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Only smoke is left - Alan

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Only smoke is left - Alan - Mer 26 Sep - 1:36


hot ash, dead match, only smoke is left


Neuf août, minuit vingt.

Le nectar a apaisé les nerfs, a dompté les élans de colère et d’agressivité. Il n’a quasiment pas mangé, n’a plus faim depuis la Grèce, mais il se force. Un paquet de chips vaguement ouvert sur la table, mais c’est le nectar qui se fait seul maître de ses papilles désormais. Il n’en a pas abusé ce soir, mais l’ivresse est devenue tellement courante ces derniers jours qu’il n’a même plus besoin de le vouloir pour atteindre un stade de sérénité factice, au retour de bâton toujours plus coriace à mesure que le temps passe. Peu importe. Il a besoin d’oublier un paquet de choses et ça fait l’affaire pour l’instant – ou du moins c’est ce qu’il se dit, car la réalité est toute autre.

Le portable vibre sous ses yeux, sur le marbre du plan de travail, et il s’en saisit presque trop vite. Les textos lui ont retourné l’estomac toute la journée, mais avec le coup de pouce de la fatigue et du nectar, l’anxiété s’est accompagnée d’un intérêt nouveau. Une curiosité morbide. Il n’a pas envie de le voir, les images de l’humiliation encore trop cuisantes dans sa chair pour le laisser impassible face à cet autre qu’il aurait dû supprimer tant de fois. Arrêter le calvaire, la mascarade qui a trop duré. Mais il répond un simple ok, incapable de résister à cet appel bien qu’il ne garantisse pas la tournure des événements. L’idée que ce soit un piège ne lui effleure même pas l’esprit, pas lui, pas eux, pas après tout ça. Et quand bien même il devait y laisser la vie, qu’a-t-il de plus à perdre, concrètement ? Il a laissé toutes ses plumes sur le bord du chemin cette semaine. Son honneur, ses certitudes. Même Sybille, qu’il ne peut plus regarder dans les yeux sans être déchiré par la culpabilité. Il ne l’a plus revue, d’ailleurs, lâche encore une fois, ne sait pas quand il aura les couilles de le faire.

Il se redresse regarde son écran de longues minutes d’un air absent, se demande ce qu’Alan peut bien avoir à lui dire. Le matin même, les mots étaient acerbes, coupants, menaces lancées de part et d’autre. Il lui aurait crevé les yeux s’il l’avait eu en face de lui à ce moment là, ou pire, les lui aurait fait bouffer tant il avait la haine. Mais la tendance a changé et il attend de voir, un peu circonspect. Un peu éméché. Conscient que c’est une nouvelle erreur qu’il s’apprête à commettre, conscient qu’il trahit une nouvelle fois une promesse faite à Sybille. Tu ne la mérites vraiment pas.
Les dix minutes passent et Augustin n’a toujours pas bougé d’un pouce, se convainc d’attendre encore un peu plus pour laisser le temps à Alan d’arriver, pousse jusqu’au quart d’heure. Il ferme les yeux et la sensation sans pareille de la clairvoyance s’empare de son esprit. Il visualise l’hôtel, la porte de la chambre 208. Il passe à travers, observe Alan qui jette sa veste sur le lit, se passe une main sur le visage. Augustin brise le lien, un peu chamboulé de le revoir si tôt. Le corps réagit mal, encore sous le choc et il se sent prêt à répondre à toute attaque, toute forme d’agressivité. Tant mieux… Il cherche son revolver des yeux, hésite un moment avant de se décider à le laisser là. S’il a besoin de s’échapper, il le pourra de toutes manières.

Les pieds descendent du tabouret, il se lève, regarde vaguement son reflet dans un miroir au loin. Puis il s'en va dans un souffle.

La porte est là devant ses yeux, identique à celle de sa vision, mais cette fois bien réelle au bout de ses doigts. Il reste debout devant pendant de longues secondes, lève la main pour frapper et puis hésite, annule son geste. Des émotions contraires se croisent dans sa tête en un fouillis sans nom, il n’essaye même pas de les distinguer de peur de par la suite trop réfléchir. Il laisse tomber toute précaution, toute lucidité et trois coups, puis deux – un vieux signal qu’ils avaient à l’époque dorée de l’Argentine. Le rythme est revenu tout seul, sans qu’il y pense vraiment, étrange mémoire que celle du corps. La porte s’ouvre rapidement, les deux paires d’yeux sombres se croisent sans mot dire, sans s’attarder l’une dans l’autre. Ils ne se laissent pas le temps d’analyser ce qui se passe alors, et il entre, Alan ferme la porte derrière lui. Augustin ne bouge pas de l’entrée de la petite chambre, n’esquisse aucun geste, le regard soigneusement posé sur la table de chevet de l’autre côté du lit. « Qu’est-ce que t’as à me dire ? » La voix est neutre, monotone, sans émotion. Il le regarde rapidement, les yeux se croisent encore mais Augustin ne s’y attarde pas, sentant une déferlante de fureur et des blessures se ré-ouvrir à chaque fois que leurs iris rentrent en contact. Il fout les mains dans ses poches, attend la suite sans bouger, observe les motifs sur la frise murale assez offensante de mauvais goût.

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Only smoke is left - Alan - Mer 26 Sep - 23:02



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Hermès  ϟ  Bélénos .

Rendez-vous fixé, avec un ennemi, avec un vieil amant, un vieux partenaire. Rendez-vous dangereux qui peut aboutir a une chute plus ou moins inattendue. Quelque chose qui ne doit pas être trop facile, ou impulsif avant qu'il ne le regrette. Pour cela il y va sans arme à feu, sans rien à vrai dire. Juste sa sale gueule. Il appréhende ce moment où ils vont se trouver seuls ; personne pour les stopper si ça dégénère. La fin, de quoi ? Un nouveau cycle va commencer. Il arrive dans cette chambre, le premier bien sûr, Augustin arrive toujours après, il lui suffit d'un claquement de doigts. Le toc à la porte codé lui remonte certain souvenirs, étonné qu'ils l'use encore, étonné qu'il s'en souvienne. Alan vient ouvrir, le laisse entrer sans prendre la peine de le saluer. La politesse n'est plus de mise entre eux, le respect n'existe plus, il n'a jamais réellement existé. IL élève la voix, demande des comptes, veut le laisser parler le premier et Alan étire un large sourire. Il l'observe, de haut en bas, Hermès, avant il s'en foutait, maintenant il sait q'il mentait pas. Hermès en revanche ne sait pas à quel dieu il a affaire.

« Assieds toi » Alan le laisse faire, ou non, il s'en fiche, juste que ça lui fatiguerait moins les yeux s'il pouvait éviter de toujours les lever dans sa direction. Alan sort une cigarette de son paquet, déçu de ne pas avoir ramené de quoi boire et donner l'impression ensuite que la conversation est facile. Alors qu'elle ne le sera sans doute pas, a vrai dire il n'a pas grand chose à lui raconter, ni à lui demander. Il se rend juste compte que beaucoup d'années se sont passées depuis qu'il a quitté l'argentine et qu'ils ne sont plus les mêmes. Il réside pourtant quelque chose, létal, destructeur en eux, il l'a ressenti par ses baisers. Alan s'est laissé un peu trop emporter par la vague à leur dernière rencontre, les mots se sont écoulés comme des torrents de pluie et c'était spontané, trop spontané, il rêve de se couper la langue tous les jours pour ça. Ils on besoin de remettre les compteurs à zéro, envisager une trêve ou alors il va falloir prendre des mesures, faire en sorte de ne plus jamais se revoir. Oublier tout ceci, tout ce qui fut, tout ce qui aurait pu être. « Comme je t'ai dit la dernière fois, je suis pas la même personne que t'as connu » Enfin, si, il y a des restes mais certaines choses ont changées, certaines choses ne sont plus les mêmes ; il a d'autres priorités, d'autres personnes dans sa vie, il n'a pas besoin de lui, il ne dépend plus de lui quand quelques années auparavant il ne vivait que si Augustin était là pour en témoigner. A coups de blessures, à coups d'injures, il se sentait vivant, puis par cette histoire qui a suivit, trop parfait pour être réelle qu'il se demande parfois si ce n'était pas qu'un vague fantasme. «  J'ai quarante ans Augustin, il s'en est passé des choses depuis l'Argentine » le français utilisé pour parler, parce qu'Alan ne s'exprime parfaitement bien que dans sa langue maternelle, il ne lui manque pas de vocabulaire pour exprimer ce qu'il ressent même s'il ne va pas déborder sous les révélations.

«  Pour toi aussi il a dû s'en passer. T'as refait ta vie, tu m'as complètement effacé de ta mémoire. Pourtant t'es venu, je sais que tu m'as cherché, t'es venu me trouver et tes gestes je les comprends pas » Il pose sa cigarette à ses lèvres, l'allume et marque une pause. Il se souvient avec quelle férocité il a capturé ses lèvres, avec quelle envie il a fait courir ses mains sur sa peau ; la nostalgie ? Des sentiments ? Augustin a l'air d'être dans un déni total, il y a de trop nombreuses contradictions dans ses réactions, rien qu'à voir lorsqu'il parle de cette femme, qu'il lui a présenté comme son épouse. Alan est jaloux de cette femme, mais elle a l'air d'être à Augustin ce que Mairead est  pour lui, indissociable, unique. «  Je t'ai déjà posé la question je sais que tu me répondras pas,je veux savoir si par hasard tu recommencerai ce que t'as fait ou si t'étais juste complètement pété et que t'as eu envie de renouer avec le passé » Il s'enfonce dans son fauteuil ses doigts pressés contre le cuir par réflexe, par tic, parce qu'il n'est pas certain de vouloir savoir la réponse.  Il se lève, s'approche d'Augustin et le regard droit dans les yeux, il sait que c'est un lâche, mais son regard il le connaît, il a appris à lire dans ces prunelles là à force de les contempler. Est ce que là face à lui sans l'alcool il serait capable de recommencer ?  


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Only smoke is left - Alan - Ven 28 Sep - 0:37


hot ash, dead match, only smoke is left


Assieds toi. Inutile de dire qu’il reste debout Augustin, pas assez en confiance autant avec lui-même qu’avec Alan pour se laisser guider ainsi. Il est tendu, mais écoute la voix inhabituellement posée du plus jeune, écoute ce qu’il a à dire. Il a changé, c’est sûr. Ils ont changé tous les deux, vieilli, ont rencontré d’autres personnes. Arcadia a été un nouveau départ pour lui, et aujourd’hui il se satisfait de ce qu’il a. Jusqu’à ce soir où leurs chemins se sont de nouveau croisés, comme si le destin avait refusé qu’il puisse enfin trouver un semblant de stabilité.
Discours posé, questions lancées, Augustin en serait presque impressionné ; il voudrait comprendre, car sûrement est-il tout aussi paumé que lui. Alan sort une clope, parle avec un calme qu’il soupçonne de cacher autre chose. Il se laisserait presque emporter par cette dynamique, ce dialogue qu’il semble vouloir installer. Mais la rancune est trop robuste, la honte brûle encore son esprit et ravage le plus profond de ses entrailles. Et les derniers mots du lyonnais sont l’étincelle qui met le feu aux poudres.

Il lui refout le nez dans sa merde, appuie là où ça fait mal, et Augustin pète un plomb.

Ça le met en colère parce que Alan a raison, c’est lui qui a craqué, lui qui est allé le chercher, lui qui a agi connement alors qu’il vivait très bien sans lui, sans toutes ces merdes et ces questions dans la tête. Et le pire c’est qu’il n’a même pas l’excuse de la boisson car il était sobre, alors que Alan, lui, était clairement bourré. Mais ça, il ne le sait pas. Il s’énerve, les mains sortent des poches pour illustrer ses propos alors que son ton se fait acerbe et cassant. Il fait un pas de plus, penche un peu la tête pour insister sur sa répartie. « Pourquoi, t’espère quoi, que je dise oui ? C’est pour ça que tu m’as demandé de venir ici ? Ça t’as pas suffi ce que t’as pris la dernière fois ? T’en veux encore, c'est ça ? » L’humiliation est cuisante encore, les marques sur ses hanches et dans son dos n’ont pas disparu, de même que la douleur plus intime, plus tenace, fantôme des violences qu’il lui a fait subir – c’était ton choix, cette fois. Il avait raison, encore une fois. Mais c’est bien plus facile de blâmer l’homme devant lui pour cette situation de merde, et la colère qu’il ressent n’a rien de factice, tout comme la lame qui perce son cœur et qu’il s’évertue à ignorer, l’enfonçant encore un peu plus à chaque parole, chaque geste, chaque acte qui les éloigne d’un quelconque espoir d’apaisement.

Le corps réagit à l’agression imaginaire, impulsif, Augustin l’a toujours été mais ça ne se voyait pas quand il était avec Alan car lui était pire et qu’inconsciemment, ils s’équilibraient. Dans le bien ou dans le mal ils ont toujours été les deux faces d’une même pièce, se rendant coup sur coup, à jamais condamnés à finir sur la tranche. La main brûlée se lève, empoigne l’impudent par le col, l’approche se voulant menaçante mais le regard trahissant la fêlure qui réside à l’intérieur après cette nuit d’enfer au club. Il le secoue un peu, le corps entier mû par une colère empreinte de désespoir.  « T’es un virus, t’es un putain de virus dans ma tête et j’sais pas comment me débarrasser de toi. » Les yeux descendent un instant sur ses lèvres, mais il ne refera pas deux fois de suite la même erreur. Il a tout essayé, tout donné. Il avait cru qu’en l’abandonnant sur place et en partant très loin, il sortirait pour de bon de sa vie. Mais non, mais non, il revenait toujours, en rêves, en cauchemars, et au bout de quelques mois Augustin avait commencé à craquer : il fermait les yeux et cherchait son aura loin d’ici. Il l’a vu se détruire encore puis reprendre une autre vie, changer de pays, fonder une famille. Il avait cru tirer un trait sur lui, avait pensé qu’Alan ne le chercherait plus. Mais il était revenu, plantant dans sa tête les prémices d’un cataclysme qui a mis six ans à se concrétiser, six ans de glace et d’indifférence forcée.

Il le relâche et tourne la tête, ne supporte pas son regard plus de quelques secondes. Il fait quelque pas dans l’autre sens, se masse la nuque nerveusement, tente de ne pas lancer une bagarre au bout d’à peine quelques secondes. La main brûlée, le cou orné de cicatrices : tout ça c’est ce qu’il doit à ce parasite qui depuis toujours le vampirise, consume tout ce qui existe dans sa vie, le dévore à petit feu. Si seulement il pouvait crever une bonne fois pour toutes. Mensonges, mensonges encore, car au fond il sait que c’est la dernière chose qu’il souhaite. Il se retourne alors, incapable de lutter contre la rancœur qui bout depuis trop longtemps dans ses tripes. Le visage déformé par une colère qui borde la crise de nerfs, il le pointe rageusement du doigt. « Ça te plaît ? Ça te fait bander de savoir que tu me pourris la vie ? Tu prends bien ton pied ? » Il sait qu’il est injuste, qu’il est dans le faux, car Alan a clairement exposé son jeu. Je t’aime. Ces mots-là il ne les a pas rêvés, il s’en souvient mais il refuse de les accepter. C’est plus facile de faire comme si ils n’avaient jamais été dits, jamais prononcés. Car il n’est pas prêt, pas prêt à l’aimer comme il l’a aimé, avec la peur au ventre de le perdre alors qu’il s’évertuait à se détruire. Un virus qui finira par le tuer. Il préfère encore le détester, faire semblant de l’avoir oublié.

Les mots il les crie presque, la voix à peine contrôlée pour éviter de rameuter tout l’hôtel, mais il viennent du ventre, sifflent entre ses mâchoires serrées, et c’est des larmes de colère et de fatigue qui lui picotent les yeux. Partagé entre la hargne et l’envie de le serrer contre lui, l’envie de lui planter un couteau dans les entrailles aussi fort qu’il lui fait mal, de lui retourner le cerveau comme il le fait simplement en existant. Mais aussi de se coller à ses lèvres, goûter encore à ce poison béni qu’il redoute tout autant qu’il adore. « Pourquoi tu peux pas me laisser tranquille, rester avec tes copains irlandais, et attendre simplement qu’il y en ait un de nous deux qui crève et qu’on en parle plus ? » La guerre entre les mafias, ils en parlent, ça chauffe. Eh bien voilà peut-être une occasion pour eux de se foutre sous les balles, afin qu’ils puissent enfin mettre un point final à cette histoire qu’aucun des deux n’avait pu anticiper.

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Only smoke is left - Alan - Ven 28 Sep - 8:24



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Hermès  ϟ  Bélénos .

Comme avant, ils sont là en train de se cracher du venin dessus. C'est Augustin qui perd son sang froid en premier et il le lit dans ces lieux ce subtil mélange de colère et de frustration. Col empoigné, Alan le laisse se faire menaçant, au moins mouvement qui ne lui plaît pas il posera sa main sur sa tronche pour lui cramer la gueule. Rien de cela, menace sifflées entre ces lèvres tremblantes qui s'était délecté de son contact par ces nuits de calomnies. Encore, ils pourraient consumer cette passion dévorante sur ce lit, il n'y a toujours besoin que d'un geste pour que l'un ou l'autre succombe. Parce qu'ils s'étaient habitués à cela, parce que quelque part il st ce qui le raccroche au souvenir de Nina et lui est le symbole de sa vie perdue. Un virus, c'est exactement ça, un virus, c'est ce qu'ils sont l'un pour l'autre et le remède n'existe pas. Maladie incurable qu'est l'attachement sous jacent qu'ils ont l'un pour l'autre, un cancer, mortel.«  T'es mal placé pour dire que je te pourris la vie Augustin » Bien sûr que ça lui procure du plaisir de le voir souffrir, cela a toujours été le cas, mais il prenait bien plus de plaisir en l'ayant pour allié, c'est ce qu'il a tendance à oublier.

« On peut faire ça, on a très bien réussi jusque là. J'ai mes copains Irlandais, ma femme, le problème c'est ce jour là quand je t'ai revu, t'as pas été capable de bien te comporter, t'as pris plaisir à te foutre de ma gueule. Tu n'as eu que le retour des choses Augustin, ce que t'as pris la dernière fois c'est le tiers de ce que j'ai ressenti quand tu m'as abandonné en Argentine » Attendre que l'un comme l'autre crève, bien sûr que c'est techniquement faisable mais à se croiser ils ne pourront pas s'ignorer, ils vont se sauter à la gorge, deux lions qui se battent pour un territoire. Y'a pas d'espoir que ça revienne, ces moments là où ils étaient bien plus amis qu'ennemis, parce que la rancoeur est encastrée, ils peuvent travailler à améliorer les choses en revanche, faire autre chose, construire quelque chose où il n'y aurait plus besoin de faire souffrir leur entourage. « J'avais besoin de toi mais toi tu prends, et tu jettes, t'en as rien a foutre de savoir que je vis depuis vingt ans en ayant la constante envie de me tirer une balle, tu choisis toujours te te tirer, tu prends la facilité. Que je vis avec le fantôme de Nina qui me poursuit parce que je ne peux pas vivre avec ce que je lui ai fait. Est ce que toi tu les vois ? Mon ex-femme, mon gamin ? Tu les vois Augustin ? Est ce que t'as ça sur la conscience ? J'en suis sûr que non, tu serais pas en train de pleurnicher parce que tu t'es fait dominer alors que c'est toi qui est venu chercher la merde. »

C'est difficile de dire tout ceci, avec un calme vertigineux, Alan pourtant serre les dents, repense à la manière dont il a traité Mairead sous ses yeux. Il l'a vengée, mais pas assez, il souhaite recommencer, lui arracher toute dignité, tout honneur, le réduire en cendres comme il l'a fait pour lui il y a une quinzaine d'années en emportant tout avec sa tempête. Alan prend place sur le fauteuil, reprend sa cigarette, il ne joue plus Alan, il est fatigué de ces histoires. « Alors tu veux jouer avec le feu, tu t'en crame les doigts, Mairead a bien illustré cela. C'est bien fait pour ta gueule. Fais gaffe à ta brune Augustin, je sais qui elle est je sais où elle vit. Mais je vais pas attendre qu'elle ait accouché de ton bâtard si tu continues de me prendre pour un con. » Il lève les yeux vers Augustin. «  Je sais que tu m'as menti ce soir là » L'engagement, l'enfant, ce soir là tout était faux. Alan étire un sourire carnassier, se sent puissant de détenir la vérité, d'avoir une longueur d'avance sur lui. «  Enfin c'était à moitié vrai » Il écrase sa cigarette, probablement la conversation n'ira nul part, il envisage de partir sous peu et le laisser avec ces choses là dans le crâne « Je te laisserai pas saisir de nouveau ce bonheur d'être père, tu ne le mérites pas, alors je vais continuer de te pourrir la vie jusqu’à ce que t'ai compris tout ce que je t'ai dit. Ton gamin est le premier sur ma liste, la mère ensuite et tous tes copains. »  


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Only smoke is left - Alan - Ven 28 Sep - 13:46


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Les mots sont blessants, aussi brûlants que les doigts de l’homme qui les prononce. Le combat est mental, la torture psychologique car les douleurs physiques n’ont jamais été le pire dans leur relation. Et Alan fait mouche, encore et encore, il sait où taper et remet Nina sur le tapis. Aveu d’impuissance, aveu de regrets qu’il n’avait jamais formulé auparavant. Il ouvre les vannes, Alan, il dit ce qu’il n’a pas osé avouer toutes ces années et ça pourrait le toucher à Augustin, en fait ça le touche, ça le tue à l’intérieur. Mais toutes ces paroles restent enfouies sous le joug des menaces toujours plus dures, des accusations crachées à la gueule, et des sous-entendus qui le laissent dans la confusion la plus totale. Confusion qui, liée à la colère, ne font pas bon ménage. Il tique aux mots sur le bébé, sur le fait d’être père, ne comprend pas ce qu’il insinue car pour lui tout ça n’était qu’une vaste mascarade destinée à l’agacer. Mais c’est la menace qui importe. Il menace Sybille, et ça c’est tout bonnement intolérable.

Il s’approche de lui jusqu’à ce que leurs genoux se touchent, se penche en avant et pose les mains sur les bords des accoudoirs du fauteuil, retrouve ce regard plein de haine qu’il lui renvoie avec la même intensité. « Tu veux jouer à ça ? Tu sais très bien comment ça marche. Touche à un seul de ses cheveux et c’est ta blonde qui saute. A toi de choisir. » Syb avait raison, elle a toujours raison. C’est un cycle infernal qui ne trouvera de fin que quand l’un d’eux aura le courage d’enrayer le mécanisme, l’audace de baisser les armes le premier. Mais ce jour n’est pas arrivé. Pas plus que celui où il laissera ses erreurs retomber une fois de plus sur Némésis.

« Tu parlais de conscience, hm ? » Nina, ce nom qui fait ressortir toutes ses peines, toutes ses erreurs, toute sa culpabilité. C’est sa faute si elle est morte, autant que celle d’Alan. Mais les fantômes de sa femme et de son petit ne l’ont jamais hanté, non, car au fond il l’accuse lui d’avoir jeté la première pierre. Le gosse était une erreur, un dommage collatéral. Il ne l’avait pas vu, pas anticipé. Peut-être en seraient-ils restés à un partout s’il n’y avait pas eu le bébé ajouté à l’équation, mais les faits sont les faits. Le passé est le passé. Et Alan devrait le savoir maintenant, qu’entre eux deux, le vrai monstre c’est bien Augustin. « Benicio. Crevé comme un chien dans ta cellule, traité comme une vermine par tes hommes. J’ai vu son visage déformé par les coups, il était méconnaissable. J’veux même pas savoir l’agonie qu’il a souffert, parce que si j’y pense ça me donne envie de te faire subir la même. » Les doigts se crispent sur le cuir. Il pourra pas le tuer, ils le savent tous les deux qu’il en est incapable et la réciproque est vraie. Se frapper ils l’ont déjà fait tellement de fois, ils en portent encore les stigmates gravés dans la peau, dans la chair, dans l’âme.

Les prunelles bouillantes et sombres se cherchent, se perdent un peu trop longtemps dans la torpeur et la rancœur, les reproches et les remords. Tout ce qu’ils se sont dit, tout ce qu’ils se sont menti. Et les mensonges encore à venir. Le regard le fait encore chavirer après toutes ces années, capable comme nul autre de le faire passer de la haine à l’ivresse en un battement de cils. Les mots et les révélations se bousculent dans sa tête, il oscille entre l’envie de laisser libre cours à sa colère la plus profonde et celle de baisser les bras. « Je t’ai abandonné, c’est vrai. Mais tu m’as pas laissé le choix. J’ai essayé de… » Il tourne la tête un instant, les mots ne viennent pas, il ne sait même pas comment expliquer ce qui s’est passé alors. Je t’aime, avait-il dit, drogué, fragile, perdu. A quel point ? Lui prendra-t-il de nouveau tout ce qu’il a, simplement car il ne peut pas faire face à nouveau à ce défi ? « Tu te perdais. Je te perdais. C’était… trop. » Les mots restent vagues, aussi imprécis et lourds d'émotions que le fourmillement de ses pensées dans lesquels il ne sait pas se retrouver. Il n'a jamais su le faire, pas quand cela concernait l'homme qu'il avait brisé et qui lui avait tout enlevé.


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Only smoke is left - Alan - Sam 29 Sep - 23:38



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Hermès  ϟ  Bélénos .

Le ton monte, habituel entre eux, ça n'aurait pas pu être un diaogue de paix avec tout ce qu'ils ont à se reprocher. C'est Augustin qui perd son sang froid le premier après les menaces détachées de Augustin, la violence dans les gestes dans les mots, les démons reviennent les souvenirs frappent tels des marteaux sur une enclume, toujours plus fort. Et il réagit Alan, a l'accusation ultime benicio tué par sa faute ? Vraiment ? C'est ce qu'il croit ? C'est maintenant qu'il le lui dit ? «  J'avais 23 ans !! J'avais 23 ans bordel Augustin !! 23 ans !! J'étais qu'un flic de base j'avais aucune importance aucun pouvoir sur eux!! C'est pas moi qui l'ai tué ! Je l'ai pas touché j'étais même pas là quand il s'est fait attaqué ! » Il hurle, de rage, étranglé dans ses mots, étranglé par la haine qu'il fait bouillir en lui, le secoue, malpropre qu'il est insolent. Qu'il entende ces mots une bonne fois pour toutes, parce que tout ceci n'est parti que d'un mal entendu. « Toi et ton frangin fils de pute que vous êtes vous avez eu le retour des choses !! Si tu pensais pouvoir te la couler douce jusqu'à la fin de tes jours et pas risquer la mort tu vis pas dans le même monde ! La justice elle est là, elle t'attrape, elle te baise!Le mec ce qu'il a fait ouais c'est pas réglo et ben il en a pris pour son grade mais puisque t'y connais rien à la justice parce que tu fais ta petite loi de connard, et que t'as pas porté plainte y'a pas eu de procès, il vit normalement et c'est moi qui a tout pris dans la tronche! » Il s'essouffle, il s'égosille, il ne parvient plus à parler. La gorge se serre, ça bloque, ce sont de ces choses dont il n'avait plus envie de parler, mais ces détails là, jamais il ne lui a dit, trop aveuglé par sa propre haine, trop noyé das son propre malheur qu'il ne s'est pas redemandé quand tout ceci a commencé à déraper. Quiproquo de merde, qui cause des pertes, l'effet boule de neige. Injuste, parfaitement injuste.  Alan tente de se calmer, relache brutalement Augustin et reprend sa respiration, évoquant la soudaine disparition de Augustin en Argentine, épisode douloureux à jamais gravé dans sa mémoire.

« Bien sûr que si t'avais le choix, tu l'as toujours eu, t'avais le choix de venir me demander avant de tuer ma femme et mon gamin, t'avais le choix de revenir  après m'avoir foutu une claque quand t'es parti. Tu l'as jamais fait  » Émotion dans la voix, parler a Mairead lui a fait du bien, mais il ne se sentait pas capable de tout lâcher de cette manière à Augustin qui est fiché comme son pire ennemi depuis vingt ans. Alan se recule, essuie ses yeux larmoyants, poussé à bout de tout, quand toutes les affreuses sensations qu'il a connus lui reviennent d'un seul coup. Le visage de Cassandra à la morgue, la solitude dans son appartement le jour qui a suivit, le vertige de la mort d'une innocente, sa tentative de suicide, dans les eaux froides et verdoyantes de la saône. L'abandon, encore, la solitude, la perte de tout espoir, vivre comme un chien errant, abandonné au beau milieu de nul part. Tout, il est sous le coup de l'émotion, perturbé parce que parler comme ça n'est pas habituel chez lui. Il garde tout au fond, et là, ça lui fait du bien, mais il a aussi l'impression d'être dans une impasse, que la discussion n'est pas possible. «  Tu sais quoi Augustin, va te faire foutre, t'as voulu la guerre, tu l'auras, cette vie d'injustice je vais te la rendre et tu viendras me supplier pardon »

Alan attrape sa veste, ouvre la porte d'entrée à la volée et se précipite dans le couloir. D'habitude c'est Augustin qui coupe court à leurs conversations et Alan qui n'a pas le choix que de se contempler dans sa solitude. Pour la première fois c'est lui qui choisi de s'en aller, il se précipite vers l'escalier, crainte d'être suivi, parce que Augustin n'a pas à faire le moindre effort pour le pourchasser, il peut le surprendre à tout moment et n'importe où. Alan vérifie ses arrières, se retrouve à l'extérieur de l'hôtel, les poings serrés, la rage au ventre, il sait ce qu'il va faire maintenant, il sait qui il va aller voir, qui il veut tuer. L'enfant et la mère, d'abord, puis tous tes amis Augustin.


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Only smoke is left - Alan - Dim 30 Sep - 9:50


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C’était pas lui.

Ça ne change rien, c’est quand même de sa faute.

C’était pas lui.

C’est quand même lui qui a tiré, sa balle qui a arrêté Benicio dans sa course, lui qui a fait gicler le sang chéri sur les pavés des rues de Saint Jean.

C’était pas lui.

C’est à son nom qu’était crédité sa capture dans le journal, c’est sa gueule qui était interviewée à la télé. Ça ne change rien. T’as pas à t’en vouloir.

C’était pas lui.

C’est un seau d’eau glaciale qu’on lui renverse sur la tête, qui arrête tout mouvement, toute autre pensée que cette rengaine, lancinante et entêtante, la rengaine de l’erreur et de l’incompréhension. C’est trop à encaisser, trop de données à prendre et en compte et trop de conséquences à analyser sous un nouveau jour. Il se laisse secouer, sidéré, entend les mots hurlés ricocher contre ses oreilles, entend les reproches larmoyants fusillés par l’ancien flic, ancien père, ancien gone qu’il avait écrasé avec toute la force de sa rage déplacée. C’était pas lui.

Il se lève Alan, le repousse et Augustin le suit des yeux, noyé dans un état second qui le rend incapable de toute pensée ou parole cohérente, incapable de répondre aux accusations ni même aux menaces. Il s’essuie les yeux, Alan, larmes qui fondent sur son visage brûlant, larmes que ses doigts meurent d’envie d’essuyer, que ses lèvres ont envie d’apaiser. La haine est là, plus fumante que jamais dans son regard et c’est la guerre que le lyonnais lui promet en attrapant sa veste et en disparaissant dans un tourbillon d’émotions, le laissant seul dans cette pièce qui l’étouffe, trop petite pour contenir tout ce qu’il s’y est passé.

Le silence est sourd à ses oreilles, lourd, il lui semble entendre un acouphène traverser l’air de la nuit. Il serre les dents, pose les poings sur le mur et ferme les yeux, inspire un grand coup.

Les faits sont les faits, il n’y changera rien. Il n’a fait que ce qui lui semblait juste, a vengé la mort de son frère, peu importe qu’ils aient été des fils de aux yeux d’Alan, rien à foutre, rien. Il n’avait pas à mourir, pas comme ça. Il devait le retrouver, aller le chercher et le sortir de là. Comme il l’a fait pour Alan, en Irlande. Que croit-il, ce petit roquet ? Que tout lui est dû ? Qu’il est blanc comme neige dans l’histoire ? Qu’il n’a pas été un fils de, lui aussi ? Il cogne dans le mur, plusieurs fois, libère sa rage mêlée à cette nouvelle forme de culpabilité qu’il abhorre, qu’il rejette, qu’il ne veut pas ressentir, pas pour lui. Il a trop donné pour lui, il n’aura pas une once de pitié ou de désolation de sa part, qu’il soit damné… Le front contre la tapisserie, il tente de calmer sa respiration, et dans sa tête défilent des images qui lui donnent la nausée : le visage de cette femme alors qu’il appuyait sur la détente, la voiture qui se crachait dans le mur, le nom du gosse cité à côté de celui de sa mère dans le journal. Les flammes dans le couloir, le corps de Nina allongée paisiblement dans son lit, la place Bellecour qui sous ses yeux n’était plus qu’une étendue de lamentations après ce soir là. Le regard d’Alan quand il est sorti de la chambre, son sac sur le dos et la bouche pleine de rancœur, cette trahison et cette colère qu’il avait lues dans ses yeux, pas différentes de ce qu’il a pu voir ce soir alors que les larmes coulaient sur ses joues.

Il frappe encore, à s’en faire mal à la main, s’écarte du mur et se frotte le visage, désorienté, bouleversé par des émotions qu’il n’a pas la force de canaliser. C’est bien plus simple d’avoir la haine, de se concentrer sur cette colère qui bout toujours à l’intérieur, comme Alan semble avoir choisi de faire. T’as voulu la guerre, tu l’auras. Il pense à Sybille, à Alcide, à Luca, à Calliope, à Aura, à tous ces gens qui sont devenus bien plus que des proches au fil des années et qu’il ne supporterait pas de voir dans un tiroir à la morgue. Il ferme les yeux, rattrape l’aura de l’homme qui monte dans sa voiture, le regard surveillant ses alentours – il sait qu’il le cherche, qu’il s’attend à le voir débarquer d’une minute à l’autre. Il a envie de le faire, Augustin, a envie de l’arrêter dans sa course pour continuer la dispute jusqu’à ce que les poings rentent en jeu parce que c’est la seule manière de terminer les choses, la seule manière d’exprimer ce qu’ils ressentent et de libérer toute cette frustration interne. Mais il ne fait rien Augustin, le moteur démarre et la voiture s’éloigne dans un crissement de pneus, soulevant un nuage de poussière sur son passage.

Il sait où il va, il visualise clairement la route dans son esprit et Augustin sait ce qui lui reste à faire le comprend soudain comme si c’était une évidence. Il se téléporte et atterrit sur le trottoir une rue plus loin, se dissimule dans l’ombre d’un bâtiment pour observer la route.

Tu n’auras pas ta guerre, Alan. Il n’y aura pas d’autre malheureux envoyé six pieds sous terre à cause de nos erreurs, pas d’autre dommage collatéral qui parsèmera nos chemins sanglants.

Il n’y aura que mon cadavre, pense-t-il en voyant les phares déchirer la nuit au loin, le bruit du moteur poussé à grande vitesse qui assourdirait presque ses pensées funestes. Il n’y aura que mon cadavre, et tes yeux sans larmes pour me pleurer.

La voiture déboule à toute vitesse, fuyant le monstre, fonçant vers une vengeance qu’elle obtiendra peut-être enfin. Augustin sort de l’ombre et surgit sur la route, assez loin pour qu’Alan ait le temps de le reconnaître, mais assez près pour qu’il ne puisse pas le manquer. Il ne ferme pas les yeux, ne bouge pas, bras ballants sur les côtés il attend la mort comme une conclusion, ébloui par les phares qui lui arrachent l’espoir d’un dernier regard, d’un dernier aperçu de ce visage qui a changé sa vie.

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Only smoke is left - Alan - Dim 30 Sep - 11:54



Only smoke is left
Don't we wish that we could feel something more than hate

 
Hermès  ϟ  Bélénos .

Il ne sait pas réellement ce qu'il fait présentement, s'il souhaite se venger tout de suite ou attendre. Augustin va le retrouver s'il se risque à aller chez cette femme, alors que s'il attend il peut frapper quand personne ne s'y attend. Ses pensées vont à Mairead, il désire retrouver la douceur de ses bras, bien que ces derniers temps ce soit un peu tendu avec elle. C'est toujours vers elle qu'il retourne après s'en être pris plein la tronche, sans doute parce qu'elle est son double et qu'en elle il puise la force dont il a besoin pour ne pas devenir complètement fou. Alors il décide de prendre la route pour aller jusque chez elle, soupire doucement dans l'habitacle silencieux de sa voiture , les yeux rivés sur la route. L'ombre surgit, trop rapide, trop soudaine, il ne sait pas ce que c'est, croit reconnaître Augustin. Il braque le volant, un coup sec vers la droite. La voiture s'emballe, hors contrôle, il se sent comme un insecte secoué dans une boite de conserve et l'humilité le prend de plein fouet ; lui qui se dit dieu, frôle la mort. Ça ne dure que quelques secondes, c'est pourtant d'une violence indescriptible, ça frappe, son corps maltraité, et l'on voit sa vie défiler en se disant « et merde » on refuse, on nie, et on réalise à quel point la vie est fragile, que d'un moment à l'autre elle peut basculer. Alan a déjà cherché la mort, mais jamais elle n'est venue à lui de cette manière. Les vitres se brisent, l'airbag qui s'est enclenché lui a fait l'effet d'une baffe en pleine tronche ; le nez picote, et quand il ouvre les yeux ses poumons sont enfumés par le moteur. Retourné,  la voiture s'est renversée et il se retrouve la tête en bas, encore attaché. Il dégage l'airbag, il a besoin de sortir, il a besoin de respirer. Il ne cherche pas a savoir s'il est entier. Alan se détache, les bras retrouvent le sol et il se hisse tant bien que mal au travers de la fenêtre brisée, l'encadrement écrasé par l'onde de choc.

Le verre coupe la peau, il s'en fiche, il veut juste être ailleurs que là, il veut juste respirer. Il ressent une douleur au niveau du sternum, la nuque en vrac également, mais il est vivant. Gémissements de douleur, son corps entier est une cage, les muscles qui se sont crispés d'un coup lui vaudront d'immondes courbatures les jours suivants. Alan se lève, le fait d'être debout lui donne l'impression d'être bien, d'être dans la réalité, d'avoir échappé au pire. Il passe sa main sur son front en sueur, observe l'accident. Et c'est Augustin plus loin, debout, qui est la cause de tout ça. Les regards se croisent, le cycle a failli être brisé, mais non, il va continuer de plus belle. Alan souffle doucement, le regard empli de haine. Il savait qu'il allait l'éviter, parce qu'il sait qu'il est incapable de le tuer. Non, il est arrivé trop vite. Mais il aurait pu se téléporter au dernier moment, l'objectif sans doute était de l'effrayer et provoquer l'accident, le tuer délibérément, faire passer cela pour un suicide ou un pas de chance.  « Toi » grogne t-il, fait un pas en avant, pose un genou à terre, les jambes cotonneuses, la nausée le prend, le cœur continue sa course effrénée. Son corps refuse tout mouvement, endolori par l'onde de choc qui s'est propagée jusque dans ses entrailles. Il n'est pas mort, mais il a pris un sacré coup.

Inutile de menacer de nouveau Augustin, sa vengeance sera faite, sa vengeance sera réclamée et il ne pourra pas y déroger. C'est ainsi. Rien ne l'arrêtera de la réclamer, Augustin le verra, il s'en mordra les doigts. C'est une promesse qu'il se fait, au delà de tout ce qu'il peut ressentir à son égard, infusée dans cette haine, cette colère, il oublie tout le reste.


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Only smoke is left - Alan - Dim 30 Sep - 23:40


hot ash, dead match, only smoke is left

La mort ne vient pas.
Elle ne veut pas de lui ce soir, elle le frôle d’un cheveu. Alan fait une embardée qu’il pensait impossible, et la voiture s’emballe dans un crissement de pneu.

L’action se passe très vite mais il a l’impression de la voir au ralenti. La caisse est déséquilibrée par la soudaineté du changement de direction et se retourne pour glisser sur une vingtaine de mètres dans un bruit de ferraille et de verre brisé. La frustration qu’il éprouve à l’idée d’être encore en vie est instantanément oubliée face à l’inquiétude qui le saisit en voyant la violence du choc, et l’état de la voiture. Alan. Il avance d’un pas hésitant, partagé entre l’envie de se précipiter pour le sortir de là et celle de s’en aller sans chercher à savoir de quoi il en retourne. Le cerveau plongé dans cette torpeur qu’implique la proximité de la mort, il marche sans comprendre ce qui lui arrive, se dirige vers la voiture la boule au ventre.

Il entend des bruits de lutte, de ferraille qui bouge et il reprend son souffle, réalisant qu’il avait en fait cessé de respirer sous l’inquiétude. Il est en vie. Augustin s’arrête de marcher. La mort n’a pas voulu de lui non plus.

Retour à la case départ. La guerre.

La porte s’ouvre et il le voit s’extirper de là comme il peut, le regarde se traîner sur le sol et se redresser avec le peu de force qui lui reste. Il n’est pas blessé, mais un tel choc ne laisse jamais personne totalement indemne. Les dents se serrent de nouveau en entendant ce simple mot sortir de la bouche de Alan, leurs regards se retrouvent et Augustin se laisse consumer par la haine qu’il lit en lui, la frustration de l’échec, et cette putain d’impasse dans laquelle ils se sont foutus.
Alan tombe sur un genou, vaincu par l’accident, vaincu par sa propre faiblesse. Parce qu’il l’a évité. Il lui a tendu sa mort sur un plateau, et il s’est encore défilé.

Le visage d’Augustin reflète la sévérité de son jugement, l’intense colère qui le tient alors, et il s’avance d’un pas déterminé vers l’homme au sol. « Incapable, » crache-t-il avec toute sa rancœur, le ton rappelant celui qu’il réserve à ses sous-fifres les plus incompétents. Il lui en veut d’avoir choisi la guerre, d’avoir choisi de laisser le sang couler alors qu’il n’avait qu’à lui rouler dessus pour en finir une bonne fois pour toutes. Il n’avait pas à réfléchir, pas à s’en vouloir. Il n’avait qu’à faire le bon choix.

Il s’arrête devant lui, le détaille un instant, observe son visage marqué par des griffures, ses mains rougies pleines de verre, son corps qui crie l’état de fatigue et de douleur général. La voiture est sur le toit, hors service pour ce soir et heureusement pour eux, il n’y a pas un chat dans la rue dans ce coin à cette heure ci. Mâchoires serrées, il attrape Alan par le col de sa veste de sa main valide et les téléporte tous les deux.

Ils apparaissent dans le salon de l’appartement d’Alan, endroit où il n’est jamais venu mais qu’il a déjà vu dans son esprit. L’italien ne prend pas le temps de réfléchir à ce qu’il fait, car réfléchir à cet instant est un luxe qu’il ne peut pas se permettre, mais la téléportation a puisé dans les ressources de l’homme qu’il tient dans ses bras, chancelant, à la limite de l’effondrement. Il le soutient et l’amène jusqu’à sa chambre où il le laisse tomber sur son lit, lui enlève sa veste, ses chaussures, et sort un moment dans la cuisine. Il ouvre quelques placards avant de trouver un verre, qu’il remplit d’eau directement au lavabo avant de retourner dans la chambre et de le poser sur la table de chevet. Les yeux se posent un instant sur la silhouette allongée dans l’obscurité, il soupire et tourne les talons, disparaît avant même d’être sorti de la pièce.

Rentré chez lui, il sort son téléphone et appelle deux des nettoyeurs de la Camorra. Directions données, instructions passées, les hommes s’exécutent. D’ici vingt minutes, la voiture aura disparu.
Sonné par les événements de la soirée, il monte bien vite se coucher, tourne pendant des heures avant de sombrer dans un sommeil lourd et sans rêves.

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