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incendies (savannah)

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incendies (savannah) - Ven 21 Sep - 2:55

Richard roule sur le dos et se redresse d’un coude sur le matelas. Il a un sourire de connivence aux lèvres, et se passe une main dans les cheveux pour y mettre de l’ordre, sans succès vraiment. La chaleur de Savannah se fond encore dans la sienne, se répendant comme un dans ses entrailles et son torse comme une coulée de miel, et il savoure cette sensation délicieuse comme un adolescent qui vient d’avoir sa première. Il n’a pas traîné pour rejoindre Savannah, et il se demande encore à vrai dire comment ils sont parvenus jusqu’à sa chambre : il s’est penché vers elle pour l’embrasser sitôt qu’elle a ouvert la porte, elle l’a agrippé par la nuque dans un même mouvement. Le reste est un incendie dont les contours sont flous, les ravages tout autant, si ce n’est pour cette brûlure surprenante qu’il encore a sur et sous la peau, persistante, étourdissante.

Il y a quelque chose d’inédit, d’un peu étrange, avec Savannah. Richard le met sur le compte d’une alchimie extraordinaire, du coup formidable qu’elle est, d’un il-ne-sait-quoi qu’elle a dans les mains et le corps. Comme si elle plongeait d’abord un index dans ses plaies béantes, pour mieux ensuite les panser d’un onguent au parfum entêtant, soulageant ses peines, calmant les blessures qu’elle a brusquement rouvertes. Il a presque dû s’arracher à elle bien après que le rythme erratique de son torse ne s’est calmé, le visage dans le creux de son cou, son pouce caressant la peau douce de son épaule, lové contre elle comme un môme ayant retrouvé sa mère.

Il se lève, la regarde, et le sourire s’étire. Il la fixe toujours en récupérant son jean pour y palper son paquet de cigarettes. « Si Finn cherche à me virer, j’te l’envoie, y’a qu’à voir pour comprendre... » Il a un léger rire, sa voix est encore rauque. Il allume la cigarette, jette un oeil à l’extérieur : la fenêtre immense, avec ses faux airs de baie vitrée, donne sur une vue imprenable de Wild Island. Du haut de chez Savannah, pas de vis-à-vis : elle domine l’île, comme régnant sur ce bout d’Arcadia où Richard, à chaque visite, se sent étrangement comme chez lui.

Il tire une première fois sur la cigarette, avant de la passer à Savannah. Ses yeux reviennent à l’extérieur, un bref instant. Le Royaume avec ses docks et ses pubs, comme on lui raconte à mi-mots et comme il l’imagine, devrait plutôt chercher à se dégoter un coin de paradis comme celui-ci. Si Richard était assez idiot, pense-t-il, pour aller plus loin, il trouverait au ghetto presque quelque chose de mystique.

Le plateau tournant de la drogue, mystique.
Savannah lui retourne vraiment l’esprit.
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incendies (savannah) - Mar 2 Oct - 1:10


Bien avant l’orage, à l’âge où les corps se transforment, et où les adolescents ne se regardent plus tout à fait de la même manière, Savannah se découvrait déjà un premier pouvoir. Il lui suffisait d’approcher les lèvres pour leur susurrer quelque sort dans le creux de l’oreille et les garçons tombaient à ses genoux ; elle n’avait qu’à relever sa jupe pour leur montrer ce qu’elle cachait sous le tissu et ils en perdaient la tête. Avec le temps, les hommes ne changent pas. Comme Richard, ils restent encore ces garçons faciles à convaincre et qu’on a oublié de prévenir. Parce-qu’ils sont plus grands, plus forts et plus résistants, ils n’apprennent pas à se méfier des louves affamées qui les approchent. À l’inverse, les pauvres garçons acceptent volontiers de se perdre entre leurs cuisses hospitalières. Celui qui se laisse attraper par le cou et qui apprécie de sentir les crocs se refermer sur sa carne est perdu. Celui qui reste se reposer contre la poitrine nue de son amante pour profiter de sa douceur et de son odeur est condamné.

Son intérêt pour Richard ne s’est jamais limité à la beauté du corps, à son goût pour la débauche ou la qualité de leurs échanges. Quelque part, sous la chair, sommeille la férocité d’une bête sauvage, ou d’un guerrier furieux. Et, certainement pour respecter les conventions, il s’applique à la garder enfouie, bien cachée, jusqu’à qu’elle n’explose et l’oblige à s’esquinter les poings sur le visage du premier type qui n’aura pas été assez poli. Savannah l’a vu ; c’était assez pour lui plaire. « Finn, c’est le type de la librairie ? (elle récupère la cigarette qu’il lui tend) Il est mignon ? » Le ton est faussement rêveur, comme pour lui faire croire qu’elle s’imagine déjà le remplacer par un autre bellâtre qu’elle prendrait plaisir à accueillir dans son antre. Puis, en même temps qu’elle se ramasse en position assise, Savannah vise l’arrière du crâne avec son oreiller. « Idiot, ajoute-t-elle finalement, à peine plus sérieuse, je t’apprendrai à me faire de meilleurs compliments. »

Parce-qu’elle n’a pas prévu de le laisser s’en aller.
Parce-qu’il faudra que Richard s’attache à elle, à cette île et à son clan.
Parce-que c’est le plan.

« Tu regardes quoi, comme ça ? » La paresseuse se décide enfin à quitter le tas de draps sales et froissés pour se rapprocher. Elle lui rend sa cigarette et scrute de l’autre côté de la vitre. En bas, si ce n’est le décor atypique de l’île qui jure avec le reste d’Arcadia, Ava ne remarque rien. Quand son attention revient sur le libraire, la moue est moqueuse : « Je parie que t’es jamais allé plus loin que cet immeuble. » De l’autre côté du pont, on entend trop souvent parler de ces cadavres boursouflés qui refont surface pour s’échouer sur leurs plages. On dit aussi que les gens y sont plus imprévisibles — à cause des substances qu’ils consomment à longueur de journée. Alors rares sont ceux qui ne craignent pas d’approcher la misère basanée. « Si t’as encore du temps à perdre, j’te sors, qu’elle propose dans un rire. Ici, on se bat moins que dans les bars que tu fréquentes, mais on arrive quand même à s’amuser. »
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