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powerful's murmurs | artyom & zmeya

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powerful's murmurs | artyom & zmeya - Mer 3 Oct - 9:23




powerful's murmurs
Septembre 2018, Ashmill, Arcadia




Octobre. Brise froide qui chatouille l'échine avec déliquescence, pernicieuse qui amène avec elle les premières contagions. Odeur d'humidité qui fait son nid, sous les gros cumulus grisâtres, eux qui dissimuleront le soleil quasiment tous les jours jusqu'aux prémices du printemps suivant. Il n'y a pas assez d'arbres sur les trottoirs d'Ashmill, pas assez pour constater l'avancée d'un automne oranger, pour contempler les merveilleux tableaux colorés d'une saison née poétique. Juste la noirceur quotidienne de la rue qui se jette encore un peu plus dans les ténèbres. Cette nuit qui vient broyer les coeurs un peu plus tôt, Reine de leurs 24 heures d'agitation. Et Zmeya s'y réfugie comme dans les bras d'un amant violent, celui qui t'aime et qui t'étrangle, celui qui t'embrasse et qui te tue. Muse obscure qui s'épanouit davantage après le crépuscule. L'heure où l'on festoie, où le Kremlin accueille ses invités, gronde sous les rires, tombe sous les verres. La Russie se joue de nuit, par ici. Et l'hiver qui s'annonce promet bien des heures supplémentaires. Octobre qui a signé la guerre, et qui a surtout signé l'ascension d'une nouvelle tête couronnée. Oksana s'est écartée, au grand désespoir de la patriote, la grande Z qui lui vouait une allégeance sans faille, davantage à la femme qu'à la Pahkan. Elle qui ne vouera jamais telle fidélité à nul autre, car nul autre ne sera jamais pareil. Et bien qu'elle ne puisse accorder la même loyauté, la même obsession, la même affection, à celui qui s'est élevé, elle n'en demeure pas moins la plus dévouée de ses congénères. Elle qui ne trahira jamais l'avorton russe qu'est leur organisation, jamais ceux nés sous le même drapeau. Elle qui donnerait sa vie pour Mère Patrie et ceux qui la sanctifient. Et elle respectera par milles fois la succession de la noiraude, car c'est à lui qu'on a offert les rênes et la confiance. L'oeillade parfaitement accordée à celle de son ancienne Pahkan, Z est et sera toujours dévouée à son nouveau leader, l'Irrévocable Elu qu'elle estime davantage que la foule au-delà.

Et c'est en son nom qu'elle ferme l'établissement, vide le bar sans vergogne, sans penser finance qu'elle laisse sur les trottoirs, à la déception des habitués qui ne trouveront pas refuge entre les bras salvateurs de leur bouteille favorite. Aucune rancune, aucun regret, aucun doute quant à l'action qu'elle estime parfaitement juste. La gargouille lève les yeux, se languit du silence qui plane, tourne les pupilles déjà dilatées vers les deux gros costauds qui lui servent de videurs, et d'escortes à ses heures perdues. « Eto budet vse na segodnya, Gospoda. Vy mozhete pokinut' pomeshcheniye.* » Les deux hommes hochent la tête, se contentent de prendre leurs affaires en silence pour évacuer. Aucun besoin de répéter ses dires, Z les estime aussi chiens que Pelena, lui-même qui demeure couché à ses pieds, Barzoï toujours aussi calme que sa propriétaire, à l'image de celle qui l'a éduqué depuis son arrivée en Amérique. Ce sont quelques minutes de parenthèse qui s'estompent à travers le temps qui file, elle attend. Jusqu'à ce que la porte s'ouvre, d'une traite, avec un calme olympien. La silhouette est immédiatement reconnue, tandis qu'un sourire s'étire sur le visage immaculé de la dame. Elle lui offre une révérence tacite, simple hochement de tête qu'elle arborait déjà lorsqu'elle s'adressait à Oksana. Mais c'est désormais devant Artyom qu'elle ploie le genou, sans incertitude quant à la grandeur de ce nouveau Chef. « Dobryy vecher, drug moy.** » Amis, ils le sont, et ce depuis des années. Si leurs rapports ont toujours demeuré distants, teintés d'un respect aussi froid que leur chère Russie, les deux âmes se côtoient depuis longtemps, et n'ont guère besoin de se pâlir en quelques démonstrations tactiles pour faire écho à leur affection mutuelle. Car est bien réelle cette dernière affirmation. Au-delà de l'âme condamnée, Zmeya a bien conscience de l'attachement partiel qui est né sous leur joug monstrueux, à aimer leurs différences accablantes, mais surtout leurs ressemblances sataniques. Eux qui semblent si similaires sous le sang des traîtres, eux qui se veulent identiques sous le glas de la malveillance. C'est ainsi qu'elle l'a aimé, malgré le poids de l'hybris qui lui troue l'esprit.

