AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORUM FERME
Le Deal du moment :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à ...
Voir le deal

Invité
Anonymous
Mother Land Empty
Mother Land - Dim 24 Nov - 22:35

Mother Land

Je sais qu'un jour je reviendrai regagner ma terre, la vie que j'ai abandonnée



Je n'aimais pas ce quartier. Pas parce qu'il était russe non. Au contraire. La Russie m'avait accueillie pendant près de deux ans et j'y avais vécu, malgré mes déboires, de belles choses. J'avais pu rencontrer des gens formidables, des guerriers d'exceptions et des merveilles fabuleuses. J'avais vu la beauté que ce pays renfermait au fond de lui et qui se révélait dès lors qu'on grattait un peu la surface. J'avais su trouver dans cette population rustre et froide, des gens qui savait donner un sens au mot "chaleureux". Mais ici, tout ce que je trouvais, ce n'était qu'une parodie américaine de ce que devait être la Russie à leurs yeux.
A croire que même laisser les immigrés recréer leur chez eux, les ricains ne savaient pas faire.

Mais ici, ce n'était pas le cas. Je supportais à peine ce quartier. Tout transparaissait une sorte de faux patriotisme exacerbé. Les mecs dans les rues seraient presque prêts à se revendiquer de l'URSS si c'était toléré. Ils s'efforçaient de tout mettre à la sauce russe. Sauf que ça en devenait à un tel point que c'était forcé, que ça en devenait imbuvable, même pour eux je pouvais le parier. Mais ils continuaient, comme s'ils voulaient imposer leur petit bout de chez eux qu'ils avaient perdu, mais qu'ils dénaturaient de la sorte. J'aurais dû m'installer en forêt tiens...

Et le pire, c'était que par fierté et par volonté d'opposition, mon appartement subissait le même sort. Mon appart' sentait le Danemark à plein nez. Malgré la tronche infâme de l'immeuble, je mettais un point d'honneur à le rendre un peu présentable, mais sauce danoise. Drapeau affiché au mur, cartes postales du pays scotchée un peu partout sur le frigo... J'avais même récupéré des dessous de verres Carlsberg pour les mettre sur la table de la cuisine. Mais au moins, ça me faisait mon petit îlot personnel au milieu de ce marasme slave.

Je venais de rentrer de la scierie. La douleur des coups de couteaux que j'avais pris il y a peu me lançait encore de temps en temps. J'avais même pas eu le temps de me changer, mes outils encore accrochés à ma ceinture, Mjöllnir avec eux. Je ne m'en séparai plus, trop content de l'avoir retrouvé même si sa forme avait bien changé. Instinctivement, ma main passa dessus, caressant la lame de la hache avant de se diriger vers le réfrigérateur. Je me servi une bière, belge par contre, qui m'avait coûté cher mais que j'allais pleinement savourer après cette longue journée de boulot. Le froid arrivant, les arbres se montraient plus durs à abattre et la demande augmentait. On bossait plus dur, plus longtemps, pour des résultats similaires. Alors bon, j'avais vraiment mérité cette bière.

La sonnette retentit. Bizarre. Je n'attendais personne. C'était sans doute le proprio qui passait. Pourtant j'étais à jour sur mon loyer. Un voisin ? La vieille du bout du couloir avait-elle encore fait tomber un truc derrière son canapé ? Je me rendis à la porte et l'ouvris, accueillant directement avec ma réplique préférée.

J'ai besoin de rien, et j'ai déjà mes...

Sauf que je ne la finis jamais. Constatant qui se trouvait devant moi, ma bouche resta ouverte de stupeur. J'en lâchai mon verre, qui s'explosa sur mon pied sans que je n'en ressente la moindre douleur. J'étais juste... Je n'y croyais pas...


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mother Land Empty
Mother Land - Lun 25 Nov - 21:04

Mother Land

Je sais qu'un jour je reviendrai regagner ma terre, la vie que j'ai abandonnée



"Ahh les Etats-Unis. Le pays de l'Oncle Sam. Je m'attendais pas à des miracles mais faut pas abuser."

A peine sortie de l'avion et d'un long trajet en taxi, Julie déambulait dans le quartier d'Ashmill, la démarche assurée et le regard critique, les roues de sa valise glissant tel un pachyderme sur un sol abrupt et cabossé. Elle se serait cru en plein cœur d'un mélange de XXe arrondissement de Paris, de Kaboul et de Berlin Est avant 90. Et puis c'était quoi cette odeur fétide, ça sentait l'animal crevé laissé à l'abandon au bord de la route. A croire qu'il y avait un peu de New Dehli dans le cocktail. Ca contrastait fortement avec l’image qu'elle avait du pays... C'était en tenue décontractée, une paire de jeans et un haut noir surmonté d'un manteau de la même couleur, son smartphone à la main que la française tourna finalement dans la bonne rue, impatiente de retrouver son ami de longue date et seul raison de sa présence dans le quartier.

