AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORUM FERME
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

i don’t want to wake up lonely i don’t want to just be fine (mads)

 :: abandonnés
Invité
Anonymous
i don’t want to wake up lonely i don’t want to just be fine (mads) Empty
i don’t want to wake up lonely i don’t want to just be fine (mads) - Mer 28 Mar - 14:46



   

   

   
IT WAS SINK OR SWIM AND I WENT DOWN,

☁️
Les rayons d’un jour nouveau dansaient sur la peau de l’enfant des ténèbres alors que, se défaisant de son ébène, il échappait à la masse d’échoués. Astre solaire s’élevant avec paresse dans le ciel, c’était la nuit qui était à la fête quand ses hères dansaient encore au creux de ses ruelles, les chants de l’ivresse s’échappant de leurs gorges délassées en un cantique plein de promesses. C’était la sueur qui s’agrippait à sa carne, l’odeur de ces ivrognes crachant à sa face leurs ordres alors que contre quelques billets il emplissaient les tréfonds de leur âme de liquides leur miroitant des paradis perdus. Receleur d’espoir, c’était au fond de ses bouteilles que le Kvasov trouvait la solution à tous leurs déboires. Gamin à la verve sans pareille pour ces sacrifiés écoutant le silence dégoulinant de ses lippes, il n’avait rien à leur offrir que le temps d’un instant toucher encore le sacré d’une pureté à jamais entaché par la saleté de leurs émois.
Le myocarde exsangue, son diaphragme se soulevant au rythme lancinant de ces maux lui rongeant les artères, Grisha avançait dans les artères de la ville sans savoir même où ses pas le menaient. Son battant entonnait la cadence des condamnés, le rythme spolié d’une âme peinant à n’être quand elle s’évaporait. L’alcool engluant ses pores, c’était sa peau qui dégageait les miasmes fiévreux des liquides ayant pris son corps pour port d’escale. L’estomac noué de tous ces embruns qu’il avait avalé, c’était sous les yeux de ses collègues qu’il avait allègrement accepté les oboles défaites des naufragés s’écrasant contre sa carne. Quelques verres pour faire taire le chagrin, quelques verres pour faire fuir le néant. Le brun était un équilibriste souffrant sa peur du vide alors qu’il dansait sur un fil lui lacérant la plante des pieds. Il ne demandait qu’à sombrer et pourtant refusait de contempler la chute.
S’écrasant contre la porte d’entrée de sa demeure, sa chemise froissée, sa veste de costume grossièrement coincée sous le bras, il n’était qu’un manant écrasé au pied de sa demeure. Pauvre hère souffrant de ne pouvoir jamais atteindre les hauteurs de sa folie. Les yeux embrumés de tous ces mots qu’il ne pouvait prononcer, il jeta un regard en biais au portier contemplant le déchet recraché par les flots. Un sourire à l’amertume palpable, Grisha écrasa son doigt contre le bouton de l’ascenseur avant de sombrer entre les crocs ouverts de ce dernier. Le souffle court, la marée se levant en son thorax, c’était avec difficulté qu’il retenait le ressac menaçant à tout instant de jaillir de ses lippes serrées. Passant une main lasse dans sa crinière, il exhala lourdement, portant à ses lèvres une cigarette encore éteinte alors que la cabine s’ouvrait sur les atours d’une demeure qui ne pourrait jamais être sienne. Quand bien même l’aurait-il arraché à la sève de ses rêves éveillés.
Sans un bruit, l’aise venant d’une familiarité maladive, le Kvasov ne jeta pas même un regard à la sonnette trônant là, s’affairant déjà avec expertise sur la serrure hors de prix barrant la porte de cette prison dorée. Si le gamin jouait à ce jeu-là, il aimait à prétendre que c’était pour faire enrager Mads. Il aimait crier haut et fort que plus sa porte serait verrouillée, plus il en briserait la serrure pour lui prouver que jamais elle ne serait hors de portée. Toutefois, une sombre part de son être aspirait à autre chose. Aspirait à la déchirure qu’il pourrait ressentir entre ses côtes si, ouvrant la barrière de sa demeure, il devait la contempler avec un autre. Goûtant à son tour l’amertume de ces fautes qu’il avait semé partout en sa carne sans jamais se soucier des fleurs fanées qui finiraient par éclore. D’un coup sec, forçant l’embrassure de sa serrure avec ses instruments, le brun arriva à ouvrir la porte, forcé de constater que même ce plaisir-là n’était que cendre en sa bouche. La gorge nouée, refermant la porte en son dos, il laissa sa carne reposer contre le bois ouvragé alors qu’il allumait son cancer en bâtonnet de fumée. Exhalant lourdement, il déposa sa veste sur le comptoir sans se soucier de marquer de sa présence un lieu où ne pouvait exister. Tout en lui était un animal aux abois, le manque lui labourant la chair quand son esprit se dilatait sous le poids des pensées lui rongeant l’encéphale. Les yeux posés sur le soleil s’infiltrant partout en cette bâtisse, le jeune homme aspirait à une obscurité factice capable de garder ses démons hors de portée. Sauf qu’ils étaient là, juste là, dansant à l’abri des regards en sa trachée quand en son sang il copulait et festoyait sur les fragments de son être à leur portée.
Les prunelles défaites de leur rage, de cette cruauté s’y étant installé depuis l’orage, Grisha n’était plus qu’un hôte défait de ses possessions. Il n’était plus qu’un fils des tourments, les Érinyes cajolant sa chair de cette souffrance qu’elles instiguaient avec soin. S’échouant avec lourdeur dans le canapé de la maîtresse des lieux, le ruskov ressemblait à une œuvre d’art. Le tissu froissé de son atour consolant sa carne dévoilée avec pudeur quand la cigarette entre ses lèvres s’évaporait en des vapeurs alambiqués. Et ses yeux. Son regard, rien de plus qu’une plaie. Une plaie ouverte sur un monde que même la lumière ne pouvait laver quand l’anthracite de ses songes dégoulinait le long de ses moindres pensées. Exhalant avec une lenteur lancinante, les yeux contemplant les horizons d’une ville n’ayant jamais pleinement été sienne, il entendit le réveil s’agiter subitement dans la chambre de sa moitié. Dans un cri prompt à réveiller les morts, ce n’est qu’au bout de quelques sons stridents que l’objet perdît voix. Un sourire lacérant ses lèvres vaincues par la mélancolie, le Kvasov aspirait à sa venue sans pour autant arriver à lutter contre le mal lui rongeant l’encéphale. La porte s’ouvrit sur la chambre de Mads, la déité arrachée à son sommeil se dressant fièrement face à l’inconnu emplissant sa maisonnée. Sans même prendre soin de se redresser, les yeux posés sur cette frasque lavée du sang la couvrant qu’était Arcadia, il souffla : « Je n’ai pas osé te réveiller de peur de déranger quelqu’un d’autre dans tes draps. » Le coup était sévère, peu précis. Le gamin lacérant la chair sans se soucier de la marque qu’il lui abandonnerait comme tout souvenir. Il la blessait parce qu’il ne savait plus comment saigner sans avoir peur de sa propre ombre. Il ne savait plus comment s’épancher sans que les mots de Yuliya ne grondent en son crâne, sa carne s’ouvrant sur l’impossible d’une réalité ne pouvait être sienne.


