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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa)

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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa) - Mer 6 Juin - 17:41


Does it take courage to learn how to cry
Clarence & Annalisa


L'avantage d'avoir beaucoup d'enfants, c'était qu'ils mettaient tous la main à la pâte et permettaient à Anna d'aller plus vite sur ce qu'elle avait prévu pour ce soir là. Pendant que Cyrus mettait le couvert,  Agnès aidait à la cuisine, et les autres enfants rangeaient leurs chambres et les quelques affaires qu'ils avaient laissé traîner dans le salon. Parfois il arrivait pourtant qu'elle se sente dépassée par tant de monde à la maison, mais ses trois premiers enfants étant déjà bien assez grands pour se débrouiller, elle avait surtout à se soucier des trois plus petits et surtout le tout dernier qui...

« Sveinn !! Non !! » Panique à bord, en voyant ses tomates cerises fourrées de fromage frais qui venaient de diminuer de nombre par la gourmandise du petit. Il était assis dans sa chaise haute mais avec un peu d'habileté, l'aventurier avait réussi à s'en extraire pour monter sur la table. Anna s'empressa de lui  nettoyer les mains, puisque bien sûr il ne les avait pas prises avec délicatesse mais les avait plutôt broyées. Il s'en était d'ailleurs étalé sur la tronche, toujours aussi élégant. Heureusement il en restait suffisamment pour nourrir les 11 ventres sur pattes, leur père et elle-même qui mangeraient ici. Quoi qu'il s'agissait juste d'un amuse bouche, car le plat principal était sur le feu.

Anna profitait toujours de ces moments pour faire comprendre à ses enfants qu'il ne fallait pas trop s'en approcher, après six enfants, elle avait fini par comprendre les méthodes pour leur apprendre, leur donner conscience de ces choses là sans qu'ils se sentent restreints. Elle aimait être mère, elle ne se lassait pas de s'en occuper. Elle laissa Sveinn la possibilité de touiller avec la cuillère en bois dans la marmite tandis qu'il était toujours dans ses bras. Il en mettait partout mais au moins ça lui faisait plaisir. Elle n'eut plus qu'à vérifier l’assaisonnement une dernière fois et coupa le gaz. C'était une soirée de repas où elle avait invité Clarence et ses enfants, elle avait tout mis en œuvre pour que ce soit convivial, mais que cela puisse aussi les reposer en tant que parents. Au lendemain, elle savait que c'était le jour d'anniversaire de la mort de la mère de famille, alors elle essayait un tant soit peu de leur apporter un peu de joie avant ce jour funeste. Elle était bien placée pour savoir ce qu'il traversait, puisqu'Einar l'avait quittée deux ans auparavant. C'était douloureux, mais elle ne voulait pas que la tristesse étreigne son foyer, alors elle avait fini par accepter sans pour autant l'oublier. Mais c'était toujours avec plaisir qu'elle se montrait bienveillante envers eux, elle savait que Clarence avait du mal à en parler mais il savait aussi qu'elle l'écouterait si le besoin lui prenait. En attendant, lui permettre de baigner dans une atmosphère positive lui et ses enfants, c'était tout ce qu'elle pouvait faire.

La cloche de l'entrée vint à retentir et ses enfants  de 5 et 7 ans se lancèrent dans une course dans les couloirs de la maison pour qui ouvrirait le premier. Deux des enfants étaient dans la même classe amis à force de se fréquenter ils étaient tous plus ou moins copains. Askja ouvrit la première, suivie de près par son petit frère qui criait à l'injustice. Elle lança un « bonsoir » aux invités et les fit entrer dans la demeure. C'était bien assez spacieux, l'affluence de personnes ne se verrait presque pas. Anna arriva à son tour vers l'entrée pour saluer les invités. La jeune femme salua tout le monde un par un et laissa les jeunes partir avec ses enfants dans leurs chambres. Ils avaient toujours un nouveau jeu à leur montrer et les petits quand à eux iraient sans doute jouer aux pirates sur le canapé du salon. C'était une bonne chose qu'ils puissent bien s'entendre, en ayant perdu un membre pilier de leur famille, ils pouvaient voir qu'ils n'étaient pas seuls. Anna quand à elle s'occupait du père. Elle releva les yeux vers ce dernier, toujours aussi contente de le voir. Ils se connaissaient depuis si longtemps, lui et sa famille étaient toujours les bienvenus chez elle et il lui avait été d'une aide précieuse pour sa dernière grossesse. Elle ne lui avait cependant jamais rien dit pour la Bratva et s'arrangeait pour que cela ne vienne jamais compromettre leurs entrevues. Moins il en saurait, mieux elle le protègerait.

« C'est Sveinn qui a fait la cuisine ce soir !»Plaisanta t-elle en désignant le marmot dans ses bras. Elle le fit entrer et l'emmena avec elle jusque dans la cuisine où elle termina les préparatifs après avoir laissé son enfant sur sa chaise. « Comment vas tu Clarence ? Ta journée ? »





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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa) - Ven 8 Juin - 4:51



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«And when at last you find someone to whom you feel you can pour out your soul, you stop in shock at the words you utter— they are so rusty, so ugly, so meaningless and feeble from being kept in the small cramped dark inside you so long.»
Ce sourire est une contrefaçon ; un mensonge innocent pour faire taire les questions. L’enfer pavé de bonnes intentions que tu t’imposes pour ne pas inquiéter ta progéniture. S’ils savaient combien l’effort gruge ton énergie. Comment tu donnerais ton âme – ce qu’il en reste – pour échanger cette sortie contre les bras tendres de tes draps. Ce n’est rien contre Annalisa, pas du tout, mais tu doutes être de bonne compagnie, ce soir. Demain, ça fera officiellement huit ans que tu refuses de laisser partir Eleanor. Elle commence à te glisser entre les doigts, mais tu t’y accroches. Parce que tu ne sais pas ce qui arrivera quand elle ne sera plus qu’un souvenir enterré. Quel pilier te soutiendra ? C’est l’incertitude qui nourrit ton deuil infini. Et dans six mois,  t’auras quarante-et-un ans. Ça ne te fait pas grand-chose, à l’intérieur, mais tu trouves que le temps passe trop vite. Timothy ira bientôt à l’université, Maisie partira en pensionnat… L’appartement se remplira de solitude au fur et à mesure.
Chaque année, tu détestes cette journée. L’impuissance devant les questionnements existentiels qui s’enfilent et le Zoloft qui ne te gèle pas assez la conscience. C’est comme si tu voulais mourir de l’intérieur – en oubliant que tu l’est déjà un peu.
Pourtant, quant tu regardes ta ribambelle de cannetons, noyés dans le soleil de l’après-midi,  se propulser vers la porte de la demeure, alors que tu es toujours dans la voiture, tu te dis que tu n’as pas le choix de rester en vie. Tu les as, eux. Ils ont besoin de toi comme t’as besoin d’eux et tu ne peux pas t’imaginer ne pas les voir grandir et réaliser leurs rêves.

C’est Heathcliff, un livre sur les araignées serré contre son cœur, qui se retourne pour te dire de te dépêcher. T’es têtu, habituellement, mais pas devant leurs bouilles adorables, alors tu cesses d’hésiter et tu sors du véhicule. Une fois les portes verrouillées et un paquet récupéré, tu rejoins ta marmaille qui a déjà sonné à la porte. Les lèvres pincées, tu fixes tes chaussures jusqu’à ce que la porte s’ouvre. Si tu n’étais pas avec eux, tu aurais fait demi-tour. Mais tu prends sur toi et tu salues les enfants en leur ébouriffant les cheveux. Un peu nostalgique, tu regardes la dizaine de gosses s’éloigner dans la maison. Ça te surprend que Timothy se mêle à eux, mais ça te fait chaud au cœur de savoir qu’ils s’entendent tous assez bien.
Sans te faire prier, tu suis ton hôte et l’odeur du repas en train de cuire arrache à ton estomac négligé un son heureusement presque sourd. « Quel honneur de se trouver au même endroit qu’un futur chef étoile ! » Le rire sur le bord des lèvres, le sourire que tu portes est plus sincère. Quand tu es en bonne compagnie, t'oublies un peu ce qui te tracasse. Ça te reviendra, mais tes pensées sont libres, pour l’instant. Doucement, tu te penches pour poser un baiser sur la tête de Sveinn. Tu le connais depuis sa naissance – même depuis  avant, si on peut le dire ainsi –, alors c’est un peu comme si c’était un neveu, le lien de sang en moins, non ? « Il a grandi depuis la dernière fois, le petit bonhomme. » C’est drôle, t’avais presque oublié comment ça évoluait vite à cet âge-là. T’as l’impression qu’hier encore, Timothy entrait à la maternelle alors que Maisie faisait ses dents sur un jouet en plastique.

« Je ne vais pas te mentir, c’aurait pu mieux aller. » T’hausses les épaules ; tu ne vois pas l’intérêt de lui mentir. De toute façon, ça se lit dans ton regard, dans ta posture un peu moins droite qu’à l’habitude, que le poids que tu portes sur tes épaules t’écrase. Pensif, tu t’appuies contre le comptoir de la cuisine et tu croises tes bras contre ton torse. Tes iris glissent sur ton amie. « Ça me rend mal de penser ça alors que j’ai passé la journée avec mes enfants. Sinon, Maisie a l’air de bien se porter, donc ça me rassure un peu même si je sais que ça risque d’être différent cette nuit ou demain matin. » On parle de toi, maintenant, Clarence, mais t’as toujours un moyen de détourner le centre d’intérêt quand ça ne te convient pas. Tes faiblesses, tu les tais. Parce que parler de tes maux à voix haute, c’est accepter qu’ils existent et qu’ils t’embêtent. Même chez le psy, tu ne le fais qu’à moitié. Comme un souffle perdu, un soupir s’évade de ta gorge et ta voix se fait un peu plus douce. « J’ai laissé un sac près de la porte d’entrée. On est allés refaire leur garde-robe d’été – ils grandissent vite, pas le choix – et j’ai trouvé quelques petites choses pour Sveinn. J’ai pris un peu plus grand que ce qu’il faut pour qu’il puisse les porter jusqu’à la fin de l’été, mais si ça ne va pas j’ai laissé la facture dans le sac pour que tu puisses aller échanger. » S’il y a bien une chose qui te manque du fait d’avoir des enfants de moins de cinq ans, c’est de magasiner les vêtements et de choisir ceux que tu aurais voulu avoir quand t’étais môme. Tantôt, t’as regardé Timothy, l’air faussement sérieux, en lui disant que s’il avait un peu de bonne volonté, il rapetisserait pour pouvoir porter ce fabuleux – à ton humble avis – chandail violet sur lequel était inscrit « wizard in training » avec un dessin de baguette magique, et tout, et tout. Du coup, tu l’as acheté pour Sveinn en te disant que ça ferait l’affaire en attendant qu’il soit assez vieux pour déterminer dans quelle maison de Poudlard il serait réparti si les tests du Choixpeau existent encore dans dix ans (#teamslytherin). Maintenant, tu laisses tes enfants choisir et ça t’enlève un peu le plaisir des séances de shopping, mais t’as l’impression d’avoir trouvé un petit remplaçant pour combler ton côté un peu gaga. « Oh, et, tu vas voir, j’ai un peu craqué sur un peignoir avec des oreilles d’ours et les pantoufles assorties. »  Les joues un peu roses, ton regard balaie furtivement la cuisine. « Et toi. Ta journée ? Tu as besoin d’aide pour quelque chose ? », demandes-tu en désignant les préparatifs qu’Anna semble sur le point de terminer – mieux vaut tard que jamais, hein…

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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa) - Ven 8 Juin - 9:47


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Aussitôt qu'elle eu déposé Sveinn, ce dernier se mit à ronchonner pour attirer l'attention de Clarence. C'était un visage qu'il connaissait depuis le début, il s'y était attaché et c'était aussi un moyen pour lui d'avoir toujours plus de câlins et d'attention. Anna le rassura de sa présence, les enfants avaient toujours ce chic pour se manifester au moment où il ne faut pas. Entre autres là, elle demandait des nouvelles de Clarence et savait bien qu'il lui répondrait qu'il se sentait mal et c'était tout à fait normal, qui ne l'aurait pas été ? La jeune femme afficha un regard triste, parce qu'il traversait toujours cette période sombre et que son mal être la touchait aussi. C'était bien pour ça qu'elle lui avait proposé de venir ce soir, histoire qu'il puisse souffler un coup et laisser ses enfants aussi éviter de trop y penser. Et comme à son habitude il détourna vite l'attention en parlant de sa fille qui elle semblait doucement se remettre. La pauvre enfant avait vu sa mère mourir, quel traumatisme cela devait être pour elle et après cela Anna avait toujours veillé à contribuer à lui changer les idées à elle aussi en l'invitant à la maison, en discutant beaucoup avec elle. Et puis par la suite ses propres  enfants avaient vécu la même chose, il s'était alors installé une belle solidarité entre eux qui l'avait rendue fière.

« Maisie est une jeune fille pleine de ressources elle est forte et courageuse, un exemple à suivre, et puis elle sait qu'elle peut compter sur toi, sur ses frères et sœur et ma famille aussi. »

Cclarence lui annonça ensuite qu'il y avait un paquet à l'entrée, il attisa sa curiosité et la jeune femme alla passer la tête dans l’entrebâillement de l'ouverture pour regarder qu'effectivement il y avait un sac. Elle l'écouta expliquer ce qu'il contenait tout en allant le chercher et revint dans la cuisine. Sveinn se redressa dans sa chaise, tout aussi intrigué mais préférait sans doute que ce soit de la nourriture. Elle découvrit les quelques vêtements qu'il avait pris pour son fils, elle en tomba complètement sous le charme.

« Clarence ! C'est tellement adorable ! » Fit elle en détaillant le chandail sur le thème Harry Potter (#teamslytherin) et le peignoir avec les chaussons. Il était si doux qu'elle s'imaginait déjà câliner son fils là-dedans et ne plus vouloir le lâcher. Elle imaginait déjà son fils dedans, c'était tout à fait le genre de choses qu'elle aimait lui mettre. La jeune femme vint déposer un baiser sur la joue de Clarence pour le remercier et s'appliqua à bien replier les vêtements le temps qu'elle les lave.

En relevant les yeux vers Clarence, malgré ce geste généreux qu'il avait eu, elle le voyait bien qu'il était plus effacé que d'habitude. Il arrivait des fois où elle le voyait rire, sourire sereinement, mais ces courts instants étaient toujours vite remplacés par la détresse et la tristesse dans son regard. Cela touchait beaucoup Anna, parce qu'elle avait vécu la même chose que lui, elle savait combien c'était difficile de laisser quelqu'un partir, accepter que la vie continue malgré tout. Parfois elle avait peur qu'il ne sombre trop et qu'il finisse par abandonner. Elle s'était alors promis d'être toujours à ses côtés, comme il avait été à côté du sien quand elle elle était enceinte de Sveinn. La jeune femme vint s'appuyer contre le rebord de sa table, face à lui.

« Je vois bien que c'est toujours aussi dur pour toi, je te connais depuis longtemps. »

C'était leurs situations respectives qui les avait rapprochées, elle avait été heureuse de pouvoir compter sur lui et il n'imaginait pas à quel point il lui avait rendu la vie plus facile. C'était à son tour maintenant de lui venir en aide. Il avait l'air perdu, et elle ne voulait pas que cela dure toute sa vie, mais qu'il puisse profiter de la vie, être serein et pouvoir refaire sa vie s'il le désirait. Anna s'était beaucoup attachée à lui, elle se sentait concernée et son plus grand souhait était de pouvoir un jour l'entendre dire qu'il allait bien, réellement.

