Profitant de ma pause déjeuner, je suis légèrement affalé dans mon fauteuil de mon bureau . Tandis que je tiens ma fourchette d'une main pour déguster une salade que j'ai préparé la veille (c'est d'un ridicule quand j'entends que les hommes ne sont pas capables de se préparer de la cuisine. Comme si j'allais manger que des plats congelés toute ma vie !), tandis que je textote de l'autre. Avec une certaine chance, la charmante personne qui me répond me dit qu'elle est tout à fait partante pour qu'on aille boire un verre en début d'après-midi. Il ne s'agit rien de scabreux, elle est une bonne amie depuis plusieurs années et j'apprécie sa compagnie de temps en temps autour d'un verre.

Soudain, un coup se fait entendre sur la porte de mon bureau. Surpris, je regarde l'horloge avant de lâcher un juron sanglant. Ma trop courte pause est déjà terminée et je dois de nouveau enchaîner les rendez-vous. Si seulement on m'avait pas autant retardé ce matin, j'aurais pu finir de manger tranquillement.

M'étant redressé et présentant une figure respectable, je lance un grand :

-Oui, je suis disponible ! Vous pouvez entrer !

Avant que la porte s'ouvre, j'ai le temps de ranger discrètement mon tupperware et mes couverts dans le frigo inclus dans l'un de mes tiroirs. Petit caprice il y a quelques années qui me sert énormément.

-Madame Bowen ! Je suis enchanté de vous recevoir ! Je vous en prie, prenez place !

J'ai accompagné mes mots de geste et d'un sourire aimable tout en prenant soin de lui serrer sa main. M'emparant de son dossier, je ne cache pas un air renfogné lorsque je revois ce nom qui m'a recommandé. Bellandi. Décidément, il n'aurait pas dû. Vraiment.

Néanmoins, je reprends un visage professionnel.

-En quoi puis-je vous aider, Madame ?