Oh be brave be patient be wise. See a heart of golden love will never die
Eros ϟ Némésis .
Un jour d'entrainement comme il y en a eu d'autres, ou une nuit plutôt parce que Sybille a du mal à sortir le jour avec ses ailes immenses dans le dos. Dans la nuit elle est plus facilement invisible en vol, et elle peut atterrir directement devant le Ciao Roma. Fenêtre ouverte, un dernier baiser à son chat et elle décolle de son balcon. Sybille parvient à voler sans peine, elle maîtrise les courants du vent et sait aussi ajuster la position de ses plumes en fonction, dose le battement d'ailes, plane et en quelques minutes alors elle arrive par la porte de derrière du Ciao Roma, se pose, s'enferme. Elle a demandé à la propriétaire de lui permettre une entrée cachée pour qu'elle puisse éviter d'effrayer les clients ou susciter trop de curiosité qui pourraient éveiller les envies photographies des touristes. Alors elle se retrouve dans un couloir, passe son badge, puis en reconnaissance digitale, seuls ceux qui sont enregistrés sont autorisés à pénétrer dans l'étage entier dédié à la Nuova Camorra. La sécurité passe, il y a aussi un mot de passe qui change toujours et communiqué dix minutes avant l'arrivée, autant dire qu'il faut prévenir quand l'on compte venir au QG et la propriétaire est carrément à cheval là-dessus.
Ailes repliées, elle se découvre un peu, dévoile le ventre rebondi de quatre mois qui couve au chaud sa progéniture. Ça commence a la déranger en vol, bientôt viendra sans dote le moment où elle va devoir garder les pieds à terre en attendant que son petit garçon sorte. Arcadia a l'air d'être dans un épais nuage après les derniers affrontements mais les deux derniers mois semblent avoir été bien plus calme que l'été. Le calme avant la tempête ? Sybille l'ignore, reste sur ses gardes et répond toujours présente quand on lui demande quelque chose. Ses ailes ont beau la rendre casanière, elles sont aussi un véritable atout, elle change, elle le sent, quelque chose se développe en elle et elle se rapproche de Némésis de jours en jours. Quelle seront les prochaines étapes de sa réincarnation ? L'humaine s'arrache la peau, laisse apparaître la déesse sans la moindre résistance. Jamais elle ne s'est sentie autant vivre, aussi puissante qu'elle ne l'est actuellement. Elle entre jusqu'à trouver cette vaste salle à haut plafond mise à disposition pour les dieux qui cherchent à s’entraîner, en respectant le règlement pour ne pas détruire l’hôtel. Pour les pouvoirs de Luca et Sybille cet endroit est tout à fait adapté. La silhouette de Luca reconnaissable entre tous, Sybille décolle du sol, un battement d'ailes et elle vient se blottir entre ses bras. Étreinte tendre pour le saluer, toujours aussi heureuse de le voir, elle a senti qu'elle s'améliorait bien avec lui, grâce à ses conseils avisés, elle essaye de faire son possible pour lui rendre la pareille. Un baiser collé sur la tempe, la jeune femme se recule en posant les pieds au sol, légère. «Je ne rentre plus dans mes tenues de sport, j'espère que ça tiendra ! comment vas tu ?» Elle avoue dans un rire en lui montrant la fermeture de fortune qu'elle a inventé pour son pantalon en attendant d'aller faire les magasins pour acheter le nécessaire. Sybille rajuste son tshirt, repile les ailes dans le dos. «Je confirme que j'ai d'autres capacités, on en avait parlé la dernière fois tu sais, j'arrive a contrôler les sens des gens. Tout à l'heure j'ai vu quelqu'un regarder le ciel en vol, j'ai désiré qu'il ne voie plus rien et je l'ai vu paniquer. je suppose que je lui ai retiré la vue le temps que je passe...»
Ça fait des mois que ça bourdonne au sein de son poitrail. L’agacement profond pour sa famille qui grandit au fur et à mesure de leurs conneries, des décisions prises sous le joug de l’adrénaline, du besoin de conquérir. Il ne comprend pas, le dieu de l’Amour, ce besoin irrationnel de détruire, tuer, torturer. Il y a d’autres moyens, peut-être moins simples et plus dangereux pour eux, mais il existe toujours d’autres moyens d’arriver à ses fins. Mais ça… Putain, les italiens ne comprennent rien, surtout depuis qu’ils se sont rapprochés des mexicains. Comme si le sang des latins s’étaient imprégnés du poison des serpents de l’Amérique du sud. Il déteste ça, ne peut accepter une telle violence Luca. Il sait que parfois, y’en a besoin. Que les mots ne suffisent plus, qu’il faut aller plus loin qu’une simple réunion où on s’explique mais là… Ça va trop loin. La Nuova Camorra est connue pour ses coups de sang mais pas pour la torture et il refuse d’être accolé à ça. Ce n’est pas lui, ce n’est pas Eros. Le sang ne coulera pas de ses mains, il s’en est fait la promesse l’italien.
Ce soir là, il a demandé à Mina de s’occuper du club, lui et Sybille ayant un programme chargé un peu plus important que celui d’ouvrir les portes du Silver Arrow. Le sous-boss doit s’assurer que son amie est bien en état de se battre et d’utiliser ses dons à pleine puissance sans pour autant se foutre en l’air. Il doit être certain qu’elle est capable de se contrôler, qu’importe le danger autour. Sybille sait maitriser des armes mais ses ailes… C’est encore autre chose. Elle vole de mieux en mieux mais le contre coup… Et tout le reste, clairement, elle doit continuer de s’entrainer. Alors il est prêt, le sous boss, a l’accompagner dans sa maitrise. Lui aussi a besoin de faire croitre son don, de progresser et d’apprendre à calmer les émotions à défaut de les faire exploser. C’est utile, en temps de guerre, de calmer les coeurs au lieu de les faire bourdonner.
Le pantalon de sport enfilé, le t-shirt sombre, il s’est amusé à papillonner autour de Gisella pendant de longues minutes, s’amusant du charme de la propriétaire en attendant son amie. Il l’aime bien, Gisella, elle est charismatique et elle sait répondre aux membres de la mafia. Un brin téméraire mais surtout intelligente, elle est de ces femmes qui ne se laissent pas marcher sur les pieds malgré un monde où les hommes se pensent supérieurs qu’importe les réussites féminines. Les italiens… Toujours la même rengaine et le même délire machiste. Et puis, il entend, le bruissement des ailes, les pas de Sybille et sa voix enjouée. Il répond d’un sourire au baiser sur la tempe et ne peut empêcher un rire face à la remarque de la grecque. « On ira t’acheter des pantalons de grossesse si tu veux, je connais une petite boutique qui te plaira. Des couleurs sobres, des tissus nobles… Et surtout, du confort ! » Un baiser de sa part cette fois-ci, la main picorant la nuque de la jeune femme avant de répondre à la suite, surpris. « Attend… Tu as… Mais comment… je ne savais pas que c’était possible, de développer une nouvelle faculté aussi rapidement après ta seconde.» Il a un sourire lumineux, se dit qu’elle pourra encore mieux se protéger comme ça même s’il ne comprend pas comment c’est possible… Cette époque est vraiment surprenante. « Par contre… ne me prive jamais de la vue. Pas sans me prévenir s’il te plait.» Il commence à s’étirer, les bras, allongés, les épaules, roulées et reprend la parole. « Qu’est ce que tu veux bosser ce soir ? Pas les ailes visiblement, je pense que tu commences à bien maitriser même si… Fais gaffe à ne pas trop les utiliser Sybille, en dehors des missions surtout. Je ne voudrais pas apprendre que tu t’es pris les ailes dans les palmes d’un hélico. »
Oh be brave be patient be wise. See a heart of golden love will never die
Eros ϟ Némésis .
Heureuse de retrouver Luca comme cela a toujours été le cas. Il s se sont bien rapprochés ces derniers mois, leur amitié solide n'a plus à être prouvée. Elle l'aime à la folie, elle ne veut jamais se séparer de lui et est très fière de pouvoir travailler à ses côtés, prendre soin de ce monde qu'il créé au Silver Arrow. Épanouie, Sybille, les lèvres sur l'épiderme de Luca pour l'attaquer à coups de bisous, très vite l'ordre du jour revient. Elle hausse les épaules, tout aussi paumée que lui sur ces nouvelles facultés qui arrivent comme un cheveu sur la soupe. Elle ne savait pas non plus qu'il était possible de développer une faculté complémentaire, elle qui croyait pourtant que sa transformation serait quasi totale après les souvenirs, voilà que cela vient la surprendre. Oh elle ne s'en plaindra pas, si elle peut être invisible aux yeux de ceux qui lèvent le nez vers le ciel quand elle passe, alors cela lui retire déjà une épine du pied. Elle se promet de faire attention avec Luca qui fonctionne particulièrement avec les sens, le priver de la vue ou du toucher sans le prévenir pourrait déclencher son hybris, lui faire du mal, elle le sait et n'en fera usage sur lui que quand il lui autorisera ou si nécessaire. Un petit geste du menton pour lui promettre que cela n'arrivera pas, elle lui adresse un large sourire. Il a remarqué qu'elle se débrouille de mieux en mieux en vol, elle comprend les courants du vent, les sensations différentes de vents ascendants et descendants, c'est toute une science qui ne s'apprend qu'une fois dans les airs. Luca et Augustin ont beaucoup contribué à ce qu'elle trouve le courage de décoller, ce n'est pas encore parfait, elle n'ose pas faire de figures spectaculaires, se contente de décoller, voler, atterrir pour le moment et cela suffira amplement pour la grossesse. Les mises en garde de Luca lui arrachent un rire amusé, effectivement en plus des courants d'airs elle a dû faire face à d'autres obstacles comme les oiseaux, les hélicoptères, la pluie, l'orage, même un avion quand elle a voulu voir jusqu'à quelle hauteur elle pouvait aller. Particulièrement fatiguant pour celui-là, l'expérience sera retenté quand elle sera bien plus en condition pour faire cela. Avec tout ce qu'elle fait elle espère que son enfant ne sera pas du genre à vouloir se volatiliser tout le temps, un agité des couches qu'il faudrait limite avoir en laisse. Avec Augustin comme père il y a déjà 70% de chances que ce soit le cas. Amen.
Sybille délaisse sa veste sur le côté, ajuste son pantalon trop serré et s'étire doucement « Je pense qu'a la fin du mois je vais arrêter de voler, ça commence a devenir difficile de décoller et je ne veux pas mettre le petit en danger non plus.» Ça demande déjà beaucoup de puissance pour s'élever du sol, les ailes sont à sa proportion et ne comptent sans doute pas un poids en plus dans le ventre qui devient de plus en plus lourd. S'en suivra alors sans doute une période où elle ne fera que regarder Netflix, quémander des câlins et des massages à Augustin. « Je veux bien bosser ces nouvelles facultés, si tu es d'accord ! Et toi que voudrais tu travailler ? Je suis en pleine forme aujourd'hui !» Motivée, toujours aux côtés de Luca, son entrée dans la NC a changé quelque peu son comportement, ses envies d'avenir. Au fond d'elle la noirceur de Némésis n'est plus, elle est la neutralité parfaite, la justice divine.
Le sourire de Sybille, le coup de menton, la joie de la retrouver, il ne manque rien Luca, hypnotisé par son amie qui devient une déesse qu’il ne peut que respecter. Avant, il appréciait l’humaine plus que la divine. Ses coups de hanches au Silver, ses yeux clairs, son calme malgré l’euphorie de la boite de nuit. Et puis petit à petit, la déesse s’est imposée, à pris trop de place, lui a blessé le dos, l’a rendu folle au point de se gratter à s’en arracher la peau. Et il la haït pour ça Luca, la détesté de toute son âme. Eros a hurlé, Salducci s’est énervé puis lentement, il a accepté la récurrence de son amie en la voyant mettre de côté la vengeance au profit de l’équilibre. Alors la voir ici, à ses côtés, le ventre arrondi d’une grossesse surprenante et l’envie au creux du myocarde de continuer à apprendre et à devenir une meilleure versions d’elle-même, ça le fait sourire Luca. Il est heureux, face à Sybille, il se sent bien.
Le veste retirée le pantalon de remonté, il ne peut s’empêcher d’étouffer un rire face à la silhouette toute en formes de la jeune femme. Oh oui, elle va devoir aller acheter de nouvelles affaires ! Pas que ça le dérange de voir ses hanches aussi rondes mais si elle veut continuer l’entrainement sans étouffer dans son pantalon… « J’imagine qu’Augustin n’est pas à l’origine de cette idée… » qu’il murmure le sous-boss, un léger sourire narquois sur le visage, sachant pertinemment que son homologue est moins raisonnable que lui. L’amour le rend surement un peu plus con, un peu plus fou, et ça, Eros ne peut que le comprendre. S’étirant un peu, roulant des épaules, il acquiesce du menton face à la demande de son amie. « On peut essayer de voir à quelle distance tu peux l’utiliser ou peut-être… Il réfléchit, tapote ses lèvres de la pulpe des doigts. « S’il te faut un contact visuel obligatoire ? » Il s’approche un peu de Sybille, les doigts libres qui se posent sur sa joue. « Tu peux me priver de tout sauf du toucher par contre. C’est la seule chose que je te demande. » La voix est douce, la requête, logique. Les souvenirs du contact absent, de la peur de ne jamais retrouver l’usage de ses mains… Jamais il ne pourra supporter un second round. « Quant à moi.. Je ne te l’ai pas dis car… À vrai dire, ça ne s’est pas très bien passé la première fois… » Le souvenir de la nouvelle faculté est encore bouillant dans le coeur du sous-boss. « J'ai développé un nouveau don aussi mais… Je veux te faire la surprise. Promis, ce n’est pas trop désagréable. » Oh même pas du tout. « Tu ou je débute ? » Et l’éclat de malice dans les yeux de Luca, qui rappelle un peu trop celle dans les yeux d’un certain chérubin.
Oh be brave be patient be wise. See a heart of golden love will never die
Eros ϟ Némésis .
Effectivement même si Augustin l'a mise en garde, il ne lui a pas explicitement demandé d'arrêter de voler. Il sait que Sybille connait et perçoit ses limites, il lui fait énormément confiance là-dessus, peut être même trop, il en oublie à quel point Sybille est fougueuse. Elle pouffe de rire, de toute manière il arrivera un moment où elle ne pourra sans doute plus décoller sans se faire mal au dos. Et puis pour le dernier trimestre il lui sera sans aucun doute conseillé de rester au chaud. Ça l'ennuie d'avance, elle qui a l'habitude de bouger tout le temps tous les jours. Un mal pour un bien se dit elle en passant sa main sur son ventre rebondi. Bébé vit déjà bien assez d'aventures comme ça.