Sous le regard des seuls témoins que sont les bouteilles, parfaitement alignées, qui les observent discrètement, Zmeya se relève de toute sa hauteur, aussi fière qu'elle l'a toujours été, orgueil qui gonfle son palpitant depuis l'élévation au rang d'Obshcak, depuis l'appartenance à la Bratva, depuis l'entrée au KGB. Toujours en avance sur le monde qui l'entoure, à convoiter le Mal comme Pomme sur l'Arbre. « Vodka ? » Sans nul doute, là encore. Le Kremlin recèle de l'alcool représentant de leur pays. Et tandis qu'elle s'affère déjà à ouvrir l'une des meilleures bouteilles, pour servir deux verres, Z se délecte déjà des échos de l'avenir, ce futur qui se trace sous leurs regards de conquérants, et qui aura tôt fait de les mener aux sommets du monde. « Je tiens, une fois de plus, à te féliciter pour ton élévation au rang de Pahkan. Je suis persuadée que tu seras un lider qui marquera son temps. » Se trompe rarement, Z, lorsqu'il s'agit de connaître la noirceur des âmes, et comment celle-ci se manifeste au gré du temps. Nulle indécision quant à Artyom : il sera aussi Maître qu'Oksana avant lui. Et le sang qu'il fera couler sera aussi rouge vif que son prédécesseur. « Tu feras trembler nos ennemis, et nos pairs plus encore. » Elle en ricane, grondements hérétiques d'une femme qui se complaît dans la tyrannie et la peur. Car ils ne peuvent se montrer particulièrement menteurs à cette idée. Car la majorité des leurs ne sont que leurs par la crainte. Soviétiques identiques à leur nature profonde, celle de dominer plutôt que d'être aimés. « Et pour célébrer cela, j'ai une proposition plus qu'alléchante. » En premier lieu, elle lui tend son verre de vodka. Mais dans le regard, il y a cette lueur d'arrogance, celle qui la caractérise si bien, celle qui lui broie le coeur depuis l'aurore de ses seize ans. Signature de Karna, la Déesse qui l'anime, et qui n'a qu'ambition démesurée. « Notre alliance avec le Royaume ne tient qu'à un fil. Nous savons tous deux qu'il viendra un jour où nous devrons le mettre à mal. » Ils ne sont pas dupes, les russes, ils pensent à cet avenir lointain que personne ne veut contempler, celui qui se dessine déjà et qui aura tôt fait d'advenir. Z fait partie de ces âmes qui jouent sur un terrain plus grand que le présent. Elle a appris sous le joug d'un père qui a été élevé par et pour le KGB. « Ainsi, j'ai pris quelques libertés en me faisant place aux côtés de ma fille, Asrun, elle qui se fait ombre de la Reine. » Cette enfant qu'elle a eu un jour et que seuls Oksana et Artyom connaissent véritablement, cette fillette qu'elle a abandonnée à son sort en estimant son sang impur et indigne. « Comme tu le sais, elle a vu son frère être brûlé vif par Fiona. Elle n'est que rancune et amertume. » Elle niche le verre entre ses lèvres, avale son contenu d'une seule traite. « Il se trouve que l'un des nôtres est assez proche de la Reine pour nous permettre de l'atteindre avec aisance. » Et elle se met à sourire, carnassière prédatrice qui n'a de cesse d'attendre l'apogée des ténèbres. « Yuliya. » Sa fille, à elle, sa future femme, à lui. « Asrun aurait constaté à plusieurs reprises ses visites nuptiales. » Si la colère l'a prise au premier abord, si la fierté de sa propre enfant s'est brisée, elle n'en est pas moins redoutable et terrible. Et ce sont les plans machiavéliques qui se sont matérialisés en elle. « Elle pourra nous être utile, si le Royaume vient à nous tourner le dos. »

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powerful's murmurs | artyom & zmeya - Dim 7 Oct - 19:30

Powerful's murmurs


Artyom a aimé la nuit bien avant tout le reste, bien avant Tchernobog - l’aime plus encore depuis que le monstre s’est installé tout contre son coeur. La nuit est son Royaume de crasse, son tombeau de vices. Les penchants du divin diable n’ont pas changé avec son ascension à la tête de la Bratva. La révélation des liens du sang unissant l’ancienne Pahkan au rejeton lui succédant a étonné les plus crédules, a laissé le reste de marbre. C’est que personne ne sait ce qui s’est tramé, ce qui se trame toujours, en coulisses entre la mère et son fils. Oksana et Artyom n’ont rien d’une famille si ce n’est pour les quelques gouttes d’ichor qu’ils partagent, sont unis par bien plus de haine et de désir que d’amour. Mais qu’importe la relation du diable avec sa mère: c’est lui que la terrible a désigné pour lui succéder. Lui qui la suit dans l’ombre depuis plus de dix ans, lui qui s’est toujours assuré que tous respectent celle sur qui il a toujours tenté d’avoir l’ascendant en privé. C’est avec une des plus grandes partisantes d’Oksana qu’Artyom a rendez-vous ce soir. Le roi des maudits sait qu’il n’obtiendra jamais de Zmeya la même dévotion, le même amour que celui qu’elle portait à sa Mère. Peu importe: Artyom sait avoir sa loyauté, son amitié et son estime.
C’est là tout ce qui compte aux yeux de l’héritier.

Artyom pousse la porte du Kremlin vidé pour l’occasion en silence, vêtu de son noir habituel. Les costumes sont devenus une seconde peau pour le monstre tiré à quatre épingles - gamin aux mains rougies de sang et aux ongles terreux de carne. Le diable se cache dans les détails et le nouveau Pakhan ne fait pas exception à la règle: tout de son sourire à ses costumes hors de prix est étudié avec soin pour suggérer le monstre sans jamais le montrer. Artyom et Zmeya n’ont jamais eu besoin de mots, jamais eu besoin d’effusion de bons sentiments que pour se respecter. Le fin sourire qui vient étirer les lèvres ne laisse aucune interprétation quand à ce qu’il pense de la terrible Z. « Dobryy vecher - qu’il reprend en coeur d'un murmure presque patriotique. Le russe roule avec bien plus de plaisir que l'anglais sur le palais du damné ».

L’amoureux de la Nuit traverse le Kremlin avec grâce et arrogance, se glisse parmi les ombres qui tombent avec un entrain glacial. Artyom s’installe au bar comme on retrouve un foyer - laisse quelqu’oeillade satisfaite courir contre les bouteilles de vodka et se contente d’un bref acquiescement du menton pour répondre à Zmeya. Il ne faut que quelques minutes à la propriétaire des lieux pour glisser devant eux deux verres de son meilleur alcool, secondes éparses que Z. met à profit sans tarder. Plus l’Obshcak parle et plus le sourire d’Artyom s’élargit, se teinte de reflets carnassiers. Zmeya a l’avantage de partager plus d’ambitions que de différences avec le sombre héritier: tous deux se délectent davantage de la peur que de l’amour, rêvent de voir Arcadia trembler sous le joug de leur Bratva bien-aimée. Et Artyom est prêt à repeindre en rouge chaque pavé de la ville, à abattre ennemis et traîtres à la suite pour qu’à la fin il ne reste plus qu’Eux et ce qu’ils méritent.

Artyom a à peine le temps de ponctuer les prévisions sanglantes de Zmeya de quelques mots bien sentis - « Davayte vyp'yem za eto* » que le verre est déjà glissé devant lui, irrévérencieux souvenir de ces origines qui les lient tous. L’impatient diable ne perd pas de temps alors que l’alcool vient lentement toucher ses lèvres - son attention toute entière tournée vers Zmeya et ses projets. Quelle bien étrange rendez-vous pour quiconque d’autre que ces deux là: les mots sont choisis avec soin, les apparences aussi et - surtout! - les plans esquissés sont délicieusement vicieux. Artyom le sait, s’il veut dévorer Arcadia tout entière, il doit méticuleusement s’entourer. Z. est la première et la plus évidente des conseillères.

Le visage d’Artyom est, comme d’habitude, insondable. Sale manie héritée d’années à faire semblant, sale manie héritée d’un père qui lui a tout appris si ce n’est à être humain. Artyom a fait son éducation entre les bras des putains et le joug d’un monstre, a absorbé tout le vice de l’un comme de l’autre. Le roi des maudits sourit avant d’entendre la chute, image déjà tout ce qu’ils pourraient faire d’Asrun l’oubliée. Le Pakhan n’est pas dupe: l’Alliance ne tiendra pas toujours et viendra un jour où il faudra trahir ou se laisser piéger. Artyom sait déjà de quelle trempe il compte être. Le sourire cruel se fane à l’instant où le prénom de Yuliya quitte les lèvres de sa mère. Et si aucun mot ne s'échappe de ses traits scellés, l’éclat brutal qui passe par ses yeux a tout d’un aveu. Le verre de vodka est descendu d’une traite, reposé avec un peu trop de poigne sur le comptoir. La réaction d’Artyom n’a rien d’étonnante pour qui connait le monstre d’égoïsme. Yuliya est à Lui et à lui seul, lui a été destinée par Malkina en personne. Les prédictions de sa protégée ont pour l’arrogant valeur d’Evangile.

Le mécontentement n’est pas caché du visage d’Artyom lorsqu’il daigne enfin répondre à Zmeya - « Il serait bon de pouvoir profiter de ses erreurs, en effet. » Le monstre a toujours fait passer ses propres intérêts, les intérêts de la Bratva avant ceux du reste du monde. Si cela en arrivait là, Artyom sacrifierait le coeur de Yuliya sans hésiter pour atteindre la tête du Royaume. « Est-ce qu’Asrun t’a donné plus de détails sur la nature de leur relation ? en d’autres mots, Yuliya trahira t’elle la Reine de son plein gré ou devra t’elle y être forcée le moment venu ».

« Je me permets. » Et le voilà qui remplit de nouveau leur verre sans autre forme de cérémonie. De toutes les femmes de la Bratva, il fallait que Malkina lui assigne la plus désobéissante d’entre elles. Artyom et Yuliya ne sont pas encore mariés que déjà les écarts de l’épouse agacent l’orgueilleux menteur. Le deuxième verre de vodka est descendu d’une traite toute aussi rapide que la première et c’est un semblant de sourire qui naît sous la morsure éthylique. « Fiona Killough. Rien que ça - le ton est tout aussi réprobateur que moqueur. Lui qui n'a jamais eu de coeur peine à voir l'intérêt de l'Amour si ce n'est pour étreigner toujours plus fort les carnes - L'information d'Asrun sera utile ceci dit, otlichno srabotano**. »

* Buvons à cela
** Bien joué


(c) DΛNDELION
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powerful's murmurs | artyom & zmeya - Mer 10 Oct - 9:51




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Septembe 2018, Ashmill
@Artyom Kozyrev




