AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORUM FERME
-20%
Le deal à ne pas rater :
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, 144 Hz, FreeSync ...
399 € 499 €
Voir le deal

glutonnery sinners ((LUNE))

 :: abandonnés
Invité
Anonymous
glutonnery sinners ((LUNE)) Empty
glutonnery sinners ((LUNE)) - Jeu 31 Oct - 12:37

LUNE
&
ARCHIE
glutonnery sinners

Archibald se sentait étrange. Le creux de son estomac se faisait plus abyssal, plus intense, et il ne pouvait résister à l'attrait de la nourriture. Peut-être avait-ce été une mauvaise idée, cette espèce de foire, et cette roue, cet homme ... Quelque chose l'avait attiré, l'avait poussé à toucher cette roue bizarre. C'était là que tout avait commencé. C'était là que son estomac avait joué des castagnettes, remuant comme une bête au fond de ses entrailles. Le Serpent connaissait cette sensation : la Faim, impérieuse, grandissante, de tout dévorer. Tranchane comme un rasoir, la sensation s'épanouissait, déliant les doigts habiles à de petits larcins, les machoires qui mastiquent avec envie, goûtant les saveurs nouvelles, les goûts étonnants - une orange sur un étal, une poignée de viennoiseries, la sucette d'un gosse qu'il fait taire d'un regard menaçant. Ses pas qui le mènent jusqu'à une proie de choix, dont il se demande s'il ne va pas s'en repaître. Les crocs qui voguent sur les reliefs, la salive amère qui gâche presque le ton sucré, les papilles avides. Les yeux qui observent, pour mieux fondre sur les victimes subsantielles. Cette Faim qui le dévore de l'intérieur, comme un nid de serpents dans l'estomac, palpitations gargantuesques, appétit sans fin. L'immeuble est délabré, ou en tout cas, ne doit guère valoir cher. Archibald, en tant qu'ancien architecte, s'émeut de voir de telles ruines en pleine ville ; chaque pas, alors que l'entrée non gardée est franchie, lui laisse voir des fuites, des murs dont les papiers peints se décollent ; si la maison était un animal, elle serait agonisante, mangée aux vers. Mais le Serpent n'a que faire des soucis architecturaux ; les escaliers lui enlèvent un souffle qu'il reprend, devant la porte, avant de sonner ; fébrilité du corps, alors qu'il a faim, si faim, qu'il a la bouche pleine d'une salive acide.

Il attend tranquillement que Lune vienne ouvrir ; il sourit, les narines évasées devant sa faim grondante. Jamais Jörmungandr n'a eu aussi faim. Il pourrait dévorer le monde, et les dieux avec lui. « Bonjour, mademoiselle Lune, j'espère ne pas vous déranger.. » Petit sourire, entre victoire et impatience. Les yeux se posent à peine sur le corps voilé d'une nuisette ; il a un sursaut d'épaules, devant le froid du bâtiment. Son manteau, épais, arrive encore à retenir la chaleur, mais le serpent déteste cette atmosphère glacée et humide. Cela ralentit ses sens, emprisonne son esprit dans une gangue obscure. Il secoue la tête, pour se remettre les idées en place. « Puis-je entrer ? Il ne fait guère chaud, sur le palier.. » Il a sur le visage un espoir étrange, quelque chose d'avide. Il se rappelle sans problème leur premier tête-à-tête ; c'est la raison de sa venue, voir si elle a pu réfléchir dans le laps de temps qu'il lui a donné. Il remue les doigts gourds, la posture raide ; le froid l'atteint malgré lui, alors que la faim le calcine ; ironie que voilà, qui voile le regard d'une pellicule lointaine. Jörmungandr semble ailleurs, difficilement présent, comme drogué. « Tiens, vous avez un chat. » L'effroyable créature, sans poils, apparaît dans la vision aux prunnelles vertes. Dévore-le, sussure le serpent, alors qu'il sourit, tout crocs dehors, dents luisantes. Ce ne serait pas la première fois que, dans ce corps, Jörmungandr dévore un être vivant. Mais par respect pour Lune, il détourne le regard, bien que sa faim le fasse à présent tanguer.

CODAGE PAR AMIANTE
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
glutonnery sinners ((LUNE)) Empty
glutonnery sinners ((LUNE)) - Mer 6 Nov - 21:03

Dieu qu'elle l'avait hait. Et désiré. Le serpent s'était introduit dans son esprit comme une maladie dont on ne pouvait se débarrassé. Lune avait pensé à lui sans relâche, jusqu'à s'en rendre malade. Même dans ses rêves, elle voyait ses énormes écailles briller à travers des eaux noires et profondes, elle entendait sa voix siffler comme un écho lointain. Et chaque fois, le débouché était le même. Elle finissait par plonger. Et aujourd'hui encore, le rêve était le même...

Lune observait les flots, nue sur un rocher. Sans doute parce que c'était un rêve, elle était capable de voir. Et elle restait là, fixant les lueurs luisantes au fond de l'eau. Eau si sombres qu'elle en était presque noires. Sans main se glisse dans l'écumes, les vagues se fracassant sur son bras blanc alors que ses longs cheveux tombent dans les eaux troubles et que l'iode lui pique le nez. Sa voix, supplique évidente, résonne à travers le bruit des vagues.

« Attends moi Miðgarðsormr , je viens avec toi... »

Elle se penche, se laisse tomber, emporté par le poids de son propre corps. Fracas de l'eau contre son derme, sensation glacée qui lui traverse le corps. Elle sombre, elle qui ne sait pas nager, engloutit par la mer puissante d'un océan inconnu. Jusqu'à ce que la pression ne lui vole son souffle, que l'eau de mer s'engouffre dans ses poumons et que sa dernière vision, trouble, ne soit celle d'un œil géant, serpentin, braqué sur elle.


L'astre aveugle se redresse brutalement dans son lit, le souffle court, difficile, la chevelure en bataille et la peau luisant de sueur. Ce ne fut qu'un rêve, le même que chaque jour qui s'écoulait depuis cette soirée au red lantern. Archibald était un poisson plus tenace encore que du goudron. Sueur froide le long de la nuque, l'ancienne prophète, tâte de ses doigts. Elle avait la désagréable sensation d'avoir réellement était prise dans un étaux. Seulement à ce moment, elle réalise que ce qui l'a sortie de son sommeil, fut le bruit de la sonnette. Fatiguée, Lune se lève de son lit, saisissant la robe de chambre en satin sur la chaise juste à côté et l'enfile, cachant sa nudité partielle tout juste camouflée par une chemise de nuit du même acabit. Qui pouvait bien sonné à cette heure-ci ? Alors qu'elle tâtonne sur la table de nuit pour trouver son téléphone, une voix robotique s'élève, lui indiquant une heure tardive de la matinée. Cela faisait tout juste quatre heure qu'elle était couché. Torture du service de nuit... Dans un soupir, elle sort de la chambre, ses pieds nus filant à vive allure sur le sol froid de l’appartement jusqu'à atteindre la porte d'entrée qu'elle entrouvre, visage à demi caché derrière la porte.

« Miðgarðsormr … ? »

Les sourcils blancs se froncent dans une expression d'incompréhension. Qu'est-ce qu'il faisait là, caché derrière une politesse qui sonnait faux ? Elle pouvait sentir sa langue bifide et invisible lui caresser la nuque... Et pas que. La femme déglutit, ses yeux morts dardés sur son fantasme inavoué. Rien que pour cela, elle avait envie de lui griffer le visage, lui arracher la langue, les yeux, le dents... Elle avait autant besoin de le détruire que de le posséder.

« Entrez. »

Souffle t-elle froidement, sans laisser entendre la moindre forme d'affection. Elle détache la petite chaîne de sécurité qui maintient la porte entrouverte puis recule d'un pas, lui laissant libre de passage. C'était inviter le mal directement chez elle. Si Lune était vu comme un Diable en talons aiguilles, lui était bien pire que cela.  Avant même de lancer une tentative de conversation, le serpent porte son attention sur la petite sphinx au mauvais caractère qui passe dans la pièce. La bête, sensible à la présence effroyable du prédateur, courbe l'échine et feule violemment avant de s'enfuir pour se cacher dans la chambre ouverte de sa maitresse. Lune le toise durement avant de siffler.

