n'était pas là pour ça. Elle l'avait choisi pour sa rudesse, ses manières de sauvages.. Et il était d'accord avec ça. Ni tendresse, ni sentiments. Simplement de la satisfaction physique.
Et de la satisfaction, il y en aurait eu si elle n'avait eu cet élan de mauvaise humeur. Changement d'attitude soudain et sans réelles raisons. Ou du moins, pour l'instant.
La paluche dont elle s'empare pour mieux la virer et voilà Odin qui grogne de mécontentement. Parce qu'il a envie. Parce qu'il y a quelques secondes encore, elle semblait apprécier, que maintenant, non et qu'il ne sait pas pourquoi. La Belle est compliquée. Trop pour le dieu, trop en  vue de l'heure matinale.
« Dégage. Ça va pas marcher à chaque fois. »

Odin qui ne recule pourtant pas d'un iota, qui repart même à l'assaut. Bataille charnelle qu'il compte bien remporter. « Bouge, j’ai pas envie. » C'est ce qu'elle lui raconte. Pourtant, il la sent fébrile, prête à céder à ses envies incessamment sous peu. Qu'elle fasse sa diva si elle le souhaite, qu'elle se la joue difficile ce matin, elle finira par craquer. « La prochaine fois tu feras le ménage. » Ainsi, c'était là la raison de toute cette histoire. Mademoiselle faisait la gueule pour quelques tissus trouvés et appartenant à d'autres ? Allons, allons. Ils s'étaient déjà engueulés hier à cause de ça, et Matthew pensait sincèrement avoir clos le sujet. Mais non, elle repart la môme, avec sa jalousie mal placée. Elle lui reproche ce qu'ils avaient pourtant convenus dès le départ, ce qui faisait que leur relation fonctionne. La non-exclusivité. Seigneur, quelle chieuse.

Rictus moqueur qui s'échappe de Matthew aux reproches et le voilà qui s’empare du menton de Lyra, force le visage à se tourner vers lui, à lui faire face. Iris glacés qui s'ancrent dans ceux de la brune. Elle veut jouer à la forte tête, soit. « Ne commence pas, Lyra. Tu te comportes comme une enfant. » Reproche craché avant qu'il ne vienne voler un baiser à la môme, puis la relâcher. Les peaux qui se décollent, Matthew qui reprend sa place, croisent les bras derrière son crâne, grimace ricaneuse accrochée aux lippes, le regard plein de défi. Il attend le nordique. Il attend la prochaine réaction de la déesse, réaction qu'il prévoit d'être animée.

Lyra & Matthew

Take a bite of my heart tonight

Le corps du nordique contre les siens, des sensations qu’elle pensait rassasiée qui se réveille immédiatement. Le corps qui se cambre imperceptiblement, pour mieux le trouver. Le creux des reins qui démangent, l’envie d’avoir ses mains qui agrippent ses hanches. Et tout autant envie de le baffer. Désirs contradictoires pour un semblant de relation qui repose sur des émotions extrêmes et opposées. Il sait en jouer, Matt. Il sait l’énerver au point que ça finisse par l’exciter. Il sait déclencher sa violence, ses instincts les plus primaires, et certaines part d’elle qu’elle ne se connait même pas. Pourtant, l’esprit à peine éveillé qu’elle se fait froide. La main dégagée, soupir exaspéré, Matt ne démord pas. Au contraire. Elle se retrouve plaquée contre lui, et ça lui demande un certain self control que de ne pas abandonner la partie directement. S’abandonner à lui et leurs conneries. Seulement son corps la trahit. Frissons le long de l’échine, au contact de ses doigts alors qu’elle continue de l’envoyer balader. Son corps qui dit une chose, sa bouche en dit une autre. Information lâchée, reproches à peine voilés. Pas franchement jalouse, juste affreusement possessive. Elle devrait pas, Lyra, elle le sait. T comme à chaque foi, elle en fait qu’à sa tête. Elle réfléchit pas, elle se retient pas, elle explose.

Le menton chopé entre ses doigts fermes qui l’obligent à tourner la tête, à faire face à ses prunelles glaciales. Regard azur, perçant. Déstabilisant. Elle se sent faillir, là, peau contre peau, le regard perdu dans celui du viking. « Ne commence pas, Lyra. Tu te comportes comme une enfant. » La machoire crispe, le regarde qui s’assombrit alors qu’il lui vole un baiser avant de se détacher. L’envie de le mordre qui lui vient, mais c’est trop tard. Elle ravale ses envies à la con alors qu’il reprend sa place. La môme attend pas bien longtemps pour se retourner et lui grimper dessus, l’une de ses mains autour de sa gorge. Elle serre, juste un peu. Et elle se fout royalement de ce corps nu, offert aux yeux du nordique. « Tu viens de dire quoi ? » un sifflement entre ses dents face à ce sourire moqueur et défiant qu’il affiche. La colère qui monte, et les ombres qui se dessinent, la pièce s’assombrit, autant que les prunelles de la jordanienne. Parce que Matt, il lui tape trop facilement sur les nerfs. Mais c’est comme ça que ça a toujours fonctionné entre eux. De la colère, de la violence, des problèmes réglés à coups de baisers enflammés, de caresses bien placés et de coups de reins avides. Un peu trop possessive la gosse. Pas de sentiments, et pourtant, elle a toujours été comme ça. Un besoin de possession pour combler les peurs d’abandon. Elle lui demande pas grand-chose pourtant. Juste de pas lui mettre la preuve de ses coucheries sous les yeux. Un minimum de considération. Il peut bien se taper la terre entière tant qu’elle reste dans l’ignorance. Mais les sous-vêtements d’une autre laissés en bordel, comme des trophées abandonnés, lyra, ça la fait voir rouge. Ca lui donne envie de le baffer. Et peut-être de le baiser. Marquer son territoire, peut-être. Fierté mal placée. « Je réagirais peut-être pas comme ça si t’avais l’intelligence de ranger ton bordel. Et un minimum de considération pour moi. Baises qui tu veux, j’veux juste pas le savoir. » La poigne qui se resserre, le palpitant qui s’emballe, les ombres qui s’épaississent. Elle contrôle, Lyra. Vaguement. Assez pour pas que ça parte dans tous les sens. Pas assez pour ne plus laisser la lumière filtrer. « J’te conseille de ranger tes merdes si tu veux continuer à me voir. » menace, chantage, peu importe, qu’il le prenne comme il veut. Du pareil au même. Lyra fait pas dans la dentelle. Elle l’a jamais fait.

Lyra & Matthew

Take a bite of my heart tonight

Indécise, l'enfant sous ses draps. Elle résiste à la tentation quand bien même elle souhaiterait y céder. Mauvaise tête qui se vexe pour pas grand-chose. Matthew s'en amuse, pique là où ça fait mal. En plein ego. Parce qu'au-delà du divertissement que ça lui amène, il y a plus. Il sait que c'est la clé. De son éveil profond. La colère pour faire resurgir la véritable nature de la belle. Divinité enfouie qui ne demande qu'à faire surface. Puissance cachée qu'Odin s'efforce de ramener. Pour elle et surtout pour lui.

La belle qui prend siège sur Matthew. Lui ne s'en offusque nullement, prend son temps pour laisser son regard glisser ses les courbes présentées, sans y réagir plus que ça. Il s'en occuperait plus tard. Pour l'instant, il avait  autre chose en tête. « Tu viens de dire quoi ? » La proie qui est mordue, touchée par la réflexion du nordique. La jordanienne qu'il sent bouillonner à côté de lui. La luminosité de la pièce qui s'atténue, soumise à la mauvaise humeur grandissante de Lyra. Le rictus qui s'agrandit sur la gueule de Matthew. Les paluches qu'il pose avec fermeté sur les hanches de l'énervée, véritables étaux. De quoi l'empêcher de quitter sa place. « Que tu es une gamine. » Paroles répétées, plus lentement, chaque mot étant marqué, suffisamment pour que chacun pénètre bien dans l'esprit de la déesse. Rajouter de l'huile sur le feu sans avoir peur de se brûler. Enflamme-toi. Les reproches qui fusent sans atteindre Matthew. Il ne rangerait pas, ni pour elle ni pour une autre. La langue qui claque, contre le palais pour signifier simplement son désaccord avec la requête de la belle. La main sur la gorge du norvégien qui se resserre. Oui, continue. Masochisme d'Odin, volonté d'avoir mal si ça le mène à son but. Les ombres se répandent, trahissent du pouvoir qui s'échappe de Lyra. Le barrage est fendillé, il ne reste plus qu'un dernier coup pour qu'il cède et que tout soit inondé. Une simple pichenette.

Matthew qui se redresse, la belle trônant toujours à califourchon sur sa carcasse, malmenant sa trachée. Il lui fait fasse sans crainte, la toise, soutien le regard furieux. Matthew provoque sans dire mot, tient tête. Il ne lui appartient pas.

« De toutes, tu es la seule que ça dérange. On dirait une enfant gâtée qui ne veut pas prêter ses affaires. » Odin qui laisse s'échapper un mince éclat avant d'hausser les épaules face à la menace. Réellement ? Elle compte partir ? Il n'y croit pas. Pas réellement. Elle aime bien trop ce qu'il révèle en elle. Et lui ne la laissera pas partir comme ça, oh que non. Le visage qu'il approche pour ne l'arrêter qu'à quelques centimètres de celui de Lyra. « Tu n'oserais pas. » Il la pousse, l'enfoiré. Encore et toujours. Allez, fais moi vraiment mal.

Lyra & Matthew

Take a bite of my heart tonight

Le sourire qui s’agrandit alors que la poigne la môme se resserre sans que ça ne le dérange le moins du monde. Ses mains se referment sur les hanches de l’archéologue, et pendant un instant, elle se demande s’il ne veut pas juste la bouger de là, la faire rouler sur le lit pour reprendre le dessus. Il y arriverait en battement de cils, ils le savent tous les deux. Sauf si ses ombres s’en mêlent, et le font dégager comme elle l’avait fait bouger la pauvre âme victime de son manque de contrôle. Plus jamais ça. Mais il n’en fait rien. Au contraire, il la maintient en place, s’assure qu’elle le surplombe encore un peu. « Que tu es une gamine. » les mots sont répétés lentement, comme pour être sûr qu’elle s’en imprègne. Jordanienne trop facile à atteindre. Trop simple à agacer. Et Matt a toujours su faire ça à la perfection. La poitrine qui se soulève grandement, signe d’une bataille interne. Les ombres s’épaississent et l’obscurité gagne la pièce. Mais Lyra, elle tente de garder le contrôle, de garder ses ombres, plus violentes, plus fortes, plus dangereuses, à l’intérieur. Celles qui se déchainent et qui blessent. Le barrage est prêt à se briser. Elles sont là, à danser sur les murs, à prendre toute la place.

Il se redresse, et elle ne bouge pas d’un pouce, toujours à califourchon sur le nordique, la main sur sa gorge, l’étau qui se resserre. Il le toise, la défie. Il ne la craint pas, et elle le sait. Il provoque juste de par ses prunelles ancrées dans les siennes qui ne vacillent pas. Il l’invite à continuer en silence. Ca a toujours été ça entre eux. Une pseudo guerre. Si ce n’est de domination, au moins d’ego et de pouvoir. Et c’est peut-être bien ce qu’il lui a plu chez lui. Une chose de plus. Il se laisse pas démonter par son caractère à la con. Il se laisse pas non plus intimider par ses capacités quand d’autres auraient pu prendre peur en constatant l’étendue de son don, mais surtout le manque de contrôle qui en découle. La môme qui ne contrôle jamais sa colère, et encore moins ses démons. Lyra, la bombe a rtardement si elle n’apprend pas plus à gérer ses émotions. « De toutes, tu es la seule que ça dérange. On dirait une enfant gâtée qui ne veut pas prêter ses affaires. » Le sang qui bout, l’envie de lui foutre une, autant que de l’embrasser, de le mordre, lorsque son visage s’approche. Matt, l’énergumène capable de provoquer colère et excitation dans le même laps de temps. Pourtant, elle se retient, malgré ses prunelles qui se fixent sur ses lèvres. « De toutes, j’suis peut-être la seule à oser ouvrir ma gueule. » Puis peut-être qu’elle finira juste par se barrer. La menace fuse et il ne semble pas la prendre bien au sérieux. [b]« Tu n'oserais pas. »[b] Il est trop sûr de lui, et Lyra, ça l’énerve un peu plus. Pourtant, dans son for intérieur elle sait –et n’avouera jamais- qu’il a raison. Elle aime bien trop ce qu’il déclenche chez elle et ce qu’il fait remonter à la surface. Lui, mieux que personne sait comment sublimer la gosse sauvage qui a toujours été là, en elle. Celle que son père exécrait pour ne pas être l’irréprochable petite fille du gouverneur. Trop impulsive. Plus du genre à courir partout, un peu casse-cou, plutôt que se tenir sagement  table ou n’importe où d’ailleurs. Lyra, qui agit plus avec son cœur et ses tripes qu’avec sa tête. Elle suit son instinct, se laisse guider. Et Matthew, il réveille ses instincts les plus primaires. Il éveille son côté le plus obscur, sublime son impulsivité et ses coups de sang. Si Lyra est une étincelle, le nordique est son essence. « T’es sûr ? » Son visage qui se rapproche, ses lèvres qui frôlent les siennes avant de se reculer brutalement, de lacher sa trachée avant d’attraper le drap qu’elle glisse autour de son corps en s’extirpant du lit. Elle était prête à se barrer la môme. Prête à lui montrer qu’il n’avait pas autant d’emprise sur elle qui l’imaginait. Mais y’a trop d’émotions qui s’animent dans son corps trop frêle. Le creux de ses reins qui démangent, la colère qui bouillonne dans tout son corps, et ses yeux qui trouvent une nouvelle fois les malheureux sous-vêtements. Elle les sent, les ombres qui s’échappent. Ces espèces de filaments, informes, noirs, de la matière sans en être. Des ombres qui s’agitent, s’échappent et qu’elle ne peut retenir, fonçant droit sur l’amant exaspérant. Si elles ont déjà tué, elles se contentent cette fois de plaquer Matt sur le lit, comme pour l’immobiliser avant de se dissiper. C’est pas sans conséquence pour la môme. L’énergie qui diminue, l’esprit qui devient vaporeux. Toujours plus de contrôle pour reprendre le dessus. Pour les ramener, les enfermer. Elle s’épuise, Lyra. Elle est penchée, les mains appuyées sur le lit. Les cheveux défaits, par le sexe et par l’effort, mais putain qu’elle est radieuse. Véritable déesse. « A quoi tu joues, Matt ? » le regard planté dans le sien. Les ombres se calment en même temps que Lyra tente de calmer son palpitant. Mais pour combien de temps ?