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Bad, bad news ▬ Ariel

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Bad, bad news ▬ Ariel - Mar 17 Déc - 11:05

Bad, bad news


Mi-Novembre - fin de soirée

Son impatience aurait pu lui coûter bien plus qu’un échec si Swann ne s’était pas freiné aux derniers moments. Zmeï n’a cessé de rugir dans son crâne, de lui envoyer des flashs immondes à répétitions pour éveiller au fond de ses tripes le besoin urgent d’exécuter au pus vite son plan. La vengeance est autant un poison qu’une satisfaction glissant dans les méandres de son propre chaos mental où règne en maitre ce monstre bafoué, humilié.
Comme lui.
C’est étrange de se dire qu’ils se sont aussi bien trouvés, à se demander si Swann n’est pas la réincarnation simple du dragon aux multiples têtes. Pas étonnant qu’il ait trouvé en lui un foyer idéal et chaleureux pour pouvoir laisser rugir sa revanche à pleine gorge. Si l’orphelin s’écoutait, il ferait flamber cette maison close, cette machine à baise, sans se soucier des habitants, sans aucune pitié pour personnes. A quoi bon vouloir leur accorder quelque chose qu’ils ne méritent pas, tous autant qu’ils sont. Surtout lui, ce père qu’il a rendu veuf. Swann peut au moins avoir la satisfaction d’avoir fait flamber sa gamine et sa femme, d’avoir réduit leurs chairs en un amas incandescent, puant le porc et le feu de bois. Une odeur qu’il aurait aimé respirer s’il ne risquait pas de se faire prendre, à l’époque.
A présent qu’il a réduit sa vie en chaos, il ne reste plus qu’à le voir dépérir lentement, l’observer tousser un peu plus chaque jour. Transpirer. Trembler. De loin, Swann observe la carcasse imposante d’Asbjörn qui ne fait pourtant que tousser dans le creux de son poing, presque sujet à une petite crève. Lui, le dieu immortel et inatteignable, résistant à toutes les saloperies de microbes qui pourraient terrasser Swann en un clin d’œil, se voit parfois courber l’échine et cracher dans un mouchoir.
S’il ne peut le tuer, il le fera morfler comme jamais il n’a souffert. La mort de sa gamine et de sa catin ne sera rien comparé à ce que Mills va lui faire bouffer, jours après jours. Et le jeune homme commencera par Ariel.

Le couloir est presque étrangement calme et c’est avec assurance que Swann passe dans le couloir indécent aux soupirs et aux gémissements, aux parties génitales qui claquent contre le corps souvent non consentant. Un frisson de dégoût parcourt l’échine de cette grande carcasse qui, d’ordinaire, ne passerait pas inaperçue. Mais après avoir passer toute sa vie à se faire oublier, c’est presque un don que Swann possède à réussir à s’immiscer ici et là, sans un bruit.
Ironie du sort ou non, Ariel se trouve dans l’une des chambres que sa mère utilisait pour satisfaire les besoins des autres, jusqu’à ce qu’elle en crève. Il lutte contre le feu rugissant et brûlant que de pénétrer dans cette piaule pour crever cet oncle incestueux de venir salir cet endroit avec ce cul qu’il refuse de donner. Swann le sait, cette salope ne donne que ses lèvres et ses mains en offrande pour satisfaire l’appétit de l’autre. Il l’entend mais surtout le voit par l’argent qu’il dépose et gagne chaque jour. De maigre billet comparé à ce qu’il devrait amasser en vendant son cul blanc aux plus offrants.

Mills sait plus que personnes choisir ses moments, il a attendu que Freya soit occupé ailleurs, qu’Asbjörn soit reclus dans son bureau à se demander pourquoi il tousse, pourquoi il a parfois l’impression de légèrement trembler. Un peu éloigné, à l’abris des regards, il regarde le client sortir de la piaule et ramener ses cheveux en arrière. Ariel suit de près derrière, semble s’essuyer le coin de la bouche d’un geste discret et c’est la gerbe qui s’empare de l’estomac de Swann. Il ne peut s’empêcher de retranscrire ce genre d’image avec sa défunte mère qu’il chérissait plus que tout sur cette planète. Le client se tire, lui glisse le fric sale, puant avant de se tirer, laissant là le corps maigre et non malmené d’Ariel.
La relation entre lui et Asbjörn est encore plus abjecte que cette maison close elle-même et la rage de voir son oncle tenter de passer entre les mailles du filet malgré ses menaces, l’agace, le frustre profondément. Mais là encore, Swann sait choisir ses moments. L’envie de lui foutre les points sur les « i » - et sur la gueule – l’a démangé de longs jours durant, préférant attendre le moment opportun pour lui rappeler les conditions de leur « contrat » silencieux, non écrit. Il a attendu d’avoir ce qu’il faut en main pour lui rappeler qu’ici, Ariel n’est maitre de rien et encore moins de son corps.