« C'est normal que tu sois triste, ce n'est pas moi qui vais t'en blâmer, surtout pour ce genre de chose... »Fit elle en se pinçant les lèvres, ses pensées la ramenant à Einar.

Un anniversaire est douloureux, mais Clarence savait sans doute déjà que Anna allait tenter une énième fois de le faire parler, mettre des mots sur sa douleur serait une belle avancée pour lui et il ne pourrait pas rester éternellement dans ce deuil. Cela le détruisait et le détruirait un peu plus chaque jour.

« Mais j'aimerais que tu puisses t'en remettre un peu. Je ne dis pas l'oublier, tu aimes Eleanor et tu l'aimeras toujours. Accepter de la laisser partir ne veut pas dire tirer un trait dessus, mais l'associer à une source de bons souvenirs de toutes ces choses que vous avez faites et non pas une source de tristesse. Et toi tu mérites d'être heureux !» Avait-elle terminé avec un fin sourire, un peu plus d'espoir tout de même, elle voulait qu'il avance. « Eleanor était une femme bien, et tu dois entendre ça souvent mais je doute qu'elle souhaite te voir comme ça. »

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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa) - Mer 13 Juin - 16:06



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«And when at last you find someone to whom you feel you can pour out your soul, you stop in shock at the words you utter— they are so rusty, so ugly, so meaningless and feeble from being kept in the small cramped dark inside you so long.»
T’es un peu perdu dans tes pensées quand tu la regardes déballer toute la panoplie de vêtements que t’as acheté pour Sveinn. Au départ, t’hésitais un peu ; t’avais peur que l’intention soit mal interprétée, qu’Anna soit insultée. Ce n’est rien de mal, mais l’enfer est toujours pavé de bonnes intentions : tu connais les jugements de la société envers les parents monoparentaux et tu sais qu’ils sont encore pires à l’égard des femmes. Elle aurait très bien plus le prendre comme une remise en doute de son autonomie. C’aurait été un peu idiot, mais est-ce que tu lui en aurais voulu ? Réellement ?  En tout cas, voir la réaction de la mère te fait chaud au cœur et le baiser qu’elle vient claquer sur ta joue te fait sourire. Drôlement, il y a quelque chose en moins sur tes épaules et tu sens ton âme un peu moins lourde qu’au moment où t’as mis les pieds dans la maison.
Mais ça part et ça revient. C’est toujours comme ça quand on a les pensées en roue de hamster, quand on ne sait plus comment faire taire les envahissantes. Quand t’étais jeune, tu n’étais pas comme ça. Tu ne pensais à rien d’autre qu’au moment présent. En vérité, tu ne sais pas si tout ça a commencé après la mort de ta mère ou après celle d’Eleanor – mais, comme beaucoup d’autres questions, il n’y aura probablement jamais de véritable réponse.

Tes iris fixent obstinément le sol ; tu te dis qu’elle a raison, au sujet de Maisie. Ta fille est plus forte que toi. Tu le sais. Être fort, ce n’est pas tout garder à l’intérieur, tout ruminer et espérer que ça s’en aille aussi vite que c’est arrivé. Des traces indélébiles se sont installées sur sa psyché, mais ce n’est pas ce qui l’empêche de vivre et, ça, tu l’as compris quand vous êtes revenus de son examen de sélection pour le pensionnat. Malgré tout, elle est prête à te quitter pour passer les plus belles années de sa vie dans un autre État. Tu soupires alors que ton cerveau essaie de gérer tout ce qu’Anna te dit. Tu voudrais faire l’enfant boudeur, fuir son regard, garder la tête haute pour ne pas chiffonner ton orgueil.
Mais plus tu penses, plus tes yeux se remplissent d’une eau honteuse. Tu déglutis, tu bats des cils pour que rien ne s’échappe. Tu croises les bras sur ton torse, comme une forteresse contre le monde. Tes pupilles observent furtivement Anna avant de se reposer sur tes chaussures. Sa douceur te touche. Contrairement à ton psy, elle ne fait pas ça pour l’argent en bout de ligne et ça parvient à te mettre un peu en confiance, mais elle devra se parer de patience. Tu veux parler, mais il y a toujours cette boule d’angoisse au fond de ta gorge, cette amertume sur le bout de ta langue. Tu crains qu’on te juge.
C’est à se demander si ton problème c’est vraiment la mort d’Eleanor ou simplement le fait que tu n’aies pas réussi à faire la paix avec toi-même ? Peut-être un peu des deux.
« Je ne pense pas que ce soit l’amour qui me retienne, Anna… », marmonnes-tu, avec au fond de ton cœur l’espoir qu’elle ne t’entende pas. T’as aimé Eleanor. Tu sais que tu n’aimeras probablement plus jamais aussi fort, de cette manière. Mais huit ans se sont écoulés. Ce deuil-là, tu as réussi à le faire. Si vous vous croisiez maintenant, dans la vie ou dans la mort, vos retrouvailles ressembleraient surtout à celles d’amis de longue date. C’était une femme précieuse et merveilleuse, mais l’amour romantique, contrairement au deuil, se fane trop vite.

Tes lèvres se serrent, tu passes la paume de ta dextre sur tes yeux en un geste que tu veux subtile. Encore, tu penses passer inaperçu. Dans ta tête, rien ne va. L’incompréhension te guide, parce que pleurer n’a jamais été naturel, chez toi. La colère domine la tristesse. C’est ce que ton deuil est, en vérité : une bulle de colère. Parce que tu n’as rien pu contrôler. Parce que tu penses encore que c’est ta faute. Encore trois ans après la mort d’Eleanor, t’étouffais tes cris dans un oreiller en croyant que personne ne t’entendait, mais tu te calmais toujours quand Heathcliff, du haut de ses quatre ans,  se tenait contre le cadre de porte en te demandant ce qui n’allait pas. Alors, tu le prenais dans tes bras et tu restais silencieux.
Doucement, tu t’approches pour prendre les mains d’Anna dans les tiennes. Penser à ton fils t’a rappelé comment la simple chaleur humaine pouvait te rassurer et te calmer, te permettre de faire confiance à l’autre. C’est peut-être ce manque de proximité, cette barrière imposée, qui t’empêche de t’ouvrir pleinement à ton psy et qui destine toutes tes sessions à se terminer en heurtant un mur. « Je me souviens des belles choses, tu sais. Mais les mauvaises prennent le dessus, parfois. On veut croire que les mots frappent plus fort que les images, mais quand j’y pense, ce n’est pas les mots des médecins ou ceux de la mère d’Eleanor à ses funérailles qui me reviennent à l’esprit. » T’as la gorge serrée, alors tu te tais quelques secondes. Tes yeux qui fixaient encore le sol se posent sur le visage de ton interlocutrice, l’air désolés. « C’est Maisie dans sa robe trempée et rougie. Le regard sévère de Timothy quand, le lendemain, il a décidé de cesser de parler – ça a duré deux ans. Leur air perdu en leur expliquant que, non, maman ne reviendra pas. » Tu hoches un peu la tête. « Et puis, je crois que si j’avais fait les choses autrement, si j’avais été aussi têtu que je le suis d’habitude, peut-être que ça ne serait pas arrivé… J’ai beaucoup de « peut-être » dans la tête. » Tu presses un peu les mains d’Anna entre les tiennes et un soupir presque sourd s’évade encore de tes lèvres.  

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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa) - Jeu 14 Juin - 9:37


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Il était réticent à l'idée de lui parler et elle comprenait, ce n'était jamais chose facile d'ouvrir son cœur, de poser un mot sur ce qu'il fait mal, mais Anna était patiente et s'il fallait l'être pour parvenir à lui faire retrouver le bonheur, alors elle était prête à attendre et ce n'est pas en forçant les choses qu'un mal peut guérir totalement. Il attira son attention quand il avoua qu'il ne pensait pas que l'amour y était pour quelque chose. Anna lui jeta un regard curieux, si au moins il y avait réfléchi déjà, c'était en bonne voie et elle garda toute son attention sur lui. La concernant elle savait qu'Einar aurait toujours une place dans son sœur, mais elle se rendait compte qu'il avait raison, elle ne l'aimait plus comme elle l'avait aimé et ce n'était pas l'amour qui avait été le plus difficile. Anna avait fait son deuil d'une autre manière, que d'autres auraient pu qualifier d'égoïste, de dégueulasse, mais au moins elle avait trouvé quelque chose sur lequel s'accrocher. En vivant la mort, elle avait souhaité donner la vie et Sveinn était arrivé par la suite ; un défaut de sa récurrence sans aucun doute, la terre mère est faite pour rester dans la vie même si la mort fait parti de son cycle.

Ses yeux clairs s'étaient humidifiés, il hésitait il combattait derrière ce mur qu'il mettait entre lui et le reste du monde, qu'importe ce qu'il décide aujourd'hui, elle le trouvait brave, elle le trouvait fort. Anna s'était risqué à venir porter ses mains sur son visage pour les essuyer doucement, il ne devait pas les retenir, elles étaient un processus naturel d'extériorisation

« N'essaye pas de retenir tes larmes, c'est encore pire après, regarde on est tous les deux, tout va bien. » Fit elle d'une voix douce. Il se rapprocha d'elle, pour lui prendre les mains et elle ne tenta pas de s'en défaire. Dans leur solidarité, la tendresse, les gestes doux avaient pris rapidement place parce qu'il y avait des moments où ils en avaient eu besoin. Anna avait été celle qui en avait le plus demandé, mais elle lui avait dit souvent que s'il avait besoin qu'elle le prenne dans ses bras, que s'il voulait poser sa tête sur son épaule, elle ne s'en offusquerait pas. Il semblait comprendre qu'il en avait besoin à ce moment là alors la jeune femme les pressa doucement entre les siennes tandis qu'il se livrait.

Dans un silence des plus respectueux, elle l'écoutait dévoiler le fond de ses pensées, de quelle manière il voyait cela. Ce n'était donc pas le manque de la présence de sa femme mais la culpabilité qui rongeait son âme et qui l'empoisonnait à la façon d'un cancer. Toxique pour son être, pour son corps. Elle savait à quel point c'était dur de se dire « et si j'avais agi autrement ? ». L'innocence des enfants nous rappelle à quel point l'on est responsable, de leur bonheur, de leur malheur, Clarence était celui qui restait alors il avait dû porter cela seul. Anna se pinça les lèvres, se retenant de ne pas pleurer sous l'émotion parce que c'était quelque chose qui la touchait beaucoup. Elle déglutit et lui adressa un fin sourire, elle était contente qu'il puisse parler.

« Avec des si on refait le monde, Clarence...Bien sûr que tu aurais tout fait pour que ça n'arrive pas si tu l'avais su. Mais tu ne peux pas savoir de quoi l'avenir sera fait alors tu a agis comme il te semblait bien d'agir, jamais tu ne lui aurais fait du mal. »

A moins d'être un oracle, ce qu'il n'était pas, mais il avait eu un mariage heureux. Il lui avait offert une belle vie à cette femme, sa mort il n'en était pas responsable et il était temps qu'il l'entende de vive voix.

« Personne ne t'en veux, tu es un homme formidable, un père formidable. Regarde avec quelle dévotion tu t'occupes de tes enfants. »

La jeune femme lâcha ses mains pour venir l'enlacer, le prendre contre son cœur et le laisser s'y poser un instant. Elle le berça en silence, frottant doucement sa main dans son dos ; espérant lui apporter du réconfort. Elle avait toujours été à ses côtés, pour le meilleur et pour le pire, et aujourd'hui encore elle voulait l'aider.

« Ce n'est pas de ta faute, la vie est ainsi faite, malheureusement. »

Anna se détacha de lui, venant lui reprendre les mains tout en conservant cette proximité, son regard détaillant son visage.

« C'est bien de mettre des mots sur ce qui te tourmente Clarence»

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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa) - Mar 19 Juin - 17:34



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«And when at last you find someone to whom you feel you can pour out your soul, you stop in shock at the words you utter— they are so rusty, so ugly, so meaningless and feeble from being kept in the small cramped dark inside you so long.»
Les lèvres pincées, le regard se reposant à nouveau sur le sol, tu l’écoutes. Ses mots te touchent en plein cœur, parviennent doucement à te rassurer, mais l’orgueil détruit laisse un peu d’amertume au fond de ta gorge. Tu voudrais bouder comme un enfant honteux, mais tu combats contre tes sentiments désagréables. Les yeux fermés, t’essaies d’oublier les larmes qui coulent sur tes joues, leur goût salé lorsqu’elles se faufilent entre tes lèvres. Là, maintenant, tu ne sais pas si elles sont libératrices ou aussi douloureuses que des milliers de petites lames de couteaux. Tout n’est pas assez clair dans ta tête pour que tu puisses tout comprendre. Combien d’années se sont écoulées depuis la dernière fois que t’as pleuré ? Beaucoup trop. Assez pour que t’aies oublié la sensation désagréable des yeux humides et du hoquet disgracieux qui accompagne les pluies torrentielles.
Tu ne veux pas laisser Anna sans réponse, craignant de lui faire croire que tu ne l’écoutes pas, mais rien ne veut sortir, aucune phrase ne veut se composer à travers ta gorge serrée. Chaque tentative de lui répondre se termine en une syllabe solitaire, perdue. Alors tu lâches prise tout comme tu voudrais lâcher ses mains et aller t’enfermer dans ta voiture pour laisser tes larmes te déshydrater jusqu’à plus possible, sans qu’elle ne te voie.
Comme un oiseau, tu te caches pour mourir quand tu crois que tes ailes sont brisées.

Pourtant, quand elle t’enlace et qu’elle s’éloigne presque aussitôt pour reprendre tes mains, tout simplement, un frisson de détresse chatouille ton échine. T’as l’impression de défaillir, comme si on venait de t’arracher ton rempart. Doucement, tu la reprends dans tes bras, la serre un peu trop fort contre ton cœur et blottit ton nez dans ses épais cheveux. Pendant quelques secondes, peut-être même une ou deux minutes, tu restes immobile, tu ne dis rien. Parce que c’est bien beau de mettre des mots sur ses tourments, mais encore faut-il les trouver. D’autant plus que parfois, il n’y a pas de mots justes pour exprimer ce que l’on ressent. Surtout quand c’est douloureux.  Alors, il faut trouver un moyen de l’expliquer et, ça, c’est plus difficile.