Julie espérait qu'Hadrien habitait toujours à la même adresse. Il était du genre à foutre le bordel et à se retrouver les deux pieds dans les emmerdes assez rapidement. Avec de bonnes intentions bien entendu. La française lui ressemblait beaucoup sur ce point, aimant elle aussi se mêler de ce qui ne la regardait pas, guidée par une bonté d'âme qui la perdrait sans doute un jour. Elle espérait toutefois qu'il se soit calmé, faisant preuve de plus de discrétion ou faisant un minimum confiance aux autorités locales pour gérer le train train quotidien. Même Superman ne s'occupait pas des petites vielles qui se faisaient voler à tous les coins de rues... Elle poussa la porte d'un petit immeuble vétuste, repéra le nom d'Hadrien et s'engagea dans les escaliers.

Le danois serait assurément surprit de la voir. Cela faisait quelques mois qu'ils s'étaient séparés, les retrouvailles feraient sans doute des étincelles. Après tout, aucune chance qu'Hadrien se doute de quoi que ce soit. Julie l'avait d'ailleurs bien sermonné lors de leur énième séparation, comme toujours ceci étant dit. Et voila que c'était à son tour de se retrouver dans l'embarras. Elle ne faisait pas la fière mais n'avait pas vraiment le choix. L'ancienne militaire ne connaissait personne en ville et elle était censée commencer son nouveau travail quelques jours après. Elle chercha brièvement le bon appartement, prit une grande inspiration, son cœur battant la chamade et sonna finalement à la porte.

Julie n'émit aucun mot alors que la porte s'ouvrit et découvrit le physique imposant d'Hadrien. Son regard azuré se plongea dans le sien, un sourire franc bien qu'un peu gêné illumina son visage alors qu'un bruit de verre brisé raisonna sur le palier dans l'indifférence générale. Ils restèrent quelques instants dans un silence pesant plein d'émotions avant que la française ne daigne ouvrir la bouche, sa petite voix fatiguée par le trajet et le décalage horaire.

"L'asile politique. Ca tient toujours ?"

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mother Land Empty
Mother Land - Lun 25 Nov - 22:49

Mother Land

Je sais qu'un jour je reviendrai regagner ma terre, la vie que j'ai abandonnée



J'avais tant eu envie de la revoir. Depuis mon départ d'Europe, la première chose que je voulais faire en rentrant sur le vieux continent, c'était d'aller la voir et de lui raconter ce que j'avais vécu. Je m'étais souvent imaginé notre future réunion, m'inventant des scénarios comme un débile en me demandant si ça se passerait dans un café parisien ou bien sur les quais du Nouveau Port de Copenhague. Ouais c'était sacrément niais, même pour moi. Surtout pour moi ! Et la voir, devant moi, sur le palier de mon appartement... je me demandais si je n'étais pas devenu fou à cause de cette ville. Puis ses mots vinrent à mes oreilles, me confirmant que ce n'était pas le cas. Je ne pus me retenir et m'avançai, l'enlaçant d'un geste de mes bras. Je laissai durer l'étreinte quelques secondes avant de la libérer et de dire, d'une voix un peu chevrotante.

B... Bien sûr. Entre voyons. J'vais pas te laisser attendre plus longtemps que ça sur le pas de la porte.

Je m'occuperai de ce verre pété plus tard. J'aidais aussitôt Julie à faire entrer ses bagages avant d'aller directement les poser dans le salon. Elle semblait épuisée. En même temps, si elle venait seulement d'atterrir, ça se comprenait. Une foule de questions se bousculaient dans ma tête, telle une horde confuse chargeant à travers un goulot beaucoup trop étroit. D'ailleurs, elles voulurent toutes se mettre à sortir en même temps mais je réussis à les retenir tant bien que mal.

Tu vas bien ? Mais... Qu'est-ce que tu fais ici ?

Je l'invitai à s'installer tout en allant lui chercher un truc à boire et à manger. Qui sait avec quelle compagnie elle avait voyagé. Perso, celles que j'empruntais, valait mieux pas prendre leur bouffe. C'était un ticket gagnant pour une chiasse carabinée, ou un plomb dans le portefeuille.

