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Want some Perlimpimpim's dust ?

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Want some Perlimpimpim's dust ? - Dim 13 Mai - 21:01


Presence & Sloan

Want some Perlimpimpim's dust ?


Le poing s'abat. Une fois, deux fois. Craquement sonore de la pommette sous le métal recouvrant les phalanges du Leprechaun. Face à lui, on geint, recrache du sang, liquide carmin qui vient lui tâcher la gueule. On s'excuse, promet qu'à l'avenir l'erreur ne sera pas répétée. Pauvre gars. Sloan le plaindrait presque. Mais lorsque l'on est sous la " protection " du Royaume, on se doit de payer dans les temps. Ce que le lascar au visage tuméfié n'avait pas fait. Pire encore, l'idée lui avait pris de s'en prendre à un Sloan venu s'acquitter de la dette dans les meilleures intentions. Résultat des courses, l'Irlandais repartirait de là avec la lèvre inférieure et l'arcade sourcilière droite dégueulant le cruor. Et l'endetté avec le crâne fendu et une partie de la dentition en moins. De quoi être bon à ne manger aucune nourriture solide pour les prochains jours. Le col de relâché, le malheureux qui s'écroule sur le sol à la manière d'une poupée de chiffon et Sloan qui s'accroupit, se met à sa hauteur. Paluche qui passe sur sa propre gueule, vire l'hémoglobine qui lui dégouline dans l’œil, lui brouille la vue. Une longue inspiration suivit d'un soupir tandis qu'il bouge les doigts pris dans le poing américain, et la gueule qui se fend d'un sourire faussement compatissant.

« Ça va aller ? J'y suis peut-être allé un peu fort, désolé. Mais tu te doutes bien que j'avais une sorte de protocole à suivre, pour éviter que tout le monde ne fasse comme toi. Et puis, tu es aussi à blâmer pour ton état. On aurait pût discuter de ton non-paiement autour d'une bière, je t'aurais dis de payer ce que tu dois, tu m'aurais expliqué que tu n'as pas l'argent, j'aurais menacé de m'en prendre à ta femme et tes gosses. Peut-être même ton animal de compagnie.. Si tu en a un, évidemment. Et finalement, je t'aurai accordé un délai supplémentaire. J'ai un grand cœur, tu sais. Mais il a fallut que tu te sentes poussé des ailes et que tu tentes de me botter le cul. Pourquoi tu as fais ça ? Ce n'est pas malin. Tu te retrouves avec des os cassés – possiblement une commotion cérébrale – et je me retrouve couvert de sang. Tu crois que ça me fait plaisir de te casser la gueule ? » Remontrance donnée, l'Irlandais se fait presque bon samaritain, délivre une leçon à sa victime pour l'aider à appréhender les prochaines fois. « Bien. J'espère que tu as compris que la violence ne résout rien. » Un silence pendant lequel Sloan observe l'autre, s'assure que les mots se sont bien ancrés dans la petite cervelle. Et derrière la terreur perceptible dans le regard, il sait que c'est le cas. « Allez, je ne suis pas un monstre. Je te laisse trois jours pour trouver ce que tu nous dois. Ce sera notre petit secret. Une tape qu'il assène sur l'épaule du malheureux,  comme on salut un bon copain et le Leprechaun se redresse, toise sa victime, retirant l'arme de son poing, marquant ainsi la fin de la négociation. « Oublie pas de mettre de la glace. » Quelques pas, une porte ouverte et l'Irlandais qui abandonne l'autre à son désarroi.


Les semelles qui martèlent l'asphalte, Sloan peste, le regard rivé sur la montre à son poignet. Il est d'ouverture du bar, ce soir et il n'a clairement pas le temps de passer chez lui pour se rafistoler. Il parait qu'un barman qui pisse le sang n'est pas bon aux ventes et que ça donne une mauvaise image de l'établissement. Comme si c'était sa faute si se retrouvait avec une sale tronche.

Mais elle, elle habite dans le coin, à quelques rues de là. Elle, elle doit avoir de quoi lui redonner une bonne tête. Alors il se presse aussitôt, dévore la distance à grandes enjambées. Il ne lui faudra que quelques minutes pour atteindre l'immeuble désiré, et s'engouffrer à travers la porte ouverte par un quelconque quidam. Merci la chance. Les escaliers grimpés quatre à quatre, et le voilà posté devant l'entrée de celle qui lui sauverait la mise. Et de venir marteler le bois, à plusieurs reprises.

« Pres' ! Faut que tu m'ouvres, j'ai besoin de toi ! C'est urgent ! » Et d'accentuer ses mots, prenant le ton de la panique, écrasant son poing sur la porte que plus fort. Enfoiré qui veut qu'elle se dépêche.
Pourvu qu'elle soit là. Pourvu qu'elle soit là.

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