Elle sait. La rage, elle la connait, elle est rage, elle est toujours furie. Et elle la voit danser dans les yeux, faire sa place dans l'âme. Les tréfonds des émotions noires, elle le contemple et s'en délecte, se fait boulimique lorsqu'il s'agit de les dévorer. ça lui assène milles échos d'une âme qu'elle perd peu à peu, sans avoir emprise quelconque. Et si la tempête a laissé place au calme réfléchi, Z n'était guère moins colérique lorsqu'elle a appris la nouvelle. Ou comment Asrun lui a compté le blasphème dans quelques murmures, ou comment elle l'a renvoyée sans vergogne pour mutiler le bureau entier. Feuilles qui ont valsé, verres qui se sont brisés, meubles dénudés qui ont mis en valeur l'hystérie de la Déesse Morbide. Complaisance dans le chaos des veines, Z n'a été, pendant quelques heures, que récréation méphistophélique, flirtant avec la frénésie meurtrière. Yuliya, fille chérie, fille adorée, seule carte qu'elle croyait jusqu'à lors maîtresse, l'a trahie. Traîtrise de leur Clan, mais surtout traîtrise de Mama. De ce qu'elle a instauré, de ce qu'elle a fait croître en son sein. Déloyauté funeste partagée avec la Reine des Dragons, elle qu'elle enterrera un jour, accompagnée de tous ses sbires ridiculement faibles. Si inférieure, et pourtant estimée par la fillette qui redevient simple nièce en son sein. Du moins essaie-t-elle de s'en convaincre, car l'esprit mortel s'est entiché de l'enfant sans aucune vergogne, et ne peut visiblement l'oublier. Alors elle partage l'émotion du Pahkan, du moins la conçoit-elle et ne la jugera pas. Lui qui préside désormais ses ombres, et qu'elle n'aura de cesse de respecter jusqu'à ce que mort vienne les arracher.

Secondes qui entrelacent le silence, Z le contemple vider premier verre de liqueur, sans un mot. Digestion d'une bombe atomique qu'elle savait depuis quelques jours bien dévastatrice. Elle l'accompagne. Les frasques de l'alcool lui châtient l'âme, tentent de tamiser l'ire qui la consume. Et elle se souvient des quelques mots de sa progéniture, elle qui lui a révélé vérité sans aucune pudeur, jalousie qu'elle a observé malgré les tentatives ridicules de la dissimuler. Alors elle inspire, profondément. « Elle l'ignorait. N'en a guère discuté avec l'une d'entre elles. Elle les a vues se rencontrer au Teddybeer. Les a entendues partager une étreinte. » ça gronde, une nouvelle fois, dans les veines. Mais elle retient le souffle draconique qui tente d'ébrouer la chair. Images déliquescentes qui se matérialisent dans les synapses, ou comment sa propre enfant s'est offerte à la Couronnée d'un Clan adverse. Car si la Bratva estime l'alliance lors de ce combat, il en est un autre, bien plus précieux, qui se joue sous les planches. Ils ne seront pas vainqueurs multiples. Il n'en restera qu'un. Et Zmeya compte bien voir son propre Clan sur le trône d'Arcadia. Alors, utiliser Yuliya ne l'effraie nullement, au contraire. Ce sont déjà milles plans qui s'esquissent dans son cerveau, sans honte aucune, seulement l'apogée de l'ambition salvatrice. « Mais les véritables intentions qui l'animent n'ont aucune importance. Tous les secrets qu'elle nous dissimule ne sont que trahison multiples. » Ne leur aurait-elle pas dévoilé l'ignominie, dans le cas contraire ? Ne leur aurait-elle pas avoué l'indécent, si indécence n'était que manipulation de la Reine Rouge ? Zmeya n'est pas dupe. Zmeya sait. Et elle compte bien fouiller les synapses, le jour venu, pour mieux débusquer les méandres de la peur, chercher l'émotion fébrile qui saura annoncer vérité absolue. « Il est clair qu'elle nous offre faille conséquente dans les rangs du Royaume. La Koroleva* est puissante, mais sa faiblesse réside dans sa pathétique panoplie de sentiments. » Elle qui ressent, elle qui protège. Elle qui s'est même jetée aux pieds de l'ancienne Pahkan pour tenter de sauver la Bratok. Elle qui estime tant la vie qu'elle finira par trop vite la quitter.

L'hydre s'épanche sur le bar, s'offre un second verre de vodka et se promet une dose de cocaïne une fois le Pahkan envolé. N'a de cesse de se mutiler le corps, Zmeya, elle qui ne s'épanouit que dans le pire de l'humanité. Et elle boit, à son tour, toujours auprès de celui auquel va sa dévotion la plus sincère. « Je crains que les informations que j'ai à te dévoiler ne te plaisent pas davantage. » Multiples cordes à son arc, Zmeya est gargouille parmi les leurs, on l'évite et la craint. Ainsi va son règne le plus noir, ainsi transgresse-t-elle les rangs de son propre Clan pour faire pâlir les plus indignes. N'a aucun regret à outrepasser les règles instaurées s'il le faut, à mutiler ses compagnons pour mieux être persuadée de leur loyauté intacte. « Mon mari et moi-même partagions quelques doutes à l'égard de notre petite Annalisa. » Depuis des mois, déjà, les secrets se jettent à sa figure, l'appellent à consumer l'autre pour mieux la remettre dans le droit chemin. Voie qu'elle a irrévocablement quitté et sur laquelle elle ne reviendra certainement jamais. « Nous avons donc pris quelques libertés afin de nous assurer de sa position au sein des nôtres. » Et quel plaisir, infâme plaisir, que de se répandre dans ses veines, de fusionner pour mieux épier l'obscurité la plus profonde, la plus enfouie dans la chair. « Artyom, elle nous a tous trahis. » Et elle ne mâche pas ses mots. Regard accroché au sien, visage momentanément sérieux, terrible, qui n'aspire qu'à la mort. « Ses enfants ne sont que progénitures pourries. Elle a laissé Saturno et Alcide l'étreindre et lui offrir maternité. » L'information lui a déchiré l'âme, lui a ensanglanté les mains sans même qu'elle ne puisse encore faire couler le vermeil. Elle les a vu, ses gamins, ses petits protégés signés des Bellandi. « Elle leur a promis quelques informations sur notre Clan. » Comme coups de poignards qui s'enchaînent dans l'air, n'offrant rien de plus que la colère la plus noire. « Ona predal nas.** » Et c'est la guillotine qui vient les faucher, quand elle répète une seconde fois cette phrase, déliquescence indélicate.

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powerful's murmurs | artyom & zmeya - Sam 13 Oct - 23:29

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Seule la présence de Zmeya retient Artyom d’écraser le verre entre ses doigts. La colère tambourine contre ses tempes, n’est contenue que de justesse par toute la maîtrise du monstre de glace. Le roi des maudits se revoit assit face à la Reine quelques jours plus tôt à peine, serrer la main de l’hypocrite voleuse sans se douter de toutes ses malheureuses extractions. Et si Artyom sait qu’il ne peut pas se permettre de condamner leur alliance macabre par orgueil, Fiona sera punie en temps et en heure. L’arrogant diable ne pardonne ni n’oublie et s’il lui faudra attendre pour se venger de la Reine, Yuliya ne peut pas prétendre au même degré de clémence. De tout les vices, il fallait que la gamine aille se réfugier entre les cuisses du Royaume. La promise assumera donc la punition de son amante jusqu’à ce que Fiona puisse prendre le relai. Le bref rire qui s’échappe d’entre les lèvres du maudit n’a rien d’humain et tout de moqueur, semble s’être extirpé directement des entrailles de la nuit. La Reine a trop de sentiments, oui. Une affliction qu’elle semble partager avec Yuliya et son besoin de chaleur. Le coeur d’Artyom est mort depuis longtemps, gelé volontairement par celui qui a décidé de n’aimer que le goût du sang. Artyom n’a jamais aimé personne à la manière des deux femmes, a toujours fait passer l’ambition loin - très loin - devant les restes de son humanité. La dévotion du diable à n’aimer personne d’autre que lui-même invite plus de questions que de réponses: le gamin est-il seulement né avec un coeur?

« Je sais que tu tiens à Yuliya. » Ce n’est pas une question, à peine une affirmation. « Mais il lui faudra payer sa trahison d'une façon ou d'une autre, de préférence en même temps que la Reine. » Le ton est froid bien que pragmatique: la Bratok est une porte d’entrée sans précédent au plus près même de la tête couronnée du Royaume. « Laissons faire les choses pour le moment - à comprendre, tant que l’alliance ne peut pas être mise en danger - au plus longtemps Yuliya sera à ses côtés, au plus la faille sera importante. » Et au plus les traîtres seront blessées à même le coeur. Artyom est terre à terre, fait passer la stratégie de la Bratva avant l’orgueil qui lui hurle d’avoir la tête de la Reine comme de l’infidèle sur un plateau d’or. Le sourire qui s’en suit n’a rien d’humain non plus, ne tente même pas de masquer la colère glaciale qui tambourine pupilles et veines avec la même application.

Coude à coude, Zmeya et Artyom semblent ne pouvoir prévoir que la destruction. Le nouveau Pakhan est bien au courant des pratiques de Z la terrible, sait que celle qu’il s’apprête à nommer sa seconde n’a que peu de respect pour les règles lorsque les contourner signifie obtenir gain de cause. C’est ce culot macabre qu’Artyom a toujours admiré silencieusement chez Karna. Qu’elle brise et qu’elle rapporte tant que sa loyauté reste au Clan adoré. Les méthodes sont peut être peu orthodoxes mais les résultats sont toujours là. « Avec autant de bonnes nouvelles, je repasserai. » La plaisanterie a à peine le temps de glisser contre ses lèvres engourdies de vodka que déjà les yeux s’assombrissent à nouveau. Z et Asbjörn ne sont pas les premiers à avoir des doutes quant à la gamine. Rappelée à l’ordre maintes et maintes fois, gardées en vie uniquement par manque de preuve - la vie de la poule pondeuse ne tient qu’à un fil depuis un bon moment à présent. Artyom ne masque pas son dédain pour l’inconsidérée lorsque son nom franchit les lèvres de l’Obshcak. Les traits sont fermés, comme taillés à même la pierre alors que Zmeya condamne la traitresse de quelques mots bien placés.


« Vous n’êtes pas les premiers à avoir des doutes sur Annalisa - il est loin, très loin, le temps où le sovietnik d’hier se délectait de voir la poupée triste danser - vous êtes cependant les premiers à avancer des preuves pour confirmer nos soupçons. » Le soupir est terrible alors que ses yeux s’accrochent à ceux de Zmeya. « Elle sera punie comme telle sans tarder - quelques secondes de silence avant que la sentence ne s’échappe dans un murmure sibérien - sa vie pour ses crimes. » Voilà le sort d’Annalisa scellé entr’Artyom et sa macabre conseillère. « As-tu vu si elle leur avait déjà fourni des informations? Pas que ça change quoi que ce soit à son sort mais nous devons être prêts si tel est le cas. »

L’invité remplit de nouveau les verres de vodka, en pousse un vers Zmeya alors qu’une étincelle naît au coin de ses yeux. « Toutes ces nouvelles informations ne font que confirmer ta loyauté et ton importance pour la Bratva. » Le Pakhan choisit ses mots avec soin, ne précipite pas la question. Artyom se souvient avec une précision sans égale du moment où Oksana lui a offert le rôle tant convoité de conseiller. De là, la route est pavée d’argent et de sang - mène directement vers le trône de la Bratva le jour où Artyom l’abandonnera de force ou de gré. L’importance de la position a forcé Artyom à considérer toutes ses options et toujours le même nom revient sur le palais comme dans l’esprit: Zmeya. « Il me faudrait une Sovietnik, si la position t’intéresse. » La commissure de ses lèvres se relève légèrement, esquisse un sourire carnassier.

A eux deux ils recouvriront Arcadia de sang et d’os, élèveront la Bratva à même les cendres ennemies.

(c) DΛNDELION
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powerful's murmurs | artyom & zmeya - Dim 14 Oct - 15:57




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Septembe 2018, Ashmill
@Artyom Kozyrev




Les émotions sont miroirs, deux âmes qui reflètent la colère, la rage, la furie face à trahison morbide. Différences, cependant, lorsqu'on constate l'émotion originelle, celle qui fait croître les autres. Le sentiment, l'affection qui charcute son âme. Elle tient à Yuliya, oui. Comme une enfant. Comme une fille qu'elle n'aura jamais eue. Histoire peu banale qui les unit, qui les enchaîne l'une à l'autre sans obtenir possibilité d'échappatoire aisé. Seul qui l'accule, désormais, celle teintée de sang. Impasse couleur vermeil qui trépasse sous l'obscurité de la nuit. Là où cadavres elle déposera lentement, après avoir réalisé l'acte satanique, celui d'assassiner la chair de sa chair, le trésor de ses Enfers. Elle l'a tant espérée, Yuliya. Elle lui a laissé place sous ses os, a fait proliférer l'amour maternel en ses veines. Traîtresse, pourtant. Traîtresse, comme tous les autres. Comme tous ceux issus de son ventre et qui n'ont récolté que mépris et déception. Il avait espoir, le grand serpent. Il a pourtant enserré sa proie avec force, avec poigne. Mais ça n'a pas été suffisant. Le venin n'a su retenir l'oisillon face à l'appel du Phénix. Feu qui attise et qui blesse, contre froideur connue et confortée chez la cadette. Zmeya n'a rien de plus à offrir à Yuliya. Rien de plus que la punition qu'elle mérite. Mais l'âme qui séjourne auprès de Karna s'effrite. Elle qui enlace encore Yuliya dans une étreinte qui se voudra éternelle. Blessure qu'elle s'affligera tout autant, mais qu'elle acceptera. Car telle est conséquence de la déloyauté. « Mon attachement pour elle ne fait que croître le besoin irrévocable de la fustiger davantage. » Monstre qu'elle sera toujours, aucune place pour le ressenti, seulement la main maîtresse qui applique justice, sans vergogne pour l'esprit qui pleure. Idée de faire ployer la Reine pour mieux laisser l'acier endommager son crâne, cette idée même qui la fait doucettement sourire. Cheveux plus rouge encore dans ses rêves d'avenir ensanglantés. « Elles paieront toutes les deux cette perfidie. » C'est une promesse tacite, qu'elle sait commune avec l'homme qu'elle observe.

Chevelure rousse encore une fois, qui vient tambouriner les synapses. Ce cerveau qu'elle a brutalisé sans vergogne, où elle a pillé les pires sensations, où elle a ravagé les neurones. Cette boîte crânienne qui lui a volé une infime partie d'elle. Arrachée, lacérée, Zmeya, hydre à milles têtes guillotinées qui ne repousseront jamais. Mythologie mensongère lorsqu'on observe la créature mourir à chaque nouvelle utilisation pécheresse, n'aura de cesse de s'éviscérer elle-même jusqu'à l'apogée de la Divinité. Slave qui se fait de plus en plus proche de la marionnette, destinée déjà écrite selon laquelle elle prendra sa place sans choix possible. Affaiblir l'humanité jusqu'à ce qu'elle devienne trop faible pour se battre, amoindrir la mortalité jusqu'à n'être que poussière devant ouragan déchaîné. Ainsi la vénérable Zmeya fera place à la toute carnassière Karna, déjà agenouillée depuis des lunes, sans aucun bouclier devant l'étreinte éternelle. « La nouvelle se répandra comme poudre à canon dans nos rues, dès l'aube. » Z la messagère funèbre, futur linceul qui attend d'enlacer le cadavre promis, se pavanera dans les rues noirâtres pour accomplir la parole de son Nouveau Seigneur, assumera la charmante tâche de répandre l'apologie criminelle aux premières lueurs du soleil. Et elle secoue doucement la tête, lorsque la question vient chatouiller les oreilles. « Elle n'en a guère eu l'occasion. » Limites apposées qui ont peut-être empêcher de lui obtenir quelques informations intéressantes, pourtant la mégère est persuadée que trahison aurait été plus vicieuse encore si possibilités il y avait eue. La main chahute, au-delà du bar, offre caresse déliquescente au chien glacial qui lui fait office de compagnon. Seul fidèle à sa Reine lorsqu'elle contemple la trahison nouvelle de sa plus adorée, se fait promesse de ne plus accorder quelconque crédit à la parole évangélique de la prétendue descendance. « Quant à sa progéniture, nul doute que les deux descendants de l'ennemi pourraient s'avérer utiles. Quant aux autres, ils seront nourrissons de nos rangs et viendront accroître notre nombre. » Se porterait volontiers mère nourricière, mais la gargouille a déjà nombreuses effigies éduquées à ses pieds, nombreux monstres à dompter pour mieux les emprisonner dans ses filets. Eux qui la voient comme mère aimante, à sa manière, préférant le mensonge flagrant à la réalité malsaine.

Le compliment la touche. C'est l'orgueil qui gonfle les veines, c'est la fierté qui gargarise le palpitant. Comme trésor offert au plus méritant, Zmeya ne se complaît que dans la satisfaction de celui qu'elle sert, de celui qui la jauge et qui la juge comme méritoire. Le sourire est portrait de l'émotion charmante, tandis que la tête s'affaisse pour mieux octroyer à Artyom la révérence qu'elle lui adressera désormais jusqu'à la fin des temps. Comme Oksana, malgré le trône ombragé, devant laquelle elle s'agenouille encore. Sincère est sa prosternation, éternelle est sa dévotion. Elle leur sera toujours parfaitement fervente, parfaite muse de la Bratva, parfait rejeton de la Russie. Pas de remerciement, cependant, car compliments rares, mais dont elle peut se passer. Car si celui qui ordonne la désire encore à son chevet, elle estime présence et actes triomphaux. Le verre tout désigné est déverser dans le gosier enflammé. Et lorsque nouvelle phrase vient chavirer le navire, c'est l'insolence, l'indécence, la quintessence qui viennent, flots impérieux, lui décortiquer les os. Impassible, pourtant, la grande Dame Noire, ne laisse entrevoir que l'étincelle révélatrice de ce qui se trame sous sa croupe. Ou comment l'apogée de sa majesté lui martyrise le palpitant. Bûcher irrévérencieux qui incendie la carne d'une volonté de fer : celle de ne jamais décevoir, celle d'être à la hauteur. Alors, une fois de plus, et plus bas encore, Zmeya se prosterne, devant celui qui la couronne d'argent, devant celui qui lui offre l'opportunité, magistrale, d'être plus dominante sur ses pairs. « S chest'yu i gordost'yu ya pomogu vam.* » Les coutumes glaciales incitent à la mise en abîme des quelques phrases élégantes qui pourraient être adressées en guise de remerciement. Et comme fervente prêtresse russe, Z se relève, sans un mot dire, consécration d'une Divinité ambitieuse. « Ya vas ne razocharuyu.** » Comme elle n'a jamais déçu leur ancienne Pahkan. Jamais.

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powerful's murmurs | artyom & zmeya - Mer 17 Oct - 23:03

Powerful's murmurs


L’histoire qu’ils content du bout des lèvres n’a qu’une seule issue possible. Les crimes s’expient par le sang dans leurs rangs et ni Yuliya ni Annalisa ne feront exception à la plus connue des règles. C’est le sort de trois femmes que le cerbère scelle de quelques macabres promesses alors que certains destins s’entremêlent. Ceux de Yuliya et de Fiona ne font plus qu’un à bien des égards aux yeux d’Artyom: la punition de la Reine s’assortira du châtiment de la promise. Seul le sort d’Annalisa restera solitaire jusqu’au bout. La danseuse a perdu confiance et privilèges: le tsar ne veut pas la voir tant qu’elle ne sera pas froide entre les doigts de ses bourreaux. Si Artyom doit marquer le début de son règne des os d’une traîtresse de plus, ainsi en sera t’il. « Très bien. Comme quoi nous avions raison de nous méfier et de limiter les informations auxquelles elle avait accès. » Les lèvres sont serrées et le murmure se glisse à peine entre elles. Artyom est presqu’humain dans toute sa monstruosité, ne connait des hommes que la colère. Là où Zmeya distille son âme au gré de ses incursions macabres, le gamin élevé au rang de Tsar semble - lui - être né sans. Le sourire carnassier revient, ne cherche même pas à masquer le dégout qui pointe à même ses lèvres lorsque l’engeance ennemie est évoquée. C’est des gamins marqués à vie qu’Annalisa offrira malgré elle à la Bratva. Ils seront élevés dans leurs rangs, endoctrinés jusqu’à ce qu’il ne reste plus que du mépris pour la mère et de la haine pour le père. Telle est leur loi et Artyom regretterait presque la mise à mort d’Annalisa: quelle torture délicieuse cela aurait-il été que de faire assister la traitresse au lavage de cerveau de ses protégés. « Nous ferons d’Annalisa un exemple. » La Bratva impose son règne par la peur, se nourrit de l’essence même de leurs cauchemars.

Qu’ils tremblent, tous, devant le sort réservé aux traîtres.

Le temps se suspend comme quelques instants alors que la question s’échappe, flotte entre eux comme un lien invisible. Offrir la place de conseillère à Zmeya s’est rapidement imposé comme une évidence: qui d’autre qu’elle pour porter les valeurs de la Bratva à ses côtés. Zmeya est un choix imposé autant par la logique que par ce qui lui reste de coeur. La sympathie du Pakhan pour celle qui se dessine comme Sovietnik va de pair avec le respect tissé entre les deux diables par les années. Zmeya et Artyom se sont liés sous le règne d’Oksana, ont gravi les échelons presqu’en même temps - terrible paire aux paumes rougies. La maîtresse des lieux s’incline et le couronné ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire. Le pouvoir est doux contre son palais, enivrant au creux de ses veines. Les coutumes ont la vie dure avec ces deux là et voilà que Zmeya est adoubée d’un sourire qui laisse présager toute la noirceur de l’histoire qu’ils écriront à présent à deux.