Au loin, t’entends le bruit des enfants qui s’amusent et ça te ramène lentement à la réalité. Est-ce que parler te rendra plus léger, moins tendu dans la vie de tous les jours ? Tu ne libères pas immédiatement Anna, mais tu relâches un peu l’étreinte. « Je ne pense pas être un père si formidable, comme tu dis. Quand Eleanor était encore là, je n’étais presque jamais à la maison. Je travaillais trop, elle me le disait souvent, mais j’étais jeune et égoïste, je crois. Et je pense que Timothy m’en veut encore, tu sais. Les autres sont trop jeunes pour s’en souvenir, mais Timothy avait neuf ans quand leur mère est morte, il a subi mon attitude plus longtemps. Si tu savais le nombre de fois qu’il m’a demandé, à l’époque, si je pourrais jouer avec lui ou l’amener au parc d’attractions, et que je répondais « bientôt » sans que ça ne veuille rien dire… » Mais maintenant, il te suit partout. Il te considère comme un modèle, mais tu n’en dis rien. Parce qu’en ce moment, ces choses heureuses ne te sautent pas en plein visage.
C’est comme si le passé mangeait le présent.
Des efforts pour t’améliorer, pour être un meilleur père, t’en as fait et t’en fait encore, mais on dirait que tu ne t’en rends pas compte. Avec les autres, t’es imbus, t’as tendance à croire que t’es parfait ou un truc du genre, mais c’est loin d’être le cas avec tes enfants. Avec eux, tu vois tes défauts plus que jamais et chaque moment de réalisation te frappe en plein cœur, te forçant à douter de tes capacités. Finalement, tu t’écartes d’Anna pour prendre une de ses mains et la mener s’asseoir à la table avec toi. « Tu sais quoi, Anna ? Au fond de moi je suis sûr que sa mort n’est pas autant de ma faute que celle d’un système désuet qui n’accorde pas d’attention aux maux de l’esprit tant et aussi longtemps qu’on n’a pas déjà essayé de se tuer, mais si c’était aussi simple, j’en aurai déjà fini avec tous ces sentiments envahissants. Je peux être rationnel, là, maintenant, mais quand je n’y réfléchis pas et que j’y pense soudainement, c’est loin de ressembler à ce que je viens de te dire. Mais je fais des efforts pour changer ça, je pense, même si c’est difficile. Des tous petits, mais je pense que c’est bien pour commencer. »

En passant encore la main sur tes yeux pour en chasser ce qu’il reste de larmes, tu hoches doucement la tête. « Je ne sais pas comment te remercier pour ton écoute, Anna… Si je peux faire quoi que ce soit en retour, n’hésites pas. » Tu n’as pas fini de parler, tu sais que si ça ne vient pas maintenant, ça viendra plus tard, mais tu ne veux pas tout dire en coup de vent, parce que certaines choses méritent qu’on leur porte plus d’attention.
Sur sa chaise, non loin de vous, Sveinn gazouille et s’agite pour réclamer ton attention. T’as toujours le cœur qui fond un peu devant les mômes que t’affectionnes, alors tu te lèves pour aller le prendre dans tes bras. En revenant t’asseoir, tu l’installes sur tes genoux et tu le laisse se blottir contre toi. Un sourire qui s’installe à nouveau sur tes lèvres, tu te rappelles l’époque où Timothy avait cet âge-là ; loin des angoisses, tu ne remettais pas encore tes capacités paternelles en doute. Qu’est-ce que tu ne donnerais pas pour retourner dans le passé et réparer tes erreurs. C'est la nostalgie, maintenant, qui éclaire ton regard.



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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa) - Mer 20 Juin - 13:18


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Une embrassade, deux, et Annalisa s'était de nouveau laissée prendre dans cette tendresse où elle espérait lui transmettre de bonnes ondes. Elle ne croyait pas tout le temps à ces histoires d'énergie, mais là c'était bien souvent plus le cas. Un geste d'affection, de bienveillance, c'est comme un coup de baguette magique, c'est comme quand on dit « ne t'inquiète pas, je suis là » ; ça marchait plutôt bien la plupart du temps et elle était heureuse de constater que Clarence pouvait trouver de quoi se ressourcer dans sa maison, près d'elle, entre ses bras. Sa main venait doucement frotter son dos, elle le serrait aussi, ils en avaient vécu des belles tous les deux et ils se soutenaient toujours. Si Sveinn était là, si ses enfants étaient en bonne santé c'était grâce à ce soutient qu'il lui avait apporté et même lui n'en avait pas conscience. Elle l'écouta lui expliquer d'autres points de vue sur ce tragique événement qui avait déchiré sa famille, à quel point il regrettait son comportement, à quel point il aurait voulu recommencer. Annalisa le gardait contre elle, pendant qu'il laissait aller tout ce qu'il avait dans la tête, ces réflexions qui le rongeaient qui l'empêchaient encore d'avancer et d'être heureux. Les enfants sont un argument redoutable, elle comprenait ce qu'il voulait dire, elle aurait ressenti la même chose à sa place.

« Tes enfants savent que tu les aime, ne te tourmente plus avec ton attitude passée, tu t'en es admirablement bien sorti et ils parviennent à avoir une vie normale grâce à tes efforts, à ta bienveillance. »

Alors qu'il la libéra, Anna revint passer ses pouces sur les joues de Clarence pour essuyer ses larmes tandis qu'elle retenait les siennes. Son histoire la touchait beaucoup, et il devait se laisser aussi le droit à l'erreur car tout le monde en commet. Tout le monde est aveuglé à un moment ou a un autre de sa vie, et certaines choses même les plus importantes nous passent sous le nez. Alors a chute est longue et difficile. Anna le savait aussi, elle avait fait des mauvais choix, qui avaient entraîné des conséquences ou qui en amèneraient fatalement plus tard. Le tout était pour elle d'avancer avec ce qui est déjà plutôt que passer son temps à regretter. C'était ce que lui avait appris d'élever six enfants, la moitié de leur vie où ils n'avaient eu que leur mère. Ne jamais hésiter.

Anna suivit Clarence alors qu'ils prenaient place, il lui expliqua ainsi comment il voyait ces choses là, il arrivait à voir sa progression et c'était donc très encourageant s'il arrivait à se donner des points de repères. Elle gardait sa main dans la sienne, un fin sourire sur les lèvres. Il finirait par s'en sortir, par se libérer de ses remords, laisser sa défunte femme partir et se concentrer sur son avenir plutôt que garder son regard en arrière. 

« Oui, tu as raison, c'est bien, tu as tout le temps qu'il faut pour progresser, mais je suis contente de t'entendre dire cela, c'est une belle avancée. »

Sveinn brouilla un peu la conversation tandis qu'il tendait les bras tout en grognant pour qu'on vienne le chercher. Aussitôt que Clarence l'ait pris dans ses bras, le petit garçon se mit à pousser des petits cris de joie tout en venant mordiller son bavoir, ses petits dents d'en bas commençaient à percer alors il faisait tellement de salive qu'il en tâchait ses vêtements ; bavoir obligatoire donc. Puisqu'il commençait à bien savoir se tenir debout il avait un peu plus la bougeotte qu'auparavant. Il poussa sur ses jambes tout en agrippant les mains de Clarence, l'explorateur voulait monter sur la table parce qu'il y avait le panier de fruits qui l'intéressait plus loin. Il attirait toute l'attention et il en était content, néanmoins il ne laisserait pas Anna perdre le fil de leur conversation.

« Nous avons dépassé ce stade où nous nous rendons service l'un après l'autre, Clarence. Si je le fais c'est parce que je tiens à toi et que je m'inquiète pour toi »

Anna lui adressa un nouveau sourire, bien plus franc cette fois, bien plus amical. Depuis le temps qu'ils se tenaient compagnie, ils étaient suffisamment proches pour ne rien attendre en retour à chaque fois. Un sourire, un soupir soulagé était sa plus belle manière de lui dire merci.

« Détends toi maintenant, nous allons bientôt passer à table ! Et après le dîner je t'offrirai un verre!  »

Anna se leva, profitant du fait que Clarence s'occupe de Sveinn pour aller revérifier la cuisson et commença à réchauffer la nourriture de Sveinn qui bien sûr mangerait en même temps qu'eux autrement il allait rouspéter tout le long du repas. Cyrus fit son apparition, visiblement affamé, bien sûr les ados, il était en pleine croissance lui aussi.

« Appelle tout le monde Cyrus, ça va être prêt, aide les petits à s'installer s'il te plaît ! »

Le jeune homme disparu aussi vite qu'il était venu et Anna reposa son attention sur Clarence.

« On va tout ramener dans le salon, tu viens m'aider ? » Lui demanda t-elle doucement.

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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa) - Dim 24 Juin - 3:57



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«And when at last you find someone to whom you feel you can pour out your soul, you stop in shock at the words you utter— they are so rusty, so ugly, so meaningless and feeble from being kept in the small cramped dark inside you so long.»
Ce qu’Annalisa t’a dit n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Ce qui te tourmente, ces pensées infinies qui te ramènent toujours à ta culpabilité, ne touchent qu’à peine tes enfants qui sont trop jeunes encore pour les maux d’adultes. Tu ne lui as rien répondu, à ce moment-là, mais t’as faiblement hoché la tête pour lui faire comprendre qu’elle n’avait pas tort. Alors que tu penses être responsable de la mort d’Eleanor, tes enfants, de Maisie à Aster, ne semblent pas t’en vouloir. Avec Timothy, c’est une toute autre histoire. Les enfants peuvent être cruels et c’était, quand il a retrouvé la parole, le cas de ton aîné qui t’a balancé toutes sortes d’atrocités qui, à ses yeux, ne paraissaient pas blessantes. Or, tu ne lui en as jamais voulu, parce qu’il était jeune et en colère. Quant à tes capacités parentales, l’affection que tes enfants te portent et comment ils s’agglutinent à toi comme des chewing-gums sous des chaussures devraient peut-être t’ouvrir les yeux, un peu ; ça fait 16 ans que tu collectionnes les tasses « #1 Dad ».
Mais c’est ça, la dépression. Même la plus grande des joies peut vous passer sous le nez que vous ne la verriez quand même pas, et quand vous les voyez, il y a toujours un « mais ». Les petites pilules de bonheur ne font pas des miracles, non plus.

À chaque fois que Sveinn couine de joie, t’as les larmes qui te remontent aux yeux et ton visage se crispe subtilement, parce qu’il y a au fond de toi cette envie de le protéger, même si tu sais bien que tu ne seras pas toujours là. Le protéger de rien, spécifiquement ; des peurs des adultes, probablement. C’est toujours de ça qu’on veut protéger les enfants : de nos propres peurs. C’est pour ça que quand il s’aide de tes mains pour se redresser et explorer un peu la table, plein de confiance bambine, tu le retiens doucement, mais fermement, pour qu’il ne tombe pas. En même temps, t’essaies de garder une bonne partie de ton attention sur Anna. « Ça me touche que tu t’inquiètes pour moi. », murmures-tu presque silencieusement, un sourire soulevant tes pommettes doucement roses. Plus on vieillit, plus on court pour rattraper ce sentiment de protection réconfortante qui accompagnait l’enfance, alors qu’à l’époque, il nous étouffait et on voulait trop vite vieillir pour s’en échapper. Selon toi, il y aura toujours quelque chose d’un peu maternel et d’agréable lorsque cette attention t’est offerte par une femme. Généralement, ce genre de pensées te fait plisser les yeux, comme une honte vague découlant de cet étrange mélange, un peu dérangeant, entre un Œdipe irrésolu et un brin de sexisme aliénant.

« J’aurais peut-être dû apporter le dessert. », réponds-tu, pensif, au fait qu’elle compte t’offrir un verre plus tard. « Je peux peut-être envoyer Timothy chez le pâtissier, après le repas si c’est nécessaire ? » Et ça lui donnerait quelque chose à faire à ce flanc mou que tu soupçonnes s’être affalé dans son coin pour passer le temps le nez plongé sur son smartphone. À contre-cœur, tu te lèves pour aller réinstaller Sveinn sur sa chaise le temps que Cyrus vienne s’en occuper. Drôlement, c’est une séparation douloureuse pour vous deux. Autant pour toi qui s’amusait à le voir bavouiller comme un vieux St-Bernard que pour lui qui te voyait comme un allié d’exploration. T’haussas les épaules, l’air exagérément désolé, quand tu crus lire un reproche dans les grands yeux globuleux du môme. « La vie, ce n’est pas toujours juste, petit homme. », lâches-tu le ton riant avant d’aller aider la maman à préparer le nécessaire.
Sans te gêner, tu sors le nombre de couverts nécessaires que tu déposes sur le comptoir avant d’en faire de même pour les assiettes.

Pendant que tu crois qu’elle ne te regarde pas, tu la zyeutes subtilement, avec une certaine tendresse, elle et ses cheveux impossibles. Parfois, t’aimerais glisser ton nez et tes mains dans cette chevelure de feu, ne plus bouger, comme un élan d’affection particulier qui te pousserait à vouloir t’y perdre. Mais ce sont toujours des pensées que tu refoules, jugées inappropriées par rapport à tes standards d’amitié. Quand tu détournes finalement tes iris bleutées, ce n’est pas sans te sentir doucement attendrit. Si bien que tu comptes deux fois de plus l’assemblage des ustensiles et de la vaisselle pour t’assurer que ton cerveau douteux ne t’en a pas fait rater un. Tu reproches à ton fils sa paresse, mais ça t’embête toujours de constater à la dernière minute qu’il te manque quelque chose et de devoir retourner sur tes pas. « Honnêtement, ça fait assez longtemps que je n’ai pas eu l’occasion de manger à table, avec mes enfants. Ce n’est pas par manque de bonne volonté, mais nos horaires sont tellement différents. Timothy travaille en plus d’avoir à faire avec deux troupes, Maisie a beaucoup de parascolaire à l’école sans compter le patinage artistique et les autres ont leurs activités sportives. Et je ne te parle même pas de mes horaires à moi et des week-ends où ils sont toujours partout sauf à la maison !  » Amusé, tu jettes un œil à ta progéniture qui déboule dans le couloir, se dirigeant vers le salon. Ton attention se pose surtout sur Heathcliff qui parle passionnément avec l’enfant d’Anna qui a son âge. Ça te rassure de le voir moins timide, cet enfant dont l’introversion te faisait de la peine auparavant. Soudainement, il y a Maisie qui entre dans la cuisine et qui, sans te le demander, prend la pile d’assiettes pour les apporter elle-même dans le salon. C’est le genre de petites actions qui te surprennent toujours dans le bon sens du terme et qui te font voir que non, finalement, tu n’as pas échoué à ton boulot de papa.

« Ça me rend heureux de voir qu’ils s’entendent tous si bien… Maisie avait super hâte d’arriver, elle m’a dit qu’elle avait de nouveaux tours de magie à présenter aux plus jeunes. Elle aime beaucoup Sveinn aussi, si un jour t'a besoin d'une babysitter de secours quand il sera un peu plus vieux ! »
En te concentrant pour ne pas trop laisser paraître ta maladresse, tu rassembles dans tes mains les douze cuillères, les douze fourchettes et les douze couteaux. Après avoir lancé un clin d’œil complice à ton amie, tu sors de la pièce pour aller aider ta fille à la préparation de la table.


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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa) - Dim 24 Juin - 11:34


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C'était une lourde sensation de croire que le temps ne changeait absolument rien parfois, on avait beau dire « tu verras ça passera » mais ça continuait juste de tourner en rond. Une fatalité épuisante à la longue et Clarence y était pris, pourtant il faisait des efforts pour briser le cycle ; il était venu ici, il la prenait dans ses bras, il parlait. Il n'avait jamais réellement mis les mots sur le fond de ses pensées, ce soir là était différent à bien des égards et alors l'on commençait à entrevoir de nouveau ses iris pourvu de mille couleurs lorsqu'il souriait. Sa main dans la sienne un court instant, elle caressa le dos de sa main avec son pouce. Oui, elle s'inquiétait pour lui car elle l'aimait beaucoup, Clarence, et cela faisait parti de ses préoccupations de pouvoir être une oreille attentive. Ils se comprenaient, c'était normal, tout à fait normal. La conversation avait déviée, revenant à des répliques plus banales qu'ils avaient l'habitude d'échanger dans la bonne humeur. Clarence savait qu'à tout moment s'il souhaitait lui dire quelque chose, elle serait là. Probablement après le repas, elle reviendrait un peu dessus.

