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O death - Jeu 19 Juil - 23:08


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o death


"Well I am death none can excel
I'll open the door to heaven or hell
Whoa death someone would pray
Could you wait to call me another day"
song



Clairement….Je ne sais pas dans quoi je me suis foutu. J’ai l’air d’un imbécile. Du style de la Nuova. Ces mecs déguisés en pingouin qui se baladent dans leurs soirée avec un verre de champagne entre les doigts et une chica au creux des bras. J’me regarde dans le petit miroir de la salle de bain, essayant de dompter la tignasse dont j’ai hérité des Flores. J’ai jamais été capable de me coiffer. J’sais pas faire, ça part toujours à droite, à gauche. Tant pis.

Je suis bien habillé et c’est ce qui compte. Et ma moustache est impeccable. J’me sentirais moins stupide devant la sienne qui pourrait recevoir un award.
Chemise noire, holster d’épaule par dessus, deux m9 chargés au cas où le rendez-vous tournerait en… « rendez-vous » plus formel, plus... Calaverien. Et veste de costume pour compléter le tout. Pas de cravate, pas de noeud pap’, j’ui un mexicain moi, pas un italien.

J’attrape les clés de la voiture et sort de l’appartement rapidement. Je suis pas en retard mais je refuse d’arriver après lui. Même si on a décidé d’un lieu en dehors d’Arcadia, je ne peux pas m’empêcher de vérifier avant, que y’ait aucun danger pour le Commandante de la Cala. Peut-être que ce soir… C’est autre chose mais ça ne m’empêche pas de penser en capitano et pas seulement en tant qu’Alejandro.

A qui as tu dis oui Joaquin au fond ?
Ton ami ? Ton soldat ?
Ou à autre chose ?

Chasser la pensée, ne pas réfléchir et enfoncer la pédale d'accélérateur en essayant de calmer celle du coeur.

Il fait une chaleur écrasante ce soir, l’air est vicié, le ciel chargé et j’me sens obligé de prendre une pilule sur la route, histoire de noyer un peu le poisson et de ne pas ressentir les effets d’Hunting-con. Quelques tremblements, un maux de tête, au pire me tromper sur quelques lettres, j’accepterais. Mais plus… Non, j’veux pas. Pas devant lui. Pas maintenant.
Ça serait trop con de foutre en l’air l’unique chance que j’ai de lui montrer que j’ui encore capable d’être un homme.

J’avale les kilomètres rapidement, gare la bagnole sombre sur le parking rempli d’un p’tit restaurant qu’il a choisi dans la périphérie d’Arcadia. Normalement, pas de mafia ici, les gens sont trop guindés, les femmes ont beaucoup trop d’épingles à cheveux dans leur chignons et les hommes… Trop de bidoche pour se mettre à jouer les mafiosos.

Quoi que... Bellandi… faudrait qu’il se remette au sport et arrête de bouffer des spaghettis.

Tour du quartier,  mains dans les poches, léger sourire sur le visage qui progresse plus les minutes dévalent sur le quadrant de ma montre. Retour au point de départ, devant le restaurant. Et y entrer, car… J’vais pas tourner sur le parking comme si j’avais perdu mon papà.

« Bonsoir Monsieur, je peux vous aider ?

Jolie, brunette aux prunelles de biche effarouchée. Petite mais adorable. Ça ferait un joli nom sur mon calpin.... Page jolie-peau, joli-os. Lola.

« J’ai une réservation au nom d'Hernández…
« Oui bien sûr, suivez moi…

Signe de tête, merci Bambi, on suit, les yeux qui vrillent à droite, à gauche, qui repèrent les sorties, les caméras et…Table du fond. Pas de vis à vis. Intime.

« Bien…Merci.

Dis moi que t’as choisi l’emplacement Joaquin et pas que c’est un putain de coup du destin… Ou un coup de la Bratva pour nous acculer dans le fond de la salle comme des rats...

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O death - Lun 23 Juil - 11:30


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"Well I am death none can excel
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Could you wait to call me another day"
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Il n’a pas fait vérifier le restaurant avant sa venue. C’est risqué, mais la soirée n’est pas censée être officielle. Jamais le commandante, aux yeux de tous, ne se sera rendu dans un restaurant situé dans une ville à quelques kilomètres d’Arcadia. Il prend le pari, se dit que les probabilités pour que quelqu’un le reconnaisse, le suive, s’en prenne à lui et gagne sont faibles. Il n’est pas idiot, il ne vient pas désarmé. Même pour un diner d’anniversaire, son M9 est au creux de ses reins et la lame qui trimballe le long de sa jambe est assez aiguisée pour percer facilement n’importe quelle chair. Il a beau avoir quitté le terrain il y a longtemps, il n’en reste pas moins efficace. Et s’entretenir est obligatoire, autant pour garder sa légitimité que pour ne pas s’engluer dans de mauvaises habitudes.
Il est au volant de sa voiture, garé sur le parking du restaurant depuis dix minutes. Il observe les allers et venues. Il regarde les clients. L’habit ne fait pas le moine, mais il n’est pas difficile de voir que certains ne seraient pas capables de porter une arme à feu sans trembler. Pas de peur, mais sous le poids du canon alourdi pour rester stable.
Il a cinq minutes de rab avant d’être en retard. Il ne sort pas de la bagnole, discrète, mais confortable. Il pourrait repartir. La pensée ne l’a pas effleuré jusque-là. Mais en observant la porte de l’établissement, il se demande si c’est une bonne idée. Si sa langue a bien fait de laisser sortir les mots, l’autre jour, sur la terrasse. Si cette invitation ne va pas envoyer vingt ans d’amitié et une relation professionnelle efficace en l’air.
Il ouvre la portière et sort. Il se souvient d’un commentaire qu’on lui a fait un jour. La femme d’un collègue au sein de la Calavera, se demandant pourquoi les doigts de Joaquin étaient encore vierges d’anneaux. Il avait répondu que ce n’était pas pour lui. Elle lui avait dit qu’on le disait pourtant brave et que c’était pour tout le monde. Il avait cru ne pas être comme tout le monde.
Il ne sait pas s’il peut encore penser comme ça, alors qu’il se dirige vers les quelques marches du restaurant, une petite boule pesant à l’intérieur de son ventre. Brave, il ne sait pas s’il l’est, mais idiot face à Jan, assurément.
- Monsieur ?
Une jeune femme l’accueille, attend qu’il décline son nom.
- J’ai rendez-vous. Hernández.
Elle hoche la tête, lui fait signe de la suivre. Il s’avance dans la salle principale, louvoie entre les tables et le chuchotement des invités. Quand il arrive, il garde le silence. Il avait demandé un endroit privé. Pas aussi privé.
Ce n’est qu’un cadeau d’anniversaire, qu’est-ce que tu crains ?
Il ne sait pas si ce n’est que ça et c’est le problème. S’il peut et doit en attendre plus de ce diner. S’il est encore permis de chercher la lueur dans le regard de Jan sans passer pour un supérieur harceleur. Si cette table n’en dit pas un peu trop, malgré lui.
- Ça vous va ?
Il hoche la tête. Pas comme s’il avait le choix, Jan est déjà arrivé. Il s’attendait presque à sentir son cœur battre trop vite. Il n’a pas totalement tort. Il bat un peu plus vite.
Il finit de se rapprocher de la table et sourit légèrement à Alejandro. Il le regarde rapidement, observe la tenue, se doute que sous la façade se cachent sans doute assez d'arme pour transformer cette soirée tranquille en une hécatombe si jamais ils venaient à être pris pour cible. Et il compte bien sur le professionnalisme de Jan pour avoir repéré, lui aussi les sortis et éventuels adversaires d'un rapide coup d'oeil.
Ils se ressemblent un peu trop avec cette tenue. Ils ont pensé à la même chose.
Il s’assoit sur la chaise en face de lui, prend le menu tendu par la serveuse et l'ouvre sans y jeter un coup d'oeil. Il a le temps de choisir. Pour personne il n'est là ce soir. Pas d'impératifs et d'obligations, autant en profiter.
- Joyeux anniversaire ...
La voix est douce, faible, comme si, malgré l'espace qui le sépare des autres tables, il n'avait pas envie d'être entendu. Douce.
- Tu sais que tu aurais pu me demander plus qu'un restaurant n'est-ce pas ?
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O death - Lun 23 Juil - 11:39


