Dusk will lure me in (Augustin & Sybille) - Mar 17 Juil - 11:45
Une vie de débauche, de luxure, d’excès. C’est le style de vie qu’il a toujours mené, et celui qu’il a retrouvé ici. La vigueur et la folie de sa jeunesse l’ont quitté, mais cela ne l’empêche pas de continuer à en profiter. L’alcool ne coule plus autant, les folies sont amoindries, mais le plaisir des yeux et de l’esprit reste le même. Il faut bien cela pour se détendre après des journées passées à travailler, que ce soit pour la banque ou la Nuova – deux sphères et intérêts qui sont bien souvent étroitement liés. Un petit verre au bar, un petit tour dans un club. Le plaisir ne se trouve pas forcément dans le spectacle proposé, qu’il s’agisse d’un cabaret ou de corps huilés se déhanchant sous les projecteurs : le plaisir se trouve dans le verre, la compagnie et ce sentiment d’appartenir à un monde privilégié, un monde qui s’élève au-dessus de la petite populace. Augustin a toujours baigné dans ce monde-là, persuadé d’avoir un rôle et une place importante sur l’échiquier de la vie. Évidemment, l’arrivée d’Hermès lui a donné plus que raison, mais la vie s’est amusée à lui rappeler qu’ici-bas, même les dieux doivent se plier aux caprices du destin. Un château de carte s’envole au premier coup de vent. Il convient de garder l’œil ouvert, de ne pas se reposer sur ses lauriers. Et le plus important, bien sûr, éviter les mauvaises fréquentations – ou s’assurer de les enterrer vivants. C’est ce qu’il avait fait en quittant l’Argentine, en venant s’installer ici. Recommencer à zéro, rebattre les cartes. Tricher pour avoir une main avantageuse. Toujours avoir un as supplémentaire caché dans sa manche.
Pourrait-on dire que Sybille est un as, un atout dormant qu’il est possible d’abattre pour se donner un avantage dans le jeu ? Bien sûr. Sybille, Némésis : l’une et l’autre sont des créatures remarquables, autant dans leur divinité que dans leur humanité. Dans cette ville Augustin a vite appris à voir au-delà des noms ancestraux : ce qui régit ce monde est l’apparence, le caractère et le réseau. L’humain est au centre de tout cela, et les dieux et déesses sont forcés de se plier à ces règles de mortels. Ils les magnifient, les subliment, les surpassent. Mais ils ne sont pas encore prêts à les soumettre.
Il se souvient de la première fois où il a vu Sybille, ses traits angéliques ne suffisant pas à cacher la noirceur qui bouillait sous la surface. Il lui a souri, lui a tendu la main, l’a guidée. Hermès l’a reconnue, lui soufflant à l’oreille ses recommandations. C’était comme retrouver une vieille amie perdue de vue depuis l’enfance, comme renouer avec des liens du passé. Beaucoup de choses les séparent, mais au final ils se ressemblent plus qu’il ne peuvent le reconnaître ou même le réaliser. Cela se sent, quand ils se parlent. Le feeling est passé tout de suite, impertinents, charmeurs, joueurs. C’est naturel entre eux. Comme deux facettes d’une pièce, réunies pour jouer de mauvais tours, ou simplement passer un bon moment. Ils en ont passé des bons moments, en toute innocence et parfois de façon plus charnelle. Il aime Némésis et sa noirceur, chérit Sybille et sa détermination. S’il pouvait la protéger, il le ferait ; mais ce genre de sentiment stupide n’a pas sa place dans cette relation, pas sa place avec elle. Elle sait se débrouiller. Et pourtant, il sent qu’il se doit d’être là, quoi qu’il arrive.