« Non ne t'en fais pas, Agnes et Gisla ont tenu à faire un gâteau toutes les deux pour le dessert alors je les ai laissées. » Numéro deux et numéro trois avaient développé cette passion pour la cuisine, après avoir longtemps subtilisé son four pour leurs pâtes à sel en forme de gâteau. Elles avaient désormais changé de niveau pour faire quelque chose qui se mange pour de vrai et il fallait dire qu'elles s'étaient plutôt bien débrouillées sous la surveillance de leur grand frère. Gisla s'était brûlé le bout du pouce, mais elle avait été si fière de montrer le résultat à tout le monde, Anna savait qu'elle avait hâte qu'ils passent au dessert pour le montrer aux enfants de Clarence. La jeune mère avait lâché la main de son ami pour qu'il puisse s'occuper de Sveinn qui faisait toujours des siennes une fois hors de sa chaise haute, étirant un large sourire amusé à sa génitrice. Un rire passa ses lèvres lorsqu'elle replaça son bavoir qui ne servait parfois à rien. Et puis le moment de passer à table venu, les petits lutins venaient pour aider, mettre la table, les plats, c'était naturel, habituel. Ils étaient déjà venus manger ici, tous savaient où se trouvait quoi et alors ils purent passer dans le salon bien plus vite. 

Et la remarque de Clarence lui arriva aux oreilles, elle savait qu'ils ne se réunissaient pas beaucoup, c'était bien pour ça qu'elle les avait invité en famille ; cela lui semblait important qu'ils puissent se détendre tous, manger ensemble et se retrouver avant le jour suivant

« Oui je comprends bien, une famille nombreuse c'est pas facile à réunir ! C'est l'occasion alors, profite, amuse toi !»Un petit clin d'oeil et la jeune femme disparu dans l'embrasure en portant les plats, ayant veillé à prendre des précautions pour ne pas se brûler. Tous dans le salon, Anna vérifia que tut le monde était bien installé et Sveinn les avait rejoint bien évidemment, il devait avoir faim.

En tout cas il était vrai que l'entente de leurs enfants les avait ravi tous les deux. Les enfants de Clarence avaient été d'un grand soutient à la disparition d'Einar. Y penser lui avait fait un pincement au cœur et elle était revenue lui réclamer une embrassade, émue. Ça les soulageait tous les deux, et elle se rendait compte toujours plus à quel point sa présence lui était devenue essentielle. Cela semblait être le cas aussi pour les gamins, rien qu'à voir Sveinn rire aux éclats des petits tours de magie de Maisie, Askja et Fafnir, numéro quatre et cinq réclamer qu'elle recommence et le leur apprendre. Elle ferait assurément une bonne babysitter cette jeune fille.

« C'est une très bonne idée ! Sveinn adore Maisie aussi et ses tours de magie ! Je suis sûre que ça se passera très bien ! » Fit elle enthousiaste, si cela pouvait aider Maisie à se responsabiliser bien qu'elle soit déjà très mature pour son âge, et si en plus cela pouvait lui faire un peu plus d'argent de poche, Annalisa était totalement pour. Elle avait confiance en Maisie, cela ne lui posait absolument pas de problème. « On est pas obligés d'attendre qu'il soit plus vieux, je suis sûre qu'elle s'en sortirait très bien avec lui elle est comme sa grande sœur ! Regarde les !»

Un nouveau sourire, toujours positif, Annalisa invita tout le monde à prendre place et commença à servir les assiettes. Avec autant de bouches à nourrir, elle n'avait jamais peur d'en faire trop, parce que de toute façon les plats finissaient toujours vides. Fort heureusement elle s'en sortait bien financièrement, autrement avec autant d'enfants cela ne serait pas possible. Il était important pour Anna de leur offrir une vie confortable, et quand il y avait des périodes plus difficiles, elle n'hésitait pas à se priver. Ses enfants étaient tout pour elle, c'était cela qui lui avait permis de ne jamais baisser les bras et notamment avec Cyrus, son tout premier qui s'était pointé à un moment où elle avait eu envie d'en finir avec la vie en se sentant trop oppressée par la Bratva. Être mère avait été un remède des plus efficaces, et à la naissance de chacun d'entre eux, cela avait été une véritable joie pour elle. Elle se considérait chanceuse d'avoir une grande famille, où l'entente était majoritairement au beau fixe, sauf quand ses adolescents faisaient leur cinéma.

Il n'y avait qu'à voir cette assemblée, les sourires sur leurs visages, les petites anecdotes qu'ils se racontaient entre eux ; Pour Anna c'était là même la définition du bonheur, voir sa famille épanouie, loin de tous les problèmes de la vie. Elle voulait mettre pause là, s'en souvenir et voir aussi Clarence à ses côtés, la soutenir. Elle souhaita bon appétit à tout le monde et le vague brouhaha cessa pour lui répondre avec enthousiasme avant de replonger dans les discussions changeante selon leurs âges. L'appétit lui était revenu depuis Sveinn, le deuil était terminé, elle arrivait à savourer sa propre cuisine et espérait que Clarence pourrait aussi en profiter. Voir sa famille ainsi devait lui faire du bien en dépit de ce que serait le lendemain. Une bouffée d'air, avant que la nostalgie prenne le dessus. Elle laissait Sveinn se débrouiller avec sa petite cuillère en plastique et son assiette usée dans laquelle était supposé être dessiné le poulet dans le Disney Vaiana - Son personnage préféré. Sveinn était fier, il aimait montrer à Clarence qu'il était un grand garçon et capable de faire comme tout le monde même s'il en mettait de partout sur sa table et sur son visage. Elle lui avait fait de la purée avec des petits légumes faciles à mâcher pour aider ses gencives et ses dents.

Elle reporta son attention sur Clarence et lui offrit un sourire tendre.

« Maisie est presque aussi douée que toi pour les tours de magie ! Tu as de la concurrence ! Ou alors vous devriez monter un spectacle! »

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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa) - Mar 26 Juin - 4:24



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«And when at last you find someone to whom you feel you can pour out your soul, you stop in shock at the words you utter— they are so rusty, so ugly, so meaningless and feeble from being kept in the small cramped dark inside you so long.»
Quand Anna revient vers toi, quêtant à nouveau ton affection, tu n’hésites pas une seconde avant de la serrer entre tes bras protecteurs. Ça te fait du bien à toi aussi, une présence féminine avec qui tu peux échanger ces tendresses. Le nez contre ses cheveux, tu restes silencieux un moment. Tu profites avant que la séparation fatidique ne survienne. « Je ferai de mon mieux pour en profiter, tu peux compter sur moi. » Même si tu sais que ce sera difficile. Même si tu sais que de vous voir tous rassemblés à la même table, la veille de cet anniversaire tragique, ne pourra qu’éveiller en toi des souvenirs tristes. Sagement, t’embrasses le haut de sa tête avant de la libérer et de te concentrer sur ses beaux mots au sujet de Maisie. Ça t’attendrit d’en entendre parler en bien. Tu sais qu’elle fait de son mieux, que depuis la mort d’Eleanor, elle essait d’être comme une petite maman pour les trois plus jeunes et puisqu’elle ne peut pas prétendre à ce rôle avec Timothy, elle était devenue sa meilleure amie et inversement. Tu remarques le même schéma d’attitude lorsqu’elle se trouve en présence des plus jeunes enfants de ton amie et surtout en celle de Sveinn. Parfois, elle te dit à quel point elle a hâte qu’il se mette à parler pour l’aider à apprendre de nouveaux mots. « Je lui en parlerai, je suis sûr qu’elle sera d’accord. », confirmes-tu, avec de la détermination au creux de la voix. Ça aiderait probablement ta fille à se responsabiliser plus rapidement.

En t’installant entre Sveinn et Maisie, tu remarques du coin de l’œil le regard suspicieux de ton aîné ; toi,  t’hausses les sourcils en guise de seule réponse. Il a vu l’étreinte, tu le sais. Ce n’est qu’un geste innocent pour toi, mais pour ton fils c’est un acte de pure trahison ; il dégage ce même air de reproche que quand il te voit trop près d’Aislinn – bien que pour cette dernière, tu te doutes que l’effronterie de ton fils puisse avoir des racines bien plus personnelles.
C’est une impression un peu bizarre que t’as, mais de vous voir tous ainsi et ta proximité avec Anna et ses enfants te donnent l’impression d’être en famille. L’odeur des plats qu’elle vient de servir te rappelle tes jours heureux où, avec Eleanor, vous faisiez la cuisine à deux. C’était votre petit instant ; un moment léger où tu pouvais souffler un peu de ta semaine débordante. Enfin, vous cuisiniez ensemble, mais toi tu passais plutôt ton temps à glisser ton nez contre son cou, à entourer sa taille de tes bras protecteurs amoureux en murmurant des sweet nothings à son oreille. Soudainement, son odeur te manque ; il n’y a certes plus d’amour romantique, mais il y a toujours ce besoin d’un réconfort connu qui revient de temps en temps. Mais tu essaies, malgré tout, de ne pas laisser le nœud dans ton ventre dominer toutes tes sensations. Tu forces un sourire sur ton visage pour que tes enfants et ceux d’Anna ne voient pas ton malaise. Tu ne veux gâcher le repas de personne. Alors, tu bats furtivement des paupières pour chasser le voile qui s’est momentanément posé sur le monde.  Distraitement, tu jettes un œil à Sveinn qui mange à côté de toi en faisant le fier, armé de sa cuillère en plastique. Ça t’arrache un rire amusé de le voir faire de son mieux pour mener l’ustensile à sa bouche, mais de renverser la moitié du contenu en chemin. Soudainement, il appuie sa petite main trop fermement sur l’assiette en plastique et manque de la faire tomber par terre, mais tu la rattrape juste à temps. « T’as du talent, mon bonhomme… », murmures-tu, une pointe de sarcasme affectueux dans la voix.

Instantanément, sous l’effet des exclamations d’Anna, toi et Maisie échangez un regard complice accompagné d’un petit sourire en coin. Elle est douée avec les cartes et sait très bien que, naturellement, tu ne lui arrives pas à la cheville, mais elle est capable d’admettre que tes capacités sont plus cool que les siennes – pour l’instant. Si ta fille ressemble bien plus à sa mère physiquement – les mêmes yeux, le même nez en trompette, les mêmes cheveux ébènes –, c’est à toi qu’elle ressemble le plus mentalement, ayant hérité de ta détermination orgueilleuse. Soudainement d’un geste gracieux, presque aérien, tu agites ta main et une pluie de pétales de fleurs tombe au-dessus d’Anna, disparaissant tout juste au moment où elles touchent la table. Lorsque les exclamations des enfants ébahis fusent, ton sourire s’élargit et tu bombes légèrement le torse, tout fier de toi. « C’est pour te remercier, à défaut d’avoir acheté de vraies fleurs, mais je me rattraperai, promis. », lances-tu en accompagnant tes propos d’un nouveau clin d’œil cette fois un tout petit peu plus charmeur que le premier.
Les gazouillements de joie du bambin à tes côtés attirent ton attention. Comme le voir heureux t’attendrit, tu ouvres la main devant lui, paume vers le plafond, et tu te concentres quelques secondes. Soudainement, une petite créature issue d’un dessin animé qu’il regarde parfois s’anime sur ta main et salue le bébé qui te regarde avec les grands yeux de celui qui vient de voir une merveille. Il pousse un « ghaa ! » de satisfaction, alors que le compagnon du personnage qui se dandine sur ta main vient le rejoindre. « Si ce n’est pas beau ce qu’on peut faire avec la magie ? », lances-tu à la volée, à l’intention de personne en particulier. Inévitablement, l’enfant essaie d’attraper les personnages, mais tes illusions ne sont pas tactiles, alors la petite main passe au travers. Chez l’enfant, l’enthousiasme fait place à l’interrogation et ça te fait doucement rire alors que tu refermes ta main pour mettre fin aux manifestations. Tout fier de toi, t’offres à la maman un trop grand sourire.
Lorsque tu t’attardes finalement au plat préparé par Annalisa – à qui tu envoies un thumbs up pour lui faire part de ta satisfaction –, le petit t’imite jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien dans son assiette.


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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa) - Mar 26 Juin - 10:31


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Clarence n'était pas guérit mais s'il venait ici avec le cœur plus léger alors cela était rassurant pour Anna. Elle veillait sur lui, depuis tant d'années maintenant et lui aussi, il avait veillé sur elle quand Einar était parti. Il y avait de la reconnaissance, de l'attachement, mais la nostalgie qui les unissait n'avait pas construit cette solide relation entre eux. Cela avait été travaillé à part, à force de discussions, de sourires, pour créer quelque chose de pur, de simple, d'unique. Anna aimait Clarence bien plus qu'elle ne voulait bien se l'avouer et le voir dans ce décor avec leur famille, cela lui faisait chaud au cœur. Le repas avait alors commencé dans cette douce atmosphère et la joie des tours de magie de Maisie avant que Clarence ne s'y mette aussi. Il l'entourait d'une pluie de pétales de fleurs, à défaut de fleurs qu'il regrettait de ne pas lui avoir offert, mais il lui offrait déjà tellement plus.

Les joues se mirent à rougir doucement et la jeune femme lui adressa un regard brillant d'espièglerie, elle appréciait l'attention, comme elle aimait toutes celles qu'il portait vers elle. Elle le remercia doucement, absolument charmée par ceci.

« Tu m'émerveilles, c'est bien mieux qu'un bouquet de fleurs ! »

Clarence était un sentiment de renouveau quand il venait chez elle, un courant d'air frais et pur malgré la tristesse qu'elle lui surprenait parfois. Il avait progressé sur les années, ce qui les avait toujours plus rapprochés sans qu'il ne se passe quoi que ce soit de plus que des élans d'affection traduits par des étreintes et de furtifs baisers volés. Quand bien même elle se posait la question, elle se disait toujours que Clarence était un homme séduisant avec qui elle aurait aimé passer plus de moments en privé. La plupart du temps il y avait les enfants et tous deux évitaient d'en faire trop devant eux parce que c'était délicat toujours. Annalisa comptait rattraper cela à l'avenir, leur privilégier plus de temps sans qu'il y ait besoin de s'occuper des marmots. Elle le remercia d'un large sourire, pour ces fleurs, pour cette féerie dans laquelle sa maison était toujours plongée quand il était dans les parages.

Il n'y avait qu'à voir les regards ébahis de ses enfants, les exclamations d'émerveillement quand leurs yeux se portaient sur lui. Clarence était magique et même s'ils n'en avaient jamais parlé, Annalisa savait qu'il s'agissait là de dons de sa récurrence. C'était une évidence, et même si elle ne savait pas son panthéon elle trouvait cela tout simplement époustouflant. La jeune femme observait ses petites illusions faites pour distraire Sveinn, a quel point cela l'intriguait et l'amusait. Il poussait des petits cris de joie ; pointait du doigt en regardant sa mère pour lui dire comme « tu as vu ? ». De quoi la rendre niaise, la jeune femme l'avait alors encouragé à tenter d'attraper ce petit personnage animé et lorsqu'il ne rencontra rien d'autre que la main de Clarence il se redressa soudainement les yeux écarquillés. Un rire général continua de semer cette bonne ambiance, Annalisa aussi, elle étouffa un petit rire amusé et releva son regard vers Clarence. Un regard un peu trop révélateur sur la fin, quelques secondes en plus, ambigu. Annalisa revint alors détourner son regard pour se concentrer sur son repas et se stoppait parfois pour aider Sveinn à finir.