THE NIGHTS ARE GETTING SHORTER
I DON'T KNOW WHERE THEY GO
AND I AM GETTING OLDER
AND IT'S STARTING TO SHOW
©️ SIAL ; icon tumblr


   
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
i don’t want to wake up lonely i don’t want to just be fine (mads) Empty
i don’t want to wake up lonely i don’t want to just be fine (mads) - Jeu 29 Mar - 21:41

cauchemars.
cauchemars lancinants. persistants.
ils s’additionnent autant que les pilules colorées contre le bord rosé de la langue avide venue les trouver. ils s’additionnent dans un tissu de mensonges chimériques agglutinés contre la rétine, se battant pour s’y faire une place de choix et ne plus la lâcher. sangsues d’une ère nouvelle, sangsues issues des tréfonds d’une âme en peine.
elle voit sa vie défiler.
elle voit sa vie filer.
elle voit sa vie lui échapper.
elle voit sa vie esseulée.
et grisha, plus là pour en profiter.
et grisha, ayant décidé à son tour de l’abandonner.
parce qu’elle n’est plus qu’une pièce à demi-dévorée. plus qu’un animal blessé et amputé de quelques membres, incapable de tenir debout, impossible à aider.
après tout, son âme est en perdition depuis que la valkyrie est venue la posséder. trop forte pour demeurer une mads passive et lascive, pas assez pour se relever et affronter les démons venus la dévorer. mads qui veut se battre, mads qui s’improvise héroïne des bas quartiers quand elle est incapable de se sauver (elle-même).
quand elle est incapable de prendre la poudre d’escampette pour fuir les parents charognards qui demeurent sur son épaule, à attendre de voir les os saillir pour la finir. pour picorer la chair délestée d’une âme noircie et profiter toujours plus de sa gentillesse, toujours plus de son statut d’enfant unique à ne jamais délaisser.
et ce manque.
et ce gouffre.
n’être qu’une moitié.
et pas la bonne, qui plus est.
est-ce que ce serait différent, si hell avait vécu ? si elle avait hurlé ?
est-ce que le monde entier aurait délaissé les frêles épaules de mads pour se poser sur celles de sa jumelle ? ou le poids du monde n’aurait-il jamais effleuré les leslie ?
le destin est joueur.
le destin est trompeur.
madaline incapable d’être entière puisque privée d’une trop grande part d’elle-même.
elle finira sans doute la gueule ouverte, le corps inerte sur un trottoir dégueulassé par les pas des passants. elle finira sans doute les opales éclaircies par la petite mort venue l’embrasser, l’œsophage encore gorgé des pilules avalées.
il faut se relever.
elle le sait mads, elle embrasse cette possibilité.
mais tout ce qu’elle voit, c’est grisha qui ne cesse de s’éloigner. impression de ne pas être assez. (bien sûr, puisqu’il manque hell ?)
et les cauchemars qui s’éteignent.
et le corps qui s’étreint, protection vaine.
la paume habile et doucereuse qui vient heurter avec trop de force l’ange déchu lucifer venu la tirer de ses songes d’enfer. un réveil de plus à rendre l’âme contre sa colère intarissable et condamnable. n’est-elle réduite qu’à ça, un être incapable de contrôler ses pulsions parce qu’ancrée dans des émotions trop fortes pour être contenues dans un seul corps ? n’est-elle qu’un déchet incapable d’envisager sa vie sans lui ?
et ne se fait-elle pas seulement des idées en le pensant distant, ailleurs, à imaginer une croix barrer ce couple qui dure depuis tant d’années ?
elle se sent vieille, mads. vingt-trois roses qui se fanent lentement, privées d’oxygène, et des abus si fréquents que la carcasse croule sous le poids d’années supplémentaires imputées. elle expulse ses jambes avec une lenteur éreintée du lit douillet, la peau échauffée par les cauchemars accusant avec un soupir lascif l’air frais. elle ne tarde pas à se retrouver dans le salon, un verre d’eau au bord des lèvres… un verre qui ne tarde pas à retrouver le sol dans un fracas qui lui semble assourdissant.
grisha est là.
et elle a le sentiment de ne plus l’avoir vu depuis des décennies.
et elle se retrouve assaillie par les cauchemars qui ont peuplé sa nuit.
et elle étouffe sous la colère, persuadée d’avoir fermé la porte à clé ; il l’a forcée une fois de plus. pour la retrouver ? elle pourrait presque oublier ce sentiment puissant qui lui égratigne le palpitant si les mots de grisha n’étaient pas proférés. trop tard.
« Je n’ai pas osé te réveiller de peur de déranger quelqu’un d’autre dans tes draps. »
elle se mordille l’intérieur de la joue. quelqu’un d’autre entre ses draps… ?
elle devrait sans doute l’envisager, puisqu’il balance cette sombre idiotie avec une telle nonchalance.
« tu as bien fait. »
elle ronronne avec un sourire léger qui grignote ses lippes rosées. ses sourcils sont légèrement froncés, trouvant extrêmement désagréable de se battre dès les premières lueurs de l’aube.
elle quitte le salon pour trouver la cuisine américaine et faire vrombir la machine à café.
« je te sers quelque chose ? »
elle demande, aimable ; elle ne compte pas envenimer la situation (ironique pour quelqu’un qui s’amuse à manipuler les poisons, n’est-ce pas ?).
elle lui jette un regard à la dérobée.
il est beau, grisha, comme toujours.
il lui rappelle les douces années. la passivité. l’inconscience. il a tellement changé…
mais il irradie toujours autant. avec ses vêtements froissés qui murmurent une nuit agitée, un sommeil qu’il n’a même pas effleuré, il symbolise ces réveils suaves qu’ils avaient l’habitude de partager. ces instants volés où mads l’attrapait par sa chemise pour l’attirer quelques minutes de plus dans le lit échauffé de leurs ébats volés.
« cela dit, tu sais très bien comment j’aime être réveillée. »
elle argue, haussement d’épaule venu ponctuer le sous-entendu.
tant de mots échangés. tellement plus l’habitude de papoter. à l’instar des fleurs auprès desquelles elle passe tant de temps, leur relation commence à flétrir. et il n’y a que deux corps pour unir les âmes séparées par un destin amusé de détruire les palpitants en même temps que les vies dérobées par une zébrure éclairée dans le ciel nocturne.
devant grisha, mads veut être forte.
devant grisha, mads oublie cette envie lancinante de voir autre chose qu’un monde teinté de noir, de nuances de gris et de blanc ; un monde rempli de couleurs saturées qui lui écorchent la rétine.
devant grisha, mads appelle toute sa volonté pour ne pas courber l’échine et ne pas le supplier de demeurer à ses côtés, de l’aimer comme il le faisait si bien.
parce que tous les deux, ils ont changé. parce que madaline ne peut plus supporter d’être dépendante d’un homme. et encore moins d’un ange aux ailes rongées par le feu divin. mais l'obsession continue de gratter la couche de vernie censée masquer la vérité.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
i don’t want to wake up lonely i don’t want to just be fine (mads) Empty
i don’t want to wake up lonely i don’t want to just be fine (mads) - Lun 2 Avr - 19:49



   

   