Ils se sont donnés rendez-vous au même endroit que d’habitude, pour boire, discuter et critiquer ensemble les gens sur le dancefloor. C’est ce qu’ils font souvent, profitant simplement d’un moment de détente à leur manière. Augustin ne prétendra pas n’avoir aucun but derrière la tête – il en a toujours – mais il aime ces moments d’authenticité. Bien entendu, il est en retard. Pas qu’il était follement occupé : c’est vendredi soir, il est rentré tard de la banque mais n’a surtout pas vu le temps passer, comme d’habitude. Il finit de s’habiller, choisit une cravate, une autre, puis décide de ne pas en porter du tout. Après tout, c’est le week-end, il peut bien s’accorder ça. Il laisse les premiers boutons ouverts, remet son col en place et passe un coup de peigne dans ses cheveux poivre et sel – plus sel que poivre aujourd’hui, s’il faut être parfaitement honnête. Puis il se téléporte, apparaissant dans son fauteuil habituel. Ici, tout est rouge, c’en est presque ridicule. Mais c’est justement ce genre d’excès qui lui plaît : assumer son ridicule, aller toujours plus loin dans la provoc. Ce club le fait sans aucune honte. Sybille est là, assise à côté de lui sur le bras du fauteuil. Élégante, belle et sombre, comme à son accoutumée. Nemesis dans toute sa splendeur. Elle lui sourit, le fustige gentiment pour son retard. Il lui retourne un grand sourire amusé, pas désolé le moins du monde. « T’ennuyer de moi, j’imagine ? » Il pointe du doigt la coupe de champagne entamée dans ses mains. « Je vois que tu as commencé sans moi, allons Sybille, où sont tes bonnes manières ? » Il se lève du fauteuil, prend la bouteille et la deuxième coupe entre ses mains. Il remplit la sienne, et remet un peu de champagne dans celle de Sybille, afin d’égaliser. « Voilà voilà, comme ça je n’ai rien vu, » dit-il avec un petit sourire malicieux, avant de reposer la bouteille et de trinquer avec elle. Dans les yeux, toujours dans les yeux. Il met une main dans sa poche, tranquille, détendu. « Tu es superbe, comme toujours. Comment vas-tu ? »
Dusk will lure me in (Augustin & Sybille) - Mar 31 Juil - 23:19
Elle se laisse glisser dans le fauteuil, son fauteuil, le regard planté dans le sien et un sourire joueur sur les lèvres. On dirait une chatte qui se rapproche toujours plus près d’un vase, se mouvant avec une grâce insolente et une élégance provocatrice. Augustin a un petit rire et secoue doucement la tête avant de boire une gorgée de champagne, jetant un regard rapide à la baie vitrée donnant sur l’intérieur du club avant de s’y adosser et de reporter son attention sur Sybille. Elle dit s’être faite belle pour lui, et Augustin mime une moue impressionnée, lève sa flûte en sa direction. « J’en suis très flatté. » Nouveau sourire plein de dents. Comme si elle avait besoin d’une raison pour se faire belle, pas qu’elle ait besoin de faire des efforts pour y arriver en plus. Elle lui retourne le compliment, mime ce qui doit sans doute être les lumières des projecteurs – Augustin rit, encore. Son accent italien ressort quand il rit, et avec Sybille c’est souvent. Il sais que ça lui plaît, en plus. « Qu’est-ce que c’était ça, des griffes de panthère ? » Même pas une minute qu’ils sont là et ils en sont déjà à se chercher, taquineries amicales et flirtant toujours avec cette limite qu’ils ont déjà franchi plusieurs fois. Il ne dirait pas non à un nouvel opus, il ne lui dirait jamais non en fait. Il n’y a pas grand-chose qu’Hermès puisse refuser à Nemesis – pas quand ils sont en phase à ce point.
Elle tapote le fauteuil à sa droite et il la rejoint tranquillement, s’installe sur le bout du fauteuil, les jambes légèrement écartées, les coudes sur les épaules. De côté, pour pouvoir la voir sans se tourner. Détendu, tout autant qu’elle, confortablement assise dans le fauteuil. Son fauteuil, pense-t-il avec un nouveau sourire amusé. Le champagne est bon. Il aime le champagne plus que les autres alcools, car il a un côté diablement festif, et un pouvoir alcoolisant incomparable, quoi qu’en pensent les partisans des alcools forts. Quand il en boit, il est toujours heureux. Et quand ils se retrouvent ici avec Sybille, ils ne boivent jamais autre chose, comme si se revoir était une fête à chaque fois. Les flûtes à la main, des banalités sortent de leurs lèvres, cachant une réalité que tous deux connaissent plus qu’ils ne peuvent l’appréhender, mais moins qu’ils ne le voudraient. Il reste des secrets entre eux, quelques uns – ils ne peuvent pas tout se dire, mais ça ne les empêche pas de se comprendre tout de même. Elle n’a encore tué personne au travail, et Augustin s’en réjouit. Il n’aimerait pas qu’elle ait à se remettre en cavale ou dans une situation compliquée, pas si tôt, pas dans ces conditions. Pas en ce moment, alors que la ville et les gangs sont à cran. Toute effusion de sang douteuse donnerait lieu à une traque morbide, et toute Nemesis qu’elle soit, il sait que Sybille n’y survivrait pas. Il lui adresse un sourire à la fois enthousiaste et compréhensif – il sait ce qu’elle veut dire par là, mais il convient de ne pas dramatiser, de l’encourager au contraire. « C’est bien ça. Pourvu que ça dure. » Luca est un bon patron. Il n’y a que les clients qui peuvent être horribles parfois, sûrement, mais Sybille est une danseuse, pas une fille de joie. Et il n’aimerait pas être à la place de celui qui s’amuserait à jouer le gros lourd avec elle. « Tu as pu faire un numéro en solo alors ou pas encore ? Dis le moi quand tu en auras un, que je vienne t’admirer. » La dernière fois qu’il y était allé, elle avait dansé avec d’autres filles. De toutes façons, Augustin ne fréquente pas énormément cet établissement. Les seules fois où il s’y rend, c’est pour la Nuova, ou alors quand il a vraiment très envie de chaleur humaine contre sa peau. Et dernièrement, il s’y est rendu pour voir Sybille.
