My fingers claw your skin, try to tear my way in. You are the moon that breaks the night for which I have to howl
Le noir de la douleur fulgurante me rend un instant muette tandis que je laisse ma fourrure me recouvrir totalement. Sheitan se retourne, et je le regarde, impuissante un instant.
L'homme me propose de me porter, et je hoche la tête, acceptant toute aide. la douleur, il n'existe que ça, la douleur, la douleur...
Arrivé dans l’ascenseur, mon accompagnant me propose de "grimper, et lorsqu'il tend les bras, je saute contre sa poitrine, glapissant de douleur lorsque la douleur traverse ma patte entière.
la chaleur aide un peu, et pour ne plus souffrir je pose ma t^te contre son bras, fermant les yeux.
Je dois faire confiance maintenant, parce que mon corps a besoin. Je suis vulnérable... Et Lan et moi sommes mortes d'angoisse de devoir lâcher prise... Avoir confiance.
Ce n'est que lorsque les portes s'ouvrent que je reprend conscience. Je m'enfonce contre la poitrine, me faisant plus petites encore, cachant mes queues pour que notre fuite soit plus facile.
La douleur est par vague, mais sans marcher c'est bien plus simple à soutenir, et bientôt je pose des mots murmurés:
Je calme ma colère montante quand je m’aperçois de sa détresse. J'enroule la chemise autour de son corps canin tremblant de Lan. Sa patte tombe mollement et cela m'inquiète un peu. Sans doute aurait-il mieux valut que je lui impose de la porter, à présent, j'ai un renard pour les prochaines 24h à m'occuper. C'est Kyan qui va être ravi ! Enfin, tant qu'elle n'est pas en forme de fille, je suppose que les animaux ne sont pas interdits.
Quand j’entends son remerciement, j'ai le réflexe de caresser la fourrure rousse avant de me dire que c'est sans doute assez étrange.
"Je t'en prie, goupil."
A l'accueil, je remarque qu'il n'y a que le secrétaire de l’hôpital. Avant qu'il ne relève la tête, je resserre mon étreinte et lance aussi naturellement que je peux en ces circonstances :
"Bonne soirée, et surtout bon courage pour la suite !"
Il me remercie et retourne sur son ordinateur sans plus de cérémonie. Les nocturnes ne sont jamais simples : soit ennuyeuses, soit surbookées.
Sur le parking, je demande de manière taquine :
"Alors, on va où ? Chez toi ? Chez moi ? Vétérinaire d'urgence ?"
Après tout, nous n'étions pas forcés de passer les prochaines 24h ensemble. Même si j'apprécie sa compagnie, je doute fortement que Kyan soit du même avis. Et il faut bien avouer que sa forme quadrupède n'est certainement pas la plus attirante chez elle.
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La chemise jonchée au sol revient contre moi et je pousse un soupir de soulagement. Ma patte se détend, le poids du corps supprimé au profit de la chaleur, et même si Lan râle d'être collée à un homme je profite au maximum.
Mon merci est remercié par une caresse, et mon poil s'hérisse. Putain, j'aime beaucoup trop ça pour une sauvage!
"Recommence pas, où Lan te fera la peau. Même si tu nous aide."
Arrivé à l'accueil, les bras qui me serrent me ferais peut être ronronner si seulement Lan ne me lynchait pas déjà mentalement, et surtout le mec derrière son ordi pourrait comprendre qu'un mec qui ronronne, c'était moyen normal.
La nuit est encore présente, et l'air frais me revigore un peu.
Mais je m'attendais pas à sa proposition presque sexuelle, et je lui fait un regard taquin tandis que Lan se débat, furieuse:
"On va chercher mes vêtements, après on verra pour que tu puisse me déshabiller ...
Sheitan nous emmène vers la voiture, le rouge me remémorant le tamponnage d'il y a quelques heures.
Bien réveillée je me met cette fois à hurler, me débattant vivement cette fois.
"NON, je ne peux pas rentrer la dedans! Je ne peux pas!!"
Je saute sur le bitume et me réfugie dans une ventilation pétée sur le côté du bâtiment, terrorisée de rentrer dans cette chose.