Il propose certaines choses à voir, le contact visuel, la distance, des petits détails qu'elle ferait bien de connaitre avant toute chose. « Oui c'est une bonne idée, je voudrais aussi voir s'il s'agit bien des cinq sens ou est ce que certains seront impossibles à avoir, j'ai déjà fait la vue et l'ouïe, je voudrais tester l'odorat et le gout aussi et puis on verra sur la distance et le contact visuel ou non. Il faut que je mémorise tout ça pour ne pas avoir de mauvaises surprises.» Un pouvoir qui lui sera utile, car son don sur les hybris ne fonctionne qu'avec ceux qui en possèdent un, contre les autres elle n'a aucun pouvoir et cela la frustre un peu s'il s'agit de se donner un coup de pouce pour se défendre. Cette nouvelle faculté lui ouvre d'autres portes.
Elle remonte ses manches, prête, mais il attire son attention, déclare avoir un nouveau don qu'il avait gardé secret à cause de sa première utilisation désastreuse. Sybille le regarde, les yeux ronds. Elle est contente pour lui, Luca et eros parviennent à cohabiter sans se frustrer l'un l'autre et lui aussi, il évolue. Il devient bien plus puissant chaque jour, le monde ferait bien de prendre garde à l'étendue de son pouvoir. Garder la surprise ? Sybille est intriguée, un large sourire se dessine sur ses lèvres. Sybille se rapproche de Luca, ses doigts glissent sur ses hanches, chatouilleux, elle a envie de savoir, maintenant ce dont il s'agit. « Qu'est ce que c'est ?» Appuie doucement ses chatouilles, envie de le cuisiner pour qu'il avoue tout Luca parce que Sybille a cette curiosité constante, elle veut tout voir tout savoir. Il veut garder la surprise Luca, et Sybille cesse sa torture en étouffant un rire. Elle s'écarte un peu, pas certaine de l'ampleur du don de Luca sur elle et si cela peut lui porter un handicap après même si il confirme que ça ne sera pas désagréable, donc elle préfère commencer. « je vais commencer, si jamais tu me rends chèvre j'aurais du mal à user de mes pouvoirs ensuite.» Même éclat de malice dans les yeux de l'ailée, elle dépose un baiser sur la main de Luca. Pas le toucher donc, pas de problème, elle surentraînera sur quelqu'un d'autre pour ce sens là. Si toutefois il s'agit bien des cinq sens et non pas que certains d'entre eux. « On va commencer par l'odorat, tu es prêt ?» Elle lui demande la permission, parce qu'elle sait que ça peut être perturbant, aussi elle choisi de commencer doucement. L'odorat est le sens le moins développé chez l'homme, il sera intéressant pour elle de voir s'il existe une différence entre les dieux et les humains là dessus.
Une fois l'accord de Luca, Sybille se concentre sur lui, atténue la sensibilité de son odorat, un peu, doucement, ça demande pas mal d'attention, d'être focalisée, et puis jusqu'à se dire que c'est fait. Plus d'odorat comme un jour de rhume. a t-elle réussi ? Sybille retire le foulard à son cou et le lui tend « J'ai mis une huile essentielle dans mon linge, tu saurais la percevoir ?»
Sybille est joueuse, pleine de malice et c’est ce qui a plu à Luca en premier quand ils ont appris à se connaitre. Malgré la noirceur du revers de son pouvoir, elle perd rarement le sourire la Dousmanis, surtout quand elle se trouve en compagnie de ses amis. Alors la voir se rapprocher à l’évocation de son nouveau don, ça lui tire un large sourire à Luca. Amusé, il l’est aussi. Il se souvient d’Augustin et d’Alcide, de leur réaction, de leurs visage béat avant de comprendre qu’ils ne maitrisaient plus rien. Il se souvient de la fougue et de la violence du don, la perte de contrôle chez l’homme étant certainement l’élément le plus difficile à accepter pour la majorité. Ne plus pouvoir résister, être happé par une émotion fulgurante, se sentir noyer sans pouvoir se rattraper à une bouée… Luca a ce visage gracile et ce sourire plein de douceur mais on n’oublie trop souvent, qu’en lui pulse un dieu primaire, un enfant du chaos, un des premiers à avoir fouler les Cieux, bien avant Zeus, Hermes et les autres. Pas que ça le rend plus puissant, disons simplement que le dieu en a vu des choses et que… Ses dons sont universels, touchant sans choisir, effleurant et détruisant sans faire de différence. Il est l’Amour après tout et qu’importe ce qu’on dit, l’Amour vit en chaque corps et dans chaque esprit. Même les plus arrogant et les plus vils.
Il étouffe un léger rire, la tête qui se penche un peu à l’évocation de la folie qu’il pourrait créer au creux des synapses de la grecque. Oui, elle a raison, elle ne sait rien mais lui est conscient qu’un orgasme pur et divin n’est pas un simple shoot de nectar. « Tu as raison, je te laisse commencer. » Et ce sera par l’odorat qu’ils débuteront. À la différence de beaucoup, Luca a développé ce sens au fil de ses pérégrinations. Les odeurs au cours des voyages, mais aussi et surtout, les senteurs des peaux échauffées, de la sueur, des cheveux ébouriffées. Plus que la texture des peaux, l’odeur des êtres humains est certainement l’une des choses qu’il aime le plus au monde. Alors il a hâte, de savoir ce que ça fait, de ne plus sentir la flagrance du parquet, huilé quelques jours plus tôt pour être parfaitement lisse. Il veut savoir comment son cerveau va gérer avec un sens en moins, si sa vu sera plus aiguisée si… Oh. L’odeur de la pièce a disparu, tout comme celle de son propre parfum. Plus de senteur boisée, les sourcils se froncent, il inspire encore...Rien. C’est comme se retrouver dans un flacon de parfum vide, bouché et stérilisé. Conscient qu’avant, l’espace contenait milles senteurs et qu’à présent, il est vide de toute odeur. Il regarde Sybille, détend son visage et attrape son foulard. Peut-être qu’en humant un plus fort et plus près… Le tissu sous les narines, l’inspiration est forte, il se sent comme un animal en train de traquer la piste d’une proie. « Je sens un petit quelque chose… » Ou est ce un souvenir ? Il est sûr de… Une nouvelle inspiration contre le foulard, au pire, il l’amènera au pressing. « Petitgrain bigarade ? » L’odeur est délicate, un peu acidulée, mais pas assez forte pour qu’il soit certain de sa supposition. « Je suis sûr de sentir quelque chose… Essaye de te concentrer encore un peu plus… N’hésites pas. » Laisse toi aller Sybille, voilà ce qu’il lui dit l’Ange, tant qu’elle ne touche pas à son toucher sans le prévenir, tout va bien. Mais il veut voir s’il s’agit d’une habitude ancrée dans son esprit, de connaitre l’odeur de la Dousmanis ou s’il sent réellement le petitgrain sur l’écharpe.
Oh be brave be patient be wise. See a heart of golden love will never die
Eros ϟ Némésis .
Ce nouveau pouvoir est une bénédiction, cela lui permettra de se défendre un peu mieux. Un pouvoir non offensif mais handicapant, ça ressemble beaucoup à Némésis qui préfère toujours être offensive de manière physique plutôt que d'user de pouvoirs, à l'exception de certains hybris plus ou moins douloureux. C'est Némésis qui est là, entre les murs de cette pièce, en compagnie de Eros, les deux dieux s'aident mutuellement pour toucher les sommets, se préparer au jour où ils remonteront sur l'Olympe. Némésis n'est pas une déesse de l'olympe, sa place est sur terre, au nom de Zeus, son lien avec l'Olympe est Hermès. Elle se demande si ce temps là arrive, si cela se passe de cette manière, est ce que leur relation va changer ? Eros et Némésis ont l'air de bien s'entendre, mais elle ne venge jamais l'amour. Grâce à lui pourtant elle le connaît et Némésis a l'air d'être bien plus sensible et empathique qu'elle n'a pu l'être par moments. Sa neutralité n'est plus, elle a une personnalité liée à l'histoire de son hôte, a condition que l'humaine en elle demeure. Alors bien souvent elle essaye de profiter de ces instants passés avec lui, parce qu'elle a peur de l'oublier, elle a peur que lui aussi l'oublie ; Tout ce qu'ils ont traversé, tout ce qui a animé l'histoire de leur amitié, les débuts écorchés sous le signe de la douleur et jusqu'à l'éveil, ces instants de bonheur partagés en Grèce et depuis qu'il lui fait confiance en tant qu'associée au Silver Arrow.
Tout cela se bouscule dans sa tête, Sybille n'est pourtant pas ici pour faire le tour de ces choses là, ni pour en débattre avec lui. Alors elle met de côté ce qui pollue son esprit présentement, le remet à plus tard et se concentre davantage, prise sur le fait quand il lui avoue ne rien ressentir de différent. C'est qu'elle ne fait pas assez d'efforts.
Elle se mordille les lèvres, elle n'était pas certaine d'avoir réussi, pas encore assez sensible à l'énergie qu'elle renvoie. Plus de concentration, encore, Sybille inspire profondément, concentre toutes les ondes de son don sur Luca pour le façonner, percevoir ses cinq sens et le priver de l'odorat. Encore, un peu, elle ne parvient pas à le saisir totalement, c'est comme s'il y avait beaucoup trop de choses à envelopper. Elle sait néanmoins que c'est à force de travail qu'elle arrivera à faire ce qu'elle désire, alors elle ne lâche rien, continue de réunir ses forces et quand elle pense y arriver, elle s'écarte petit à petit et remarque qu'elle n'a pas plus de mal à le faire proche et éloignée. « Ça a l'air de ne pas fonctionner en fonction de la distance » Un coup d'ailes, elle décolle pour aller au fond de la pièce, par chance le plafond est assez haut pour qu'elle se permette de voler. Sybille aurait pu utiliser ses jambes pour cela, certaines choses deviennent réflexe. Ça lui fait gagner du temps, bien que l'atterrissage toujours fastidieux. Elle réessaye, se concentre pour priver Luca de son odorat. « tu sens un différence ? » Elle essaye, ferme les yeux, les rouvre et puis se tourne. Elle a l'impression que ça marche moins de cette manière. Luca le lui dira s'il sent qu'il se passe quelque chose mais sans contact visuel, elle a l'impression que ça ne fonctionne pas.
Il sent une différence Luca, mais les odeurs les plus fortes, telles que les huiles essentielles, lui parviennent toujours. Quant au reste, l’odeur du vieux bois ou celle de son propre parfum, léger et discret, c’est autre chose. Rien, le vide, le néant, c’est comme quand on n’entend plus rien mais qu’on est persuadé qu’il y a du bruit malgré tout. C’est perturbant, Sybille se construit petit à petit et gagne en puissance. Ses pouvoirs sont plus défensifs qu’offensifs en habitude mais là… Là c’est autre chose. Priver quelqu’un d’un sens c’est le mettre dans la gêne, le perturber et lui faire perdre ses habitudes et ce qui le ramène à la réalité. En bataille, ne plus rien voir peut-être mortel, tout comme ne plus rien entendre. Alors malgré la gêne d’être le cobaye, il est heureux Luca, un sourire lumineux et fier, de voir son amie grandir en même temps que sa déesse. « C’est beaucoup mieux… » Enfin non, c’est pire vu qu’il ne sent même plus l’huile essentielle, mais ça prouve que Sybille s’en sort à merveille quand elle se concentre réellement.
Pourtant, quand la divine s’élève légèrement dans les airs, il ne peut s’empêcher de froncer des sourcils. Elle use trop aisément de ce don qui vient tout juste d’éclore, elle doit se montrer plus prudente Sybille. On a beau parler de Nemesis, elle ne peut se permettre de se laisser dévorer par sa déesse la Dousmanis, sauf si bien entendue c'est ce qu’elle souhaite. Ils n’en ont jamais parlé tient, de ce qu’ils voudraient pour la suite de cette co-existence pour le moment, pacifique. Sybille était-elle prête à disparaître au profit de Nemesis ? Il n'en sais rien Luca, se note de lui demander un jour, quand ils auront un peu plus de temps.
Les yeux se ferment sur la question posée, elle qui s’est tournée ne peut le voir se concentrer pour essayer de retrouver les odeurs qui ont disparu depuis quelques secondes. «Je ne sentais plus rien et ça revient… Je pense que tu as besoin d'un contact visuel. » Remarque pour elle et pour lui, si elle doit utiliser son nouveau pouvoir, elle devra être protégée pour éviter de perdre le lien entre elle et sa victime. « C’est impressionnant… Et très utile. Tu peux revenir ? » Qu’il lui demande avant de répliquer aussi rapidement « En marchant s’il te plait. » Un peu taquin mais surtout inquiet, de la voir user si aisément de ses ailes. « Rien à voir avec ton nouveau pouvoir mais… Le contre-coup des ailes, qu’est ce que c’est ? Tu l’as déjà vécu ? » Car à trop s’amuser avec, elle va payer le prix Sybille. Lui a déjà conscience du sien, son propre plaisir diminue, il peine de plus en plus à toucher les cieux. Rien pour certains, un chagrin douloureux pour le Dieu de l’amour qui perd à son propre jeu.
Oh be brave be patient be wise. See a heart of golden love will never die
Eros ϟ Némésis .
Un contact visuel, voilà la limite de son nouveau pouvoir, elle le gardera en mémoire le jour où elle voudra compter là-dessus pour ne pas se retrouver prise au piège. Sybille est tout de même satisfaite de cette opportunité que lui lègue Némésis, elles grandissent en même temps, parviennent à s'apprivoiser bien que certaines choses soient venues trop brutalement. Les ailes par exemple, et quelle nuit affreuse elle a passé à ce moment là, elle ne sait toujours pas si ses ailes vont rester indéfiniment vissées à sa silhouette où si elle a possibilité de les dissimuler. Elle a l'impression de moins les sentir comparé au début, comme si les nerfs étaient de moins en moins connectés à ces grandes ailes. Revenue vers Luca en ayant cessé d'user son don sur lui, elle y va en marchant tout comme il le lui demande. Un petit rire passe ses lèvres à ses recommandations, il s'inquiète beaucoup Luca, mais il a raison de la freiner et de lui ramener les pieds sur terre pour qu'elle ne se prenne pas un retour des choses et qu'elle en soit surprise. Trop fougueuse, Sybille, dès qu'on lui donne des opportunités elle en profite, cela a toujours été ainsi.
Le contre coup de ces larges plumes blanches, il fait bien de le mentionner car là aussi il y a des limites et bien sûr qu'elle l'a expérimenté. D'un mouvement du menton elle le lui confirme, elle fait attention désormais « c'est lié à mon hybris a priori » Sybille se tourne légèrement déboutonne son haut rafistolé pour s'adapter à sa nouvelle morphologie et lui montre les plaques enduites d'un épaisse crème dans le but de la faire cicatriser. Pas de plumes qui sortent toutefois, juste d'affreuses démangeaisons qui la prennent en fin de journée quand elle abuse de ce don là. Ça l'empêche de décoller, le temps que la crise passe et elle commence à comprendre comment cela fonctionne. « Je dois avoir un nombre d'heures que je peux faire en vol, j'ai étudié cela pour ne pas en souffrir à l'avenir, mes limites semblent se faire de plus en plus éloignées à mesure que je maîtrise le vol!» Un joli sourire sur les lèvres de Sybille qui ne prend pas ça comme un échec ni comme une mauvaise nouvelle, au contraire, elle est contente que ce soit quelque chose qu'elle connait déjà et non pas un malus à prendre en compte en plus de son hybris. Le tout est d'apprendre à connaitre ses nouvelles facultés et jusqu'où elle peut aller avec; en tant qu'apprentie déesse, ça lui semble être logique qu'il y ait ce genre de chose, déjà parce que son humanité ne supporterait pas autant de puissance, mais aussi parce qu'il faut laisser le temps aux choses de s'installer. Heureusement Luca lui permet de s'apprivoiser en jouant les cobayes, ils s’entraînent beaucoup ces derniers temps, il l'a aidée à étudier les courants du vent, et d'autres termes scientifiques sur la méthode de vol de grands oiseaux. Elle le doit à lui tout ça, elle n'oubliera jamais tout ce qu'il a pu faire pour elle et pour respecter ce travail là c'est tout naturellement qu'elle a pris le temps d'étudier ce contre-coup. « Bon allez, à toi, impressionne moi !» Elle prend appui sur ses pieds, bien ancrés dans le sol, prête à affronter ce nouveau don.
L’hybris. Les déchirures dans le dos, les chatouilles qui deviennent plaies, les horribles démangeaisons qui lui bouffent l’existence tant elles sont violentes et impossibles à calmer. Il se souvient, Luca, des douloureuses griffures sur la peau de Sybille. Elle sait les dissimuler, tatouages, t-shirt, cheveux, tout est bon pour cacher aux yeux des autres, les affres vécus à cause d’une divinité. Alors savoir que le nouveau don est lié à cette maladie de peau, ça inquiète un peu plus le dieu de l’Amour. Elle va finir par avoir une infection à force de jouer de ses ongles avec tant de ferveur, la crème calmant mais ne soignant pas grand chose. Mais il ne peut rien y dire, leur bagage divin est ainsi. Pouvoir oui, mais accompagné de symptômes qu’on peut simplement gérer et non guérir.
Menton qui acquiesce, sourire face aux pieds qui la mènent à lui. Elle comprend, elle accepte son inquiétude et son pragmatisme. Luca aimerait être moins embêtant avec ça, mais lui qui s’est trop souvent retrouvé dans un état dépressif difficile à détacher de ses entrailles, il ne veut pas retrouver Sybille dans le même état d’hybris poussé à son paroxysme. « C’est bien. Tant que tu es consciente de tes limites, c’est le principal. Peut-être que noter tout ça dans un carnet, le temps de vol mais aussi la météo, les trajectoires, tout ce qui peut mettre tes ailes sans des situations plus complexes, ça pourrait aider à bien savoir ce que tu peux faire. » Il faudra juste que personne ne tombe sur ces notes. Il évite de lui évoquer l’idée de tout mettre sur son téléphone car avec ces histoires de leaks, déjà que des videos tournent sur la déesse de la vengeance, il ne faudrait pas que sa feuille de route se retrouve dans la boite mails des fous de religion.
Elle est curieuse Sybille, le regard ancré dans celui de l’Ange, le corps prêt à tout recevoir sauf ce qui arrivera vraiment. « Je préférais que tu …» Un geste vers le sol, une petite moue sur le visage amusé de l’Amour. « … sois assise… Ce sera mieux pour toi. » Il attend que son amie prenne position pour se concentrer. Il ne sait toujours pas comment l’activer Luca, ce don, a juste conscience qu’il doit mettre à feu toutes les émotions qui gambergent dans son esprit et son corps. Comme lors de l’engueulade qui a rompu ses liens avec la Camorra. Sybille est-elle au courant déjà ? Surement, peut-être qu’elle lui en parlera. Il y repense Luca, à la colère du dieu, aux mots qui ont filtré, à la vérité sortie de la bouche de l’ancien sous boss devant l’inconscience de ses semblables. Et ça monte, dans le corps, ça échauffe les entrailles, la tête, ça fait palpiter le myocarde et souffler un peu plus fort. Le regard céruléen se darde sur celui de Sybille, alors que le don s’active lentement et… Ah non pas lentement du tout. La perte de maitrise, il la sent Luca, la vague le submerge à peine a-t-il laissé parler la colère contre Augustin et Alcide. Elle le réchauffe brutalement, abandonne son esprit et s’éclate, invisible mais bien présente, contre le cerveau de Sybille qui se noie sans s’y attendre. Et la regarder, les prunelles bleutées presque trop brillantes, jouir de l’Amour véritable sans pouvoir se retenir. « Désolé…» De l’orgasme inattendu ou de la perte de contrôle des deux partis ? On ne le saura jamais, il reste le dieu de l’Amour et malgré le contre coup qu’il ne tardera pas à découvrir, il apprécie, voir ses homologues crier son nom sous un plaisir dont lui seul peut être le créateur. Ça l'amuse Luca, à défaut de le faire jouir. Et c'est bien dommage qu'il pense tout bas.
Oh be brave be patient be wise. See a heart of golden love will never die
Eros ϟ Némésis .
Un petit geste de la tête et elle se dirige vers une chaise plus loin, parce que si elle s'assoit par terre elle ne pourra sans doute pas se relever. Une multitude de questions dans son esprit, il souhaite garder la surprise et elle se demande comment elle va réagir à son nouveau pouvoir, mais il a l'air nerveux. S'il estime qu'il n'y a pas de danger pour l'enfant, alors elle a hâte d'en faire l'expérience. Correctement vissée sur sa chaise, un geste et elle lui fait savoir qu'elle est prête. Alors il n'y a plus qu'à observer et attendre, elle le regarde se concentrer, le pouvoir neuf qui s'imprègne dans son corps, Sybille fronce les sourcils quand elle ressent alors une petite flamme dans le bas de son ventre. Le myocarde s'emballe, doucement, les frissons remontent l'échine et ses muscles semblent vouloir se crisper. Elle connaît ces sensations, rien de désagréable, quelque chose monte, arrive, c'est une vague de plaisir. Elle pensait voir l'évolution, mais la déferlante la frappe et c'est son corps entier qui se crispe, vives décharges dans les reins, les synapses explosent dans sa tête et elle se noie dans l'endorphine. Gémissement inattendu, d'un orgasme monstre, pas le plus puissant qu'elle ait connu, mais le tremblement de terre est suffisamment violent pour faire perler quelques gouttes de sueur sur son front. La chute des cieux, elle redescend sur terre quand ses muscles se détendent et souffle longuement pour récupérer son rythme respiratoire. Surprenant, c'est venu d'un coup et ils 'excuse, sans doute parce qu'il a dû perdre le contrôle. Rire étouffé entre les lèvres fébriles, quand son corps est submergé d'un désir provoqué par la simple volonté d'Eros. Elle se lève, la déesse vient réclamer les lèvres de son compagnon d'aventures, et c'est un langoureux baiser qu'elle lui vole, mains posées de part et d'autre de ses joues. L'envie de lui, encore présente, ces sensations là elle les adore, elle voudrait tout le temps se retrouver dans cet état d'apothéose où il n'y a plus la moindre douleur et où elle se sent si légère. De l'amour au bout des lèvres, du vrai amour, parce qu'elle aime Luca à s'en damner depuis longtemps. « La prochaine fois, on fera un échange de bons procédés hein ! Tu me donnes tout et tu n'as rien, moi aussi j'aimerais te voir perdu dans tes propres sensations » multiples baisers ventouses déposés sur ses joues entre deux rires alors qu'elle prend le temps de redescendre de son nuage, de sentir les sensations s'estomper au creux des bras de Luca ; Peut il sentir ce qu'il infuse en elle ? Sa magie, fantastique.
Elle finit par le laisser tranquille parce que l'endroit n'est pas adéquat pour ce genre de choses et qu'elle finirait par trop avoir envie de lui si le contact perdure. Joues rosies encore par l'orgasme, elle passe ses doigts dans ses cheveux. « C'était pile ce qu'il me fallait » La grossesse parfois la rend mal, le blues, les peurs, parfois c'est le corps qui souffre et là, c'est reparti de plus belle. Elle fait le tour, de ce qu'elle a ressenti, de la puissance qu'il peut envoyer dans le corps, et les crispation certes délicieuses mais qu'elle devine peuvent être douloureuses s'il désire tout faire exploser. Il s'agit quand même d'accélérations cardiaques, saurait il le faire battre si fort jusqu'à provoquer un arrêt ? L'orgasme en lui même parfois donne l'impression d'être dans un état de non retour, proche de la mort, valser délicieusement sur les précipices des enfers. Il a ça en lui, c'est un pouvoir merveilleux mais qui peut certainement être tout aussi fatal s'il ne le maîtrise pas ou s'il l'amplifie à son paroxysme, là où aucun corps humain ne saurait le supporter. Elle toussote, le sujet du jour n'était pas de se laisser aller à des jeux frivoles, mais bien d’entraînement. « Alors, j'imagine qu'à petite dose cela te permet de prendre possession du corps de quelqu'un et qu'à grosse dose cela peut être dangereux ? Ça pourrait être intéressant de voir si tu parviens à décortiquer chaque phase d'un orgasme pour contrôler telle ou telle réaction physique. Le stopper en plein milieu et le provoquer aussi vite qu'un claquement de doigts ! Tu pourrais faire tellement de choses avec !» Sybille réfléchit quelques secondes, comment passer un entraînement là-dessus sans aller jusqu'à la fatiguer d'avoir une multitude d'orgasmes à la séance. « Essaye, tourne moi le dos, on va voir si t'as aussi besoin d'un contact visuel ou pas déjà, on prendra des notes ensuite »
Il a du a mal, Luca, à maitriser ce don qui l’emporte sans lui laisser le temps de gérer. La vague le submerge lui aussi, mais sans émotion, à la différence de la personne visée. Il voit Sybille exploser, gémir, l’orgasme violent et incontrôlable fait pulser son coeur, ses reins et ses muscles dans une unique mélodie. C’est beau, de la voir ainsi et il aimerait ressentir ce qu’elle éprouve mais en est incapable. C’est comme le vide, la vague est là mais inutile. Les flots l’emportent lui aussi mais sans émotion, sans rien comprendre ou ressentir. Ni douleur, ni plaisir, ni calme, rien. Le big bang face au trou noir. C’était pareil avec Augustin et Alcide et ça devient de pire en pire.
La déesse de la vengeance se relève, et fonce vers lui comme un boulet de canon sur sa cible. Les lèvres s’accrochent instantanément à celles de l’Amour, le baiser est bouillant et passionné. Au point où Luca devrait se laisser aller, abandonner ses mains sur le corps voluptueux de Sybille, tisser des plaisirs au creux de ses reins, comme le dieu l’a fait quelques secondes avant. Mais il en est incapable. Le vide, pas le noir, non, pas la rage ou la colère, la tristesse ou le manque, juste le vide. Rien, il ne ressent rien sous les baisers délicieux de Sybille, ni quand sa langue danse contre la sienne ou que ses mains s’accrochent à sa peau dans un besoin réel. Vide, vide, il est vide, comme une huitre sans perle, comme un coquille inutile. Vide. C’est horrible.
Il se recule un peu Luca, essaye de garder la face en souriant légèrement face à la remarque de l’amie. « Si ça t’a fait du bien, c’est le principal… » qu’il murmure avant de la laisser s’éloigner. Oui, elle a raison, ce don est puissant et c’est bien ce qui l’inquiète le dieu de l’Amour. Faire exploser les émotions en touchant l’autre, maintenant ça lui convient mais il se souvient, des premières années, les mains bandées sous la peur panique de toucher quelqu’un. Et maintenant ça… Sans besoin de contact en plus. Non, il n’apprécie pas Luca, ce qu’Eros lui fait faire et ce contrôle qu’il perd à mesure que le dieu s’éveille. Mais comment refuser, alors que l’osmose est quasi parfaite ? Comment reculer maintenant qu’il a tout quitté et que son dieu peut s’élever sans avoir besoin des autres ? Il n’en sait rien, est perdu et non, ce don n’est pas une bénédiction. Il ne lui convient pas. « Je… Je ne le maitrise pas du tout Sybille pour le moment. Mais ton idée est intéressante, si je peux déconstruire l’orgasme, peut-être que je pourrais… Arrêter au bon moment. » Et ne pas se sentir comme vidé de toute émotion sans rien ressentir pour autant.
Sybille attend la seconde tentative, Luca hésite, ne veut pas trop mais réessaye. Peine perdue, il ne veut pas, Eros non plus et la fatigue le berce déjà. « Je… Je ne peux pas. Je n’y arrive pas.» Et craquer, alors que ça ne lui était pas arrivé depuis des années. Les épaules s’affaissent, les mains tombent contre les cuisses, les yeux se baissent et s’emplissent de larmes sous le vide émotif. « Je ne ressens plus rien Sybille… C’est vide. » Il n’est plus lui.
Oh be brave be patient be wise. See a heart of golden love will never die
Eros ϟ Némésis .
Et les larmes qui montent étouffent son coeur, mains posées de part et d'autre du visage de son âme soeur, elle se demande pourquoi la vie l'a punit d'un tel contrecoup de ne plus rien pouvoir ressentir. Elle se mord les lèvres, culpabilise d'avoir été l'hôte d'un tel cadeau alors que lui, le dieu de l'amour en est soudainement privé. Elle ne veut pas le voir dans cet état, elle ne veut jamais le revoir dans un état qui lui rappellerait le moment où elle a été le voir à l’hôpital. Le fiasco de l'Eden Manor et les mains brûlées, le choc dans ses yeux et quand il a réalisé ce qu'il lui était arrivé. Plus jamais cela, pitié. Pourtant Luca a changé, Luca est tellement plus fort de jour en jour, il affronte toutes sortes de choses et reste un homme bien et droit.
Un baiser sur la joue, elle l'enlace, l'envie de l'imprégner de l'amour qu'elle ressent pour lui pour lui réchauffer le coeur. Lui donner de ses émotions à la pelle et ne jamais le laisser sans rien avoir en retour. « Je t'aime Luca » Trois mots glissés à l'oreille d'une vérité criante, de l'amour le plus pur qui existe en ce monde. Amour véritable, sincère, solide, éternel. « Moi je ferai toujours en sorte que tu ressentes ça.» Elle lui prend la main, la pose sur le haut de sa poitrine où son coeur apaisé bat uniquement pour lui dès ces instants où ils sont tous les deux. tant qu'elle peut le couvrir d'amour, qu'il le ressente, qu'il s'en imprègne, il peut tout prendre, elle ne le laissera jamais sans cet amour là. Némésis fera pareil pour Eros, les dieux ailés se comprennent, toujours en marge de l'Olympe, toujours dans leur propre dualité. Et s'ils se complètent, c'est précisément pour ces moments là où l'un a besoin de l'autre pour ne pas sombrer. Il en a toujours été ainsi, il en sera toujours ainsi.
Les mains de Sybille contre ses joues ne sont que douceur et amour. Il les ressent, ces émotions délicates qui étreignent le coeur de son amie. Le premier pouvoir, lui ,n’est pas éteint et fait voyager les sentiments mais ils ne réussissent pas à voguer jusqu’à son propre palpitant. Noyés sous le silence, perdus, écrasés, les sentiments ne l’atteignent pas comme avant. Ça aurait pu être difficile, pour un homme comme lui, qui a toujours vécu au rythme des bondissements des coeurs. Mais ne ressentant plus rien, c’est comme s’il ne pouvait être triste. Pas de malheur, pas de rage, rien que le vide.
Alors les trois mots prononcés par Sybille, il les imprime dans sa tête Luca, essaye de s’en rappeler à défaut de les ressentir. Qu’importe si ça ne fait rien, il sait qu’ils existent, que Sybille ne lui ment pas et ne se joue pas de lui. Elle est son autre, elle est lui autant qu’il est elle et ça lui suffit, à l’Ange, pour accepter d’y croire. Il acquiesce du menton Luca, est incapable de parler, pleurer est sa seule réponse, la seule chose qui lui reste comme preuve de ses émotions. Même sans être gorgées de tristesse, les larmes, Sybille les comprend. Il est ailleurs, l’âme a été martelé sous la puissance d’Eros et maintenant il le comprend et ne peut que s’en vouloir, lui qui se pensait assez fort, pour contrer le dieu. La main contre la poitrine, le battement du coeur sous les doigts, il hésite à réagir, se laissant porter par la litanie cardiaque. « Oui… » C’est soufflé, sur le bord des lèvres. Les doigts s’élèvent et s’accrochent à ceux de Sybille. « Ce n’est pas mon don que je dois travailler… C’est son contre-coup je pense. » Comment, il n’en sait rien mais plus il se laissera happer par Eros, plus la passion, le désir, l’amour, toutes les émotions l’abandonneront.
Les prunelles se relèvent, les yeux bleus embués s’assèchent, plus rien à transmettre, plus rien de ressenti alors plus de raison de pleurer. « En quittant la Camorra… Je me rapproche de lui, tu sais… Eros n’a jamais été auprès des siens, il…il a toujours été différent. Je crois que je me suis tiré une balle dans le pied Sybille. » Un sourire, pas amusé, ni triste, juste une habitude ancrée en lui quand il comprend les erreurs commises. «En restant avec eux, je me protégeais de lui. »
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Eros ϟ Némésis .
Les pouces glissent sur l'épiderme rougissant, essuie les restes des larmes et conserve cette étreinte angélique, sous la douceur de ses plumes. C'est effectivement le contre coup qu'il doit travailler, tout comme elle le fait pour celui de ses immenses ailes qui tiraillent le dos. Elle sait ce que c'est, et elle fera tout son possible pour être là quand il en a besoin, pour lui rappeler toujours à quel point elle l'aime et qu'il se nourrisse de cet amour là.« Je t'aiderai, toujours» Elle voit que la cohabitation avec Eros n'est toujours pas facile bien que cette dernière se soit améliorée, peut être qu'il est possible qu'il se sépare d'Eros pour laisser Luca en paix. Némésis s'en arracherait le coeur de la poitrine et pour cela elle empêche Sybille de lui dire qu'éventuellement il peut envisager de laisser le dieu choisir un autre hôte. Luca est une créature parfaite pour Eros, tant dans sa force que dans la torture de son esprit, et la légèreté de son coeur. C'est des choses contraires qui s'assemblent sous l'amour, il vit grâce à lui et elle sait qu'il s'en rapproche. Ils changent presque tous en même temps et Némésis a de pus en plus de pouvoir sur Sybille. C'est un fait. Les doigts entre les siens serrent doucement l'emprise, embrasse les phalanges et elle fait un pas en arrière. Elle sait qu'Eros a toujours été en retrait, né même du chaos, c'est normal qu'il cherche à s'en protéger « On va travailler ton contre-coup, voir jusqu'où tu peux aller dans ton don, tout en conservant tes propres ressentis.» Espoir, toujours, Sybille sait que quand on veut quelque chose il suffit de se donner les moyens pour y arriver, rien n'est écrit, rien n'est définitif, il faut juste parfois faire de longs détours mais au final, ça vaut le coup.
Et elle sera là, pour l'aider, empêcher son hybris de prendre un peu plus des étincelles dans son regard. « Tu en as assez eu pour ce soir, on travaillera ça la prochaine fois.» Elle enfile sa veste par dessus ses ailes pour les cacher, lui prend la main, l'emmène et ne lui laisse d'autre choix que de la suivre. «Comment ça se passe avec lui depuis que tu n'es plus à la Camorra ? Il s'impose ?» A pied, le retour, elle l'emmène chez elle parce qu'elle ne veut pas le laisser seul après ce qu'il s'est passé, ne veut pas prendre le risque de voir son hybris revenir à la charge sans qu'elle soit présente.
Obligé de suivre l’amie, les yeux vides d’émotion tout comme le coeur qui n’arrive plus à rugir. Luca aimerait, rire, s’amuser, se moquer des ailes de Sybille dérobées sous une veste qui lui donne une allure bossue mais il n’y arrive même pas. À la place, il reste silencieux, les pieds suivant la démarche souple de l’amie alors que son immeuble, proche du Ciao Roma est atteint. C’est comme être anesthésié, endormi sans jamais réussir à se réveiller. Le coeur ne tambourine plus, les jolis visages, les jolis corps, les jolis coeurs, plus rien n’a d’importance et Eros hurle sous cette impuissance. Il veut retrouver sa puissance d’antan, veut pouvoir toucher, tirer des flèches, rire, s’amuser, aimer, se baigner dans ses sentiments exacerbés. Mais le vassal l’en empêche, est si faible lorsque le don est utilisé. Ils se pensaient en osmose, s’appréciaient l’un et l’autre mais plus Eros s’éveille, plus Luca s’y oppose. Inconsciemment peut-être mais ça reste la même chose, les deux n’arrivent plus à cohabiter comme les mois qui ont précédé l’éveil.
L’appartement de Sybille est atteint en silence, même sa question n’a pas eu de réponse. La porte ouverte, le manteau est retiré et le canapé rapidement atteint pour Luca. Besoin de s’asseoir, de se sentir apaisé, de se lover contre la montagne de coussin que Sybille doit utiliser pour se détendre quand les douleurs dorsales lui tirent de trop. Il…Je sens qu’il s’éveille, qu’il… En réclame plus. Partir de la Camorra lui convient bien plus qu’à moi, il se sent plus libre… Les mots sortent sans difficulté. Luca dit ce qu’il a sur le coeur sans ressentir la moindre douleur. Ça reviendra, il le sait, dans quelques minutes ou peut-être une heure, les émotions reviendront s’insinuer en lui mais en attendant, il doit vivre sans tourbillon dans le ventre. Tu sais, la sensation dans ton dos que tu m’expliquais avant que tes ailes apparaissent… J’ai la même Sybille. J’ai la même. Némésis comprendra ce qu’il veut dire, ses ailes à lui aussi, veulent sortir.
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Eros ϟ Némésis .
La question de quitter la Nuova Camorra ou pas la chagrine, en même temps elle a tenté de le retenir mais sait que Eros est aussi un électron libre autant qu'on ne peut enfermer Luca dans une cage même s'il est un bel oiseau. Elle soupire, attrape sa main et son pouce vient caresser le dos de celle-ci. Geste automatique, elle etire sa main, parce qu'elle le sait sensible ces derniers temps et ne désire pas le perturber plus qu'il ne l'est déjà. Elle lui sert un rafraîchissant, ramène quelques biscuits grecs s'il a un creux pendant leur conversation. C'est vrai qu'ils évoluent, Luca aussi il a évolué, changé, Eros prend de la place, mais tout le monde change, divinité ou pas. Les récents événements l'ont rendu plus sérieux, plus réfléchi, elle reconnait celui qu'elle a connu à son arrivée à Arcadia mais elle est aussi heureuse de pouvoir constater cette évolution, suivre les réflexions de ses pensées, ses observations. D'autant plus qu'elle travaille avec lui désormais, jamais elle ne s'est sentie aussi épanouie.
«Et qu'est ce que toi tu ressens face à ces changements ? Qu'est ce que ça t'inspire ?» Némésis aussi prend de la place, elles sont presque en parfaite fusion, Sybille réfléchi parfois au travers des pensées de la déesse. Luca et Eros n'ont pas toujours été alliés non plus, c'est intéressant d'avoir aussi le témoignage de son expérience. Et parce qu'il est son ami, son amour, son âme sœur, elle désire lui venir en aide. Il n'hésite pas à lui confier la douleur ressentie dans les omoplates, attire l'attention de Sybille. Il est vrai qu'eros est un dieu ailé aussi. La jeune femme ne veut néanmoins pas voir Luca souffrir dans un carnage comme elle l'a laissé entrevoir la dernière fois. «Enlève ta chemise, je vais regarder. » Sybille se lève, vient s'asseoir derrière lui, elle veut voir ces prémices, ces traces, observer ce qu'elle avait du mal à voir dans le retour du miroir et l'aider au mieux qu'elle peut ensuite. «ça te fait mal ? Où c'est juste une sensation ?»
Sybille est calme, attentive, elle le regarde comme s’il devait être protégé et choyé. Enfant tant apprécié et aimé, Luca n’a jamais souffert d’un manque de tendresse de la part des siens. Parents, amis, collègues, tous se sont toujours empressés de s’occuper de l’Amour sans jamais rien demander en retour. Lui leur offrait une faveur avec plaisir, paumes chargées prêtes à faire jouir. Alors voir Sybille devant lui, lui parler avec calme et essayer de démêler la situation l’apaise. Les habitudes, la normalité, ça revient même loin de la Camorra. La vie reprend peut-être son cours malgré son éloignement et son refus de continuer a voguer dans un océan de troubles. Quand Sybille s’approche de son dos pour en regarder les potentielles traces, il tremble sous les doigts froids de la déesse. Le contact, il a du mal en ce moment, ce n’est pas quelque chose qu’il recherche vu les derniers exploits qui l’ont mené au vide dans son palpitant. Une sensation. Je sais que je n’ai pas d’ailes qui poussent, juste… C’est comme entendre une nuée d’oiseaux que prennent leur envol, tu vois ?Le dos se redresse, le visage se tourne vers son amie, les sourcils un peu froncés. Comme un bruissement d’ailes que j’entends parfois et qui me chatouillent aussi la peau. La chemise est remise assez rapidement, la peau de l’ange dérobée aux yeux de la divine. Il n’a pas envie de rester aussi fragile Luca, de paraitre à l’opposé de qui il est depuis sa réincarnation. Il va devoir apprendre, faire avec ce nouveau don, accepter ce qu’il devient ; accepter qu’Eros caresse sa carne avec la fureur de la victoire. Et je ne sais pas ce que ça m’inspire Sybille, c’est… Je ne ressens rien, ni l’amour, ni le plaisir, ni… Ni l’angoisse ou la colère. Quand il s’éveille, je suis vide, il n’y a que lui. Je ne suis plus là. Le visage se tourne un peu, agacement qui se lit sur le visage de l’Amour qui reprend des couleurs. Le contre-coup se détache de sa carne, le coeur palpite à nouveau. Ça te dérangerait de me laisser me reposer ? On reprendra cette conversation plus tard. Sourire, éclat angélique sur le visage de l’humain qui le restera encore pour quelques temps. Il a menti, il ressent quelque chose Luca. Il a peur. Il tremblerait de peur si Sybille n’était pas présente.
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Eros ϟ Némésis .
Épuisé Luca, et elle le sait que ses pouvoirs lui demandent particulièrement de l'énergie. Elle n'a rien vu d'anormal sur son épiderme, par d'irrégularités, mais a senti la tension de ses muscles. Cela en revanche peut avoir plein de causes, alors elle le laisse remettre se chemise, la lui ajuste et l'observe, lui , et son visage cerné, troublé. Ce n'est pas une bonne période pour lui, elle espère au moins que sa présence lui est utile et qu'il ne se retint pas de lui demander de l'aide. S'il s'est confié, elle pense que c'est non, mais ne sait on jamais. Elle pose sur lui un regard inquiet, elle aimerait tellement faire plus, à la manière dont elle lui aspire son hybris, soulager sa tête de toutes ces choses qui arrivent en même temps. Il faudra du temps, qu'ils trouvent un moyen de ne pas le laisser comme une coquille vide dépourvue d'émotions. C'est la pire chose qu'elle aurait pu imaginer pour lui, déjà ses mains, mais ses émotions, l'amour ne peut être insensible ni même pour une seconde. « Je vais surveiller ça avec toi, mais je veux que tu te souviennes et que jamais tu n'oublies que je serais toujours là pour toi, je ferai n'importe quoi pour toi. » Même lui offrir son cœur, son cœur angoissé, son cœur débordant d'amour, d'inquiétude, de joie, de tout un tas d'émotions différentes. Trop plein parfois. « Un jour on volera côte à côte, on sera libres tous les deux, tu verras! » paroles de Némésis, et de Sybille aussi avec l'espoir que l'équilibre de nouveau s'instaure entre le dieu et l'hôte, paroles aussi agrémentées d'un autre baiser qu'elle colle à sa joue, éclate, pépite d'or.
Elle le laisse donc se reposer, lui propose sa chambre, il dispose de son lit et en attendant elle n'aura qu'à continuer de ranger la future chambre de son fils. Elle prépare le lit, laisse quelques gouttes d'huiles essentielles sur l'oreiller, et le laisse s'y étirer comme un chat. Pensive, elle s'interroge, espère que Luca ne va pas se laisser complètement sombrer par lé déité d'Eros. Il faudra le sauver avant, il lui faut quelqu'un avec qui partager ses inquiétudes.