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Petit pingouin assis dans sa chaise, les doigts qui tressautant un peu sur la table mais qui se calment doucement sous l’effet de la drogue de Roukie. Ça va aller Jan, tant que tu n’te mettes pas à chialer en plein restau et que tu perdes pas ta virilité devant Joa, tout va bien aller. J’essaye de me souvenir depuis quand je n’ai pas été au restau avec quelqu’un… Allez avec le groupe des mamàs de la Calavera ça compte comme rendez-vous ?

Rendez-vous.
Ça m’arrache un sourire.
Y’a pas de rendez-vous, Couillon, c’est juste… Un meeting professionnel. Un entretien. D’où le costume. Ouais, c’est ça, pas de rendez-vous, pas possible au fond. J’imagine même pas les rumeurs si ça se savait. J’veux pas que ça te colle au cul. J’m’en fiche ce qu’on pense de moi, que je m’affaiblis, que je deviens aussi tendre que la chair que je découpe mais toi… Joaquin j’veux pas que la moindre rumeur effleure ton nom. Et si un jour il le faut, j’irais faire un peu de ménage dans la caboche de certains. J’ui très doué pour ça, triturer de la cervelle, c'est mon dada.

Ah, l’entretien débute. Je te vois, qui approche, qui regarde de droite à gauche discrètement, qui fait la même danse que moi quelques minutes avant. C’est presque flippant à quel point on se rapproche et à quel point on se complète. Buluc Chabtan et Ah Push se répondent ce soir.

Qu’en es-il de Costilla et Flores ?

Léger battement cardiaque manqué, joue pas à ça imbécile, continue ta ritournelle endiablée. Mes yeux vrillent de haut en bas sans que j'puisse les contrôler. Une habitude que j'arrive à cacher à la Cala mais... Là y'a personne pour me choper entre de matter le patron. Y'a juste toi qui peut me prendre pour un con.

- Ça vous va ?

Est ce que je te va Joaquin ? La chemise noire, ma barbe bien taillée, mon haleine saveur menthe fraiche, ça te convient  ? Dis oui s’il te plait histoire de savoir si les 2h dans la salle de bain n'ont pas été inutiles.
Acquiescement, léger, succinct. Et tu t’assois en attrapant le menu que j’ai déjà lu en entier avant que tu débarques.

J’ai la dalle.
Alors que j’ai mangé avant, au cas où.
Pour pas passer pour un pecnaud devant toi qui commande toute la carte.
Pour pas que tu t'inquiètes.
Pour pas qu'tu vois le malade.

Mais malgré les tacos de Linda et le morceau de viande de Rhin, je crève la dalle.
On va pas s’étendre sur quoi.


"Joyeux anniversaire ...
Que tu glisses presque…Pourquoi tu murmures comme ça ?
Entretien. Meeting. Pro. Manquer une inspiration.

C’est bien Jan, tu vas clamser dans un restau alors qu’il te reste encore quelques mois à survivre. Beau timing pour quelqu’un qui voulait prouver qu’il avait encore un tantinet de capacité.
J’abandonne le toucher de la nappe fraiche pour vriller une des mains sur ma cuisse. Car ça tapote légèrement. Car ça s’échauffe doucement.

Et c’est pas Huntington qui cause là.

" Tu sais que tu aurais pu me demander plus qu'un restaurant n'est-ce pas ?

Doigts qui s’enfoncent dans ma cuisse, dardent les ongles par dessus le pantalon. Bloquer le don, ne pas me découper la couenne alors qu’on est à peine à l’apéro.
J’ai l’impression qu’un tout petit sourire vient s’éclater sur mon visage. La réalité est tout autre, il est si grand que j’en ai mal à la mâchoire. Et quand j’m’en rend compte, il est un peu trop tard pour prétexter que je souriais à la serveuse.

"C’est toi qui m’a proposé, tu t’en souviens ?

Va au restau Jan. Invite qui tu veux, c’est moi qui paye. Les mots résonnent encore dans ma tête, et j’pensais clairement pas qu’on arriverait à cette solution-là.

« Et je refuse jamais quand tu m'offres quelque chose...

Coup de chique dans la lèvre, regard qui tente de garder un peu de contenance, doigts qui pillonnent ma jambe. Faux. Y’a 3ans, t’as dis non Jan. Mais en 3ans, j’ai perdu la santé et j’ai gagné une paire de couilles.

"Et puis je suis un mec simple, me faut pas grand chose pour être heureux.

Des cuisses de poulet, du guacamole. Une moustache.
Simplicité jusqu’au bout de la nuit Jan.

Moment de flottement.
Prunelles qui se perdent un peu trop bas.
Qui remontent.
Qui cherchent.
Qui ne savent même pas quoi.

" Tu as faim j’espère ? Le menu est…

J’mime l’excellence là, Joa, doigts qui pétille sur ma bouche, prunelles plissées, léger froncement des lèvres. Piètre acteur Flores, mais si doué pour changer de sujet.
Car à vrai dire, y’a pas que le menu qu’est délicieux, mais ça, j’le garde bien au fond de ma gorge.  Pas besoin que tu saches que ce que j’ai envie de commander, n’est sur aucune carte de restaurant.
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O death - Lun 23 Juil - 12:08


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- C’est toi qui m’a proposé, tu te souviens ?
Bien sûr qu’il se souvient. Comme il se souvient du sentiment de déception et de colère naissant quand Jan a annoncé vouloir y aller avec « Katy ». Katy que Joaquin ne connait même pas, dont il se moque, mais qui est venue en première dans la liste des invités potentiels du Flores. A surveiller peut-être.
- Et je refuse jamais quand tu m’offres quelque chose …
- Tu sais très bien que tu aurais pu demander bien plus que ça.
Il lui a laissé la possibilité. Parce qu’un restaurant, ce n’est pas cher payé pour un cadeau d’anniversaire, quand il s’agit des quarante ans d’un ami qui ne verra peut-être même pas sa prochaine décennie. La pensée fait faner l’ombre du sourire qui se trouvait sur son visage et remonter de vieux souvenirs en tête.
C’était il y a trois ans, il a l’impression que tout a changé depuis, que son monde a évolué à une vitesse phénoménale, bien plus vite que les dix dernières années. C’était il y a trois ans et Jan a refusé. Il s’est montré sage sans doute. Ils n’en ont plus parlé, essayé, pour la part de Joaquin, de ne plus y penser. Ils ont continué à bien bosser et s’entendre alors il n’y avait pas de raison de revenir dessus.
Pas si Jan n’était pas tombé malade, si la vague de nausée n’avait pas soulevé, par la même occasion, autre chose au creux de Joaquin. Un vieux souvenir qu’il pensait enterré, qui fait parfois s’attarder ses yeux là où il ne faut pas. Une forme d’attirance étrange qu’il n’a jamais permis d’aller plus loin qu’au stade de la pensée, dans ses nuits de faiblesses. Rien d’autre. Et c’est sans doute mieux ainsi. Jan est malade, il n’a pas à se soucier de ses problèmes, de la faiblesse de Joaquin. Il n’a pas à supporter ses débats intérieurs et surtout pas à savoir qu’il ne peut pas s’empêcher de guetter la lueur dans ses yeux. Et même si le sentiment est partagé, ils ne doivent pas le laisser gagner. Parce que le réincarné de la Mort a d’autres choses sur lesquelles se concentrer, que Joaquin a la Calavera à diriger et que ce dernier ne veut pas transformer Jan en une manière de l’atteindre.
Mais il sait que s’il voulait éviter tout ça, il n’aurait pas accepté ce restaurant. Il n’aurait pas fait de remarque sur Katy et aurait payé le repas d’une femme que Jan ne reverrait probablement jamais. Alors il ne sait pas trop ce qu’il peut attendre de tout ça. Ne sait pas trop s’il peut se permettre d’en espérer quelque chose.
En attendant, il a vu le sourire, lumineux de Jan, quelques instants plus tôt et ça suffit à dénouer le petit nœud qui lui serrait le ventre.
Idiot.

- Tu as faim j’espère ? Le menu est …
Geste mimé, Jan qui n’obtiendra pas d’Oscar, mais qui fait revivre le sourire que Joaquin avait perdu. Sincère, assez rare pour être noté. Dépourvu d’artifice, de cruauté, d’arrogance ou de ce qui peut faire l’apanage du commandante. Juste pour Jan, au fond de ce restaurant où personne ne les verra. Profite Jan, tu le vois peut-être tel qu’il est pour quelques secondes seulement, avant qu’il ne se reprenne, vieille habitude qui ne passe pas. Qui sait, tu arriveras peut-être à la faire passer, toi, où beaucoup se sont juste amusés à lui dénouer les épaules après de trop longues semaines d’abstinence ?
- Assez pour te faire honneur, pas pour te concurrencer.
Personne ne fait ça. Jan mange tout, trop diront certains. Joaquin ne se préoccupe de ça que depuis que Jan lui a annoncé sa maladie. Il surveille de loin la courbe du corps, sportif. Un prétexte pour n’avoir pas à rougir des yeux détaillant les courbes.
Il ouvre le menu, raye mentalement les plats qu’il n’aime pas, est « heureux » de voir qu’il n’y a rien de mexicain. Tant mieux, ça lui évitera un dilemme entre un plat que lui préparait son père et une spécialité étrangère. Il se demande pourquoi il pense au paternel. Il ne l’a pas fait depuis des années.
Il te rend faible.
Ses yeux se reposent sur Jan qui regarde aussi le menu. Il le détaille quelques instants avant de reporter son attention sur les entrées. Il ne voit pas vraiment les lignes, ses pensées lui échappent.
Jan le fait garder Aislinn, lui fait penser à sa famille, le pousse à aller au restaurant dans une ville inconnue sans aucune certitude de sûreté.

La serveuse arrive. Elle prend leur commande, demande s’ils veulent du vin. Il se tourne vers Jan, lève un sourcil pour le laisser choisir, si tel est le cas. Il a envie de prendre un whisky. Mais l’alcool ne relâchera pas la pression, plus comme avant. Il ne se boit pas non plus avec de la viande blanche, si Joaquin ne s’est pas trompé en choisissant son plat.
La serveuse repart.
Joaquin se retrouve avec les mains vides et les yeux rivés sur Jan. La conversation est censée se poursuivre, il le sait. Mais ce genre de rendez-vous, ce n’est pas trop son monde. Il ne sait pas faire la conversation Joaquin. Pas son genre, pas besoin. Ses silences mettent souvent mal à l’aise et ont l’effet recherché. Alors il ne s’est pas entrainé à parler devant son miroir.
- Ton costume est …
Enchaine !
- Il te va bien.
Il retient un grognement intérieur. Il a quel âge pour sortir ça ?
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O death - Lun 23 Juil - 18:17


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Et tu souris. Ça sonne vrai et j’en suis le premier surpris. On a beau se connaitre depuis des lustres Joaquin, ton sourire, j’l’ai vu disparaitre d’années en années. Alors que mon visage se parait de rictus et de conneries, le tient prenait la route opposée. Flores au sourire provocateur, suintant d’insultes et de douleur. Costilla à la mine fermée, l’air d’un arrogant dont le coeur a toujours été porté aux abonnées absents. Peut-être pour ça qu’on a toujours formé un sacré duo tous les deux, deux noms accolés l’un à l’autre, faciès opposés, actions qui se complètent et caractères qui ne peuvent vivre séparément.

Buluch Chabtan et Ah Push s’appellent autant que Costilla et Florès se rapprochent au fil du temps.

Ça se creuse dans mon cerveau, l’impression que dans quelques mois, cette relation, elle n’aurait plus qu’un visage. C’est douloureux et savoir que j’en suis le responsable me fait exploser de rage quand tu ne le vois pas. Car j’peux pas, te laisser savoir que perdre un ami, perdre un frère et perdre un Commandante n’est rien comparé à cette idée que je vais te laisser.
- Assez pour te faire honneur, pas pour te concurrencer.
Léger sourire de ma part, moi et la bouffe, ça a toujours été une grande histoire d’amour et visiblement, ça t’amuse, de me savoir engloutir tout ce qui me passe sous les doigts. Moi ça me fait gerber. Car on sait tous les deux, d’où vient ce besoin infini de me nourrir comme une famille nombreuse. La peur, l’horreur de ressembler au dieu qui m’habite. De devenir un charnier.
Arrêter d’y penser, écouter tes mots de l’autre fois, n’abandonne pas Jan, n’y pense pas, à la fin. Le menu entre les doigts, les lignes délicieuses qui défilent mais ne me donnent pas envie. Incapable de choisir. Dans tous les cas, quoi que je mange, soit tu penseras que je vais mieux, soit  que je suis encore plus malade en me nourrissant à outrance pour combler les kilos perdus.

Hésiter, ne pas savoir, hésiter. Le Macdo aurait été plus simple. L’impression de passer un entretien et de ne rien réussir. D’être bon dernier, pour une fois.

Serveuse qui accourt, prend ta commande, et tu requiers mon attention pour le vin. Encore un silence au fond de mes synapses. J’en sais rien Joa, le vin, le whisky, le coca, je ne sais pas ce que tu veux bordel.

« Surprenez moi pour le plat, évitez juste… La salade.  Et pas d’alcool pour nous, merci.
Que je glisse à la serveuse en accompagnant le tout d’un large sourire. Même si les femmes n’ont jamais eu ma préférence - clairement je n’y ai même jamais touché, je suis de ceux qui ne peuvent s’empêcher de séduire. Pas pour des promesses de la nuit suivante, pas pour me prouver que malgré les cernes et les rides, j’ai encore un peu de talent. Mais je reste la Mort et la Mort aime s’amuser avec les vivants.

Et puis le silence. Les yeux rivés l’un sur l’autre. Mes doigts continuent de jouer avec le tissu du pantalon, serrant, plissant, crépitant à l’idée de passer outre le coton. Bordel, le Macdo aurait vraiment été une meilleure option.

- Ton costume est …
Menton un peu relevé, yeux plissés. Est…
- Il te va bien.
C’est difficile de ne pas sourire, de ne pas m’amuser face à ce compliment qui sonne comme une bataille gagnée. J’ai fais des efforts et ….tu les remarques. Gamin Alejandro.

« Tu trouves ? J’ai l’impression... de porter beaucoup trop de fringues…
Que je murmure en posant mon regard sur la chemise et la veste, doigts qui se relèvent en effleurant le tissu. Je suis habitué à plus simple, à me balader en tshirt, épaules dénudées et muscles saillants apparents. J’aime les godillots tachés, les pantalons confortables, les jeans élimés. Là j’me sens étriqué. Déguisé. Et j’ai terriblement chaud. Certains pensent que ma penderie est minimaliste par besoin de montrer au monde ce que ces années de sport ont créé. Ils ont tort. Cramer plus de 4000 calories en une journée et vous verrez, si vous enfilerez un pull vous.  Depuis gosse, je brûle de l’intérieur, sueur sur la colonne, souffle chaud et température corporelle qui ferait stresser le moindre docteur. Apparement, c’est une des caractéristiques des sportifs de haut niveau et aussi de la maladie. De transpirer, de bouillir comme une cocotte minute. J’ajouterais que c’est aussi la particularité d’Ah Push, qui fait de la fièvre, sa première qualité.

« … J’ai beaucoup trop chaud.
Mais tient toi bien Jan, fais comme Joa. Reprend ta position et… retourne-lui le compliment. C’est peut-être ça que tu attends mio amigo ? Que je te dise à quel point ton costard, il te va bien.
Mais je n’y arrive pas, à te regarder droit dans les yeux. Ce serait dépasser une frontière, ça serait aller trop loin. Un commandante qui félicite son capitano mal fagoté de faire des efforts, ça passe. Un soldat qui murmure à son patron que sa chemise lui sied à merveille, c’est autre chose.

Regard dardé vers autre chose, sourcils froncés. Bordel Joa...
« Ça n'a pas bien cicatrisé...
Que je murmure en attrapant ta main posée sur la table, dans un geste trop brutal. Le bout des doigts suintant encore un peu, du briquet que tu t’amusais à titiller sur la terrasse. Mes lames entourant ta main droite, le corps un peu avancé sur la table, comme un chirurgien prêt à décortiquer la blessure.
« Tu dis de moi, mais t’es pas mieux… Faut que tu fasses gaffes Joa...
Dextre qui appuie sur le bout des doigts - je sais que tu ne ressens rien- qui examine, qui… Relève les yeux pour les darder dans les tiens. Merde. Prendre conscience de ce que je viens de faire. De la sueur qui perle de plus en plus sous la veste. Merde. Lache-le Jan, libère le, arrête de tenir ses doigts, de trembler comme un putain de junkie qui ne sait pas ce qu’il veut.
« … Ça peut servir un jour… Les mains....
Couillon. Recule. Abandonne. Souffle. Fais quelque chose Jan.

Retour en arrière en quelques secondes, main lâchée brutalement sur la nappe. Reprendre contenance. Et me mordre la lèvre, la joue intérieure, agacé, en colère. Comme un gamin mal à l’aise, pas capable de se tenir. Les phalanges qui crépitent, claquement des doigts dans un geste machinal. Pour calmer Ah Push, pour le remettre à sa place. J’ose pas relever la tête et croiser ton regard. J’ose pas prendre conscience de la situation que je viens de faire exploser en un geste qui m’a semblé si ordinaire, si…inéluctable.

Jolie serveuse qui débarque avec nos plats. Bon timing, je les remercierais après le diner pour ça. Elle pose un plat de pâtes devant moi, boulettes hachées, sauce vermillon et quelques légumes dispersés. Clairement, j’aurais faim après mais ça reste très appétissant.

« On va prendre une bouteille de whisky au final ! Un Ghaelach ou un Weller s'il vous plait.
Ouais, faudra au moins ça pour me faire oublier ma connerie. Tant pis pour les médocs et pour les symptômes. Bordel Jan, qu’est ce qui t’a pris d’accepter. Qu’est ce qui t’a pris de proposer. Katie, ça aurait été beaucoup plus simple...
« Bon appétit.

Ne pas te regarder, ne pas te regarder, ne pas....Putain ça a l’air bon ton plat....

Croiser tes yeux.

Ouais, ça a l’air même délicieux.

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O death - Lun 23 Juil - 23:31


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- Tu trouves ? J’ai l’impression... de porter beaucoup trop de fringues…
Ça n’étonne pas Joaquin. Pas le genre de son capitano d’être habillé ainsi. Mais les quarante ans, ça mérite bien un petit effort non ? Et puis c’est une sorte de test réussi haut la main. Tu sais te fringuer Jan. Mais garde toutes ces fripes trop nombreuses, tu ferais détourner le regard de Joaquin ou s'attarder trop longtemps.
- … J’ai beaucoup trop chaud.
Yeux qui se plissent, trahissant un certain amusement. Ce n’est pas la température du restaurant qui lui ferait avoir trop chaud. Mais Jan il bout pour un rien. Il doit être pénible de partager son lit en été. Pourquoi tu penses à ça ? Indéniablement à cause de son côté pratique et terre à terre.
Il ne relève pas que son commentaire ne lui est pas rendu. Évidemment que non. Il aurait balayé la phrase d’une main. La Calavera ce n’est pas la maison des poupées, les compliments ne sont pas lâchés à la volée. Mais il l’attendait juste assez pour noter cette absence de retour. Ouais, juste assez.
Il n’a rien le temps de rajouter, les sourcils de Jan se froncent et sa main vient prendre la sienne alors que celle posée sur sa cuisse se crispe. Le contact lui parait étranger, comme lointain. Il baisse les yeux sur ses doigts, serre la mâchoire pour ne pas les dégager et instaurer une distance qu’il ne veut pas se permettre ce soir. Il n’a pas l’habitude des doigts qui effleurent la peau, frissonne de la légèreté du contact. Des coupures au bout des doigts. Rien de grave. Rien qu’il ne sente, qui le fasse grimacer. Car rien de physique n’atteint Joaquin. Ni la douleur ni le désir, ni la souffrance ni l’envie.
- Tu dis de moi, mais t’es pas mieux… Faut que tu fasses gaffes Joa...
Il sourit un peu parce que ça lui rappelle Javier et une vieille discussion qu’ils ont eue, sur une blessure mal soignée, cachée. Javier l’avait prévenu, lui avait demandé de faire attention. Aujourd’hui si Joaquin n’a plus personne pour oser lui faire une remarque, il se garde bien d’exposer les nombreuses cicatrices qui parsèment sa peau. Même s’il s’agit de victoire de combats gagnés, elles montrent aussi un processus de guérison lent, compliqué, des plaies qui se rouvrent parfois sans même qu’il le sente. C’est une faiblesse qu’il ne peut pas se permettre. Alors Jan qui s’inquiète ça fait remonter des souvenirs.
Il se retient toujours pour ne pas ôter sa main de celle de Jan. Pourtant il pourrait sans passer pour un rustre. Mais c’est à ce moment-là que le capitano choisit de relever les yeux, alors que le sourire ne s’est pas dissipé. Merde.
- … Ça peut servir un jour… Les mains....
Main qui se recule en même temps que Jan qui se projette dans son siège. Voilà, c’est plus sage, plus prudent. C’est quoi cette remarque Jan ? Tu cherches quoi au juste, à part perdre Joaquin ? C’est toi qui a refusé Jan, pas Joaquin. Et même s’il ne t’aurait jamais amené à ce restaurant à l’époque, même s’il ne t’aurait jamais permis de prendre sa main ainsi, et aussi, peut-être son cœur, il tenait assez à toi pour que tout ça se soit développé avant qu’on annonce ta maladie. Alors tu joues à quoi ? Tu vas l’énerver. On ne joue pas avec lui, tu le sais, il le sait. Alors ne dis plus ça. Ne lui rappelle plus ton refus qui a blessé sa fierté. T’es assez important pour que malgré ça, il ne t’en ait jamais tenu rigueur. Ne lui donne pas une raison de le faire.
Alors il n'offre qu’un silence et plus de sourire. La serveuse doit le sentir en arrivant à ce moment-là car elle se dépêche et ne lui demande pas si tout leur convient.
- On va prendre une bouteille de whisky au final ! Un Ghaelach ou un Weller s'il vous plait.
Le choix prudent encore une fois. Mais c’est mieux que ceux osés qui font se fermer Joaquin.
- Bon appétit.
La formule lui est retournée d’un geste de la fourchette levée. Ça a l’air bon. Il n’a pas faim. Il n’a pas envie de manger la viande, pas envie de piquer les légumes, pas envie de savourer. Il veut savoir, ce qui se passe entre eux, ce qui nait et qu’il n’arrive pas à tuer dans l’œuf, qui a déjà trop de force, qui lui fait accepter les mauvaises choses. Depuis quand il veut parler Joaquin ? Encore un mystère qui nait avec toi Jan. Il serre les poings autour de ses couverts pour ne pas que Jan les voit. C’est idiot, c’est trop tard.
- Clemens s’en occupe. Ça marche bien.
Petit mensonge. Il ne montre pas tout. N’en a pas envie, comme las. Il garde certaines plaies pour lui, les trace du doigt le soir et appuie pour constater, que comme depuis vingt-huit ans, il n’a pas mal. Comme un test, comme si un jour ça allait marcher. Il n’est pas naïf pourtant Joaquin. Mais il tient à son humanité. Et Buluc Chabtan le lui prend. Alors il essaie encore.
- Je sais comment faire, ça me tuera pas. Je vis avec depuis longtemps et je suis toujours là.
Non, ce ne sera pas ça qui aura sa peau. Ce sera ce qui ne voudra à la Calavera. Pas de vieilles plaies mal cicatrisées. Tout sauf ça. Mais il ne sait pas « comment faire ». Comment faire quand on ne sait même pas que l’enveloppe souffre, fatigue, n’en peut plus ? On ne fait pas, on attend de voir jusqu’où on peut aller sans qu’elle ne meure.
- D’ailleurs … Avec tes doigts, comment ça va ?
Encore un test Jan. N’essaie pas de lui cacher que des fois, la peau se coupe d’elle-même, tu n’y arriverais pas. Et il ne verrait pas dans un mensonge une manière de le soulager d’un poids. Il est assez grand pour le porter lui-même.
Le whisky arrive. Une rasade est servie aux deux hommes. Ça ne va pas avec sa viande, mais qu’importe, tout pour occuper ses mains.
- Ne me dis pas que tout va bien Jan. Et ne détourne pas la conversation.
Le ton est devenu autoritaire. Parle-moi.
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O death - Mar 24 Juil - 0:06


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Bon appétit en retour, j’oublie tes yeux, j’oublie le malaise et je darde ma concentration sur les pâtes. Fourchettes piquées, couteau qui pousse, première part dans la bouche.
Bordel que c’est bon. Surement le seul truc d’italien que je peux aimer. Ça réveille la faim, ça remplace d’autres pensées qui s’amusent à jouer à saute mouton dans mon crâne. Deuxième bouchée, l’assiette risque d’être engloutie en deux-deux si ça continue. Et plus je mange, plus j’oublie, plus j’ai faim. Jusqu’à  ce que tu recommences à parler, m'obligeant à relever les yeux et à voir ta mine de déterrée.

C'est... Froid. Sec. Claquant.
Bien.
Okey Alejandro, t’as foiré ton coup là. Le Bingo de la chance t’a abandonné. T’as été trop loin. On ne t’y reprendra plus. Concentre toi sur tes pasta à la place, au moins, elles, elles ne te refroidiront pas la gueule.

Ta sauce est trop piquante Joa, pourquoi tu manges pas ? Ou alors, y'a autre chose ? Bordel Joaquin, parle, me laisse pas...
Okey...Putà, Jan, t’es con. T’es con, con, con. Mange. ARRÊTE DE PENSER.

3ème bouchée, violente, fourrée dans la joue. C'est bon. C'est dégeulasse.
Bordel, ça me donne la gerbe de tenter de foutre en l'air notre amitié pour... Rien.

"Clemens s’en occupe. Ça marche bien. Je sais comment faire, ça me tuera pas. Je vis avec depuis longtemps et je suis toujours là. 
"Aucun problème mio amigo… 4ème bouchée,  éviter de parler la bouche pleine, avaler et continuer. , le capitano s’inquiétait, c’est mon rôle, c'est tout.

Et l’unique que j’ai le droit de remporter. 5ème bouchée. Plus je mange, plus j’ai faim, plus je tente de verrouiller l’esprit qui m’insulte à tout bout de champ. Pourquoi j’ai… 6ème bouchée. Tu sais que Joa déteste qu’on le touche en plus, alors pourquoi tu as pris sa main en mode princesse raiponce et son cavalier ? Jan, allez, barre toi le coeur, fout toi la tête dans la sauce de tes pâtes et reste sur ce que tu pensais au départ. C’est un entretien, il a des questions, tu as les réponses. Point barre.

- D’ailleurs … Avec tes doigts, comment ça va ?

Le wiskhy débarque au bon moment, les verres sont servis, j’attrape le mien et en avale une grande goulée pour noyer les mots qui s’évertuent à me piquer ici et là. Et je me reconcentre sur l’assiette qui est… Vide de toute spaghettis.

- Ne me dis pas que tout va bien Jan. Et ne détourne pas la conversation. 
Regard rivé dans le sien, souffle un peu trop court, qui veut dire tout et rien.
'Vous pouvez me rapporter la même chose s’il vous plait ?
Que je glisse à la serveuse, sans aucun sourire cette fois-ci. Bien Jan, toi qui voulait lui prouver que tu savais te tenir et calmer la Mort qui te dévore à petit feu, c’est un très bon jeu que tu présentes. Les médecins ont été clair et net, plus je panique, plus la faim gronde. Plus je mange, plus j’ai la dalle. Plus que vrille dans la mort, plus je perd du poids. Le cercle vicieux qui ne s’arrête pas, qui débute à un point et est contourné par un autre. Stopper le sport Monsieur Flores, stopper la boxe, stopper la course. Arrêter de vivre pour calmer vos nerfs qui pètent là haut, pour faire de votre cerveau un cocon et plus un abri anti-atomique. Foutaises. Laissez moi vivre, bordel.

Je m’essuie légèrement la bouche avant de reprendre la parole. Mains posées sur la table, menton relevé, si tu veux parler à ton capitano Joa, il va répondre à son commandante.
" Ça va. Parfois, ça… Vrille un peu. Quand je suis vraiment fatigué ou que…les émotions sont trop fortes.
Trop fortes. Trop bouillantes. Trop sanguine ou trop bandantes. Quand tu tues, quand tu découpes ou quand tu te touches, ça change rien Alejandro, les émotions chez toi, elles sont toujours crépitantes.
 «Tu seras le premier au courant quand j’me couperais sans le vouloir la carotide… Je rigole.

C’est pas drôle.
Deuxième assiette qui débarque, regard amusé de la serveuse qui lorgne sur les deux hommes et se rend compte, en même temps que moi, que toi t’as encore rien mangé.
 « Tu n’aimes pas ton plat ?
J’en ferais bien mon dessert, donc si tu le laisses… 1ere bouchée, ventre heureux, Ah Push qui souffle de contentement face à cette nouvelle cargaison d’énergie.
 «Sans rire, faut juste faire gaffe que ça ne se sache pas… Que j’dérape parfois. Pour pas entacher la réputation de la Cala ou…
Parler boulot, parler de la famille. Joyeux 40 ans Alejandro, finis tes pâtes et arrête de penser à autre chose.
 «Enfin, j’fais attention, on me craint toujours et c’est ce qui compte.

2ème bouchée.
Froide.
Glaciale.
Le Macdo aurait été plus simple pour se barrer.
Mange et ferme-la.

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O death - Jeu 26 Juil - 23:20


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- Vous pouvez me rapporter la même chose s’il vous plait ?
Joaquin a compté, Jan a englouti le plan précédent en six bouchées. Il ne sait pas combien de secondes, mais ce n’était pas assez à son goût. Inquiétude face à cet appétit vorace et agacement de voir les pasta si vite mangées. Il profite au moins ou c’est juste histoire de plomber son ventre et occuper sa bouche et ses mains trop baladeuses ?
- Ça va. Parfois, ça… Vrille un peu. Quand je suis vraiment fatigué ou que…les émotions sont trop fortes.
Ça ne rassure pas Joaquin, une fois de plus. Jan ne peut pas être décrit comme calme et mesuré. On ne peut pas dire qu’il vivote doucement. Non, il embrase tout et tout l’embrase. Alors il doit vriller plus souvent que Joaquin ne le voudrait. Ce dernier souhaiterait tous les connaître, ces épisodes où Jan perd le contrôle. Mais il ne peut pas. D’un point de vue purement pratique et pour Jan, il ne peut pas. Ce serait remettre en cause une confiance depuis longtemps établie et qu’il n’a pas envie de briser. Alors il se retient pour ne pas tout faire pour connaître les problèmes de Jan. Il ne peut pas mettre d’autres personnes dans la confidence, de toutes manières.
- Tu seras le premier au courant quand j’me couperais sans le vouloir la carotide… Je rigole.
Lourd silence de la part de Joaquin alors que la deuxième assiette est rapportée et que Jan se jette dessus.
- Tu n’aimes pas ton plat ?
- Je le mangerai.
Ne compte pas lui prendre son assiette Jan. Et comme pour le prouver, il prend sa fourchette et commence à manger ses légumes. Ils sont sans doute bons, mais il n’arrive pas à profiter.
- Sans rire, faut juste faire gaffe que ça ne se sache pas… Que j’dérape parfois. Pour pas entacher la réputation de la Cala ou…
Ou quoi Jan ? Celle de Joaquin ? Ne t’inquiète pas pour ça, ce ne sera pas toi qui le fera, si un jour ça arrive. Tu le connais, il se battra pour que ça ne se produise pas et si par malheur c’était le cas, que ça ne te concerne pas. T’as assez de soucis comme ça.
- Enfin, j’fais attention, on me craint toujours et c’est ce qui compte.
Non, ce n’est pas ce qui compte. Ça compte mais ce n’est pas ça qui importe. Le commandante s’en soucie bien sûr. C’est important, ses capitanos ne doivent en aucun cas faire pâtir la mafia. Ils doivent porter sa réputation et s’assurer qu’on les prenne au sérieux.
Mais à ce diner ce soir, ce n’est pas ça que Joaquin demande. Il ne demande pas comment le gradé va. Ils en ont parlé sur la terrasse l’autre jour. Joaquin a fini par crier puis se calmer. La discussion, il ne veut pas revenir dessus. Il ne veut pas envisager le futur après le départ de Jan. Il ne veut pas envisager ce futur. C’est égoïste mais qu’importe, il s’en fout.
Ce soir il veut parler de l’homme et de son quotidien. De la manière dont il le vit et comment Joaquin, peut, peut-être l’aider. Ce n’est pas un entretien, il ne s’est pas habillé ainsi pour savoir si Alejandro mérite toujours le poste tant convoité. Il a déjà son avis dessus.
Non, c’est un anniversaire et aux dernières nouvelles, c’est bien Jan qui l’a invité. Bien que ce soit lui qui paye. Bordel.
Le problème reste toujours la barrière des mots que Joaquin n’arrive pas à franchir. Les deux n’ont jamais été doués pour ça. On ne parle pas de ce que l’on ressent, de ce dont on souffre et de ce qui nous rend heureux. C’est juste des signes, des sous-entendus ici et là, dans un moment de faiblesse ou de confiance un peu trop grande. Joaquin ne peut pas aller plus loin sans briser quelque chose qu’ils ont mis du temps à construire, qui est en place depuis plus de dix ans. Ce ne serait pas eux, pas leur manière de faire. Pourtant, la maladie de Jan, l’échéance qui se rapprochent le pousse à remettre tout ça en cause. Ils ont perdu du temps, il en est certain. Il ne sait pas encore vers quoi une économie les aurait menés, mais il sait qu’il passe à côté de quelque chose.
- Ce n’est pas de ça dont je veux te parler. Comment tu vas toi Jan ?
Toi et pas seulement ton corps. Ton esprit aussi.
Il essaie de moduler sa voix, de faire des efforts, de détendre ses mains toujours crispées. De s’ouvrir. Mais c’est difficile et ça ne s’improvise pas alors il n’est pas certain du résultat. D’autant plus qu’il vient de rembarrer silencieusement Jan après l’épisode gênant de la main.
Il envoie tous les signaux et leurs contraires, il en est bien conscient. Ca l’agace. Il est perdu, il ne sait pas ce qu’il fait et où il va, ce qu’il veut entendre de Jan et ce qu’il fuit.
- On oublie la Calavera ce soir. Je ne suis pas ton commandante d’accord ?
Histoire de mettre les choses au clair, de partir sur le bon chemin. Mais il est quoi alors ? Son frère, comme Jan l’a si bien appuyé sur la terrasse ? Son ami ? Ou autre chose ?
L’agacement enfle, dirigé contre lui-même. Capable de tuer, de faire s’effondrer des vies, d’en ruiner d’autres, mais pas foutu de savoir ce qu’il veut et ce qu’il ressent.
Il attaque la viande, la coupe méthodiquement en petits morceaux et finit par en picorer quelques-uns. Il n’a pas faim. Il avale son verre de whisky et se resserre. L’alcool lui brûle la gorge. C’est parfait.
- Je suppose que je ne peux rien faire de plus …
Aveux d’impuissance, question cachée. Il ne peut rien faire, n’est-ce pas Jan ? Il ne peut que te regarder mourir et espérer, avant ça, arriver à quelque chose … d’autre. Sans pouvoir poser des mots dessus.
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O death - Ven 27 Juil - 1:10


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Tu picores tes légumes comme une poule Joaquin. Une bouchée par une bouchée alors que moi, je fonds sur la deuxième assiette comme si la première n’avait pas été suffisante. Ce qui est le cas, soyons sérieux. Le feu qui dévore tout sur son passage, s’amuse de mes membres, et pique mon cerveau comme toi et ta fourchette sur ton bout de carotte. J’ai honte, de me bâfrer comme ça, d’engloutir alors que toi, tu fais attention. Tu te tiens bien, t’utilises les bons mots, tu… Tu restes froid. Lointain. Tellement  loin que j’ai l’impression de te perdre d’années en années.
J’ai honte d’être le feu alors que toi t’as tout de la glace. Toi, tu sais te contenir, tu sais te calmer. T’as toujours eu cette faculté, même si on sait tous les deux, que t’en as jamais réellement voulu, de cette incapacité à te laisser aller. Tous les deux incapables de faire un vrai pas, d’accepter les tentatives furtives de l’un, de ne pas trop repousser celles de l’autre. Incapables d’avancer par peur de devoir reculer.

Tu sais Joaquin, j’crois que j’préfèrais te garder comme ami, plutôt que te perdre en jouant avec l’impossible.

Nouvelle bouchée, plat savoureux qui me permet de darder ma concentration sur autre choses que tes picorements d’assiette. Mais mange bordel.
"Ce n’est pas de ça dont je veux te parler. Comment tu vas toi Jan ?" Le goût du sel en bouche, de la sauce piquante et des pâtes al dente. Faire comme si le toi n’avait pas été appuyé, comme si la conversation ne prenait pas une tournure que j’avais peur d’imaginer.

Toi, Jan, comment tu vas, à part que t’as l’impression de disparaitre à force de vouloir rester debout ? Tu te sens capable de lui dire à Joa, de parler de ces moments où t’as la tête qui vrille dans des émotions violentes et morbides ? Tu te sens apte à lui décrire que quand t’ouvres les yeux la nuit, t’as l’impression que le monde entier est contre toi, que ton cerveau est sous entrave ? Troubles psychotiques, impressions d’entendre et de voir ce qui n’existe pas. Envie de suicide, dépression, hyperactivité. Des mots que les médecins t'ont dit, que tu as lu et relu, qui se suivent et se ressemblent, se gonflant d’émotions et foutantà terre tout ce que t'as créé.
Le capitano a toujours été réputé pour vriller d’un sentiment à un autre. Alejandro bouillant, feu aux creux des reins, braises sur la pointe des doigts. Sauf qu’avant, Jan, il dansait et sautait sans jamais tomber. Petit chat aux griffes acérées qui est devenu pataud, qui tombe, se rattrape, pour finalement échouer.

Alors, t’es prêt Joaquin, à entendre que c’est ce que tu apprécies chez ton ami, qui va le tuer ?

Je souffle un peu, sans lâcher ma fourchette et avale enfin la bouchée qui a fini de se décomposer dans ma bouche.

" Je… Allez Jan, un mot après l’autre, c’est pas plus difficile que les cadavres qui s’empilent. "Je reconnais les symptômes, quand une crise arrive donc… Je gère.

Et je fais comme je peux Joaquin. Et c’est déjà pas mal au fond. Le repos est primordial, je le sais et pourtant… Mon lit ne m’a jamais vu si peu depuis quelques mois. Ah Puch est agacé, énervé de ce changement de route que l’humanité nous a imposé. Le dieu refuse de s’allonger et de rester stable. Il bondit dans la carcasse humaine, requiert de rencontrer les âmes, les toucher, les ouvrir et les dévorer. Ah Puch demande des choses qu’Alejandro ne sera plus capable de lui donner bientôt, alors il profite. Et je mentirais si je disais que ça ne me convenait pas.

Finir assis dans un fauteuil à attendre que les spasmes me conquièrent ? Jamais.
J’préfère crever d’un arrêt cardiaque plutôt que de clamser le crâne dorloté dans une pile d’oreillers.

Reprendre une bouchée, manger, se goinfrer, se remplir. Pour oublier tout ce que tu me demandes Joaquin.  Car y penser, te dire réellement comment je vais, c’est me foutre devant la stupide réalité de la mort qui se meurt, pire blague que la Cala va entendre pendant des années.

"On oublie la Calavera ce soir. Je ne suis pas ton commandante d’accord ?

Arrêt sur image, fourchette entre l’assiette et la bouche. Voix changée, timbre que j’ai du mal à reconnaitre. D’accord ? Non.
Pas d’accord. Poser la fourchette pleine de pâtes, relever les prunelles vers toi. Et ne plus te lâcher. Ça veut dire quoi ça ? Tu me recadres quelques instants plus tôt avec une hache au creux des mots et là… Là tu veux que j’oublie la putain de frontière que j’me suis empêchée de contourner depuis des années ?!

Putà de…

Et tu manges maintenant ?! Nan mais sérieux, tu me balances ça et tu MANGES TA PUTAIN DE VIANDE MAINTENANT ?!

" Je suppose que je ne peux rien faire de plus …

Non, Joaquin Costilla ne fait pas ça. Ne dit pas ça. Tu souffles le froid et le chaud en même temps, use de ton rang sur moi puis après propose qu’on oublie les capitanos et les commandante. Ce n’est pas possible d’être aussi… Bordel. A quoi tu joues ?! À mêler agacement et asthénie dans un même moment ? Si toi tu ne peux rien faire, qui le pourrait alors ?! Roukie ? Tu penses vraiment qu’Aislinn O’Reilly va être celle qui va me permettre de rester en vie ? C’est ni ses médocs ni… Ce qu’il pourrait y avoir entre nous qui va empêcher la Mort de me cajoler. Ne soyons pas con Joaquin, l’am… Rien ne peut contrer la Mort. Rien ne peut l’arrêter. Mais au moins… Au moins avec toi à mes côtés, j’me sentirais pas seul. J’aurais pas l’impression de te perdre et de te laisser.

Et j’parle pas d’ami là, Joa. J’sais même pas de quoi je parle mais ça surplombe de loin l’amitié.

"Si tu n’étais pas mon commandante, nous n’aurions même pas cette conversation….

Souffle Alejandro, respire, ne darde pas ta colère dans tes mots. Pas ce soir.
Prendre une légère inspiration, prunelles qui vacillent à droite, à gauche, papillonnent, pour revenir sur toi.

"On en aurait une autre Joaquin.

Difficulté à saliver, l’air qui devient brûlant au fond de la gorge, sur l’hésitation. Sur ce qu’il faut faire pour ne pas tout briser. Les mots et toi, ça fait deux Jan, mais pourtant, il l’a dit, ce soir, oublions le commandante. Parle à Joaquin comme tu balances les mots sur le papier.

"Je suis desolé okey ? Desolé si y’a trois ans j’ai… Je ne savais pas." Faux, tu savais déjà. "Je ne voulais pas tout… Je ne voulais pas que ça casse quelque chose entre nous. C’est déjà le cas. " Si tu n’étais pas mon commandante… Appuie sur la possession. Le mien, mon ami, mon frère. Mon miroir. … On ne serait pas là aujourd’hui car t’aurais arrêté de te braquer au moindre sentiment et moi, j’aurais arrêté de faire des blagues sur ce que ça pouvait signifier. J'aurais arrêté de mentir. Respire Jan, respire, ne laisse pas la braise t’enflammer."Mais tu es mon commandante. À moi. Pas à eux, tu m’appartiens comme j’t’appartiens Joaquin. À la vie, à la mort mon ami. et je suis ton capitano… Et rien que ça, ça me suffit, c’est déjà bien assez… Tu en fais assez Joaquin. Oublier de respirer, finir sans te lâcher du regard. Savoir que j’ai été trop loin, et que pour toi, c’est signe de la fin.

Et la sentir, la main posée sur la table qui gigote, qui tremble. Qui vibre comme un putain de portable dans des spasmes incontrôlables. Depuis combien de temps, elle…. Trop tard, le flux d’émotion balancé sans réfléchir à eu raison de ton contrôle Jan. Trop tard, il a vu, il a compris.

Que t’es fini.

Excuses-moi…

Je me lève, j’peux pas rester une seconde de plus en sachant que tu vas me répondre par un unique regard. Et que se sera plus dur que tous les mots que t’aurais pu trouver, si la maladie ne s’était pas invité à l’instant où j’ai accepté d’être plus qu’un capitano.

Où j’ai oublié le commandante.

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O death - Ven 27 Juil - 22:59


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- Je suis désolé okey ? Désolé si y’a trois ans j’ai… Je ne savais pas. Je ne voulais pas tout… Je ne voulais pas que ça casse quelque chose entre nous.
Terrain glissant qu’il ne vaut mieux pas aborder sans que Joaquin ne se crispe et ne se ferme, bloquant définitivement toute émotion, toute tentative d’approche. Ça ne manque pas alors que son visage se fait neutre et distant. Et puis tu ne savais pas quoi Jan ? Que quelque chose changerait ? Sur le coup, ça n’a rien remis en question. Mais ça a forcément eu un impact, sur le long terme. Une fierté un peu brouillée, une frustration enfouie, de la colère peut-être. Pas contre toi Jan, mais contre lui-même. Parce qu’il savait, quand il t’a « proposé » que, quelle que  soit la réponse, quelque chose changerait. Mais il a quand même pris le risque, quand bien même il ne ressentait pas la même chose qu’actuellement.
Aujourd’hui quelque chose est cassé et Joaquin a l’impression que rien ne le réparera. Il ne sait pas s’il veut que ce soit possible. S’il n’est pas mieux que ce soit ainsi, même si ça fait mal, si c’est déplaisant et dérangeant. Le sentiment le rend perplexe et l’agace. Il ne sent faible, idiot et impulsif. Il a l’impression de perdre le contrôle, chose qu’il exècre. Il se demande comment certains peuvent rechercher ça.
- Si tu n’étais pas mon commandante … On ne serait pas là aujourd’hui car t’aurais arrêté de te braquer au moindre sentiment et moi, j’aurais arrêté de faire des blagues sur ce que ça pouvait signifier. J'aurais arrêté de mentir.
Trop de choses, de sous-entendus et de sentiments arrivant d’un coup. Le visage reste le même, comme inexpressif, comme si Joaquin s’était retiré au fond de lui-même pour être simplement spectateur de la scène. Ce serait sans doute mieux, s’il y arrivait.
L’incrédulité est la plus forte. Il a osé. Il a osé lui parler ainsi, le mettre devant ses torts sans détours. N’importe qui d’autre se serait retrouvé avec la fourchette plantée dans la main pour le regarder dans les yeux en disant ça.
Il a osé poser des mots sur ce qu’aucun ne disait jusqu’ici. C’est courageux ou stupide. Plus le deuxième que le premier à l’heure actuelle. Parce que si Joaquin ne l’a pas dit, c’est qu’il ne veut pas, ne peut pas le faire. Et le mettre au pied du mur est le meilleur moyen pour le voir se braquer et grogner avant de mordre. La mâchoire se serre pour retenir un ordre claquant ou des mots trop cinglants qui réduiraient définitivement à néant la soirée.
Il a osé sous-entendre que Joaquin ressent bien quelque chose et c’est sans doute le pire, lui-même étant incapable de se l’avouer, tout juste bon à se laisser guider –ou submerger- par de faibles envies. Faibles ?
- Mais tu es mon commandante. Et je suis ton capitano… Et rien que ça, ça me suffit, c’est déjà bien assez… Tu en fais assez Joaquin.
Tais-toi Jan, tu vas trop loin. Tu le défis, tu l’accules et ce n’est pas bon. Les poings sont serrés et les yeux glaciaux quand tu te lèves. Il vaut mieux. Le rendez-vous est foutu, foiré à cause de quelques mots mal pesés et trop de non-dits. Il ne sait pas si c’est entièrement de sa faute. La responsabilité est sans doute partagée.
- Excuse-moi.
Joaquin ne bouge pas, le regarde partir sans amorcer un geste ou même penser à le faire. Pas son genre, même maintenant. Il vaut mieux éviter une dispute en public. Il vaut mieux ne jamais reparler de ça et tout enterrer. Il vaut mieux mettre à terre leur amitié que leur collaboration au sein de la Calavera, qui doit rester efficace. N’est-ce pas ?
Pourtant les mots lui résonnent toujours dans les oreilles. Rien que ça, ça me suffit. Pas à Joaquin. Il ne veut pas juste le boulot. Il ne veut pas que ce soit juste ça, pas avec ses capitanos du moins. Et parce que Jan a toujours été unique, il ne veut pas que ça commence maintenant avec lui.

Il ne finit pas son plat, paye le repas, embarque la bouteille de whisky et en boit quelques gorgées en s’installant au volant de sa voiture. Il n’a même pas l’espoir de sentir son esprit s’embrumer et les souvenirs partir. Au lieu de ça, tout le repas tourne en boucle dans sa tête alors qu’il engloutit les kilomètres en direction d’Arcadia, bien plus vite que ce que la prudence exigerait.
Il arrive chez lui sans vraiment s’en rendre compte, la routine reprenant le dessus.
Il finit par s’échouer sur son lit et à regarder le plafond une bonne partie de la nuit, incapable de se décider quant au comportement à adopter par la suite.
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