   
IT WAS SINK OR SWIM AND I WENT DOWN,

☁️
La lascivité lui léchait la chair, la sorgue ayant semé en les vallées dénudées de sa carne les graines d’un manque appelant à être comblé. Du vide, Grisha se souvenait la sève. L’ichor de ces années d’embellies rongeant ses artères quand se rappelait à lui des augures meilleurs censés guider ses pas. Quand se ravivaient à sa mémoire le quartier de son enfance et les mots roulant le long de sa langue en un dialecte s’éteignant un peu plus chaque jour en sa trachée. Le gamin portait en ses bronches un devoir de mémoire dont il ne se souvenait pas même le goût suranné. Il portait des millénaires de silence qu’il ne pourrait jamais savoir comment exprimer. Il portait à même les prunelles des vérités qu’il avait saignées, incapable de trouver les mots pour les faire réalités. Et il saignait le Kvasov. Il se saignait en embruns, incapable de fleurir les plantes en son jardin quand elles se noyaient sous toutes ces larmes refusant de couler.
Une main passée dans sa crinière, sa clope au bec, il exhalait avec défiance sa présence maladive. Il crachait en vapeur opalescente les mots qu’il ne pouvait prononcer de peur de lui-même partir en fumée. La fatigue lui dilatant le crâne, les heures d’insomnies une souffrance qu’il s’inoculait afin d’oublier, pas même un frisson lui éclata l’échine alors que le verre de Mads s’écrasait aux pieds de la belle. Ses prunelles embrumées par les volutes de sa propre désespérance, il contemplait la belle s’effriter quand lui-même était déjà brisé à ses pieds. Le cœur en éclat, l’âme en lambeau de s’être trop battu pour des oripeaux. La répartie de la Leslie manquait de mordant. De cœur. Elle crachait ses mots sans saveur, sans beaucoup d’élan, répétant des propos que ses yeux refusaient d’assumer quand bien même sa trachée en exhalait la force dévastée. Prostré sur le divan, le Kvasov rata le coche, ses prunelles embuées par le désintérêt peinant à saisir la portée de la plaie qu’elle abandonnait à même l’étoffe de ses regrets. Un sourire doucereusement arrogant lui sciant les lippes, l’animal se redressa indifférent au pourpre s’écoulant entre eux. Il y avait la mer à boire et pas assez d’espoir que pour rafistoler ce rafiot qui prenait l’eau. Alors, indifférent, la bête goûtait le sang sur ses babines, souffrant son insatiable désir de consumer ses soupirs à même la trachée de la brebis sacrifiée.
« Un expresso, si possible. » Sa voix était étrangère. Inconnue s’élevant entre ces murs ne l’ayant plus contemplé depuis trop de temps. Elle prenait de la place. Rebondissait contre les parois de sa carne, grondant des tourments que son cœur refusait d’affronter. Il la sentait croitre en son poitrail quand pourtant il l’espérait un souffle mourant entre ses lippes serrées. Sa voix était étrangère et Grisha peinait à appréhender que lui aussi n’était plus qu’un étranger. S’égrainant comme la cendre au bout de sa cigarette, le gamin s’éleva en silence, souffrant de prendre de la place dans un lieu où il n’était plus qu’un souvenir. Plus qu’un inconnu s’invitant au gré de la sorgue, vénérant le sacre de sa féminité quand les ombres lui offraient de la clarté. Sans un bruit, le silence pour linceul, il écrasa son mégot dans un cendrier abandonné sur une étagère depuis des années. Souvenir intarissable d’une présence refusant de se faire oublier. Malgré lui, le Kvasov dévoila les crocs alors que le ressac menait la nostalgie à ses prunelles et qu’il contemplait les artéfacts condamnés de sa présence en ces terres auxquelles il n’appartiendrait jamais.
Le pas lent, la démarche marquée par le manque de l’autre, le manque de soi, il se déplaçait comme un corps dépossédé. Comme un enfant frôlant les bords en se brisant les doigts sous le poids d’un costume trop lourd pour lui. Quelque chose dans le tableau clochait, le brun était à l’étroit sous son derme, incapable de porter cet atours lui éclatant la colonne. L’enfant des astres, le solaire croissant en sa carne, Grisha luttait en vain dans une guerre l’ayant déjà fait prisonnier d’un futur dont il ne savait rien. Pas même un sourire pour lui délier les lippes, c’était avec une indifférence douloureuse qu’il accueillit les mots de Mads sans même les entendre. La contemplant dans le silence, dévot buvant les mots d’une entité lui étant supérieure, il était solaire et elle était maux. Elle était émois et le brun se brisait un peu plus sous ses doigts. Affairé à la préparation du breuvage, les mèches rebelles de sa crinière lui tombant dans les yeux, l’enfant était sage quand le dieu ne s’arrêtait qu’au néant en ses yeux. Quand il ne s’écrasait pas le long de ses prunelles, dansant au bout de ses cils avant de s’échouer à même la courbe de ses lippes l’invitant à l’apostasie. Le Kvasov n’avait jamais juré foi aux dieux de l’Ancien Monde. Pourtant, il était éclat aux pieds d’une divinité dont il ne connaissait pas même le nom. S’approchant de la déité comme d’un animal effarouché, c’était un silence solennel reposant entre ses lèvres qu’il s’invitait en son espace personnel. Ses mains reposant de part et d’autre de ses hanches alors que ses doigts s’agrippaient au comptoir. Humectant ses lèvres, il ferma les yeux alors que sa silhouette se fondait dans celle d’une moitié de lui-même qu’il n’osait accepter. Le silence pour toute barrière séparant leur corps noué, c’était avec fébrilité que Grisha s’abandonnait à cette vulnérabilité lui labourant les entrailles. Cette peur lui rongeant l’encéphale quand la folie de son quotidien se rappelait à sa mémoire et qu’il ne pouvait assumer les morceaux délités de cette réalité s’évaporant entre ses doigts. Inhalant lourdement, il pouvait sentir la belle s’ébrouer entre ses bras, le manque se faisant présence entre leurs corps glacés quand leurs ébats ne savaient plus comment échauffer leurs dermes esseulés. « Je ne suis pas venu pour ça. » Il croassa, un murmure lui sciant les lippes quand bien même ses atomes aspiraient à la collision de leurs carcasses dans l’espoir de créer rien qu’une étincelle. Un éclat de vie capable de lui offrir des ailes. Un soupire lui rongeant les mots, ses lèvres s’arrêtèrent le long du derme de l’inatteignable alors qu’il redoutait les questions qu’elle ne manquerait pas de lui poser. Goûtant à sa peau, sa tendresse lavant la carne de la belle, il redoutait ces vérités qu’il ne garderait malheureusement pas pour lui. « Je ne pouvais pas rentrer chez moi. » La peur s’était fait un foyer de sa demeure, s’invitant entre les lattes du plancher pour que jamais il n’oublie la terreur lui rongeant l’encéphale. Cette crainte qu’il avait de voir ressurgir sous l’émail une folie écaillant le vernis de sa silhouette policée. Il redoutait d’affronter l’ichor en ses veines et cette souffrance qu’il avait faite compagne des nuits où il en oubliait ce qui était réalité. « Je savais pas où aller. » Et donc il était là. La bouche en cœur, rien que du silence entre les doigts. C’était avec amertume qu’il prononçait ces mots. L’aigreur lui lacérant la peau quand il affrontait avec regret l’ineffable réalité de sa solitude. Il n’y avait que ça, qu’elle pour ne pas le jeter à la rue quand la rue le rejetait. Il n’y avait qu’elle pour panser ses plaies sans même lui demander comment cela se faisait qu’elles revenaient. Elle contemplait l’abysse du fond de ses yeux et quand l’animal la contemplait depuis le néant de ses prunelles, elle frémissait sans pourtant lâcher prise. Et ça le terrifiait le gamin. Ça le tuait un peu plus en dedans à chaque fois qu’il y revenait, camé incapable de résister à l’appel de cette femme faisant gronder son carmin.


THE NIGHTS ARE GETTING SHORTER
I DON'T KNOW WHERE THEY GO
AND I AM GETTING OLDER
AND IT'S STARTING TO SHOW
©️ SIAL ; icon tumblr


   
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
i don’t want to wake up lonely i don’t want to just be fine (mads) Empty
i don’t want to wake up lonely i don’t want to just be fine (mads) - Sam 7 Avr - 18:02

ça fait toujours mal au cœur. de se dire qu'on était tout l'un pour l'autre, et qu'aujourd'hui, on n'est plus qu'un navire en dérive sur des flots pernicieux et périlleux.
ça fait toujours mal au cœur. de se dire qu'on était tellement bien, heureux, de ne rien savoir du tout. d'être juste une humaine sans peine, de vivre sa petite vie tranquillement sans se soucier de rien du tout… juste du fait d'être un peu trop fortunée, un peu trop aidée par papa et maman sans réellement le souhaiter.
c'est ça, qui est bien : le choix.
et madaline, elle n'a plus le choix de rien. valkyrie, épée plantée dans les mains, palpitant animé du besoin d'aider, d'être utile, de se rebeller. de faire quelque chose. et mads, trop engluée dans une passivité à laquelle elle s'était habituée, devient une lutte constante entre ce qu'elle veut être et ce qu'elle est.
les fioles de venin qui passent entre les mains, les fioles avec lesquelles elle meurt de jouer. c'est dangereux, ce qu'elle fait… et c'est bien ça qui lui plaît. elle pourrait même glisser quelques goûtes dans l'expresso de grisha, pour arrêter de souffrir de son absence. pour arrêter de souffrir de sa présence.
parce que même quand grisha est là, à reluquer les souvenirs ramenés d'ici et de là au gré de leurs sorties, au gré de leur vie, le grisha qu'elle a toujours aimé semble s'être évaporé. il est là, et elle se complaît dans ses bras, mais les reliquats de leur relation dévoyée s'amoncèlent à leurs pieds. et c'est avec une bonne dose de patience et beaucoup de scotch qu'ils essaient de réparer les dégâts.
mads ne sait même plus comment lui parler.
qu'est-ce qu'ils se disaient avant ? avant qu'elle ne soit valkyrie, et que lui se laisse aller à ses démons ?
elle répond à la demande de son amant d'un sourire rapide. et son cœur se languit de le voir s'approcher, de goûter à ses lèvres contre sa peau. de l'avoir à ses côtés, juste lui et l'odeur marine qui semble lui coller à la peau. juste lui et au diable les incertitudes. mais la valkyrie ne supporte plus cette relation. la raviver ou la faire couler, peu importe… mais s'engoncer dans un extrême choisi. arrêter d'errer dans ces incertitudes, à l'accepter quand il daigne se pointer, à le laisser s'évader dès lors que les ébats sont terminés. dès lors que l'amour s'est fané. et à se faire du souci, un jour, tout le temps, pour ce qu'il va devenir.
elle se crispe légèrement, le dos droit, en sentant le corps de grisha se rapprocher. le palpitant entame une nouvelle danse alors que l'esprit, plus rationnel, pleure en silence sur cet amour d'antan qu'ils partageaient et qui brillait si fort, si haut. mads qui se fait tant de soucis pour grisha, et grisha qui demeure hermétique à la souffrance-silence de madaline. la balance penche toujours d'un côté ou de l'autre… et celle de grisha semble pencher vers l'insensibilité, l'égoïsme… et les ténèbres. et qui est-elle, alors, à le haïr de ne jamais se soucier d'elle ?
n'est-elle pas plus égoïste qu'il ne l'est ? alors que tout en elle hurle des « regarde-moi. aime-moi. comme avant. » mais le souci, c'est que plus rien ne sera comme avant. le temps est immuable et assassin, il passe pour s'emparer des âmes et les dépouiller de tous repères. grisha et madaline ont grandi… grisha et madaline n'auront plus jamais la naïveté d'antan.
et pourtant, de le sentir si près, son corps ne lui répond plus. elle se frotte indécemment, chatte en chaleur ronronnant du besoin d'être touchée, effleurée, possédée. ce sera toujours mieux que ce silence pesant qui demeure entre eux.
« Je ne suis pas venu pour ça. »
le verre interne se brise. les opales demeurent sèches malgré la tempête intérieure. il n'est pas venu pour ça ? mais pour quoi alors ? l'impression persistante de ne pas compter. de n'être qu'une habitude de plus, comme une vilaine cigarette à glisser entre ses lèvres qui le rapprochera indubitablement de la mort. est-ce que c'est ça qu'elle représente à ses yeux, juste un geste à esquisser pour que la normalité demeure ? ou est-ce pire, madaline représentant un pas de plus le menant à la faucheuse ?
les élans érotiques de la belle se calment tout de suite. elle ne remue plus, poupée de porcelaine piégée entre les bras du mâle. et elle se tend d'autant plus quand les lèvres de son amant se posent sur l'épiderme sensible ; s'il ne veut pas d'elle, pourquoi s'amuse-t-il tant de l'échauffer inutilement?
« Je ne pouvais pas rentrer chez moi. »
oh, elle ne devrait pas laisser une rage incommensurable monter et serpenter dans les méandres tortueux de ses veines. et pourtant, la rage efface la tristesse, le désespoir, le désarroi et tous ces sentiments néfastes qui la font se sentir si misérable. elle s'amourache de la rage qui la prend si durement, amant violent. elle n'est qu'un réceptacle vide à ses yeux, un port d'attache pour un marin libidineux.
« Je savais pas où aller. »
un rire léger, impromptu et amer s'échappe des lippes de la valkyrie, se répercutant dans son dos et ses omoplates. ce n'est pas un rire de joie. ce n'est même pas un rire de tristesse. c'est un rire de colère. sentiment de trahison qui enserre le palpitant comme autant de plantes grimpantes et carnivores entamant leur repas. il n'est pas là pour elle… jamais. pour son corps. pour son foyer. pour tout ce qu'il pourra prendre d'elle sans qu'elle ne dise jamais rien, sangsue accrochée à son cou gracile.
« ne suis-je que cela, grisha ? »
elle demande avec calme ; c'en est presque effrayant. madaline n'est pas de ceux qui sortent de ses gonds très souvent, mais l'arrivée de la valkyrie trois ans auparavant a tout chamboulé. et combien même son amour n'est rien de plus qu'un crève-cœur, mads n'est plus capable de demeurer le clapet fermement clos, tentative désespérée de sauver ce qui s'est déjà délité.
elle se tourne vers lui, les opales envoyant des salves d'éclairs dans la direction du bellâtre. quand ses prunelles s'attardent sur ce visage qu'elle connaît par cœur, la tendresse revient sournoisement prendre possession du myocarde ; il serait tellement aisé de se laisser berner par ces années à se côtoyer, à se dompter, à s'aimer.
« veux-tu seulement passer du temps avec moi, ou n'est-ce qu'un toit au-dessus de ta tête qui t'intéresse ? »
malgré toutes ses tentatives pour cacher son amertume, le venin s'échappe de ses palabres choisies avec impatience, avec colère, avec déception. grisha a toujours le même minois qu'elle a passé tant de temps à adorer, à aduler, à embrasser, connaissant chaque parcelle d'épiderme le composant. mais grisha n'est plus le même à présent. et madaline n'a que la sensation écrasante d'être face à un inconnu venu lui soutirer tout ce qu'il pourra trouver.
mads est trop faible, trop obsédée par grisha pour ne pas céder. mads est trop accro à trop de choses pour refuser un peu de bonheur dans sa vie. et pourtant. si l'idée de devoir se bouger est présente depuis quelques temps, ça ne se fera pas tout seul. et les vérités douloureuses se doivent d'éclater.
dans les opales de mads, une seule question qui ne sera jamais proférée.
dis-moi grisha, y a-t-il encore un avenir pour nous ?

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
i don’t want to wake up lonely i don’t want to just be fine (mads) Empty
i don’t want to wake up lonely i don’t want to just be fine (mads) - Mer 11 Avr - 12:11



   

   

   
IT WAS SINK OR SWIM AND I WENT DOWN,

☁️
C’était un massacre. Une scène d’horreur qui s’élevait en son thorax. La peur qui dansait avec la folie alors que le Kvasov sentait croitre en lui l’immonde d’émotions pour lesquelles il n’avait pas de nom. Il y avait l’indifférence qui lui lacérait la chair, dévoilant au monde le trou béant de ses plus tristes inconsciences. Puis il y avait l’amour, celui qui fuit. Ce sentiment incompris qui se cachait à l’abri des regards, craignant qu’une fois trouvée il finirait goguenard d’avoir trop espéré. Grisha les sentait en sa carne, se baladant en son système alors que l’air vicié en ses bronches ne dévoilait rien du chaos intérieur que ces mots qu’il n’avait plus même la force de prononcer. Le ruskov était aveugle à ses propres réalités, marin buvant la tasse en prétendant ne pas avoir peur de se noyer. C’était son rafiot qui prenait l’eau et lui qui refusait de prononcer ses derniers mots. Pourtant, une fois la mer devenue tombeau, il n’y aura plus personne pour l’écouter. Le souffle court de courir après quelque chose qui n’était plus, chassant une chimère qui avait fini par les perdre, le brun enlaçait Mads parce que c’était la dernière chose gardant sa tête hors de l’eau. Inhalant la senteur de la belle comme s’il s’était s’agit de sa dernière bouffée d’oxygène, il festoyait à même sa carne. Goûtant le long de sa peau plus d’ivresse qu’il ne pouvait en consommer le cœur délité par les promesses de boissons mordorées.
Les vérités du démiurge étaient des promesses empoisonnées. Des propos entonnés seulement pour recoller des morceaux qu’il ne savait pas comment rapiécer. Il y avait l’aiguille qui se baladait sous sa peau et pourtant le gamin ne cessait de finir en lambeau. Parlant pour ne rien dire, il oubliait à force qu’il gardait sous l’écorce des vérités que pas même lui ne s’avouait. Le rire gras et désarticulé de la poupée entre ses bras le glaça. Poupée de cire, il essuyait les coups la tête haute quand bien même l’amour était désireux de faire plus que laver ses fautes. Les yeux posés sur la crinière de la Leslie, il avala avec difficulté ses propos. Les épines dégoulinant le long de sa trachée lacérant son poitrail alors que tout en lui débordait. Les yeux posés sur la brune, il contempla ses traits défaits alors que la guerrière partait au combat l’écume plein les yeux. Grisha avait des mots plein la bouche. Des propos qui auraient pu recoller les morceaux si seulement il savait par où commencer. Les lippes entrouvertes, le faciès défait de ne pouvoir endiguer la marée de regrets emplissant ses prunelles, il baissa les yeux son corps invoquant la fuite. Pourtant, affrontant le ressac debout bien que blessé, il posa ses prunelles pleines d’interrogations sur la belle. Mads tapait là où ça faisait mal. Ses mots une arme qu’elle maniait avec autant d’agilité qu’elle maniait sa carne. Avec virulence, consciente surement de le laisser vivant bien que blessé, elle crachait ses palabres condamnées dans l’espoir d’animer en l’autre quelque chose qui s’était éteint il y avait de cela trop longtemps.
Se repaissant des traits de la jeune femme, contemplant son faciès dans l’espoir de trouver des réponses aux questions qu’il ne pouvait poser, le ruskov agrippait le plan de travail avec plus de virulence qu’il n’en fallait. La bête entre ses côtes s’animant alors que la rage se distillait en ses veines. Il sentait l’animal gronder, hurler à la lune dans l’espoir de goûter à la carcasse de l’autre. S’inviter entre ses hanches pour finir par la laisser désolée, lande dépeuplée par la violence d’un homme n’ayant vu en elle qu’une escale à saccager. Inhalant lourdement, cherchant dans les secondes s’élevant entre eux de quoi retrouver les fragments d’un calme lui manquant, il sentait en lui croitre son besoin de ravager la seule chose immaculée qu’il lui restait. Les émotions s’écoulaient le long de ses traits, la rage grimace grossière lui déchirant le visage alors que la peine dégoulinait de ses lèvres en une lune brisée. « C’est ce que tu crois ? » Le corps agité par l’émotion, les tremblements lui vrillaient l’échine alors qu’il tentait vainement de contenir en lui l’animal quémandant souffrance. Ses mots étaient doux, sa voix un souffle usé et pourtant tout en lui appelait à la violence. De son poing s’abattant sur le comptoir à cette chair déliée par la fébrilité incapable de retenir les flots de sa folie. Grisha sentait croitre en son poitrail les germes d’un mal qu’il ne pouvait se refuser. Ses pensées s’évaporaient au feu de sa vanité, sa violence rien de plus qu’un autre artifice destiné à esseulé le gamin désespéré. Reculant de peur de mordre la seule encore capable de l’enlacer, il se détourna de la virulente craignant les actes qu’il rêvait de poser. « Si je ne te baise pas, je n’ai pas le droit de venir te voir ? C’est ça le deal ? » Grondant avec plus de virulence, sa voix explosait entre les murs de ce silence les écrasant. Il prenait toute la place, sa voix s’élevant jusqu’aux astres alors qu’il sentait sa chair se préparer à l’impact de leurs chairs fatiguées incapable de garder leurs distances. De ces souffrances les unissant quand ils auraient pourtant dû entamer les transhumances les séparant.
Le souffle court, le Kvasov piétinait le sol de sa cuisine hors de prix. Ses chaussures s’usant la semelle sur le pavé alors qu’il se mouvait comme un animal en cage. Un animal incapable se survivre sa captivité. Il contemplait la belle, contemplait le néant à ses côtés et sentait en lui la fièvre d’un homme mourant refusant de s’évaporer. Il sentait cette violence prête à s’exprimer, éclater entre ses doigts s’il s’en laissait l’opportunité. Plantant ses prunelles trop sombres dans celles trop limpides de Mads, la rancœur lui délavait le faciès alors qu’il souffrait de ne pouvoir prononcer les mots capables de les soigner. Parce qu’il avait changé Grisha, il avait disparu. Bête assoiffée désormais, il maniait les mots comme un garrot qu’il posait le long de sa trachée. Elle finissait par suffoquer et lui manipulait la réalité pour à jamais être l’unique rescapé de cette histoire rongée par les flammes. C’était sa carne qui brûlait et la belle contemplait le spectacle sans pouvoir imaginer qu’il avait lui-même démarré l’incendie. « J’ai pas besoin de quelqu’un, Mads. J’ai besoin de toi. Mais clairement, je me suis fourvoyé en croyant que tu comprendrais. » Les prunelles plantées dans celles d’une moitié de lui-même, sa voix suintait l’amertume qu’il éprouvait face aux propos de la divine. Cette dernière ayant planté ses ongles dans son myocarde, s’amusant de l’incarnat dégoulinant de la plaie quand elle jouait encore en son thorax. « Qu’est-ce que tu veux, toi ? Tu veux que je reste ? Tu veux que je parte ? Tu veux que je te prenne sur le comptoir, là tout de suite ? » S’approchant de la brune, la fièvre tâchant ses mouvements désordonnés, le gamin semblait à l’étroit dans son propre corps alors que sa voix n’était plus qu’un filament désuni. Ses mains s’agrippant aux hanches de la brune, il la souleva sans difficulté alors que ses prunelles restaient ancrées dans le regard de son autre. « Parce que si ça ne tenait qu’à moi, je te prendrais dans mes bras. » Rien de plus qu’un souffle, un aveu prononcé à demi-mot, c’était comme ça que le démon plantait ses crocs dans sa victime. Ses traits angéliques invitant l’échouée à vendre son âme contre une tendresse qu’elle ne trouvera pas en sa carne.


