Cela aurait pu être un matin comme un autre. Ou une après midi. C'est bien flou.. Elle devait aller à l'atelier. Une commande d'acier devait arriver. Et de nombreuses commandes étaient en attente. Mais elle devait d'abord s'occuper de la réparation d'un portail pour un couple de retraités se trouvant dans sa rue. Chose bien inhabituelle mais la brune pouvait bien rendre service de temps en temps.. Alors elle s'était mise en route, puis quelque chose l'avait titillé. Son instinct lui soufflait que quelque chose n'allait pas.
Cela fait maintenant plusieurs années que Leiko habite ici. Elle connaît par cœur les rues, les ruelles qui font offices de raccourcis ou de coupes gorges. Elle les avait parcourut un nombre incalculable de fois pour aller travailler, un chance d'avoir son atelier proche du domicile. Plus rien n'avait de secret pour la tatouée. Mais à cette instant tous lui semble étranger. Les échoppes, les noms de rues, les détails que l'on pouvait notés.. Rien de familier. Tous lui semblait déformés. Écriture étrange et autres symboles. Au fur et à mesure des mètres parcourus le cœur bat plus fort dans la poitrine de la tatouée. La panique monte. Les foulées s'agrandissent, deviennent plus rapides. Bientôt elle court presque à travers les rues. Et puis il y a cette musique.. Aucun style connu. Insidieuse, vicieuse qui semble glisser contre elle, en elle. Les paumes se pressent de chaque côté de la tête, tente d'atténuer tous ça mais rien à faire. Soudain des coups de feu se font entendre. C'est violent, son corps sursaute, se stoppe net. Un bref instant. Leiko n'est plus seule. La course recommence. Hey ! Cri qui émerge de la poitrine. Peur dégoulinante. Elle n'est pas faiblarde pourtant la demoiselle mais là.. Peur ancestrale qui lui noue les tripes.

Soudain quelque chose la fait trébucher, partir en avant. La poigne qui se raccroche in extrémiste au rebord d'un banc. Elle tente de se redresser, échoue. Ses yeux se baissent. Une main la tient. Comment est-ce possible ?? Mécaniquement sa main se porte à son dos, empoigne le manche de son wakizashi qui se trouve entre ses deux omoplates. Acier qui brille un instant, coupe la chair. Ou pas. Il ne se passe rien. Non non.. Non ! Leiko se débat, tire. La prise cède, tous va très vite. Le corps s'est mit en action. Une, deux accroches. La voilà sur le toit d'une petite échoppe. Ses yeux court un instant sur ce qui l'entoure alors que son souffle tente de reprendre un rythme normal. Une silhouette au loin. Un mirage ? Elle ne veut pas s'approcher. Elle ne veut pas risquer quoi que ce soit. Elle ne veut pas.. Rester tous de seule. Hey ! Hey ! Vous existez vraiment ? Vous aussi vous.. La musique est insupportable !