Bal donné par Salducci, Luca appelé à rejoindre. Eros refuser dans un sourire poli. Luca ne pas savoir quoi répondre, pour les questions. Eros s’amuser de la vérité, prétextant un mal anodin mais prenant aux tripes. Maladie d’amour qui ne fait qu’éreinter l’homme et faire gonfler la passion du Dieu au creux des reins.
Et alors que ça s’enjaille dans Arcadia, que l’Eden Manor doit être plein à craquer, sous les dieux sauvages et le bétail humain, moi, je me laisse tenter par ce qui me réussit le plus : les nuits où le feu rencontre les hanches, où l’Amour danse, se colle et débranche tout. Qu’importe les mafias, qu’importe la Nuova, qu’importe la revanche sur ce Mendes. Je n’ai nul besoin de ça, l’Amour n’en a que faire du sang et des larmes. Quelques coups de fils passés, des sms envoyés, Luca vêtu de noir, la peau bouillante, les calmants avalés comme des bonbons. Faire taire le mal, la douleur d’un coeur brisé, d’une âme déchirée. Laisser Eros s’occuper de toi, vouloir, prendre et jeter.

Les convives arrivent au compte goutte, champagnes et petits fours dans l’appartement luxueux de Little Italy. Ça danse, ça discute, ça chante aussi. Ça vit, sans penser à la vengeance, sans penser aux douleurs à l’extérieur de ces murs, sans penser aux mafias et à tout ce qui les entoure. Ça vit d’Amour, de champagnes et de gémissements. Et c’est de ça dont Luca et Eros ont besoin pour vivre et arrêter de tomber, la face contre le sol, le coeur en suspend.

"Jolie Sybille,
il me manque quelque chose à mon bonheur.
Rejoins moi à la Maison, ta présence est obligatoire pour terminer cette nuit."

Le sms est envoyé sous les coups de 00h alors que j’ai déjà offert mes services à quelques femmes et hommes. Que mon corps est déjà bleuit, en sueur, palpitant. Mais plus on en donne à Eros, plus il en demande. Besoin insatiable de crépiter sur les peaux, de vriller sous les hanches et de faire jouir les coeurs. Je suis fatigué, je sens que ma carcasse est fatiguée, que ma tête est fatiguée mais mon palpitant lui… Il en veut encore. Il en voudra toujours plus, surtout après avoir connu l’amour le plus pur qu’il n’ait jamais eu.

Pensée supprimée, oubliée. Sam n’a pas sa place ici, il n’a pas le droit d’être ici. Et s’il débarque, qu’importe, il restera sur le pas de la porte s’il refuse de s’offrir une seconde fois à Eros.

Même si ça me donner envie de gerber rien que d’y penser.

Chemise à l’abandon, corps qui se colle et se décolle de trois dermes nuancés, musique en fond de salon. A droite ça danse, à gauche ça boit. Dans une des chambres, ça baise. Dans le couloir ça se découvre. Luca au milieu, Luca qui n’arrive pas à choisir entre un corps ou deux. Luca qui prend le temps, embrasse les lèvres féminines et caressent les courbes masculines. Luca qui n’entend pas qu’on frappe à la porte et continuer de voguer aux rythmes des pas de danse.

Un autre claquement.
Là, j’entends.

Abandon de la proue, navire en mer, crépitant sous les notes endiablées, Bassin à droite, bassin à gauche et…

« Sybille….

Crépitement sur les lèvres, sourire offert en guise de bienvenue. J’attrape ta main et la porte à ma bouche pour lui offrir un premier cadeau, une pépite d’Amour enrobée d’indécence.

« J'avais peur que tu ne viennes pas avec cette soirée organisé par Bellandi... Entre, j'ai quelques amis à la maison mais il me manquait la plus importante.

Si je savais que Pandora n’était pas à la soirée, je l’aurais aussi invité. Besoin d’être entouré, de se savoir aimé, regardé.
D'être sauvé.

« Tu sens bon dis donc, quelle eau florale, je n'arrive pas à la reconnaitre...

Eros prêt à tout pour charmer et Luca qui suit la danse, qui aime, qui vibre lui aussi. Mais qui a un moment va lâcher. Va réellement tomber.

 « Tu fais ton propre bal chez toi Luca ? Enfin a ta manière? Je ne suis pas habillée pour danser… » Nul besoin de vêtements pour ce type de soirée Sybille. Reste telle que tu es, retire le tissu si tu en as envie. Regarde, apprécie, bouge au rythme des sons, vogue aux rythmes des doigts. fais ce dont tu as envie, les bals de Bellandi ne sont rien à côté de ceux d’Eros. Nul besoin de mentir ici ou de se parer d’un faux sourire. Vis Sybille, glisse lentement au creux de tes désirs, vrillent sous mes mains. Je t’en supplie Sybille, laisse toi aller, n’essaye pas de me rattraper. Nous sommes trop bien ici, regarde comment les gens s’amusent, écoute les bruits, les palpitations et les cris. L’Amour vit chez moi, laisse toi happer par son aura.

Rose. Jolie fleur délicieuse qui te va si bien. J’ai envie de m’approcher un peu plus, de laisser mon nez se délecter de la flagrance délicate. Mais tes doigts me rattrapent déjà, enlacent ma main et m’oblige à te suivre. Déjà prête ma sybille ? Tu es une rapide dis moi… Abandon ds beautés au pluriel pour une sublime au singulier. Que tu es jolie ce soir Sybille, ta peau m’appelle, ton coeur quémande quelques nouvelles pépites… « Luca tout va bien ? Tu as l'air...Différent. Tu devrais faire une pause, tu n'es pas en forme. » Je souffle un peu, t’écoute, te laisse le temps de t’inquieter. Sybille, Eros ne fait pas de pause que j’ai envie de te répondre. Eros aime chaque heure, chaque minute, chaque seconde. Il n’en a que faire de la fatigue et de la carcasse humaine. Et moi, en vrai, je m’en fiche aussi, de savoir que mon coeur est sur le point de vriller dans un tout autre espace-temps. Les malaises sont réguliers Luca, les pilules magiques te tiennent eveillés. Pas besoin d’en avoir peur, c ‘est le médecin qui les prescrit. Les médecins ont toujours raison Sybille.

Je joue avec tes doigts, les sert, les caresse et puis pop. Petit pépite sur tes phalanges, qui éclate dans ton crâne. Pop, pop. Second crépitement qui doit attendre ton ventre maintenant. Luca qui s’approche, Eros qui danse. Prunelles vrillées dans les tiennes, sourire, sourire, sourire encore plus. Et coller ma silhouette à la tienne. « Je vais bien Sybille… Je n’ai pas besoin de dormir, j’ai besoin de… » Main libre qui enlace ta taille et crépite au reux de tes reins. Même si ce satané tissu qui t’enlace le corps est dérangeant. « Toi… Si tu en as envie, bien entendu. » Eros prend, mais jamais dans l’obligation, jamais dans la torture. Même s’il est vrai, que dire non au Dieu de l’Amour encore plus quand il fulmine après avoir dardés sa fougue dans de multiples corps, c’est plus que difficile.

C’est quasi impossible.

«  Tu ne vas pas aimer ce que tu vas trouver en moi Luca » Et alors ? J’ai envie de te répondre ça, de laisser les mots claquer, de les déverser sur ton visage. Je sais que c’est faux Sybille, tu as beau avoir en toi une déesse chaotique, a demie-complète, il y a dans ta carcasse une lueur qui quémande d’être touchée et d’être élevée. Je peux la faire briller encore plus Sybille, je vais la faire exploser et lui rendre honneur. Tant pis pour l’humain que je suis, tant pis pour les maux qui me taraudent le crâne, qui me font pleurer la nuit. Tant pis pour les douleurs et la fatigue, je suis Eros et Eros ne plie jamais devant un combat que l’Amour se doit de remporter.
Mes mains continuent de crépiter sur ton dos, s’amusant du fin tissu qui le protège de mon attaque. Et tandis que je continue de me coller à toi, rapprochant indéniablement mon visage de ta peau, ta flagrance m’envahit à nouveau.

Bouquet rose délicate, rose juvénile.

C’est trop difficile, de se contrôler dans une telle situation. Je perçois les murmures au fond, le boum-boum de la musique qui fait glisserr les coeurs vers un tout autre Monde. Et toi tu tentes de me contrôler, de réfuter le désir qui monte en toi. Mais laisse toi faire Sybille, tu vas voir, comme l’Amour peut tout guérir… J’en suis la preuve vivante, je pensais avoir le coeur brisé, regarde moi, je suis pourtant presque entier.
"Je n'aurais pas assez de pouvoir pour tout retenir. Tu le sais, hein? La vengeance et l'amour ne feront que des explosions » Petit rire du côté de la Vengeance, mains qui s’apposent sur mes épaules comme une attente derrière l’interdit. Tu me dis non, mais tu penses oui. Nul besoin de pouvoir, nous nous contrôlerons mutuellement, ça peut être amusant tu sais, d’irradier quelques instants pour se reculer juste après.  « Alors explosons dans ce cas là…» Que je glisse au creux de ta bouche avant d’en capturer la chair. Lipe inférieure que je mordille légèrement avant de laisser ma langue voguer au creux de ta bouche. Tu as le goût de l’interdit, du désir et de la colère. Ça crépite en moi, je sens l’afflux de désir et de vengeance me prendre aux tripes, au coeur, à l’âme. Mes mains glissent sous ton tissu, mon corps vrille légèrement pour te maintenir contre le mur d’à côté et ne pas te lâcher. Ou ne pas tomber, jamais nous ne serons faire la différence.  « Je la sens qui…» Reculer, souffler contre ton visage, y déposer auelques baisers, joue arcade, machoire.  « …en veut plus…Je n’ai pas peur de souffrir Sybille, je n’ai plus peur…» Lèvres vagabondes, sans arrimage, sans foyer, qui s’abandonnent à la comissure de ta bouche pour s’y arrêter plus longuement. Embrasse moi toi aussi, laisse toi partir Sybille, essayons, nous ne pouvons rien rater.  « Eros répare les coeurs brisés, Nemesis replace l’équilibre… A nous deux, nous arriverons bien à nous soigner » et attaquer à nouveau, bouche en demande, mains aiguisées, électriques sur ta peau opaline. Et se foutre de la sueur, et se foutre de la fatigue. Eros commande, Eros ne veut vivre que de ça, des coeurs en panique, des corps qui plient. Des gémissements et des déclarations. Eros pique de ses flèches et laissent les hommes chancelants et abrutis.

Comme il laisse son humain bouleversé et anéanti.

Il y a un instant où ça dérape. Et j’aime quand ça vrille vers ce que je ne connais pas, vers une donnée inconnue, faisant de l’équation ennuyeuse un véritable casse tête qu’il va falloir décoder et remporter. Il y a un instant où tes doigts agrippent ma machoire et m’obligent à reculer. Luca ne comprend pas, Eros capte le désir dans tes prunelles. Il le voit, ce sentiment qui explose, qui crépite et fait danser en lui des tas des flèches prêtes à piquer. Sourire d’un divin, sourire d’un vaurien sur tes lèvres Sybille et ça m’en vole un en retour tellement j’aime ce que je vois. Dos qui s’éclate contre le mur, hanches pilonnées par les tiennes, tes lèvres retrouvent les miennes, pas assez rapidement mais je fais avec. Car l’Amour se laisse faire à cet instant, il te laisse prendre tout, glisser tes mains sur ses hanches, crépiter sur son derme, l’empêcher de te toucher en bloquant ses poignets au delà de ta chair.

Y’a un silence qui se fait, autour, alors que la folie, je sais qu’elle gravite toujours dans mon appartement. Mais je ne sens que ton coeur qui explose, que la vague qui vrille d’un corps à l’autre, en emportant chaque émotion avec elle pour les éléver là où jamais elles n’ont été. Gémissement abandonné quand ta bouche s’éclate sur ma machoire, puis sur ma nuque, puis…Oh. Un peu décevant je l’avoue.

« Et si je n’ai pas envie ?

Que je te réponds, un air de défi dans les yeux alors que je te repousse avec facilité après t’avoir dérobé un baiser au creux du cou. Envolé Eros, les ailes déployées, qui se retourne pour continuer de te voir Sybille. Marche arrière, prunelles qui parlent à la place des lèvres, regarde moi, suis moi. Aime moi.
Débarquer dans le salon, laisser Eros libre, faire de ses envies, des réalités. Tshirt retiré sans te lâcher des yeux Sybille. Gorge sur la droite attrapée, baiser déposé. Doigts qui crépitent sur les hanches de gauche, tissent des nuances d’amour où ça bouge. Et se laisseer haper par la musique, corps fin, musclé, baigné de sueur, crépitant sous les bombes.

Bassin vers la droite.
Bassin vers la gauche.
Lèvres qui brûlent au rythme des hanches.
Mains qui broient sous les accords du palpitant.

Les mains sur mon dos ne sont pas les tiennes Sybille car je te regarde toujours, je ne t’abandonne pas. Je ne fais que te charmer. Et j'utilise les autres pour me faire vriller dans des passions que tu ne pourras plus contenir, ni toi, ni ta divinité.

« Allez Sybille, amuse toi ! Aime et ne pense plus… »

Ne pense plus Luca, oublie et laisse ta bouche être acculée de toute part. Tu appartiens comme ils t’appartiennent. Les hommes sont ta nourriture, leurs coeur, ton énergie. Leur amour, ta fièvre.

Mon dieu que tu brûles Luca.
Mon dieu que le brasier est beau, même s’il te tue.

Ne croyez pas avoir connu l’amour avant de vivre une orgie comme celle qui se prépare. Ne parlez pas de plaisir alors qu’Eros ne vous a jamais ouvert les bras. Il est le premier, il sera le dernier, l’unique, le seul à pouvoir réellement faire vriller les coeurs dans une douce chute dès plus passionnée. On s’en amuse d’Eros, on rigole de ses flèches mais alors que les autres détruisent, pillent et tuent, Eros est le seul à pouvoir faire imploser toute âme sur son passage. Eros prend votre coeur, le faire grossir, grandir sous des émotions dont vous ne vous pensiez pas capables. Et après, il vous laisse chancelant, manipulé, totalement dépendant de ce coeur, qui plus jamais ne vous appartiendra. Et hommes et dieux vivent sous l’impulsion de ce dernier. Perdez le contrôle de votre coeur et c’est toute votre corps qui s’éclate dans une existence dont vous n'êtes pas le réel instigateur.

Les silhouettes vrillent, les corps se collent, ses bouches se trouvent et tu arrives ma Sybille. Le tableau n’est complet qu’avec toi, mon corps n’est entier que sous tes doigts.
A la différence de mon coeur, qui lui, aura toujours cet éclat en plein centre. Là où ça fait mal à chaque battement.

Tes lèvres emprisonnent les miennes, tes mains glissent contre mes flancs. Je sens les Autres qui s’approchent, nous contemplent et s’ancrent aux creux de nos hanches. Nous sommes des dieux Sybille, les hommes ne peuvent rester insensibles face à nos charmes et à notre chair. Encore plus quand Eros et Nemesis sont de la partie.  Mes paupières sont lourdes et mon coeur éclate sous les crépitements des émotions qui ne sont qu’euphorie et jousisance. Je te perds quelques secondes, trop occupé à découvrir la gorge d’une gamine alors que les mains d’un apollon viennent se glisser sous mon jean.  Les corps exultent sous la chaleur ambiante et déjà je vois du coin de l’oeil un couple qui abandonne le groupe pour s’adonner aux plaisirs à deux. Petits joueurs que je pense alors que je sens ta main grappiller la mienne et tenter de me hisser à tes lèvres.

Luca.

Murmure innocent qui fait frémir la carcasse humaine. Luca est perdu Sybille, Luca se laisser porter, il vogue au loin car il a été brisé. Laisse le se reposer un peu, laisse le oublier ce qu’il a fait ainsi que le coeur qu’il a triturer et mis à la poubelle.

J’agrippe ta main, j’agrippe tes lèvres. Langue qui danse contre la tienne, qui t’arrache un souffle, qui te fait oublier ce prénom et tout ce qu’il comporte comme faiblesse.   « Dis moi que tu aimes ça… » que je te murmure au creux de la bouche pour reprendre un peu d’air avant de sourire comme jamais personne n’a pu me voir sourire. Petit Ange descendu du Ciel, comment peut on t'en vouloir alors que tes prunelles cérulines ne sont faites que d’éclats de lumière ? « Dis mois que… » Pique dans le dos, ardente, violente, accablante. Ça me vole un souffle alors que je fais volte et face pour connaitre le visage de ce qui vient de darder sa jalousie sur mon flanc gauche. Petit garçonnet à l’allure déglinguée, t’as les larmes aux yeux, d’être abandonné. Tu m’as touché, et regarde ce que tu as créé en moi. Regarde ce que tu viens de briser.

Plaisir se parant de noir.
Beauté s’abaissant dans la poussière.

Y’a mes doigts qui s’écrasent contre son cou, y’a ma poigne qui le fait reculer, mon toucher qui fait exploser sa colère et la mienne dans une étreinte funeste. « Tu sors de chez moi ! » Que je lui gueule au visage dans une haine qui ne m’appartiennent pas. « Elle n’a pas à être là, elle, elle… Vous n’êtes pas à elle ! » que tu geins comme un gamin à qui on avait volé son jouet. Et tes doigts qui appuient Luca, et ta main qui blanchie Luca. Et les émotions noires qui affluent dans ton coeur  et font de l’or, un feu bouillant.

L’Amour beauté, l’Amour passion.
L’Amour fanatique, l’Amour tragique.

Ça c'est toujours terminé comme ça.
Pourquoi l'Histoire changerait ?