Qu'est-ce qui s'est passé ?

C'était la question fatidique. Je n'osai pas ajouter la suite, lui demander si c'était ma faute, si j'étais la cause de son départ (visiblement précipité) de France. Je n'en n'avais pas besoin. J'espérais vraiment que non, mais dans le fond, je m'attendais à ce que ce soit le cas.

J'allais écouter, encaisser si besoin le choc de ses réponses. Dans le fond, j'étais vraiment heureux de la revoir. Mais je devais avouer que j'aurais vraiment préféré que ça se passe en d'autres circonstances.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mother Land Empty
Mother Land - Mer 27 Nov - 12:18

Mother Land

Je sais qu'un jour je reviendrai regagner ma terre, la vie que j'ai abandonnée



Julie accepta l'étreinte d'Hadrien, s'abandonnant quelques secondes à cette débauche de sentiments qu'elle n'éprouvait qu'en de rares occasions. Ses deux bras glissant dans le dos du géant, son visage comprimé contre son torse, ses yeux plissant sous le sentiment de sécurité. Seuls son père et le danois pouvaient se targuer de l'avoir étreinte ces dernières années. Julie n'était pas la plus émotive, loin de là. Elle n'était pas asociale pour autant, appréciant l'esprit de camaraderie de l'armée pour ne citer que le plus évident. La française se dégagea finalement d'Hadrien, un sourire franc sur le visage alors que ce dernier la faisait entrer dans l'appartement d'une voix balbutiante, visiblement complètement ahuri par son arrivée intempestive.

Julie prit soin d'esquiver les bris de verre jonchant le sol avant de s'installer à une petite table, laissant le danois faire son travail d'hôte modèle. Elle appréciait ses efforts. Elle lui aurait bien dit de ne pas se plier en quatre mais elle savait que c'était peine perdue. Son regard vagabonda dans la pièce alors qu'il s'affairait en cuisine. Ses yeux inquisiteurs se posèrent tour à tour sur la décoration, le mobilier et même la vue. La française n'avait guère l'air impressionnée. De toute manière, elle était tout bonnement incapable de critiquer quoi que ce soit. Du moins pour l'instant. Elle aurait amplement le temps de lui faire la leçon un autre jour. Après tout, elle s'installait en ville et ne connaissait que lui.

Julie accueillit le frichti avec un intérêt certain, faisant fi des bonnes manières qui la caractérisait souvent en société. La présence d'Hadrien lui rappelait l'armée et l'étiquette n'était pas souvent au rendez-vous. Surtout en mission dans le désert sous le feu de l'ennemi... Elle le laissa poser ses premières questions qui tournaient fondamentalement autour de ce qu'elle pouvait bien faire chez lui à Arcadia. L'ancienne militaire prit le temps de la réflexion, s'essuyant élégamment la bouche avec sa serviette et remettant une mèche de sa chevelure blonde derrière l'oreille. Son regard azuré se plongea dans celui du danois.


"Je me suis faite virer de l'armée."

Julie n'était pas du genre à y aller par quatre chemins. Elle avait passé sa vie dans l'armée après tout et aimait quand les choses étaient carrées. Elle savait que ce qui tracassait le danois c'était la raison de sa présence en ces lieux. Cependant, sans trop savoir pourquoi elle était d'humeur badine. C'était peut être le fait d'être à l'étranger, de ne plus avoir de responsabilités ou simplement d'être en compagnie de quelqu'un qui comptait pour elle. C'était un peu de tout ça ou bien c'était à cause de l'infect plateau repas servi dans l'avion... Sans coup férir, la française se para d'un visage grave qui valait toutes les belles paroles du monde et mit son plan à exécution.

"Je suis enceinte... Et c'est toi le père."

Julie se redressa sur sa chaise et croisa les bras, attendant la réaction d'Hadrien. Elle n'était pas spécialement une bonne menteuse mais espérait que sa petite blague marche et qu'elle parvienne à détendre l'atmosphère. Elle s'empresserait évidemment de lui dire que c'était une blague si jamais cela venait pour une raison ou une autre à dégénérer. Il cachait peut être une blonde dans le placard qui sait ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mother Land Empty
Mother Land - Mer 27 Nov - 12:43

Mother Land

Je sais qu'un jour je reviendrai regagner ma terre, la vie que j'ai abandonnée



Et merde... c'était exactement ce que je craignais. En même temps, tu ne pouvais pas permettre à un fugitif de changer d'identité à loisir sans craindre de conséquence. Je lui en avais trop demandé. Et à cause de moi, elle venait de perdre l'une des choses auxquelles elle tenait le plus. On sait tous, entre soldats, que son rang et son honneur sont deux des choses les plus importantes. Et moi, je venais de lui briser les deux.

Mais elle gardait la dignité. Je ne pus m'empêcher de sourire face à ses petites manières et sa politesse que je qualifierai presque de surjouée. Elle savait que je ne donnais pas dans le raffinement des officiers mais plus dans la brutalité des hommes de troupes. Et pourtant elle se gardait bien de se laisser aller, surveillant chaque mouvement et vérifiant s'il se tenait bien aux convenances.

Par contre, à sa seconde remarque, je ne pus m'empêcher de m'étouffer avec mon propre verre d'eau. Le choc fut si violent que je recrachai tout ce que contenait ma bouche sur le sol, histoire d'en rajouter. Une violente quinte de toux me saisit, et je frappai à plusieurs reprises du poing sur mon torse pour essayer de la calmer. Lorsque cet épisode fut passé, je me redressai et demandai, stupéfait.

Tu te paies ma tronche ?

Bien sûr son sourire en coin et l'explication qui s'en suivit me firent comprendre qu'encore une fois, je n'avais pas marché dans sa blague, j'y avais foncé tête baissée. Quel con... Je souris à mon tour, lui montrant que je n'en prenais pas offense. Ce serait le comble, vu mon caractère et mon humour vaseux. Néanmoins, après ce petit épisode, mon visage s'assombrit de nouveau et je lui demandai, revenant sur le sujet principal.

C'est quoi maintenant l'plan m'dame ? T'as déjà des idées ou c'est encore flou ?

Dans ma tête, j'étais déjà en train de calculer toutes les portes qui pouvaient s'ouvrir. Ainsi que la liste de courses que j'allais devoir faire. Si mes standards en terme d'appartements n'étaient pas très élevés et m'avaient permis de m'installer ici rapidement, je savais que Julie avait de bien meilleurs critères de sélection. Restait à voir ce qu'elle avait prévu. Bien entendu, elle pouvait rester ici tant qu'elle le voulait, c'était la base.

Si t'as besoin de quoi que ce soit, tu sais que tu peux demander. crus-je cependant bon de rappeler.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mother Land Empty
Mother Land - Mer 27 Nov - 16:55

Mother Land

Je sais qu'un jour je reviendrai regagner ma terre, la vie que j'ai abandonnée



Julie était fière de sa blague, même si elle n'en montra rien. Elle ne s'attendait pas à ce qu'Hadrien réagisse de la sorte, même s'il était de nature très expressif. Le voir régurgiter ce qu'il était en train d'avaler la fit toutefois légèrement glousser. Il fallait avouer qu'elle n'y avait pas été de main morte. Elle offrit un sourire mesquin en retour au danois lorsque ce dernier comprit qu'elle s'était légèrement jouée de lui. Malheureusement la légèreté du moment ne dura pas. Tout en mangeant, elle s'expliqua, affamée qu'elle était, ses manières se faisant plus cavalières.

"J'ai beau avoir un père Général, il fallait bien que l'armée découvre un jour le pot aux roses et toutes mes activités parallèles. Je n'est jamais été la plus discrète."

Julie avala un morceau et un grand verre d'eau et reprit sur un ton presque mécanique, comme si elle reprenait les lignes de son rapport écrit.

"Ma dernière mission était foireuse. Du genre de celle de Kaboul. J'ai retrouvé la trace d'un réincarné à Sarajevo en Bosnie. Un gamin qui faisait pourrir les plantes et le bois rien qu'en étant à côté. Je me suis débrouillée pour me faire affecter sur place dans une mission des Casques Bleus. Du maintien de l'ordre, rien de bien folichon. Je me serais presque crue dans les années 90, j'te jure."

Julie termina son frichti et prit ses aises, visiblement pas très à l'aise sur la chaise, son regard louchant sur la canapé du salon. Elle continua néanmoins son petit récit.

"On était en poste à l'extérieur de la ville et on faisait des rondes dans les quartiers pauvres encore meurtris par des années de guerre civile. Y'avait pas mal de tensions religieuses et je savais que ça pouvait péter à chaque instant. J'ai insisté pour aller voir le jeune réincarné, cible de mon enquête dans une ruine du centre-ville. On est tombés dans une embuscade. Y'avait du feu croisé, le gamin et d'autres civils au milieu. Toute mon unité y est passée. Une boucherie."