THE NIGHTS ARE GETTING SHORTER
I DON'T KNOW WHERE THEY GO
AND I AM GETTING OLDER
AND IT'S STARTING TO SHOW
©️ SIAL ; icon tumblr


   
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
i don’t want to wake up lonely i don’t want to just be fine (mads) Empty
i don’t want to wake up lonely i don’t want to just be fine (mads) - Ven 13 Avr - 21:33


le plus désolant dans tout ça, c'est les myocardes sanguinolents qui devenaient les leurs. les palpitants serrés des confrontations qui ne tarderaient pas à arriver. s'aimer jusqu'à finir le souffle court, les cheveux ébouriffés et les joues colorées ou s'ignorer superbement la plupart du temps… la peste ou le choléra, choix cornélien offert aux plus modestes, aux plus superstitieux, aux plus désespérés.
et pourtant, deux âmes reliées par le fil rouge du destin, incapables de se laisser aller voguer vers d'autres contrées l'un sans l'autre. mads incapable de retenir les palabres enflammées et déçues qui ont érigé un mur dans le palpitant malmené, lassé d'être à jamais l'objet de ses convoitises sans pouvoir être l'audacieuse qui se glisse dans son lit au petit matin. c'est toujours à sens unique : grisha qui se pointe, grisha qui lui fait oublier les semaines à ne plus compter dans son cœur esseulé, et il ne reste plus qu'à recommencer.
madaline la jolie poupée juste bonne à être baisée.
ça ne suffit plus.
elle a les mains qui tremblent légèrement, madaline. le manque se fait ressentir. la poudre blanche, écho des cieux, dans laquelle elle s'est plongée si ardemment sans prendre la moindre bouée. c'est sans doute un peu à cause de lui – plus aisé de condamner l'assassin d'une relation durable plutôt que d'accepter la vérité. la leslie suicidaire, la leslie qui ne sait plus gérer une vie qui a toujours été trop contrôlée pour qu'elle parvienne à la gérer seule. et la perte de grisha qui ne fait que la plonger davantage dans ses travers… ange qui se plaît à déchoir toujours plus pour foncer tête baissée vers les ténèbres qui tendent des bras squelettiques dans sa direction.
il n'y a pas de bonne solution vis-à-vis de leur relation.
la laisser s'envenimer, crever la gueule ouverte sans un regard en arrière.
tenter vainement d'éteindre les flammes qui la dévore, au risque de faire pire. au risque de provoquer une colère qui signera l'arrêt pur et simple des reflux de sentiments – simples braises qui finiraient un jour ou l'autre par s'éteindre.
se battre et tout perdre.
tout perdre et se laisser aller.
la valkyrie remue en-dedans. se battre est la seule solution, peu importe que son cœur soit aux abois, que son âme semble se déliter jusqu'à s'évaporer. elle ferait tout pour lui, madaline, habituée à l'aimer autant qu'à respirer.
« C’est ce que tu crois ? »
le corps est agité d'un spasme violent, le cri étouffé dans le nœud qui s'est formé à la base de l'œsophage. le ton est doux mais la signification tellement douloureuse. elle sursaute une nouvelle fois quand son poing vient s'abattre avec brutalité sur la table.
et elle aimerait se faire oblative, proposant sa carcasse infâme et osseuse plutôt que le bois tendre sur lequel il exprime sa frustration.
« Si je ne te baise pas, je n’ai pas le droit de venir te voir ? C’est ça le deal ? »
les opales décèdent sous le tsunami instantané. elle ne pleure pas, mads, érigeant consciencieusement un barrage de bois à la lisière de la catastrophe naturelle ; mais l'envie est si prenante de se laisser aller à ces années disparues dans un souffle.
les larmes ne couleront pas. mads la faible n'a plus le droit aux commandes. toujours trop séparées pour être appelées âmes-sœurs, la valkyrie et l'humaine savent néanmoins quand s'accoupler pour donner droit à un spectacle digne de ce nom. pour retrouver volonté, hargne, dernier souffle d'une guerrière faisant face au styx.
« c'est pourtant bien ce à quoi tu m'as habitué ces dernières semaines ! que dis-je, ces derniers mois ! »
elle explose, les cicatrices de son dos pulsant sous le besoin d'ériger des ailes duveteuses qui ont été arrachées. et pourtant, les relents passifs de mads lui dictent de courber l'échine. et pourtant, la partie la plus sombre de son être tremble d'excitation à l'idée de ce grisha agressif, tellement différent de celui qu'elle a aimé si ardemment. elle aimerait qu'il la fasse sienne avec toute la brutalité qui le constitue. qu'il la marque jusqu'à la blesser, jusqu'à laisser son empreinte sur son âme dissipée.
« J’ai pas besoin de quelqu’un, Mads. J’ai besoin de toi. Mais clairement, je me suis fourvoyé en croyant que tu comprendrais. »
la guerrière devrait avoir sa volonté terrassée par ces mots qui blessent indubitablement madaline. et pourtant, la colère ne retombe pas, flamboyant à ses côtés comme une arme imaginaire. quand mads reprendra ses esprits, elle ploiera sous le poids de ces mots. grisha qui avoue avoir besoin d'elle – avec une touche de désespoir nichée dans un grondement sourd – et elle qui se détourne, l'échine durement redressée.
« Qu’est-ce que tu veux, toi ? Tu veux que je reste ? Tu veux que je parte ? Tu veux que je te prenne sur le comptoir, là tout de suite ? »
le souffle se bloque dans la gorge offerte. le menton relevé en une posture de défi, elle ne résiste pourtant pas quand il la soulève dans ses bras. la lèvre se mordille légèrement tandis que la gamine tente de peser le pour et le contre. s'enliser encore davantage dans ces vices qui deviennent peu à peu le quotidien de ce couple d'amants maudits ou tenter une vraie discussion ?
toujours la même question.
être passive ou agressive.
la dernière phrase du bellâtre qui reste en suspens dans l'air, un mélange d'excitation, de peur et de quelque chose de plus fumé – une colère âcre, une déception puissante – se battant la première place dans le cœur en ruines de madaline.
elle passe ses mains sous le t-shirt du mâle pour planter ses griffes dans son dos. lui faire ressentir un peu de la douleur qui est sienne depuis ce qui semble être des siècles.
« en quoi as-tu besoin de moi, grisha ? »
un souffle. les lèvres qui se rejoignent en un baiser à la fois doux et passionné. elle ne veut rien de ce qu'il peut encore lui offrir, de ces crocs plantés dans sa jugulaire pour qu'il continue d'asseoir sa domination sur le couple en cendres. mais elle a ce besoin, dans ce geste, de lui exprimer qu'elle sera toujours là. de le pousser à exprimer le mal qui le ronge et qui crée ce fossé toujours plus grandissant entre eux.
les mots qui ne passent par la barrière des lèvres entrouvertes, et pourtant l'aveu qui flotte dans l'atmosphère explosive – fierté qui empêche de s'exprimer librement.
« je te veux à mes côtés. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
i don’t want to wake up lonely i don’t want to just be fine (mads) Empty
i don’t want to wake up lonely i don’t want to just be fine (mads) - Lun 16 Avr - 15:31



