oh baby, it's a wild world (naissance) - Mar 25 Déc - 12:50
oh baby, it's a wild world ★ naissance Les entrailles déchirées par les doigts rageurs d'un dieu malin, consumées par la haine d'un ciel impitoyable. Vague de souffrance, ouragan d'une nécrose qui la dévastait de part en part, et elle hurle encore. Rugissement primitif et animal, bête blessée effondrée et soumise aux mains avides d'une nature qui reprenait son dû. Embrasée par une souffrance sans nom ni limites, qui dépassait tout ce qu'elle avait pu un jour ressentir, tout ce qu'elle avait pu un jour éprouver. Elle se faisait point en fusion dans un univers sourd et aveugle à sa peine. Déchirée, reconstruite, déchirée encore. Ne pouvait lutter contre le mal qu'elle portait, ne pouvait lutter contre la vie qu'elle portait. La douleur reflue, cependant, vague qui s'éloigne pour ne revenir qu'avec plus de force encore, elle le sait, et pourtant elle s'autorise un souffle, s'autorise un moment de vide dans un chaos qui la dévore sans pitié. Un gémissement animal s'échappe des lèvres maculées d'un carmin vital, mordues avec tant de force que le sang rubis en avait jailli, pour retenir un cri qui s'était échappé malgré tout. Un halètement, pour tenter de respirer de nouveau, pour tenter de fuir la douleur, et les yeux dérivent, accrochent les yeux amis. Deux hommes pour lui tenir compagnie dans l'épreuve, un médecin pour assister la tâche, et répéter laconiquement, inlassablement les mêmes mots qui ne faisaient qu'attiser sa rage. Mots qu'elle n'entendait plus, sourde à tout autre son que le battement furieux de son propre coeur. Deux hommes à ses côtés, le père, et celui qui prétendait l'être, pour leur sécurité à tous. Les iris accrochent ceux d'Aksel, d'abord, tentent de communiquer un brin de fausse colère face à l'état dans lequel il l'avait mise - ne transmettent qu'un désespoir muet, le désir inexprimé que tout s'achève, vite. Ils glissent vers Ned, les yeux, se posent sur le visage de l'ami d'enfance, le sauveur, et les lèvres s'entrouvrent pour souffler un remerciement. Ne laissent s'échapper qu'un cri de plus, alors que la douleur frappe sans prévenir, telle une balle de fusil, la plie en deux, vanité de souffrance incarnée. Les mèches de cheveux sombres sont collées au front maculé de transpiration, et elle broie les doigts des deux hommes de ses mains avides de réconfort. Les mains qu'elle aurait aimé serrer n'étaient pas là. Un éclat de cheveux or, le reflet de yeux ambre, la silhouette de bras musculeux dansent un instant devant ses yeux. S'évapore en éclats face à un nouvel éclair qui déchire sa gorge et son abdomen. Dix centimètres. Le col est complètement dilaté. On y est. Une vague de terreur à ces mots. On y est. Elle n'y était pas du tout. L'envie d'en finir avec l'épreuve, disputée à la peur sans nom. Je ne suis pas prête. Elle ne l'était pas, ne l'avait jamais été. Neuf mois de répit et d'illusions, persuadée que tout irait bien, que tout n'était que rêve tragique. Ce n'était que réalité cruelle, pourtant. Elle donnait la vie. Je ne suis pas prête à être mère. Pas prête à renoncer à tout, à renoncer à elle, à renoncer à sa vie et à ses rêves. Mais elle était Nerissa al Khayzuran, elle était née dans un monde trop grand pour elle, née dans un univers affamé - née prête à l'affronter. Il n'était pas une chose, en cette réalité, à laquelle elle n'était prête. Les iris accrochent encore ceux d'Aksel, se font déterminés face à leur éclat. Cette fille, c'était la sienne, c'était la leur - son héritage. Et c'était son job que de l'offrir à ce monde. En un soir de Noël froid, dans la tourmente et la violence, entre les deux qui se diraient pères, proche de la famille qui attendait dans une salle contigüe. Poussez. Elle arrive. Alors dans un ultime hurlement, belliqueux, cette fois, elle pousse.
