Ma journée avait pourtant si bien commencé. Mon organisation était parfaite : je n'avais prévu aucun rendez-vous, les affaires en cours ne nécessitaient pas de difficultés particulières... Non vraiment tout était parfait.
Sauf que j'avais oublié un paramètre. Un paramètre pour le moins important.
Caesar Salazar. Mon nouvel associé.Je ne le connais depuis pas longtemps mais je devrais savoir que je peux compter sur lui pour nuire à mon programme parfait. Cela n'a pas manqué : à peine est-il arrivé dans le bureau que je sursaute violemment car je ne l'ai pas entendu arrivé. J'y gagne d'ailleurs une énorme rature sur mes notes. Heureusement que cela reste lisible malgré celle-ci. Je n'aurais pas à tout recommencer. Cependant, lorsque je m'adresse à lui, on perçoit tout à fait l'agacement dans ma voix.
-Bonjour à toi aussi Caesar ! Il y avait longtemps !Je prends une profonde inspiration avant de continuer de lui répondre. Si j'ai appris à être patient pour pouvoir mener à bien mes procès, je me découvre des trésors de diplomatie depuis que je le connais. Il me faut bien ça pour éviter de me fâcher tout de suite avec Bellandi. Parce que l'excuse de "c'est lui qui a commencé !", même si c'est la vérité, je ne suis pas forcément certain qu'elle soit acceptée. Et c'est fortement dommage.
-Et pour répondre à ta question, je ne fais pas d'affaires illégales. Enfin, nous ne faisons pas d'affaires illégales au cabinet.Mon ton est pompeux lorsque je parle du cabinet. J'ai pris soin de l'inclure dedans lorsque je parle de celui-ci. Même s'il est profondément casse-bonbon, Caesar est mon associé depuis que je lui ai donné le poste. Et j'ai pour principes de toujours tenir mes promesses ou mes engagements, quand bien même je peux le regretter par la suite.
-En revanche, je ne nierai pas que je travaille actuellement pour nos amis communs.A quoi bon nier ? Caesar, aussi saugrenu que cela puisse être pour moi, fait parti de la Nuova Camorra. Ce ne serait pas dans son intérêt d'aller me dénoncer pour quelque chose de tout à fait légal. Éloignant mes notes et mes livres, je me lève en direction de la sacro-sainte machine à café. D'un geste de la tête, je l'interroge silencieusement pour savoir s'il en veux également. Il me casse peut-être les bonbons sévère, mais je suis quelqu'un de poli en toutes circonstances.
-Pour être honnête, il y a tellement de zones grises à ce sujet dans la loi que cela en est surprenant que personne n'y avait pensé auparavant. Je me retiens de ricaner ouvertement. Franchement, combien d'ONG se plaignent du manque de transparence de certaines institutions ?
Beaucoup. Et même sans ça, des personnes suffisamment douées peuvent aisément optimiser des impôts de manière légale.
-Enfin, il faut déjà faire le point sur ce qu'il y a déjà.Je conclus cette phrase en faisant un vague geste de la main. Entre l'identification des différentes succursales de la Nuova Camorra, ce qu'il est possible de faire et ce qu'il doit être fait, il y a encore pas mal de boulot devant moi.
Fiche codée par NyxBanana