   

   

   
IT WAS SINK OR SWIM AND I WENT DOWN,

☁️
Cela faisait des mois déjà que les deux amants n’étaient que ruines. Restes languissant de ce qui avait été et ne pouvait plus être, ils jouaient dans les cendres de leur malheur espérant vainement pouvoir ranimer des braises n’étant plus. Éploré pleurant ce qui n’était plus, c’était un fou qui retournait toujours au lieu du crime. Incapable de s’éloigner de ce brasier qu’il avait bouté l’arrogance plein le cœur alors qu’il contemplait la chose, sa chose s’abandonner aux flammes. Meurtrier des graines de son bonheur, le Kvasov était l’artisan des tourments de son désir. Il sentait la chair gronder, l’animal en ses entrailles feuler en l’honneur d’un plaisir qu’elle pourrait lui donner à l’agilité de ses doigts, la douceur de ses lèvres ouvertes pour lui alors qu’elle exhalerait son nom. Grisha avait tout perdu, faisant de l’amour une issue de secours qu’il ne pouvait emprunter. Ce cul-de-sac dans lequel il se retrouvait toujours piégé quand même il n’avait de cesse d’en barricader l’entrée. La rage au ventre, le gamin ne savait plus trop bien contre qui il luttait. La femme à portée de ses doigts ou les ténèbres découlant de sa main. Ce mal qui ne demandait qu’à entacher l’unique chose encore pure dans son quotidien. Clébard forcé de mordre ses liens dans l’espoir fou de se libérer, ce n’était pas vraiment sa faute s’il saignait sur le parquet. Son ichor dégoulinant le long de sa trachée alors qu’il s’ouvrait l’intérieur dans l’espoir fou qu’elle puisse contempler les raisons de ses insomnies. Ce besoin qu’il avait de lui revenir, toujours y revenir, quand bien même il savait qu’elle en crevait.
Partir ou rester. Ça n’avait jamais vraiment été un choix pour le ruskov. Ce dernier forçant les liens à ses poignets, cherchant à se défaire de ce fil le ramenant toujours à la brune. Ce gamin incapable de garder ses distances, loup humant sa fragrance dans l’espoir d’un jour encore planter ses crocs dans sa trachée. Il avait tort le chérubin. Il se plantait sur toute la ligne et pourtant jouait son rôle avec une fébrilité indéniable. Ses mots en éclats, sa voix un souffle n’implorant d’autre réponse que cette reddition qu’il savourait déjà, c’était un plaisir tordu auquel le divin s’adonnait. Le démon ayant pris possession de sa carne le poussant à jouer de ces bestioles l’entourant, faisant tourner l’univers autour de lui comme s’il n’était de plus juste vérité. Pourtant, il en souffrait le Kvasov. S’étiolant un peu plus au feu de ses déraisons. Il se perdait chaque jour un peu plus à jouer des passions, animant la violence dans l’espoir de goûter à ces brasiers alimentant leur rage. Les opales se mouillent, pourtant elles restaient terriblement sèches. L’ironie frappant l’homme en plein cœur alors qu’il offre la représentation de sa vie. Puis ses mots, ces mots. Les mots qu’elle entonnait avec effronterie, pugnace déité prête à se repaitre du chaland ayant osé la défier. Ayant osé jouer à ce jeu de dupe, prétendant ne pas savoir quels maux il avait apportés à sa porte. Amenant toujours un peu plus d’ébène dans son sillage à chaque fois qu’il la rejoignait. Mads jouait avec son cœur, pour la première fois osant rendre chaque coup qu’il lui portait. Grisha pouvait sentir l’organe s’effriter entre ses doigts, la belle plantant ses ongles acérés dans le muscle bien trop tendre en sa présence.
C’était sa voix qui se brisait, son souffle qui se faisait tendresse quand les prunelles mouillées il digérait péniblement les derniers mots de la jeune femme. La réalité de leurs derniers mois de passion, l’amour s’immolant au feu d’une déraison n’éprenant que lui. Les mots coulaient le long de ses lippes, la violence en son poitrail lacérant ce qu’il lui restait de retenue. Il souleva sa douce, ses bras enserrant sa taille alors qu’elle contemplait les profondeurs de ses prunelles rongées par les vices de leurs chairs ne demandant qu’à s’unir jusqu’à l’apostasie. Jusqu’à n’être qu’une même entité n’ayant plus la force d’exister sans l’autre et peut-être seulement enfin se comprendre. Il lui crache ses vérités avec douceur, sa fébrilité un mal qu’elle s’inoculait sans songer aux conséquences de leur instabilité. Parce que si le loup s’ébranlait sous le poids de ses maux, la douce Madaline peinait à ne pas s’effondrer sur les ruines de ses origines. Les mains de la douce se font violence alors que le tissu s’efface sous ses doigts, ses serres s’agrippant à la chair pour l’enjoindre au silence. L’enjoindre à l’immobilité alors que ses lippes entrouvertes il s’offrait avec docilités à celle lui ayant dérobé son souffle. Rien que du vide plein les bronches, son thorax comprimé sur des mots qu’elle cherchait à lui arracher, il gardait pour lui le néant de son âme. Le mal qu’il avait plein la carne alors qu’elle le contemplait de ses prunelles bien trop limpides, bien trop en peine par sa faute.
Elle exhalait ses mots à l’envers de ses lèvres, son souffle frôlant la carne du dévot abandonné à ses pieds avant de se repaître de sa ferveur à mêmes ses lippes lui refusant de lui résister. Il gronde le gamin, il gronda l’animal alors que sa carne tremble sous la douceur de la Leslie, ses ongles toujours fichés à même son échine alors que la tentatrice anime le feu de ses entrailles. Les yeux clos, exhalant avec douceur ce trop-plein qu’elle lui avait donné sans rien demander en échange, il savoura une seconde de plus la quiétude de ce corps à corps délictueux n’existant que dans ces instants où la raison cédait à la tentation. Découvrant ses prunelles à la belle, les oboles lui dégoulinant des iris asséchés. Il avait la tristesse lui étirant les lippes alors que le gamin semblait perdu. Douloureusement perdu. « J’ai besoin de toi pour me souvenir de qui je suis. Qui je veux être. » Reposant la brune au sol, il s’humecta les lèvres, ses bras toujours enlacés autour de cette dernière. « C’est le bordel dans ma tête, Mads. Tu peux même pas imaginer. » Il avait la sincérité qui s’échappait de ses lippes, la fragilité de son âme se dévoilant à celle ayant précédemment tenu son cœur entre ses doigts. Il était autre le gamin, apôtre défait de sa rage et des embruns lui emplissant la carne. Il était plus doux, moins grand, comme si le divin s’était éteint l’espace d’un instant. « Et je sais que t’as pas forcément besoin de moi comme j’ai besoin de toi. J’sais que tu serais mieux sans moi, mais je peux pas m’en empêcher. Je sais pas comment garder mes distances. » La brisant un peu plus à chaque fois qu’il revenait, navigateur désespéré saccageant son port.


THE NIGHTS ARE GETTING SHORTER
I DON'T KNOW WHERE THEY GO
AND I AM GETTING OLDER
AND IT'S STARTING TO SHOW
©️ SIAL ; icon tumblr


   
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
i don’t want to wake up lonely i don’t want to just be fine (mads) Empty
i don’t want to wake up lonely i don’t want to just be fine (mads) - Sam 21 Avr - 21:56

chaleur suffocante. épiderme mis à mal, les goûtes de trop s’évaporant pas tous les pores. c’est ce qu’elle ressent toujours en la présence de grisha, mads ; une chaleur teintée de passion et de désir. un étouffement aux relents de déception et de colère. un savant mélange d’émotions controversées et paradoxales qui crée un cocktail molotov à l’intérieur, dans la cage thoracique, dans les poumons, pour laisser un corps sanguinolent et squelettique sur le sol marbré.
incapable de rester éloignée, et pourtant le besoin viscéral qui prend aux tripes de réclamer son indépendance ; mads est un chevalier qui ne supporte plus son roi et qui pourtant ressasse sans cesse le serment d’allégeance qui les lie.
mads n’a jamais été plus mal dans sa vie que durant ces derniers mois. à attendre patiemment, jugée dans sa haute tour ivoirine, que grisha retrouve un quelconque intérêt pour elle… à sentir qu’elle le perd toujours plus chaque seconde, chaque minute, chaque heure, sans comprendre pourquoi. elle se sent pantin utilisée et boudé sans raison… comme si grisha s’était lassé de son jouet. et l’idée de n’être qu’un objet que l’on adore quelques minutes pour le laisser moisir dans le placard jusqu’à la prochaine utilisation lui laisse un goût amer dans la bouche. cinq ans environ qu’ils partagent leurs moments, qu’ils soient bons ou mauvais… alors qu’est-ce qui a changé ?
la foudre.
la mort.
toutes ces histoires de déités qui ont commencé à pulluler à arcadia. celui qu’est devenu grisha demeure inconnu (et incompréhensible) aux yeux de mads… impossible alors d’entamer une discussion et de s’adorer comme dans le passé. grisha a perdu l’éclat de jeunesse qui brillait si ardemment dans son regard ; son insouciance aussi. il semble ne plus y avoir que de la noirceur sur son âme, combien même mads tente de le gratter encore et encore – récurer la saleté. elle scarifie tout ce qu’elle trouve à sa portée mais sous les ténèbres ne se trouvent que davantage de ténèbres. de noirceur. et grisha, c’est pas ça. et mads, elle est pas certaine de vouloir demeurer à ses côtés comme ça.
mais.
toujours le mais qui la force à ouvrir les cuisses à ses assauts brutaux, à ses élans passionnés.
elle l’aime.
son palpitant saigne de ce qu’il est devenu, et pourtant la valkyrie sait pertinemment qu’il ne l’est pas devenu par choix. tout comme mads se sent bouleversée des changements qui ont eu lieu dans sa vie – de la mort effleurée – grisha ne peut contrôler les doutes et les interrogations qui l’assaillent maintenant qu’il est lui… et autre chose. rien ne peut être véritablement entrepris pour les libérer tous deux de ces autres entités venues d’ajouter à l’âme déjà emprunte de doutes… juste accepter et se soumettre à ce changement.
et mads demeure persuadée qu’il lui faut donner sa main et le guider vers la lumière ; pas celle qui nous accompagne tous au moment du passage jusqu’à l’au-delà mais bien les choix qui se veulent moraux, mais bien des relations éloignées de celles qui l’occupent tant à présent.
et les mots brisent la barrière des lèvres closes. et le cœur se transperce de mille et une lames enduites d’un poison que mads aura concocté elle-même. le poison de leur relation.
« J’ai besoin de toi pour me souvenir de qui je suis. Qui je veux être. »
j’ai besoin de toi. quelques mots qui pourtant gonflent l’égo et poussent le côté triste de la conscience à s’ensoleiller. elle n’est pas qu’un vulgaire joué attendant d’être à nouveau regardée. elle a une consistance dans la vie de grisha… une consistance qu’elle pensait perdue à ce jour.
« C’est le bordel dans ma tête, Mads. Tu peux même pas imaginer. »
ça fissure toujours plus la barrière que mads s’était érigée pour tenter vainement de ne pas succomber à la folie en la présence de grisha. elle se persuadait lentement qu’elle le détestait pour tout ce qu’il lui faisait subir – l’attente insoutenable de ne pas savoir quand sa présence viendrait à nouveau hanter les lieux, fantôme de son passé – mais la certitude pernicieuse s’efface lentement. et pourtant, l’égoïsme sous-jacent qui surplombe mads depuis lors qu’elle n’est plus seule dans son corps revient à la charge, assaut désagréable. il va mal, certes, marmonne l’esprit sournois. mais et moi ? elle aimerait ajouter. alors mads repousse au fin fond de sa conscience ces excès de péchés, repousse la vanité et le besoin insatiable d’être regardée pour se concentrer sur son amant.
« Et je sais que t’as pas forcément besoin de moi comme j’ai besoin de toi. J’sais que tu serais mieux sans moi, mais je peux pas m’en empêcher. Je sais pas comment garder mes distances. »
elle tourne la tête de droite à gauche. la tempête semble s’être calmée, et elle redoute de remettre de l’huile sur le feu… mais les mots sortent seuls, indomptables.
« tu ne sais rien. »
quatre mots. et elle pense à tout ce qu’elle devrait dire, au choix de ses mots… mais encore une fois, la réflexion n’est pas de mise ce soir. elle ne réagit qu’à l’instinct d’une femme blessée d’être trop peu considérée.
« je t’en prie. »
je t’en supplie ajoutent les opales sombres.
« ne garde pas tes distances. »
elle resserre sa prise sur la nuque de grisha, les bras l’entourant affectueusement. elle a besoin de ce rapprochement, pas pour une séance de jambes en l’air torride qui réduira la pression… elle a besoin d’être proche de lui pour qu’il comprenne l’étendue de ses sentiments ; que rien n’a changé. pas dans son cœur.
« tu es déjà si loin… si souvent… je me souviens avec nostalgie de tous ces instants qui appartiennent désormais au passé. du temps que nous passions ensemble, inlassables dans notre amour. et ça me manque. je… »
je n’ai plus l’impression de compter à tes yeux, elle aimerait finir. mais c’est trop compliqué à dire. parce qu’elle avouerait ainsi combien il compte pour elle. combien elle est soumise à ses décisions, combien il est le bourreau et elle la victime. elle ferait tout pour lui… elle le fait déjà. les mains qui tremblent légèrement, l’horloge interne qui hurle que la dernière prise de poudre de rêves date de trop longtemps.
c’est à cause de lui que tu n’es plus que déchéance, souffle l’esprit. et ce n’est sans doute pas si éloigné de la vérité, mais est-ce réellement de sa faute à lui si elle l’aime trop ? est-ce vraiment sa faute à lui si elle est si faible face à l’idée d’être déchue de son statue de préférée, d’amante, de principale source d’amour ?
les non-dits sont les plus terribles.
Revenir en haut Aller en bas
i don’t want to wake up lonely i don’t want to just be fine (mads) -

Revenir en haut Aller en bas

i don’t want to wake up lonely i don’t want to just be fine (mads)

 :: abandonnés
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Sauter vers: