| I can't escape this now unless you show me how - Sam 23 Juin - 11:36 |
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C'est bruyant ! C'est étouffant ! Quelle mouche l'a piqué ? Une énorme, sinon il ne traînerait pas dans ce quartier en pleine soirée. La belle maladresse !
Les corps alcoolisés se cognent, les voix retentissement, elles ont des accents semblables à des montagnes russes. Les néons du club lui collent un début de migraine, à moins que ce soit la panique qui se loge comme du plomb dans sa tête. Oui, c'est sûrement elle. Leif grimace et repousse son verre sur le comptoir vissé au sol. Dieu qu'il aimerait être aussi solide ! Mais en cet instant, il n'est qu'un fétu de paille balloté par la foule animale. C'est comme briser son gouvernail et se retrouver en pleine mer déchaînée. On ne s'entend plus penser, c'est le chaos intérieur. La panique générale. Le pire, c'est qu'il a bu. Il ne sait pas ce qu'il a ingéré, a préféré commander la même chose que sa voisine. Quelque chose dans son ventre lui indique que c'était une idée de très mauvais goût. Et ce ne sont pas des papillons, plutôt des lames de rasoir ou des cure-dents qui se battent en duel. Il venait à titre d'expérience, par pure curiosité, mais s'est bien gouré.
Il faut s'échapper. Se frayer un chemin, tant bien que mal, parmi ces silhouettes dansantes et peu pensantes. Le Suédois fronce les sourcils et se détache du comptoir, du tabouret, son roc, qui le protégeait encore avant l'arrivée de la horde fêtarde. Il ne leur en veut pas, c'est normal de vouloir s'amuser. Seulement, les choses n'ont pas changé. Même avec toute sa bonne volonté, il ne peut pas supporter cette agitation. Alors il agrippe l'une ou l'autre épaule, progresse en s'excusant. Il aperçoit la sortie en levant le menton, c'est l'avantage d'être de grande taille. Mais qu'il se sent minuscule dans ce tumulte humain…
Mais quelqu'un se tient sur son chemin - si près du but. Pas un gentleman qui lui tiendra la main jusqu'à la porte, non. Une silhouette féminine, sans aucun doute. Il referme une paume sur son épaule, ses doigts se perdent vers son cou. Besoin irrépressible de trouver un ancrage dans cette clameur maladive. « Je dois, je… Il remarque sa main qui s'égare dans sa nuque. – Oh non, pardon… J'voulais pas, je veux... » La suite de sa pensée meurt dans sa gorge. Pourtant, la cervelle tempête. Je veux sortir d'ici !
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