"Consciente, il y a aucune chance pour que je rentre dans ce truc!"
Je sens son petit corps contre le mien, ce contact a quelque chose d'étrangement érotique et la phrase sur Lan me fait sourire d'autant plus. Je me demande si j'arriverai à apprivoiser les deux, au final. Amusant que la renarde se montre plus docile que l'humaine qu'elle habite.
Il n'empêche que ça doit être particulièrement délicat pour les rapports charnels si l'une ou l'autre ne fait aucun compromis sur la sexualité. Mon prêtre, au moins, me laisse faire ce que je veux dans mes horaires attribués.
Mon souffle se coupe presque quand j’entends sa phrase. Finalement, cette charmante petite créature n'est pas si innocente que ça. Mais est-ce que je pourrais vraiment si l'humaine n'est pas consentante ? Est-ce compatible avec les règles de Kyan ?
"Je n'y manquerai pas..." je dis en éludant la petite provocation. "Où peut-on chercher ?"
Alors que je m'apprête à la déposer dans la voiture, là voilà qui se débat et qui m'échappe avant même d'y être installée. Finalement, elle saute au sol, visiblement beaucoup moins endommagée qu'avant. Je lève les yeux au ciel devant le ridicule de la situation.
"Mais t'es vraiment chiante en fait ! Si je comprend pas, il faut que je t’assomme ? Ou alors c'est comme ta transformation, c'est le cas jusqu'à ce que tu changes d'avis ?"
Je m’accroupis près de sa cachette et je prend une voix plus douce, moins agacée.
"Bon, c'est quoi ton blocage ? C'est ma voiture ? Un taxi, ça passerait ? Sinon, tes fringues sont loin ? S'il faut vraiment qu'on y aille à pied..."
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Aussitôt que je parle de déshabillage, Lan me hurle dessus.
_ça va pas la tête, il y a AUCUNE chance que ce malade ait plus de nous!_
Je souris mentalement, et répond d'une voix moqueuse:
_En soi, il nous a déjà vu nu, alors ça nous changera pas grand chose!_
Je sens qu'elle hésite, puis décide de fermer sa gueule. Et toc! Un point pour le Renard.
Bon, on en est pas encore à négocier pour le sexe mais... c'est déjà ça!
Pour répondre à Sheitan, je murmure:
"Il faut qu'on retourne là où tu m'as agréssé avec ta caisse, et à environ 300 mètres sous un rocher, il y a un creux aménagé. Il y en a un peu partout dans le parc d'Arcadia, spécialement pour notre transformation... Il y en a quelques caches dans la ville même aussi."
Ma fuite fâche le bonhomme, et, l'air penaud, je lui rétorque:
"Réfléchis, je suis un RENARD, tu veux me foutre dans ta caisse qui a failli me tuer? Il faut être totalement jeté! Tu te mettrais dans la gueule du loup, toi?"
Pourquoi je me justifie? Comme si l'avis de ce mec avait de l'importance pour moi!
"Au lieu de m'assumer, tu peux voler un sédatif, au moins je souffrirais plus et je te foutrais la paix, mais si tu as un peu d'endurance et de patience, la marche c'est bien!"
Si ma patte me faisait pas tant souffrir, je serais partie bien avant, et sans ce charlot!
"Me jeter dans la gueule du loup est l'une de mes spécialités. Quel intérêt de vivre sinon ?" je demande, amusé.
Par contre, le reste de sa phrase me stupéfie et je reste un instant sans savoir comment réagir. Finalement, j'opte pour ce que je pense parce que je n'ai jamais vraiment pu avoir beaucoup de recul sur les choses.
"Attends ... Tu veux pas monter dans ma voiture ... ça, je peux le comprendre. Mais te faire droguer jusqu'à l'évanouissement par un Satyre, tu n'y vois pas d'inconvénient ? Pire encore, tu le lui demande ? Tu es étrange en plus d'être vraiment chiante... Mais si ça peut te faire fermer ta gueule, soit."