Julie soupira, la douleur encore présente sur son visage alors qu'elle peinait à soutenir celui d'Hadrien. Le danois était certes un tueur mais elle aussi laissait des cadavres dans son sillage. A cet instant elle ne saurait dire quelle méthode était meilleure que l'autre. Elle conclut, quelques larmes, rares témoins d'une quelconque faiblesse, embuèrent son regard et perlèrent sur ses joues.

"Tu devines la suite. Pouf me voila. Je me demandais si tu pouvais m'héberger quelques temps. Le temps que je trouve un endroit."


Julie força un sourire avant d'enlever ses lunettes et de les poser sur la table. Elle avait encore fait dans la longueur... Elle essuya ses larmes en attendant la réponse et les commentaires du danois.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mother Land Empty
Mother Land - Mer 27 Nov - 17:34

Mother Land

Je sais qu'un jour je reviendrai regagner ma terre, la vie que j'ai abandonnée



Je l'écoutai sans rien dire. Je ne pus retenir un léger sourire lorsqu'elle mentionna sa discrétion. Pour moi, elle avait toujours bien su se débrouiller pour brouiller les pistes et pour dissimuler ses activités. Fallait dire que je n'étais pas le bon échelon de référence pour la discrétion. Et ça me faisait repenser un peu à ce côté perfectionniste qu'elle pouvait avoir.

Elle me décrivit ensuite sa mission. Ouais, ça sentait mauvais. Je me demandai qui pouvait être le réincarné dont elle parlait. Une divinité ou un monstre capable de faire pourrir la végétation, ça ne me disait rien du tout. Mais surtout dans un pays comme celui-là. On savait tous les deux ce que représentait une mission de récupération en zone de guerre, notre rencontre en était le meilleur témoignage. Et je savais mieux que personne ce qu'on pouvait ressentir lorsque toute son escouade, les hommes sous son commandement, se retrouvait déchiqueté par les rafales de mitrailleuses. Merde... C'était le genre de trucs qui marquait un soldat à vie. Et je ne parlais pas des retombées administratives ou des réprimandes des gradés. Nan. C'était une cicatrice qui restait à vie, qui ne se refermait jamais complètement.

Je souris une nouvelle fois à sa demande. C'était un sourire empli de compassion et d'empathie. D'un geste, je l'invitai à venir s'installer sur le canapé, la voyant depuis tout à l'heure se tortiller sur sa chaise en cherchant un peu de confort. Je me décalai légèrement, lui laissant un peu plus de place, avant de lui répondre.

T'es ici chez toi. Tu peux rester aussi longtemps que tu le souhaites.

J'avais vu ses larmes apparaître sur le coin de ses yeux. J'avais été pareil en arrivant ici (sans le poids de mes frères d'armes sur la conscience, juste celui de l'avoir perdu elle). Tout abandonner, devoir recommencer de zéro, dans un pays étranger, sans foyer, sans personne... Je ne pouvais pas la laisser vivre ça. Ce serait déjà immonde de ma part, et profondément stupide. Je me redressai un peu et, pour la deuxième fois de la journée, lui proposai de l'enlacer pour la réconforter. A voix basse, je déclarai.

J'vais refaire le lit et je m'installerai sur le canapé. Puis j'commanderai des pizzas. Elles sont clairement moins bonnes qu'à Paris, mais franchement, j'pense que t'en as besoin là maintenant. Et on pourra juste discuter, comme si de rien n'était, comme avant, de tout ce qui s'est passé ces trois derniers mois. Dis moi juste que t'as quand même pris le temps de vivre un peu et que tu n'es pas restée le nez plongé dans ton boulot à longueur de journée.

A mon tour de la taquiner. On se bat à armes égales ma chère. Une deuxième fois, je rompis notre étreinte et me levai pour m'emparer du téléphone et commander deux pizzas au poulet (les seuls digestes à prix correct dans le coin). Une fois cela fait, je revins vers elle et lui lançai, toujours le visage radieux.

D'ailleurs, c'est à toi de commencer. C'est toujours moi qui raconte tout d'habitude alors pour une fois que c'est toi qui débarques, tu t'y colles.

Revenir en haut Aller en bas
Mother Land -

Revenir en haut Aller en bas
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Mother knows best (but don't tell her) || Ilyes
» Now if I could just remember all the advice that my mother told me
» drabble - (mattrid) la la land
» CONTEXTE + in the land of gods and monsters
» take my hand, come back to the land. ) salome

Sauter vers: