La tête dans les nuages, est ce que c'est vraiment surprenant pour les autres maintenant ? Ça fait déjà plusieurs mois que j'ai en tête bien autres choses que mes études. Je n'y peux rien, j'ai le cœur qui n'arrive pas à me faire décoller de mon téléphone, juste au cas où Camille me répondrait où qu'il aurait envie de me voir, j'attends toujours que ça. Pas facile entre mes cours et les activités que j'ai à l'extérieur des cours, alors on doit toujours trouver des astuces pour ce voir assez souvent. On sait jamais, s'il venait à m'oublier. L'angoisse qui me prend au ventre et qui me fait tout de suite lui envoyer un message pour lui dire de ne pas m'oublier. Le sac sur le dos, je rentre doucement, mais sûrement dans notre chez nous, pour le moment, j'espère sincèrement qu'on va bouger, juste pour avoir plus d'espace. L'adolescent que je suis reste très mécontent de l’environnement que j'ai actuellement. Je le serais peut-être moins avec moins d'activité extérieur, mais en prime, j'ai le permis à passer pour rajouter des heures d'études. Les écouteurs dans les oreilles, le regard sur le téléphone, je passe la porte, avant de poser mon regard sur ce qui bouge dans le coin de mon œil. Un léger sourire gêné à Anna tout en retirant un écouteur et je dépose mon sac dans un coin à l'entré, là où je l'espère Papa ne se prendra pas les pieds dedans. Je dégage ma veste, la pose sur une veste en me disant que j'irais la poser dans ma chambre plus tard. Les fesses qui rejoignent le canapé et je range mes écouteurs dans mes poches en faisant la moue. « Oula, Je ne veux pas participer à ça, sinon je ne serais plus le meilleur grand frère. »Je regarde Anna avec un petit air sérieux avant de rire doucement. J'ai l'air détendu, mais c'est surtout que depuis un long moment je songe à un coming out. Ne sachant pas comment prendre les choses. Après tout, Camille est plus vieux et en plus c'est un homme. Je me doute bien qu'Anna et Papa savent que j'ai quelqu'un, mais je suis sûr qu'ils ne savent pas que ce n'est pas une fille. « C'était long et toi ? » Je te renvoie la question naturellement, même si je n'ai clairement pas l'air de vraiment écouter. Tu l'as surement vu plus d'une fois ce visage qu'en il n'y a que toi et moi dans une même pièce, cet air qui montre que j'aurais beaucoup à dire, mais que j'en suis pas capable. « Oh, j'ai un spectacle de danse. Bientôt. Je rentrerais tard du coup. Tu voudras bien le cacher à Papa ? Disons que j'ai squatté un cours de danse qui n'est pas vraiment le genre qui plairait à Papa. Puis, j'aimerais bien y aller avec... Camille. Mais j'aimerais... enfin tu vois. J'aimerais que vous ne soyez pas là, parce que je ne me sens pas encore prêt pour vous présenter la personne que j'aime. » Je ne suis même pas sûr qu'à toi ça te plairait le genre de danse que je risque de faire. C'est peut-être trop pour un gamin de mon âge, enfin, c'est ce que tu vas sûrement penser si je te montre et je n'ai pas trop envie de le faire. Je n'essaie pas du tout d'entamer le sujet pour aller au coming out. Pas du tout. Aucun pronom masculin ou féminin, j'essaie de noyer le poisson pour voir déjà ce que tu penses du fait que je parle enfin du fait que j'aime quelqu'un.
« Parce que... C'est pas si simple. Camille est unique... Et je ne sais jamais comment papa pourrait réagir. On se comprends plus vraiment. » Peut-être parce que je ne fais pas d'effort, peut-être parce que quand il essaie je me sens agressé ? L'adolescence, je suppose. J'ai à la fois envie qu'il m'aide et qu'il me laisse tranquille. C'est mon père, je l'aime, mais par moment j'aimerais avoir maman pour lui parler de choses comme, l'amour. Alors aujourd'hui je me tourne vers Anna est je remarque complètement que tu ne sais vraiment pas grand-chose sur moi. Je ne sais pas si ça me blesse, m'énerve ou si j'apprécie que tu ne me surveilles pas tant que ça. Je pense que c'est la dernière réponse qui correspond le mieux, même si j'ai l'air invisible du coup. Alors je te laisse finir ta phrase en hochant la tête même si j'ai clairement l'air perdu. Je me pose en tailleur sur le canapé en plongeant mon regard dans le tien pour venir te dire ce qu'il en est de mes activités hors scolaire et même scolaire d'ailleurs. « Papa le fait déjà, pour la danse et le théâtre. Je fais les deux, je fais du théâtre en cours et en dehors. La danse seulement hors cours. J'ai aussi un petit boulot, c'est pour ça que je rentre tard. C'est pas juste mes horaires de cours qui sont insupportables. » C'est aussi pour ça que je suis super fatigué et que je ne prends pas toujours le temps de passer du temps avec mes frères et sœurs, j'ai trop de choses à faire. C'est malheureux, mais j'aime beaucoup trop ça pour arrêter. Je me moque d'être fatigué, de faire trop d'heures de boulot, je veux continuer là dedans. « J'hésite encore entre danse et théâtre pour l'année prochaine. Je veux rester à Arcadia, c'est tout. » Pas besoin de plus, la famille est ici, mes amis et Camille aussi.
Je baisse rapidement les yeux et la tête en tremblant d'un coup. La peur au ventre, mais j'ai besoin de le dire. « C'est un garçon... Camille. » Je n'ose plus relever le regard, je ne veux rien y lire, parce qu'importe la réaction, je sais qu'elle me déplaira. « Je.. . ne veux pas que papa le sache. » J'ai peur, si peur d'être une déception. Comme on dit le premier n'est qu'un test et faut bien avouer que je me sens vraiment comme un essai manqué. Je me renferme clairement d'un coup, venant m'éloigner un peu en me relevant. Mon regard qui se pose sur la porte de ma chambre ou j'aimerais m'enfermer là. « Je sais faire un salto ! » le regard qui se pose sur Anna comme pour essayer de te faire oublier.
Petit boulot en rapport avec la danse ? Mon cerveau qui plante un peu avant de mettre les mains devant l'air complètement affolé « Je suis pas un chippendal ! Je bosse dans un magasin de jeu de plateau ! Je ne me dénude pas devant les gens ! » Sauf devant Camille, mais ça, Anna n'est pas censé savoir que j'ai fini en caleçon dans la rue pour une simple histoire de jean accroché à une barrière. Comment on peut penser que je bouge mon corps comme ça pour des inconnues, pour la personne que j'aime pourquoi pas, mais ça s'arrête là. Je crois que même savoir que je pourrais le faire devant Camille dérangerait Anna et Papa, ça restera mon petit secret. Puis je lâches la bombe comme si c'était quelques choses de normal, même si mon habitude montre que pour moi ça ne l'est pas,enfin, j'ai plutôt peur que ça ne le soit pas. Mon regard qui se perd sur Anna, son baiser qui me fait fuir un peu plus même si ses mots sont doux. « J'en sais rien moi... Vous attendiez peut-être des petits enfants de moi ? C'est tôt pour y penser, mais j'ai peur de décevoir. » J'ai peur de vous perdre. Peur d'être le rejeté, parce que je ne sais rien faire normalement.C'est comme si la vie trouvait ça amusant de me foutre toutes les choses difficiles dans les pattes. Le fait que je sois un surdoué, surtout que le monde entier semble en douter, mais j'ai surtout déjà beaucoup de difficultés à juste être moi-même, je n'avais peut-être pas besoin d'avoir à avouer une quelconque attirance pour les garçons. Je détourne le regard un peu en grimaçant. « Non ! Sérieusement Anna ! J'ai pas envie d'entendre parlé de cette partie là! J'y échappe déjà avec papa. Je sais que je dois me protéger ! Ark ! » Je te laisse continuer avant de baisser les yeux un peu, tu pourras pas vraiment tenir ma main très longtemps. « Le job de papa passe avant tous. » Je sais qu'il m'aime, mais c'est sûrement un peu d'amertume face à tous ça. « Les petits et toi aussi. » Je soupire doucement avant de venir me gratter la nuque d'une main sans poser le regard sur toi, parce que tu ne dois pas aimer ce que je dis. Le pire c'est que c'est juste moi qui veux pas voir les efforts qu'il fait, parce que j'ai peur d'être oublié, de ne plus exister dans cette nouvelle famille et ça sera pire quand j'aurais quitté la maison. Ma majorité approche et mes études supérieures, je compte bien demander un appartement d'étudiant, mais j'ai peur. « J'aime Papa. Je l'admire toujours autant, mais avec ce qui c'est passé, le fait qu'on soit tous séparé et la nouvelle maison, on passe plus de temps ensemble, mais tant mieux s'il accepte moi et Camille. C'est un petit ami génial. Même si j'ai... utilisé mon pouvoir sur lui.»