Y aller à pied ? Et puis quoi encore ? Je ne laisse pas ma voiture ici à présent qu'elle s'est enfuie de l'hôpital. Et si je dois avoir la moindre chance d'être de retour à la maison avant le retour de Kyan, je me dois de la saisir.
"Attends moi ici."
A la pharmacie de l'hôpital, je demande à l'infirmier si je peux voir ses anneaux vibrants et autres préservatifs. Pendant qu'il a le dos tourné, je m'empare d'un puissant sédatif avec une facilité déconcertante. Finalement, j'en profite pour poser quelques questions d'ordre médicale sur les différents lubrifiants, les technique d'utilisation d'anneaux vibrants, ce genre de choses. Après avoir payé ma boite de capote, je repars tranquillement.
Je trouve une bouteille d'eau dans ma voiture et vais récupérer la sale bête encore terrée dans son égout. Je pose face à l'entrée le médicament tant convoité.
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je me renfrogne à sa goguenardise.
"Chacun ses faiblesse, chevrette, les voitures tuent beaucoup trop de mes congénères pour ne pas en avoir peur, et j'ai failli faire parti des renard éclatés cette nuit."
Sa gueule stupéfaite me ferais franchement marré si je ne me sentais pas recluse dans un corps qui n'avance plus. Ma liberté entravée me manquais déjà, et je regrettais amèrement d'être sortie cette nuit, d'avoir suivi ce lapin à la con, d'avoir traversé la route... à l'avenir je choisirais un terrain de jeu moins proche de la circulation.
"Je suis un renard éclopé. Si tu voulais me faire quelque chose, tu pourrais le faire de toute façon, et le lendemain on aurais découvert ton corps éventré, émasculé, et je foutrais tes couilles dans une bouteille de sédatif en guise de souvenir. Je crois pas que tu sois dangereux, sauf au volant de cette machine infernale."
Le satyre se casse en me demandant d'attendre, et ça me ferais marrer si j'avais d'autre solution. Je décide de m'allonger dans la ventilation, me demandant pourquoi il ne voulait pas marcher. La flemme était un fléau moderne, et Lan n'avais jamais eu ce genre de problème. Une chance pour moi, surement.
Une dizaine de minutes passent lorsqu'une ombre passe contre mon trou, tandis que la main passe le médoc devant la sortie; J'hésite, puis montre ma patte endommagée.
"J'ai pas le choix. Pique au milieu, mais si tu me fais mal je te revaudrais ça. La fracture est plus basse, ça l'endormira rapidement, et moi avec. J'espère."
"La plupart de tes congénères ne sont pas assez stupides pour traverser une route de nuit alors qu'une voiture passe... En fait, la plupart de tes congénères auraient même certainement profité de l'impact avec le lapin pour se payer un gueuleton avec le moindre effort."
Et voilà, des menaces ... Pourquoi tout le monde se sent-il obligé de s'en prendre aux bijoux de famille quand il s'agit de faire peur à un homme ? Je lève les yeux au ciel. Pour qui se prenait-elle à me faire du rentre dedans provoquant pour ensuite se résigner à montrer les dents ? Je suppose qu'il s'agit encore de l'une de ces filles qui aiment le danger sans jamais vouloir véritablement assumer. Soit ... Bat les pattes donc.
- Kyan, tu m'aides sur ce coup là ? -
Le prêtre s'éveille dans ma tête et ses yeux analysent rapidement la situation jusqu'à ce qu'il tombe sur la seringue entre nos mains. Heureusement, comme à son habitude, il ne perd pas patience et analyse rapidement la situation. Il reconnait le renard comme étant la créature et ses yeux se tournent vers le sédatif.
- Il faut faire attention au dosage. Cette bête sous cette forme doit peser à peu près 15 Kg. Tu as plutôt bien choisi, par contre, c'est de l'intraveineuse... -
Je ferme les yeux quelques secondes et laisse Kyan prendre le contrôle tranquillement. Ses gestes sont lents et calculés. Il prend la petite bouteille et calcule rapidement la posologie.