« N'y pensez même pas. »

Personne ne mangeait son chat. Pas même lui à qui elle pourrait sacrifier bien des choses. Lune soupir, refermant doucement sa robe de chambre pour se couvrir, plus par pudeur que par frilosité. Être avec Miðgarðsormr , c'était se remémorer ses caresses, son souffle, sa chaleur. Être avec Miðgarðsormr , c'était lutter contre la tentation à chaque instant. Ne pas penser à sa proposition indécente. Oublier l'idée des draps froissés sous deux corps passionnés.

« Comment avez-vous eu mon adresse ? » questionne t-elle d'un ton froid. « Vous prenez un peu trop vos aises, Miðgarðsormr. D'abord le Red Lantern et maintenant ici, dans mon antre... ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
glutonnery sinners ((LUNE)) Empty
glutonnery sinners ((LUNE)) - Mer 13 Nov - 12:42

LUNE
&
ARCHIE
glutonnery sinners

Lune semble très peu vêtue, mais cela n'a pas le temps d'attirer le serpent ancestral. La faim innonde son être comme des larmes, du feu liquide, un venin puissant. Il titube presque, hésitant, ayant perdu de sa superbe - la faim et le froid lui font perdre ses moyens, réduisant à peau de chagrin la puissance de l'ophidien nordique. Il entre suite à l'invitation, presque heureux à l'idée de retrouver le confort d'un appartement chauffé. Grave erreur - c'est même presque pire. Une grimace de douleur assaille ses traits princiers, alors que la froideur ambiante le pique comme des bradons glacés. Il claque presque des dents. Sont-ils dans un appartement, ou un congélateur ? Le serpent se demande presque s'il ne va pas geler sur place. L'idée est tentante que celle d'avaler le chat - un peu de chair chaude, de sang tiède le réchaufferait, mais Lune le lui interdit. Il grommelle un peu, et se contente d'attraper un plaid et de s'y enrouler, guerrier en terrain conquis, comme chez lui. Il n'aime pas les chats, de toute façon. Ni les chiens. Ni rien, même, Jörmungandr. Hormis en repas. Et la faim le tenaille toujours, au point qu'il se lève, fait les cent pas, s'approchant du frigo, de la cuisine, à petits pas hésitants, à moins que son système ne commence déjà à marcher au ralenti. « Je meurs de faim. » Il répète, comme un mantra, presque hypnotisé par sa langue lourde, ses crocs qui mâchent le vide.

Le serpent toise la jeune femme, se demandant soudain quel goût elle pourrait avoir. A t-elle besoin de toute cette chair, sur elle ? Il secoue la tête, pensées sauvages qui remuent en un bouillon cruel et primitif. « Comment faites-vous pour ne pas geler sur place ? » grogne t-il pour toute réponse à sa question, non sans lui frôler la main - sa température est tiède, et il s'approche, attiré par cette tiédeur féminine et humaine, son propre corps n'exhudant que le froid qui le ronge. « Vous êtes si chaude » remarque t-il, langoureux ; il ne la touche pas vraiment, la frôle, profite de la chaleur qu'elle diffuse. L'instant d'un contact pourrait être agréable, le réchauffer, mais c'est cette faim intenable qui l'assaille encore, et il gronde tout bas, se recule - pour ne pas la mordre dans ce réflexe primaire de dévorer tout. « Je répondrai à vos questions, mais je vous en supplie, auriez-vous à manger ? Je me sens terriblement mal, mon estomac crie famine. Je ne répond plus de moi, dans cette froideur, alors que je suis affamé ... » L'impolitesse est rude, mais c'est surtout la détresse de sa voix qui fend l'air. Il abandonne toute dignité, toute royauté serpentine, pour pouvoir manger, se réchauffer. Le plaid emprisonne un peu de chaleur, mais pas assez. Il frissonne, claque des crocs. « J'étais venu voir si vous aviez eu le temps de réfléchir. Vous n'espériez tout de même pas être débarassée de moi, mademoiselle Lune ? » qu'il dit, un brin malicieux, mais même sa voix est gelée, affamée. Le serpent s'asseoit, la carne frigorifiée, frottant ses bras en songeant à tout les endroits de la Terre où il pourrait être, et où il faisait plus de vingt cinq degrés. Il rêvasse, rendu molasson et alangui par le froid et la faim, la bouche pleine d'une salive âcre. Il a presque oublié où il est, trop engourdi par le froid.

