AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORUM FERME
Le deal à ne pas rater :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : où l’acheter ?
Voir le deal

There goes the neighborhood ♣ Nalini

 :: abandonnés
Invité
Anonymous
There goes the neighborhood ♣ Nalini Empty
There goes the neighborhood ♣ Nalini - Lun 20 Aoû - 10:00




Or, you could get in your car and drive away.
Because some roads you shouldn't go down.
Because maps used to say, "There be dragons here."
Now they don't. But that doesn't mean the dragons aren't there.

- Fargo

Arcadia miroitait sous des aurores boréales souterraines. Les quartiers donnaient des illusions différentes, la brume vaporeuse aux parfums éclectiques d’un pavé à l’autre, les langues éparses et la musique particulière selon les noms de rues. La cité continuait à lui ouvrir ses portes pourtant, comme si elle se pourléchait les babines d’asphalte de son retour.

Ici, il n’y avait pas grand-chose. Les alentours de la casa Esperanza n’avait pas le lustre des quartiers erratiques où les mafias s’adonnaient à leurs jeux de petits chevaux de bois. La géhenne chaude crachotait ses poumons d’une misère contrariante, les yeux concaves des passants comme rappel que les victimes étaient toujours collatérales. Et en même temps, l’ivresse d’un bitume pur lui était presque enivrante. La liberté avait un prix et Vito n’avait qu’admiration dans l’azur pour ceux qui refusaient obstinément de se compromettre dans les antichambres d’enfers sournois.
Oui, ce côté de la ville puait, les relents acides des ventres vides en haleine nauséabonde, la crasse sous les doigts et le sel des pleurs amers en vapeurs toxiques. Et pourtant, Vito n’avait jamais mieux respiré qu’ici. C’était l’insomnie qui avait conduit ses pas. Sous le manteau d’une nuit féconde, il avait dégringolé en Hemingway moderne par les chemins sombres de son Eldorado personnel. Le regard bourru, les manières surannées de ceux qui ont eu la chance de pouvoir coller leurs basques sur des bancs d’écoles, les main ravinées d’effleurer des corps sanglants, Vito erra. La clope au bec, les lèvres grises puis vermeil sous les rayons d’une lune joueuse. On en aurait presque oublié d’où il venait – si jamais on l’avait su. Bellandi. Hors des murs de Little Italy et ceux faussement nonchalant de Delay Hollow, il valait mieux que son nom ne circule pas.

Il avait eu un rire perçant vers les étoiles, la fumée opaque en nouvelle voie lactée tandis que la cité se réveillait d’un sommeil désespéré sous l’aube enchanteresse. Ici, il pouvait s’échapper un bref instant, la colère perpétuelle et incandescente derrière l’azur des yeux.

« Et merde… » ça faisait trois fois qu’il passait par là et qu’il voyait cette baraque avec une porte à moitié défoncée. Un gavroche dépenaillé lui tenait la jambe maintenant et Vito retourna ses poches vide avant de comprendre que le mioche lui demandait surtout une cigarette. « T’es pas un peu jeune ? »  Et la question n’était pas un peu con ? Non, jeune on ne l’était jamais dans ces contrées. Naïf, ouais, mais déjà tellement cassé qu’on en devenait des pubs vivantes pour du sparadrap. Il n’y avait pas de parachutes ici, les stands de bouffe aux odeurs d’huile rance postés devant des tags de rues en guise de Mona Lisa locale. Un clin d’œil, un sourire, l’insouciance d’enfances qu’on jetaient dans des décharges à ciel ouvert, le désir commun d’incendies dans une société déjà en cendre. On n’était pas au Louvre et si le petit marmot voulait une cigarette, il n’aurait jamais dû avoir la décence de la lui refuser. « Ok ok, bouge pas, il doit m’en rester une ou deux. » Vito lâcha un soupir avant de fouiller l’intérieur de sa veste. En vain. Le petit sursauta avant de décamper et l’américain pivota pour tomber nez à nez avec une madone aux cheveux noirs, l’œil vibrant d’une désapprobation criante.
Pendant quelques secondes, il ne trouva rien à dire face à l’océan céleste qu’elle lui imprima à son corps défendant sur la rétine. Il fronça les sourcils en miroir quand bien même il n’était pas fâché, puis cilla avant d’agiter la cigarette qui aurait dû être offrande en guise de calumet de paix. « Je suppose que vous, vous ne fumez pas. » Le sourire se découvrit avec l’habitude des conversations légères, le tempérament agile et la curiosité déjà galopante dans le timbre velours de la voix. « Vous n’allez pas me croire, mais je crois avoir réussi à me perdre. Arcadia ressemble parfois à un désert. » Avec des scorpions et tout un tas de trucs qui piquaient salement.


