Yuliya était presque d'une curiosité morbide. Ne pas avoir de réponses la frustrait plus que tout, même si elle ne laissait rien passer. Elle voulait savoir, tout, même (surtout) ce qui ne la concernait absolument pas : mais d'après son cher et tendre mari, c'est ce qui faisait d'elle une si bonne recruteuse. Être capable de faire des recherches, d'avoir des oreilles un peu partout, était toujours un atout pour la Bratva.
Alors quand elle avait entendu parler d'un homme en particulier, Evior, sa curiosité avait pris le dessus. Un vétérinaire, un pied hors de la Bratva, qui, d'après la rumeur, était vraiment du genre sexy. Un dieu sexy sur lequel elle n'avait pas encore mis la main ? Inacceptable. Yu devait le voir de ses propres yeux, le goûter, le juger. Etait-il aussi beau que le disait la rumeur ? Elle en doutait fortement. Aussi dangereux et rustre ? Yuliya voulait se faire sa petite idée.

La déesse a tout préparé, pendant des jours, pour être certaine que rien n'irait de travers. Un faux nom, un faux animal faussement malade, un hotel, spécifiquement choisi dans un quartier neutre. Elle avait pris rendez-vous par internet (la technologie était une chose incroyable), de peur que son accent russe ne révèle tout si elle appelait la clinique. La blonde avait aussi prévu des vêtements bien plus sexy que d'habitude, dévoilant sa peau laiteuse juste assez pour ne pas paraître vulgaire. Sa tenue, complètement rouge sang, flattait sa peau blafarde et ses cheveux clairs. La déesse avait bien entendu pris soin de disposer plusieurs armes dans la chambre, bien entendu.

Un coup de téléphone au réceptionniste plus tard, et Yuliya savait qu'il était là, montant surement par l'ascenseur. Gracieusement installée sur la chaise, elle avait laissé la porte entrouverte, pour laisser le bel homme entrer. Un verre de vin entre ses doigts squelettiques, son sourire s'étira en entendant les pas dans le couloir. « Vous pouvez entrer, c'est ouvert très cher. » prononça-t-elle sans une once d'accent glacial.