oh baby, it's a wild world (naissance) - Ven 28 Déc - 17:39
OH BABY, IT'S A WILD WORLD
nessie and co
Oh baby baby it's a wild world, it's hard to get by just upon a smile. oh baby baby it's a wild world. I'll always remember you like a child, girl. You know I've seen a lot of what the world can do and it's breaking my heart in two 'cause I never want to see you sad girl
Elle fait les cent pas, Lyra, dans la salle d’attente. Elle va user le sol à force de tourner en rond comme ça. C’est pas bon pour sa tension. Pas bon pour ses nerfs non plus. Mais elle est inquiète. Pour sa frangine, pour le bébé… Parce qu’elle a les souvenirs de l’accouchement d’Ofelia dans la tête. De ce qu’il a dû être. Parce qu’elle était pas là, elle avait aucune raison de l’être. Mais en apprenant l’issu de cet évènement qui aurait dû se passer sans encombre, elle n’a pas pu s’empêcher de flipper. Concernant se propre grossesse, concernant celle de Nessie. Elle avait de l’avance, de plusieurs mois sur elle. Quelques jours seulement que l’épouse Bellandi est passée de l’autre côté. C’est trop tôt. Trop tôt pour que ça ne lui trotte plus en tête. Alors elle est sur les nerfs, angoissée, peut-être même plus que son ainée.
Sans parler du russe. Le père. Secret qu’elle s’est jurée de garder. Personne ne devait être au courant. Nessie avait été clair à ce sujet. Plus qu’elle ne l’avait jamais été. Mais ça n’empêchait pas Lyra d’être peu enthousiaste à l’idée qu’il soit le géniteur. Le bébé, la nouvelle la ravissait, un père russe… Beaucoup moins. Pourtant loin d’être sectaire lorsque ça concernait la mafia. L’épisode entre Saturno et l’escapade russe était, lui aussi, encore trop frais dans sa mémoire pour passer outre. Son corps en avait encore les cicatrices. Rien de vital n’avait été touché, mais les cicatrices étaient belles et bien visibles sur le corps de la jordanienne. Alors elle avait tenté de se dire qu’il était peut-être différent, lui, qu’elle le connaitrait peut-être avec le temps. Ne jamais juger trop vite, c’est ce qu’on avait cessé de lui répéter. Aucune idée de ce tout cela allait donner. Ni pour Nessie, ni pour elle. Encore maintenant, elles avaient réellement la manie de se mettre dans de beaux draps les Al Khayzuran. L’envie de se rendre dans cette salle, de savoir comment ça se passe. De fortes chances qu’elle ait déjà tué tout le monde. L’idée la fait presque sourire, un bref instant. Utiliser ce nouveau don ? Bonjour le respect de l’intimité. Non, elle doit attendre. Et croiser les doigts. Alors elle revient vers Finn, et sans un mot, pose sa tête contre son torse. Il suffit peut-être de pas grand chose, pour la relaxer un peu.
oh baby, it's a wild world (naissance) - Ven 18 Jan - 19:49
OH BABY, IT'S A WILD WORLD
nessie & co
When all the tears are rolling down your face and it feels like yours was the only heart to break, when you come back home and all the lights are out, ooh and you getting used to no one else being around. I'll be there when you need a little love, I got a little love to share. Yeah, I'm gonna come through. You'll never be alone, I'll be there for you.
Le teint devient de plus en plus blème. La main hideuse est tendue à la fille de l’Océan, alors que mes yeux s’ancrent dans les siens, prêts à lui offrir tout le soutien dont elle peut avoir besoin. Le russe, l’allié, semble faire bonne figure. Faux père, face au vrai, il n’y avait aucune jalousie, ou envie, juste une nostalgie de ce qui aurait pu être. Heureux pour eux, jusqu’à faire passer cet enfant pour le mien aux yeux de tous, le célibat soudain ne faisait que rajouter du poids à cette allégation. Le remerciement est soufflé et je le refuse, de la tête, apose simplement brièvement ma main sur son front perlé face au labeur qui commence. La main hideuse ne réagit pas lorsque la déesse serre la poigne. Je ne sens qu’un fourmillement, léger. Elle crie, elle souffre, et je voudrais la soulager. Je serre à mon tour sa main dans la mienne, lorsque l’avertissement sonne. Nessie, presque mère. J’étais heureux d’être en vie pour y assister. Et si l’amie la mettait au monde, je ferais tout pour lui offrir, ce monde, et faire qu’il ne soit pas trop cruel à son égard. Elle arrive, qu’ils martèlent. Mais je n’entends que ses hurlements de douleur, qui me fendent le cœur un peu plus. Je jette plusieurs regards noirs au médecin, comme s’il y prenait un malin plaisir, mais il n’en était rien, il ne faisait que son travail, après tout. Je faisais le mien. Mon autre main se referme sur la main frêle de l’amie, l’emprisonne, alors que mon regard oscille entre le médecin et ses prunelles ambrées. « T’es une al Khayzuran, t’as survécu à pire. » Encouragements maladroits, je jette un coup d’œil au russe, il comprendra. Et dehors, ce sont des talons qui claquent, puis qui cessent. Une épaisse tignasse qui passe, je fronce les sourcils. Une inconnue, probablement.