« Je peux avoir des enfants, mais pas des enfants comme nous. » Je soupire doucement et laisse sortir ce que j'ai à dire, même si je ne suis plus sûr que ce soit vrai où non. Pourquoi je ne peux pas juste avoir mon pouvoir d'activé tout le temps, comme ça je ne pourrais même pas me mentir à moi-même. Je regarde Anna qui répond à mes craintes et ça me fait légèrement sourire sa bienveillance en continue alors que je mériterais de me faire botter le cul pour les conneries que je fais et qu'elle ne sait pas. Comme la boite gay, rentrer dans des bâtiments ou des lieux où je ne devrais pas. Heureusement que je ne me fais pas attraper par la police, je serais crucifié en rentrant à la maison. « Merci d'être mon alliée Anna. Je sais juste plus ce que je veux. Être loin d'ici parce qu'on est beaucoup trop ou juste profiter de vous. On est quand même beaucoup trop. » Je ris doucement avant de venir derrière le canapé pour déposer un petit baiser sur la joue de Anna, une façon de la remercier sans pour autant qu'elle se fasse trop d'idées. Disons que c'est un pacte de paix qu'on vient de signer, mais ça m'empêchera pas d'être contre cette situation et mal à l'aise. Disons juste que j'apprécie Anna en tant que personne, mais que j'ai dû mal avec la relation qu'elle entretient avec papa.Mon regard qui se pose sur les petits et je soupire doucement remarquant encore plus qu'on est toujours beaucoup dans l'appartement. « Il l'a su... parce qu'il a dit quelque chose qu'il ne voulait pas raconter. Je voulais pas l'utiliser, j'arrive pas trop à le gérer, si je suis trop relaxé et que j'y pense pas, ça se fait seul et.. ça m'attire des soucis. » Je ne dirais pas qu'on m'a souvent tapé dessus parce que je peux plus mentir par la suite. Autant, on ne peut pas savoir que je contrôle la vérité des gens, autant, mes mots ne sont jamais tendres quand la vérité sort. Je soupire un peu avant de regarder Anna. « Je crois qu'il me déteste un peu, pour cette partie de moi. Ça fait un peu mal au fond. » J'ai un regard un peu triste qui se pose sur Anna comme pour essayer de faire comprendre que j'aimerais être un gosse normal et que rien en va comme je le voudrais. Plus le temps avance, plus je comprends que jamais je ne serais un type banal et tranquille. « J'ai le droit de quitter la ville avec ma voiture ? Pour emmener Camille faire de la montgolfière. C'est son rêve de voler. »
« Je vois. Je veux pas que tu te sentes mal pour ça. J'ai... développé une peur ridicule. Du moment que vous êtes heureux tant pis si on finit à trente. Puis, je vais bientôt pouvoir avoir un appartement ! » Autant dire que j'aurais pas moins peur qu'on m'oublie, mais qu'au moins j'aurais mon endroit à moi pour respirer sans personne pour venir me sortir de ma zone. Je t'embrasse donc la joue pour te faire plaisir, pour calmer le jeu, montrer que ça va. Camille qui devient un vrai morceau de la conversation de nouveau et je peux pas vraiment le dire qu'on a faillit ce perdre parce que je suis ce que je suis. On a beaucoup pleuré, que ce soit lui ou moi, ce n'était pas une soirée tranquille au final. Entre mon pouvoir sur le toit, la boite gay et finir en caleçon dans les rues, j'avais jamais fait autant de connerie en une soirée. Personne ne l'apprendra heureusement, enfin j'espère que Anna ne lit pas dans les pensées. Mon regard qui se pose sur toi avec l'air de t’interroger pour finalement te répondre. « Comment il pourrait m'apprendre ? Il a rien de tous ça lui. » Il déteste ce que je suis, enfin ce qui est en moi, pas moi réellement. Aucune chance qu'il m'aide à être en harmonie avec ce truc. Je soupire un peu avant de hocher vivement la tête quand tu me dis de rentrer pour le dîner, mais ce n'est clairement pas ce que je voudrais. Alors je reprends rapidement. « Je pensais rentrer que le lendemain. Faudra aller assez loin pour qu'on profite vraiment et faire la route aller et retour si je suis fatigué c'est dangereux. Je pensais demander pour une nuit dans un hôtel. » Comme ça je n'aurais pas à me stresser de rentrer pas trop tard et je pourrais profiter de Camille, de lui offrir un peu de bonheur hors de la ville. Je veux surtout qu'il réalise son rêve. Je me tortille un peu gêné par la situation, puis je regarde les petits. « Le sale boulot arrive ! » Je me redresse pour aller récupérer mon sac, histoire d'aller ranger mes affaires et d'être sûr que Papa ne tombe pas le nez le premier en rentrant. « Anna. Merci beaucoup. Tu es... » Je baisse les yeux l'air un peu triste. « Une bonne maman. » Difficile de l'avouer, mais les petits le pensent et le montrent bien mieux que moi de toute façon. Alors je m'enfonce dans ma chambre en reniflant un peu.