There goes the neighborhood
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
There goes the neighborhood ♣ Nalini Empty
There goes the neighborhood ♣ Nalini - Sam 24 Nov - 18:29

There goes the neighborhood ♣ Nalini Bwu4Lhk There goes the neighborhood ♣ Nalini 9td5lCe There goes the neighborhood ♣ Nalini KdQiPSN

Ils avaient une candeur resplendissante à laquelle elle continuait à s’habituer, même après six ans. Les années révélaient leur secret les unes après les autres et elle se montrait patiente, assise au pied d’un sapin imaginaire, attendant de nouvelles émotions au gré des rencontres. C’était comme retrouver la partie manquante de son cœur après des années d’absence, ses poumons après l’arrêt de la clope. Elle n’avait pas besoin de quémander qu’ils comblaient les réminiscences de l’Inde perdue de leur amour sans bornes, sans conditions. Et malgré le silence intenable de sa vie depuis l’orage, ils persistaient et elle y croyait. Pour eux elle devenait la Wendy de Peter pan, à leur raconter des merveilles simplement avec ses mains, le sourire au bout des lèvres et les yeux près des étoiles (la deuxième à droite et tout droit jusqu’au matin). Et elle-même écoutait leurs histoires avec attention, leurs rêves, leurs illusions ; elle devenait la mère qu’ils n’avaient pas eu, qui aimait sans compter, qui espérait le meilleur pour eux et gardait l’espoir qu’ils n’avaient plus. Et elle lançait elle-même leurs bouteilles à la mer, était prête à nager pour les amener sur un autre rivage. À manquer de s’étouffer pour les voir respirer.

Elle ferma la porte comme on ferme les yeux, doucement, sans se brusquer, adressant un dernier sourire au couloir désormais vide. Elle s’y sentirait presque bien, dans ces ruelles sombres où on préfère respirer par la bouche que par le nez, où on fait mine de recevoir un message pour ne pas croiser les regards des perdus qui n’ont plus de chez eux, qui quémandent des pièces en abandonnant l’espoir du repas en famille. Parce qu’elle a fini par s’y habituer, à ce quartier mal famé, où les gamins courent à n’en plus s’arrêter, ne stoppent que pour quémander eux aussi, une clope, le plus souvent. Amusée, elle regarde l’un d’entre eux demander à un inconnu qui semble perdu, qui cherche dans ses poches, « Ok ok, bouge pas, il doit m’en rester une ou deux. », mais le gamin est déjà parti. Ne reste que Nalini, égayée et souriante, d’un de ces sourires sincères, ceux qu’on cherche sur le visage des proches et qui manquent aux repas de famille. Et son sourire s’écrase contre l’inconnu, crée une chaleur apaisante sur sa peau qu’ils ne maîtrisent ni lui, ni elle. « Je suppose que vous, vous ne fumez pas. » Elle secoue la tête. « Vous n’allez pas me croire, mais je crois avoir réussi à me perdre. Arcadia ressemble par-fois à un désert. » Son sourire s’agrandit et elle acquiesce, les lèvres scellées et les mains qui se mettent à signer, en espérant qu’il comprenne (mais en sachant que ce ne sera pas le cas). « C’est bien vrai, un véritable dédale. Où voulez-vous aller ? » Et elle cherche la surprise, l’incompréhension dans ses traits, alors elle ajoute un geste, sa tête secouée et sa main qui montre sa gorge. Pour lui signifier les mots perdus.

@solosands
Revenir en haut Aller en bas

There goes the neighborhood ♣ Nalini

 :: abandonnés
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» IF I HAD A HEART (nalini)
» les terrains vagues - nalini

Sauter vers: