dangerous game

@akira ito

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il se faufile derrière les pas du jeune homme et c’est un jeu de piste qu’il connaît bien, akio. il y a des soupçons qu’il ne peut ignorer et seule sa curiosité maladive l’a ramené ici. l’hôpital n’est pas loin et le yakuza se souvient, de la nuit passée aux urgences et des points qui ornent son dos. vilaine blessure qu’il ne pouvait pas soigner dans l’ombre, plus maintenant. il n’a plus d’endroit où se cacher, plus d’alliés pour lui recoudre la peau et il s’est mêlé aux autres. dans cet endroit immaculé, aux odeurs dérangeante d’alcool et de pureté – tout le dérangeait, du bruit jusqu’aux mains gantées qui l’ont aidé. ce médecin à l’odeur différente, ce médecin au regard troublé qui pour une raison ou une autre, a dérangé la créature qui l’habite. alors akio est revenu ici, tapis dans l’ombre jusqu’à ce que le médecin ait fini sa nuit de garde. jeune et l’air candide, pourtant akio le voit d’un autre œil. aurait-il vu les tatouages dans son dos ? ceux qui révèlent sa nature à qui les reconnaît ? et même s’il se trompe, il est trop tard pour reculer. il s’est déjà insinué en lui comme une obsession, faiblesse qui ne le quitte jamais. ce n’est qu’un jeu pour akio, qu’un jeu dangereux dont il ne se lasse jamais non plus. dans sa filature, il suit l’étranger jusque dans une ruelle qui risque fort de griller sa couverture, car ils ne sont plus que deux à fouler le sol et le temps d’une seconde, akio a comme un doute. a-t-il été aussi discret qu’il le pensait ? pas sûr. l’homme devant lui a disparu, mais c’est un sourire qui déforme ses lèvres lorsqu’il comprend avoir été dupé. pris à son propre jeu. ce n’est pas souvent que ça lui arrive, jamais en présence de mortels du moins. il n’abandonne pas pour autant et continue d’avancer, jusqu’à sentir une présence derrière lui. c’est à ce moment là qu’il se dévoile et se retourne, face à l’homme qui a soigné ses blessures quelques nuits plus tôt. « bonsoir, docteur. » il joue l’innocence en ayant l’air surpris, mais son expression est délibérément exagérée. « quelle heureuse coïncidence. » le mensonge n’est pas difficile à deviner non plus, mais il ne cherche plus à se cacher maintenant. pourquoi l’aura de ce médecin l’intrigue autant ? il ne sera pas tranquille sans avoir de réponse. « mais vous ne vous souvenez peut-être pas de moi. » même si akio a la peau marquée à multiples endroits, cicatrices vilaines et tatouages qui marquent le mot yakuza sur son front. un japonais devrait le savoir mieux que quiconque. alors est-il une menace pour akio ?

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@Akio Nishimura

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Il venait de terminer sa nuit de garde, fatigue de la journée pesante sur ses épaules, ses pieds le dirigeaient sans qu'il y réfléchisse dans les ruelles qui le mèneraient à son appartement. Il aurait facilement pu croire que cette présence derrière lui n'était que le fruit de son imagination, mais son instinct, l'instinct de la créature chétive et prise au piège qu'il avait toujours été, ne se trompait pas. Pas sur ce genre de chose en tout cas. Quelqu'un le suivait, et pour en avoir le cœur net, quoi de mieux que de l'amener là où il ne pourrait plus se cacher ? La situation était assez ironique. En temps normal, c'était plutôt lui le suiveur que le suivi. Il fallait croire qu'il n'était pas le seul à pratiquer cette activité dans le coin. Quoi qu'il en soit sa stratégie s'avérait payante. Réussissant à s'éclipser et réapparaître derrière lui avec une autre apparence avant qu'il ne se retourne. Il pouvait à présent faire face à l'autre homme, qu'il ne remit pas tout de suite. C'est seulement lorsqu'il l'entendit parler qu'il comprit. Il comprit que cet homme avait été un de ses patients. Et pas n'importe quel patient, c'était lui, celui qui était comme lui. Il l'avait vu de ses yeux, mais pouvait aussi le sentir, chose à laquelle il n'avait pas fait attention jusqu'alors. Était-ce aussi son cas ? « Bonsoir. » fit-il simplement, comme si de rien n'était. Étrangement, son altercation récente avec celui qu'il suivait obsessionnellement lui-même lui avait paru bien plus oppressante que cette rencontre. Il fallait dire que camoufler sa réelle apparence aidait sans doute, bien qu'il ne soit pas encore très doué avec ce don. « Vous devez vous tromper de personne, je ne suis pas médecin. » Il mettait un maximum de conviction dans ses mots, peut-être que l'autre homme faisait exprès de rendre son mensonge si visible, mais Akira n'en ferait pas autant. Il fallait jouer le tout pour le tout. « En effet, je ne me souviens pas vous avoir déjà vu, mais c'est normal puisque je ne vous connais pas. » Bien sûr que c'était faux, mais il ne pouvait pas risquer de se vendre si facilement. S'il avait vu les marques dans le dos de ce patient, lui ne savait rien des siennes. « Puis-je savoir pourquoi vous me suiviez ? »

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@Akira Ito

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les jours se font de plus en plus sombres en arcadia et le japonais s'en accommode. l'âme plus sauvage qui vit en lui oscille entre bienveillance et chaos, déchirée entre les deux et ce soir le montre encore. la frustration. c'est ce qu'il a ressenti lorsque sa cible a disparu, mais il n'en a rien montré et s'est enfoncé dans cette ruelle peu fréquentée. le silence, pesant autour de lui et il attend l'instant fatidique. il attend jusqu'à l'entendre derrière lui et il fait sombre, trop sombre pour que le japonais se focalise sur l'apparence changée. il ne l'a pas remarqué, pas avant que l'autre homme lui réponde et qu'il s'avance un peu. jusqu'à ce que les faibles rayons de la lune lui offrent un aperçu différent. « quoi ? c'est impossible. » marmonne-t-il, encore plus frustré que la minute d'avant. il garde ses soupçons, mais l'homme étant désormais derrière lui, pouvait tout aussi bien être un parfait inconnu. et peut-être que le médecin ne s'est servi de son agilité que pour s'enfuir, le semer. « je ne vous suivais pas, c'est fou c'que les gens sont paranos dans cette ville. » il rit avec sarcasme et s'approche encore d'un pas ou deux. il a dû suivre la mauvaise personne juste avant d'entrer dans cette impasse, même si le regard de cet homme le laisse songeur. « vous êtes plutôt agile. » remarque-t-il d'une voix plus sombre. il s'est peut-être trompé, mais l'être face à lui n'a pas l'air non plus si inoffensif. c'est une distraction comme une autre pour la créature et il arbore un sourire curieux, provocateur. il n'avait aucun indice sur la nature du médecin, et il n'en a aucun sur cet homme-là, mais il ne recule pas souvent face au challenge. il sort un canif de sa poche un arrière qu'il ouvre, tel un piètre voleur nocturne prêt à dépouiller l'innocent citoyen. mais il ne fait que vérifier ses soupçons en testant l'autre. une attitude des plus inconscientes au vu de ses récentes blessures, à peine cicatrisées. « t'aurais dû courir au lieu d'jouer les malins, mon vieux. » le ton change, la politesse envolée et il est prêt à jouer, akio. mais il attend un peu, par courtoisie.

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@Akio Nishimura

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Il n'était pas encore très sûr de lui lorsqu'il devait faire appel aux dons que sa réincarnation lui avait offert. Cependant, la première réaction de cet autre homme lui fit penser que la manœuvre pourrait s'avérer payante pour se sortir de ce mauvais pas. Akira remarquait aisément la frustration sur le visage de l'autre, qu'il écoutait tout en l'observant s'approcher. « Paranos hein ? Ce n'est pas plutôt vous qui l'êtes ? » Le japonais qui s'était toujours écrasé dans le passé, avait gagné un semblant d'assurance. Assurance qui ne durerait pas bien longtemps. La remarque sur son agilité ne lui plaisait pas, il s'était trahi tout seul, de toute évidence. Le choix de ne rien répondre à ces mots fut vite fait. Il sentait bien qu'il n'était pas en position de force et préférait ne pas s'enfoncer plus. Gardant au mieux son calme, jusqu'à ce qu'il voit l'homme qui avait été son patient à plusieurs reprises, fouiller dans sa poche pour en sortir un canif. Akira ne put retenir un mouvement de recul, n'avait-il pas assez vécu de maltraitances pour se voir encore menacer ? Sa peau avait gardé tellement de marques de coups, il ne souhaitait pas vraiment ajouter des cicatrices à sa collection. Sans montrer la panique qui commençait à l'envahir, lui, le petit animal chétif qui n'avait jamais rien su faire d'autre que de subir, il voulu calmer le jeu. « Wowowow ! On va commencer par se calmer mon gars. Ça changerait quoi, que je sois docteur ? » Un peu trop novice dans le changement d'apparence, beaucoup trop concentré pour réussir à contenir ses émotions, son vrai visage ne tardait pas à refaire surface. « Et merde... » pesta-t-il quand il put sentir que son camouflage l'avait lâché, puis fit quelques pas de plus vers l'arrière. « Qu'est-ce que tu me veux ? Et évite de rouvrir tes plaies, j'ai fini ma journée. » Il ne pouvait plus se cacher, alors il ne pouvait plus nier qui il était, mais rien ne l'empêchait de prendre de la distance, pour l'instant. L'interne n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait bien avoir fait à ce type, si ce n'est recoudre ses plaies et voir ses marques. C'était si grave que ça, voir les marques des autres ? Pourtant, les médecins devaient en voir au quotidien, et Akira se doutait bien qu'ils n'étaient pas tous poursuivis par leurs patients pour autant. « Et dire que je voulais juste rentrer dormir... » souffla-t-il pour lui-même. Essayer de garder une certaine contenance face à l'autre homme lui demandait pas mal d'énergie, énergie qu'il n'avait plus. S'il n'avait pas fait nuit, on aurait pu voir son visage pâlir de malaise.

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