Elle lui retourne la question incontournable du travail, cliché conversationnel mais passage obligatoire et important : le travail est une grande partie de la vie, et Augustin serait bien le dernier à le nier. Sans le boulot, sans la Nuova, il ne sait pas ce qu’il ferait de ses journées. « Oh oui, tout va comme sur des roulettes. Je donne des ordres, de fais des réunions, j’épluche des dossiers. » Il se penche un peu plus vers Sybille, un air de confidence sur le visage et de la malice plein les yeux. « Mais ce que je préfère, c’est les repas avec les clients. On mange bien, et on boit pendant des heures en discutant à n’en pas finir. » Il sourit et ponctue cette phrase d’une gorgée de champagne. « Les gens sont tellement amusants. Il y en a qui sont carrément crétins. Ils ont toujours des histoires hilarantes souvent trop longues, et absolument ridicules. » Il y a des gens fascinants bien sûr, certains avec qui ils ont des discussions passionnantes. Mais la plupart son juste de gros riches aux vies trop ennuyantes qu’il se fait un plaisir de questionner afin de rire de leur idiotie. Augustin se redresse, et pointe Sybille du doigt, lui adressant un clin d’œil ravi. « Je t’emmènerai à un repas si tu veux. On dira que tu es ma femme. On mange et on boit à l’œil, et tu verrais ce qu’on se marre... »
Dusk will lure me in (Augustin & Sybille) - Jeu 2 Aoû - 1:03
Sourire et bonne humeur communicative. Effluves d’alcool, de détente et de fête. Les yeux de Sybille sont rieurs, et son visage se fend d’un sourire enjoué quand elle entend ses descriptions de repas sociaux. La proposition d’Augustin l’emballe, sans réelle surprise – c’est toujours un si grand plaisir de faire des plans un peu farfelus. Surtout à deux. Sybille s’enthousiasme, se projette, cherchant déjà à entrer dans ce personnage d’un soir qui lui promet des heures d’escapade à seulement quelques pas d’ici – et surtout un repas de luxe offert. Il rit en la voyant s’interroger sur les formes et le fond, puis fait mine de réfléchir intensément sans pour autant chasser ce sourire du coin de sa bouche. « Il me faut une femme qui vit dans l’excès, c’est sûr. Une femme qui sait ce qu’elle veut. » Il hausse les sourcils et adresse un sourire exagéré à Sybille, adoptant une expression charmeuse bien trop ridicule histoire d’en rajouter une couche, puis reprend une gorgée de ce champagne qui, nom d’une gorgone, est vraiment bon.
Lorsque Sybille lui parle dress code, il se laisse aller en arrière contre le dossier du fauteuil, croisant une jambe sur l’autre de façon décontractée, et agite ses mains en signe d’accord total. « Alors là ! Il te faudra la robe la plus clinquante et la plus sexy possible. On ira acheter ça avant si tu veux. Une couleur flashy, de préférence, pour leur en mettre plein la vue et que la femme ait de quoi critiquer quand tu iras aux toilettes. Je te raconterai ce qu’elle aura dit. » Il pouffe de rire. « Oh, je sais qui inviter. Ces gens là sont de véritables génies, tu verras, il faudra les concurrencer dans la démesure. » Il regarde Sybille, l’air soudain très sérieux. « Je pense que tu devrais regarder quelques épisodes de La famille Kardashian pour te préparer avant. Ce n’est pas le genre de choses que ma femme laisserait au hasard, tu sais. Il en va de notre réputation à tous les deux. » Il pointe Sybille du doigt quelques secondes, avant de rire de nouveau. Le verre est de nouveau porté à ses lèvres, victimes alors de la plus grande des déceptions en trouvant la flûte bien vide. Augustin se relève, ne tenant pas en place, et reprend la bouteille qui trône toujours sur la table basse. Il remplit son verre et en propose à Sybille, toujours aussi enjouée, toujours aussi envoûtante qu’amusante.
Il ne comprend pas ce qui a pu les amener à se côtoyer ainsi. Le hasard – non, le destin, souffle Hermès. Ensemble, ils ont fait de grandes choses par le passé. Ici bas, ils passent de grandes soirées, ce qui est au moins aussi exceptionnel. Le bonheur à l’état pur est rare dans cette vie, si ce n’est pas impossible. Car même dans ces moments d’ivresse, leur noirceur ne s’étiole jamais bien longtemps. Surtout la mienne, pense-t-il en considérant ses objectifs concernant la demoiselle, espoirs qui n’ont de cesse à se changer en doutes. Comment pourrait-il vouloir corrompre encore plus le cœur de Nemesis, elle qui survit dans l’impartialité glaçante du dernier jugement ? Comment lui demander de choisir un camp, comment pourrait-il supporter de la savoir mêlée à ces jeux dangereux auxquels il s’adonne depuis tout petit. Il préfère la voir là, souriante, délicieuse, provocatrice. Sereine. Détendue. Et pourtant… pourtant elle serait plus en sécurité. Et ce qu’elle pourrait faire… ce qu’elle pourrait réaliser est sans pareil.