« Sovershennyy* - un goût de Russie entre les lèvres pour sceller une alliance d’un nouveau genre - je propose que nous laissions ces histoires de traitrise de côté pour un soir. » Aucun doute qu’ils y reviendront bien assez vite, que le matin apportera son lot de révélations. Il y aura toujours parmi eux des âmes à punir, des vies à écraser. N’en reste pas moins que ce soir a quelque chose de spécial. « Et que nous fêtions. » Les verres sont à nouveau remplis, eux sur qui la Sainte Vodka n’a plus que l’avantage du goût. L’ivresse s’est effacée en même temps que les divinités voraces et l’alcool endolorit la gorge plus que l’esprit. « K svetlomu budushchemu** - brillant sous leur règne de marbre, brillant sous le monde qu’ils esquisseront dès à présent ».

* Parfait
** A un futur brillant
(c) DΛNDELION
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powerful's murmurs | artyom & zmeya - Lun 22 Oct - 9:02




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Septembe 2018, Ashmill
@Artyom Kozyrev




3 Dames de Coeur qui quitteront bientôt le jeu de carte pour mieux valser dans le brasier. Zmeya n'est que rancune et ardeur, n'aspire qu'à sortir immédiatement pour réclamer punition adéquate. Mais elle est femme patiente et saura se servir de ses atouts avec latence, pour le meilleur, pour le parfait. Les deux monstres se gargarisent du sang qui coulera bientôt, Charybde et Scylla poussés à l'extrême, ils sont créatures méphistophéliques cherchant à se repaître des foules ennemies. « Elle sera un exemple pour tous ceux qui viendront. » Elle en fait le serment, elle ne lui laissera pas le loisir de s'éclipser. Ni même de se dissimuler. Elle la cherchera sans relâche, ou du moins, enverra ses sbires, ses prétendus enfants aux trousses de sa proie favorite. Au nom d'Artyom, au nom de la Bratva, au nom des Russes. Et ils festoieront bientôt sur le linceul rougeâtre, tandis que d'autres les contempleront avec angoisse. Et ça la fait déjà sourire, la prêtresse noire, à parsemer la mort comme un autrefois dont elle ne se souvient pas. Et ils pourraient encore se pavaner dans les idées de sang, dans les idéaux rouge. Mais c'est un appel au calme qu'il lui lance, terrassement de l'insolence des pairs pour mieux se tourner vers la nuit noire, se prélasser dans l'obscurité. Nombre de pareilles rencontres se sont déroulées auparavant. Ils sont deux effigies qui se ressemblent et s'assemblent, qui se comprennent et se soutiennent. Et elle sait, à coup sûr, que leur alliance nouvelle, que la promotion qui la martèle, seront plus sournoises encore. Car si Zmeya était jusque là les mains qui berçaient l'argent de leur Clan, elle n'en était pas moins l'une des gargouilles emblématiques de la Bratva, pas moins une tour sur l'échiquier qui accompagnait Reine et Roi. Elle a conquis des terres pour les siens, elle a conquis un monde à leur côté. Et elle n'aura de cesse d'envenimer sa poigne pour toujours plus les élever.

Verre qui lui est servi, encore une fois, et qu'elle brandit comme une missive à la guerre qu'ils mèneront bientôt, à leur conquête qui aura tôt fait de s'abattre sur Arcadia. « Slavsia, Otietchestvo nache svobodnoïe, Bratskikh narodov soïouz vekovoï.* » Hymne russe qu'elle pourrait chantonner, qui a déjà résonné nombre de fois entre les murs du Kremlin. Murs qu'elle sait désormais lointains, car elle n'aura plus à faire ici. Le sous-sol qu'elle connait par coeur, les multiples affaires qu'elle a menées, ne seront plus que fantômes à ses pieds. Elle n'est plus l'Obshcak désormais. Elle n'est plus l'effigie de ces lieux bercés par l'argent et l'alcool. Et elle devra renaître ailleurs, offrir ses frasques en héritage à celui qui prendra sa suite. Tel phoenix éternel, elle compte redorer son plumage, plus rouge encore, toujours plus proche du vermeil qu'elle s'apprête déjà à faire couler. Plus téméraire qu'autrefois, plus proche de la perfection des hauteurs. « Comme tu le sais, je léguerai mon bien à celui qui prendra ma place. Et il me faut trouver quelques affaires auxquelles accorder mon temps. J'ai longuement étudié les marchés florissants de notre Patrie, de nos rivaux. Et j'ai idée à nous prélasser dans nouvelles affaires prometteuses. » Elle a épluché tous les registres. Harpie immobilière pendant près d'une décennie, elle connait à la perfection tous les trafics de leurs congénères. Elle les a imprégnés dans le cervelet, les sait plus important encore que quelconque établissement isolé. Ils jouent sur le long terme, et surtout sur les grosses possibilités. Il n'y a pas le temps à se préoccuper des particules que sont les quelques rejetons uniques. Caresse doucereuse au chien qui attend à ses pieds, qui renifle l'alcool au même titre que l'oxygène atmosphérique. « L'art est en vogue, ces derniers temps. Nombre d'étrangers recherchent perles rares, et nombre d'oeuvres valent une fortune. La Calavera est seule à estimer ces ventes. Et si guerre fait rage à même les rues, il serait plus séduisant encore de leur faire bataille au coeur de leurs commerces. » Elle s'esclaffe, la grande Dame, à déjà profiler l'avènement des siens, et comment les chiens espagnols auront tantôt fait de les haïr. « Laisse-moi intégrer les couloirs de ta galerie d'art, laisse-moi faire prospérer ce marché. Je connais le monde juridique, le monde des affaires. Tu connais l'art. Ensemble, nous ferons croître ce trafic avec célérité grandiose. » Et elle lui offre regard conquérant, regard prospère. « Mogoutchaïa volia, velikaïa slava, tvoïo dostoïan'é na vse vremena.** »

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