« Dans mon bureau. Sa voix sort de l’ombre alors qu’il se dirige d’un pas tranquille vers Ariel. Il désigne les billets dans la main moite et sale du prostitué. On a besoin de faire les comptes de tes dernières passes. » Son timbre ne laisse place à aucun doute, ni aucune objection. Swann n’est pas stupide au point de lui jeter les menaces à la gueule en plein couloirs, alors il se comporte comme le comptable efficace et méticuleux qu’il est, trainant ce corps frêle jusqu’au petit bureau qui lui sert d’abris face à cette déchéance et décadence à vomir. Les deux hommes pénètrent dans l’antre du monstre qu’il est mais la pièce ne montre qu’une sobriété évidente, ainsi qu’une propreté tranchante avec le reste de la maison close. Swann s’adosse contre son bureau, dépassant de deux têtes cette petite merde.

« Combien depuis le début de la semaine ? » Il sait combien, mais il veut l’entendre dire. Il veut qu’il crache le peu de dollars amassés, il veut le voir gêné, se décomposer peut-être. Pourquoi pas. Il est le chat malmenant la souris affolée entre ses pattes pour mieux l’entendre gémir de douleur avant de pouvoir l’achever et la bouffer à pleine dent.
(c) AMIANTE





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Bad, bad news ▬ Ariel - Jeu 19 Déc - 20:03

@Swann Mills

Arrivée plus tôt qu’à l’accoutumée. Comme une envie d’expédier plus rapidement la corvée avec l’espoir de pouvoir rentrer à la maison à une heure suffisamment décente. Quelques passes pour se donner bonne conscience et retourner se blottir contre le géant délaissé pour une nuit certainement bien trop courte mais ça fait l’affaire. Ce rythme fou qu’il s’impose depuis des mois, jongle entre bordel, radio et hôpital. En courant d’air à la maison, en manque de son frère comme on manquerait d’oxygène. Panique muette en fond de poitrine à l’avoir vu tousser, plusieurs fois quand il attendait délicatement vautré sur sa banquette velours qu’un chaland branlant vienne le chercher pour monter. Malade Asbjörn ? Ca l’étonne tellement qu’il pense avoir rêvé. Cadet à idolâtrer son aîné, le voir de ces yeux qu’ont tous les petits frères qui s’imaginent alors le plus âgé en invincible que rien ne peut casser. C’est lui le fragile des deux, Ariel. Celui qui se casse constamment et se reconstruit. Bien souvent entre les mains trop grandes du scandinave.

Tellement loin de ces mains s’agrippant à ses cheveux, froissent et bousillent les boucles au carmin délavé. A genoux devant l’opprobre en une prière malsaine et malaise qu’il pratique et répète au gré de ces nuits passées ici. Ses doigts posés à même les cuisses velues et la bouche affairée aux contrés mâles qu’il se doit de dompter et satisfaire. Sans parvenir à y échapper, réduit à rien dans un exercice qui avec un autre prend tout son sens, et se fait plaisant. Corvée, il en a le cœur tout retourné, de la nausée dans le fond de sa gorge là où s’aventure un peu trop l’homme qui tarde à la délivrance. Mords-le, ça lui fera les pieds. L’idée le charme, le fait ricaner intérieurement mais il s’abstient. Presse de ses phalanges la peau nue, s’aventure dans les contrées de la chute des reins, pétrit ce qui s’offre à leurs pulpe. Et enfin l’instant se suspend. Brisé par l’ivresse d’une jouissance crasse, grogne et râle. Agrippe plus fort la tignasse à faire grimacer d’une gêne brutale l’occupé alors soumis à l’envie de son client. Accepte une offrande qui le dégoûte et qu’il s’empresse de recracher dans les fonds froissés d’un mouchoir prévu à cet effet.

En silence remonter les frusques et se relever. Par instinct passer la main dans ses cheveux, les remettre en ordre du mieux qu’il peut et suivre l’homme sur le pas de la porte. Essuie d’un index faussement enjôleur le coin de ses babines souillées, l’argent passant d’une main à l’autre. A le froisser dans le poing qu’il ferme tout en suivant son client du coin de la pupille. Prêt à retourner dans les sûretés âpres de sa chambre avant de sentir le frisson le long de son échine. Longue silhouette en approche. Danger que ça hurle dans le fond de son crâne. Ariel qui lève le nez pour croiser les yeux d’acier. Typiquement Stenberg. Ouvrir la bouche pour répliquer et ne pas en avoir le temps. Juste se contenter de suivre, en silence. A ruminer le trop plein de tout qui est en train de lui broyer le cœur. Envelopper sa poitrine dans les senteurs molles d’un venin qui le détruit de l’intérieur. Victime face à son bourreau, ce neveu qu’il déteste mais qu’il ne peut s’empêcher d’aimer. De toute la ferveur de son âme bousillée. Parce qu’il se reconnaît chez l’enfant perdu et délaissé. Entrevoit dans ses douleurs les mêmes que celles ayant fracassé son cœur. Si différents et pourtant si semblables, liés l’un à l’autre par bien plus qu’un simple sang aux notes similaires.

Petit au milieu du bureau austère, Ariel reste droit. Distance suffisante pour lui permettre de ne pas se déboiter la nuque afin de maintenir le contact. La question le dérange, froisse le visage poupin et les sourcils se froncent. « - Tu fais les comptes en milieu de semaine ? C’est pas contreproductif comme façon de faire ? » Petit aparté pour gagner un peu de temps et finalement hausser une épaule, comme s’il s’en moquait. « - Je sais pas. J’ai tout noté dans le registre... » Il désigne d’un mouvement du poignet, le pouce pointé vers la porte dans son dos, le salon et le cahier où s’apposent tous les noms de ceux quittant les chambres à l’étage, le devoir accompli. Crache un peu plus, il te lâchera pas avec juste ça. Vrai. Alors il fait mine de compter, joue des doigts comme d’une calculette fatiguée. Il sait pourtant Ariel, à combien il en est. Mécanique molle dans la tête, les tarifs sont les mêmes et rendent le compte plus facile à tenir.

« - Mille cinq cent je crois. Je suis resté moins longtemps hier. » Annonce-t-il finalement. Avoue au passage qu’il n’est qu’un courant d’air ici aussi. Quelques heures par nuit, il s’efforce de quitter l’endroit passé minuit pour s’offrir de courtes nuits de sommeil avant de repartir aux aurores pour la radio. « - Et cent cinquante en plus avec celui qui vient de partir. » Dernier compte sur ses doigts, les index qui se tordent un peu pour marquer le coup. Préliminaires à prix d’or que ses habitués délaissés s’arrachent. Petits nouveaux dans le lot parfois. Il a conscience que ce n’est pas ce que le comptable voulait entendre, déjà au courant de combien il a rapporté et de ce qu’il fait pour l’obtenir. Une moitié du contrat qu’il remplit, la seconde qu’il ignore. Sciemment. Pour sa survie. Pour celle de son couple, si tant est que l’on puisse appeler ça un couple. Petit nœud dans la gorge, les doigts du malaise s’y enroulent à présent, l’étouffent doucement.

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Bad, bad news ▬ Ariel - Dim 5 Jan - 18:12

Bad, bad news


Mi-Novembre – Tôt le matin

Le peuple est trop con de croire que le rouquin est mignon, tendre, gentil. Trop stupide de se laisser avoir par ce joli minois de sainte nitouche, d’enfant tombé du ciel pour répandre douceur et amour autour de lui. Ariel est tout ce que déteste Swann, tout ce qu’il exècre.
Tout ce qu’il n’est pas.
Tout ce qu’il envie, au fond de ses tripes. Emotions inavoués, ignorés, niés. Nier qu’il lui fait parfois penser à sa mère lorsqu’il le surprend à sourire malgré les passes qu’il enchaine, les clients dégueulasses qui se démènent sur lui. Vomir l’empathie qu’il ressent parfois, par bride. Il enterre tout ça sous sa haine et sa rage couplée, copulant pour faire naitre le pire des monstres que cette terre puisse porter. Il lui est bien plus facile et supportable de le haïr, de répondre à son besoin de destruction que l’inverse. Et malgré leur passif, malgré ce que sait Ariel, Swann n’envisage pas un seul instant de lâcher le morceau le concernant. Il est l’unique façon de pouvoir faire ployer Asbjörn et le réduire à l’état de cendre.

Sans un mot, Ariel le suit jusqu’au bureau, un silence que savoure Swann, exulte intérieurement de pouvoir assoir son pouvoir sur le corps frêle de son oncle.