Il se perd dans ses pensées quelques instant, la regardant sans vraiment la voir. Son inébranlable sourire en coin n’a pas quitté son visage, mais s’est peut-être aplani un brin ; peu importe. L’atmosphère jovial lui revient en l’espace d’une seconde, l’idée de ce plan de soirée qu’ils ont évoqué lui redonne le double de l’enthousiasme qu’il avait auparavant. Il repose la bouteille de champagne, la regarde, et une idée lui vient. « Oh, attends, j’ai oublié quelque chose de très important... » Il se penche sur la bouteille et en triture le goulot, finissant par arracher l’aluminium qui l’entourait. Il l’enroule entre ses doigts, l’allonge, l’aplatit et finit par en faire un petit anneau. Une alliance en papier alu. Il sourit, fier de sa bêtise, et vient s’agenouiller au pied de son fauteuil, levant les yeux vers la jeune femme. « Sybille, ma chère Sybille. Me ferais-tu l’honneur de devenir Madame Esposito, pour aller rire et manger du caviar trop salé ? »
Dusk will lure me in (Augustin & Sybille) - Dim 5 Aoû - 21:22
La réponse ne se fait pas attendre, et Sybille semble s’amuser autant que lui à ce petit jeu de rôle. C’est une artiste, après tout, évidemment qu’elle aime se donner en spectacle et se glisser dans la peau de personnages hauts en couleurs, s’évader en imaginant d’autres vies. Augustin éclate de rire à sa remarque sur l’alcool, et il hoche la tête d’un air voulu sérieux, effet rendu peu convaincant par la présence d’un sourire sur sas lèvres. « Bien sûr que je te tiendrai les cheveux, je ne voudrais pas que ma femme ait les cheveux sales, » dit-il en la regardant se lever pour aller ouvrir une autre bouteille de champagne. Ils ne sont pas encore au point d’en entamer une deuxième, ils ont à peine fini leurs verres, mais il sait bien où elle veut en venir. Il sourit en la voyant se tourner vers lui, une seconde alliance en métal à la main. Elle s’avance vers lui et il tend la main, toujours à genoux, la laisse lui passer la bague au doigt. C’est drôle, et presque romantique quand on y pense. Augustin n’a jamais été marié, n’a jamais vraiment pensé un jour se lier avec quelqu’un : cette petite cérémonie factice et improvisée sera sûrement le seul mariage qu’il connaîtra jamais – et c’est pas si mal en fait. Sybille se penche vers lui, rayonnante, les yeux rieurs, et dépose un baiser sur ses lèvres, comme pour officialiser le pacte qu’ils viennent de passer tous les deux. « Amen, » enchaîne-t-il avec ironie, puis il se relève. Ils échangent un rire, un instant passe, tranquille. Sybille se rassoit dans le fauteuil, et Augustin récupère son verre avant de retourner se poster devant la fenêtre sans teint. Les gens dansent au dehors, boivent, discutent. Il est encore trop tôt pour assister aux scènes usuelles de débauche et de décadence, mais les heures passent bien vite dans ce genre d’établissement – surtout avec le coup de pouce de la boisson.
Sybille reprend la parole, et le directeur de banque sourit faiblement. Il se retourne vers elle, l’observe un moment. Elle sourit toujours, se montre aussi à l’aise et détendue que pendant leur petit jeu de rôles, mais dans ces yeux il reconnaît son interrogation. Son attente, et peut-être même son hésitation. « Non en effet, » concède-t-il. « Tout ça n’était pas prévu, j’aurais ramené une véritable bague sinon. » Nouveau trait d’humour, la situation reste plaisante. Elle sait ce qu’il veut. Elle le sait très bien, il en a conscience. Ils commencent à bien se connaître, et Sybille est une femme intelligente. Il regarde le contenu de sa flûte, la fait tourner un instant dans sa main avant de la porter de nouveau à sa bouche. Il dévisage Sybille encore une seconde, soulignant dans ce petit silence l’importance de cet instant. La question est sérieuse, mais la discussion entre eux restera informelle. Il ne s’agit que d’une proposition. « Je pense que tu sais de quoi je veux te parler. » Il s’adosse à la fenêtre, glisse sa main libre dans sa poche. Son regard sur elle se fait plus sérieux. « Il s’agit de la Nuova. J’aurais aimé savoir si tu y as réfléchi. A la possibilité de… nous rejoindre. » Il sait qu’elle y a forcément pensé, passant tant de temps entouré par des mafieux et plus particulièrement par les membres de la Nuova Camorra. Augustin en fait partie, ça n’est pas un secret pour elle, Luca également… Qu’elle le veuille ou non, Sybille côtoie déjà le milieu. Reste à voir si elle voudra sauter le pas.
Dusk will lure me in (Augustin & Sybille) - Lun 6 Aoû - 23:25
Le sujet est lancé, brisant la glace qu’ils n’avaient pas tellement ressentie de toutes façons. C’est à se demander s’il existerait des sujets tabous entre eux. Peut-être ; certainement. Il y en a toujours, avec tout le monde, à vrai dire – en tout cas c’est ce qu’il retire de cinquante-et-une années d’existence mortelle. Le reste, ce qu’Hermès a vécu, ça ne l’aide pas beaucoup. Il n’est pas encore certain de ce que cette longue vie a bien pu lui apporter, à part une richesse certaine et une ambition parfois trop dévastatrice. Sybille parvient encore à rire, et si sa question sonne comme une blague ironique, il entend bien qu’elle n’en pense pas moins. Il ne sait pas vraiment ce que Sybille sait d’Alcide, mais il a bien compris qu’elle ne le porte pas haut dans son cœur. Il hausse tranquillement les épaules et lui rend un sourire nonchalant, son regard pourtant sérieux derrière son air détendu. « Je ne recrute pas pour lui, » répond-il simplement. Il a de multiples intérêts à cœur : ceux de Sybille, ceux de la Nuova, les siens. Sybille a beaucoup à gagner à les rejoindre, même si le prix peut parfois sembler trop élevé : embrasser la violence, la lutte immuable qui lit les panthéons. Laisser derrière elle une partie de son humanité, peut-être. Longtemps, Augustin a cru s’être mépris, être né dans une vie qui ne valait pas la peine d’être vécue. Mais avec Hermès, avec Arcadia, la Nuova… il a compris qu’il n’y a que cette vie pour eux. Que leur reste-t-il, sinon ? Pourquoi devrait-il se lever tous les matins, sinon pour chercher à grandir toujours plus, tous ensemble ? Il n’a plus que ça. Mais Sybille peut encore avoir le choix. Elle peut encore choisir sa vie, et pas celle de Nemesis – sans savoir si cette dernière ne finira pas par prendre les commandes par la force.
Ses interrogations sont légitimes, il sent l’inquiétude et le scepticisme pointer le bout de son nez derrière ses propos. On sait ce qu’on laisse derrière soi, mais pas ce qu’on va trouver en poussant la porte. Il comprend son hésitation, comprend qu’elle n’a pas envie de perdre son précieux libre arbitre. Nemesis n’est pas faite pour obéir aveuglément. « Je ne peux pas te dire ça maintenant, » dit-il en faisant un geste évasif avec son verre de champagne. « Ce seront des choses qui s’aborderont plus tard, selon ce que tu peux apporter et ce que tu as envie d’apporter au groupe. » Il souligne cette précision d’un geste de l’index. Une mafia n’est pas un club de vacances, il y a des règles, une hiérarchie. Mais c’est aussi une entreprise, et tout bon manager sait utiliser ses employés de façon optimale en utilisant leurs atouts, et en leur donnant une mission qui leur convient. C’est la meilleure façon d’avoir un mécanisme parfaitement huilé, et des résultats probants. Il la regarde considérer la situation pendant un instant et c’est déjà une petite victoire de voir qu’elle n’a pas complètement rejeté l’idée. Mieux, même, elle dit être prête à rencontrer Alcide. Il acquiesce à sa réponse, et lève le verre dans sa direction. « Très bien, je peux arranger ça. Ce sera ta décision. » Ils ne la forceront à rien, évidemment. Mais elle ne peut en savoir plus tant qu’elle ne se sera pas engagée, il en va de sa sécurité et celle de tous. Il ne lui reste plus qu’à en parler à Alcide, et les mettre en relation. Il n’en dira pas trop à Zeus, afin de laisser à Nemesis une porte de sortie, mais il ne doute pas une seule seconde qu’il sera intéressé par sa candidature. Rien que son pouvoir est une raison suffisante de l’avoir à leurs côtés : Sybille est une femme qu’on veut avoir dans son camp, pas en tant qu’adversaire.
L’atmosphère retrouve doucement son humeur joviale alors que la danseuse décide qu’il est temps de remplir leurs verres de nouveau. Augustin sourit à cette initiative, commençant à sentir les effets des bulles sur son cerveau. S’il peut se vanter d’avoir une longue expérience avec l’alcool – trop lui diraient des médecins – il ne se lassera jamais du champagne et de ses effets si particuliers. Quelle que soit la personne, grand, gros, petit, jeune, vieux, le champagne a toujours le dernier mot. C’est ce qui le rend si divertissant. « Merci, » dit-il avant de trinquer avec elle. En entendant sa question, il lui adresse un sourire joueur et se voulant mystérieux. « Je pourrais vous le dire, mais j’ai bien peur d’être obligé de vous tuer après ça, Madame Esposito. » Il lui tend la main, l’invitant à se relever et à le rejoindre. La musique de fond vient de lancer un morceau qu’il ne connaît pas, sûrement une chanson récente, mais la mélodie et le rythme invitent à une danse en duo – et pas dans le genre de la valse. « M’accorderez-vous l’honneur de cette danse ? » Le roi de l’évasion, la fuite, les changements de sujets, pourriez-vous dire, mais ce n’est pas vraiment le cas, en fait. Il s’agit simplement de profiter de l’instant. Avec Sybille c’est simple, c’est tentant. La question n’est pas refermée définitivement, c’est presque une invitation à un jeu de devinettes qui pourrait se prolonger dans la soirée, un de ces jeux auxquels Augustin aime tant participer. Sauf que celui-ci n’aura pas de réponse, c’est certain. C’est ce qui fait partie du charme du jeu. Ce qui lui fait penser... « Le 7 novembre ? » demande-t-il dans son oreille lorsqu’il l’a tient près de lui, avant qu’ils ne s’éloignent de nouveau, en rythme. Il cherche à deviner sa date de naissance depuis un an ou presque - il finira par y arriver.
Dusk will lure me in (Augustin & Sybille) - Sam 11 Aoû - 14:12
Le jeu de rôle continue, et avec ces deux là qui sait quand il s’arrêtera. C’est comme une seconde nature pour eux, le jeu, l’usurpation, le challenge de pousser l’imitation jusque dans ses retranchements, juste pour voir jusqu’où ils seraient capables d’aller. Son épouse se lamente de ne pas le voir rentrer, s’interroge sur ses activités extra-conjugales. Le mari s’esclaffe, amusé par cette détresse des plus théâtrales, invite sa belle à partager une danse sensuelle et endiablée. Il regagne ses faveurs en la charmant sur la piste, la fait tourner, accompagne ses pas de professionnelle aussi bien qu’il le peut. Augustin a appris à danser dans sa jeunesse – quand on vient d’une famille italienne, c’est presque une obligation. Le charme, le gringue, la séduction ne sont pas des choses innées : il faut aussi savoir s’en donner les moyens. Et leur mère avait fait le travail pour Benicio et lui, bien que leurs esprits réfractaires d’adolescents aient pu protester au début – la danse, c’est pour les filles. Pourtant, quelques années plus tard, ils l’avaient remerciée. Pas de vive voix, bien entendu. Silencieusement, quand ils arrivaient à sortir du lot. Quand ils arrivaient à rentrer avec les plus jolies filles de la soirée, sans même avoir besoin de montrer leur richesse. Merci Mamma. Sybille est une danseuse épatante, qui sait tout danser. Ils se sont lancés dans une chorégraphie totalement improvisée, Augustin essayant de guider les pas sans trop y réfléchir, se laissant porter par le rythme et les changements de la mélodie. Il la fait tourner, l’amène contre lui, elle s’éloigne. Ils se tournent autour, se touchent se cherchent, se repoussent. Le mari perd encore un peu son épouse quand il oublie sa date d’anniversaire. Augustin laisse échapper un petit grognement, accompagné d’un sourire téméraire. « Je finirai bien par trouver, » dit-il, confiant, têtu. Si ça se trouve, il l’avait déjà trouvée mais Sybille, malicieuse, lui avait peut-être bien menti. Peu importe, s’il le faut il se débrouillerait pour trouver un de ses papiers d’identité – il n’aurait qu’à demander à Luca, au pire.
Ils continuent leur parade essoufflée, se régalant de l’ivresse qui vient avec l’union des corps et l’essence de la séduction. Leurs regards se croisent, heureux, emportés par l’euphorie et le champagne. Ils rient, Sybille et Augustin, Nemesis et Hermès, qui sait qui a le contrôle en cet instant ? C’est comme si leurs êtres mortels se mêlaient parfaitement avec leurs divinités à travers cette danse, à travers ces moments partagés à deux. Les dieux se reconnaissent, se plaisent à se retrouver et jouer de leur complicité. Augustin le ressent lui aussi, ce lien unique qui existe entre eux, qui s’est manifesté dès qu’il a vu cette jeune femme paumée entrer dans un club quelques années plus tôt. Elle est si jeune et il est déjà si vieux, mais Nemesis et Hermès sont de jeunes enfants nés il y a des millénaires. Ce qu’ils ont partagé est gravé en eux, bien qu’ils n’y aient plus accès, les émotions restent là. Sybille se colle à lui, tentatrice et féline. Son regard se pare de braises incandescentes qui embrasent Augustin à tous les coups, aussi dur et froid puisse-t-il être. Elle sait le mettre en feu, il se sent tout de suite bien plus jeune quand ils jouent à ça. Mais pour jouer, il faut être deux, et lorsque qu’elle le repousse une nouvelle fois, il attrape sa main et l’amène à lui plus vivement, la main venant se poser fermement dans le creux de son dos. C’est lui qui s’approche d’elle cette fois, ne lui donnant pas le choix que de se lancer dans un slow collé-serré. Il baisse les yeux pour les plonger dans les siens, et le coin de sa bouche s’étire dans un sourire espiègle. Ils soufflent, Augustin essayant de ne pas trop montrer qu’il fatigue déjà un peu – il n’a plus vingt ans. Et puis Sybille lui pose une question inattendue, mais qui fait partie du jeu, se dit-il. Ou est-ce vraiment un jeu, cette fois ?
