La boutique est fermée.
Porte close,
il est le seul à pouvoir l'ouvrir.
Tout est prêt pour leur moment, leur instant, leur repas.
Des bougies sont allumées, les plats se réchauffent dans le four, une odeur délicieuse se balade. Ne pouvant rassasier son appétit prophétique, alors l'estomac sera plein. La mignonne s'est apprêtée. Une robe, une touche d'escroquerie sur le visage. L'invité est grand, important. Autant dans sa vie que dans celle des autres. Père rêvé et mauvais, enfant qui aime le danger.
Petit bruit.
La poignée remue. Une ombre se tient derrière les vites sales.
Connaît les discutions à venir ; chaîne, Milena, prédictions. Inquiète. N'a pas rêvé depuis l'étrange. Vidéos manquantes, vides, certaines effacées car longues et barbantes. Prête à se faire rabaisser. Objet inutile, jouet cassé, adulte grognon.
Il entre.
Le vent l'accompagne. Elle se tient droite. Mains derrière le dos. Sourire sincère. Carrure de moucheron devant la bête. La jolie ne sait pas comment agir, être. Perturbée par sa simple présence - depuis ses seize ans.
«
Bonsoir Artyom. » Elle s'avance d'un pas. D'un deuxième. Marche sans tanguer, le cœur tambourine. Joue la comédie, cache l'horreur. D'une douceur qu'il connaît, elle s'approche. Au courant de la peau. Elle agrippe sa main sans qu'il ne puisse l'enlever. Malkina l'enroule dans les siennes. Protégées par un gant ; elle ferme un instant ses yeux avant de reposer ses iris dans celles du dieu. «
Je suis heureuse de te voir. » Elle abandonne sa prise, le libère de l’étreinte affective ; fille tactile qui ne peut l'être. Tout est différent avec lui.
AVENGEDINCHAINS