« Tu fais les comptes en milieu de semaine ? C’est pas contreproductif comme façon de faire ? Swann est impassible, ne lâche pas une parole, pas même une expression du visage qui pourrait traduire ce qu’il ressent. Il prend ça comme une provocation, à vouloir jouer les plus malins. Pensait-il un seul instant qu’il réussirait à passer entre les mailles de son filet ? A moins qu’il ne sous-estime la détermination de Mills. Je sais pas. J’ai tout noté dans le registre.
- Certes, mais c’est à toi que je le demande, pas au registre. » La voix au timbre presque sévère, attendant une réponse satisfaisante. Crache-moi ce foutu montant, crache-moi ton mensonge sur la moquette dégueulasse de ce bureau. Qu’il lui avoue de quoi lui refoutre leur « pacte » sous la gueule. Et pendant qu’il calcule sur ses doigts las, qu’il réfléchit, Swann l’observe à la dérobé. Sa manière de se fringuer lui donne la gerbe. Une véritable putain des temps modernes avec son haut pailletés et son short de cuir.
Comme ta mère, à l’époque.
La nausée, le dégoût. Puis autre chose qui reste et se plante dans son esprit détraqué. Une vision d’un autre futur : Ne serait-il pas lui-même à la place d’Ariel si sa pauvre mère n’était pas morte ?

« Mille cinq cent je crois. Je suis resté moins longtemps hier. Et cent cinquante en plus avec celui qui vient de partir. Moitié moins de ce qu’il devrait rapporter. Et c’est surtout la preuve évidente qu’Ariel ne respecte en rien ce qu’ils s’étaient dit, quelques temps plus tôt. Qu’il se joue de lui, qu’il sous-estime ses menaces et dénigre l’être qu’il est. Et ça a toujours été comme ça. Tout le monde, tous ceux qu’il a rencontré au cours de sa vie à l’exception de quelques personnes, ont jugé bon de ne pas le prendre au sérieux. Qu’est-ce qu’un maigrichon comme lui pourrait faire pire que ce qui existe déjà sur cette planète ? Un tas de chose.
- Si tout le personnel travaillait au même rythme que toi, le Red Lantern aurait déjà fait faillite. C’est bien un sourire qu’il lui sert là, presque sorti de nulle part comme un miracle. Lui, Swann Mills, se permet une petite boutade avec son oncle. L’espace d’une seconde, peut-être deux, ils peuvent apercevoir ce que serait leur relation si elle n’était pas animée par la haine. Du coup, je me demandais si ça n’était pas « contreproductif » comme tu dis, de te foutre ouvertement de ma gueule ? » Et la température chute aussitôt, la pression se resserre autour de la gorge d’Ariel. Le regard de Swann s’assombrit aussi vite que son visage. Le masque tombe et montre l’ultime vérité de ce qu’il est. Cet aspect de lui, Soria le connait déjà. Il sait des choses, probablement beaucoup trop, tout comme il sait qu’il a tout intérêt à se taire. Mills ne bouge pas de sa place, stoïque. Statique. Une statue sombre, une gargouille flippante.

« Je pensais avoir été parfaitement clair à ce sujet la dernière fois, tu pensais pouvoir me la foutre à l’envers encore combien de temps comme ça ? Swann n’a nullement besoin d’élever la voix, au contraire. Le timbre froid et en apparence calme est bien plus effrayant que s’il ne s’était mit à vociférer dans le petit bureau. Il scrute les prunelles de l’angelot face à lui. C’est probablement injuste que de telles horreurs s’abattent sur ses frêles épaules à lui, lorsque nous connaissions un minimum la belle personne qu’il pouvait être, mais de ça, Mills s’en fout. Il veut voir le soleil qu’est Ariel s’éteindre entre ses doigts. Tu reprendras totalement du service dès aujourd’hui. Dans l’cas contraire, j’envisagerais d’autre façon de te le faire comprendre. » La menace tombe, lui ai balancé à la gueule.

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Bad, bad news ▬ Ariel - Mar 7 Jan - 19:45

@Swann Mills

Le compte déplait, il le savait. Ne se démonte pas, du moins pas en surface. Visage de poupon à la neutralité imposée et pourtant si facile à faire craquer. Le cœur bat presque trop fort contre ses côtes, fait frissonner les paillettes de son t-shirt. Lui donne l’impression que les yeux de glace qui le scrute et l’écrase, peuvent le sentir. L’entendre. Il inspire et se sent bête pourtant, touché en plein dans le petit palpitant fou par le sourire que lui offre le neveu mauvais. Eclat vivant sur ce visage de cire trop sérieux. Déroutant de rigidité, tellement Stenberg dans son éternel rictus insatisfait. Un peu d’humanité sous le masque, de cet être qu’il a envie de chérir et de protéger de toute son âme. Le sortir de son enfer pour l’aider quand personne ne s’est donné la peine de le faire pour lui quand il était en train de tomber en poussière, à l’agonie dans cette famille trop étouffante pour quelqu’un comme lui. Ce n’est pas vraiment d’un père dont Swann a besoin mais de quelqu’un qui le comprenne, pour ce qu’il est et non pas ce qu’il se devrait d’être. Il comprend Ariel, malgré tout l’inconfort et la haine que le môme fait naître dans sa carcasse. Il comprend et se sent mal pour lui.

« - Il faut de tout pour satisfaire les demandes, il arrive que certains clients préfèrent se contenter d’amuse-bouche plutôt que de la totale. »
Lâche-t-il, épaule qui se hausse et fausse légèreté collée aux lèvres. Soleil timide qui les courbe, s’appose sur le carmin de la peau fragile avant de disparaître. Figé par le retour du monstre. Trop rapide pour qu’il ne puisse l’éviter, en réchapper. Le nez se plisse et il souffle, lâche toute sa déconvenue, la tension et le malaise qui le reprend violemment aux tripes. Habitué à fréquenter les puissants, ceux qui dictent et écrasent, Ariel se tait. Laisse le flot acéré et glacial lui lacérer la peau et le cœur en silence. Cette façon de s’exprimer sans élever la voix, d’un timbre calme et froid, il la connait. Celle qui fait courir le long de son échine et de sa peau dénudée des délires de frissons fous. Et le couperet tombe, en sublime fin de tirade pour le voir s’échouer aux pieds du petit tyran. Se décomposer malgré ses efforts pour rester le plus impassible du monde, visage soudain trop pâle, la bouche s’affaisse et la détresse se catapulte dans le bleu trop brûlant de ses yeux.

« - Je ne peux pas Swann. » Souffle d’une voix qui s’étrangle, la tête se secoue pour appuyer les mots. « - C’est au-dessus de mes forces. Tu comprendrais si seulement tu savais ce que… Tu peux pas me demander ça. » Il comprend, il le sait. Tente de s’en persuader parce qu’ils sont pareils. Parce qu’il a grandi ici, le môme, que sa mère était comme lui, son oncle. Parce qu’il doit forcément savoir ce que ça fait, de tout perdre en acceptant de ne plus se posséder. Il a dû les voir chez sa mère, les ravages provoqués par ce métier dégueulasse qui prend tout mais ne donne jamais rien. Et il ne peut pas s’y résoudre Ariel, d’y retourner. Se dégoûte déjà suffisamment pour ne pas vouloir en rajouter une couche supplémentaire. A se leurrer en se disant que ça passera, que l’accord, malgré le fait qu’il ait changé, convient tel qu’il est. Tu te fourrais le doigt dans l’œil mon pauvre. A l’évidence. Le petit démon attendait juste son heure pour lui tomber dessus. Les quenottes s’entrechoquent et les mâchoires se crispent, méchamment.

« - Je suis revenu ici, j’ai repris mon job, en partie mais c’est déjà suffisamment dégueulasse et humiliant comme ça. C’est suffisant pour Lui faire mal. C’est pas le but de ta manœuvre ? Qu’il souffre ? » Il s’en veut l’argentin, d’être une faiblesse si outrageusement facile à utiliser pour atteindre son ainé. S’en veut à crever d’être un point de souffrance devenu difficile à enlever tellement il s’est imprimé dans le système, a fait son nid dans la carcasse, juste là, entre les poumons et les côtes. La logique voudrait qu’il le déteste, le sale gosse qui le surplombe et le fixe de ses yeux morts. C’est le cas, il le hait, de tout son être. Mais trop con qu’il est, ne parvient pas à s’arracher le petit morceau de tendresse qui lui gangrène le cœur.

« - Rester plus longtemps, en tripoter plus, je peux le faire. Mais pas ça. » Au-delà de l’ignoble trahison qu’il infligerait à son frère, c’est à lui en premier qu’il fera le plus de mal. A peine en train de se réapproprier son corps, de recommencer à l’aimer un peu, il n’a pas envie de se remettre à se détester comme il a pu le faire pratiquement toute sa misérable vie. Alors il implore, en silence, dans le fond de ses yeux accrochés à ceux du neveu. Ne parvient pas à le formuler comme il le devrait, une part de lui persuadée que ça ne servira à rien.
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Bad, bad news ▬ Ariel - Ven 17 Jan - 9:01

Bad, bad news


Si les traits du visage ne bougent pas, la couleur de sa peau déjà blafarde blêmi un peu plus sous les ordres que Swann lui jette d’un ton froid. Plus méprisant et plus dangereux que s’il ne les avait gueulés à gorge déployée. L’ambiance du bureau perd cinq degrés, se crispe et le malaise s’installe aussi sûrement que la peste. Le silence s’alourdit, s’étire et pas une seconde Mills déloge son regard de glace de celui de son oncle. Il tient particulièrement à le tenir en ligne de mire pour se délecter de tout le mal qu’il est entrain de lui causer uniquement par les mots.
Le souffle du rouquin s’articule enfin pour bien évidemment lui lâcher un refus. Suivit d’une abomination sortie de cette bouche salit par les pratiques obscènes.

« Si je savais quoi, Ariel ? » Les mots sifflent entre ses dents, appuie sur le terme, sur ce prénom qu’il déteste, dégueule autant qu’il chérit au fin fond de ses entrailles, ensevelit par la montagne de haine et de gravas. Et si le prostitué pense que Swann ne peut lui demander une chose pareille, il se trompe lourdement. Le comptable a tout prévu, tout manigancer de A à Z et s’il le convoque aujourd’hui, c’est bien parce qu’il a au moins deux coups d’avance sur le jeune homme mais jamais il n’irait se risquer à le confronter sans avoir ses propres armes. Alors Ariel a beau lui dire qu’il est revenu ici pour obéir à ses demandes en faisant le job même si ce n’est que la moitié de ce qui a été demandé, que c’est « dégueulasse » et « humiliant » et que c’est très certainement suffisant pour faire du mal à Asbjörn, Swann n’en a rien à foutre. Il ne veut ni entendre ses piètres excuses et encore moins ses jérémiades à la con car contrairement à ce qu’il pense, non, ça n’est pas suffisant pour lui faire du mal. Pas aux goûts de l’orphelin.
Bras croisés, appuyés sur son bureau, Swann le jauge toujours de ce regard de glace tandis qu’à l’intérieur bouillonne la fureur vengeresse. Zmeï gratte, grogne, rugit de ne pas avoir satisfaction et Mill a toutes les peines du monde pour ne pas laisser filer cette tendance chaotique qu’il possède à semer le trouble derrière lui. Il donnerait n’importe quoi pour voir Ariel souffrir à sang mais ça serait beaucoup trop simple et rapide comparé à ce qu’il ressent lui.

Avec du recul, il se rendrait compte à quel point ils peuvent être semblable, plus qu’il ne l’imaginerait mais aveuglé par la haine qu’il voue à Asbjörn, il se refuse toute comparaison, tout transfert. Et pourtant, il trouverait un soutien précieux en Ariel s’il n’avait pas été trainé comme une petite merde toute son enfance.

« Rester plus longtemps, en tripoter plus, je peux le faire. Mais pas ça. Le silence s’installe de nouveau, froid. Presque inquiétant. Swann continue son observation sans bouger, si Ariel refuse de se plier à cette exigence alors il allait devoir lui foutre le nécessaire sous le nez.
- Ok. Finit-il par lâcher, haussant les épaules, comme si tout cela n’avait finalement pas d’importance. Il ne doute pas un seul instant que le rouquin va certainement s’en trouver déstabiliser, voir soulager. Mais avant qu’il n’ait le temps de s’imaginer quoi que ce soit, Swann plante de nouveau ses deux billes claires dans les siennes. Ne t’étonnes pas si Asbjörn se montre faible prochainement, je pense qu’il est un peu souffrant. Swann laisse planer le doute mais surtout, il laisse ses mots s’infiltrer dans l’esprit déjà souffrant d’Ariel. Il déplie son corps immense, se redresse et s’approche de son oncle de quelques pas. Mais je suis certain qu’il se portera bien mieux si tu es un peu plus conciliant. » Mills lui laisse le choix, grand homme qu’il est, de ne pas laisser son amour qu’il pensait immortel crever entre ses bras.


