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Running After My Fate (nsfw)

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Running After My Fate (nsfw) - Mer 25 Juil - 18:46

La solitude pèse, parfois. Je sors du cinéma. Clope au bec. Film grand public. Beaucoup de couples. Ces cons m’ont collé le seum. Tous à se serrer les uns contre les autres, à profiter de la présence de l’autre. Ces mains entrelacées, cette chaleur au creux des reins. Je me suis bien poilé devant le film mais j’ai été parasité toute la séance par ce dégueulis d’émotions amoureuses, ou familiales, qui m’ont cruellement rappelé à l’absence de qui que ce soit dans ma vie. Je n’avais plus que ma mère, à Montréal. La pauvre avait du mal à joindre les deux bouts. Mais je ne voulais pas lui imposer ma présence. Ma jeunesse ne lui avait pas été facile, jadis. Je la savais mieux loin de moi, mais je repensais à elle avec nostalgie. Les rires s’étouffent dans la nuit. Je rentre à pied. J’aime bien ce ciné en périphérie d’un ciné mal famé. Je m’en suis déjà sorti en perdant quelques plumes dans une bagarre dans la ruelle d’où la majorité des salles débouchent à l’heure de la sortie, mais il est plutôt sympa. Pas si fréquenté que ça, ce soir figurant comme une exception. Tige fichée entre mes lèvres, je la maintiens le temps de faire claquer mon zippo et provoquer une petite flammèche, claire et iridescente, qui enflamme le tabac. Je tire une bouffée de cet air parfumé, regarde le ciel un instant alors que les gens alentours s’éloignent. Je range le zippo dans mon cuir noir, et m’enfonce dans la nuit.


J’aimais rentrer après une bonne séance. Cinéphile depuis toujours, c’était le seul moyen de me cultiver un peu depuis des années. Je n’avais jamais fait d’études, et je n’avais pas tant eu le temps de lire, sauf peut être pendant mes classes, quand on dormait en dortoirs par sections. J’aimais lire, mais j’avais du mal quand je captais les émotions des chambrées alentours. Peut être quand je me trouverais un véritable logement ? Pas de plans sur la comète. Une chose après l’autre. Je m’enfonce dans les blocs de ce quartier miteux, un air plus frais venant de la nuit noire. Je me fige, le vent débroussaillant mes cheveux. Je suis entre un parc et le canal qui mène à l’océan. Tout est calme, ici. Mais pourtant, je la sens croître en moi. Je la reconnaîtrais entre mille.


La peur.


Elle croît et me glace d’effroi. Un homme se sait suivi. Pourchassé. Il panique. Son cœur est empli de chimères. Et d’amour pour ses gosses. Il est engoncé dans la certitude de sa fin inéluctable. Je déduis qu’il court, qu’il est fatigué, car ses émotions virevoltent et lui serrent le cœur sans trop d’ordre, il y a de l’espoir qui s’accouple à sa panique, qui s’y greffe. Ces émotions se vampirisent l’une l’autre. Quelque part dans le parc. Tout près. Je sens autre chose. Je sens une émotion que je ne ressens que rarement. La faim, dans le sens de l’appétit. Et le besoin urgent de le complet. La satisfaction que j’avais déjà lue dans le cœur de mes camarades éclaireurs, avec l’excitation. Cet homme fait face à un véritable prédateur… Mon instinct me pousse à agir. C’est bête, c’est stupide. Je découvre à Arcadia un monde que je n’imaginais pas. Dieux, créatures. Monstres en tous genres. Je m’élance.


Je suis comme je suis. Je fais ce pourquoi je suis fait.


Je rejoins la course, la traque. Les émotions de l’homme sont moins fortes. Il est plus loin. La bête, elle, se rapproche. L’excitation grandit. Je suis dans son dos ; le monstre n’a pas conscience encore que je le suis. Qu’est ce que je ferais en l’attrapant ? Peut être juste m’interposer. Je ne sais pas encore. Je suis guidé par l’instinct, et l’instinct me met constamment en danger. Jusqu’à ce que le vent ne tourne et ne change totalement de direction. Et la bête réagit. Je me fige, me stoppe. L’excitation laisse place à l’étonnement, à la surprise. Un rien de peur, peut-être. Puis l’excitation reprend de plus belle. Je le sens dans mes os, mon cœur se comprime.


C’est mon tour d’être chassé. L’espoir que j’avais que les choses se finissent bien meurt en même temps que les émotions de l’homme jadis proie ne s’évanouissent dans la nuit. Ne reste plus que moi. Et la peur, que je dompte. Je me sers de son excitation, accompagnée de la certitude. Le parc est dans l’obscurité. Je quitte le couvert des arbres et m’avance sur une pelouse faiblement illuminée par la lune. Sentir l’agresseur arriver ne me suffisait pas à être pleinement efficace. Il fallait encore que je le voie, pour me défendre. Au milieu de l’étendue découverte, j’essaie de me persuader que j’ai bien agi. Et crie, d’un coup, tranchant le voile de silence et de ténèbres.



| Montre-toi ! |


Si t’es un homme, aurais-je pu ajouter. Sauf que j’étais sûr qu’il pouvait s’agir de tout, mais certainement pas d’un être humain.
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Running After My Fate (nsfw) - Mer 25 Juil - 23:34


La faim sort le loup de son trou. Mine fatiguée sous le maquillage, des lunettes de soleil en pleine nuit pour couvrir ses pupilles dilatées par l'urgence animale. Cela fait un moment qu'elle vit avec le prédateur, qu'elle le cajole comme un compagnon apprivoisé. Il lui a sauvé la vie après tout, même s'il l'a tout autant arrêtée. Ce même reflet dans le miroir, elle croit encore se découvrir des rides tous les jours mais ce n'est que la lassitude de son imagination face à la constante. Alors il n'y a plus que la chasse, l'excitation qui fait se dresser les poils sur ses bras et qui lui donne encore assez d'énergie à revendre. Le danger et la violence, le pouvoir de mettre autrui à genoux et la supplique de leurs âme s'écoulant de leurs yeux. C'est quelque chose de terrifiant, et pourtant grisant. C'est quelque chose qu'on ne souhaite pas aux siens. Sauf si on s'appelle Vasilisa.

Elle l'avait choisit parce qu'il lui rappelait son mari. Parce que Wolfgang à cette même manière de la regarder sans oser la regarder, comme si c'était admettre que sa présence était une gêne. D'habitude elle ne liait aucun contact direct avec ses proies, ne s'approchant d'elles qu'une fois le coup de grâce fatidique. Mais aujourd'hui elle n'avait pu s'en empêcher. Parce qu'il l'avait abordée, et parce qu'il avait été trop idiot pour retirer la bague à son annulaire. Elle n'était pas intéressée par ses avances à peine déguisées, ça n'allait pas être sa main sur sa cuisse dans une ruelle sombre comme il l'espérait. Plutôt ses dents sur la sienne. L'artère fémorale était son endroit préféré, beaucoup plus original et efficace que la carotide si on voulait prendre son temps. Surtout si la proie avait cherché à fuir, la tension du mouvement des jambes pompant tout le sang dans les muscles. Alors elle avait très rapidement planifié l'issue de la soirée, s'était laissée payer des verres et un paquet de cacahuètes sans goût. Elle l'avait laissé l’entraîner dans cette ruelle sombre à coup de grognements vulgaires. Elle avait fait mine de défaire son chemisier pour attirer son attention avant de laisser sortir le monstre.

***

Et le petit lapin s'était mis à détaler plutôt vite, un peu trop vite même. Vasilisa remercia intérieurement ses sessions de fitness et ses jogging dans le quartier. C'est sur qu'un fat ass oupyr risquait pas de manger grand chose s'il se négligeait. L'adrénaline et l'air lui brûle les poumons, elle le poursuit dans le monde de l'invisible. Ses vêtements abandonnés dans la ruelle, parfois elle se dit qu'elle devrait peut-être consulter un psychologue sur cette tendance nudiste. Mais elle sait dans le fond que la créature préfère les choses ainsi, être libre de ses mouvements et de disparaître des regards en un instant. Le camouflage parfait. L'homme a du souffle pour un quadragénaire adultère, il arrive presque à la distancer. Elle peut sentir sa terreur couler le long de ses veines, bientôt elle pourra s'en repaître. Puis c'est autre chose qu'elle sent, dans son dos. Quelqu'un les suit à toute allure. Un autre prédateur ? Non, quelque chose en elle ne reconnait pas là la marque d'un autre oupyr. Oui, ça puait quelque chose d'humain. Elle se mit à ralentir, se laissant distancer par son dîner. L'homme court à sa rencontre alors pourquoi s'essouffler sur un petit cochon sans intérêt. Oui, être un chasseur chassé, elle aimait bien cette idée.

Revenant sur ses pas elle se faufila entre les buissons d'un parc mal éclairé. Sa silhouette presque transparente bougeant à peine les feuilles. L'homme à arrêté sa course au milieu d'une allée. Il ne doit pas tenir à la vie pour s'interposer entre son estomac et son goûter. Elle immobilise ses membres, prête à bondir sans lui laisser le temps de réagir, glissant au couvert des ténèbres. « Montre toi ! » Il crie, l'arrêtant dans son geste. Quel idiot pouvait bien aller au devant du danger, et en plus exiger le droit de voir venir sa fin. Peut-être que ça lui plaisait, son courage un peu mal placé. « On ne demande pas à une dame de se montrer lorsqu'elle n'est pas décente. » Qu'elle murmure au couvert du vent, échappant un rire avant de se déplacer furtivement pour brouiller sa position. Elle lui tourne autour d'un arc de cercle, ses pas à peine sonores sur la terre battue. Elle touche délicatement la poche de sa veste du bout du doigt avant de s'éloigner d'un autre rire. Un chat qui joue avec une souris. « Serait-il trop demander de partager une cigarette ? » Elle ne peut que remarquer l'odeur de tabac sur lui. « Ou peut-être quelque chose pour me couvrir les épaules si vous êtes un gentleman? » Elle réapparaît sur le banc derrière lui, jambes croisées et le jaugeant de haut en bas, ses cheveux en bataille tombant en cascade sur ses épaules. « Quelque chose à manger ? » Ses pupilles étrangement fixes et dilatées se plongent dans les siennes et un petit sourire point sur ses lèvres. A table.
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Running After My Fate (nsfw) - Jeu 26 Juil - 0:16

T’es con, Torben. T’as été soldat, ok, légionnaire en plus, donc pas un manche. Tu sais contrôler ta peur, et tu sais comment flinguer des gens. Mais là t’as pas d’armes et tu n’as aucune idée de ce que t’es en train de faire. T’es con comme un putain de manche à balais. Pas un bruit, dehors. Il est un peu tard et on est trop loin de la rue, et pire encore du périphérique, pour entendre autre chose que le vrombissement lointain de quelques couches-tard qui rentrent en bagnole. Je suis ici, tout seul, et c’est certainement pas la « victime » de tout à l’heure qui allait venir me filer un coup de main, maintenant. J’avais pris le parti de l’aider mais ça ne voulait pas dire que j’attendais un renvoi d’ascenseur ; j’avais lu tout le désir de survivre dans le cœur de ce mec, mais je n’y avais pas vu beaucoup de courage, et certainement pas le genre à chercher la confrontation de quelque manière que ce soit. Sauver un lâche et crever à sa place. Quelle ironie.


Le ciel lui tombe sur la tête, à ce sale couard.


Moi, j’étais chaud comme la braise. J’avais conscience d’être pas mal au contact, l’avantage d’avoir fait quinze ans de close combat, dont une tripotée en situation de guerre, pour tuer. Mais j’avais très vite appris à mes dépens qu’à Arcadia, la compétence militaire était tantôt énorme, tantôt puérile. L’autre nana là, quelques temps auparavant, m’avait crâmé la gueule sans demander son reste et sans que je sois en mesure de lui rendre coup pour coup. Bon. J’étais pas dans la merde, comme d’habitude. Je sens qu’on m’observe, et je sens que ma « cible » bouge autour de moi. Les émotions ne me parviennent pas du même endroit à chaque seconde qui passe. Ca bouge, et sans faire de bruits. Putain c’était quoi encore ce truc. J’avais rencontré des divinités et des enflures, à Arcadia. Mais là, ça sentait le grand méchant loup à plein nez. Une dame ? La voix était humaine, portée par le vent. Mais les pensées ne l’étaient pas tellement, ou alors manger des gens était devenu la sale petite manie des habitants du crû. Pas décente ? Ca, ça sentait la diversion à plein nez. Ou alors, une espèce de bestiole change-forme ? Tout était possible, dans ce patelin.


On me touche, bordel ! Je me retourne, poings levés, mais c’est déjà trop tard. Ma moustache s’arque sur l’expression incrédule de ma bouche.



| Putain de merde, qu’est-ce que t’es toi ? |


C’était sorti tout seul, mais elle avait déjà dû comprendre (elle ? La bête ? La femme ? Elle.) Cigarette. Tabac, donc. Elle avait une bête d’odorat. Je me sentais plus que jamais sous la menace d’une bête inhumaine et me tourne en entendant à nouveau la voix. Et là, je la découvre. Complètement nue, sur un banc, jambes croisées, me jaugeant du regard. Le soldat reprend le dessus sur la stupeur. Carrure svelte. Rapide. Un putain de fantôme. Rouquine. Un regard de louve. Dans d’autres circonstances, Toutatis aurait pu sentir la foudre le gagner. Mais là, le tonnerre qui grondait dans le lointain n’était que celui de la guerre. Je réagis au tac au tac, sentant parfaitement bien ses émotions et ses désirs ; je ne valais guère mieux qu’un pavé de rumsteck dans la conscience –si on pouvait l’appeler comme ça- de cette psychopathe en puissance.


| Si tu veux une clope ou un kitkat, va déjà falloir arrêter de me regarder comme si j’étais ton repas du soir. |


Ne rien lâcher. Jamais. Pas de reddition. Pas le moindre geste envers un ennemi, hormis celui de la mort. Dure leçon de mon instructeur, une vie plus tôt. Je suis passé immédiatement au tutoiement, mais sans bien savoir si c’était parce que la position était déjà désespérée ou si c'était sa nudité qui m'inclinait à tant de familiarité.


| Je peux te filer mon blouson. Je peux même te ramener en bagnole là où tu crèches, après avoir fait un détour par le McDrive le plus proche, vu comment t’as la dalle. Je le sens d’ici. C’est ça, ta dernière chance que la soirée se finisse bien pour toi. |


Alors ça, c’était pas super fin, mais dans la Légion devant un pépin, on a toujours tendance à jouer les fanfarons, à tenter crânement sa chance, pour montrer qu’on n’est pas impressionné. Même si j’étais face à une bombe à poil qui ne demandait qu’à me dépioter tout vivant, vous y croyez vous ? Heureusement que je ne m’écoutais pas, je me serais sûrement chié dessus.
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Running After My Fate (nsfw) - Jeu 26 Juil - 22:59


Les bons samaritains se font rares de nos jours et elle croit connaître la raison à tout cela. C'est parce qu'ils finissent tous par subir le sort des personnes qu'ils essaient de sauver. Quand elle voit tous ces faits divers de héros auto-proclamés se jetant dans les bras d'un destin funeste, elle se dit qu'elle n'a pas à ressentir une once de culpabilité pour eux. Ils courent tous pour se jeter d'une falaise, des lemmings à la queue leu leu de leur bêtise faisant le grand plongeons du sacrifice inutile. Des fois elle associe des animaux à ses proies. Elle ne sais pas si c'est un mécanisme de son esprit pour supporter la cohabitation avec la nature prédatrice de la créature ou juste parce que ça l'amuse. Dans son journal diététique elle relève souvent ses escapades nocturnes de quelques mots : Canard laqué (ça c'était le chinois du jeudi soir), bœuf bourguignon (le dîner un peu snob du samedi, elle espère juste qu'il s'en remettra) et escalope de dinde (un casse-croûte rapide après sa session manucure du dimanche). L'homme en face d'elle est aussi une volaille. Un coq de combat qui bombe le torse d'une fierté mal placée et qui va bien vite finir plumé de son courage. Il a l'air en bien meilleure santé que le père de famille fatigué après qui elle courait quelques minutes plus tôt. Elle y gagnait grandement au change. Et il avait du répondant de surcroît, un peu trop. Plus pour longtemps. On sait tous ce qui arrive au chant du coq une fois le renard passé par le poulailler.

Elle observe son petit manège, le langage de ses gestes et de ses mots. Il la tutoie d'entrée de jeu, après tout, pourquoi pas puisqu'il allait bientôt rejoindre l'intimité de son estomac. Quelque chose l'intrigue tout particulièrement. Il sait. Tout du moins sa manière d'être particulièrement sur la défensive laisse à suggérer que son instinct de survie est en émoi face à elle. C'est étrange, ça ne lui était jamais vraiment arrivé auparavant. D'habitude lorsqu'elle apparaissait dans la nuit, on la prenait pour ce qu'elle n'était pas, une pauvre femme sans défense. Mais lui c'était différent. Derrière la fausse courtoisie de ses mots, sous la couche grasse de son sarcasme, il était tout aussi prêt à bondir qu'elle. Puis il y avait ces mots. Mais qu'est-ce que t'es ? Un lapsus qui révélait qu'il en savait peut-être un peu plus que la moyenne. Ou alors qu'il était juste un vrai goujat sans aucun sens des présentations polies. Non pas qu'elle voulait savoir son prénom et son zéro six, son groupe sanguin suffisait. Après tout à trop chercher l'intelligence dans le regard mort d'un bovin, on en finit végétarien.

Elle échappe un long soupire, écartant les bras sur le rebord du banc avant de prendre appuie pour se relever. Sa silhouette vibre, ellipse visuelle de ses mouvements. Elle n'est pas à proprement parler invisible, juste un trompe l’œil suffisamment puissant à cette heure de la nuit pour faire vaciller son apparence complètement. Elle disparaît puis reparaît plus proche, s'approchant doucement de l'homme. Elle ne le quitte pas du regard, une précaution nécessaire pour éviter tout geste brusque de sa part. Elle aurait préféré éviter de se prendre un coup dans les ovaires, surtout en tenue d'Eve. Mais peut-être que son absence de pudeur jouerait en sa faveur pour réussir à le déstabiliser. Après tout elle ne payait pas des sessions exorbitantes chez l'esthéticienne pour rien. Elle fait une moue innocente, ses mains se refermant sur l'une des siennes pour la lever au niveau de son visage, prenant bien soin d'enfoncer mine de rien ses ongles longs dans sa peau. « Tu veux dire que c'est dangereux de traîner par ici la nuit ? » Le timbre de sa voix est volontairement fluet, faussement apeuré. Je pourrais ignorer sa menace, mais il me tend une perche trop évidente pour y résister. Peut-être que le suivre dans sa voiture serait un bon moyen de diversion pour refermer mes dents sur sa nuque et l'achever dans un espace confiné. Ça fait moins de bordel à nettoyer et personne ne risquera de m'interrompre. Mais s'il conduit une benne à ordure pas dit qu'il ne me coupe pas l'appétit. « Est-ce que je devrais m'inquiéter ? » Ajoute-elle au son d'un petit rire. «  Tu as l'air bien sûr de toi alors je n'ai rien à craindre je suppose. » Une petite attaque à sa virilité, ça c'était gratuit. Elle tire sur sa main pour le faire légèrement tourner sur lui-même avant de disparaître une nouvelle fois dans les buissons. Un air d'opéra s'élève dans l'air, une chanson à peine fredonnée, tantôt proche, tantôt distante. Elle lui tourne ainsi une dernière fois avant de réapparaître de nouveau derrière lui. Elle pourrait utiliser le verbe, la suggestion pour le forcer à plier à sa volonté et en finir rapidement avec sa carcasse. Mais elle s'amusait bien plus de voir jusqu'où il la tolérerait avant d'essayer de s'enfuir. Ou d'essayer de l'agresser. Auquel cas elle n'aurait aucun regret.

Sa poitrine se colle de tout son poids contre le cuir de son dos, ses mains remontant sur le col avant de se glisser dans ses poches. Elle rencontre la forme du paquet de cigarettes et de son briquet, ses doigts se refermant sur l'objet pour le subtiliser. Bien, il n'est pas armé, elle ne finirait pas avec une cicatrice de plus. Elle joue avec son zippo, faisant claquer le couvercle dans un bruit de métal. La flamme allume la cigarette qu'elle venait de lui voler avant de la lui tendre. Il était aux aguets, il fallait éviter de trop stresser l'animal avant de l'abattre sinon ça gâchait tout. C'était la première de ses demandes résolue. Il ne lui restait plus qu'à récupérer son blouson et passer à table. Restait à savoir ce qu'il ferait pour éviter de tomber du haut de la falaise. Elle feint de frissonner, se hissant sur la pointe des pieds elle se hisse à son oreille. « Je préfère manger bio, plus la force de courir après le fast food. » Qu'elle y murmure. Le contact de son corps contre le sien perdure un instant, elle peut presque sentir la veine pulser sur le côté de son cou. Pourvu qu'il soit en bonne santé et pas défoncé comme la moitié d'Arcadia. Elle recule. « Alors est-ce que je peux compter sur toi... » Pour sauter dans mon estomac. « Pour me protéger ? » Tout est dans la pondération. Les restaurants vous font attendre pour une raison. C'est la faim et la patience qui rendent les mets plus savoureux. Et celui-là elle allait le slow cook dans les règles de l'art.
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Running After My Fate (nsfw) - Ven 27 Juil - 1:04

Je me suis déjà senti en danger, auparavant. Avec un casque bleu au Liban. Au Tchad, sous la menace des colonnes lybiennes. En Centrafrique, entre ethnies qui se haïssaient. En Côte d’Ivoire, entre ennemis politiques. Et bien entendu, en Afghanistan, avec ces adversaires qui se cachaient partout. Comme en Syrie dans mon dernier déploiement. J’avais senti la mort me frôler de très près. Je l’avais parfois attendue. Mais toujours, sentir ce que l’ennemi avait dans le cœur m’avait aidé à m’en tirer. J’avais pu aider des camarades à surmonter leurs peurs. A se dépasser. A aller toujours plus loin. Et fier de ce résultat, j’avais bien dû suivre, manifester le même courage et la même abnégation que ces jeunes hommes que je poussais à l’excellence. Lire leur âme me donnait un aperçu de la mienne. Et je savais ce qu’il y avait dans mon cœur. Tout ça pour dire que même si la mort avait été une compagne, alliée et traîtresse pendant près de quinze ans, ce que je ressentais ce soir était aux antipodes d’une mission en territoire ennemi. Je n’avais pas de fusil d’assaut à épauler, pas de grenades offensives, pas de PM dans un holster de cuisse. Je n’avais rien. Ma bite et mon couteau, c’est ce que mon capitaine aurait dit. Un légionnaire n’a pas besoin de plus. Je me rappelais de cet exercice à Cayenne avec les US Marines. Ils avaient annulé l’entraînement quand ils avaient su qu’on avait pallié à l’absence de livraison de pointeurs lasers en aiguisant nos pelles-bêches avec des pierres.


C’était la bonne époque.


Celle des gens faciles à cerner et faciles à tuer. Maintenant je me retrouvais avec une tarée qui se trimballait à poil en ne désirant qu’une chose ; manger des gens tout crû. Cette vie ne ressemblait vraiment à rien. Cette ville non plus. Je sens la suffisance de cette bête, l’arrogance de la chasseresse. Elle me considère avec dédain, mais je sens qu’elle se méfie un rien. Me pense-t-elle encore humain ? Je n’en sais rien. Mais elle ne l’est pas, elle. J’en suis certain. Je n’ai jamais rien ressenti de tel. On dirait des émotions de chien greffés à une conscience vaguement humaine, mais tellement travestie qu’on dirait un village people en train de danser du french cancan. Tout ça n’est pas franchement naturel, mais finalement, qu’est ce qui l’était encore dans cette existence ?


C’était quand même pas normal, une bombe totalement à poil qui ne rêve que d’une chose, vous manger. Au sens littéral, et c’était ça qui était dérangeant.


C’était ça l’essentiel. On s’en fout que c’est une bombe. On s’en fout qu’elle a l’air tout ce qu’elle a l’air. J’ai vu son âme et putain, c’est pire que Ronald McDonald qui visite un élevage de bœufs hors-sol. Au moins, j’ai ce pouvoir qui parfois confine à la malédiction, qui me permet ce coup-ci de me sentir un peu concentré. Elle me nique la main, la pute, et je gronde de douleur et de colère en sentant ses ongles me racler l’épiderme jusqu’au sang.



| Ouais, c’est carrément la flippe. C’est blindé de saloperies sans âme. |


Elle en avait une, elle. Si on pouvait appeler ça une âme. En tout cas, c’était un livre. Qui m’aidait assez peu pour le moment, mais qui n’était pas très complexe à lire. Finalement le plus dur c’était d’appréhender sa notion du jeu et les émotions qu’elle méttait derrière. Se leurrer avec son niveau d’appétit et d’excitation serait une erreur que j’aurais pu faire dix ans plus tôt. Pas aujourd’hui. Je devais la faire parler. Gagner du temps. Et saisir l’opportunité quand elle se présenterait. Près des massifs de fleurs du parc, il y avait des pierres de taille. Lourdes, massives. De quoi écraser un crâne et ce qu’il contenait et en faire de la purée Mousline. La radasse se moque de moi mais franchement, ça m’importe peu. Je sais ce que je vaux. Et je sais ce que je ne suis pas. Je ne vais rien faire pour la détromper. Et elle se la joue fille de l’air, me provoquant à nouveau tout en tourbillonnant autour de moi. J’essaie de rester concentré. Fixe, immobile. Mais prêt à savater dès le moment où je sentirais son excitation ou sa frustration arriver à leur paroxysme. De toute façon, je n’avais pas la main. Servir sans subir, mes fesses. J’étais pas un putain de ninja.


| J’avoue que là, tu me poses une colle. Je sais pas du tout ce qui pourrait faire flipper Dracula en version rousse et à poil. Mais ça change rien. Je suis pas ton putain de happy meal. |


J’étais honnête. Je sentais ce qu’elle était tout en ignorant sa nature, le nom qu’on mettait derrière le genre de saloperie qui se délectait de la chasse d’un être vivant. J’aurais pu dire « homme » mais la rouquine n’était clairement pas humaine. Elle était encore pire, putain de merde. Jusqu’à la mort s’il le fallait. De toute façon, qu’est ce que je pouvais faire de plus ? Me battre avec ce que j’avais. Putain quand même, ça fait flipper tout ce qui émane de cette rouquine-là. Réflexion faite, depuis que je suis à Arcadia, je rencontre que des rouquines capables de niquer le destin, et de high five la mort. C’est rigolo quand je bosse pour ce genre de personnalité, où je me demande vraiment pourquoi j’ai passé quinze ans à bosser pour des galonnés dans charisme quand ces nénettes là vous inspirait en douze secondes de lecture. Mais ça n’aide pas. Je ne peux compter que sur moi. Personne pour livrer bataille à ma place. C’était mieux comme ça. Elle revient à la charge. Je réfrène la pulsion du coup de coude. Son contact m’est très étrange, malaisant, si particulier. Pas agréable pour un sou mais tellement éloigné de toutes les batailles que j’avais dû lutter dans mon existence.


J’avais de plus en plus l’impression d’être une putain de mouche entre les mains d’un gosse tordu qui m’arrache une à une les pattes et les ailes. J’ai l’impression de pas avoir une putain de chance. Alors quand on se retrouve acculé, on tente le tout pour le tout.



| Il était temps que tu lèves le pied. Là, tu fais la maligne, tu bouges vite, tu te caches et tout ça. Mais un ou deux menus maxi best of de plus et tu remueras pas aussi facilement le popotin c’est moi qui te le dis. |


L’arrogance crâne du mec qui se sait pousser au coin du mur par quelque chose de bien plus dangereux que lui. Ok je ressens ces émotions et j’essaie de la pousser à l’attaque… Mais pourquoi ? Par fierté. SI je dois crever, j’aurais pas joué le jeu d’une psychopathe bien pire que moi.


C’était ça la putain de clef. Me servir de ce qu’elle ressent… Pas pour le retourner contre elle, mais pour me vider un peu la tête, clarifier un peu la situation. Me focaliser moins sur ce qu’elle ressent, de toute façon, c’est une bête. Et un peu plus sur ce que moi je devais faire pour essayer de pas perdre trop de plumes dans l’affaire. Je lui offre un sourire goguenard, le genre qui vous donne envie de péter les dents du petit con qui vous renvoie cette tronche.



| Pour te protéger, je veux bien. Mais faut payer pour ça. Et pour le blouson aussi. Putain, mais je sais pas où t’as traîné là hein, mais si tu sors comme ça dans le quartier d’à côté, t’auras beau jouer tes petits tours de passe-passe, tu vas te faire déboiter chérie. Alors on passe un deal, ok ? |


Je lui tends la main. Enfin, dans la direction où elle a joué les filles de l’air pour la dernière fois.


| On retrouve tes fringues. Je te paie une entrecôte. Tu m’expliques ce que t’es, et je te dis qui je suis. Cartes sur table. Tu t’en fous, mais moi, je suis un curieux. Et après je te ramène. |


J’allais ajouter « et si personne ne meurt » mais en vrai j’étais en train de calculer, rapport à la vitesse de ses apparitions précédentes, si je me jetais à plat ventre pour me saisir d’une pierre… Est-ce que j’avais une chance de lui fracasser le visage avant qu’elle ne m’étripe ? Son assurance trahissait ses capacités. J’avais l’impression d’être une putain d’antilope devant les babines retroussées d’une lionne.


J’ai pas du tout envie de me faire manger.
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Running After My Fate (nsfw) - Dim 29 Juil - 2:55

Elle avait toujours eu un problème avec les hommes. Avec cette autorité et cette arrogance mal placée qu’ils n’hésitaient pas à utiliser, parfois malgré eux. Ce n’était pas de leur faute, on leur avait enseigné à tort depuis le début qu’ils seraient les rois du monde. Qu’ils n’avaient pas à craindre quoi ou qui que ce soit. Que les larmes et les peurs étaient le domaine des femmes, que leur rôle était de compenser pour la faiblesse de ce sexe aux cycles de lunes rouges. Elle avait apprit à devoir se tenir derrière eux, compagne silencieuse et futile. Sa famille, son maris et son clan l’avaient forcée à rester dans le moule, à répondre aux ordres et n’être jamais plus qu’une docile féminité. Bafouée, traînée sur le sol, pauvre petite humaine au bord du gouffre. La créature l’avait sauvée, et sa préférence pour les proies masculines n’étaient pas une coïncidence. Une forme de vengeance, de castration symbolique de ceux qui se croient en contrôle, plus forte qu’elle. De ceux qui croient encore que leurs mots ont une quelconque emprise sur elle. Ivre de liberté, plus jamais enchaînée.

Alors plus l’homme en face d’elle parle et plus elle peut sentir la rage animale lui saisir l’estomac. Cette silhouette goguenarde qui croit que la vie lui est due, que rien ni personne ne peut mettre fin à son existence pathétique. La fierté trop gonflée dans le pantalon, le sourire un peu trop suffisant. Autant dire qu’elle est plus que sensible à la provocation. L’envie de meurtre cède au simple besoin naturel de se nourrir. C’est le cérébral humain qui perturbe celui reptilien du prédateur. Une bête ne tue pas par plaisir mais par nécessité. Pourtant là tout de suite, cela lui ferait un bien fou de le voir souffrir. C’est qu’il l’a vexée avec son phrasé vulgaire. Oh elle n’est pas précieuse ou peu sûre d’elle au point d’en être réellement perturbée, mais elle avait toujours trouvé les goujats particulièrement indigestes. C’est surtout qu’il ne voulait pas jouer avec elle, et l’ennui de devoir couper court au blabla de ses cordes vocales commençait à se faire sentir. Elle n’avait pas envie de manger trop vite et il s'évertuait à lui gâcher le plaisir volontairement. Et si elle préférait une proie avec du répondant plutôt que de devoir observer la perte de dignité d’un homme qui mouille son caleçon de terreur, il était temps qu’il commence au moins à crisper les orteils de sa présence.

S’il voulait qu’elle joue cartes sur table, alors elle allait jouer ainsi. Il était temps de couper court aux bavardages trompeurs et lui montrer un peu plus qu’il avait fait la rencontre de trop. Aussi elle arrête ses mouvements élusifs, cessant ces jeux de camouflages. Il n’avait encore rien vu de ses capacités et elle n’avait que faire de les cacher. Elle n’avait pas besoin d’arme secrète quand l’efficacité d’un coup de mâchoire avait déjà fait ses preuves. Elle s’éloigne de quelques pas lents, ne le quittant pourtant pas du regard. Ses bavardages n’étaient qu’une manière de plus de détourner son attention. Et s’il bombait déjà autant le torse et faisait le malin alors elle pouvait s’attendre à des manigances ou des attaques de sa part. Ses doigts glissent sur son ventre distraitement, geste pensif, là où les impacts de balles et la césarienne d’urgence ont marqué sa chair. Elle allait le réduire en pièces, et il l’aurait mérité. « En d’autres circonstances, cette rencontre aurait peut être pu m’éveiller d’autres envies. » Mais sa désinvolture à scellé son sort. Elle se baisse délicatement pour ramasser une branche, la brisant en deux d’un geste. Ses pas l’encerclent une nouvelle fois mais elle garde cependant ses distances. « Tant de bavardages inutiles, parfois la peur délie les langues un peu trop. » Ajouta-elle en lui adressant un sourire faussement charmeur. Il lui serait impossible de le rabaisser avec des mots, cela n’avait pas été difficile à cerner. Alors s’il fallait physiquement le dominer, elle le ferait. Elle prit un air penseur, testant du bout des doigts la densité du bois entre ses mains. La branche de chêne serait suffisamment solide pour l’usage qu’elle en trouverait, l’extrémité brisée serait suffisamment aiguisée par sa volonté à le faire taire. « Tous ces mots… Je me demande quels seront tes derniers. » Elle le pointe du bout de bois, ses yeux se plongeant dans les siens, impossible d’échapper à son regard. Elle ne pensait pas utiliser le verbe contre lui. A vrai dire elle avait rarement à l’utiliser, la plupart de ses dîners ne restant pas conscients assez longtemps. La suggestion était une faculté complexe, un art qui se perfectionnait avec le temps. Et elle avait eut toutes ces années pour s’entraîner, pour suggérer aux caissières des centres commerciaux de la laisser partir sans payer. Repousser les mecs un peu insistant pendant les soirées. Tout était dans la manière dont il lui fallait tourner ses phrases, suffisamment insidieuse pour ne pas éveiller les soupçons, assez autoritaires pour réussir à faire plier. « Bien, je suis prête à parler moi aussi. Dans ce cas pourquoi n’allons nous pas nous asseoir ? À moins que tu préfères te mettre à genoux pour que je puisse recevoir tes confessions. » Quelque chose dans son ton, un timbre rauque, c’est la voix de la créature qui parle à travers ses lèvres. Pourtant l’homme bouge à peine, elle ne peux voir qu’un léger frémissement, un tique sur son visage. Comment ? Elle échappa un souffle, ne se laissant pas démonter pour autant. Elle avait déjà rencontré ce dysfonctionnement par le passé, elle savait ce que cela voulait dire. L’homme n’était pas complètement humain. Comme son maris, il était capable de résister aux pouvoirs de l’oupyr. Mais comme son maris elle réussirait à le faire flancher. « Tu es sûr ? Je veux bien te pardonner si tu t’agenouille . » Toujours autant de résistance. Elle concentre toutes ses forces dans les mots, son esprit bouillonne. Sa proie semble perturbée, son corps s’affaisse mais résiste encore. « À genoux ! » Cette fois elle échappe un grondement, sentant un liquide chaud couler sur sa lèvre supérieure. L’homme pose enfin un genoux à terre. Close enough . Étirant les lèvres dans un sourire, elle réceptionne furtivement du bout de la langue le sang qui s’échappe doucement de son nez. L’effort valait le coup, il avait au moins perdu de sa superbe. S’approchant lentement, elle se penche légèrement à sa hauteur. « Bien. Maintenant que nous avons calmé tes ardeurs masculines, nous allons enfin pouvoir discuter calmement. » Elle le touche du bout du bâton, la pointe de la branche glissant sous sa veste de sa clavicule à la base de son épaule. « J’ai ma petite idée sur ce que tu es, et tu étais plutôt bien partit de ton côté malgré cette bouche un peu trop sale que tu te traîne. » Elle lui pince les lèvres du bout des ongles, le griffant légèrement avant de retirer sa main. Quel crétin, s’il pouvait la mordre lui aussi il le ferait. Mais elle n’avait pas encore finit sa petite démonstration. « Tu sais ce qu’on dit ? » Murmura-elle en pesant un peu plus de sa force contre le bout de bois, la pointe rencontrant sa chair. « Que la curiosité a tué le chat. » Elle plante violemment le bâton, juste assez pour le poignarder de quelques centimètres. Elle ne veux pas le tuer, pas encore. « Et si on testait combien de vies il te reste ? » Le sang goutte le long de son torse et de son arme de fortune. Son odeur lui emplit les narines et elle doit à nouveau faire preuve de contrôle pour ne pas lui sauter dessus ou se ruer sur son cure dent sanglant. Contrôle et pondération, le festin méritait d’être respecté. Il n’était pas encore l’heure de se repaître ni de baisser sa garde, pas maintenant qu’une deuxième aura meurtrière emplissait le parc.
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Running After My Fate (nsfw) - Lun 30 Juil - 16:41

Et voilà comment on se fiche dans de sales draps en trois leçons par Torben Rawne. Traitez moi de Saint-Bernard abruti si vous le voulez, vous n’auriez pas tout à fait tort. La comparaison n’était même pas vraiment déconnante, somme toute. J’étais plutôt velu, mes ex vous diraient sans doute que j’avais le même air patapouf et l’intelligence morne dans le regard, sans parler du petit tonneau dont on affublait ces adorables bêtes que l’on pouvait transposer en flasque dans la poche intérieure de ma veste. Torben le Saint-Bernard.


C’était honteux que ça ne dérangeait pas du tout cette espèce de malade mentale de manger du chien, du coup.


La réprobation ne suffirait pas, toutefois. Je savais que je jouais avec le feu, mais compte tenu de l’immense appétit que j’avais ressenti en elle ne me leurrait pas sur mes chances de m’en sortir sans perdre des plumes dans l’affaire. Cette faim viscérale que je lui avais attribuée dès le début de la soirée creusait son âme comme un besoin irrépressible qu’elle devait à tout prix combler. On y rajoutait les questions d’égo et de frustration, et on se retrouvait avec une rouquine qui somme toute, ne s’en sortait pas si mal ; une proie à la place d’une autre. On avait vu échange moins équitable, vous ne pensez pas ? Je sens dans mon for intérieur, pour la première fois depuis mon dernier théâtre d’opérations, que je pouvais vraiment crever ici, ce soir. Comme si la menace sourde, permanente, ressentie depuis mon arrivée, trouvait sa consécration ce soir. Difficile de chercher plus précisément les causes de tout ce qui allait me tomber dessus, je n’avais pas les idées claires.


Mais j’allais pas lui faire le plaisir de flipper ma race comme le mec d’avant. J’étais un soldat. Je me suis battu des années durant, pour qu’on me respecte, pour que je me respecte moi-même. Par le fer, par le feu. J’étais marqué à tout jamais par ces années de service. Je n’allais pas me laisser liquider comme un putain de lapin. C’était peut être de ça dont j’avais besoin. La peur de crever sans avoir fait ce que j’étais sensé faire dans ce monde en lambeaux. La peur de mourir pour de bon. Je l’avais déjà ressentie. Je pouvais en faire une alliée. Je constate, amer et sarcastique, qu’elle essaie de faire diversion. Et de justifier son acte. Je ne rebondis pas sur les « autres envies ». On a déjà passé ce stade depuis longtemps.



| N’emballe pas ce que tu veux faire depuis tout à l’heure d’un rien de miel. Il n’y a que le sang qui t’intéresse. Je l’ai senti dès le tout début, avant même que tu saches que j’étais là. |


Autant jouer cartes sur table, pas vrai ? Elle était d’un tempérament joueur avec la nourriture. J’avais senti ses émotions quand elle courrait le gros, tout à l’heure. Mais maintenant il y avait surtout cette pulsion de meurtre. Qui était déjà là en filigrane depuis le début. Elle venait pour tuer, même si pour ça elle avait un bien étrange rituel à base de nudité et de vitesse inhumaine. J’avais hâte d’en finir. Elle s’empare de ce qui semble être une arme improvisée. Une espèce de bout de bois. Et elle me parle à nouveau. Nous asseoir. Je sens comme un siphon qui aspire mes pensées, qui me vide la conscience et me fait résonner l’idée de me mettre à genoux.


Mais moi, j’ai pas envie de mourir à genoux. Je veux rester debout, bordel. Je savais d’expérience que ceux qui se rendaient acceptaient finalement l’idée de la mort. Et moi, je ne voulais pas mourir. Encore moins être mangé, bordel de merde. Alors pourquoi mes genoux tremblaient ? Je serre les dents. Un sombre pouvoir est à l’œuvre. Je comprends que je suis fait comme un rat depuis le tout début Mais je ne regrette pas vraiment ; ça m’aurait flingué d’entendre résonner les hurlements d’agonie du mec de tout à l’heure. Ce soir, ça aurait sans doute été la goutte d’eau. Je résiste encore. Impossible de savoir comment m’y prendre, j’avais l’impression d’être un chat en cage qui cognait contre les barreaux de tout son élan et de tout son poids mais sans arriver à s’échapper. Un voile de sueur glacé me trempa le front, et le creux des reins. Je suffoque sous l’effort, comme si je devais soulever une tonne de fonte. Je me raccroche à ce sentiment de doute qui l’assaille. Cette frustration qui sert d’étincelle à la colère qui s’embrase aussitôt. Je m’étouffe, mais je m’étrangle à moitié dans une parodie de rire que je ne sais tenir plus d’une seconde.


| Vas… Vas chier… Connasse. |


Putain de merde, mais c’était quoi ce pouvoir ? Je sens la vague de son pouvoir refluer, me laissant respirer ; j’apprends vite. Mais aussitôt il m’assaille à nouveau. Par surprise. Je suis submergé et démoli par un véritable tsunami de contrainte, qui me fout à genoux alors que je l’entends gronder son mécontentement. Haletant, je tombe comme devant je l’aurais fait devant mon créateur. Si j’avais été humain. Ce n’était pas le cas. Elle non plus. Même pas un tout petit peu. La radasse se penche sur moi alors que je sens qu’elle se délecte de sa victoire. Ereinté, à bout de souffle, je la toise, plus haineux maintenant qu’insolent. Je devais chercher un moyen de la combattre, mais lequel ? Les pierres du parterre de fleurs sont plus loin. Elle risque de me stopper en plein élan. Elle ne s’est pas encore penchée suffisamment. Je sens dans mes tripes que je n’ai qu’une chance et une seule d’en réchapper entier. On va voir comment ça va être possible… Je sens son baton par-dessus mon t-shirt. Je sens ses pulsions de violence. Elle va me faire mal, maintenant. C’est une certitude. Tout en elle maintenant crie violence.


Et je serre les dents en étouffant un cri de douleur, qui se transforme en grognement à peine contenu quand je sens le bois qui me perce l’épiderme, racle contre un os et inonde mon t-shirt de sang. Je crie, maintenant. Un son inarticulé, primitif. Bête touchée. Et l’autre est intacte. Je tuerais cette saloperie, je m’en fais le serment. Même si c’est la dernière chose que je ferais. Le sang m’emplit la bouche. Putain, qu’est-ce qu’elle a touché ?


| Put… Putain. |


Des fleurs de sang éclatent dans mon champ de vision. Déjà que je n’y voyais pas grand-chose, mais la subite perte de sang m’assommait à moitié. Je flanche sur mes genoux. Prêt à tomber. C’est le moment où le soldat bondit par réflexe instinctif. Que mon poing droit vient vicieusement cogner son genou opposé en plein sur le côté pour la faire chuter. Craquement des cartilages. J’ai déjà fait ça, par le passé. L’angle n’est jamais bon, jamais propre.


Et je me rue sur elle, même si je sens que fuies de partout, semant du sang sur tous mes vêtements, sur elle. J’escalade son corps avec brutalité et lui serre la gorge d’une main puissante, lui écrasant la trachée. Je gronde, râle, grogne, gémis d’effort alors que mon autre main profite de mes dernières secondes de conscience avant sans doute de m’effondrer, pour tirer sur le bout de bois enfoncé dans mon corps, faisant couler encore plus de sang le long de mon bras, de ma veste, qui éclabousse son corps et son visage. L’objet met longtemps, trop longtemps, à se décoincer.


| Aaarrrr… Argh. AAAH ! | gueulais-je en le dégageant finalement.


Mais trop tard. Sa poigne me stoppe le bras, alors que j’essayais de le lui planter à son tour.
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Running After My Fate (nsfw) - Dim 5 Aoû - 0:51

La tout de suite, elle est partagée entre l'envie de n'en faire qu'une bouchée ou de continuer à chercher sa souffrance. Il se débat comme un beau diable et elle commence à se dire qu'elle préfère peut-être la viande déjà prête dans son assiette plutôt que de devoir l'attendrir à coups de coude et de pied. La situation commence à devenir incontrôlable et si ça l'excite encore plus de le voir se débattre violemment, elle sait qu'elle n'est pas taillée pour le combat rapproché. La vitesse, le camouflage et l'effet de surprise pour seules armes, elle ne fera pas le poids bien longtemps face à la force brute d'un homme qui la surplombe de deux têtes de plus. David contre Goliath, bien que l'attribution des rôles était incertaine par moments. C'est pour ça qu'elle évitait toujours de ferrer les gros poissons d'habitude. Il allait donc falloir ruser, l'affaiblir par à coups pour finir par le mettre à terre. Comme un scorpion qui administre son venin avant d'utiliser ses pinces. Les mots à l'autorité infaillible, le pouvoir de la suggestion pour percer son armure et mettre le guerrier à genoux. Puis elle avait attaqué, un simple bâton comme objet perforant avait suffit à l'enrager. Et elle jubile, Vasilisa, d'avoir suffisamment de dominance sur sa carcasse pour le mener à sonner ses cymbales comme un petit singe de cirque. Elle allait le faire danser, cet ours mal léché et sa grande gueule. Il allait recevoir le même dressage que tous les autres. Et bon baisers de Russie.

Lorsqu'il se jette sur elle après lui avoir fait perdre l'équilibre d'un coup bas, son corps s'écrase au sol sans surprise. Ainsi désarmé il n'a pas d'autre choix que d'en venir aux mains et elle redoutait ce retournement de situation, sa force ne se mesurant pas à la sienne. Mais elle lui a déjà porté le premier coup, alors si ses doigts se referment vicieusement sur sa gorge, elle ne peut qu'afficher sourire asphyxié face à la grimace qu'il tire. Grouic grouic petit cochon qui se débats lorsqu'on l'égorge mais qui répands son sang maladroitement. Elle peut le sentir éclabousser son corps, le contraste de la chaleur de l'hémoglobine se répandant sur sa chair glacée. C'est indécent, complètement érotique pour l'oupyr et elle peut sentir son cœur s'accélérer malgré le manque d'air. Une main toujours écrasant sa trachée, il essaie de retirer le bâton de l'autre. Quel idiot, il ne va faire qu'aggraver le flux sanguin s'il le retire. Non pas qu'elle s'inquiétait pour lui, mais elle n'avait pas envie qu'il précipite son suicide dans ses bras. Il n'y avait aucun intérêt à s'être prit des coups s'il claquait au premier round. Des étoiles au coin des yeux légèrement révulsés, elle écoute ses gémissements de douleur comme une berceuse alors que son esprit commence dangereusement à sombrer. Ses ongles se plantent dans son poignet pour essayer de dégager sa prise, elle peine à remuer les jambes, écrasée sous son poids. Elle tire sur ses abdos, peste ses cours de fitness, elle aurait dû soulever de la fonte pour lui en mettre plein la tronche. Des coups de griffe en l'air pour atteindre son visage, doucement la rage lui vient aussi. Des grognements à l'unissons, l'un veux la peau de l'autre. La rage de survivre contre la rage de tuer.

Puis le bout de bois cède sous ses tentatives acharnées et le flot carmin jaillit sous la pression, lui éclaboussant le visage de quelques gouttes. Elle reste stupéfaite un instant avant de comprendre que ce qui vient de lui couler entre les lèvres est ce sang qu'elle convoitait. Elle le déglutit aussitôt, tout son corps s'électrisant au parfum de fer saturé. Il y a quelque chose de plus dans la substance, un arrière goût exquis qui lui colle au palais. Ce sang n'est pas n'importe quel sang, c'est le sang d'un divin. Elle en reconnaît l'arôme, l'euphorie et la frénésie qui se répand dans ses nerfs en quelques gouttes à peine. Alors la faim devient incontrôlable, il lui en faut déjà plus. Du bout de la langue elle récolte le précieux liquide tombé à proximité de ses lèvres. Aussitôt revigorée de ses forces et sa prise ayant enfin cessé sur sa gorge, elle intercepte sa main qui s'apprêtait à lui porter un nouveau coup. Ses phalange écrasent son poignet d'une force nouvelle, ses jambes parvenant à s'extirper pour s'enrouler autour de son bassin et profiter de sa faiblesse pour faire basculer son corps. Elle était certaine de préférer la situation ainsi inversée. Lui prenant le bâton des mains elle le plante cette fois dans sa paume, prenant tout son élan de deux mains pour transpercer les cartilages et crucifier son membre dans la terre meuble. Elle reprend son souffle quelques instants, haletant sous le coup de l'adrénaline. Son regard se plante dans le sien et elle lui offre un sourire mesquin. « Fait pas cette tête, ça aurait pu bien se passer entre nous si tu t'étais laissé faire bien gentiment. » Le chevauchant, elle glisse en avant sur son corps et pose ses mains sur son abdomen, son genoux emprisonnant sa seule main valide pour éviter toute réprimande. « Contrairement à ce que tu penses j'avais pas du tout l'intention de te tuer. J'aurais même pu prendre ce que je voulais sans laisser de traces indélébiles. » Ses doigts trouvent la plaie sur son épaule, s'y enfonçant sans vergogne alors qu'elle continue de sourire. « Mais maintenant on dirait que tu vas vraiment en garder des séquelles. » Son visage s'approche du sien et elle retire ses doigts de sa blessure pour se saisir de sa face, étalant de pourpre sa joue. « Dis moi... qui es-tu petit dieu ? » Qu'elle murmure à son oreille, sa langue venant récolter le précieux liquide coulant dans son cou. Une nouvelle fois l'euphorie secoue tout son corps et ses ongles se raclent sa chair alors qu'elle lâche un soupire de satisfaction. C'était délicieux, comparable à un millésime exceptionnel. C'était le sang des dieux, celui qu'elle avait un jour à peine goûté par erreur en tentant de s'attaquer à Wolfgang. Et là le plaisir lui était offert, et elle pouvait puiser à la source tout son saoul. Oui, ça valait vraiment de se battre et d'avoir abandonné sa proie originelle. Il ne se rendait pas compte du cadeau qu'il lui avait fait, ce fluide de vie se répandant en elle et lui révélant des forces insoupçonnées à mesure qu'elle récoltait son dû. Sa langue glisse sur sa joue et elle se redresse, ses paumes reprenant appuie sur son torse pour surveiller son souffle. Elle avait des question à lui poser alors il n'avait pas intérêt à clamser. « A qui ai-je l'honneur ? Tu es trop gringo pour être de la Calavera et je ne t'ai jamais vu avant dans ma famille. » Elle fait mine de le renifler, s'approchant de ses lèvres avant d'échapper un petit rire. « Un celte ?! » Un jeu de devinette pas si compliqué pour quelqu'un comme elle, habituée à voir par delà les apparences. Maintenant qu'elle tient sa source de nourriture rêvée, elle n'est pas prête de le laisser partir.

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Running After My Fate (nsfw) - Lun 6 Aoû - 21:12

J’ai un mal de chien là où j’ai retiré l’épieu improvisé. Je sens le bout de bois racler contre mes os. Un liquide écarlate à l’odeur ferreuse m’emplit les narines. Les fleurs de sang qui éclatent dans mon champ de vision sont aux avant-gardes de l’inconscience, et peut-être de la mort. Je me sens pas vraiment mourir, pourtant. Je sais quoi dire sur la mort. La mort c’est blanc, et puis c’est bleu. La mort, c’est d’abord un silence. Un silence de mort. Et là j’entends donc je vis. Je sens donc j’existe encore. Mes forces m’abandonnent et je le ressens avec amertume, mais je me bats en serrant les dents, parce que c’est tout ce que je sais faire, tout ce que je suis capable de faire. Je suis plus costaud que la fille. Plus solide. Elle a la rapidité pour elle mais je la sens crever sous ma poigne d’acier. Mais elle n’abandonne pas. Je le sens dans ses tripes et dans les miennes ; ce combat se gagnera plus à la volonté qu’à la compétence, et j’avais déjà vu ce que sa voix était capable de faire, capable de provoquer. Plus de dégâts que ses poings si petits ne sauraient jamais m’en faire. Je sens ses ongles érafler ma peau et entailler ma chair. Je sens sa poignée désespérée sur ma main qui serre toujours, rougissant de ce que j’en vois son regard sous le manque d’air.


Sa respire, donc ça peut mourir. Je serre encore plus les dents sous l’effet de la rage et de la douleur que je ne contiens plus ni l’une ni l’autre, et que je laisse s’exprimer dans ma propre tentative de l’abattre. Je le fais sans pitié et sans remord, j’ai vu dans le cœur de cette bête et je n’y ai vu que la faim, l’excitation, et encore la faim.


Je dois impérativement la crever.


Je dégage enfin le bruit de bois dans un cri de douleur et de rage, dans un bruit écoeurant de chairs dévastées et déchirées, de raclements du bois sur l’os. Mais il se passe quelque chose. Sa bouche se ferme, sans plus chercher de l’air comme juste avant. Je la sens se tendre et se raidir sous mon corps. Ses veines semblent pulser d’un regain de force. Je sens qu’elle va attaquer, je le sens viscéralement, mais je n’ai pas le temps de me replacer, ou de lui éclater la gueule. Elle se faufile comme une anguille. Inverse les positions. Coupe l’air de mes poumons par le choc, et le bout de bois me perce la main, brise au moins deux os et engourdit toute l’extrêmité de mon bras droit qui chauffe d’un pic de douleur atroce. Je pousse un hurlement. En d’autres temps, une fille à poil aussi bien foutue qui me glisse dessus, j’aurais pu être content. Pas là. Je m’étouffe de douleur et j’essaie de me reprendre, mais la perte de sang m’affaiblit. Elle est rapide, et je suis en vrac. Cette salope me tient, mais je n’abandonnerai pas. Je suffoque. Je gueule encore quand elle enfonce ses doigts dans ma plaie.


Couvert de sueur et de sang, haletant, j’ai une migraine pas possible et je ferme les yeux un instant en partant d’un rire de malade.



| T’es qu’un putain de parasite. J’ai bien senti ce qui te taraudait l’esprit, et j’avais jamais perçu autant de faim que chez des bêtes. C’est tout ce que t’es. Et les bêtes qui ont la rage, on les pique, putain. |


Je me tends et j’essaie de me débattre, ma jambe gauche secouée de tremblements nerveux quand je sens sa langue me parcourir la peau et laper le sang dessus. Difficile de ne pas perdre pied entre les blessures, cette sensation presque agréable et horrible à la fois, et l’affreux contentement, la satisfaction féroce qu’elle ressent. Elle essaie de deviner qui je suis. Je tremble de plus en plus avec la perte de sang et un froid terrible qui me parcourt les veines.


| Non, j’suis canadien. |


La voix est étouffée par le malaise qui pointe le bout de son nez. Je commence à serrer des dents, ma poitrine se soulevant de douleur en me débattant sous elle, en tirant ma main bloquée par son genou… En frottant contre le bois qui m’empale la paume. La chair de ma main n’est plus qu’un puits de douleur. Je dégage presque mon autre main. C’est l’ouverture que je cherche d’instinct. Quinze ans de légion et plus de cinq ans sur toutes mes périodes en opex, et je n’avais jamais été autant dans la merde. A situation désespérée solution désespérée.


| Et toi t’es pas une divinité. T’es quoi comme genre de monstre ? |


Et c’était dire. Elle était unique, et était taraudée par des émotions qui tenaient plus d’un monstre que d’un être humain. Mais j’ai mon ouverture. J’essaie de glisser ma main prisonnière sous son genou et la déséquilibre tant j’y mets d’énergie, les dernières forces qu’il me reste. Et alors qu’elle s’y concentre, je dégage d’une saccade atroce ma main piégée par l’épieu. Le bruit est horrible et je ne parviens à le faire qu’à grand renfort d’adrénaline, de volonté brute. J’avais déjà connu des corps à corps, au couteau dans les égouts de Damas. C’était pareil. Seul le plus déterminé survivrait. Le drill que j’avais subi à la Légion portait ses fruits. On m’avait trempé dans le fer et dans le feu pour forger une âme vouée au sacrifice et au meurtre. Mais ma main déchirée et dégoulinante de sang ne peut plus être serrée en poing. C’est mon coude, main repliée contre moi, qui vient percuter sa tempe de toute la puissance dont je suis encore capable, la faisant basculer sur le côté. Haletant, je reprends mon souffle une seconde et me traîne à quatre pattes avant de me relever, titubant sur mes appuis. Main poisseuse de sang contre mon ventre, l’autre lui balance un crochet en plein dans le nez. Souffle rauque. Je suis à bout de force. Je vais tomber. Ma poigne d’acier s’empare de sa crinière, et je lui crache un glaviot ensanglanté en plein visage.


| Je suis Teutatès. |


Coup de genou vicieux et violent en plein visage. Je titube à mon tour. Brisé par l’effort, éreinté par la perte de sang, je tombe au sol. Je n’ai plus que l’odeur de l’herbe, si forte, qui m’assaille les narines. Comme il n’y avait plus que moi et la terre en dessous. Rien d’autre.


Ah si, les sirènes au loin.

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Running After My Fate (nsfw) - Mar 7 Aoû - 0:44

Elle savait que l'euphorie du sang pouvait lui jouer des tours. Que c'était à la fois la force et le vilain défaut de sa nature. C'était un peu comme ces gens qui devenaient un peu trop énervés le ventre vide, qui vous boufferaient la main pour un Snickers. Elle savait qu'elle ne pouvait pas mettre ça sur le compte de l'inconfort ou des hormones, quand l'urgence de chasser se faisait sentir, elle ne pouvait pas se contenter de manger un pot de glace devant Netflix en attendant que ça passe. Mais là elle se serait bien passée de finir à moitié étranglée par un homme des cavernes au verbe particulièrement fleurit. Elle aurait pu subtiliser quelques poches de sang à l'hôpital ou aller attaquer quelques patients, ça aurait tout de suite été moins sportif. Mais l'odeur de maladie et de décrépitude qui imbibait ce genre d'endroit avait tendance à lui couper l'appétit. Elle avait toujours l'impression que cela s’imprégnait dans sa nourriture. Alors non, si elle voulait la qualité, il lui fallait braver la savane pour la trouver. Sauf que là elle se sentait un peu comme une lionne qui venait de se faire courser et prendre un coup de corne par un rhinocéros, la mine décrépite et la langue pendante. Elle s'était abonnée à National Geographic parce les documentaires animaliers avaient tendance à apaiser l'Oupyr en elle. Mais pour le coup, leur altercation tenait plus du match de catch que de la traque élaborée. Elle savait qu'elle ne garderait pas le dessus trop longtemps. Malgré l'euphorie et la vitalité procurée par son hémoglobine, il restait immensément plus massif que sa frêle silhouette. Alors elle prenait ce qu'elle pouvait avec la prochaine attaque. Il lui fallait résister, continuer de le frapper à chaque opportunité jusqu'à le faire tomber et qu'il ne se relève plus. Et s'il essayait de se libérer, ça ne serait pas sans perdre quelques précieux nerfs importants à la motricité de sa main.

« Tu l'as dit toi-même qu'est-ce qui pourrait faire flipper Dracula. La réponse c'est... » La réponse son c'est coude contre sa tempe. Elle échappe un juron, la douleur lui résonnant dans le crâne. Elle recule aussitôt, mais pas assez pour éviter son second coup. Son genoux vient lui exploser l'arcade, le choc lui faisant perdre la vision de son œil gauche et lui arrachant un cri aigu de souffrance. Elle rampe aussitôt dans les ténèbres, sa peau reprenant son camouflage par réflexe. Mais elle laisse des traces de sang sur le sol malgré elle, reculant hors de sa portée. Être insultée, traitée de parasite. Ok. Qu'il voit clair dans ses intentions depuis le début et que son jeu de charme ne fonctionne pas sur lui. Passe encore. Mais qu'il l'ai frappé au visage, son gagne pain, là où ça se voit, là ou sa marque. Oh ça pour ça elle allait tellement le bouffer. Elle échappe un grognement de rage, le prédateur prenant complètement le dessus. Elle s'apprête à bondir, se battre bec et ongle pour lui arracher la gorge. Teutatés. Ce petit dieu de pacotille était définitivement sur sa liste. Et s'il était sur sa liste il saurait finir sur leur liste. Elle en ferait une affaire personnelle. Promis elle danserait sur sa tombe sans nom avec une bouteille de Tequila.

Mais voilà qu'il s'écroule sur le sol après avoir titubé comme un homme bourré, sûrement ivre de douleur. Elle s'essuie l’œil pour retirer le sang pousseux qui lui colle à la paupière. Sa tête sonne comme une cloche. Elle l'espère juste qu'il lui a pas décollé la rétine, ce sale con. Elle ne se fera pas avoir deux fois. Peut-être avait-elle trop essayé de l'attaquer de front. Le voilà ce fameux défaut, les yeux plus gros que le ventre et la faim avant la raison. Après plusieurs minutes à reprendre son souffle, elle se redresse avec peine, tout son corps endoloris et souffrant là où il s'était débattu. Elle s'estimait néanmoins heureuse qu'il n'avait pas de pouvoir pyromane ou autre chose dans le même goût. Jusqu'ici elle avait pu le contrôler avec la voix de l'oupyr, peut-être était-ce la méthode la plus probante pour mater un titan comme lui. Elle s'approche prudemment, le pas lent pour rejoindre la silhouette face contre terre. Sait-on jamais, des fois qu'il ferait semblant. Elle lève doucement la jambe et lui mets un léger coup dans le derrière du bout du pied pour le pousser sur le côté mais il ne réagit pas. On dirait qu'il s'est évanouit. Quel ennui. Elle lui mets un autre coup léger dans les côtes, elle ne voudrait pas le réveiller maintenant qu'il s'est enfin tu, lui et sa sale bouche. Elle s'accroupit à sa hauteur, posant une main sur son dos dans un sourire. « Ben voilà, c'est quand même plus calme quand tu ferme ta grande gueule. » Elle tire sur son col, commençant à le détrousser de sa veste en la tirant de ses épaules. « Reste à terre. Ne bouge pas. » Qu'elle lui murmure à l'oreille au cas où, utilisant toute la force de sa suggestion. Elle enfile le cuir trop grand, remontant la fermeture éclair jusqu'à son cou. « Ne bouge pas, reste à terre. » Qu'elle continue de répéter fermement, ayant cru voir un soubresaut de mouvement. Elle lui aurait bien volé son pantalon aussi mais aucune chance de faire rentrer ses formes dans son jeans. Alors elle se contente de laper distraitement le sang exquis sur les manches de la veste avant de le retourner sur le dos. Il a déjà les yeux ouverts et rien qu'à son regard elle peut le voir luter contre ses ordres et la violence qui s'échappe de son regard. Restait à définir jusqu'où elle arriverait à danser sur le fil du rasoir. S'il est déjà affaiblit, sa nature divine semble malgré tout le protéger de son pouvoir. C'était bien sa veine. Elle passe une mèche de cheveux derrière son oreille s'agenouillant à côté de lui. « Pourquoi tant de violence, je voulais juste prélever un peu de nourriture pour survivre, c'est tout. Quand un lion tue une gazelle, on crie pas au meurtre. » Elle pose une main délicate sur son torse, contraste avec son geste de plus tôt. Elle fait glisser ses doigts sur son cou, caressant sa joue. « Toi aussi tu as tué des gens. Je peux le sentir dans la sueur sur ton front. » Sa voix est doucereuse, presque compréhensive. Elle joint la parole au geste, penchant le visage vers le sien. La vision peine encore à revenir dans son œil gauche, le sang ayant un peu coagulé sur son pauvre visage. « Tu pues la mort. » Qu'elle glisse à son oreille en en effleurant furtivement le cartilage de ses dents. « Je peux sentir à quel point ça t'excite de me faire mal. Tu dis que je suis un monstre, mais toi tu es quelque chose de bien pire. » Elle prend sa main blessée dans les siennes, la portant à ses lèvres. « Si tu ne bouge pas, je n'ai plus de raisons de te faire du mal. » Elle léche le sang sur ses doigts sans le perdre de vue. Il avait déjà fait un coup fourré une fois, hors de question de se faire avoir une seconde.  Elle relâche la phalange qu'elle était en train de sucer pour s'assurer une nouvelle fois qu'il serait conciliant. « Et je sais que tu ne veux pas me faire de mal non plus. » Comme un charognard sur son cadavre encore chaud, elle penche son visage sur le sien pour happer ses lèvres. Elle finit par lui mordre la langue, le sang coulant à flot de sa bouche. Au moins maintenant il réfléchirait à deux fois avant d'utiliser sa tronche pour parler. C'est au même moment qu'elle la voit dans le coin de son œil valide, la pierre qui se lève pour s'abattre sur sa tête. Peut-être parce qu'elle est revigorée de son sang divin, peut être parce qu'il est encore en peu dans le gaz. Mais la pierre s’abat quand même contre son poignet, levé pour la protéger, ricochant sur son front pour l'entailler et faire couler le sang. On avait dit PAS le visage. Elle recule en feulant, la tête lui tournant terriblement. Elle ne supporterait pas un autre coup au crâne. Mais quel homme des cavernes que ce type-là à essayer de la frapper. Elle voulait juste un peu de son sang, pas la peine de faire sa mijaurée. Elle recule un peu plus, son camouflage d'oupyr peu efficace avec sa veste sur le dos et tacheté de sang. Elle finit par se laisser tomber dans un buisson avec l'espoir de souffler un peu et reprendre ses esprits avant de se faire une commotion cérébrale. Elle peut entendre les sirènes de police se rapprocher, mais ce n'est pas ça qui viendra les sauver.
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Running After My Fate (nsfw) - Mar 7 Aoû - 14:02

Je perds toute notion d’espace et de temps, assommé par la perte de sang et le manque d’oxygène dans le cerveau. Je connais le process, je connais aussi la cause et les conséquences. Je sais que je paie ma prise de risque, que je paie le danger. Mais je ne me vois pas m’enfuir. De toute façon, je n’en suis sans doute pas physiquement capable. Pour avoir déjà vécu d’autres blessures par balles ou shrapnels en Afghanistan notamment, je savais que ce moment de flottement serait éphémère ; soit j’allais tomber totalement dans les vapes avant de crever, soit j’allais finir par reprendre mes esprits, aidé en cela par le flux d’adrénaline, la volonté brute et par les mécanismes nerveux qui permettaient de surmonter les blessures. Je sens dans mes tripes le moment d’attaquer. Merci mes pouvoirs. Le coude la sonne et mon genoux percute son arcade sourcilière avec la percussion d’un coup aussi puissant que vicieux. Son saigne imbibe mon pantalon au niveau du genou. La bête reflue et bat en retraite dans les ténèbres, grognant de rage comme l’aurait fait un félin blessé. Je sens dans mes tripes au moment de tomber que je n’ai obtenu qu’un répit, non une victoire. La garce va revenir à la charge.


Je reprends ma respiration, ma cage thoracique se soulevant par intervalles irréguliers, cherchant l’air à tout prix mais incapable d’en prendre tout ce qui m’était nécessaire tant la douleur est forte ; j’ai l’impression de m’être fait rouler dessus par un train. Je sens dans ses émotions, non loin, la vibrante raison de son monstre qui reprend le dessus sur la fin. Je sens qu’elle a compris qu’elle devrait sans doute manoeuvrer autrement. Je cligne plusieurs fois des yeux, grognant dans ma moustache pour essayer de me redresser sur le côté. J’ai vaguement conscience de mon environnement, mais je me sens comme un fétu de paille qui vole en plein ouragan. Une ombre s’approche, une ombre avec une soif de revanche dévorante mais tenue sous le contrôle d’une plus froide vérité ; elle y allait avec plus de précaution, prévenue des extrêmités auxquelles je pouvais recourir. Je reconnais le sentiment qui enfle en moi d’urgence, et de survie. Je n’aurais qu’une chance. Au moment fatidique. Je la laisse gagne du terrain sur moi, rassemblant mes forces, mon souffle, toutes les plus petites parcelles de volonté ou d’efficacité physique. Je me sens tiré en avant. Ma veste. Cette pute me prend ma veste.


Jamais.


J’essaie de la contenir, de la repousser, sans être capable de ne serait-ce que poser mes mains sur elle. Sa voix m’imprègne, impérieuse, et oblitère tout esprit de résistance comme le vent souffle une chandelle. Je dois rester à terre. Une petite voix me souffle que ce serait plus facile, comme ça. Que ça se fera avec moins de douleur. Que tout se passera bien. J’obtempère. Elle me retourne, son butin entre les mains, léchant le sang qui le parsème. De dépit, elle me lance qu’elle ne voulait que se nourrir, mais je sens en elle l’absence totale de scrupules devant sa « nourriture », comme un chat qui joue avec un oiseau et ses derniers instants alors que les ailes du volatile sont déjà brisées. Elle me dit que j’ai déjà tué plein de gens. Je déglutis. Soutiens son regard. Elle n’avait pas tout à fait tort. Et je m’étais parfois senti prédateur, chasseur, au moment de pourchasser des proies, moudjahidin ou psychopathes. Son visage est couvert de sang sur une bonne moitié. Le mien mais surtout le sien, maintenant. Mon coeur bat plus vite. Elle a raison. Je suis un tueur, pas un putain de berger. Je repousse la facilité et la paix qui m’engonçait dans son filet inepte.



| Si tu sens que je suis pire, tu devrais filer avant que je ne m’occupe de toi pour de bon, ma mignonne. |


Voix rauque, sifflante, épuisée et à moitié noyée dans mon propre sang. Je la sens me lécher les doigts, me les suçoter. Ce geste est intensément malsain, d’une violence totale puisque qu’en cet instant je suis à sa merci, mais aussi d’une sensualité dérangeante. Elle s’arrête bien vite, se penchant sur moi tandis que ma main qui n’est pas blessée tatônne dans la pénombre, à la recherche de quelque chose, n’importe quoi. Je lâche un cri inarticulé quand cette putain de sangsue me happe les lèvres et me déchire la langue. Le son inonde ma bouche et je gueule en me débattant sous ce nouveau stimulis de douleur. Je sens l’ouverture sous son extase, son plaisir intense et carnassier de me dévorer. Ma main libre fuse, mais je sens aussitôt que je vais échouer. Son poignet absorbe le coup et la rocaille ripe sur son front, l’égratignant au passage. Elle s’enfuit en feulant comme un chat blessé et vexé, et je vois un buisson bouger plus loin en me redressant. Je crache un glaviot de sang sur le sol, puis un autre en achevant de me relever. J’ai du sang plein la bouche et ça me baigne les dents, les gencives. Je m’essuie le visage d’un revers de poignet. Je halète de douleur et de fureur. Ma langue meurtrie est toute gonflée et je m’étouffe à moitié avec.


| Hop hop hop, “u “rois aller où “omme “a? “est MA “ve”te |


La langue et le sang dans ma bouche m’empêche d’articuler correctement et je crache encore, avançant vers le buisson où j’avais vu les branches bouger. J’esquive son bond en avant, prévenu par sa rage et son instinct de survie, poing dressé par réflexe sur son parcours. Je me penche dans le buisson où elle retombe et j’y pêche une poignée de cheveux, la redresse sur ses pieds en tirant d’un coup sec sur son cuir chevelu au moment où le coude de mon bras blessé descend raide sur le bas sur sa clavicule. Mon front rencontre à nouveau son visage, sans doute en lui faisant voir autant de tâches lumineuses que moi, et mon poing encore valide la cogne en plein diaphragme. Comment je tenais encore debout ? Je n’en avais aucune putain d’idée. Pas mal de sang perdu mais en dehors de ma main, rien de grave, aucun organe de touché. Je haletais encore, au –dessus d’elle. Je tire sur la manche droite de la veste de ma main valide, pour la dégager, et m’aide de ma bottine sur son torse pour la maintenir au sol autant que possible.


Maintenant, au delà de la Faim, de la Colère et de la Haine, je sentais autre chose ; un puissant et incontrôlable désir de survie qui la taraudait, et je sentis d’instinct qu’elle allait attaquer... Mais si j’étais en position de la maintenir je n’étais pas dans celle de l’achever ; j’avais agrippé ma veste comme je l’aurais fait de ma propre vie.
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Running After My Fate (nsfw) - Mer 15 Aoû - 22:39

C'était un erreur de parcours voilà tout. Le genre de petit désagrément sur lequel on pouvait rire avec le recul en secouant son verre de champagne au nez des autres Real Housewives of Arcadia. Bon, ok. C'était une grosse erreur de parcours. Le genre de mauvais jugement qui lui coûtait plus qu'un brushing et des ongles cassés. Et si elle pouvait juste payer le premier prophète thaumaturge venu et lui refiler tous ses maux pour se refaire une beauté, sa fierté elle, en avait prit un coup définitif. Elle espérait que la sienne aussi à ce petit dieu de pacotille. Lui qui parlait comme s'il avait une patate chaude dans la bouche. Elle aurait prit quelques minutes pour proprement se foutre de sa gueule si l'instinct de survie ne lui retournait pas l'estomac. Elle aurait eu le temps de souffler s'il ne l'avait pas aisément rattrapée. Elle en devenait négligente, inattentive. Elle risquait sa peau, mais le goût de son sang sur sa langue était une adrénaline suffisante. C'était ce qui la maintenait fébrile, qui empêchait son corps de flancher malgré la fatigue et la douleur. Si elle en buvait un petit peu plus, un tout petit peu plus alors elle pourrait espérer égaler un minimum sa force. Du moins c'est ce que la partie la plus primale de son cerveau lui répétait. La rationnelle elle, lui hurlait de battre en retraite. Mais elle avait toujours eu du mal à écouter la voix de la raison.

Il se saisit de ses cheveux, la frappe sans vergogne. Elle accuse les coups, ne peux que se laisser malmener par sa violence. Il l'a prise par surprise, mais surtout il pousse dans ses derniers retranchements alors que les siens l'ont abandonnée alors qu'elle manque de s'évanouir. Elle devrait le savoir pourtant, c'est pas une petite créature comme elle qui pouvait se mesurer à une divinité, même de bas étage. Elle ne l'avait que trop bien compris face à Wolfgang. Il y avait sûrement quelque chose de surnaturel dans la manière dont il arrivait encore à tenir debout. Cette puissance physique intarissable. Il lui fallait être prudente, battre en retraite. Pourtant c'était plus fort qu'elle, n'importe quel gros gibier finit toujours dans une assiette un jour où l'autre. Alors elle voudrait que ce soit la sienne. Elle grogne, gémit ; furieuse de se retrouver mise à terre sous sa botte. Oh elle va tellement le buter celui-là, il lui a rapidement donné envie de revenir sur sa promesse. Elle ne tue pas ses proies, pas quand elle n'a pas de raison de le faire. Pas quand elles ne sont que des agneaux sacrificiels à ses besoins. Mais lui, c'était autre chose. Il n'avait rien d'une victime, il était comme elle même s'il ne voulait pas l'admettre. Alors comme deux prédateurs sur le même territoire, ils n'avaient pas d'autre choix que de se battre pour leur suprématie sur l'autre. C'était une putain de fierté mal placée, plus qu'un instinct de survie. C'était devenu une affaire personnelle. Alors elle allait devenir très personnelle.

« Pardon mon beau, j'ai pas compris ce que t'as bavé. Je parle pas ton langage primitif. Tu veux bien répéter ? » Elle cesse de gigoter sous son pied. Il lui écrase le sternum et il lui semble que ses côtes sont prête à se briser. Mais elle tient bon, fait la moue et lui adresse un sourire mesquin lorsqu'il enfile la veste en cuir qu'elle lui avait subtilisé quelques moments plus tôt. Il avait beau faire son homme, il venait choisir la mode avant la vie. Fashion victim il serait, littéralement. Il aurait pu l'achever. Et elle aurait pu profiter de cet instant d'égarement de sa part pour frapper ou s'enfuir. Mais elle n'en fait rien, se contentant de le regarder avant d'échapper un petit rire cristallin insupportable dont elle seule avait le secret. « Remet pas tes vêtements tout de suite, Teutatès. On a pas finit de jouer voyons. » Elle siffle son nom comme un charmeur de serpent. Il avait peut-être mentit mais elle aurait tout le loisir de vérifier cela plus tard. Malgré le sang sur son visage, sa voix à bout de souffle, elle a encore du sarcasme à revendre. Ses mains remontent sur sa chaussure, se glissant sous le bas de son pantalon pour caresser doucement sa cheville et encercler son mollet de ses doigts. « J'ai encore plein de choses à te montrer. » La pression sur sa poitrine est insupportable. Pourtant elle force dans le sens opposé pour se redresser légèrement, l'air quittant complètement ses poumons alors que ses dents se plantent avec force dans son tibias pour lui faire lâcher prise. Sa langue trempe dans son sang et elle parvient à s'extirper de son contrôle en roulant sur le côté. Elle ne perd pas de temps pour s'évader de sa proximité, s'éloignant pour retourner près du banc. Elle ne le quitte pas des yeux alors qu'elle essuie le sang sur ses lèvres, prenant soin de s'essuyer les lèvres, faire sa toilette comme un félin blasé. Elle ne peux pas reprendre son souffle, ne peux pas panser ses blessures. Il lui faut attaquer. Frapper et frapper, jusqu'à plus pouvoir. Jusqu'à ce que sa soif et son ego soit satisfaits.

Ce n'était pas plus mal qu'il ait reprit son vêtement, au moins elle pouvait de nouveau tenter de lui être invisible. Elle contourne le banc, s'arrêtant au niveau de l'une des nombreuses poubelles du parc pour poser ses mains sur le couvercle. Elle le retourne dans un bruit de tôle en lui adressant un petit sourire amusé. « Oups, on dirait que j'ai découvert ton autel. Ça t'ennuie si je te fais une offrande moi aussi ? Une petite prière peut-être ? Est-ce que je dois me mettre à genoux ? » Elle se moque sans vergogne de sa nature, faisant un geste obscène avec sa langue avant de plonger sa main dans le contenu de la poubelle sans scrupules et sans gêne, repérant tout de suite ce qu'elle convoitait. « Tu sais ce que j'aime à Arcadia ? » Qu'elle ajoute en soupirant. « Les gens sont tellement prévisibles. » Elle sort une bouteille de Whisky vide et, la faisant tourner doucement entre ses doigts, détaille son reflet déformé au travers. « Tu m'invite à boire un verre ? Ou on continue à se faire des choses pas très catholiques ? » Elle fait un signe de croix solennel avec la bouteille vide avant d'en saisir le goulot pour la frapper le fond de verre contre le dessus du banc dans un fracas d'éclats brillants, révélant avec délice son arme improvisée au tranchant acéré. « Quelque chose me dit que tu as très soif, mon petit dieu. Et je dois dire que moi aussi. » Elle fait une nouvelle moue, croisant un bras au travers de sa poitrine, la bouteille dans sa main pendant par dessus mon épaule. « Viens, c'est moi qui offre la première tournée baby. » Elle se prépare à frapper ou à le parer. Elle s'est résolue à faire un smoothie avec son cœur, elle peut déjà entendre le bruit du mixer. Come to mama.
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Running After My Fate (nsfw) - Jeu 16 Aoû - 17:01

Je la malmène comme on le ferait d’une bête honnie, d’un monstre sans valeur, et non d’un autre humain. J’avais acquis la certitude qu’humaine, elle ne l’était pas vraiment. Ca ne rendait pas forcément les choses plus faciles, mais en tout cas, je me sentais maintenant nettement moins retenu par tous les scrupules que j’aurais pu nourrir. Je la débarrasse de son butin et je l’enfile à mon tour. La veste est poisseuse de sang, couverte de terre et d’autres saloperies ramassées au gré de notre combat au corps à corps qui a salement dégénéré en l’espace seulement de quelques minutes. Je la sentais toujours grisée, la garce, par l’appétit qui était le sien, par la vigueur renouvelée de ses sens qui venaient de goûter à mon sang. Je prenais l’ascendant avec toute la brutalité et l’absence de compassion dont j’étais capable, je laisse libre cours à cet instinct depuis toujours présent et que l’armée avait aiguisé, nourri et développé, pour en faire une arme. Je manque de force, pourtant. Plus tôt, j’aurais pu vite en finir. Mais la douleur de ma main transpercée m’engourdissait tout le bras, tandis que la blessure au thorax commençait lentement mais sûrement à comprimer ma respiration. Sans parler bien sûr de tous les chocs pris en plein visage, de cette langue qui, gonflée de sang, continuait de pisser, me forçant à cracher des glaviots ensanglantés à intervalles très rapprochés. Alors que je dégage mon vêtement de son corps dénudé et souillé des marques du combat et de notre environnement, je la sens nourrir pour moi une haine féroce, une détermination inébranlable, alors que je comprime sa cage thoracique sous mon poids. *


Je peste et gronde sous ma moustache, furieux de son énième provocation, alors que j’ai toujours un mal de chien qui m’engourdit toute la bouche. J’ahane comme un animal blessé sous l’effort alors qu’elle me dit de ne pas me rhabiller, qu’elle a autre chose à me montrer. Mes yeux s’écarquillent instantanément quand je sens poindre dans son cœur la réalité de la menace, mais trop tard, elle mord comme un chien enragé la jambe qu’elle a su attraper et je sens une nouvelle blessure répandre du sang qu’elle avale aussitôt comme un animal. Le cri de douleur que je pousse trouve son expression physique dans le poing qui veut la cueillir à l’œil, mais trop tard, la bête s’est déjà esquivée et la voilà qui s’éloigne. Toujours cette drôle de sensation de voir un véritable prédateur s’enfoncer dans l’obscurité, son intimité révélée au grand jour ne rendant la vision ni plus sensuelle, ni plus fantasque, mais toujours aussi malaisante. Je me sens totalement diminué. Attaqué au torse, à la main, contusionné partout, la bouche endolorie et maintenant un bout du tibia déchiqueté, dont le sang qui coulait venait souiller le pantalon et la chaussette d’une sensation brûlante et collante à la fois. J’essaie de reprendre mon souffle ; ça n’est pas fini, et bien qu’abîmé, je suis toujours en vie.


Je relève le regard, essayant de calmer ma respiration, tandis qu’elle remue plus loin des ordures, vu le bruit et son discours. Qu’est ce que cette malade va encore trouver pour me torturer ? Elle était increvable, cette connasse. J’entends le bruit, je vois les reflets. Elle vient de s’armer. Je crache encore, racle ma gorge, pleine de sang au goût si métallique, si terreux.



| Si tu veux faire quelque chose pour m’hono… M’honorer… Commence déjà par te planter ta put-putain de bouteille dans le cou. |


Je ramasse ostensiblement une des pierres qui borde le parterre de fleurs non loin, mais si je dois claudiquer sous la douleur de mes multiples blessures, de cette jambe déchirée qui me traîne. Je crache encore plein de sang.


| Tu sais… Que je la… Que je lâcherais rien. Pose ton arme… Et tire-toi. Pendant que tu peux. Si je te chope encore… Tu sais que j’irais jusqu’au bout. Et que je te fracasserais le cr…crâne avec cette pu-putain de pierre. |


Je ressens ce qui la porte. Elle n'arrêtera pas plus que moi, maintenant qu'elle avait flairé le sang.


| Je sais pas ce qui t'as... T'as rendue comme ça... Mais je vais t'en délivrer. |


Je savais qu’avec son arme improvisée, je n’avais pas le droit à l’erreur. Aucune de ces blessures reçues n’étaient mortelles, mais un coup de tesson de bouteille dans le bide, au visage ou aux cuisses, et je risquais de me vider de mon sang sur la pelouse de ce parc. Un vent plus frais se lève, et fruit bruisser les branches des arbres, décolle de mon front des mèches qui y étaient collées par le sang et par la sueur. J’inspire aussi profondément que possible, mais je tousse encore du sang que je crache par terre. Je lui lance un regard mauvais.


Et me jette sur elle, avançant le bras déjà attaqué plus tôt pour parer le coup qui se profile, pendant que je pivote, poing portant la pierre en avant dans une dernière tentative d’en finir, de faire partir mon arme improvisée du côté droit de mon corps en direction de sa pommette ou de sa tempe, selon ce que le geste mal assuré me permettra ou non de toucher. Quitte ou double. J’attaque et présente mon flanc, pour passer par le sien à l’opposé. Quitte ou double. Comme j’avais toujours vécu, et comme je mourrais un jour ou l’autre. Peut être ce soir.
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Running After My Fate (nsfw) - Sam 1 Sep - 3:12

Elle n'avait pas de regrets. Simplement parce qu'il était compliqué de se sentir coupable lorsque l'autre alternative était une fin qu'elle avait déjà accueilli en son sein. Accepter la mort ou en devenir la faucheuse. Être le loup haït ou l’agneau sacrificiel. Le choix était rapide. Il pouvait faire le noble avec son complexe de sauveur de l'humanité; la traiter de monstre et se donner le beau rôle de Longinus terrassant la bête. Mais il n'en était pas moins tout aussi animal et difforme. Il est un dieu dans une carcasse humaine, l'antithèse de l'absolu, une chimère de pouvoir supérieur dans une cage de sang si fragile. Il a choisit ces traits et ces gênes qui gargouillent dans ces veines, il a décidé de fouler cette terre du pied de ses sujets pour mieux les gouverner. Comme tous ces autres divins il a choisit de descendre dans ces charniers, mener l’étendard de cette petite guerre pour la suprématie. Lui aussi a préféré choisir l'alternative à la mort, échapper à l'oubli fatal. Lui aussi à décidé de sa survie au détriment d'autres, à l’encontre du pseudo ordre des choses. Alors oui, il pouvait jouer au bon samaritain et pourfendeur du mal avec elle, mais il n'était qu'une bête de foire de plus. Et ils commençaient à devenir nombreux à Arcadia. Elle n'avait pas choisit de devenir oupyr. C'était juste arrivé et c'est ce qui l'avait sauvée. Une situation similaire, l'hémoglobine pour unique couleur primaire d'un tableau dépeint de violence. Sauf que c'était la sienne qui était répandue sur le sol du restaurant, et c'était elle la victime de l'histoire. Alors oui elle aurait pu regretter, rejeter cette nouvelle nature et devenir un oupyr abstinent ou une autre connerie inoffensive. Rester une victime des circonstances. Rester Vasilisa Nodievs, celle qu'on voulait qu'elle ferme sa gueule. Sois belle et tais-toi surtout. Au lieu de cela elle avait accepté le changement, était devenue sans concessions. Et il la démonisait pour cela ? Pire encore, il lui faisait la morale. Ce qui l'avait rendue ainsi ? Ce coup du destin, cette mauvaise blague ? Oh il ne voulait pas savoir le mignon. Elle le gravera de ses ongles et de ses crocs sur son âme. Il en portera les stigmates et alors il ne pourra pas oublier son passage à chaque fois que son cœur sautera un battement. À chaque fois qu’il se souviendra, qu’il se regardera dans le miroir. Tu es aussi pourri que moi connard.

Alors elle ne réagit pas lorsqu'il s'élance, ses yeux se ferment et elle se laisse submerger par la mélancolie de ses sens et de ses souvenirs. Une vague qui détruit tout sur son passage. La colère, la faim, la force de se battre. Sa main tenant le tesson de bouteille retombe le long de son corps. D'instinct elle ressent son attaque quelques secondes avant que la pierre ne heurte son visage juste au niveau de sa joue. Le choc de l'impact, même maladroit, achève d'envoyer ses pensées dans un tourbillon informe. Sa tête reste sur le côté, ses jambes flageolent presque sous son poids. Elle sent la chaleur du flot visqueux se répandre sur son cou et sa poitrine. Elle ne contre attaque pas, n'enfonce pas le verre dans ses entrailles, tendrait presque l'autre joue en rouvrant les yeux pour fixer son regard dans le sien. Elle bloque le second coup de son bras libre, la force appliquée contre sa parade lui faisant presque mettre un genoux à terre. Elle échappe un gémissement, tirant sur le bas de sa veste pour prendre appuie pour s'aider à se relever alors que sa main se referme sur son bras tenant la pierre sans vraiment serrer. « Tu... me fais rire. » Qu'elle murmure en secouant la tête pour dégager sa chevelure en arrière, les mèches feu qui se gorgent de sang et son regard azur fiévreux qui ne lâche pas le sien. Doucement et sans gestes brusques elle lève son autre main et place le goulot la bouteille tranchante dans sa paume, faisant tomber la pierre au sol. « Tu veux me délivrer, savoir ce qui m'a rendue comme ça ? » Elle colle son corps contre le sien, ses doigts glissent sur sa nuque et elle continue de maintenir la menace armée à distance d'eux. De toute manière il a déjà le dessus, l'ascendance du coup de grâce. Il lui suffirait d'un revers de bras pour l'achever, car il n'y a plus aucune animosité pour lui faire face. Plus vraiment. « C'est la mort chéri. » Qu'elle murmure à son oreille en se hissant avec peine sur la pointe des pieds. Elle peut sentir son envie de la frapper encore et encore mais elle ne cède pas à la fureur, tente de faire le calme à l'intérieur. Il n’y a plus que la douleur, le loup qui hurle à la lune le pourquoi de son sort. Toute son aura en est fragilisée. Elle est redevenue cette femme frêle et faible que tout le monde voit en elle. « C'est le meurtre. Le mien. » Elle cligne des paupières, ses lèvres s’étirent presque d’un sourire distrait lorsqu’elle cueille une perle de son propre sang du bout de la langue. « Tu me fais vraiment rire mon petit dieu. Depuis tout à l’heure tu met un point d’honneur à chercher à me tuer comme si c’était un devoir. Mais tu n’as plus personne à protéger pour te justifier. Et tu aurais pu fuir pour sauver ta peau plus d’une fois si tu n’étais pas si fier. » Ses doigts tremblent sur sa prise, le sang de la blessure qu’elle avait infligé plus tôt à sa paume à englué ses phalanges et le verre de l’arme improvisée qu’elle lui a donnée. Il doit peiner à trouver ses forces motrices de ce côté. Il doit être en train de calculer ses chances et ses opportunités. Mais elle intercepte son autre main qui s'apprêtait déjà à la saisir. « Tu veux savoir comment on crée un monstre comme moi ? C'est très simple. » Elle guide sa main à ses lèvres, effleurant à peine le bout de ses doigts avant de le guider par le poignet plus bas sur ses clavicules et son ventre. De cicatrice en cicatrice, d’impact en impact elle fait l’inventaire de toutes ces balles qui ont atteint leur cible. Toute cette souffrance qui lui a ôté la vie et permis à l’oupyr d’entrer. C’était ce qu’elle avait été. Une femme tout juste bonne à finir assassinée. Le corps abandonné au milieu du massacre, la scène passionnelle et brutale à en retourner l’estomac de n’importe qui. Le ventre percé d’une femme enceinte qui n’accouche que de la violence stérile d’un mariage destructeur. Elle réalise qu’elle s’est laissée entraîner par les images et les sensations du passé lorsqu’elle rouvre les yeux, cessant de guider sa main au contact de sa peau marquée. Elle l’amène contre sa gorge, lâchant celle armée pour le forcer à serrer de l’applique de ses doigts faibles. Il y a toujours la menace du verre pilé, mais elle ne faillit pas. « Vas-y, serre, frappe, peut-être que cette fois je resterai morte et je ne reviendrai pas avec l'envie de te sucer le sang où de me venger de tous les connards de la terre qui m’ont offensés. Qui m’ont traînée dans la boue. Qui ont fait de moi ce que je suis maintenant. Et putain qu’ils sont nombreux à mériter leur karma. » Son regard se fixe dans le sien. Même dans cette position extrêmement vulnérable, elle se pend à son cou, ses bras enlaçant doucement sa nuque comme si la situation n’était pas si drastique. « Tue-moi Teutatès, tu en crève déjà d’envie. Je sais à quel point cette pensée fait pulser tes veines, je l’ai senti électriser ma langue. Ton sang a goût de violence. Tu es égoïste. Ça t’excite plus que la satisfaction du bon samaritain. C’en est presque hot et sexy. » Elle rit doucement, un peu à bout de souffle. Elle bat des paupières, sans défense et pourtant elle veut vivre. Mais ce qu’elle veut plus encore, c’est lui faire ressentir toute cette noirceur. Cette insurmontable mélancolie qui lui ronge les entrailles, cette fureur de vivre et d’être respectée. La liberté animale désinvolte, de rire au nez de cette mort à laquelle elle a déjà échappée. L’instinct de survie en arrière plan, mis au service des mots plus tranchants que le verre. « Tue-moi et tu comprendras à quel point nous sommes semblables. À quel point le meurtre créé si facilement des monstres. Assassine-moi, et tu deviendras toi aussi la pire des bêtes. C’est qui je suis. Qui tu es. Qui nous sommes. » Elle force sur sa prise et sa tête se pose contre son torse, ses paumes se glissant sous sa veste contre son t-shirt. « Je veux voir…à quoi tu ressemble quand ton masque de chevalier servant se brise. » Qu’elle murmure, tentatrice. Découvrir ce qu’il se passait quand il n’avait vraiment aucun regrets. Plus du tout de limites. Désinhibé de son complexe du héros. Lorsqu’il cédait à ses pulsions au même titre qu’elle cédait aux siennes. Quand il n’était plus question de sauvetage ou de survie. Quand il ne restait plus que le meurtre pur et simple. Et si elle devait prendre un risque aussi insensé pour voir ce masque de faux semblants se craqueler et observer dans un dernier souffle son vrai visage. Alors elle le ferait. La gueule béante du prédateur refermant son rictus sur sa gorge pour se repaître d’elle, mais elle jubilerait. Car elle triompherait. Parce que quoi qu’il arrive, elle aurait réussit à le briser. Quoi qu’il arrive, elle aurait mordu en plein dans son cœur pour y laisser sa marque.
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Running After My Fate (nsfw) - Dim 2 Sep - 0:11

La délivrer. Ca sonnait comme si simple et si prétentieux à la fois. J’étais le Dieu-Père. Le Juge des Morts. Protecteur de la Tribu. Du moins, une partie de moi. Parfois la plus forte. Pas toujours. J’étais là. Je baignais la sueur et dans le sang. Je me sentais si faible. Si vivant. Je tremblais de la tête aux pieds, mais entre moi et la mort, il n’y avait plus que ces respirations erratiques, ces inspirations profondes mais souvent saccadées. Cette odeur de sang, bordel, qui me donnait l’impression d’avoir enfoncé la tête dans le sol et de humer une terre ferrugineuse au possible. Ma tête tournait. De plus en plus. Je titubais. Et je crachais du sang qui me coulait à moitié sur le visage, collant sur ma peau avec toute la terre, l’herbe et la salive récoltés pendant le combat. J’étais dans un sale état. L’autre rouquine n’avait pas meilleure mine. Comment en étions nous arrivés là ? C’était arrivé si vite. Pas le temps d’avoir des regrets. J’ai une conscience aigüe de mon corps. De mes muscles qui sont tous gonflés, douloureux, pris de crampes violentes. De mes cheveux en bataille, mèches désordonnés par la sueur et l’humidité de l’herbe. Ma moustache me colle à la peau à cause du sang coagulé. Je sais que je n’ai plus beaucoup de munitions. Ma tête me fait mal. Elle est lourde, et pas parce qu’elle est pleine. Au contraire, le sang coule tellement qu’elle se vide. Je dois choisir soigneusement les prochains gestes, qui peuvent être les derniers. Je ne peux pas m’enfuir, toutefois. Ce n’est pas dans ma nature. Dents serrées, j’ai mal à la langue, salement entamée. C’est une des pires blessures reçues ce soir. Ca et ma main en charpie. Et le bout de bois qui m’a salement amoché.


La pierre que je serre comme mon dernier espoir choque violemment son visage. J’ai senti quelque chose s’ouvrir. Sa chair a dû se déchirer sous le poids et les arêtes du roc, sans parler de la violence d’un choc bien que mal assuré. Elle tombe. Je m’attends à sentir par le côté le choc transperçant d’une bouteille fracassé, dont le verre tranchant me déchirerait la peau et m’achèverait dans un torrent de sang et de chair dévastée. Mais non. Rien. Pas le début d’une blessure, d’une douleur. Je me sens flotter entre deux mondes. Je l’ai tuée, cette pute ? Non. Elle est encore là. Putain mais il faut quoi pour la tuer ? Je me trimballais pas avec un lance-roquettes sur moi non plus. J’étais à court de forces, et à cours de solutions, ce qui était plus grave. Elle s’agrippe. Mais pourquoi, bordel !



| Putain mais ça te dirais pas de … De crever ? | lâchais-je, haletant, dents serrées, essayant de me substituer à sa poigner


Même comme ça, même blessée de partout, je me surprends dans un éclair de lucidité à me rendre compte que j’ai rarement vu une fille aussi badass qu’elle, ni aussi belle. Démolie, elle restait déterminée. Debout sur ses jambes, alors qu’elle avait une sale gueule maintenant. Je l’avais pas loupée. Elle parle d’un ton qui semble lui demander beaucoup d’efforts. Elle s’accroche à moi comme un naufragé à sa bouée de sauvetage. Elle s’accroche encore. Presque langoureusement. Mais il n’y a pas beaucoup de sensualité entre nous, ni dans nos gueules cassées, ni dans nos mots. Elle me révèle que c’est la mort qui l’a rendue comme ça. Je grogne, sous ma moustache.


| Comment vou…Voulez-vous… | Je crache à nouveau du sang | Juger les m-morts, si ces cons se relèvent. |


Par réflexe, j’essaie de la battre, mais notre proximité l’aide à me bloquer. Je me sens pris au piège d’une sangsue, d’un parasite. D’ordinaire, j’aurais sans doute adoré me retrouvé ainsi accroché par une nana toute en formes et visiblement très tactile, mais il n’y avait pas grand-chose de normale, ni dans cette étreinte, ni dans l’ensemble du ballet de nos corps depuis un temps indéfini. La tête me tourne, trop de sang perdu, et des fleurs de sang éclatent devant mes yeux. Je titube à moitié comme un ivrogne. Sa main encore puissante guide la mienne sur une série de masses douces, synonymes de tissus cicatriciels. Mon regard se tord de douleur pour elle, mais j’ai du mal à ressentir de la compassion. Et elle a raison, alors qu’elle me tient comme pour m’accueillir dans une dernière étreinte, un dernier échange furieux, presque passionnel tant nous y avions mis de cœur. Je dois cracher plusieurs fois tout le sang qui m’emplit la bouche, me souillant le visage, lui souillant le haut du torse, la poitrine. Elle a raison. J’ai envie de la tuer. Parce que elle est un prédateur, du genre à être capable de manger des gens… Et de vouloir vraiment le faire. Au sens littéral. Par esprit de revanche. Peut être aussi un peu par goût du pouvoir, de la domination. Comme moi, de la victoire.


J’ai envie de la tuer parce qu’elle est la chose « vivante » que j’ai le plus peiné à combattre de toute ma vie. Et depuis l’adolescence et la découverte douloureuse de mon pouvoir, qui m’avait mis au supplice, j’avais toujours voulu survivre, et toujours voulu m’affirmer. Elle a l’air de si bien me connaître. Je titube contre elle. Laisse, d’épuisement et d’affaiblissement, ma tête reposer contre la sienne, contre son épaule, comme deux lutteurs ou boxeurs qui ne veulent ni l’un ni l’autre admettre leur défaite. Ses mains sur ma peau, sur ces abdominaux raides et douloureux, ces pectoraux qui se soulèvent avec difficulté… Je titube encore. Je déglutis. Je ravale mon sang, ma fierté. L’envie de mort est si forte. Mes mains glissent sans ordre de ses épaules à son dos. A la chute de ses reins, à son bassin. Je recule, titubant et claudiquant, pour mieux la regarder. Je déglutis, et ravale encore mon propre sang.


Et lui abats la pierre encore une fois dans la tête.



| Put…Putain de merde. |


Elle tombe, inanimée. Le coup de trop, sans doute. Mais elle vit. Le sang coule. Et sa poitrine se soulève. Des larmes silencieuses roulent sur mes jouent, les marquant au travers de la crasse, du sang, des humeurs de nos corps et du parc qui nous recouvrent. Je reprends difficilement ma situation. J’ai mal, putain. Elle a raison. Je suis un tueur. Elle l’a bien senti. Et je sais pourquoi je fais tout ça. Pourquoi je me mets bêtement en danger dans des situations qui ne me regardent pas. La plaie se rouvre, béante, empoisonnant l’air. Je me sens contaminé, sale, intoxiqué par la puanteur de ce qui fut jadis mon âme. Elle a raison. Je suis un tueur. Je revois leurs visages à tous. Il y avait eu les combattants. Les cibles légitimes. Et tous les autres. Il y avait eu ces gens qui s’étaient opposés légitimement à moi. Et le zèle. Le désir de pouvoir. La facilité née de ma capacité à sentir les gens. Elle respire encore alors que je chiale comme un gamin. J’ai conscience d’être au bord du précipice. La ligne rouge a été franchie depuis longtemps. Je dois me racheter. Mais comment y arriver, tant que j’aurais ce désir de tuer en moi, cette pulsion violente et destructrice ? J’hésite à poser mes mains sur son cou. A serrer.


A en finir.


Je continue de pleurer en silence, la tête tourne. Je vomis à moitié à force d’avoir avalé du sang, l’estomac ne peut en tolérer qu’une petite quantité. Je tousse. Je suffoque. Je reprends mon souffle. Je rattrape la pierre. Utilise l’une de ses arêtes les plus saillantes. Creuse la chair en fermant les yeux et en étouffant à moitié un juron. Je retourne le corps inanimé de l’espèce de vampire, là. Elle m’avait imploré de la tuer, pour prouver qu’elle avait raison, ou pour enfin en finir de son côté ? Aucune idée. Pas le temps.


Je dois me racheter.


J’ai vu quelque chose d’humain en elle, quand elle m’a raconté ça. Sa transformation. Quand elle m’a fait la toucher. Je fais couler le sang de ma blessure à la main, directement au coin de ses lèvres. Rien. Ce sang qui avait semblé la revigorer plus tôt… Rien. Toujours rien. Je réfléchis, haletant. La sueur me glace, j’ai l’impression que mon cœur va exploser. Je suis con. Je ne crache pas tout le sang qui continue de m’emplir la bouche à cause de ma langue massacrée. Je lui ouvre la bouche. Lui pince le nez. Je ne sais pas vraiment ce que je fais, un espèce de massage cardiaque pour vampire ? Je lui crache tout le sang que j’ai dans la bouche, dans la sienne. Je redresse la tête. Regard d’ivrogne, pupilles dilatées, je reprends mon souffle. Je recommence. Une fois. Deux fois. Trois fois. Elle semble reprendre du poil de la bête. Je ricane, alors qu’elle semble un rien revenir à elle. Allongé sur le dos. Trempé. Putain.



| Chevalier blanc, hein ? |


Je grogne en me redressant. J’ai l’impression d’être tombé d’un avion pour m’être fait rouler dessus par un char. Je tire mon stylo de ma poche intérieur. Encore là, ce con ? Et griffonne sur une carte de visite. Pas assez de place sur le devant tout gribouillé, je dois aussi écrire en pattes de mouches sur le dos, à moitié à l’aveugle. Elle va devoir le déchiffrer, putain. Que je lui colle sur le bide, avant de me relever. De tomber à genoux. De me relever pour de bon, et de tituber vers la sortie du parc.


« Jugement repoussé faute de preuves ».

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