CODAGE PAR AMIANTE
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
glutonnery sinners ((LUNE)) Empty
glutonnery sinners ((LUNE)) - Mer 13 Nov - 20:28

Il meurt de faim.

La plainte lui arrache une moue  suspicieuse. Le serpent n'était pas dans son état normale, quelque chose n'allait pas. Dans sa façon de bouger, de parler et même de respirer. IL n'avait plus rien de ce charisme enivrant qu'il avait déployé au Red Lantern. Il ressemblait à un animal souffrant, cherchant refuge dans le premiers lieu qu'il aurait trouver pour attendre le moment fatidique de sa misérable vie. Pendant un instant, Lune prend peur. Non pas pour elle, mais bien pour lui. Lentement, elle s'avance dans le salon, entend le canapé crisser sous le poids du colosse. Et elle, reine des glaces dans son antre sombre et froide, reste là, si peu vêtu à lui faire face.

« Mon albinisme ne me permet pas d'affronter le soleil comme les autres... J'ai appris à vivre de nuit, je travaille dans une morgue... » Murmure t-elle quand il la questionne sur sa capacité à survivre dans ce froid qui en rendrait malade plus d'un. « Je vous pensais mieux informé que cela sur moi, Miðgarðsormr. »

Un simple murmure, ses paupières se ferment à demi. Son esprit est encore embrouillé par le sommeil trop tôt interrompu. Elle voudrait dormir, avoir la paix. Mais alors même qu'elle sort de ce rêve irréaliste, celui où elle plonge dans les flots pour rejoindre son serpent sournois, voilà que c'est lui qui vient à elle. Pas totalement. Il proche, veut la toucher mais ne le permet pas. Pourquoi ? Il l'avait soulever, toucher, attraper avec plus de fougue que cela et bien moins de remords, le soir de leur rencontre. Alors qu'est-ce qui le retenait à présent ? Sans surprise, Lune sent le désir grimper, serpenter au creux de ses reins, entre ses cuisses. Ce foutu serpent, même au plus bas de sa forme, avait ce pouvoir insupportable. Pour autant, elle reste de marbre, n'exprimant rien du désir qui l'étreint et pour lequel elle éprouve plus de colère encore. Il se laisse choir, suppliant  son hôte de lui remplir la panse. Sans un mots, Lune piote sur elle même, ses pieds nus glissant sur le vieux parquet abîmé. La cuisine n'est pas très grande, elle est à l'américaine, ouverte sur le salon. De là, Archibald à tout le loisir d'observer sa proie qui s'affaire à lui préparer ce qu'elle a de mieux.

Les pancakes.

C'est tout ce qu'elle avait à lui donner, pour le moment. Ceux qu'elle avait fait plus tôt dans la nuit en rentrant du travail, avant que les premiers rayons du soleil n'apparaissaient. Un rapide passage au micro-onde pour les tiédir puis elle s'empare du sirop d'érable qu'elle verse généreusement dessus, ouvre le frigo, agite une bombe de chantilly dont l'épais nuage vient se déverser sur la pile de pancakes. C'est dose gargantuesque haut de plusieurs étages. De quoi nourrir deux voir trois personnes. Assiette en main, l'astre sinistre revient au salon, s'approchant du monstre. Où se croyait-il, au juste ? Un rictus mauvais étire les lèvres de la femme qui au lieu de lui donner l'assiette, s’assoit sur le fauteuil face au canapé, séparé par une table basse.