Cyrus et Maisie entreprirent de débarrasser a table pendant que les deux plus grandes filles d'Anna allaient chercher le dessert et les nouveaux couverts. Elle avait remarqué que Cyrus et Maisie s'entendaient vraiment bien, Cyrus parlait souvent d'elle et la jeune femme lui soupçonnait un petit béguin. Anna en profita pour reposer son attention sur Clarence, sans mot dire, un sourire doux. Et puis interrompu par ses deux filles qui revenaient en faisant « Tadaaam ! » Avant d'exposer leur magnifique gâteau pendant que l'autre revenait poser des assiettes et de cuillères. Le dîner se passait bien, et elle espérait que Clarence se sentait à son aise, pas trop perdu dans ses pensées. Annalisa portait de petites attentions à tout le monde, et même Thimoty qui semblait ailleurs. L'adolescence sans doute, elle était plutôt proche de lui mais remarquait qu'au fur et à mesure qu'il grandissait il se faisait plus timide de conversations. Annalisa pouvait comprendre, et ne le forçait pas à quoi que ce soit, mais elle vint lui demander quelques nouvelles, lui proposa de venir voir un des matchs de base-ball de Cyrus s'il le désirait.

Tout le monde semblait se régaler, même Sveinn qui avait eu droit à son petit morceau de gâteau, et la jeune femme croisa de nouveau le regard de Clarence. Naturellement un nouveau sourire se dessina sur son visage.

« La prochaine fois on pensera a faire un pic-nique, ou pourquoi pas aller à la mer ! Qu'en dis tu ? Aislinn viendrait avec nous ! »

L'idée d'aller à la mer venait ravir les enfants, dont ceux de Clarence qui regardaient déjà leur père dans l'espoir qu'il dise oui. Ils avaient l'habitude de faire des repas ensemble, mais Annalisa voulait tester aussi ce genre de petites sorties. Annalisa profita des bavardages pour glisser deux mots discrets à Clarence.

« On pourrait aussi sortir tous les trois sans les enfants, ou...Tous les deux. »

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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa) - Ven 29 Juin - 4:18



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«And when at last you find someone to whom you feel you can pour out your soul, you stop in shock at the words you utter— they are so rusty, so ugly, so meaningless and feeble from being kept in the small cramped dark inside you so long.»
« Tu m’émerveilles. » ; ces mots restent avec toi, au creux de ton cœur, tout au long du repas Tu voudrais l’émerveiller à nouveau, les voir, elle et les enfants, s’exclamer encore devant tes illusions, mais tu gardes ça pour plus tard. Pour l’instant, ces quelques secondes qui passent trop vite, tu te perds dans ce regard étrange qu’elle te jette et qui te laisse plein de questions. C’est quelque chose que tu ne comprends pas, pour l’instant. Une naïveté imposée, probablement. T’es tellement dans ta tête que tu ne remarques pas la chimie adorable qui étincelle entre Maisie et Cyrus – et c’est peut-être mieux comme ça, pour ne pas laisser sortir le côté « papa trop protecteur ». Tu ne sors de tes pensées qu’au moment où les deux filles d’Anna reviennent, toutes fières, avec le dessert. Lorsqu’elles eurent terminé de servir tout le monde, tu leur tends les mains pour un highfive bien mérité avant de goûter au gâteau. Après avoir fini ta part, tu te surprends à gratter vaguement ton assiette avec ta fourchette comme tous ces petits gestes que tu fais inconsciemment quand tes pensées tournoient trop vite. Il n’y a que la voix de ton amie, lorsqu’elle mentionne la possibilité de sortir avec les enfants, qui te libère de la spirale infernale. Alors que t’hoches la tête, t’essaies de lui rendre son sourire avec autant de tendresse.

Au moment où Anna mentionne Aislinn et que tous les enfants s’exclament de joie à l’idée de pouvoir passer un peu de temps avec elle, Timothy lève la tête d’une manière qui attire ton attention. Vos regards se croisent, se fixent silencieusement. T’aimerais ne pas comprendre, mais c’est tout le contraire qui se produit. Un sourire compatissant, des sourcils qui se haussent à nouveau. « J’ai eu le béguin pour une de mes profs, à ton âge… Tant que ça reste un béguin, ok ? », murmures-tu doucement à l’intention de ton fils qui rougit violemment alors qu’il se lève de table. Tu t’excuseras plus tard, comme tu t’es senti mal en voyant sur son visage l’air des rêves et des espoirs qui éclatent en mille morceaux. Ton Timothy doit avoir quelque chose d’un leader, penses-tu en voyant les enfants se lever à sa suite et quitter lentement le salon, emportant avec eux leurs rires et leurs exclamations qui ne meurent pas pour autant ; avant qu’ils ne soient tous sortis, tu t’assures de leur annoncer que, oui, vous essaieriez d’aller à la plage avec tata Aislinn. Tu ne sais pas s’ils t’ont entendu, mais, de toute manière, le sujet reviendra bien un jour ou l’autre sur la table.

Ce qu’Annalisa te propose ensuite te prend un peu au dépourvu. Silencieusement, tu lui redonnes toute ton attention et tu la regardes, la bouche entrouverte, avec l’air de celui qui n’est pas convaincu d’avoir capté tous les sous-entendus. Pourtant, il n’y a ni peur ni de désolation dans ton regard, seulement de l’espoir que tu tentes de refrogner, mais qui revient toujours. « Tous les deux. », confirmes-tu avec une urgence qui ne t’est pas commune. Longtemps, t’as repoussé ce genre d’occasions ; tu t’es tenu loin de tout ce qui pourrait abîmer ton cœur. Ce n’est pas la crainte de remplacer Eleanor – elle est partie, elle ne reviendra pas, tu le sais très bien –, mais celle de te voir blessé à nouveau.
Or, celui qui se cache derrière la peur ne vit pas.
C’est comme si à ce moment précis – après avoir vu tes enfants heureux, en sentant Sveinn te donner des coups de cuillère en plastique avant de s’agripper faiblement à la manche de ta chemise –, tu venais de te promettre de ne plus fuir. Tu veux lui laisser une chance.

« Je reviens. » Un sourire doux pour t’excuser alors que tu sors de table, puis de la pièce. La chaleur de ton visage te laisse craindre le pire pendant que tu te diriges à grands pas vers la salle de bain où le miroir te confirme que t’as bel et bien rougi. T’as un peu honte d’être comme ça la veille de l’anniversaire de mort d’Eleanor, honnêtement. T’es venu t’isoler un court moment pour respirer un peu, pour te passer de l’eau sur le visage, mais t’en profites aussi pour prendre la boîte de lingettes humides pour bébé.
Deux ou trois minutes s’écoulent avant que tu ne reviennes près d’Anna, dans le salon.

« J’ai plein de propositions en tête, mais je pense qu’on pourrait aller danser, peut-être ? », commences-tu alors que tu te mets à la tâche de nettoyer les petites mains de Sveinn qui sont salies d’un mélange étrange de gâteau de purée de légumes. « Il y a une petite place publique au centre-ville – ce n’est pas très loin de mon travail – et tous les vendredis soir de l’été, il y a des soirées de danses latines, si ça te dit. » T’aimes danser et tu crois que tu ne le fais pas mal ; c’est l’occasion, tu penses, d’impressionner un peu ton amie. Malgré l’opposition du gamin qui semble vouloir avoir l’air menaçant avec ses babillages de bébé, tu trouves un moyen délicat de nettoyer son visage lui aussi assaillit par le mélange douteux. Une fois la tâche périlleuse terminée, tu te lèves pour commencer à empiler les assiettes vides. « Ou, sinon, je connais un endroit très chouette dans le New Hampshire, où on voit très bien les étoiles la nuit. C’est sur le bord d’un lac, dans la montagne. On pourrait peut-être se faire un week-end camping ou un truc dans le genre, si la danse ne te tente pas. » Tu sais qu’en ce moment, Aislinn tomberait probablement de sa chaise en t’entendant autant parler de prendre du temps pour toi. Parce qu’honnêtement, t’en tomberais aussi si tu t’entendais.

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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa) - Ven 29 Juin - 20:01


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L'idée des vacances avec Aislinn n'était pas tombée dans l'oreille de sourds et avait provoqué une exclamation générale qui arracha un petit rire à Anna, alors elle gardait cette idée dans un coin de sa tête, se promettant d'en discuter avec la concernée et de regarder déjà pour quelques réservations. En étant nombreux c'était souvent qu'ils arrivaient à avoir quelques avantages de plus pour les enfants et faciliter le travail des parents, ainsi les trois adultes pourraient également en profiter sans trop passer leur temps à le surveiller. Enfin l'avantage c'était que certains d'entre eux étaient déjà grands alors ça en faisait moins à surveiller. Annalisa ne s'était pas attendue à ce que le sujet Ais fasse aussi réagir Timothy qui attira l'attention de son père, et en quelques seconde sa peine, un malaise vint prendre Anna. L'adolescent s'était levé de table, visiblement dans la gêne de ce que son père venait de dire et Anna lança un regard inquiet à Clarence. Elle ne voulait pas que cela les divise, et elle se doutait aussi qu'une discussion allait avoir lieu entre les deux un peu plus tard. En attendant, les bavardafes reprenaient doucement entre les enfants qui échangeaient à propos des vacances et de leurs expériences à la mer. Askja avançait donc être douée pour faire des châteaux de sable et se dévouait pour l'apprendre à Heathcliff.

Et donc, l'idée de se retrouver avec  Anna, seul, avait aussi plu à Clarence semblerait-il, ce qui venait ravir la jeune femme en illuminant son visage d'un doux sourire. Clarence s'éclipsa, Anna savait qu'il avait besoin d'un moment parce qu'il avait aussi deviné qu'il se passait quelque chose d'étrange dans les regards qu'ils se lançaient. Anna lui laisserait le temps qu'il voudrait pour apprécier les moments qu'ils passeraient ensemble, pour savoir en profiter et savoir de nouveau penser à lui. Les enfants demandèrent à sortir de table, et ils connaissaient la règle, ils commençaient déjà à prendre les couverts pour les ramener dans la cuisine et mettre dans la machine à laver. C'était comme ces petits animaux se mettant à faire le ménage tous ensemble dans les films Disney, et c'était bien pratique. Fafnir en profita pour réclamer un câlin à sa mère, venant grimper sur ses genoux. La jeune mère glissa affectueusement ses doigts dans ses boucles rousses et lui promis de venir lui lire une histoire avant de dormir. Clarence revint à ce moment là, avec des idées plein la tête pour leur petite sortie à deux, qu'il s'empressa d'exposer à Anna. Elle le regardait avec douceur, réellement enjouée par ce qu'il lui proposait.

« J'aimerais beaucoup danser ! »Avoua t-elle, enthousiaste à cette idée là. Elle savait que Clarence savait danser et ils en avaient déjà parlé tous les deux. Cependant elle ne l'avait jamais vu sur le terrain et était donc curieuse de le découvrir. Anna se disait que cela ferait du bien à Clarence de sortir un pue, en plus d'avoir envie de passer un peu plus de temps avec lui  en privé. Ils ne l'avaient jamais réellement fait et il était peut être temps de le faire ; après tout ils s'entendaient bien et les petits regards qui traînaient lui laissaient penser qu'ils pouvaient être bien plus proches qu'ils ne l'étaient déjà. Anna ne prétendait pas le reconnaître, elle prenait les choses comme elles arrivaient sans se mettre la pression, de toute façon ce ne serait qu'un moment de complicité.

Elle avait été aussi emballée à l'idée de s'éloigner un peu, se retrouver dans un endroit calme sans personne autour pour profiter de la nature, en tant que déesse terre-mère, c'était peut être ce genre de moments qui lui manquaient le plus, pouvoir se retrouver en contact du sol, sentir sous les pieds les vibrations énergétiques de la vie constituant la terre. Elle la voyait cette voûte céleste parsemée d'étoiles qu'il mentionnait et l'idée même la faisait déjà rêver.

« On ira dans le New Hampshire une autre fois, j'ai vraiment envie de voir ces étoiles, ici elles sont voilées par la pollution et les lumières. » Un doux sourire, Annalisa vit Cyrus et Agnès revenir pour prendre le reste des couverts. Fafnir lui descendit de ses genoux après avoir collé un bisou sur la joue à sa mère pour rejoindre les autres enfants qui étaient retournés jouer.

« Je vais aller coucher Sveinn, viens avec moi, autrement il va rouspéter et refuser de dormir  maintenant qu'il sait que tu es là! »Un rire passa ses lèvres tandis qu'elle attrapait son fils qui vint reposer sa tête contre l'épaule de sa mère, pris de fatigue, la tétine dans la bouche. Le repas était fini, cela s'était bien déroulé, sauf peut être le petit malaise qu'il y avait eu avec Timothy. Annalisa savait ce qu'il se tramait, Clarence lui ayant déjà fait part de ses doutes concernant les sentiments d'attachement qu'avait son fils pour leur belle amie. Elle avait juste décidé de ne rien dire, ne pas laisser s'envenimer la situation alors que les instants étaient déjà fragiles. La jeune femme adressa un sourire doux à Clarence et le bout de ses doigts rencontrèrent le bras de son ami quand elle l'invita à la suivre jusque dans la salle de bain, juste au cas où il décide d'avoir une conversation avec son aîné. Le moment était mal choisi pour cela, elle préférait les garder dans un environnement calme tous les deux.
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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa) - Lun 2 Juil - 3:22



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«And when at last you find someone to whom you feel you can pour out your soul, you stop in shock at the words you utter— they are so rusty, so ugly, so meaningless and feeble from being kept in the small cramped dark inside you so long.»
« Alors, nous irons danser. » Déclames-tu en profitant des images qui s’éparpillent dans ta tête. Elle est belle, Annalisa. Et quand tu l’imagines danser, c’est comme si quelque chose se chamboulait dans ton estomac et mettait de l’huile sur le feu de ton anticipation. D’un côté, tu n’aimes pas vraiment l’explosion de telles émotions en cette journée – bien que veille – qui devrait en être une de deuil. Même si tu n’en dis rien, t’as honte et l’amertume se mêle à la timidité. Dans le meilleur des mondes, tu ne serais pas enthousiaste à l’idée de danser, ou quoi que ce soit, avec une femme qui n’est pas Eleanor sans que l'occasion se passe sous le signe de la "meilleure amitié", comme c'est le cas avec Aislinn. Mais tu te connais trop bien, Clarence. Tu sais que, peu importe, tu feras de ton mieux pour qu’Annalisa soit éblouie de sa soirée et qu’elle veuille que ce soit partie remise. Y’a ton petit côté paon pavaneur qui ne dégagera jamais vraiment. En tout cas, tu ne te rends même pas compte du sourire un peu niais qui soulève tes pommettes. T’aimerais en parler à Aislinn, lui demander conseil. Qu’elle te valide dans ton intention d’aller de l’avant avec la vie, mais tu ne crois pas que ce soit nécessairement une bonne idée. Vous n’êtes plus adolescents, mais tu crains que, même si rien ne se produira peut-être jamais entre toi et Annalisa, votre amitié n’en prenne un coup.
Peu importe, quand elle te dit que le New Hampshire sera pour plus tard, t’hoches la tête ; tu préfères ça comme ça. Même si tu l’as proposé, tu n’es peut-être pas vraiment prêt à t’isoler tout de suite avec elle. Tu veux laisser un peu le temps couler avant de prendre de tels risques.

Sans te faire prier, tu suis Annalisa lorsqu’elle te dit qu’elle compte aller mettre Sveinn au lit. C’est le genre de petites scènes qui te rendent nostalgiques. La dernière fois que t’as mis un bambin de cet âge-là au lit, c’était il y a six ans et tu t’ennuies des babillages plaintifs de celui qui voulait continuer à jouer avec ses mega bloks ou encore t’entendre chantonner une berceuse. D’ailleurs, après qu’Annalisa ait déposé Sveinn dans son petit lit, tu te permets de fredonner pour lui cette même chanson qui accompagnait les dodos de chacun de tes enfants et que ta mère elle-même te chantait.
Lorsqu’il s’endort finalement, tu fais de ton mieux pour retirer, sans le réveiller, tes doigts qu’il serrait entre ses petites mains pour mieux s’endormir. En sortant de la pièce, en compagnie de la mère, t’as toujours sur le cœur la petite voix enfantine qui prononce la première syllabe de ton nom. Tu ne l’avais jamais entendu, avant ; peut-être que tu ne portais pas assez attention ?
« Tu as vu comment il dit « Cla », Anna ? C’est adorable… », lui dis-tu en fermant la porte derrière vous. Dans tes yeux, il y a de la tendresse qui scintille. T’as l’impression d’être un peu comme un oncle, pour cet enfant. Un honneur que tu n’as jamais connu, d’ailleurs, puisque tes sœurs n’ont pas de progéniture.

Vous laissez quelques secondes passer pour vous assurer que le bambin ne se soit pas réveillé au son de vos pas s’éloignant, puis vous vous dirigez vers la cuisine. Dans ta mémoire, le verre qu’elle t’a proposé s’impose à nouveau et ça calme tes angoisses qui s’étaient plus tôt faufilées dans ta tête. En chemin, tu tombe nez à nez avec Timothy qui revient de la salle de bain ; vos regards se croisent et alors que le tien se fait bienveillant, le sien est fuyant et gêné.. Tes lèvres se pincent pendant que ton regard fixe le sol. Jusqu’à la cuisine, tu restes muet, mais une fois dans la pièce, tu te permets de sortir les verres à vin, comme pour rappeler indirectement à Anna la proposition faite avant le repas.
Un soupire se perd dans le silence que tu ne tardes pas à briser. « Je lui parlerai après-demain, à Timothy. On a une sortie père-fils prévue – il veut aller avoir le deuxième Deadpool, mais les moins de dix-huit ans ont besoin d’un accompagnateur. Ça serait le bon moment pour une discussion importante, je pense. » T’hausses les épaules et, après avoir déposé les coupes sur la table, tu tires une des chaises et tu t’assieds.

Tes iris bleutées se posent sur Annalisa et, autant que ton visage, ils sont doucement souriants. T’aimerais lui proposer de vous voir plus souvent ; de passer la voir quand tu n’as pas de travail ou en soirée, pour lui rendre un coup de main, mais tu préfères attendre un peu pour ne pas avoir l’air trop étrange. « D’ailleurs, je me disais qu’avant la danse, nous pourrions peut-être aller souper au restaurant. Celui qui te tente le plus, j’ai envie de découvrir de nouvelles choses. Et puis, après, nous pourrions aller prendre un verre. Je connais un petit bar à cocktails tranquille, pas trop loin du square. » Soudainement, tu parais un peu songeur, mais ça ne dure pas bien longtemps avant de faire place à une mine un peu piteuse.  « Désolé si j’ai l’air trop enthousiasme…  Aislinn m’a déjà dit que je devrais prendre un peu plus de temps pour moi, tu sais. Mais je ne l’ai jamais vraiment écoutée et je pense que c’est le temps de commencer à le faire. Ça me rend vraiment heureux que tu veuilles passer du temps avec moi. » Distraitement, t’hoches la tête. C’est qu’en fait, t’en as marre que tes seules sorties accompagné soient celles que tu fais dans le cadre de ton travail. Parce que t’en as marre de devoir, certains jours, compter sur l’ami Zoloft pour ne pas passer la journée au lit.  Elle a toujours été plaisante, Anna, d’une certaine manière, mais tu n’as jamais songé rien qu’une fois à la considérer comme une possible amie de cœur. Et puis, t'extrapoles trop. Ce n'est qu'une sortie en amis, te convaincs-tu finalement. Ça ne veut rien dire.


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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa) - Lun 2 Juil - 10:23


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Une toilette, quelques bisous et beaucoup de tendresse, Sveinn avait retrouvé son lit après avoir réclamé une dernière fois Clarence. Et la voix de l'homme avait doucement bercé le silence dans une petite chanson. Anna s'était posée près du lit, l'observait avec affection et se sentait tout aussi happée par la mélodie que Sveinn. Il baillait, gazouillait, et puis il s'était finalement endormi sans faire plus d'histoires et de ronchonneries. Anna était contente de voir que Sveinn avait de l'affection pour d'autres personnes qu'elle, elle n'en éprouvait pas la moindre jalousie, il avait besoin d'avoir plusieurs personnes différentes dans son entourage pour bien grandir ; des hommes, des femmes, des amis, des frères, des sœurs, une famille ; qu'importe comment celle-ci est composée ou faite, tant que l'amour est présent. La jeune femme s'était levée pour suivre Clarence hors de la chambre et referma doucement la porte. Le sourire revint quand son ami fit la remarque qu'il savait mettre un mot sur son visage, même si ce n'était qu'un son.

« Oui ! Parfois il te réclame quand t'es pas là, il dit « Claaaa », « Claaaa » !»Fit-elle dans un rire tout en imitant son tout petit ; il n'y avait qu'Agnès et Fafnir qui avaient dit « mama » très vite. Ou alors c'était « papa » en premier, c'était plus facile pour eux à prononcer elle avait remarqué ; Clarence et Daniil avaient donc été les premiers qu'il avait réussi à nommer, ses frères et sœur portant des prénoms Islandais c'était encore assez difficile pour lui. D'ailleurs tous ses enfants savaient parler Islandais, et même avec Sveinn il lui arrivait de dire quelques mots pour qu'il s'habitue déjà à la langue d'origine de sa mère.

Une fois descendus, alors qu'ils avaient croisé Timothy dans les couloirs, Clarence lui fit confidence qu'il allait discuter avec son fils. Une bonne chose en soi, à condition de ne pas braquer l'un ou l'autre dans un dialogue de sourds ; mais la sortie avec lui c'était une bonne idée, elle était contente de savoir qu'il arrivait à privilégier des moments avec chacun de ses enfants. Annalisa avait alors sorti une bouteille de vin rouge d'Amérique du sud, pour changer du vin Européen et pour quelque chose de plus solaire.

« Ne sois pas trop dur avec lui, il est jeune, il se cherche...C'est normal qu'il y ait quelques déviances. » Fit elle doucement, sans pour autant lui dire comment élever son fils, mais qu'il se souvienne juste qu'en ayant seize ans, il y a ben des choses qui se passent dans son esprit, d'autant plus en ayant perdu sa mère, il devait compenser avec Aislinn.

La discussion revint donc ensuite sur leur petite sortie danse, où il lui proposa un avant et après, ce qui fit grand plaisir à Annalisa très enthousiaste à l'idée qu'ils fassent tout un tas de choses.

« C'est une bonne idée ! As tu déjà goûté la cuisine coréenne ? Un vrai régal et ce sera pas trop lourd pour aller danser ensuite ! »

La jeune femme fronça doucement les sourcils, ne comprenant pas pourquoi est ce qu'il s'excusait alors qu'au contraire, c'était une bonne chose qu'il prenne le temps pour lui. Anna aussi lui avait dit quelques fois qu'il devait relâcher un peu la pression qu'il se mettait pour se retrouver ; car depuis qu'elle le connaissait il avait toujours été dans cette routine. A partir du moment où l'on a des enfants on a du mal à imaginer qu'il y aura une vie après, on a l'impression qu'ils seront toujours petits à la maison et quand vient le moment pour eux de prendre leur envol, on se retrouve souvent seul. Et maintenant ? Anna avait fini par comprendre cela, alors elle faisait en sorte d'avoir une vie privée également, elle était mère, mais elle restait une femme et elle aimait aller danser, elle aimait sortir, elle aimait tout un tas de choses sas forcément que cela implique ses enfants. Elle pourrait aisément guider Clarence sur ce chemin là et le fait qu'ils le fassent ensemble n'était pas plus mal aussi. Elle le voyait dans le fond de ses yeux, il était un peu perdu, il ne savait pas trop comment se comporter. La jeune femme termina d'essuyer les verres, reposant le dernier sur le bar et posa sa main sur l'avant bras de Clarence pour le rassurer.

« Il n'y a pas de mal à cela Clarence, je suis heureuse de pouvoir passer du temps avec toi aussi. Et Aislinn a raison, tu en as besoin !» Répondit elle, toujours aussi optimiste, toujours aussi bonne vivante malgré les événements. Elle n'oubliait pas, elle avançait avec, sa vie à elle ne s'était pas encore arrêtée alors elle trouvait cela dommage de tout stopper avant l'heure. La jeune femme ne désirait pas qu'il se mette la pression sur le fait qu'ils se retrouvent tous les deux. Même si visiblement ils se plaisaient, ils étaient avant tout des amis de longue date et cela le resterait quoi qu'il arrive. Elle l'invita à la suivre jusque dans le salon où sous la fenêtre il y avait de quoi s'asseoir et paresser. D'habitude elle se mettait là pour lire, appréciait la fraîcheur de l'extérieur, les effluves des fleurs poussant dans son jardin. De nuit l'on apercevait que la Lune, mais c'était quand même confortable et bien assez tranquille pour discuter. Elle entreprit d'ouvrir la bouteille de vin pour en verser dans les deux verres

« Ce sera chouette tu verras et puis on pourra en refaire d'autres, et avec Aislinn aussi, elle est si élégante, la danse lui va bien. » Fit elle en imaginant son amie émerveiller le monde avec son charisme et sa beauté naturelle. Ce serait toujours l'occasion pour elle de se trouver un mari ; Anna voulait la voir avec des enfants depuis si longtemps, elle gardait cette idée dans le coin de sa tête pour l'inviter de nouveau. Tirée de ses pensées tandis qu'elle tendait le verre à Clarence, Annalisa releva les yeux vers lui, ce même tendre sourire sur le visage. Le cristal de leurs verres s'entrechoqua dans un son caractéristique quand ils trinquèrent.

« Tu sais...il y a un sujet que je voudrais aborder avec toi. J'ai besoin de tes conseils à propos de ce qui fait la particularité d'Arcadia, les dieux, les prophètes... »

Annalisa était un peu nerveuse, parce qu'ils n'en avaient jamais parlé, ils s'étaient toujours connu comme de simples humains alors que l'un comme l'autre avait sans doute deviné la partie divine qu'ils avaient chacun. Ça la gênait parce que l'on savait certains panthéons sous influence de certains gangs et que cela pouvait changer bien des choses plutôt que continuer de faire comme s'ils ne le savaient pas. Mais Clarence et elle avaient déjà passé ce stade de confiance, ils se connaissaient suffisamment pour savoir que leur attachement commun et leur amitié irait au delà des lignes dictées par cette société semi corrompue.

« Cyrus va avoir seize ans bientôt et je l'ai déjà préparé à cela, je pense qu'il sera une récurrence aussi. A cet âge là les pouvoirs commencent à se manifester, alors je me demandais comment tu gères ça avec Timothy ? »
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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa) - Mer 18 Juil - 5:01



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Dans cette maison, tu te sens aimé. Tout autant que dans la tienne, entouré de tes propres enfants, tu as l’impression d’y avoir ta petite place. C’est un étrange sentiment, peu commun crois-tu, qui te redonne parfois la joie de vivre. Des instants de tendresse qui n’ont pas été vécus depuis longtemps, des étoiles dans les yeux d’enfants qui ne sont pas les tiens. Quand Anna t’a raconté comment Sveinn te réclamait, l’espoir qu’elle ne se remarie pas t’a pris au dépourvu. Elle n’est pas à toi, penser de telles choses t’est interdit, mais tu crains de perdre ta place dans ce foyer chaleureux. Les larmes ont noyé tes yeux en réalisant à quel point tu comptais dans la vie de ce petit être que tu vois grandir.
C’est aussi la réalisation d’avoir manqué beaucoup de ces petits moments, en l’apparence anodins, dans la vie de tes propres moments. Parce que tu étais jeune et égoïste, lorsque tu es devenu père. Le temps perdu revient à toi ; c’est lui qui te cherche, et ce n’est pas plus mal.

Et puis, tu l’as suivie jusqu’en bas. Tu lui as souris doucement, l’air de lui dire de ne pas s’inquiéter, quand elle t’a dit de ne pas y aller trop brusquement avec ton fils. La douceur n’est pas toujours ton point fort, mais tu ferais de ton mieux ; tu sais très bien qu’hausser le ton et réprimander pour rien fait plus de mal que de bien. De l’expérience avec les enfants, tu as eu cinq occasions d’en acquérir, mais aucune avec un adolescent. Tu apprends petit pas par petit pas. C’est difficile, mais le jeu en vaut bien la chandelle. Timothy est, malgré tout et autant controversé puisse être un tel lorsqu’il est tenu par un parent ayant plusieurs enfants, ta plus grande fierté.
Installés dans la cuisine, ta tête est encore un peu perdue dans les nuages, mêmes lorsque tu parles à la belle. C’est sa voix, à l’enthousiasme contagieux, qui te tire de tes pensées et accroche à ton visage un sourire drôlement timide. « Je crois que le coréen est une cuisine à la mode en ce moment, non ? Ça me dit bien d’essayer, en tout cas. » La songerie porte tes mots alors que tu la suis dans le salon, le fantôme de son toucher toujours bien présent sur ton bras.
Derrière elle, tu observes chacun de ses mouvements. La manière dont ses hanches bougent quand elle marche, ses cheveux qui te donnent envie d’y blottir ton nez, puis tout ton visage.

her hair reminds me of a warm safe place
where as a child I'd hide
and pray for the thunder
and the rain
to quietly pass me by

Ça te vient à l’esprit, ça te fait sourire. C’est doux, mais tu préfèrerais que ça ne le soit pas. Parce que le deuil est une punition de laquelle tu ne devrais pas pouvoir te libérer. Surtout pas pour en remplacer l’auteure.
Mais tu t’installes tout de même avec elle, te blottissant dans le confort des coussins. Au-dessus de vous, un rideau qui frétille lentement au gré du vent.
Elle est heureuse de passer du temps avec toi. Ça te tourne en boucle dans la tête, ton sourire est niais. Poussé par une certaine forme d’angoisse, le bout de ton ongle tapote contre la coupe en verre qu’elle vient de te tendre. D’ailleurs, tu en piques une gorgée. Sans mot, il suffit d’un haussement de sourcils pour exprimer ce que tu penses de ce liquide délicieux. « Dis-moi tout. », lances-tu pour lui signifier qu’elle peut te parler de ce qu’elle semble vouloir te raconter ; tu l’écouteras sans aucun doute.

Lentement, tu hoches la tête. Tu pinces les lèvres. C’est une question à laquelle il sera relativement difficile de répondre, émotivement parlant. Tu soupires, mais ce n’est pas d’embêtement, mais plutôt d’exaspération envers toi-même. « Pour être honnête… C’est plutôt difficile. Timothy ne veut pas vraiment en parler. Quand j’essaie d’aborder le sujet, il refuse de continuer la conversation. Il part ou change de sujet. Tu sais, je pense qu’il a peur. Il a déjà un diagnostic – de surdouance, je te l’ai déjà dit, je crois – depuis qu’il est enfant et il s’est toujours sentit différent. Maintenant, il découvre qu’il a un pouvoir et qu’il accueille quelqu’un d’autre en son âme ? Ça ne peut que le chambouler. Il est particulièrement irritable, je crois.  Quand il voudra en parler, je serai là pour l’écouter. » Ton regard s’agrippe au sol, mais tu le remontes rapidement vers Anna en portant à nouveau la coupe à tes lèvres. Tu sais qu’une partie de la problématique est de ta faute. Tu as évité certaines choses et ça a eu son impact négatif, il fallait s’y attendre. C’est comme si tu n’avais pas appris des erreurs de tes parents. « Je ne sais pas si tu en as parlé à Cyrus, mais tu devrais. Je ne l’ai pas fait, pour Timothy, parce que j’étais convaincu qu’il ne serait qu’un humain normal, comme Eleanor. C’est ce que je souhaitais pour lui. »
Pour qu’il ne vive pas le choc d’apprendre que son invité était un type qui avait eu des enfants avec son frère, sous formes animales, et engrossé sa sœur à l’aide de la magie, comme ça avait été ton cas, par exemple.
Les joies de la mythologie.

« Alors, quand c’est arrivé, il a paniqué, c’est normal. J’ai vécu la même chose à son âge. Mes parents, deux personnes comme nous, ne m’ont rien dit. Et puis, un jour, quand j’ai eu seize ans, mon pouvoir s’est manifesté et j’en ai voulu longtemps à mon père et à ma mère de ne m’avoir rien dit. À mes sœurs, aussi. » Mais tu étais un peu con, il fallait dire : Rosaleen se jouait de tes parents avec sa capacité de métamorphose et c’était comme si tu n’avais rien vu. Aveuglement volontaire ? Peut-être.
Doucement, tu attires Annalisa contre toi et tu l’enlaces d’un bras. Les marques d’affection, légères et tendres, ne sont pas inhabituelles entre vous. C’est une manière comme une autre de vous soutenir et, contrairement à l’enthousiasme que tu éprouves à l’idée d’une sortie rien qu’à deux, ça ne te rend pas mal à l’aise, ça ne te pousse pas à te sentir coupable. Et, en cette soirée qui annonce un jour tragique, tu en as bien de besoin. « Je suppose, considérant tes origines, que ta divinité est du panthéon nordique, non ? » Fidèle à toi-même, c’est la curiosité qui domine toujours.



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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa) - Mer 18 Juil - 10:49


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Clarence & Annalisa

Dans le coin du salon, où l'on entendait les rires sourds des enfants dans les chambres, Clarence et Annalisa partageaient leur verre de vin comme promis. Ils trinquèrent, les yeux dans les yeux et la jeune femme porta son verre à ses lèvres pour une première gorgée. Elle l'écouta ensuite faire part de son expérience vis à vis de son fils aîné en répondant à ses questions. Les enfants savaient que leur mère avait des capacités particulières, les tremblements de terre à ses émotions jouant les montagnes Russes n'étaient jamais un hasard. Ses grossesses n'ayant pas fait 9 mois aussi, mais ça, elle était la seule à réellement à savoir que techniquement ses trois derniers enfants étaient normalement bien plus que prématurés et étaient nés comme après terme. Elle trouvait ça triste que Timothy rejette cette conversation, en plus qu'être dans une période difficile de sa vie. Elle connaissait son problème d'ouïe, ils en avaient de nombreuses fois parlé et elle savait qu'ajouté à cela ça devait être difficile à vivre pour lui. « Tu as raison, mieux vaut ne pas insister, je suis sure qu'il reviendra vers toi. »

On est tous passés par là...

La jeune femme s'était enfermée dans ses pensées un court instant en se souvenant la découverte de ses pouvoirs, jusqu'à la conscience qu'elle en était la seule maîtresse. Clarence haussa de nouveau la voix, elle aussi désirait que ses enfants soient humains normaux, mais au vu de leurs pères, du moins pour les trois premiers, ce n'était pas possible. Elle acquiesça, comprenant et approuvant ce qu'il avait ressenti à ce moment là ; les enfants on souhaite juste les protéger, ils sont déjà si spéciaux aux yeux des parents, ils n'ont pas besoin d'avoir un don en plus. Elle avait entendu ses conseils et comptait les suivre, elle avait donc décidé qu'elle en parlerait déjà avec Cyrus et Agnes pour les préparer à éventualité. Elle fut reconnaissante de l'entendre parler de sa propre expérience, imaginant bien le trouble qu'il avait pu ressentir puisqu'elle avait vécu la même chose et que ses parents ne lui avaient rien dit. Un regard plein de compassion, Clarence l'attira vers lui, protégée entre ses bras, la jeune femme ne se fit pas prier pour s'y blottir et le soutenir de cette manière. « J'ai vécu la même chose, je ne veux pas que Cyrus finisse par m'en vouloir lui aussi. Je lui en parlerai, tu m'as convaincue. »

Elle était contente qu'ils puissent avoir cette conversation sur la mythologie, ils avaient après tout conscience tous les deux que l'un et l'autre étaient d'origine divine, Annalisa appréciait de pouvoir le partager avec quelqu'un et se senti doublée de motivation pour approfondir la discussion quand il supposa qu'elle était une déesse Nordique.

Anna lui offrit un sourire, puis entreprit de se défaire de son étreinte pour se lever et attraper un petit carnet dans sa bibliothèque. ; La couverture plastifiée était décoré de dessins qu'elle avait fait en étant perdue dans ses pensées, elle l'observa un moment, passant ses doigts sur les irrégularités décidée à partager cela avec lui. La jeune femme revint ensuite se blottir entre ses bras et tira un plaid sur eux afin de les protéger de la brise fraîche passant au travers des rideaux.  Elle ne l'avait montré à personne, c'était un recueil de recherches, d'images qu'elle avait fait étant plus jeune sur la déesse qu'elle avait été ; où la plupart des illustrations la montraient avec un voile recouvrant son visage, une couronne de fleurs sur la tête, enceinte parfois et sur son fameux char tiré par deux génisses. La jeune femme glissa le carnet entre les mains de Clarence avec un sourire serein. Même si certains aspects de son mythe n'étaient pas des plus glorieux, c'était tout de même une partie de son identité. « Je suis Nerthus, Ertha ou Earth, la représentation Nordique de la terre-mère nourricière et de la maternité. » Il y a certaines choses qui auraient déjà pu le mettre sur la voie, y compris son don lié à l'élément terre et son jardin en très bonne santé et sa ribambelle d'enfants. La jeune femme l'encouragea à ouvrir le carnet, découvrir les quelques illustrations qu'elles soient anciennes ou plus récentes, avec quelques écrits sur ses légendes. « Il y a une île dans la baltique que l'on avait élu domicile de la déesse, avec une merveilleuse forêt et une faune protégée, elle est le sanctuaire de Nerthus, les hommes s'y rendaient sans outils, sans armes car elle refuse de toucher le fer. L'île doit être un endroit de paix. On y faisait des rites invoquant Nerthus pour la fertilité de la terre et des femmes. »

Elle lui expliquait comme l'on raconte une histoire, probablement elle devrait le faire de cette façon là avec ses enfants, relater les faits positifs et l'invocation de paix dont elle faisait l'objet en interdisant les armes sur son île et en étant l'image de la vie sous toutes ses formes.  « On m'appelle aussi la déesse des anglais » Ajoute t-elle avec un rire, les cultes dans le temps se sont étendus ou ont disparus, son mythe a elle est allé loin, elle avait plusieurs noms selon les cultures mais son origine restait des peuples Nordiques et au Danemark plus précisément. Savoir tout ceci ne lui a jamais permis de retrouver la mémoire, elle aimerait pourtant pouvoir dire avec sincérité qu'elle s'appelle Nerthus puisque c'est le cas, mais elle ne peut pas, tant que ces mythes ne resteront que des histoires  et non pas des souvenirs. Ils arrivèrent sur l'image d'un homme, un dessin mythologique et une photo d'un homme, Annalisa déglutit et leva les yeux vers Clarence « C'est mon frère dans la mythologie, Njörd, il est réincarné aussi mais je ne crois pas que tu l'ai déjà vu comme il ne passe que rarement. ». Il était aussi accessoirement le père d'Agnes et de Gisla. Et puis l'image d'à côté montrait deux autres dieux, un homme et une femme « Freyr et Freyja, ce sont mes enfants. J'ai trouvé Freyja déjà, j'étais contente !» Elle passa sur les détails à savoir avec qui elle les avait eus, puis le carnet arriva à sa fin.  La jeune femme laissa le carnet de côté, restant au creux des bras de Clarence et soupira doucement. « Et toi alors ? Qui es tu ? » Face à l'importance peut être de la question, elle ne voulait pas qu'il se sente pris de pression, ils avaient toujours été honnêtes l'un envers l'autre et elle était bien placée pour savoir que les Dieux ne font pas toujours de belles choses, elle même responsable d'innombrables sacrifices. Elle leva le yeux vers lui un instant et lui adressa un joli sourire « Si tu ne veux pas me dire, ne te sens pas forcé Clarence, d'accord ? Je sais que la mythologie est parfois étrange...Même moi elle ne m'épargne pas ! Je pourrais t'en raconter des belles!» Un chaste baiser accompagna ses dires, et la bienveillance qu'elle lui portait, déposé sur sa joue. Si tu me dis, je te dis et l'on aura pas peur d'avancer ensemble.
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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa) - Sam 28 Juil - 2:30



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Clarence & Annalisa
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«And when at last you find someone to whom you feel you can pour out your soul, you stop in shock at the words you utter— they are so rusty, so ugly, so meaningless and feeble from being kept in the small cramped dark inside you so long.»
Au fond de toi, t’es rassuré quand elle te dit qu’elle compte en parler à Cyrus. Anna, elle ne fera pas les mêmes erreurs que toi.  Tu l’aimes bien, le Cyrus, alors c’est toujours mieux de savoir qu’il ne passerait pas par les mêmes épreuves que toi et Timothy ; ou un peu moins, tout dépendant.
Le sourire qu’elle t’adresse est contagieux ; les petits papillons dans le creux de ton ventre et de tes reins s’activent une fois de plus. Ce soir, t’as l’impression que ce sont des mois de sentiments refoulés qui s’imposent à toi, en quête de reconnaissance. Elle s’éloigne, tu veux la retenir. Compensant la distance imposée, tu détailles le moindre de ses gestes, de sa démarche à la délicatesse avec laquelle ses doigts s’emparent d’un bouquin. La curiosité fait vibrer tes iris.  
Tes bras s’enroulent autour de sa taille, ton menton se pose sur le haut de sa tête, alors que tes yeux s’attardent au livre qu’elle te présente et te propose de prendre ; ce que tu fais.  Silencieusement, tu regardes chacune des images qui se dévoilent à ton regard quand tu tournes les pages. T’admires sa dévotion, là où toi t’essaies plutôt de fuir ce que tu ne veux pas tellement assumer. Ta divinité n’est pas la pire, mais pas la plus glorieuse (au sens moral du terme) non plus.

La révélation te fait sourire, espiègle. Une déesse de la maternité, ça lui va bien, tu penses. « La grossesse te va bien, alors ça ne m’étonne même pas. »  Un petit compliment comme ça, à la volée. Lorsqu’elle était enceinte de Sveinn, t’as passé de nombreux moments à ses côtés. Même si la gestation n’avait pas durée neuf mois, t’avais pu voir l’évolution de son corps et, à vrai dire, tu la trouvais ravissante, rayonnante et même plaisante ; tu t'étais quelques fois surpris à avoir envie d'elle . Ce qu’elle te raconte t’impressionne, te donne envie d’en savoir plus. Tu ne connais pas beaucoup la mythologie nordique, mais Anna t’ouvre à un monde de curiosités qui ne demandent qu’à être résolues. « Donc, la déesse des anglais… Considérant que je suis à moitié anglais, ça voudrait dire que je devrais te prier ? », plaisantes-tu, vif dans la manière dont du déclames chacun de tes mots, avant de te taire pour la laisser parler. Elle te dit qu’elle connait des réincarnés liés à sa déesse. Étrangement, ça te rend un peu jaloux. T’aurais aimé savoir qui est Arianrhod ou Matt, notamment. Un jour, peut-être. « Anna, j’admire ta motivation, c’est inspirant. » Le bout de ton nez se frotte sur ses cheveux. Muse passagère. Ça te plaît.
Alors que tu déposes sur les genoux d’Annalisa le carnet soigneusement fermé, tu te permets de la serrer un peu plus fort contre toi. Elle veut savoir qui t’es, mais ça t’angoisse un peu. Ce n’est pas aussi doux qu’une mère nature, malheureusement.
Au contact de ses lèvres contre ta joue, ton visage rougit.

Une grande inspiration, avant la « marche » de la honte.
« Donc… Je peux commencer par te dire que mon dieu est celtique, mais de souche galloise, donc ça n’a pas grand-chose à voir avec la mythologie irlandaise si ce n’est que certaines équivalences entre les dieux de l’une ou de l’autre. » Moyen comme un autre de retarder la révélation. Tu n’es pas obligé de tout dire, mais avec l’ère d’internet, on ne peut pas cacher grand-chose, alors tu te lances. « Mon invité se nomme Gwydion. C’est un trickster. Je ne sais pas si tu sais ce que c’est ? C’est un dieu rusé qui joue des tours, à l’aide de la magie, pour atteindre un but ou faire chier son monde. Selon ce que j’ai pu lire, Gwydion était un très puissant sorcier illusionniste. Le plus grand de son temps. C’est justement le dieu de la magie, mais j’ai lu qu’on lui associait aussi la poésie, les sciences et l’astronomie, selon certains récits. C’était un excellent meneur de troupe et combattant, mais il était aussi intelligent et aimé du peuple de Gwynedd, dont il est devenu roi après son oncle. » À défaut d’avoir un scrapbook pour rapporter les faits, t’y vas à l’oral. Cette partie-là, cependant, tu la racontes avec une certaine fierté dans la voix. Parce que ce n’est pas rien d’avoir été choisi par quelqu’un avec de si grandes qualités.  Étonnant, que l’orgueil ait rapidement germé à tes seize ans, n’est-ce pas ?

« Malheureusement, ce n’est pas tout le monde qui utilise ses avantages pour faire de bonnes choses. », préviens-tu pour lancer le ton de ce qui va suivre. Tes bras serrent ton amie un peu plus fort, comme une manière de te rassurer. Tu crains qu’elle te juge. Plus que de raison. « Gwydion avait un frère qui était très amoureux d’une jeune fille,  mais elle devait rester vierge.. Alors, il s’est arrangé pour faire éclater une guerre entre deux royaumes pour éloigner l’oncle dans le but de laisser le temps à son frère de la violer. En revenant, l’oncle les a punis – Gwydion et le frère – en les transformant en animaux pendant trois ans et en les forçant à se reproduire. Trois enfants en naissent, mais ils ne peuvent pas être considérés comme héritiers. Le hic, cependant, c’est qu’il est marié à sa sœur, Arianrhod, qui veut rester vierge. Il utilise la magie pour la faire tomber enceinte. Elle accouche de deux jumeaux, dont Dylan qui est jeté à la mer par l’oncle et Llew que Gwydion récupère parce qu’Arianrhod refuse de le reconnaître. Et puis s’en suit une longue épopée de tours d’illusions et autres magies à l’égard de la sœur dans le but de rendre meilleure la vie de Llew et d’en faire un héritier digne. » Doucement, tu te penches pour poser le bout de ton nez sur son épaule. Ton souffle, qui s’est perdu à parler trop vite, revient lentement. Tu sais qu’elle t’a dit, bien qu’indirectement, qu’elle ne te jugerait pas, mais toi tu te juges et c’est suffisant pour te mettre dans un tel état.

« C’est bizarre, tu ne trouves pas ? », demandes-tu d’une voix douce. T’as si peur qu’elle te rejette. Tu te sens trop bien avec elle entre tes bras, bercés par la fraîcheur du vent. Tu resterais comme ça une éternité, sans bouger.

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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa) - Dim 29 Juil - 14:59


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Elle s'était blottie au creux de ses bras, toujours plus proche de lui, sans que cela ne soit étrange, au contraire. Mais ces derniers temps être aussi proche de lui, faisait un peu d'effet sur Anna, et le désir se faisait presque électrique. Elle s'était dévoilée à lui, la terre mère, Nerthus, sous ces illustrations elle lui racontait un peu les quelques mythes qu'elle avait réussi à trouver à son propos sans en avoir le moindre souvenir. Cela faisait toutefois parti d'elle, elle l'avait accepté et se sentait en paix avec sa partie divine, au point d'en oublier l'humaine souvent. Dans tous les cas la divinité ne l'avait point étonné, lui qui la connaissait entourée de ses marmots, qui l'avait vu porter la vie plusieurs fois. La dernière grossesse avec Clarence pour la soutenir avait été particulièrement merveilleuse, Anna se demandait même si ce n'était pas à partir de ce moment où ils avaient commencé à être plus proches, plus tactiles. Elle avait souvenir de ces quelques fois où les gestes avaient manqué de déraper, les lèvres parfois trop proches, les corps trop collés l'un à l'autre. «  Merci Clarence, j'avoue que je suis plutôt bien en phase avec ma divinité, c'est tant mieux »

D'autres avaient du mal à l'accepter, elle trouvait cela regrettable. Elle étouffa un rire à sa remarque, à moitié Anglais, elle était donc une figure iconique pour lui «  Ça me plaît! » plaisanta t-elle.

Sur ces quelques réactions, Clarence vint à son tour à se dévoiler. Gwydion. Elle ne connaissait rien de la mythologie celtique mais s'était toujours trouvé plus proche d'eux que le panthéon slave. Un dieu de la magie, rusé, qui joue des tours, ils en ont un aussi chez les nordiques alors elle voyait un peu le genre, ce qui la fit sourire. Ça lui allait bien, la magie, les illusions, elle l'a toujours trouvé merveilleux. Mais Clarence enchaîna sur d'autres aspects de sa divinité, des faits moins glorieux, avait il peur qu'elle aille s'informer ? Une cela change quelque chose ? Clarence semblait mal à l'aise à cette idée, comme s'il s'était forcé de lui dire avant qu'elle ne se renseigne. Anna leva les yeux vers lui, souhaitant vite dédramatiser cela, qu'il ne s'en préoccupe pas parce qu'il restait le même homme à ses yeux. «  Il y a tellement de faits étranges dans la mythologie. » Commença t-elle. Sa main rejoignit la sienne, elle demeura entre ses bras, lovée. « Nerthus et son frère Njörd se sont mariés et ont eu Freyr et Freyja qui eux aussi étaient incestueux » Jamais elle n'aurait cru lui dire cela, mais le fait qu'il se confie sur ses mythes la rendaient moins gênée face à ce qu'il avait pu se passer avec le sien.  « Des esclaves étaient sacrifiés pour donner du pouvoir à Nerthus » Un peu plus d'étrangeté, un peu plus de victimes et de faits sanglants, sans pour autant dire que ce n'est rien, a priori cela les dépasse. Ils n'en sont pas fiers, ais il est important d'accepter ces parties là de leur divinité « En termes de bizarreries on en tient une couche tous les deux, est ce vraiment important ? Moi ça ne change pas ma façon de t'apprécier ; tu es toujours Clarence  ». Elle se redressa et parce que leurs visages étaient encore trop proches elle déposa un baiser sur sa joue avant de revenir au creux de ses bras.

Qu'il ne s'en soucie point, Clarence est Clarence, rien de ce qu'il aurait pu dire ou faire ne changerait sa vision de lui. « Un Dieu de la magie, de la science et de la poésie ; mais je suis obligée de te contredire sur le fait que tu n'utilise la magie que pour emmerder ton monde ! Tu as vu les yeux brillants de ma famille sur tes tours de magie, tu as bien plus de capacités !  » Divinité certes, mais il gardait sa propre personnalité et elle ne désirait pas qu'il fusionne trop avec ces faits passés, puisque le temps avait creusé le fossé entre ce moment là et aujourd'hui, qu'il s'était réincarné plusieurs fois et qu'il pouvait toujours choisir qui être. Trickster oui mais ce n'était pas une fatalité. « [b Moi je trouve ça chouette![/b] » C'était vrai, totalement vrai, à ses yeux Clarence était un homme spécial, unique en son genre, merveilleux, le genre pour qui elle tomberait facilement.

« Merci de me l'avoir dit » Ça avait eu l'air d'être une épreuve pour lui de se dévoiler ainsi, il ne devait rien craindre désormais, s'il acceptait ce qu'elle était alors elle aussi de son côté pouvait accepter tous ces petits faits de son côté divin.
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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa) - Dim 19 Aoû - 4:21



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«And when at last you find someone to whom you feel you can pour out your soul, you stop in shock at the words you utter— they are so rusty, so ugly, so meaningless and feeble from being kept in the small cramped dark inside you so long.»
Dans un silence pesant, tu crains son jugement comme le condamné redoute la chute de la guillotine. Même si elle t’a dit des mots rassurants, même si elle te dit que tu seras toujours Clarence, à ses yeux.
Ce n’est rien ; essaies-tu de te convaincre, chaque fois que tu t’imposes ces angoisses.
Tu n’es pas Gwydion. Et il n’est pas toi. Du moins, pour l’instant. Tu n’as pas encore questionné ton père sur l’évolution de ce fléau. Tu ne sais pas grand-chose de cette damnation qui, pour le moment, ne semble avoir de bon que la magie.
Mais ce n’est pas si simple. Non. Si ce l’était, ça ne serait pas un poids. Beaucoup feraient le choix de se dissocier des actes commis par l’invité d’un passé mythique auquel tu ne crois pas encore entièrement, mais c’est impossible d’oublier qu’il a décidé que ce serait toi. Toi, et personne d’autre. Pourquoi ? Tu ne le saurais probablement jamais. Quand t’y penses, ton hybris te chatouille toujours : un orgueil trop fort pour l’ignorer, trop dangereux pour être inconsidéré.
Comme l’enfant qui cherche un réconfort maternel, tu enlaces Annalisa un peu plus fort. Cette femme, sa simple présence, a le don de te ramener à toi, de t’apaiser ; mieux que tous les calmants, que tous les anti-douleurs psychologiques qu’on a pu te prescrire dans ta vie. Le rythme du palpitant se calme, mais la gorge se noue ; tu sais que bientôt, tu n’auras pas le choix de t’éloigner d’elle jusqu’à ce que tu puisses revenir la voir, étreint d’une impatience que t’auras du mal à gérer.

« Je suis content si tu trouves ça chouette. », réponds-tu tout doucement en venant embrasser le haut de sa tête, en retour à son baiser sur la joue. Un instant, tu laisses ton nez se frotter contre sa chevelure, cherchant un peu de chaleur pour contrer la fraîcheur crachée par la fenêtre. « J’essaie de me servir le plus souvent possible de ma capacité d’illusions pour faire de belles choses, en fait… Elles font plaisir à mes enfants et j’ai vu que c’était le cas aussi pour tes enfants. Et pour toi… », finis-tu sur un murmure en te concentrant pour faire virevolter un papillon autour d’Annalisa. Doucement, il vient se poser sur le bout de son nez et, d’une voix chantante, lui dit qu’elle est très, très, jolie avant d’exploser en des milliers de petites paillettes qui disparaissent lorsqu’elles touchent le plaid.
Plus le temps file, plus le courant d’air qui caresse vos nuques se fait froid. Ici, en été, les journées sont humides, parfois très chaudes, mais les nuits sont fraîches et agréables. Alors qu’un coup de vent un peu plus imposant te fait frissonner, tu blottis mieux la rousse contre toi et tu tires le plaid pour qu’il vous recouvre plus convenablement. T’aimes bien l’odeur que la fraîcheur apporte avec elle. Ça sent les fleurs, la nature. Ça ne t’étonne pas, la maison d’Annalisa te donne l’impression d’être loin de la ville. Cette odeur, tu l’associeras toujours à la douce et, quand tu passes près de la boutique d’Aislinn et que les émanations se font semblables, ça te ramène toujours à Anna, bien que tu ne t’en rendes pas compte à chaque fois.

« En parlant de magie… »
, commences-tu, le songe au bout des lèvres ; content de pouvoir en parler avec Anna. « Il n’y a pas très longtemps, avec Aislinn, nous avons parlé de peut-être aller à Disney, en Floride, avec mes enfants. Je me disais que toi et les tiens apprécieraient certainement de venir avec nous. Ça fait longtemps que mes enfants veulent y aller. » Et toi, tu veux surtout visiter le parc Harry Potter qui se trouve tout près de Disney. Ta voix, malgré ton désamour pour la multinationale dont il est question, est rêveuse, légère. Parce que tu t’imagines là-bas avec Anna et vos deux armées d’enfants, et cette simple idée suffit à t’attendrir. Tu voulais voir les étoiles dans les yeux de chacun de vos marmots et, puis, dans les siens. Et tu penses aussi aux photos qu’un tel voyage donnerait ! T’espères sincèrement qu’elle dise oui.  « On pourrait prendre une semaine de vacances, quelque chose comme ça, si ça fonctionne avec ton horaire… » Sagement, tu viens poser ton menton sur le haut de sa tête et t’attrapes ses mains dans les tiennes.


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Does it take courage to learn how to cry (Clarence & Annalisa) - Lun 20 Aoû - 22:56


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Clarence et Anna passent le cap de leurs divinités, il s'acceptent avec les bonnes et les mauvaises histoires qu'elles impliquent ; parce qu'avant d'être Gwydion et Nerthus ils sont Clarence et  Anna, deux amis, deux parents, deux âmes au cœur brisé qui n'ont eu de cesse de s'entraider depuis ces longues années sans se rendre compte que chaque geste de l'un envers l'autre les rapprochait. Des gestes tendres s'échappent, ils se rassurent l'un et l'autre, cela ne change pas ce qu'ils éprouvent l'un pour l'autre et alors Anna a l'impression qu'avec ça ils sont en mesure de passer à une étape supérieur. Elle a hâte de voir ce que l'avenir leur réserve à tous les deux, car à ce moment même, ils n'ont jamais été si proches, aussi bien physiquement que mentalement. Clarence est une source de bonheur pour Anna, alors elle ne veut pas qu'il pense être forcément mauvais ou aussi trickster que sa divinité. Elle aime sa magie, elle aime lui, alors il lui semblait essentiel de lui dire que ses tours de magie remplissent les yeux de ses enfants d'étoiles ; Clarence est un homme incroyable, elle n'a pas de mal à lui en faire part et cela semble le soulager. Ses derniers murmures lui sont tournés, un silence passe quand les regards s'accrochent et Anna est alors troublée par la vision d'un papillon venant frôler ses mèches rousses

Un papillon aux ailes bleutées lumineuses virevolte et vient se poser sur le bout de son nez ; elle ne bouge pas, impressionnée par cette illusion qui lui semble tellement réelle, une petite voix lui glisse un secret et la magie de Clarence finit de tirer cette flèche en plein cœur. Il explose en paillettes, tout comme lui et la jeune femme se sent rougir. « Je suis vraiment fan de tes pouvoirs Clarence, tout ce que tu peux faire, c'est impressionnant! » Blottis l'un contre l'autre, la couverture les garde dans cet agréable cocon qu'ils se tissent, liens naissants, La jeune femme cale son dos contre le torse de Clarence et se laisse aller là. C'est agréable, c'est merveilleux, ces petites choses qui se passent dans son âme, qu'elle n'a jamais connues. Les bras de Clarence à sa taille, la jeune femme caresse ses avants-bras du bout des doigts, elle l'écoute exposer son projet, Disney, pour eux, avec Aislinn, avec les enfants. C'est quelque chose qu'elle a toujours voulu faire, qu'elle n'a pourtant jamais pu faire car quitter Arcadia lui semble impossible. Clarence lui redonne espoir, il la motive à voir au delà des limites qu'on lui a imposées. «Ce serait une excellente idée !! Depuis le temps que mes enfants me le réclament !  » Ses enfants sont de grands fans de Disney, ils ont longtemps cru qu'Anna était la princesse Raiponce et ses filles se sont alors souvent amusées à lui faire des tresses en rajoutant des fleurs dedans. Elle a d'ailleurs un déguisement de la princesse, qu'elle a porté pour l'anniversaire de Gisla, lui faire plaisir. Ils lui demanderont sûrement de porter le costume pour l'occasion.

Clarence semble aller bien, du moins elle se fie au calme de sa respiration, au rythme de son cœur ; il n'est pas dans le même état d'esprit qu'il était à son arrivée. Peut être parce que quelque chose se passe, ou comme le dirait Madame Samova, « Il y a quelque chose qu'hier encore n'existait pas ». Ils paressent alors, dans les bras l'un de l'autre, finissent par aller s'allonger l'un contre l'autre sous ce plaid dans le canapé devant une émission de télé avec un chocolat chaud ; doucereuses caresses qui découvrent toujours plus la peau de l'autre, regards volés. Anna s'essaye à déposer quelques baisers sur son épaule, et puis elle s'endort doucement face à lui.

Le moment de partir arrive plus tard dans la nuit quand les enfants cessent de jouer. Anna se retient de leur proposer de rester car elle sait que le lendemain serait un jour triste et qu'il leur appartient à eux ; ils doivent rester en famille, s'ils veulent aller se recueillir, parler de ce qu'il s'est passé. La jeune femme salue ses enfants, un baiser chacun et même pour Clarence qui a droit en plus à une douce étreinte. « Je suis là si tu as besoin, tu m'appelles quand tu veux et on planifiera ce petit voyage » clin d'oeil, les mains se lâchent, la porte se ferme, le cœur crie le manque.
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