- Tu dois endiguer la douleur, le calmer ou le faire dormir ? -
- La faire pioncer, par pitié ... -
Sans aucune question pour moi, presque résigné, il enfonce l'aiguille et retire doucement le piston pour aspirer le produit. Une fois la bonne dose, il tape sur l'aiguille et fait sortir un peu de produit avant de tourner son attention sur le renard. Vive les diabétiques et les handicapés qui lui ont appris à faire une piqure.
Malgré tout, il hésite et se saisit doucement de la patte arrière, visiblement embêté. Après l'avoir un peu massé, il avise une veine près de l'os et y enfonce l'aiguille.
- J'te remercie ! -
- Nous aurons une discussion demain matin. Occupe-t-en maintenant. -
... Toujours aussi aimable ...
J'attends tranquillement que le produit face son effet, sa patte est toujours dans ma main et je la relâche doucement, bien conscient que je ne serai pas aussi délicat que mon comparse. J'suis bien dans la merde maintenant ...
"Comment tu t'sens ?"
Dès qu'elle ferme sa gueule, je l'embarque et on va se tirer d'ici ...
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Je le regarde, soudainement pleine de mépris, et ajoute en tournant le regard.
"Tu dois bien te fourrer le doigt dans l'œil. Il y a tellement de congénères qui meurent sous les roues des bagnoles que ça m'étonne que tu ais pas remarqué. D'un autre côté ça ne m'étonne pas d'un homme qui vient de heurter un renard: tout pour se dédouaner ein?"
Le satyre lève les yeux et je fais de même: si ça lui plaisait pas, fallait faire plus gaffe en premier lieu!
Plusieurs minutes passent, et la douleur reste, le malaise s'installe. Le bonhomme fait ses petits tests, regardant aiguilles et bouteilles, jouant au docteur et de lassitude je lâche:
"Bon, tu comptes la faire la piqure, où je me la fait moi même?"
Finalement il se résigne enfin à commencer, prépare la seringue puis prend ma patte. Je grogne sous la douleur, mais ne fait plus un geste: tant que ça part, je serais une gentille fille... Peut être.
L'aiguille fait mal, et je glapis, mais bien vite tout s'estompe et je lance un dernier regard au mec, mi salaud mi gentil, et me demande si je peut vraiment avec confiance. Mais c'est trop tard, et je murmure:
"Je veux rentrer chez moi et fumer tranquille..."
Au fait. Il aurait peut être fallu que je lui donne plus de détail sur la cache des vêtements.
Je serre les dents pour ne pas devenir vulgaire. Je sens qu'elle arrive même a atteindre Kyan quand elle lui demande de se bouger. Une fille qui arrive à agacer et entamer le calme olympien du prêtre, j'aurai tout vu... Mais elle pense que ça se fait facilement une piqure ?
Sans aucun doute, la pénibilité commence à ternir son charme, comme quoi le physique ne fait absolument pas tout ! Une chose est certain : j'aurais amèrement payé cette rencontre et je regrette même de ne pas l'avoir laissé crever sur le bas côté.
Une fois que ses mâchoires se desserrent, je sais qu'elle est partie pour le pays des rêves. Bon, elle m'avait demandé de revenir au point d'impact et de fouiller les environs sur 300 mètres. Ça tombe bien, j'avais vraiment que ça à faire ! Ma pauvre fille, t'aurais été plus sympa, j'aurais passé les prochaines heures à chercher tes vêtements. Dommage pour toi !
Je me lève et m'en retourne vers ma voiture.
- Tu ne vas pas la laisser là. -
- Bien sur que si, je ...
- Ce n'était pas une question. -
Je soupire et récupère le renard dont la langue pend sur le côté. Bon, je ne sais absolument pas où elle habite. J'me souviens vaguement qu'elle a dit qu'elle était tatoueuse, ce qui est sans doute une autre connerie dans tout ce qu'elle m'a dit.
Malgré tout, je pose délicatement mon petit paquet sur le siège avant de ma voiture avant de m'installer derrière le volent. Bon, que faire à présent ? Je démarre et me dirige vers le point d'impact en espérant qu'elle se réveille entre-temps.
Endormie en boule à côté de moi, elle a presque l'air mignonne, comme n'importe quelle sale bête endormie. Sur la route, je m'arrête pour acheter des clopes pour elle en me demandant pourquoi elle m'avait dit qu'elle ne supportait pas la fumée de cigarette si c'était pour avoir l'envie de fumer ensuite ...
Il faut vraiment que je me trouve quelqu'un de plus amusant la prochaine fois.
Arrivé au point d'impact, le soleil commence enfin à se lever. Je regarde aux alentours mais je ne trouve rien qui ressemble de près ou de loin à une planque. Finalement, épuisé, je m'octroie une petite sieste dans la voiture en attendant qu'elle se réveille ou que Kyan ne s'empare de notre corps.
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Il fait chaud contre ma fourrure rousse au soleil levant. Et ce putain de soleil cogne contre mes paupières. Ma tête me fait mal...
La dose devait pas être adéquate. D'un autre côté je peux pas le blâmer, il est pas médecin. Et j'ai été chienne avec lui.
Mais j'avais mal.
Je me tourne doucement et tombe sur un bout de peau humaine. Je suis certainement encore dans sa bagnole, mais je ne veux pas vérifier: pour l'instant, je me repose, je suis bien, j'ai pas envie de mordre et griffer et hurler tout de suite.
Encore un peu de paix s'il vous plaît.
Je me roule en boule comme je peux contre ce bout de bras (certainement vu l'angle, la rigidité et l'espace d'une voiture côté conducteur), comme une sage fille.
Pour une fois.
Le sommeil me reprend gentiment, et je soupire de contentement.
Ce n'est que lorsque le soleil me retape dans l'œil que je décide de me réveiller vraiment, et prévient le conducteur.
"Si tu veux bien me faire descendre de là avant que je n'ouvre les yeux, je suis sûre que ça t'arrangerais autant que moi. Sinon je crains que les glapissement de terreur et les coups de griffes et de dents de part et d'autre de tes portières n'endommage sérieusement ta caisse et ton self control."
Je sens le sommeil refluer tandis que le soleil me réveille. Mon dos me fait un peu mal et je sais d'instinct que je ne suis absolument pas où je devrais être à cet instant. J'ouvre les yeux sur mon tableau de bord et constate qu'il me reste moins d'une heure de liberté avant de devoir laisser la place à Kyan ou trouver une excellente excuse.
C'est alors que je sens comme la tête d'un chien sur mon bras. C'est quelque chose de chaud, avec de la fourrure, mais en plus puant et plus chiant. En plus, celle-ci me parle et que je me rappelle. Bordel... ce qui s'est passé la nuit dernière continue de me poursuivre. Je referme les yeux comme pour me réveiller d'un cauchemar et me passe les mains sur le visage.
"Oui, bonjour à toi aussi..."
J'ouvre un œil, la regarde, ressens des relents d’agacements me filer le long de la colonne vertébrale. Finalement je soupire et passe un bras par dessus la fourrure et ouvre la portière passager.
"Voilà ma princesse, tes désirs sont des ordres. Tu peux t'en aller maintenant ou tu vas encore me demander quelque chose pour me le reprocher par la suite ?"
De toutes façon, cette voiture n'est même pas à moi et après ce qui s'est passé à l'hôpital, je pense que je vais devoir en changer dans pas longtemps. Elle peut déchirer tout ce qu'elle veut tant qu'elle me laisse reprendre ma vie tranquillement.
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Okay, le gars est carrément en rogne cette fois. Des heures de sommeil plus tard, il est toujours furax après moi, et je m'en veux un peu.... Bon, okay, je m'en veux carrément.
"Désolée.... Bonjour. J'ai pas l'habitude de dormir accompagnée."
Face à ma dernière demande son soupir ne passe pas inaperçu, et je la ferme, encore prise par la culpabilité inhabituelle que je ressens. Au lieu d'une colère franche, le satyre se retient, j'entends un bruit de portière, puis sa prière que je me casse.
Je saute doucement de l'habitacle, ouvre les yeux: la forêt s'étire devant moi, exactement la même que celle que j'avais devant moi lorsque j'ai perdu connaissance avec le choc.
Je me retourne doucement, et dis doucement:
"Je suis désolée d'être une connasse. J'avais mal et ça a pas aidé mon comportement de merde. Je te dirais bien que je paye ma clope mais je pense que tu préfère te casser et oublier que tu m'as rencontrée un jour... Alors j'y vais. Fait gaffe en rentrant, y a des renards qui passent ici... Endommage pas ta carrosserie."
Puis je m'enfonce dans la profondeur du sous-bois, maudissant mon caractère de merde et mes manières de chien, pressée de reprendre mes affaires et pouvoir reprendre mon apparence humaine... Pour une fois. Lan se réveillera plus tard, habillée, et prête à aller au boulot, et en attendant je lui aurais trouvé une bouteille quelque part pour endormir la douleur, et peut être ferais l'effort de lui en fumer une pour ses nerfs.
Putain ! J'en reviens pas ! Elle est gentille aujourd'hui ! Attends ... Non seulement elle est gentille mais en plus elle se casse. Je la suis des yeux échapper à mon regard. Je regarde le sac qui dépasse du siège avant avant d'aviser un papier et un stylo qui trainent sur le tableau de bord.
Merde ...
J'ouvre ma propre porte et me lance à sa poursuite. Devant moi, voilà le renard qui ralentit, j'en profite pour faire un détour et la dépasser pour m'arrêter un peu plus loin. Naturellement, je vois des étoiles devant mes yeux et ressens un étourdissement familier. Quand la réalité revient et que le temps se met à passer normalement, voilà cette sale bestiole qui déboule dans la clairière.
"C'est con que tu te barres justement quand t'as décidé de pas être chiante ..."
Je sors le paquet de cigarette que j'avais acheté pour elle et le balance devant son museau.
"Tiens, c'est pour ton hôte, tu la salueras de ma part..."
Une fois que ma tête ne me tourne plus, je me redresse de l'arbre sur lequel je me suis adossé. Il est effectivement plus que temps que je reparte.
"Et... encore une fois. Tes congénères ne sont pas assez cons pour filer sous mes roues, ne t'en fais pas pour eux. A bientôt Goupil !"
Je repars dans la forêt en marchant. Cet air frais me fait vraiment du bien. J'aime la ville et cette époque mais je lui préfère certainement ma vie d'avant, sans les voitures et avec plus de forêts. Si les recherches ne donnent rien, je pense demander à Kyan de déménager dans un endroit beaucoup plus naturel. Après tout, un Satyre a besoin de se dégourdir les sabots loin du bitume.
Et puis... Après avoir glissé mon numéro de téléphone dans le paquet de cigarette, cette étrange créature pouvait à présent me contacter à n'importe quel moment si tel sera son choix.
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Mes pas me dirigent entre les ronces acérées , et je sais à présent que je n'ai pas été suivie. Dommage... ou tant mieux. Mais bientôt mon odorat m'indique le contraire: ça sent la chaleur, le bouc et l'herbe écrasée quasi roussie. Je prend un petit raccourci sous-terrain, et déboule dans la clairière où le satyre m'attend, sourire aux lèvres.
Je m'assoie non loin sur un talus et lui souris franchement, et reprend:
"Te méprend pas, je suis tous le temps chiante, c'est ma marque de fabrique!"
Le paquet vole près de moi, et je hoche la tête: honnêtement, si je pouvais ne pas prendre ça dans ma bouche ça m'arrangerait!
"Message envoyé, elle te le revaudra."
Je reprend une apparence humaine et ramasse le paquet. ça faisait si longtemps que je n'étais pas sortie en humaine par volonté!
Sa phrase d'au revoir me refais sourire, et je lève les yeux: ce que les hommes peuvent être aveugles quand ils veulent!
Nous partons chacun de notre coté, lui vers sa voiture, moi vers les vêtements de soie de Lan, m'enveloppant doucement de mes queues en attendant.
Le garçon pouvait être con, mais quand même... Il a du charme!