« Vous allez comprendre très vite, Miðgarðsormr, qu'ici on obéit à mes règles. Vous êtes peut-être doué pour traquer vos proie mais dans MA maison, j'aime à penser que je traite mes invités, surtout les indésirables, comme ils le méritent. »


Elle s'empare de la fourchette, déposant l'assiette sur ses genoux et vient couper un des tendre pancakes qui se déchire sous seul sous le métal du couvert et dans un geste lent, vient glisser le morceau dans sa bouche. Elle mâche, soupir et agite la fourchette, se délectant du repas qu'elle aurait dû lui servir. La peste le nargue, se venge pour tout les fantasmes qu'il lui a infligeant pendant ces longues semaines sans même le savoir.

« Ces pancakes sont délicieux. »


Assène t-elle sur un ton faussement théâtrale. Elle vient lécher la fourchette pleine de sirop et de chantilly avec gourmandise. Nouveau sourire qui ne vaut pas mieux que celui d'Archibald durant leur joute verbale, elle murmure, piquante.

« Je suis peut-être aveugle Miðgarðsormr mais pas idiote. Vous l'avez dit vous même, le savoir c'est le pouvoir... Alors dites-moi, avec la faim et le froid que vous éprouvez, combien de temps avant que vous ne tombiez en léthargie ? » haussement de sourcil mutin, sourire mesquin. « Un petit mot gentil à me dire, avant de vous mettre à hiberner... ? Dans quel cas, je serais susceptible de faire preuve de clémence et de vous offrir cette assiette de pancakes pour vous remplir l'estomac et peut-être même, de vous offrir une couverture supplémentaire. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
glutonnery sinners ((LUNE)) Empty
glutonnery sinners ((LUNE)) - Jeu 28 Nov - 16:42

LUNE
&
ARCHIE
WICKED GAME

Le joli visage de porcelaine voit sa pureté brisée par un pli soucieux tandis qu'elle montre se rebelle encore. Il retient, pour une fois, une réplique cinglante sur une place qu'il pourrait réserver à cette langue fielleuse. Il ne fait qu'un sourire, rictus serpentin qu'elle ne peut, de toute façon, pas distinguer. Le serpent est toujours perplexe de ne pouvoir user de ses mimiques physiques face à une femme dont les yeux sont aussi morts que son supposé coeur. Il pénètre l'endroit en conquérant, Archibald, voudrait dévorer tout ce qui s'y trouve ; légumes, fruits, viande, chat. Il se montre agité et désemparé devant les faiblesses soudainement dévoilées, froid et faim qui l'empêchent de maintenir le fil de ses pensées qui s'éparpillent comme un troupeau de proies face au gigantesque carnassier. Il ne réalise pas combien sa présence fait naître des émotions mitigées chez l'ancienne prophète, tout à ses propres dilemnes intérieurs. Sa bouche salive abondamment, dotant d'un goût âcre et presque désagréable sa langue. Ses yeux verts, d'un vert d'eau hypnotique, suivent avec impatience les mouvements de la jeune femme. L'humain renifle par les narines partagées, l'odeur familière, presque maternelle. Pancakes, qu'il murmure, en partageant au serpent ses souvenirs. L'ophidien aurait aimé quelque chose de plus saignant - et son oeillade coule vers l'endroit où l'animal nu, supposément félin, a disparu - mais peu importe, tant que cela fait disparaître la douleur inhérente à cette faim de tous les diables.

Les effluves, un rien sucrés, affolent les papilles et les autres sens du gigantesque serpent sous carnation humaine. Lune ne peut le voir, mais des spasmes incontrôlés agitent ses mains, tendues vers le plat comme un malheureux. Il a ouvert la bouche sur une supplique muette, dégustant déjà d'avance le met sucré. Il se repaîtra de bien d'autres choses, mais le premier repas aura sûrement une saveur infinie. L'estomac se tord, convulse presque, figeant les traits en un masque de douleur. Le froid le rend apathique, le cerveau embrouillé, ce qui lui fait comprendre bien tard que le plat ne lui a pas été donné. Non. Il recule les mains comme s'il s'était brûlé, Archibald, le regard soudain assassin. Ses besoins primaires, guère satisfaits, se voient avilis devant Lune ; elle se moque de lui, fière et pathétiquement humaine. Elle a ce rictus fier, diabolique, étrange qu'il reconnait comme ceux qui s'amusent du malheur des autres. Bizarre émotion qu'il n'aurait jamais parié voir sur ces traits féminins et délicats. Les mots qu'elle lance sont sûrement destinés à un avertissement, une menace. Il note, cependant, le terme dont il est étiqueté : indésirable. Vraiment ? gronde une voix, plus menaçante que ciel d'orage, que tremblement de terre, que tout humain pourrait être. La gorge répend le même bruit, fauve et brutal, celui d'un animal prêt à mordre. Pour de vrai. Lune s'en délecte et savoure une bouchée, devant lui, en sachant chaque atome de son être à l'agonie d'une faim dévorante. Il ne fait que sentir l'arôme puissant de la nourriture sur sa bouche. Il se redresse alors qu'elle assène une nouvelle moquerie. Il va la tuer. On ne se moque pas impunément d'un monstre tel que lui. Il a vécu dans les mers nordiques, accroché à sa propre queue, protégé par la bienveillance surprenante d'Ægir. Il est le frère de Fenrir le loup qui dévorera Odin, et d'Hel, déesse des enfers glaciaux. Qui est cette pathétique humaine pour mériter de vivre, alors qu'elle assiste à sa déchéance temporaire, fourchette à la bouche quand il meurt de faim ? Il halète, le serpent, prêt à dévorer sa langue, le chat, Lune toute entière.

Il fronce les sourcils, les prunelles dures, et d'un pas, certes plus lent qu'il ne l'aurait voulu, se tient devant elle, exsudant ses dernières traces de chaleur. Comme il doit être ridicule, sous le plaid, voûté comme un vieillard, la tuerie dans le regard, l'haleine empestant le venin qu'il voudrait lui cracher au visage. Il ne s'abaissera pas à la supplier, non. Il garde sa force, sa puissance, malgré une certaine lenteur qui l'entrave vaguement. Il peut encore la blesser. Preuve de son apathie inhabituelle, il n'a presque pas parlé jusqu'ici, et ouvrir les lèvres lui demande un effort presque surhumain. « Vous n'êtes qu'une sublime kärringjävel . » L'insulte en norrois, ancienne langue antique, roule sur sa langue, avec la consonnance de ce qu'il y met, haine et hargne. Vieille harpie, diablesse, sont autant de significations, qu'on pourrait rapprocher du salope moderne. Il repousse la main de Lune, celle qui tient les pancakes ; l'assiette tombe, sans se fêler, répandant la nourriture. La faim est plus avide que la colère, mais alors qu'il ramasse la nourriture et avale gloutonnement l'un des précieux mets sucrés, il attrape le poignet de Lune et se penche vers elle. « Le froid me rend peut-être lent, mais je suis toujours Jörmungandr. Je suis toujours affamé, hargneux et très en colère qu'on se moque de moi. Vous n'êtes qu'une humaine, et vous espérez avoir l'aval, la dominance sur moi ? Vous êtes née des milliards d'années trop tard, Lune. Et pas avec le bon sexe » qu'il souffle, se rappelant le dieu de la mer qui avait tout pouvoir sur lui, père de substitution, figure paternelle adorée, admirée, vénérée. « Quel est le sens de vos interrogations, exactement ? Pourquoi chercher à vous placer dans mes petits papiers, ou plutôt à ce que je sois gentil avec vous ? » Incompréhension, alors qu'il tient plus fermement encore le poignet. « Est-ce que vous cherchez à m'énerver, comme cette fois au Red Lantern, pour provoquer chez moi des élans furieux ? Cherchez vous ma colère pour un contact physique ? » Il la colle contre lui, et sans prévenir, vient coller ses lèvres aux siennes - rien de romantique, juste la faim qui le pousse à chercher les reliefs sucrés. Sa langue est inquisitrice, le baiser aussi brutal qu'éphèmère. « Je n'ai jamais été des plus patients, et vous savez étonnament faire naître en moi la hargne que j'y cache, certes, très mal. J'ai faim, comprenez-moi, Lune, et je suis prêt à dévorer quiconque se mettrait en travers de moi et d'un plat de nourriture. Je dévorerai votre chat, et vous par la même occasion, si vous ne cessez votre petit jeu. Et puis, votre contact comme ce ... pancake » le mot est hésitant, ton enfantin de celui qui essaye quelque chose de nouveau, « me réchauffent. Je ne tomberai pas en léthargie, même si vous aimeriez me voir totalement sous votre joug, antique prophétesse. Vous me surprenez étrangement. » Il vient nicher son visage dans le cou, y mord doucement, la menace sous-jacente - il pourrait volontiers y planter des crocs plus durs et plus douloureux. Il se recule enfin, la relâche, presque à regret pour sa chaleur bienvenue. « Vous êtes chez vous, mais vous laissez entrer le premier monstre venu, grave erreur. Jouons ainsi : nourrissez-moi. Et je serai votre obligé. » Proposition correcte, voire exhubérante, aux yeux du serpent, qui pourrait prendre ce qu'il veut, avec toute la violence disponible. Il laisse le choix à Lune, et il espère qu'elle va accepter. La faim le tenaille, absolue, infinie, comme un trou noir sous sa carnation.

CODAGE PAR AMIANTE
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
glutonnery sinners ((LUNE)) Empty
glutonnery sinners ((LUNE)) - Sam 14 Déc - 18:37

Une bâtarde.
Une salope.


Lune esquisse un nouveau sourire. S'il croyait l'avoir d'un revers avec si peu, c'était mal la connaître. Elle avait lu assez et écouter bien assez Hadrien pour avoir le minimum syndicale en norrois.

« Oh, mais je ne m'en cache pas ! » assume t-elle le sourire aux lèvres. « Et pour être honnête, je dirais même que je savoure de l'être. »

Elle pioche une nouvelle bouchée dans les pancakes, leur texture moelleuse, le sucré du sirop, la douceur laiteuse de la crème chantilly. Une merveille, pure et simple. Pas le temps pourtant de savourer une troisième bouchée que le serpent s'est déjà jeté sur elle – sans surprise en réalité – pour saisir son bras. Elle relâche l'assiette qui tombe au sol alors que le petit astre est prit d'un sursaut de surprise. C'est qu'il boufferait presque la moquette avec... Le serpent, furieux, affamé, devient menaçant et pourtant Lune ne se laisse pas avoir. Pire encore, elle se penche vers lui, son nez effleurant le sien alors qu'elle siffle en guise de réponse.

« Inutile de jouer la carte de la misogynie avec moi, Miðgarðsormr. » Son souffle chaud lui caresse le visage. « Je ne suis qu'une pucelle sans fierté, une garce assumée. Vos menaces ne sont rien de plus que du vent, vos sifflements perfides je les connaît déjà. Vous radotez, vieillard plurimillénaire. »

Alors qu'il cherche un sens aux paroles de sa comparse, Lune esquisse un rictus. En réalité, ce n'est là qu'une expression d'amertume, de rancoeur. Parce qu'elle n'accepte pas la place qu'il a prit dans son cœur, qu'il se soit approprié ses rêves, qu'il soit au cœur de ses désirs. Elle voulait juste l'énervé oui, lui faire payer surtout. Il méritait qu'on s'acharne sur lui, vile serpent qu'il était, pour tout cet attention qu'il s'accaparait. Lui, plus que les autres, quand elle s'était fait la promesse de ne jamais choir aux pieds de qui que ce soit.

« Je ne cherche pas à attiser votre colère pour un contact physique mais si c'est cela que vous désirez Miðgarðsormr, je peux aisément vous coller ma main en travers de la gueule. Peut-être serez-vous plus satisfait avec ce genre de contact... ? »

Dans son malheur, Lune ne voit pas le geste venir. Ce n'est pas un coup, il n'y a pas de douleur, juste la chaleur d'une bouche qui heurte la sienne un bref instant. Sans forme de douceur, juste une langue  brûlante, humide, qui se glisse contre la sienne, contre ses lèvres avant de rebrousser chemin. Alors qu'elle réalise ce qu'il vient de se passer, la femme est plus tendu que jamais, le cœur battant la chamade. Elle aurait préféré qu'il la roue de coup, qu'il la dévore vivante, qu'il donne vie à ses menaces, mais ça... ça, c'était absolument inattendu.

« Qu'avez-vous fait... ? »

Murmure la femme qui a perdu toute contenance. Personne ne l'avait jamais embrassé, la pureté de ses lèvres venaient d'être souillé par la salive du serpent-monde et même si elle avait ardemment désiré ce baiser, ce n'était pas de cette manière qu'elle n'avait imaginé et encore moins espéré de le recevoir.

Le venin.


Pas le temps de laisser place au fantasme, pas le temps d'écouteur les menaces mièvres de la bête. Alors qu'il mordille sa gorge et lui arrache un frisson en lui promettant une fois encore ses bras comme un esclave, Lune le repousse d'un geste et se lève du fauteuil, ajustant sa robe de chambre. Maudit soit-il ! Elle titube, longue le mur jusqu'à la porte la plus proche de la cuisine et l'ouvre brutalement. Dans le noir de la petite pièce, elle se précipite jusqu'au lavabo et allume l'eau qui se déverse avec force, éclaboussant l'ex-juge qui vient joindre les mains en coupe avant de venir y fouir sa bouche. Elle frotte, penche la tête, mouillant ses lèvres, ses cheveux tombant dans le lavabo alors qu'elle se gargarise et recrache l'eau aspiré. Rejeté le poison, avant même qu'il ne fasse effet. Il faut un instant à la jeune femme pour retrouver ses esprit, prendre conscience que le venin n'a pas eu le temps d'entrer dans son organisme, qu'elle n'en subira pas les affres. Mais quelle frayeur... Sa main agrippe la serviette de toilette qu'elle presse doucement contre son visage, chassant l'humidité qui perle sur sa peau, de ses cheveux jusqu'à avoir trempé la bordure de sa chemise de nuit. Une rigole d'eau entre les seins lui a malgré tout échappé et sa fraîcheur ne dure pas. Lune à le corps en feu. Ce n'est pas là l'effet de la puissante salive du serpent, de ses gestes, son contact, ses mots. S'il savait la façon dont elle rêvait de lui depuis leur rencontre, s'il savait... Lentement, elle ressort de la petite salle de bain, ignorant Archibald qui avait sans doute dévoré les pancakes entre temps.

« Je vous ai dit de cesser de me faire des promesses que vous ne pouviez pas tenir Miðgarðsormr. »


Ses pieds nus glissent sur le vieux parquet, l'astre moribond semble porté le poids du monde sur ses épaules. Accablée, désabusée plus que jamais, elle se contente d'entrée dans la cuisine, ouvrant le frigo. Perdu dans ses pensées, elle reste là un instant.

Et si... ?

Et si, quoi ? Si Archibald avait des sentiments pour elle ? C'était stupide et Lune se savait assez intelligente pour ne pas croire cela ! Ce n'était là qu'un jeu malhabile pour des informations, rien de plus. Le monstre n'allait certainement pas lui donner l'affection qu'elle recherchait, pas sincèrement tout du moins. Cette pensée lui arrache une moue alors qu'elle retire de la viande hachée du frigo encore emballé, des légumes, des fruits, du fromage, tout ce qu'elle avait, au finale. Elle ne tarde pas à faire demi-tour, toujours avec cette vide et inexpressif sur le visage et dépose les aliments sur la table basse avant de souffler.

« Mangez, et partez. »
Elle se redresse lentement. « Et ne revenez plus jamais ici. »

Elle voulait hurler, pleurer, frapper. La seule chose auquel elle pensait à présent, s'était appelé sen et lui faire avaler tout ses rêves, que le baku dévore ses songes érotiques, sinistres. Elle voulait oublier  Miðgarðsormr et le feu qu'il avait fait naître en elle, le désir qui la rendait folle depuis de jours, des semaines.
Revenir en haut Aller en bas
glutonnery sinners ((LUNE)) -

Revenir en haut Aller en bas

glutonnery sinners ((LUNE))

 :: abandonnés
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» quartier des lunes (Lune)
» Aperto libro (Lune & Carter)
» morbid snacks. (lune)
» I'm a fucking work of art (Lune)
» Delirium - Lune [situation Rp]

Sauter vers: