Journée sans bouger, et Annalisa ferait mieux de s'y habituer, parce que ça commence à être fatiguant. Elle le sait déjà, ses petits vont être au moins aussi grands que leur père plus tard parce qu'ils sont lourds tous les deux. Elle souffre souvent du dos et elle doit aussi supporter le double de coups dans les côtes et le ventre. Ce n'est pas elle qui va se plaindre de maternité, elle adore ça, porter la vie, mais parfois c'est quand même pas marrant. Ce jour là elle est plutôt en forme, Clarence en repos, il est passé à l'hôtel pour rester avec eux durant la journée. Pour le plus grand bonheur de Fafnir et de Sveinn qui peuvent profiter de leur papa sans qu'il ne soit envahi par les autres. Ils préparent un voyage à New York pour passer Noël en famille, Anna a hâte de voir ses petits anges et de les gâter pour les fêtes. D'ailleurs un colis l'attend, le cadeau de Cyrus est arrivé par courrier et elle doit descendre à la réception pour le récupérer. Anna lisse donc Clarence avec les deux petits après un baiser posé délicatement sur ses lèvres. Marcher lui fait du bien, mais elle s'essouffle aussi un peu plus vite. L'ascenseur lui évite d'affronter les 6 escaliers. La vie ici est paisible, du moins pour une cachette il y a pire, mais elle manque d'un coin de verdure, elle a hâte de retrouver un endroit à elle et à sa famille où elle peut organiser comme elle le souhaite. Annalisa fait profil bas, timides bonjours adressés à ceux qu'elle croise, elle ne désire pas qu'on enregistre les traits de son visage, ne sait on jamais sur qui elle tombe. Gisella a l'air de beaucoup filtrer les entrées, mais on n'est jamais trop prudents. Quelques instants plus tard, Annalisa récupère le colis à la réception, remercie les employés qui l'ont récupéré pour elle et se dirige de nouveau vers les ascenseurs. Petit soupir, bien dans sa tête ces derniers temps, sa grossesse se passe bien, il n' a pas eu d'ennuis et elle espère que ça continuera de cette manière, parce qu'elle a peur de fatiguer Clarence avec tout ça, qu'il finisse par en avoir marre et qu'il coupe les ponts pour mettre ses enfants en sécurité. Ce n'est pas son genre, elle le sait, mais au fond d'elle, c'est une hantise et les hormones ne l'aident pas à faire le vide total dans sa tête. Les portes s'ouvrent, le chemin est presque automatique jusqu'à la porte de ses appartements, c'est au bout du couloir, dans un coin bien planqué. La clef dans la porte, elle veille à refermer à clef derrière elle « Il y avait du monde à la réception ! » Petite remarque à haute voix à l'adresse de Clarence qui se trouve dans le salon. Il ne répond pas mais elle entend les rires de ses enfants. Un sourire, Annalisa avance jusqu'à l'entrée du salon

Son cœur cesse de battre soudainement, le paquet glisse entre ses mains et le scotch « fragile » dessus confirme la chose quand l'on entend une cassure à l'intérieur de la boite. Est ce bien un loup dans le salon ?! Avec les enfants ?! Immédiatement Anna pense a la Bratva, ils l'ont retrouvée ? Il va dévorer ses enfants ? La jeune femme ne prend pas le temps de réfléchir, passe le seuil, le regard plein de colère et de haine. Elle sent ses dons se réveiller, les entrailles de la terre s'échauffer mais maîtrise pour éviter de détruire l'hôtel avec un tremblement de terre. « Éloigne toi de mes enfants !!! » Elle hurle, rouge de colère et l'hybris qui menace de se manifester, de lui faire perdre le contrôle de ses dons et détruire l'appartement. Où est Clarence ?? Est ce que le loup l'a tué ? Son sang ne fait qu'un tour, les jambes en coton, son estomac se noue et par réflexe, elle porte sa main à son ventre en sentant de vives douleurs. Pas de fausse couche, elle ne supporterait pas de perdre tout le monde en l'espace de quelques secondes. « C'est moi que vous voulez !! Laissez ma famille en dehors de ça !! » Le cœur cogne à vive allure dans sa poitrine, si il a emporté Clarence, elle jure de le tuer, elle jure d'aller dans le quartier Russe et de tuer tout le monde, de tout détruire et faire le plus de mal possible  dans tout Arcadia jusqu'à ce qu'on la tue. Le volcan gronde, le visage d'Anna pétrifié par la colère et prête à user de ses pouvoirs s'il fait un seul geste qui ne lui plaît pas. Ses petits qui ne sont pas habitués à la colère de leur mère ont l'air choqués, Sveinn se met à pleurer et Anna déglutit, déteste ce son, la colère n'est pas la meilleure des manières de réagir pour rassurer ses enfants et éviter le pire, mais c'est plus fort qu'elle. Elle tremble, il faut qu'elle se calme avant que ça lui glisse entre les mains « Éloigne. Toi. » Elle appuie ses mots en essayant de garder un peu plus de self control, elle le sent pourtant, le volcan est prêt à exploser, il ne faut pas toucher à ses enfants, il ne faut pas toucher à Clarence

De la soumission ? Anna fronce les sourcils. Est ce parce qu'elle a été suffisamment convaincante ou pour une toute autre raison ? Il s'éloigne des petits et Anna s'empresse de se mettre devant eux pour les protéger. Les orbes figées sur le loup qui recule et traficote quelque chose, cherche dans le meuble et revient avec une boite. Clarence n'est pas là, où est il ? Un pas de recul quand le loup s'approche de nouveau, prête à faire craquer le sol sous les pattes du loup si nécessaire, le coeur cogne à vive allure et il continu d'être soumis, elle aurait pu le tuer, mais il ne montre pas le moindre signe d'agressivité. Paquet posé à ses pieds, il se couche, se tourne et montre encore une fois de la soumission. Sveinn rouspète parce qu'il veut jouer avec le loup et qu'elle l'en empêche, elle a besoin d'être sure. La jeune femme se baisse, observe le regard bleuté du loup avec une impression de déjà vu. Elle ouvre et surprise de découvrir un bijou en forme de coeur, elle ne comprend plus rien. Anna ouvre le papier, reconnait aisément la belle écriture soignée de Clarence. Une lettre d'amour, une déclaration qui lui fait monter les larmes aux yeux et alors elle comprend qu'il se passe quelque chose de pas normal. « Clarence ?» Le loup, c'est lui, il n'y aurait eu que lui pour faire ça. Quelle est donc cette sorcellerie ? La jeune femme s'écroule devant le loup, le regarde humide, la voix s'étrangle « Mon dieu que t'es t-il arrivé ?» Sa main tremblante se pose sur la fourrure après avoir soigneusement déposé le paquet et la lettre sur le côté, caresse doucement la tête, maintenant elle sait que ces iris sont les siens.

Qui l'a transformé en loup ? Comment le faire redevenir ce qu'il était ? Les pensées se bousculent dans la tête et elle a l'impression de vivre un cauchemar, elle veut qu'il redevienne comme avant, comment peut elle faire ? A qui demander de l'aide ? Les enfants profitent que leur mère ait accepté le loup pour venir lui faire des papouilles.  « Comment je peux faire pour te ramener dans ta forme normale ? Qui t'a fait ça ? Il faut qu'on retrouve cette personne, elle saura te redonner forme humaine !» Anna torturera cette personne s'l le faut, elle lui fera vivre les pires instants de sa vie pour qu'elle puisse de nouveau serrer Clarence dans ses bras. Un loup? Mais alors pourquoi ses enfants n'ont rien ? Il a pu les protéger  ? L'idée n'est pas étonnante, mais à ce moment là il y aurait le bazar à la maison, il y aurait des tâches de sang et les enfants seraient en train de pleurer. A moins que ? « Tu t'es transformé tout seul ? » Dans le monde des divinités plus rien ne l'étonne, est ce que Clarence avait un don caché ? Est ce qu'il vient de le découvrir ? Peut être que c'est un loup garou ? Elle le serre entre ses bras, elle a eu peur, d'une de l'avoir perdu à tout jamais, de deux parce qu'elle a réellement cru que ses enfants étaient en danger.

De la soumission ? Anna fronce les sourcils. Est ce parce qu'elle a été L'anxiété descend, elle ne peut pas dire que ce loup ressemble à Clarence mais elle ne veut pas écarter non plus la possibilité que ce soit lui. Et quand elle le devine tout s'écroule, tout un tas de scénarios se mettent en place dans son esprit, à se demander comment le sortir de cette situation délicate. Anna croit d'abord à un mauvais sort, mais ravale ses inquiétudes, demande ses explications à Clarence qui s'empresse de les lui révéler. Annalisa sait qu'il n'aie pas la voir dans des états de stress, pour cela elle se calme ensuite, respire doucement, reste assise et sourit à ses petite léchouilles affectueuses. Il agit comme un loup, elle trouve ça attendrissant mais elle préfère de loin ses baisers.

Elle laisse donc le loup utiliser les cubes avec des lettres dessus, attrape Sveinn qui tente de les récupérer pour jouer avec et empêche sa mère de lire le message qu'il tente d'écrire. L'enfant rouspète, il ne comprend pas vraiment ce qu'il se passe, pour lui c'est un jeu. Anna lui laisse quand même s'occuper avec un cube, mais bien évidemment ceux qui l'intéresse sont ceux que Clarence utilise. Il répond à ses questions, il s'est transformé tout seul, et il lui annonce qu'il va bien qu'il est inutile de s'inquiéter. Anna tire une moue, elle trouve ça chouette qu'il sache se transformer mais est ce qu'il va rester longtemps sous cette forme là ? « C'est vraiment incroyable! » Elle n'a jamais caressé de loup, encore moins un loup qui est sensé être son fiancé. Elle relâche Sveinn et enlace l'animal, pose sa tête sur son doux pelage et écoute les battements de son coeur.  Sa mains vient ensuite grattouiller sous son menton, encore du mal à croire qu'il s'agit réellement de Clarence. C'est qu'il évolue, lui aussi, son dieu prend de plus en plus de place et elle espère qu'ils continueront de s'aimer malgré ces espèces de double personnalités qu'ils traînent.

« Est ce que tu te sens différent ? Comment tu as fait ça ?» Anna réalise qu'il ne peut pas parler ainsi transformé en loup et qu'il n'y aura pas assez de lettres pour qu'il puisse lui répondre convenablement Sa main devant la bouche, comme si elle avait fait une bêtise, elle lui adresse ensuite un sourire, continue de le caresser le dos. Sveinn essaye de lui grimper sur le dos et Fafnir lui s'amuse à imiter le loup en hurlant comme à la Lune. Annalias se relève, fait attention de ne pas tomber « Tu veux aller dehors ? On pourrait aller au parc, tu pourrais découvrir tout ce dont tu es capable maintenant et je suis sure que les enfants adoreraient courir avec toi !! » Ça les fatiguera un peu, et elle pourra se reposer sur un banc, les prendre en photo, mais surtout qu'une fois dans la peau d'un loup tout ce qu'elle aurait envie de faire c'est courir, sauter, sentir, découvrir. Peut être que Clarence aussi

Une léchouille sur le nez, Annalisa ne s'y attendait pas et étouffe un rire. Il a l'air de plutôt bien le vivre et l'idée de sortir un peu se défouler a l'air de lui plaire. Elle n'est pas certaine qu'un loup en liberté rassure les gens d'Arcadia qu'ils croiseront, mais une fois dans le parc tout se passera sans doute bien. De toute façon elle n'aura pas de collier assez grand pour l'enfiler à son cou et se refuse de lui mettre un foulard ou on ne sait quoi. C'est Clarence quand même, un humain dans un esprit de loup, elle sait qu'il n'ira pas embêter les autres ou attaquer les chiens qu'ils croiseront. Annalisa attrape Sveinn et le soulève dans ses bras pour aller l'installer sur la table et lui enfiler ses chaussures et son manteau pendant qu'elle demande à Fafnir de faire de même, comme un grand. Il hésite un peu pour le noeud, encore imprécis dans ses gestes, comme Clarence n'a pas de doigts pour l'aider c'est Annalisa qui lui vient en aide quand Sveinn est équipé de son écharpe bonnet et ses gants. Il a de nouvelles bottes qu couinent sur le parquet, ça a l'air de l'amuser, il se met alors à courir autour de Clarence pour faire plus de bruit. Annalisa enfile son manteau, prend soin de garder au chaud son ventre qui couve leurs jumeaux et s’emmitoufle dans son écharpe.

« Sveinn, monte dans la poussette ! Viens !»  Un rire, il essaye d'échapper à sa mère mais elle l'attrape et le soulève en faisant mine de lui dévorer le ventre avant de le clouer dans la poussette. C'est qu'il est de plus en plus fugueur, au moins attaché ici il ne lui fera pas de malheur, d'autant plus qu'elle n'est pas forcément dans de bonnes conditions pour courir. Elle fait un joli sourire à Clarence, elle espère qu'il n'est pas trop anxieux, mais de nature toujours positive elle sait que ça se passera bien. Un petit SMS a Timo pour lui dire qu'ils sont dans le parc et qu'il peut venir les rejoindre quand il rentre, et Anna pousse la poussette à l'extérieur de l'appartement qu'on lui prête si gentiment en attendant que les choses avec la Bratva s’apaisent. Dans l'ascenseur, elle prend la main de Fafnir, son pouce caresse doucement le dos de celle-ci et elle regarde Clarence. Un peu inquiète encore, qu'il ne puisse pas reprendre sa forme initiale avant un moment mais elle espère qu'il saura s'y habituer, surtout si ça doit arriver plusieurs fois. Ce sera a expliquer aux enfants, en espérant qu'ils ne rajoutent pas un "pourquoi," après chaque explication. « Reste bien à côté de nous dans la rue, je n'ai aucune envie que la fourrière t'embarque ou que la police t'arrachent à nous. »  Elle ne veut pas le priver de liberté, mais c'est le plus raisonnable  a partir du moment où ils se trouvent dans un lieu public avec beaucoup de passage. une fois dans le parc ça ira bien. Ils marchent ensuite, Anna est soucieuse, essaye de marcher vite et espère que cela ne dérange pas trop Fafnir qui tient la poussette, le regard fasciné sur le loup à ses côtés. Bien entendu ils attirent les regards, jusqu'au parc où Fafnir se met sans plus attendre à courir dans la neige.

La jeune femme laisse Fafnir sous la surveillance de Clarence, avec un loup a côté de lui personne n'enlèvera son fils c'est certain. Les gens avaient tendance même à s'écarter de son chemin pour ne pas passer trop près du loup. C'est qu'ils n'ont pas forcément bonne réputation avec toutes les histoires que l'ont fait sur eux pour terroriser l'enfance. Anna veille à ne pas le faire, c'est sans doute pour cela qu'ils n'ont pas eu peur de Clarence et puis Fafnir a toujours été très instinctif. Elle les laisse jouer, un large sourire idiot sur les lèvres qu'elle ne parvient pas à décrocher, en oublie même Sveinn qui rouspète pour aller les rejoindre. Elle le détache le petit blond de sa poussette, puisqu'il sait marcher et même courir avec ses nouvelles baskets, elle le voit alors filer vers le terrain de jeu, attraper la fourrure du loup pour y faire des bisous « pets ». Annalisa souffle doucement, c'est beaucoup d'émotion ces temps ci et avec ses deux bébés dans le ventre ce n'est pas franchement facile tout le temps. Elle s'assoit sur un banc, sa main venant naturellement épouser l'arrondi de son ventre. Les bébés ont l'air de dormir, ce qui lui laisse un instant de répit. Entre ses doigts elle fait machinalement rouler sa bola en pendentif, trouvant le son de la petite clochette très agréable même pour elle.

Timothy fait son apparition, Annalisa lui fait un signe de main pour lui indiquer leur position et très vite il remarque la présence du loup. Et tout comme Fafnir et Sveinn il se prend de passion pour lui en croyant que c'est un nouvel arrivé dans la famille. Elle observe Clarence réagir avec un large sourire, se demande quelle sera sa réaction quand il saura que ce nouveau « chien » est en fait son père qui a développé de nouvelles capacités divines. Fafnir et Sveinn ont droit à leur bisou, ils sont contents, Sveinn se met à rigoler comme un idiot, presque tenté de lui en réclamer un autre. Fafnir aussi est content, lui qui essaye toujours d'attirer l'attention de Timo. Et bien entendu il finit par demander où est son père. Anna adresse un regard à Clarence, presque à essayer de savoir s'il est prêt à ce qu'elle lui annonce. Elle le sait assez fier, elle ne veut pas qu'il se sente blessé si elle dit  « ton père s'est transformé en animal » parce que pour elle il n'y a rien de plus admirable qu'avoir la capacité de pouvoir changer de corps comme ça, s'adapter ensuite. « Et bien le loup c'est ton père...C'est un nouveau pouvoir qu'il a, je ne te raconte pas la frayeur que j'ai eue quand je l'ai vu dans l'appartement ! Heureusement il arrive à communiquer avec nous encore ! » Elle sourit, parce que finalement il y a eu plus de peur que de mal. « Je lui ait proposé qu'on aille dehors pour qu'il puisse se défouler un peu. » Elle sourit, contente de voir que Clarence découvre de nouvelles choses, peut être même que ça inspirera ses futures productions. « Raconte lui chéri ! » Elle taquine Clarence, elle sait qu'il ne pourra pas parler mais elle se demande s'il arrivera a faire quelque chose.