Il hausse les sourcils, a un rire stupéfait. Ses yeux quittent momentanément ceux de Sybille pour se poser sur la plafond. Il réfléchit, puis la regarde de nouveau. Ses rêves ? Ceux d’Augustin, ceux de Hermès, ou bien ceux de son époux imaginaire ? « Mes rêves, » répète-t-il songeur, récupérant ce sourire paisible qui est devenu son masque en toutes circonstances. « Je crois que je n’en ai plus depuis longtemps, » confie-t-il alors, simplement. Car c’est vrai, au final, et il n’y a rien à dire de plus. Il a touché le firmament, a été au sommet, et la chute fut plus brutale qu’il n’aurait pu l’imaginer. C’est une leçon d’humilité que de tomber du plus haut, et parfois une leçon qu’on préfère ignorer. C’est ce qu’il avait fait en venant ici, en retrouvant ses démons. Il avait juste visé moins haut, se contentait de faire de son mieux pour servir ses intérêts matériels et divins.
La musique a changé, passant d’une mélodie latine frénétique à un slow de rock des années 80. Leurs pas se font plus lents, ils soufflent après l’effort enjoué qui a parcouru leurs corps à l’unisson. L’atmosphère se fait plus intime, leur proximité et cette chaleur qui les lie le poussant à lui parler un langage qu’elle pourra comprendre. « Je le laisse guider mes pas. Je crois qu’inconsciemment, il sait ce qui est bon pour nous. » Il sait qu’elle n’en est pas là, que Nemesis et Sybille sont encore comme deux âmes s’observant de loin, pondérant, se demandant ce que l’autre pourrait bien lui apporter et lui enlever. Augustin n’a plus ces questions à se poser : plus rien ne l’attend dans cette vie de mortel. Plus rien ne le retient sauf les fantômes qui le hantent encore la nuit et ces regrets qui le gardent parfois éveillé. Hermès l’a laissé tout contrôler pendant si longtemps, confiant en sa capacité à réussir, savourant son succès. Aujourd’hui, Augustin serait plus qu’heureux de lui confier le volant une bonne fois pour toutes. « Et toi, amore mio, » dit-il avec une voix suave et amusée, « Qu’est-ce qui te fait rêver, qu’est-ce qui fait vibrer ton cœur ? »
Dusk will lure me in (Augustin & Sybille) - Dim 12 Aoû - 23:23
Les mains de Sybille viennent se nouer autour de son cou, et Augustin glisse les siennes sur ses hanches. Ils tournent lentement, se dévisagent, se parlent quasiment tout bas bien qu’ils soient seuls dans cette pièce. C’est vrai qu’ils ressembleraient à s’y méprendre à un de ces couples récemment mariés, amoureux transis, tendres et sulfureux à la fois. Ils auraient pu, peut-être, si les choses étaient différentes. Mais l’amour, le véritable amour c’est autre chose, n’est-ce pas ? Qu’est-ce qu’il en saurait lui, Augustin ? Peut-être que là où vivent les dieux, une considération telle que l’amour n’est pas au programme. Sybille répond à la question à son tour, jouant la carte de l’humour plutôt que de la vérité. Il n’en attendait pas plus venant de sa part, mais ils n’ont pas besoin de se dire les choses pour comprendre ce qu’il se passe au fond. Elle n’a sûrement pas plus de rêves d’avenir que lui. Il lui sourit affectueusement, partageant son rire malicieux. « Tu es tombé sur le bon mari alors, il ne nous reste plus qu’à adopter un chien, » dit-il, s’imaginant sans mal ce à quoi pourrait ressembler ce tableau. Ils s’entendent bien, après tout, mais serait-ce suffisant ? Non, lui souffle une voix qu'il ne comprends pas, qu'il essaye d'ignorer. Et puis Sybille est si jeune, elle n’est qu’au début de cette vie qu’elle voudrait nouvelle. Tout est devant elle, elle a tout à faire, tout à vivre. Tout à espérer, même avec l’ombre de Némésis planant au-dessus de sa tête. Si elle arrivait à l’accepter, à embrasser sa vraie nature… elle pourrait faire de grandes choses.
Ils continuent leur danse, plus près encore l’un de l’autre, rapprochés par ces mots et ces fantaisies qu’ils se racontent. Quand elle se colle contre lui, il passe un bras dans son dos, la serre un peu plus. La chaleur de son corps le rassure d’une certaine façon, sans qu’il comprenne vraiment pourquoi. Sybille parle de nouveau après un moment de silence où ils apprécient tranquillement la musique et le contact qui les réunit. Une nouvelle question, plus curieuse encore, plus personnelle. Augustin ne sait pas pourquoi, mais il sent sa gorge se serrer inconsciemment. Il s’esclaffe, se voile la face. L’amour n’a pas sa place au sein d'une âme ravagée par la rancœur. « Aimer quelqu’un ? » répond-il, la voix un peu plus amère qu’il ne l’aurait voulue. Il a aimé son frère, a aimé sa fille. Il les a perdus tous les deux. Le reste n’a toujours été que business et intérêt. Il a des amis, c’est certain. « Non, Sybille. Il n’y a que mon épouse que j’aime tendrement. » Il lui sourit de nouveau, plus chaudement, ses yeux retrouvent leur éclat rieur. C’est un refuge, cette comédie qu’ils montent de toutes pièces, et Augustin saisit alors pourquoi il apprécie de la tenir contre lui. La question de Sybille reste tout de même intéressante à poser, et il enchaîne sur ce sujet qui intrigue toutes les récurrences, Augustin y compris. « Tu penses que s’ils prennent le contrôle, ils effacent entièrement ce que nous sommes ? » Il laisse la question planer au-dessus d’eux un instant, puis continue. « Personnellement je crois qu’il est possible de garder une part de ce que l’on est. Tout ce qui compte c’est de le vouloir. » Nouvelle pause, Et Augustin s’arrête de danser subitement, la regarde dans les yeux. « Est-ce que c’est ce que tu veux ? »
Dusk will lure me in (Augustin & Sybille) - Mer 15 Aoû - 15:47
Elle pose sa tête sur son épaule, ils dansent doucement, apaisés, sereins dans cette bulle qu’ils partagent ce soir-là et d’autres soirs encore, cette bulle qui les coupe du monde extérieur le temps d’un slow, d’une valse, d’une bouteille de champagne. Elle est presque finie, la première bouteille, et Sybille la termine dans son verre puis lui ramène sa flûte tout en répondant à sa question. Ses mots le font sourire, un sourire affectueux et un brin amusé. L’équilibre, la justice, l’impartialité. Il se demande de qui viennent ces idées, de Sybille ou bien de Némésis ? Il lui adresse un regard complice, heureux de constater tout de même que, malgré ses doutes, son amie est plus en phase avec la déesse que ce qu’elle peut le penser. Il n’en dit rien pourtant, songeant que la soirée leur a déjà porté beaucoup de matière à réfléchir, surtout pour la jeune femme qui se retrouvera dans quelques jours avec un choix à faire. Une décision à prendre concernant la Nuova Camorra, et pas des moindres. Il ne sait ce qu’une entrevue avec Alcide pourra donner, mais il connaît assez son ami pour savoir qu’il sait se montrer persuasif quand il le veut. Et quand il saura le potentiel qui se cache sous ces boucles sombres et ces yeux perçants, il ne doute pas que le don fera le nécessaire pour la rallier à leur camp.
Sybille revient vers lui, repose les mains sur sa taille. Leurs pieds se remettent à bouger en cadence, lentement. Augustin lui sourit et finit son verre à son tour. « Bien sûr, » répond-il, et d’un geste tendre de la main il vient placer une mèche de ses cheveux derrière son oreille, avant de laisser sa paume glisser au creux de sa nuque. « Quoi qu’il puisse arriver, ça ça ne changera jamais. » C’est une promesse faite les yeux dans les yeux, une promesse qui ne fait l’objet d’aucun doute. C’est Hermès qui le promet à Némésis, et Augustin qui vient sceller ce pacte de toujours en déposant un baiser sur le front de la danseuse. Il finissent la chanson sans un mot, savourant ces instants de paix et de sérénité, puis Augustin se recule sans oublier d’embrasser le dos de sa main avant de la lâcher, lui adressant un sourire joueur et charmeur. Il s’approche de la deuxième bouteille et remplit sa flûte, désirant sentir l’alcool lui procurer cette sensation transie de bien-être, désirant partager l’ivresse et la joie avec sa compagne divine. Augustin lève la bouteille et adresse une question informulée à Sybille, question rhétorique car il en connaît déjà la réponse : oui, j’ai encore soif. Oui, on la finira, cette bouteille. Ils trinquent de nouveau, par pur plaisir, et Augustin observe la populace danser par la fenêtre. « Tu sais qu’ils ont une salle avec un jacuzzi, ici, » dit-il d’un ton léger, puis il reprend Sybille par la taille. « Qu’est-ce que tu dirais d’aller nous mêler à cette fête en bas, et puis ensuite on pourra aller découvrir les coins les plus mystérieux de ce club... » La question n’en est pas une non plus, c’est plus une affirmation de ce que le reste de la nuit leur réserve, et Augustin en a la confirmation quand il voit un grand sourire malicieux se dessiner sur les lèvres de Sybille. L’ivresse et la joie seront leurs partenaires particuliers cette nuit, et ils laisseront leurs pas les guider au sein de cette foule euphorique, le bonheur dans les yeux, la main dans la main.