L'ordre était tombé, funeste. Le nom avait été relu, encore et encore, cherchant l'erreur, l’échappatoire. Inutile. Aucune autre possibilité que de l'abattre, comme le veulent les règles.

Faucheuse entourée des ténèbres, Mort qui ne se faisait pas décider, c’était face à la victime qu’elle se retrouva. Pas un mot, pas une excuse, pas une raison, pour ne pas que la voix tremble, trahie par les émotions trop envahissantes. Canon chromé se levant, trouvant place entre les deux yeux de l'amie.

Odeur de poudre remplissant l'espace, à la faire gerber, et le corps s’écroula dans l'herbe verte.

C’est fini, mia amica

Alors, c’est là. Comme une ôde au passé, aux premiers rires, aux sourires échangés, c’est cet endroit qu’elle a choisi pour la balade, ce soir. Elle le voit dans ses yeux. Elle le voit sur ses traits. Divine enténébrée qui remplit son devoir.

Sous les éclats blafards de l’astre sélénite, elle capte le regard de la précieuse amie. « De ta main, plutôt que de toute autre », puisqu’il le faut. L’Enchanteresse a compris. Dans cette vie, et les autres, il n’y aura pas de mort plus douce. Qu’à s’allonger sur l’herbe, à voir danser vos souvenirs dans ses prunelles humides.