 
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Bad, bad news ▬ Ariel - Dim 19 Jan - 19:53

@Swann Mills

Appuie et siffle, le serpent mauvais qui crève de le mordre pour le contaminer de son venin. Le voir tomber à ses pieds et supplier pour se faire achever. Il ne veut pas savoir, le terrible neveu. Préfère se borner dans les remous de sa haine plutôt que de chercher à comprendre. Peine dans le fond du cœur Ariel, pour lui, pauvre petit pion que l’on pousse inexorablement vers sa fin, la souillure horrible qui le rendra immonde pour de bon. Peine pour le fils déchu et perdu qui en est devenu vil et ignoble.
Un frisson lui laboure l’échine lorsque claque enfin la langue mauvaise. Deux pauvres lettres pour signer la fin d’une entrevue qui semble pourtant vouée à perdurer. Il n’aime pas le silence Ariel, surtout lorsqu’il est ponctué de notes lugubres, des doigts de glace qui lui caressent la nuque sans s’arrêter. Et enfin il se lève, l’imposante silhouette qui s’approche tout en proférant ses menaces. Blêmit un peu plus le temps d’un souffle qui se coupe. Et il sent la rage qui lui remonte dans la trachée. S’envole du ventre pour faire s’enflammer sa peau, l’obliger à rester immobile et lever le nez pour ne pas lâcher le regard glacial qui veut l’écraser.

« - C’est à cause de toi ? »
Evidemment, il vient de te le dire. A cause de lui, cette toux crasse qu’il a perçu. Ces faiblesses encore invisibles que son esprit fatigué et ravagé imagine sans peine. Les fissures dans l’édifice sans failles que peut-être son frère. Le perdre, c’est au-dessus de ses forces. Encore moins par sa faute, par son refus obstiné de reprendre son rôle de pute et arrêter de jouer les divas. Il renifle, fronce les sourcils et les quenottes s’entrechoquent. Se serrent. « - Tu espères quoi, avec tes menaces et ton chantage ? Tu te trompes sur la marche à suivre Swann, vraiment. » Petite voix tendue qui vibre de toute sa haine sans pour autant de départir de sa douceur. Il se contient, s’efforce de rester le plus calme possible quand pourtant il se verrait bien lui arracher la trachée de ses crocs.

« - Tu as souffert, je le comprends, crois-moi, je sais ce que c’est d’être seul, de tout perdre et de vouloir se venger de ceux qui ont tout détruit. J’ai été comme toi, au début, je le suis toujours mais agir comme tu le fais ne t’apportera rien. Juste une infime satisfaction le jour où tu auras son cadavre à tes pieds. Et ensuite rien. Le vide de nouveau. » Et il sait de quoi il parle. Lars mort, le poids sur ses épaules s’est envolé, pour ne laisser que du néant une fois l’allégresse envolée. Un monstre de moins sous son lit qui reste pourtant celui qui lui a tout pris. « - Si tu dois blâmer quelqu’un, blâme ton grand-père, mais certainement pas Asbjörn. Il n’a jamais su qu’il avait un fils, il ne t’aurait pas laissé seul sinon. C’est pas possible. Si tu lui disais seulement ce que tu es pour lui, tout changerait. » Il en est persuadé, pour l’avoir vu avec sa fille. Pour avoir souffert avec lui de sa perte. Il était là Ariel le soir du drame, venait juste de partir. Quelques minutes avant que le feu ne se propage à l’intérieur. Il aurait dû faire partir des dommages lui aussi, c’est ce qu’il n’a pas arrêté de se dire pendant longtemps. Y pense encore parfois quand l’humeur virevolte dans les langueurs d’une mélancolie cruelle.

« - Ne m’oblige pas à recommencer, je ne peux pas. » Il ne supplie plus mais exige cette fois. Ferme dans ses positions, l’éclat mauvais dans le fond de ses yeux trop bleus. En fracas de soleil contre le froid de l’acier qui le scrute. Résonner avant d’attaquer, préférer les mots aux violences faciles. Tenir la bride de l’oupyr murmurant à son oreille. Aux petits crocs qui tapotent ses gencives, juste au cas où. Prêts à sortir en ultime défense. Parce qu’au fond, Swann lui fait peur.  
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Bad, bad news ▬ Ariel - Dim 15 Mar - 17:56

Bad, bad news


Il ne dit rien lorsqu’Ariel porte ses accusations, se contente de le regarder sans l’ombre d’une émotion dans le regard. Il ne s’imagine pas ce qui lui tombera sur le coin de la gueule bientôt, est très loin de visualiser l’horreur qui va s’étendre sous les yeux de tous. Si Ariel pense que le soudain état de son amant est le pire de qu’il pouvait se produire, il se trompe lourdement.

« Tu espères quoi, avec tes menaces et ton chantage ? Tu te trompes sur la marche à suivre Swann, vraiment.
- J’en ai pas l’impression. » Il sait très bien qu’il ne se plante pas sur sa démarche, Swann a très bien compris que pour mettre Ariel à genoux il lui suffit « simplement » de toucher le seul trésor de sa misérable vie. Autant il ressent une haine viscérale et génétique pour Asbjörn, autant pour le roux les choses raisonnent différemment. La colère et l’aversion sont bien là, mais parfois Mills a l’impression que l’objectif diverge du premier. Est-ce qu’il lui fait réellement payer parce qu’il est affilié à son père ou tout simplement par jalousie d’avoir obtenue ce que lui a toujours perdu ? Ils se ressemblent tant, pourtant, les deux garçons pourraient évoluer ensembles et Swann pourrait trouver en son sang, un semblant d’encre pour se rattacher à cette réalité qui l’a détruit. Mais à la seconde où il visualise cette possibilité, Zmeï balaie de sa rage vengeresse cette pauvre idée stupide.

« Tu as souffert, je le comprends, crois-moi, je sais ce que c’est d’être seul, de tout perdre et de vouloir se venger de ceux qui ont tout détruit. J’ai été comme toi, au début, je le suis toujours mais agir comme tu le fais ne t’apportera rien. Juste une infime satisfaction le jour où tu auras son cadavre à tes pieds. Et ensuite rien. Le vide de nouveau. Il ose, ce connard, de tenter de toucher la corde sensible qui raisonne en lui, malgré Swann. Son visage se crispe un instant. Non, il ne comprend rien, ne comprendra jamais rien. Pour quelles raisons il le pourrait ? Si tu dois blâmer quelqu’un, blâme ton grand-père, mais certainement pas Asbjörn. Il n’a jamais su qu’il avait un fils, il ne t’aurait pas laissé seul sinon. C’est pas possible. Si tu lui disais seulement ce que tu es pour lui, tout changerait. » Et il continue sur cette pente descendante qui le mènera droits aux enfers, au cœur même des flammes chaotiques qui raisonnent déjà dans le cœur de Swann. Il connait très bien cette terrible sensation qui lui lèche les entrailles, lui dévore le cœur. Le chaos l’appelle, quémande à être répandu tout autour de lui et il suffirait qu’il laisse Zmeï répondre à cet appel pour qu’Ariel en paie le prix. Seulement, Swann le paiera également au centuple en allant répandre le sang autour de lui, sans aucun contrôle de sa propre personne. Et le jeune homme est tellement bloqué dans cette bulle ardente qu’il ne perçoit nullement la compassion ou la mélancolie qui dansent en symbiose sur le visage d’Ariel.
Le myocarde de Swann tambourine violemment contre les côtes, rugit avec la même force que la colère qui gronde au fond de ses yeux clair. Le petit jeu précédent s’est dissipé pour laisser paraitre le monstre qu’il peut être. Un regard suffit pour le sentir et le comprendre et il le plante au fond des prunelles de celui qui partage son sang.

« Ne m’oblige pas à recommencer, je ne peux pas.
- Je crois que t’as pas bien compris. Sa voix rauque et froide ne monte toujours pas, reste à cette octave flippante. L'insolence de cet imbécile ne passe pas. C’est ça ou tu peux lui dire adieu. Adieu à tous ce que vous avez prévu, à tous ces matins passés avec lui, à tous les projets que vous avez osé envisager. A son tour de jouer sur la corde sensible puisque lui aussi possède plusieurs flèches à décocher en plein cœur du rouquin. Rien dans sa voix ne laisse envisager l’ombre d’un doute, sa colère glaciale contraste avec le brasier qui rugit au fond de lui et personne ne pourra le déloger de ses objectifs. Ca n’est pas parce que tu t’es retrouvé « forcé » à faire le tapin ici qu’on se ressemble Ariel. Tu ne sais rien et comprend encore moins, ne viens pas jouer les psychologues de comptoir, épargne-nous ça. Le mépris est là, siffler entre ses dents. Ariel a raison sur toute la ligne mais jamais Swann n’en prendra conscience. Il préfère crever que d’admettre qu’il se trompe de cible, qu’Asbjörn n’y est pour rien. Il est bien plus réconfortant de jeter sa rage pour celui qui est encore en vie, pour celui qui a eu toute la vie que lui-même n’a pas eu. A toi de voir maintenant, mais n’viens pas chialer si on en arrive là, tu n’pourras pas dire que j’t’avais pas prévenu. »

(c) AMIANTE



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