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wanna be somebodies (Alan & Augustin)

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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Lun 30 Juil - 16:34



Wanna be somebodies

 
Belenos ϟ  Hermès .

La lumière vacille, le vent craque dans le bois de leur baraque miteuse. Pour le commun des argentins c'est une maison tout à fait typique en périphérie, de ces gens qui n'ont pas les moyens ; pour Alan elle est le reflet de sa vie - Décrépie, fragile, grisonnante, froide. Il se souvient avec force le confort de chez lui avant que tout ne se brise, avant qu'il vienne mettre le bordel. Augustin. Les deux meurtris et échauffés au sol, la dispute a été rude. Mais, Alan, il est encore vivant. Las, la mort ne désire pas de lui, ou Augustin ne met pas assez de colère dans ses poings pour le tuer. Ils n'y parviennent pas. Quelque chose bloque la fin qu'ils souhaiteraient pourtant tous les deux depuis le début de leur conflit. Il a des côtes cassées, il le sent, sa respiration siffle, son visage couvert d'hématomes et un œil imbibé de sang. Il se redresse, tant bien que mal et ne jette pas un regard à son compagnon gisant à côté. Pathétique scène, acte d'un dramatique à en faire rire tous ceux qui les avaient suivis jadis.

Cette fois c'en est trop.

Alan titube jusqu'à la table, la vision floue, il s'affale et allume une cigarette au bord de ses lèvres. La violence entre eux à toujours été de mise, qu'il s'agisse de leurs poings ou de leurs reins, mais cette facette là de leur relation, il l'assume pas, il la renie. Alan éprouve quelque chose de fort pour Augustin, mais l'un et l'autre ne peuvent pas vivre ensemble car il y a de ces choses dont ils ne parviennent pas à passer outre et leurs personnalités ne s'accordent pas. Alors pour le bien commun du monde entier, pour ne plus perdre espoir en l'humanité, Alan sort son gun, n'y laisse qu'une seule cartouche et dépose l'arme au centre de la table. L'un ou l'autre doit mourir ce soir et puisqu'ils ne peuvent pas le faire, autant y aller par le hasard. Alan est persuadé d'être le plus malchanceux des deux, voir sa vie en permanence entre les limbes depuis sa jeunesse est épuisant. Il aura passé 20 ans à mener une vie normale, il finira le reste en étant un pariât, un voleur, un drogué. Observe, Augustin, le résultat de ton œuvre, l'homme brisé aux lésions sanguinolentes ; la chemise ouverte, déchirée, les sillons de rouge se mêlent à la sueur et il est là, n'ayant aucun scrupule à te tuer ou à se tuer lui-même.

C'est ici la frontière du possible et l'impossible pour Alan, il n'en supportera pas d'avantage.

« Lève ton cul, qu'on y passe pas cinq ans de plus. » Crache t-il, un sourire ironique sur les lèvres. Là s'achèverait leur aventure misérable et haineuse. Les doigts s’emparent de la cigarette, les arabesques de fumée s'élèvent dans les airs. La nicotine et l'herbe apaise, l'alcool aussi mais sur un court terme. Maintenant Alan a besoin d'imaginer qu'une vie est possible sur le long terme, en enfer comme sur terre. Il observe Augustin le rejoindre à cette table, Alan crache au sol le sang accumulé dans la bouche et il lève les yeux vers lui, ses iris se fichent dans son regard. De la haine de la colère, il aurait voulu le tuer un milliers de fois, mais il sait aujourd'hui que cela n'arrangera pas sa vie à lui. Le silence se fait à cette table ronde et bancale, le bois tellement vieilli qu'on en attrape des échardes.

« Tu te souviens de ce que j'étais ? Avant que tout ça commence ? J'avais un travail, un toit, une femme, un gosse. » Un rire passe les lèvres d'Alan, le spasme lui inflige une vive douleur dans le thorax. Le deuil de cette vie est impossible, pas quand il y a mis tous ses efforts pour y arriver. « J'avais quel âge déjà ? Ah oui ! 22 ans. » Un gone, rien qu'un gone. « Honneur aux vieux, t'as déjà un pied dans la tombe, je te laisse ça » L'insolence d'Alan, Augustin y est habitué depuis le temps, les pics tombent et fusent toujours plus régulièrement ; mais si c'est la dernière fois qu'ils se parlent, il compte bien remuer le couteau dans la plaie.



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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Mar 31 Juil - 0:17


take the gun and count to three
Les phalanges qui craquent contre sa mâchoire, les genoux qui lui heurtent les côtes. Les doigts qui lui enserrent la gorge, les poings qui s’acharnent sur ses flancs. Il les connaît par cœur ces gestes Augustin, connaît par cœur ce corps impitoyable, par cœur cette parade de violence à laquelle ils s’adonnent trop souvent. Les mots blessent, les insultes frappent. Mais quand cette douleur là ne suffit plus, ils en viennent aux mains. Ils ont besoin de se tenir, de sentir la douleur résonner dans le corps de l’autre, entendre ces râles de souffrance, voir les bleus se former et le sang couler. Alan est une bombe à retardement, imprévisible, dangereux, insondable. Il sort les griffes au quart de tour, à la moindre provocation, au moindre mot qu’il entend de travers. Ses coups sont brutaux, vifs, inattendus ; sa colère est brûlante, autant que le bout de ses doigts. Et Augustin… Augustin se mentirait s’il disait être le plus raisonnable des deux. Il a besoin de cette rage qui bout dans les tripes de Alan, a besoin de cette haine qu’il ne cesse de nourrir. Si Alan est un bâton de dynamite, Augustin est l’allumette  qui vient se frotter un peu trop près de la corde. Il vit pour ces moments de confrontation, se complaît dans cette colère qu’il sait mériter. Il aime rendre à Alan ce qu’il lui donne, le frapper plus fort, le rendre fou en devenant insaisissable. Et lorsque la haine atteint son paroxysme, il aime enserrer la taille de l’autre de ses jambes, le clouer au sol pour mordre sans pudeur la peau de son cou. Le faire jouir alors qu’il cherche à le haïr, voir l’expression de reddition vengeresse sur son visage. C’est sa torture à lui, sa façon de l’atteindre au plus profond de son mal-être. Quand les poings de suffisent plus.

Ce soir-là, ils ont encore exprimé cette haine qu’ils se vouent. Les mains d’Augustin sont pleines de sang, son visage est aussi amoché que celui de Alan. Ils pourraient en finir, là, maintenant, si l’un d’eux décidait de prendre le dessus pour de bon, si l’autre acceptait de se laisser partir. Cela fait des mois qu’ils luttent, tous les jours. Des mois qu’ils lèchent leurs plaies, tout ça pour recommencer, encore et encore. Il y a pensé, Augustin, à la mort. Il y a pensé quand la mutinerie a eu lieu, y a pensé quand Alan l’a maîtrisé ce matin là, à Fourvière. Mourir devant ce panorama, devant cette ville qu’il a aimée, qui a vu sa grandeur et sa décadence : ce n’était peut-être pas une mauvaise façon d’en finir. Mais Hermès savait qu’un destin plus grand encore l’appelait, faible réconfort, faible lueur d’espoir pour éviter la faucheuse.
Alan s’arrête soudain, se redresse, haletant. Il se lève sans lui adresser un regard, et Augustin se demande si la faucheuse ne porterait pas le visage de cet homme détruit et destructeur. Il sera sa perte, il le sait. Mais il ne peut s’empêcher de la rechercher, du bout de ses doigts. Augustin se relève sur ses coudes non sans mal, passe une main sur sa bouche, essuyant le sang qui s’y trouve. Alan s’est assis à la table, une clope au bec. L’odeur addictive parvient jusqu’à ses narines, et augustin ne sait pas ce qui le rend le plus accro : la nicotine, ou l’image débauchée et débraillée que renvoie l’ancien flic, affalé sur sa chaise, la chemise ouverte et déchirée, le torse couvert de bleus, de poussière et de sueur. Il a envie de sentir le sel sur sa peau, envie de rajouter l’humiliation à la douleur. Alan sort son revolver, lui dit de bouger son cul. Un sourire narquois trouve son chemin jusqu’à ses lèvres ensanglantées, et Augustin se lève, croyant deviner où l’autre veut en venir. Il s’approche de la table, regardant Alan avec un air amusé, une pointe de moquerie peut-être ; Il fait un détour dans l’armoire, attrape un verre, la bouteille de whisky bon marché qu’ils vendent dans ce coin paumé. Il s’assoit en face de lui, se sert un verre, le porte sans attendre à ses lèvres.

Le défi du regard ne s’arrête pas, ne s’arrête jamais. Par cette voie passent le principal des émotions, et Augustin connaît ce regard de haine. Il pourrait le dessiner, pourrait en détailler les moindres variations, les moindres teintes. Il le voit en rêve, il peuple ses cauchemars. Il l’amuse, l’agace, le rend dingue. Et là encore, il veut sa mort. Alan finit par parler, crachant ses reproches, crachant cette vérité qu’il ne cesse de ressasser. Il les as entendues des milliers de fois, ces paroles. Il sait ce qu’était Alan, il se souvient de son âge, se souvient de la beauté de sa femme. Il ne dit rien, a simplement un rire narquois face à ces redondances. Rien de nouveau sous le soleil. Il prend le revolver en main, ce revolver à l’ancienne qu’on n’utilise plus en Europe depuis des années. Il ouvre le barillet, observant l’unique balle qui s’y trouve, puis le fait tourner avant de le reposer sur la table. Honneur aux vieux, dit Alan, utilisant cette insolence qui le caractérise, insolence destinée à le piquer dans son orgueil. Augustin lève les yeux, jetant un regard éloquent à Alan, comme pour dire : vraiment, tu essayes encore ce genre de vannes ? Mais soit, l’honneur sera à lui. « Très bien. » Il reprend le revolver fait tourner le barillet plus vite, cette fois, puis le tend à Alan. « Vas-y, tire, à bout portant. T’as une chance sur six. Ne te rate pas. »
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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Mar 31 Juil - 16:50



Wanna be somebodies

 
Belenos ϟ  Hermès .

La mort, Alan l'invite à se rejoindre à leur table, sur cette troisième chaise toujours vide – là est sa place habituelle. Elle est l'arbitre, elle se réjouit probablement d'avoir l'une de ses pourritures des ses abysses infernales. Alan observe son compagnon, il y a toujours un éclat de désir dans le fond de leurs regards, un désir malsain, toxique que de celui de se s'arracher l'âme par une étreinte passionnelle en plus de s'arracher l'épiderme ; se faire du mal, se faire du bien, il n'y a rien de plus insupportable que cette relation qu'ils entretiennent. Alan ne sait vivre avec cela, il n'a pas essayé, il sait que sa vie est foutue tant qu'il est à ses côtés car il est le visage de l'échec, il est le visage qu'il associe à toutes ses erreurs, à ses pertes, à sa décadence. Quand bien même il y aurait une trêve entre eux, la haine demeurera éternelle. Cependant c'est une certitude, et il ne peut se résoudre à le quitter, à s'en aller loin de lui ou le tuer de manière volontaire. Alan a besoin d'Augustin car il vit à travers ses yeux, il se sent complètement vivant. Seul il serait là à dépérir au soleil en attendant le courage de faire quelque chose. Ce temps là, il ne l'imagine pas. Augustin doit mourir, ou Alan doit mourir, c'est la seule solution. Mais pour sauver les meubles, autant laisser le hasard décider de qui devra quitter ce monde pour laisser l'autre en paix enfin.

Augustin lui laisse l'honneur de tirer, quand Alan aurait préféré qu'il s'exécute seul. Il lui aurait arraché son visage avec ce rire narquois qu'il lui lançait, cet homme n'était rien qu'un démon. Mais encore une fois par cela il lui prouve qu'il n'est pas capable d'en finir avec lui, de lui porter volontairement le coup fatal ; celui qui brisera ses chaînes. Alan jette un regard noir à Augustin, détaille le contour de ses lèvres quand elles se posent encore sur le bord de son verre. Le moment flotte, s'éternise. « Fait chier. » Il soupire de frustration, attrape l'arme d'un geste violent et sans prendre plus de pincettes, il se lève, pose une main sur la table et lui colle le bout du canon entre les yeux avec force, comme s'il pouvait d’ors et déjà lui transpercer le crâne. La sécurité saute, le moment est venu. Appuie Alan, Appuie, tue-le.

Les mâchoires se crispent, la respiration se fait haletante et le cœur s'emballe, il craint de perdre quelque chose, il craint toujours, mais la folie l'excède. Il appuie sur la gâchette en poussant un grognement de rage dans le même temps. Clic, sourd, muet, il n'y a pas de détonation et Alan est déçu. Trop de dualité en lui, trop de sentiments à contre courant, la mèche est allumée. L'homme ferme les yeux quelques secondes, laisse ses poumons se vider de leur noirceur et porte une nouvelle fois sa cigarette à ses lèvres. Le temps est venu. Il se rassied, pose le flingue sur la table après avoir fait rouler une nouvelle fois et observe Augustin. Ce connard aura toujours eu plus de chance que lui songe t-il, un sourire ironique se dessine sur les lèvres du flic déchu. Juste pour cela il lui aurait attrapé la gorge, il aurait brûlé sa peau jusqu'à sentir le pu des cloques éclater. Les mèches imbibées de sueur lui tombent sur le front, il les retire d'un geste de la main et lève les yeux vers son camarade, prêt à mourir, à son tour.

Alan ouvre un peu plus sa chemise, lui présente le côté gauche de son torse, et ne cesse de sourire. Le regard est fiché dans le sien, il le provoque. Il rejoint sa femme, il rejoint son fils, il est heureux. « On se voit en enfer, j'espère que tu vas crever dans ton agonie, chien de bâtard que tu es . » Une seconde de plus « Tire Putain !!! ». C'est aussi un échec que de mourir par sa main, mais jusqu'au bout Alan lui montrera la haine qu'il a pour lui, il n'a pas peur, il n'a pas peur, il ne craint pas de souffrir, car il est déjà mort.



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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Mar 31 Juil - 23:26


take the gun and count to three
L’instant se prolonge, lourd, tendu, presque éternel. C'est un défi que lui lance Augustin, répondant à ce jeu mortel en y ajoutant une règle de son choix. Si l'un d'eux doit mourir ce soir, il faudra en payer le prix. Il faudra se salir les mains. Qui sait si cet acte agira comme une damnation, ou plutôt comme une renaissance sur le survivant ? Seul le destin le dira. Mais là n'est pas l'intérêt, là ne réside pas la question essentielle : répondra-t-il à ce défi meurtrier ? Prendra-t-il son destin en main, assumera-t-il son idée ? À quel point es-tu joueur Alan, à quel point désires tu me voir mort ? Il ne saurait dire ce qui se trame dans sa tête, mais une tempête fait rage dans ces yeux sombres. Au bout de longues secondes, il s'empare finalement du revolver, lâchant un juron, puis se penche en avant pour lui planter le canon entre les deux yeux. Toujours ces gestes rapides, précis, déterminés. La main ne tremble pas, mais il a senti l'hésitation dans son regard, vite balayée par la puissance de sa frustration et de sa colère. Augustin retient son souffle, si investi dans cette question brûlante qu'il a du mal à réaliser ce qui est en jeu. Sa vie. Si maudite et pathétique soit elle devenue, sa vie demeurait la sienne. Il l'a si souvent risquée, si souvent défendue chèrement. Si souvent aimée, si souvent chérie, aussi. Et voilà qu'il la met à la merci de cet homme, entre tous, se référant au jugement aléatoire de ce barillet inégal. Pourtant qui de mieux que le hasard pour départager la culpabilité de ces deux hommes ? C'en est presque poétique, presque digne d'un roman dramatique ou d'une de ces vieilles tragédies grecques.
Le temps semble ralentir, et Augustin se surprend à fermer les yeux. Osera-t-il ? Ou n'était-ce que du bluff ? La seconde qui suit lui donne la réponse, alors qu'il entend le bruit de la gâchette s'enclencher. Tout est si rapide, soudainement, et la panique l'assaille instinctivement. Il fronce les sourcils, anticipant le choc fatal ; mais rien ne se passe. Il ouvre les yeux et observe le tableau qui se joue devant lui. Il n'est pas difficile de reconnaître l'intense déception sur le visage du tireur malchanceux, et cette simple vision, ajoutée au soulagement de la survie, suffit à raviver sa colère.

Alan a tiré. Il avait sa vie entre les mains, comme il l’a eue tant de fois auparavant, et il a tiré. S'il est encore en vie, c'est par la volonté du destin, pas par celle d'Alan. Lui l'aurait tué, sans plus de cérémonie. Il se serait délecté de son cadavre, aurait moqué l'idiotie de sa mortalité, aurait célébré sa faiblesse. Il l'aurait tué, comme Benicio, comme Nina. Alan se laisse tomber dans sa chaise, fume, fait tourner le barillet à nouveau. C'est à son tour d'adopter une posture provocatrice, à son tour de tester, de venir le mettre au défi. Augustin a compris que les jeux s'arrêtent ce soir entre eux, que cette fois la mort est au programme. Il sait qu'ils ne peuvent vivre l'un avec l'autre, mais alors qu'il s'empare du revolver, ses tripes lui rappellent qu'il ne peut plus de passer de lui et de ses revanches quotidiennes. Alan le défie du regard, ouvre un peu plus sa chemise pour lui offrir le meilleur angle de tir sur son cœur. Débraillé, débauché, souillé par la vie et par Augustin lui-même ; que peut il aimer de cet homme, là, cet homme qui lui a tout pris ? Qu'y a t'il à sauver, que cherche t-il à espérer en le laissant vivre ? Les paroles de Alan l'insultent, il lui crache sa haine profonde pour ce qui pourrait être la dernière fois. Le canon vise la poitrine de l'ancien flic ; à cette distance Augustin ne pourra pas le manquer. Si la balle fuse, Alan ne souffrira que quelques secondes. Tire, lui crie-t-il, comme un forcené réclamant la justice que seule la mort peut apporter à un homme. Il ne quitte pas sa cible des yeux, Augustin, se refuse à regarder ce visage déformé par la folie. L'instant paraît plus long encore quand on est de l'autre côté, quand la décision de joue au bout de ses doigts. Il pense à Ben, pense à Nina, et une grimace vient tordre son visage qu'il avait jusqu'ici réussi à garder sous contrôle. Il le mérite, pense-t-il. Il l'a fait, lui. Sa deuxième main vient enserrer la première, assurant le maintien du cap. La décision est libératrice, hargneuse et plus douloureuse qu'il n'aurait pu imaginer : son index appuie sur la détente dans un geste de rage.

Un clic, puis rien. Augustin ne ressent rien. Ni déception, ni soulagement, rien. Rien que le néant, le même qui s'était installé en lui après Nina. Il a tiré, Alan est toujours là. Rien n'a changé. Leur marasme est toujours le même. Il laisse le revolver tomber lourdement sur la table devant Alan, se rassoit sur sa chaise sans rien dire. Il le regarde, toute trace de sourire disparue de son visage. Alan sera sa perte, il le sait depuis longtemps. Et ce soir pourrait bien être celui où ce dessein finirait par s’accomplir. Augustin désigne l'arme d'un geste de la main, presque désinvolte. « À ton tour. » Il ne le quitte pas des yeux, mais le défi et la malice ont quitté son regard. C'est un jeu sérieux auquel ils se livrent, un jeu déterminant. S'il s'agit de ses derniers instants, il ne veut pas qu'Alan ait la satisfaction d'effacer le sourire de son visage. Il veut au moins une chance de pouvoir le hanter, jusqu'à la fin de ses jours.
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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Mer 1 Aoû - 11:22



Wanna be somebodies

 
Belenos ϟ  Hermès .

Concentration sur les potentiels derniers instants de sa vie, Alan respire difficilement, elle siffle à cause de ses côtes cassées. Mais il est déterminé à voir ceci finir, à quitter ce monde, par la main de ce salopard d'Augustin qui lui a arraché toute sa jeunesse, qui lui a volé sa vie entière. Les yeux sont accrochés à celui de son compagnon, les sourcils froncés dans la colère, il serre les dents, il appréhende le choc. Quoi qu'on en dise, le corps a peur de la douleur, c'est ce qu'il redoute même s'il sait qu'après cela il sera en paix. Alors le cœur s'emballe, quelques secondes en plus et le clic résonne, vide, inespérément vide. Et la mort rit à leurs côtés, elle se moque d'eux, parce qu'ils jouent avec quelque chose qui les dépasse en se prétendant dieux de la mort. Ils sont ridicules. Alan soupire, décrispe les muscles de sa mâchoire et ouvre les yeux. Il est toujours, et Augustin lui cède ensuite le tour. Tout est à refaire.

Le poing frappe la table, la colère mêlée à la frustration l'envahi, cela ne cessera donc jamais ? Il aurait voulu que le coup parte sur l'un des premiers tours mais Alan n'était pas capable de se lancer dans une petite guerre psychologique. Il attrape le flingue de nouveau, la respiration saccadée, le cœur sur les chemins de course exiguës dont il ne comprend pas les contours. Le jeu est pathétique, et pourtant c'est lui qui l'a lancé. Alan braque de nouveau l'arme en direction d'Augustin, prêt à lui trouer la cage thoracique, souhaitant ensuite lui arracher le cœur et le lui dévorer jusqu'à s'en rendre malade et crever après coup. Un revers de manche, il essuie la sueur sur son front, sa main tremble, il a l'impression de savoir qu'elle est là. A balle prête à lui exploser, il a la sensation qu'elle va sortir sur ce coup là. Alors il l'aura tué en ayant conscience de cela plus qu'au premier tour qui avait été motivé par sa folie latente. Les larmes bordent son regard, il souffre comme il n'a jamais souffert dans toute sa vie, la mort de sa femme et de son fils aussi lointains soient ils ne sont plus qu'un symptôme de sa souffrance.  Le monstre est là, il abdique.

Alan choisi donc l'échec, appuie sur la détente et la balle va se loger dans le mur en face das une détonation qui lui perce les tympans. Il l'a loupé, volontairement. Alan évite de croiser le regard de son compagnon, parce qu'il se sent faible et qu'il ne désire pas voir la satisfaction se trouver dans le sien. Ses yeux observent le trou fiché dans le mur, à côté des coups qu'il a déjà donné par des excès de violence. Leur foyer n'est que le berceau de la haine et de la colère, comment ont il pu se tolérer de cette manière pendant cinq mois ? Combien encore de mois à tenir dans cet endroit où ils prétendent à une autre vie qu'il refuse ? Alan jette son arme, il l'aurait encastrée dans le mur elle aussi mais c'est dans un grognement de rage qu'il l'envoie au sol. « Va te faire foutre Augustin ! Tu m'entends ? Va te faire foutre ! » Hurle t-il au visage du concerné sans la moindre délicatesse. Pourquoi e aurait il eu de la délicatesse ? D'un coup de pied il démoli cette troisième chaise, il envoie chier la mort et elle quitte ces lieux où leurs deux cadavres pourriront pour l'éternité.

La haine, elle le pousse a casser encore quelques caisses, excédé, il se laisse transporter dans une douce hystérie qui monte toujours plus en flèche. L'orage finit toujours par passer, le corps n'est pas capable de le faire durer, pas après les coups qu'il a reçu. Alors Alan se tait, se laisse retomber dans la banquette miteuse et déchirée, il se frotte le visage. Il n'arrive pas à penser, ni à réfléchir, il ne sait plus ce qu'il faut faire pour calmer sa colère. Oublier le visage de Nina, oublier sa vie passée, et se dire qu'elle résidait près d'Augustin désormais. Parce que son tortionnaire lui permettait aussi de se sentir vivre un peu, il lui donnait des émotions à l'extrême, mais des émotions quand même. Ses muscles sont encore pris de spasmes




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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Mer 1 Aoû - 22:39


take the gun and count to three
Le poing d’Alan s’écrase sur la table, le bruit sourd comme un écho de leur lutte acharnée. La tension est plus âpre que jamais, l’atmosphère a changé. Les enjeux ne sont plus les mêmes, la compétition virile s’est transformée en guerre des nerfs. Ils ont tiré tous les deux, ont eu chacun une chance d’en finir soi ou avec l’autre. Ils forment un duo bien pathétique. La peau salie par la sueur et le sang, les vêtements froissés et déchirés, les yeux cernés, leurs âmes détruites par cette torture à laquelle ils se livrent jour après jour, sans répit. Ni l’un ni l’autre n’acceptera de déposer les armes ou de reconnaître ses torts : c’est le langage des poings qu’ils choisissent, la solution du flingue balancé sur la table. Un partout, balle au centre. Tout est remis en jeu, et Augustin serre les dents, ne lâchant pas Alan des yeux. La folie lui colle à la peau, mène ce qui reste de sa vie par le bout du nez. Il pointe le revolver sur lui de nouveau, de plus loin cette fois, et Augustin ne bouge pas d’un poil. Le regard dur, sévère, presque désabusé. Alan est agité par la colère, il tremble, mais la puissance des émotions sur son visage le dépasse totalement. Augustin comprend, étrangement, que ce tour sera son dernier. Il convient de partir ainsi, dans un éclat de pure détestation. Il ne ferme pas les yeux cette fois-ci, déglutit, s’apprête à faire face à ce jugement final. Ses yeux se plongent avec abandon dans le regard détraqué de son compagnon, retenant avec lui ces iris sombres et si fascinants. Il croit y trouver des larmes, mais c’est peut-être son esprit qui le trahit.

Le coup de feu retentit, la balle fuse, et Augustin respire toujours. Il cligne des yeux, confus, haletant, se retient au bord de la table et sa main vient instinctivement tenir son cœur, s’accrocher à sa poitrine comme pour s’assurer qu’il est toujours là, qu’il bat toujours entre ses côtes. La balle était pour lui. Elle était pour lui, c’était son arrêt de mort. Et Alan a visé à côté. Il lève les yeux, surpris par ce revirement de situation qu’il n’avait pas vu venir. L’autre homme ne le regarde pas, son visage fermé figé sur le mur derrière lui. Augustin tourne la tête, suivant son regard, et remarque le trou laissé par la balle. Il fronce les sourcils, son esprit ne comprend pas, ne saisit pas ce qui vient de se passer et ce que cela implique. Il reporte son attention sur Alan, qui se laisse aller à une nouvelle crise de colère. Il jette le revolver sur le sol, et vient lui hurler en pleine tête d’aller se faire foutre, avant de passer sa fureur sur la chaise vide, puis sur les caisses de bois qu’ils utilisent pour aller chercher des légumes. Augustin aurait pu rire, rire de son échec, se moquer de cette idée brillante qu’il n’a pas eu les couilles de porter jusqu’à la fin. Mais il n’en a pas envie. Il ne dit rien, le regarde faire sans un mot, assis sur cette chaise qui aurait dû porter son cadavre encore chaud.

Ces crises de rage, Augustin les connaît par cœur. Chaque fibre de son corps y a goûté, chaque centimètre carré de cette maison en a un jour subi les conséquences. Alan s’acharne, libère sa colère, libère ses frustrations. D’ordinaire c’est vers lui que les coups se portent, mais aujourd’hui c’est sa faiblesse qui semble l’exaspérer. Augustin sait qu’il voulait cette mort, qu’il s’en veut de n’avoir su la lui donner. Alan finit par se calmer, et se laisser tomber sur la banquette. Augustin sent son cœur battre la chamade contre sa paume, et réalise qu’il n’a pas lâché sa poitrine depuis que la balle a quitté ce canon funeste qui gît maintenant près de la porte. Le silence s’installe dans la maisonnée, pesant et instable, le genre de silence tragique qui suit une intense fusillade. Augustin reprend son souffle, se laisse aller contre le dossier de sa chaise, laisse sa tête tomber en arrière. Il ferme les yeux, soupire, tentant de relaxer ses muscles tant bien que mal. Ils ne disent rien pendant de longues minutes. Il n’y a rien à dire. La vie continue, pour le meilleur comme pour le pire. Il finit son verre d’une traite, s’en ressert un dans la foulée. Augustin se lève, le verre et la bouteille à la main, sentant ses muscles raidis protester face à cette activité inopinée. Il ouvre le même placard qui contenait l’alcool, en sort un deuxième verre, une petite boîte en bois, puis va s’asseoir sur le canapé à côté de Alan, laissant une distance raisonnable entre eux. Il pose les verres à terre, remplit celui pour Alan, boit un coup, puis se redresse en ouvrant la boîte en bois sur ses genoux. Il en sort une longue feuille à cigarette, et de quoi faire un pétard digne de ce nom. Les boulettes roulent entre ses doigts, c’est de la qualité celle-là, ils ne font pas de la merde dans le coin. Le silence règne toujours, patientant tranquillement le temps que Augustin termine son œuvre. Il range les brins d’herbe avec précaution, referme la boîte qu’il pose à côté de lui. Le claquement du briquet retentit, pauvre son ridicule qui résonne ce soir comme un coup de tonnerre à leurs oreilles. Augustin sent la première bouffée lui envahir la gorge et les poumons. Il ferme les yeux, gardant la fumée le plus longtemps possible à l’intérieur, laissant ses effets se frayer un chemin insidieux jusqu’à son cerveau. Il souffle, éjectant doucement cette douce mort de son système, avant de passer le joint à son compagnon. Les yeux toujours fermés, c’est sa voix grave qui vient briser le silence, son ton étouffé et rendu plus lent par la première taf. « Et maintenant ? » Ce n’est pas une question, c’est plus une constatation. Elle n’attend pas de réponse, c’est juste un résumé général de leur situation. Elle n’attend pas de conclusion. Ils le savent tous les deux : il n’y a pas de solution.
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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Ven 3 Aoû - 20:42



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Belenos ϟ  Hermès .

L'espoir ne semble plus être, les portes de sorties derrière lesquelles ils vivent une vie honnête ou paisible sont moindres et exigent des sacrifices que l'un comme l'autre ne semble pas prêt à faire. Augustin l'avait laissé faire sa crise, comme il le fait souvent, il l'observe et ne réagit pas et il a bien raison. L'homme le rejoint bien vide sur la banquette après lui avoir laissé un verre d'alcool dans lequel il se noie vite, comme s'il était déshydraté, en manque. Alan tourne les yeux une fraction de seconde sur Augustin qui est tranquillement en train de se rouler un joint – il agit comme si de rien était alors qu'ils étaient encore à deux doigts de s’entre tuer ; il n'a jamais rien à dire, Augustin, c'est une porte de prison alors qu'il se fait insulter et cracher dessus à longueur de journée. Pourquoi garde t-il son calme, est ce qu'il se complaît dans leur malheur ? La drogue, la violence, l'alcool, le sexe, sont les mots qui constituent leur devise dans cette vie là. Bien qu'Augustin semble bien mieux s'accoutumer à l'Argentine qu'Alan qui a le mal du pays. Et maintenant ? Dit il. Bonne question, bonne remarque, parce qu'il n'y a rien de plus que ce qu'ils vivent tous les jours depuis leur exil ici. Alan laisse tomber sa tête en arrière après s’être délecté du liquide ambré contenu dans son verre. L'alcool lui passe au travers de la gorge comme une lame de poignard et malheureusement il en faut bien plus pour percevoir les sensations apaisantes de l'ivresse. Car à ce moment là, c'était tout ce qu'il aurait souhaité ressentir : l'apaisement, la plénitude, le nirvana. Les senteurs aromatiques de la feuille de cigarette pendue aux lèvres d'Augustin parvient à ses narines, Alan se redresse, se rapproche d'Augustin pour s'asseoir à côté de lui et lui prendre le bâton d'herbe fumante à ses lèvres. Il le dérobe et le consomme, la fumée s'élève, il est toujours aussi perdu. Alan le lui rend ensuite, ils sont comme deux vieux amis maintenant que l'orage est passé, deux vieux amis qui se vouent une haine sans relâche et où pourtant l'un est devenu essentiel à l'autre.

Il n'a pas réussi à se débarrasser du fléau que représente Augustin dans sa vie, et poser sa tête sur son épaule là, il apprécie. C'est comme ça pour eux, ils se fuient, ils se rapprochent, ils sont habitués à la compagnie de l'autre et c'est sans doute ce qu'il y a de plus frustrant. Alan observe leurs deux mains côte à côté, comme liées par des menottes, il ne peuvent pas s'en défaire, il n'existe pas de clef ; retour à la case départ. Il tire une nouvelle fois sur le joint et le rend à son propriétaire, las et épuisé de toutes ces histoires. Il n'y a pas de solution, juste le silence et la paix que leur apporte quelques éléments extérieurs. « On pourrait se démarquer, vendre, voler, arnaquer. »

L'ex flic n'existe plus depuis longtemps, Alan s'est souvent impliqué dans des rôles de mafieux, de petit connard de délinquant à l'image d'Augustin sur lequel il se calque depuis qu'ils ont quitté leur belle ville des lumières. « C'est pas difficile de se monter un petit business, fat juste faire gaffe aux autres gangs » Car autant dire qu'ils ne sont pas dans le pays le plus sauf en la matière et où les règlements de compte sont plus fréquents que les allées et venues en prison. Alan se moque pas mal de prendre des risques mais s'ils peuvent devenir des Narcos importants, il est possible qu'ensuite ils puissent s'offrir une vie de luxe dans laquelle le passé n'existe pas. Alan remonte sa main sur le bras à Augustin, comme pour appuyer ses dires, comme pour le convaincre de plonger avec lui dans cette abîme qu'est le royaume de la drogue. Le bout de ses dextres sentent les aspérités de sa peau, il l'invite au frisson, doucereux et dérangeants. « On pourrait devenir les rois, toi, et moi. » Alan se redresse et éclate de rire en se moquant dur ridicule de cet aspect là de leur relation. Il lui vole de nouveau le joint en prenant soin de frôler ses lèvres du bout de ses doigts avant de reprendre sa position initiale. S'il ne peut se débarrasser de lui, il compte profiter de lui et de ses capacités. La téléportation les rendra riches.




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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Ven 3 Aoû - 23:54


take the gun and count to three
Il entend son souffle à côté de lui, sent l’odeur de la fumée lui chatouiller les narines. L’herbe a eu un effet relaxant dès la première bouffée, et il sent ses muscles se détendre, son corps s’accommoder à la forme de ce vieux canapé défoncé qui a si souvent recueilli leurs carcasses de détraqués. Les doigts d’Alan lui repassent le joint, leurs peaux se touchant un peu plus longtemps que nécessaire. Tandis qu’Augustin reporte le cylindre à ses lèvres, il sent Alan s’approcher, et poser sa tête chaude sur son épaule. Il ferme de nouveau les yeux, inspire une grande bouffée de plaisir et préfère penser que c’est l’herbe qui lui donne cet intense sentiment de satisfaction. C’est forcément l’herbe. Alan parle, répond à sa question par des inepties sans nom. Comment de telles paroles peuvent sortir de la bouche d’un ancien flic, comment peut-il proposer des activités pour lesquelles il aurait fait coffrer Augustin à peine un an plus tôt ? Augustin sourit, trop fatigué pour rire ouvertement. Cette vie est ironique, leurs destins s’entremêlent et font des nœuds impossible à défaire. C’est pas difficile, dit-il, et Augustin ne sait pas s’il est sérieux ou si ce sont juste des idées en l’air. Si, c’est difficile. Gérer un business est déjà assez compliqué, en monter un en partant de rien peut être terriblement long et fastidieux. La main d’Alan remonte le long de son bras, ses doigts courent sur sa peau, tentateurs. Augustin ouvre les yeux et regarde cette main se déplacer, créant des sillons invisibles dans sa chair, faisant hérisser les poils sur sa peau. On pourrait être les rois, toi et moi, chuchote-t-il dans son oreille avant d’éclater de rire. Augustin lève les yeux au ciel, un coin de sa bouche s’étirant en un sourire amusé. C’est si ridicule, et pourtant la moiteur de son souffle près de son oreille a suffi à relancer la machine. La main d’Alan quitte son bras et ses doigts viennent se poser sur ses lèvres, aguicheurs, volant le joint de sa bouche, volant ce qui lui reste de raison et de contrôle. Ses yeux tombent sur cette bouche qui sourit, incapables d’autre chose que de détailler ces lèvres minces et rosies par la chaleur et le sang. Il fume, et Augustin l’observe, content de simplement pouvoir être spectateur d’une telle image, d’une telle débauche. Il a envie de lui arracher cette chemise insolemment posée sur ses épaules, comme pour lui titiller le cerveau, comme une incitation à l’enlever. Il a un faible rire, les yeux amusés, l’expression apaisée. « On pourrait, » conçoit-il. « Mais ça prendrait du temps. »

Ils sont venus ici pour faire profil bas, pour disparaître, pour se faire oublier de l’Europe. Jusqu’ici, ils ont réussi. Il ne faudrait pas qu’ils se fassent coincer simplement parce qu’Alan s’ennuie. Mais Augustin ne dit rien de tout cela, trop fatigué par leur combat à mort et par l’herbe pour aller chercher les détails qui fâchent. Tout ce qu’il veut, maintenant, c’est de profaner ce corps un peu plus que ce qu’il ne l’est déjà. Il se redresse, se penche en avant jusqu’à être à quelques centimètres du visage d’Alan. Sa main gauche se pose sur son genou, et la droite vient lui voler le joint des lèvres à son tour. Il sourit, imaginant ce regard sombre atteindre l’extase, imaginant ces mains qui le caressaient quelques instants plus tôt lui griffer le dos, ces doigts laisser des trâces de brûlure au creux de ses reins. La main sur son genou glisse doucement, remontant sa cuisse sans aller trop vite, diffusant sa chaleur et sa présence. Il porte le pétard à ses lèvres, et dit, avant d’inspirer. « Ouvre la bouche. » Il prend une longue inspiration, garde la fumée au fond de ses poumons avant d’approcher ses lèvres de celles d’Alan. Il place sa main autour de leurs bouches presque réunies et laisse la fumée s’échapper, passant cette brume d’ivresse à son compagnon. Sa main retombe sur sa cuisse, il recule un peu son visage, la tête lui tournant légèrement, observant Alan réagir à la fumée. Augustin cligne des yeux, trop subjugué par ce spectacle alléchant pour rester impassible. Ses lèvres viennent trouver le creux de son cou et il mord là, doucement, sur ce muscle qui ressort, cet endroit qu’il sait sensible. Sa main passe sous la cuisse, s’enroule autour de ces muscles puissants, et il sent son cœur battre la chamade entre ses côtes. Ce cœur qui bat toujours ce soir, plus fort, plus vivant que jamais. « Tu es fou, » dit-il avec un rire étouffé. Tu me rends fou, pense-t-il, et ses lèvres courent le long de sa mâchoire, sentant les poils de sa barbe de trois jours lui gratter la peau. Il mord son menton, doucement, puis s’écarte pour mieux le voir, reprend une taffe de ce pétard qui est toujours entre ses doigts. Tout ce qu’il a envie de lui faire, là, maintenant. Le tuer, le posséder. C’est toujours le problème quand il s’agit d’Alan. Il ne sait jamais sur quel pied danser. Si l’ivresse avait un visage, ce serait sûrement celui là.
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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Mar 7 Aoû - 23:43



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Belenos ϟ  Hermès .

Le projet existe à l'état d'embryon dans l'esprit d'Alan mais avec les facultés de son compagnon, il sait qu'il leur est possible de se bâtir un empire tel qu'ils n'auraient plus besoin de se cacher et alors Alan songe qu'il lui serait possible de pardonner et d'oublier, à condition qu'il devienne quelqu'un d'autre. Les caresses courant le long du bras d'Augustin le font réagir, arrache un sourire à Alan qui se délecte de voir que son regard est enflammé d'une nouvelle lueur. Il lui explique de son regard de professionnel que cela sera long. « on s'en fou du temps, au point où on en est. » Augustin n'a plus rien à perdre aussi, non ? Il le lui doit bien ça. Augustin reprend possession de son joint alors, les jeux commencent sur cette possibilité d'avenir, l'un à côté de l'autre associés, terribles rois de leur univers.

Alan ouvre la bouche à la demande de son compagnon qu'il observe se doper toujours plus, s'approche d'Augustin et vient récupérer la fumée qu'il recrache au creux de ses lèvres. Ils partagent leurs vices, toujours de la même manière, parfois seulement, Alan est dans son coin à se droguer, à en redemander plus, mais à deux c'est toujours plus agréable, d'autant plus que la tension se fait à son comble entre eux. Alan laisse tomber sa tête en arrière pour libérer le panache aux senteurs d'herbe, les lèvres d'Augustin dans son cou viennent imprimer de vives décharges dans le creux de ses reins. Il joue, le provoque, depuis sa cuisse jusqu'à ce menton qu'il  mordille. L'ex flic savoure perçoit sa langue rencontrer son épiderme  et il soupire. L'herbe fait son effet, il aime, il adore cette sensation de légèreté où tout ce pour quoi il se prend la tête chaque jour semble si loin. Alan est fou, oui, il le sait, mais il ne peut s'empêcher de rire à cette remarque et revient redresser le visage, ses yeux rencontrent ceux de son compagnon qu'il vient saisir par la mâchoire. « C'est ta faute Augustin. » Sourire narquois, il se saisit de ses lèvres, mordille l'inférieur et vient ensuite se délecter de ses lèvres. Un baiser langoureux, un baiser passionné, mortel. Leurs lèvres se frôlent, les langues se caressent, il n'y a rien de plus laid que leur relation aux contours arrachés et leurs fronts marqués par l'immuable colère.

Cette main sur sa cuisse crispent ses muscles, Augustin sait son corps, il sait où aller, c'en est presque effrayant, et Alan ne peut lutter contre les quelques spasmes qu'il lui parce que déjà son cœur s'emballe sous la tension. Mais Alan sait aussi, sauf qu'il n'y va pas par quatre chemin et bien qu'il ne lâche pas l'emprise ferme sur la mâchoire de l'homme, et l'autre se fait baladeuse, tire sur les derniers boutons de sa chemise et se fraye un chemin sur la peau couverte d'hématomes qu'il chéri et sent réagir du bout de ses doigts. Elle descend jusqu'à son pantalon et trouve entre ses jambes cette zone tant désirée où les muscles se tendent sous le désir. Il le sent, lui aussi, ils désirent se posséder, se faire encore plus de mal et remettre leur bataille dans les cris de plaisir plutôt que dans les gémissements de douleur. Augustin à l'air d'adhérer aux propositions d'Alan, autrement il ne se ferait pas aussi entreprenant. Le cerveau explose, il n'existe plus de raison quand la passion viennent à les dévorer, ils ne sont même plus eux même malgré la poigne et la brutalité qui réside dans leurs gestes.

Alan se redresse sa main glisse de sa mâchoire jusqu'au cou d'Augustin où il en profite pour assurer sa domination sur lui, il le repousse le force à coller son dis cette banquette qui a été maintes fois témoin de leurs puteries sauvages. Il quitte ces lèvres tentatrices et vient les faire courir sur ces plaies, ces marques qu'il lui a infligés, souhaite ressentir la douleur à travers le plaisir qu'il lui arrache. Les clavicules, le haut du torse, le plexus solaire et le creux du ventre où il s'attarde. La main libre elle qui est restée entre ses cuisses vient tirer sur les boutons du tissu et se faufile à l'intérieur, il aime ce corps, il aime le faire vibrer, il aime le torturer et lui arracher des soupirs fébriles à la gorge. Alan se redresse, observe son visage changer avec une pointe de satisfaction, malsaine




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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Sam 11 Aoû - 1:43


take the gun and count to three
Le rire qui s’échappe de la gorge d’Alan résonne dans tout son corps, le faisant frissonner de plaisir, un plaisir qu’il ne parvient pas à comprendre, sur lequel il n’arrive pas à mettre de mot. C’est rare de l’entendre rire comme ça, d’un rire spontané, bien qu’un peu ironique sur le fond – peu importe. Le son est différent, se rapprochant presque d’un rire sincère et amusé. C’est sa faute, clame Alan, comme il l’a si souvent répété. Ils ne seront jamais d’accord sur ce point là, Augustin ne concédera jamais à de telles sottises : c’est Alan qui a jeté la première pierre en arrêtant Benicio et en le laissant crever en prison comme un chien. Mais tout ça n’a pas d’importance, ils ont eu cette dispute des milliers de fois et l’auront encore des milliers d’autres. Ils se sont mutilés l’un et l’autre, se sont haïs, se détestent toujours, au moins aussi fort que ce qu’ils se serrent maintenant. Ils arrivent à en rire, tristement, quand leurs étreintes se font plus passionnelles que déchirées. Les lèvres d’Alan trouvent enfin les siennes, après ces longues secondes de parade et d’agréable torture. Augustin ferme les yeux et accueille cette bouche avec révérence, s’abandonnant à ce baiser au goût salé de sueur et de rancœur. Leurs corps se rapprochent encore, leur chaleur se mélangeant tout comme leurs soupirs. Les mains de son compagnon se font plus entreprenantes et l’ancien mafieux est bien plus excité par cette emprise dominatrice sur sa mâchoire qu’il ne l’avouerait même sous la torture – Augustin aime ces moments où Alan montre à quel point il veut de lui. Sa chemise se retrouve bientôt ouverte, dévoilant son torse maculé de bleus, de coupures et de traces de brûlures. C’est l’œuvre d’Alan bien sûr, une œuvre qu’il se plaît à parcourir et à revisiter, tirant des soupirs saccadés de la bouche de Augustin. Cette main descends bien trop vite, bien trop bas, et ses yeux se lèvent vers le ciel quand elle vient se loger , déjà, enfin. Il renverse la tête en arrière, dépassé par les émotions qui parcourent son corps, électrisant ses muscles et sa peau. L’autre main de Alan quitte sa mâchoire pour se serrer autour de son cou, le plaquer contre le dossier du canapé, brutale, assurée, déterminée. Augustin le regarde, observe son visage aux traits marqués, cette bouche gonflée par le désir, ces yeux plus noirs que jamais aux pupilles brûlant de désir. L’instant passe, éphémère, et la bouche d’Alan ne tarde pas à courir sur sa peau, reliant les hématomes qui s’y trouvent, traçant un chemin de frissons dans son sillage. Les mains d’Augustin se crispent sur le dos moite de l’ancien flic, cherchant plus de contact, tentant vainement de se débarrasser de cette chemise qui se tient entre eux comme un obstacle. Ses gestes sont imprécis, rendus inefficaces par ces lèvres qui lui réchauffent le ventre, par cette main qui presse son entrejambe, jouant avec les liens qui le maintiennent encore prisonnier. Ses hanches bougent, réclamant plus de contact, et bientôt il sent cette main triomphale venir l’enserrer. Ses yeux roulent dans leurs orbites, ses paupières se ferment, impuissantes. Ses ongles se plantent dans la peau de son dos. Il cesse de respirer. Dio mio.

Comment un être si doué pour la violence peut-il faire naître en lui une telle avalanche de plaisir ? Comment des mains aussi dangereuses peuvent-elles, en un geste, le convaincre à l’abandon le plus total ? Il sait que ces doigts pourraient le détruire maintenant, et d’une façon ou d’une autre, cette certitude ne fait que rendre l’instant plus excitant encore. C’est ce qui les as toujours liés, attirés inlassablement l’un vers l’autre. La violence, la brutalité, la proximité du danger. Cette odeur de mort putride maquillée par des senteurs sensuelles.
L’instant est à savourer, et Augustin ne s’en prive pas, conscient que Alan le regarde tel un artiste admirant le résultat de son labeur. Il ouvre des yeux embués par le désir et l’observe, sourit en voyant son petit air satisfait qu’il a tellement envie d’embrasser. Ses doigts viennent toucher son cou, miroir imparfait de gestes impromptus, remontant vers son visage pour toucher ces lèvres, plongeant dans cette bouche chaude et humide qu’il voudrait sentir partout sur lui, tout le temps. Il enserre son menton avec son pouce et sent les dents d’Alan lui toucher la peau, sent sa langue sous le bout de ses doigts. Son autre main descends le long de son dos, attrapant ses fesses avec force, le rapprochant un peu plus de lui avant d’aller se glisser là sous la ceinture, s’aventurant sur cette peau qu’il honnit autant qu’il l’aime, se remémorant cette forme, sentant les muscles se tendre sur son passage. Le bras d’Alan le tient toujours à distance, plaqué contre le dossier, loin, trop loin de ce corps qu’il a envie de faire sien, de couvrir de sa peau, de repeindre aux couleurs de son désir. Augustin tente de se redresser, de renverser la tendance, mais cette main autour de son intimité lui coupe les jambes, agissant sur son corps et son cerveau comme une de ces doses de drogue qu’Alan aime à s’envoyer. Il donne un coup de hanches en avant, tentant de rapprocher leurs tailles, d’avoir un meilleur accès à ce fessier qui le nargue, provocant cette main qui le rend fou en en demandant toujours plus. S’il ne peut renverser la tendance pour l’instant, soit. Il a appris à aimer ce côté dominateur d’Alan, appris à subir et à savourer les trésors de sa virulence. Il fige son regard dans celui de l’ancien flic, brûlant de désir, le mettant au défi de l’impressionner. Un sourire insolent se dessine sur ses lèvres alors qu’il rentre un peu plus loin ses doigts dans cette bouche ardente et injurieuse, cette bouche qui n’a pas son pareil pour l’insulter et le parjurer.
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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Sam 11 Aoû - 19:45



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Belenos ϟ  Hermès .

Les dextres brûlent sur cette peau, la température du corps s'élève plus que ce qu'il aurait pu supporter en tant qu'humain, il le veut, il veut l'entendre soupirer, supplier. Augustin ne lui appartiendra jamais, tout comme il ne sera jamais à lui. C'est une fatalité, qui lui rappelle à l'ordre que ces instants sont éphémères car il ne supportera pas bien longtemps d'être isolé avec lui. Lui qui l'a arraché à sa vie de paix, lui qui lui a arraché sa femme et le fruit de leur amour en essayant de l'accuser en retour. Lui qu'il désire si ardemment que ses doigts couvrant sa peau rajoutent des rougeurs ça et là. Il la promène sur son visage, son torse, embrasse ces lèvres au travers desquelles son souffle se mêle au sien. L'autre est nichée, s'adonne à ces jeux dangereux, il sait ce qu'il lui procure comme sensation, parce que sans le toucher c'est exactement la même chose. Le désir qu'il éprouve pour lui est malsain et tellement agréable à la fois. Si ils s'étaient rencontrés dans un autre contexte, est ce que cela aurait il été la même chose ? Alan a t-il plutôt développé un syndrome de Stockholm en restant à ses côtés ces dernières années ?

Le temps passe, il ne change pas, le temps passe et Alan désire toujours plus faire du mal à ce corps qu'il manipule sous ses mains. Les doigts d'Augustin viennent se réfugier dans sa bouche, Alan mord, il lui arracherait ces doigts là s'il le pouvait. Il apprécie cette provocation pourtant, ça lui donne envie d'aller plus loin, ça fait monter en lui cette chaleur toujours plus vivace qui réveille ce cœur figé dans l'espace. Il l'aime, d'un amour violent, exclusif, passionnel, meurtrier. Jamais cela ne pourra changer, il l'a dans la peau, comme un cancer, sa phase terminale s'arrêtera quand il se fera tuer ou quand il mettra lui-même un terme à ses jours. Alan soupire, tire sur les pans du pantalon de son camarade pour dévoiler ce bassin tentateur qui vient insolemment réclamer le sien. Il intensifie ses gestes, trouve l'envie de continuer dans ses caresses. La chaleur prend les lieux, déjà la saison est chaude, l'intérieur prend plusieurs degrés à cause d'Alan, à cause de leurs provocations. Les corps s'effeuillent, ne supportant pas plus de barrières superficielles, les gestes se font plus impatients, plus violents. Alan continue de démarquer sa domination sur lui, le brûle quand il résiste, quand il désire prendre le dessus. Et puis les corps transpirants se retrouvent dans la frénésie brûlante, les gestes portés sont violents, dénués de douceur. Pourtant ils se connaissent par cœur à force de se découvrir. Ce nouveau conflit marque un peu plus leur épiderme, mais dans la douleur l'on perçoit aussi les essoufflements désireux qui semblent durer toujours plus de temps. Les hanches se pressent l'une contre l'autre. Alan se perd dans les mirettes sombres et diaboliques de son partenaire, s'en détache, pour se nicher dans son cou. Il arracherait bien cette gorge, la mordre jusqu'au sang comme un fauve avec sa proie, sentir son pouls se faire faible sous ses canines. Et plus les râles d'Augustin résonnent dans ses oreilles plus il se fait sauvage. Cet amant là, ce terrible amant, il souhaite l'effacer de sa mémoire mais jamais il ne voudra oublier le son de sa voix portée à l'extase.




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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Lun 13 Aoû - 0:46


take the gun and count to three

Les mains de Alan se font plus chaudes, plus brûlantes, il sent sa peau rougir sous ses doigts, lui arrachant un petit sifflement de douleur. Ce n’est pas nouveau pour lui, c’est le genre de sensations auxquelles son corps s’est habitué avec le temps, mais les premières brûlures le surprennent toujours, et la douleur ne disparaît jamais vraiment. Alan mord les doigts impertinents qu’il a glissés dans sa bouche, mais Augustin ne les enlève pas, ne les retirerait pour rien au monde : il aime trop cette moiteur, cette chaleur, cette langue qu’il a envie de piéger de la sienne encore et encore. Il le punit pour chaque mouvement de rébellion, mais le jeu en vaut la chandelle. Alan sait comment le rendre fou, sait comment manipuler le corps de son aîné, et bientôt il cède à ses réclamations audacieuses et effrontées. Les voiles tombent, s’arrachent, les corps s’unissent et se déchirent dans cette parade qu’ils répètent inlassablement depuis des mois maintenant. Mais ce soir a un goût différent : ce soir ils ont défié la mort, on défié le canon qui se tenait entre eux, et Augustin se livre à lui comme un homme condamné. Il le hait autant qu’il l’aime, et quand on voit la balle dans le mur, le flingue sur le sol et les marques qui colorent leurs deux corps, c’est dire à quel point il l’a dans la peau. C’est une belle merde dans laquelle le destin les as fourrés, mais là tout de suite Augustin en demande plus, encore plus, toujours plus. Et Alan est là pour combler ce besoin désespéré, il ne le déçoit jamais, la violence dans ses gestes et la douleur qu’il lui inflige n’ont d’égales que ce plaisir inouï, presque irréel qui le fait chavirer dans d’autres sphères, d’autres limbes. Il râle, souffre, implore et injure, mord et enserre ce cou de ses mains lui aussi, incapable de brûler mais désireux lui aussi de voir la flamme vaciller dans ses yeux. Il embrasse cette bouche qui le hante nuit et jour, jamais assez satisfait, toujours affamé de ces baisers au goût de sang.
La nuit est courte, et pourtant leur danse semble se prolonger pendant des millénaires, arrêtant l’espace et le temps tout autour d’eux. Augustin a perdu la raison.


DEUX JOURS


Quand Alan se réveille ce matin là, Augustin est assis à la vieille table en bois posée dans la cuisine. Dehors, la pluie tombe en un véritable déluge, rafraîchissant l’atmosphère étouffante de ces derniers jours. Un cahier ouvert devant lui, il griffonne des notes au crayon, les sourcils froncés par la concentration. Lorsque Alan se lève de leur banquette miteuse, il lève les yeux vers lui. Ils n’ont pas dormi ailleurs que dans le canapé, depuis ce soir là. Ils n’ont pas bougé beaucoup en fait, alternant entre la table de cuisine, la terrasse et la banquette défoncée où ils passent la majeure partie du temps à se défouler l’un sur l’autre. Ou ensemble, cela dépend des fois. Il l’observe un instant s’étirer, puis repose les yeux sur ses note, dirigeant un index vague dans la direction de la cafetière. « J’ai fait du café. » Augustin reprend sa clope qu’il avait posée sur le bord du cendrier. Sa tasse de café est vide devant lui, et la cigarette est éteinte maintenant. Il hausse un sourcil, constate qu’il a dû l’oublier en réfléchissant à leur projet. Il attrape le briquet, porte la clope à ses lèvres et l’allume. Alan s’avance dans la cuisine, et Augustin laisse distraitement ses yeux courir le long de son corps tandis qu’il savoure la sensation de fumée dans sa bouche, puis il reporte son attention sur le cahier. Ils n’ont pas fait grand-chose d’autre que de baiser et de parler de ce projet ces dernières quarante-huit heures, et Augustin se sent revigoré par cette nouvelle dynamique qui semble s’installer entre eux. L’enthousiasme d’Alan est contagieux, et Augustin s’est pris à penser que cela n’était peut-être pas une si mauvaise idée que de se relancer dans le jeu, ici, dans ce coin mal famé du pays, loin de tout ce qu’ils avaient connu. Qu’avaient-ils à y perdre, à part la vie ? Bien sûr, ils devraient être méthodiques, patients et surtout prudents, mais Augustin sait comment s’y prendre. Ils ont déjà décidé de ce qu’ils allaient vendre dans un premier temps, dans quel secteur, et de quels fournisseurs ils allaient choisir. Ce qui leur manque, maintenant, c’est des fonds pour lancer leurs opérations, et c’est ce sur quoi il travaille. Il griffonne, fait des listes, des schémas. L’annuaire de la région est ouvert sur la table, trésor d’adresses à considérer dans leur quête de fonds – à saisir de façon plus ou moins honnête. Alan le rejoint, la cafetière et une tasse en main, et s’assoit devant l’annuaire. Augustin finit d’écrire le nom d’une bijouterie à Rosario, puis lève les yeux vers son compagnon. Il tourne le cahier et l’avance vers lui sans un mot.
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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Mar 14 Aoû - 15:48



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La trêve, depuis deux jours, entre les plans d'avenir, les discussions et les râles qu'ils s'arrachent, Alan est -relativement – de bien meilleure humeur. La perspective d'un futur sans être coincé dans un trou à rats dans un pays qui lui est étranger le motive, Alan y met du sien, propose, est à l'écoute des conseils d'Augustin puisque dans l'histoire c'est lui le malfrat. Il a laissé derrière lui tous les principes avec lesquels il a grandit, et le regard angélique de sa femme. La vie change, parfois du tout au tout, c'est ainsi, et Alan est toujours plus en train de survivre que de vivre. Alors, au diable les principes et tous ces gens qui prônent l'amour pour son prochain, qu'ils aillent tous se faire foutre ces donneurs de leçon. Il ne ressent pas la moindre empathie, Alan, la drogue l'anesthésie de toute sensation qu'est la raison, la bienveillance. L'ex flic s'étire difficilement, les crampes à la nuque, les crampes dans le dos, mais c'est comme cela qu'il sent qu'il est encore vivant, chaque courbature pour lui est signe qu'il est encore en train d'errer comme un chien ; parce qu'il n'a pas assez de courage pour en finir. Il se lève, enfile un caleçon et son jean qu'il ne ferme pas. L'odeur corsée du café local l'attire et il est vite dirigé par Augustin qui lui montre la cafetière. Une plainte, un soupir, Alan pose son derrière sur une chaise et ses coudes sur la table bancale.

Le regard croise celui d'Augustin, depuis cette nuit là, il le regarde différemment, il y a moins de haine, assurément. Il lui sourit brièvement, s'allume une cigarette et tire les notes vers lui pour prendre connaissance du travail qu'il a fourni. Il apprécie ce travail d'équipe, qu'ils cherchent l'avis de l'un et de l'autre plutôt que la jouer solo. Ensemble ils feront de belles choses. Alan lit les lignes manuscrites et l'écriture irrégulière d'Augustin, dans le silence, la cigarette se consume entre ses lèvres alors qu'il prend le temps de tout regarder avec un sérieux qu'il ne lui connaissait sans doute pas. «  Ça nous fera quelques économies si on arrive a avoir cette bijouterie, faudra trouver une planque pour l'argent dans cette cabane miteuse en cas de descente » Commente t-il à propos de la bijouterie à cambrioler et des flics qui seront sans doute moins conciliants envers deux étrangers. Alan cherche dans la poche de sa jean et sort un papier froissé plié, noté à l'arrache au crayon à papier quelques noms, des prix. En tant que consommateur il a forcément cherché à se renseigner, savoir où la came était meilleure, à un bon prix. «  C'est ce qu'on trouve dans la zone, lui là, c'est le meilleur du coin, va falloir qu'on veille à être encore plus attractifs vu ce qu'il propose, je veux bien sacrifier ma cam aussi si on veut commencer. » Si le manque se fait ressentir, il n'aura qu'à se défouler sur Augustin. Alan sourit, assez content jusque là, semblerait il que la roue est en train de tourner pour eux et avec cela au fil du temps il finirait peut être par moins haïr Augustin.

« Bon on commence par la bijouterie ? Scénario habituel ? Je fais diversion et tu te téléporte dans les coffres ? Quand est ce qu'on commence ?  » c'est beau de planifier, mais Alan a aussi hâte de passer à l'action, faire bouger son corps, s'infuser dans l'adrénaline.





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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Mer 15 Aoû - 20:40


take the gun and count to three

Alan lit en silence les notes griffonnées dans le cahier, prends en compte les adresses écrites tout en se grillant une cigarette. Augustin l’observe sans mot dire, regarde les vestiges de ce sourire éphémère se faner pour laisser ses traits emprunter une expression concentrée. C’est toujours une sensation étrange que de voir l’ancien flic lui sourire, un geste témoin d’une paix rare et précieuse dans l’enfer qui le hante. Il ne sait pas s’il le mérite, ne comprends pas comment cet acte aussi simple et sincère puisse lui être destiné après tout ce qu’ils ont traversé. Après ce qu’ils se sont pris, après ce qu’ils se sont arraché. Perdu dans ses pensées, Augustin mets quelques instants à réaliser qu’Alan lui parle, commentant le choix de la bijouterie et la nécessité de trouver un endroit où cacher l’argent. Il cligne des yeux, et son regard quitte les lèvres de son compagnon pour remonter vers ses yeux. « Oui, » dit-il simplement pour marquer son accord sans en dire plus. Ils verraient bien où planquer l’argent. Ils trouveront une cachette, en attendant ça finira sûrement sous le matelas tout ça. Alan fouille dans sa poche et en ressort un morceau de papier froissé qu’il lui tend. Augustin s’en saisit et lit à son tour, écoute les propositions de son désormais complice – c’est étrange de se dire qu’ils vont s’embarquer dans tout ça à deux. Le voleur lève les yeux, retrouvent ceux du policier qu’il a corrompu. Abandonner sa propre drogue ? Alan doit être vraiment désespérer d’agir s’il en vient à proposer une telle manœuvre. Augustin considère ces paroles un moment, puis hoche la tête. « On pourrait utiliser ça pour commencer oui. Distribuer ce qu’il te reste en guise d’échantillons. » Il reprend le cahier, ouvre une nouvelle page et recopie les références notées par Alan. « Faudra faire gaffe à ceux à qui on donne, faut pas que ton fournisseur se rende compte qu’on refourgue sa came. » Alan n’est pas étranger à ces jeux de concurrence et de trahison. Il en a ramassé pas mal des cadavres criblés de balles et jetés dans le Rhône, en son temps. Ceux qui essayent de doubler ne vivent pas bien longtemps en général. « On l’aura au cul sinon – qu’est-ce que tu as écris là, un n ou un m ? » demande-t-il en montrant une lettre à Alan sur le papier.

Bien sûr, Alan est impatient d’agir. Il ne tient pas longtemps avant de demander quand ils vont enfin passer à l’action. Augustin aurait presque envie de le taquiner sur cette impatience chronique qui le caractérise – encore plus au lit – mais il n’en fait rien, conscient que ce n’est pas un sujet de rigolade pour lui. Scénario habituel. Il sourit, l’ancien mafieux, amusé par ce choix de mots. Alan connaît ses méthodes sur le bout des doigts, elles l’ont rendu fou pendant des années. « C’est le plan, oui, mais pas pour la bijouterie. Celle là on peut aller la dévaliser à deux pendant une nuit, le plus intéressant est dans les vitrines. » Il tourne un peu le cahier pour qu’Alan puisse lire en même temps que lui, tourne une page et lui montre le nom d’une banque à Córdoba. « Pour elle, par contre, on aura besoin que tu fasses diversion. » Il laisse ses mots s’imprégner dans la tête d’Alan, espère qu’il est rassuré de voir qu’il ne blaguait pas quand il lui a donné son accord pour cette nouvelle entreprise. Il n’était pas sûr, Augustin, ne l’est toujours pas. Il ne sait pas si c’est vraiment ça qu’il veut, ne sais pas si c’est le plus sûr pour eux, mais maintenant que le mécanisme est lancé il se voit mal faire machine arrière. C’est ce qu’il aime, ce qu’il a toujours aimé faire, cette planification, les idées de coups à faire et les journées passées à tout organiser sans laisser un seul détail de côté. Il aimait ce travail avec passion et avec Benicio ils ne rataient jamais rien. C’est étrange de se lancer là-dedans sans lui, de partager ses idées avec quelqu’un d’autre, avec celui qui l’avait condamné en plus. « On peut commencer aujourd’hui, si tu veux. Aller faire des repérages à la bijouterie. Voir quel système de sécurité ils ont, planifier notre coup. »  Augustin observe le visage de Alan, guettant la moindre de ses réactions. Il est impatient de bouger, c’est sûr, mais saura-t-il attendre quand il le faudra, saura-t-il se montrer patient avant de se lancer dans le feu de l’action, parce que c’est le plan qui le veut ainsi ?

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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Jeu 16 Aoû - 22:41



Wanna be somebodies

 
Belenos ϟ  Hermès .

« Un n » Alan se penche sur le cahier pour observer les notes que prend Augustin depuis les quelqes notes qu'il a prises. C'est la première fois qu'Alan se sent réellement utile dans ce périple, c'est peu dire, cette liste, c'est rien du tout, mais le fait qu'Augustin la trouve utile lui permet d'apaiser quelque chose en lui. Il en serait presque heureux d'avoir son approbation pour ça. C'est qu'il vit au travers de ses yeux, depuis qu'ils sont coincés ici. Plans élaborés, il n'y a plus qu'à. Il ignore d'où cela vient, mais cela lui donne la pêche de savoir que tout bientôt sera différent, un nouveau sourire quand Augustin lui annonce qu'ils peuvent déjà aller faire du repérage. Alan se lève et s'empresse de s'habiller, revêt des vêtements classiques et de toute façon il n'en a pas des masses. Un chapeau, des lunettes, pour peu il passerait pour un touriste, au détail près qu'une arme est toujours fichée dans sa ceinture. Il attrape une feuille de coca qu'il vient mâcher comme il a l'habitude de le faire, puis il attrape le cahier que tenait Augustin jusqu'à ce matin avant de lui jeter les clefs de la voiture « Tu conduis ». Passé l'extérieur, il observe les alentours de leur maison miteuse, les arbres en abondance, leur voiture rouillée dans le coin, mais pour la première fois depuis longtemps il parvient à sentir un vent de fraîcheur nouveau lui emplir les poumons. Il est heureux de constater qu'il peut reprendre son destin en main. Siège passager, il ouvre le cahier sur ses genoux et attrape un stylo le temps qu'Augustin les conduise vers la bijouterie. Alan rajoute quelques points à vérifier avant le casse de la banque, en tant que flic il sait comment leurs systèmes de sécurité fonctionne, il en connaît les failles et les dangers. Le regard ensuite se perd sur l'horizon et le paysage qui défile il est froncé à cause du soleil qui tape déjà, il doit être midi. Il se demande si au final tout ce qu'il a vécu ce n'est pas pour le conduire jusque là, aux côtés d'Augustin. Doit-il embrasser ce destin en oubliant les valeurs qu'on lui a transmises ?

Arrivé près de la bijouterie, Augustin se gare un peu plus loin pour qu'ils puissent observer la devanture de loin, sa fréquentation et le quartier dans lequel elle se situe. En plein centre-cille, les quelques commerces autour sont de même ressort et la rue sent le capitalisme à plein nez dans un pays qui parfois à encore du mal à suivre l'évolution du monde. C'est assez serré comme endroit mais avec le don d'Augustin ils peuvent y arriver sans problème, ce n'est qu'une question de timing. Alan se roule un joint avec le peu de cam qu'il s'est gardé de côté pour sa propre consommation, parce que même s'il laisse une partie de ce qu'il a acheté pour la revente, il doit s'en garder un peu pour éviter toute sensation de manque et perdre les pédales. Depuis qu'il est arrivé là il consomme beaucoup et de tout un tas de choses ; Ce n'est pas le pays où il est difficile d'en trouver avec tous les narcos qui s'affichent jusqu'en Uruguay, ces terres regorgent de trésors. «  Faudra faire gaffe, y'a du passage quand même, même en peine nuit j'imagine qu'on peut nous remarquer assez vite même si on est cagoulés. »

Il allume son joint, recrache une épaisse fumée aux senteurs capiteuses et caractéristiques. Le genre qui prend vite au nez si on y est pas habitué, mais Augustin a sans doute pris l'habitude de son hygiène de vie. Alan lève les yeux vers Augustin, un petit rire étouffé, il le provoque un peu du regard. C'est la toute première fois depuis toutes ces années de cavale qu'ils sont complices et non plus ennemis, pour peu il en oublierait presque qu'il a tué sa femme et son nouveau né. « [b] On peut le faire cette nuit, ce sera idéal, faut pas tout faire d'un coup ou bien on a se faire repérer/b] »





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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Ven 17 Aoû - 0:14


take the gun and count to three


Un nouveau sourire étire les lèvres d’Alan, et Augustin ne peut s’empêcher de l’imiter cette fois ci, surpris, subjugué encore par cette nouveauté qui se répète. Deux sourires en quelques minutes, c’est à se demander si la neige ne tombera pas aujourd’hui. Ni une ni deux, à peine ont-ils fini d’évoquer la bijouterie qu’Alan est debout, en train de s’habiller, prêt à partir, enveloppé d’un entrain qu’il ne lui avait pas connu depuis leur arrivée ici. Tant mieux. Augustin suit la cadence, se dépêche de s’habiller, troquant le pull – oui un pull, monsieur est frileux et il a plu toute la matinée – contre une veste en cuir délavée. Il attrape ses lunettes de soleil, accessoire obligatoire quand on vit dans ce pays, et les clés de la voiture que Alan lui jette dans un geste nonchalant. Le jeune homme sort en premier, et Augustin s’arrête un instant sur le pas de la porte pour le regarder se diriger vers la voiture d’un pas déterminé. C’est comme une métamorphose qui est en train de se préparer, comme si un nouveau chapitre allait s’écrire, et Augustin ressent une once d’espoir dont il ignore l’origine et ne comprends pas la signification.

Ils roulent, et au fil de leur périple les nuages s’effacent pour laisser place au soleil. La chaleur monte rapidement mais reste supportable comparé à ce qu’ils viennent de vivre pendant deux semaines, et Augustin se débarrasse vite de son blouson qu’il jette sur la banquette arrière. Ils ne parlent pas, Alan s’occupe en griffonnant dans le cahier des notes que Augustin a hâte de découvrir, il semble par moment simplement content de regarder le paysage défiler sous ses yeux. Augustin l’observe à la dérobée quand la route le permet, et quand il est sûr que lui ne le regarde pas. Ils finissent par arriver à Rosario, et trouvent la bijouterie sans trop de problèmes. Augustin arrête la voiture contre le trottoir d’en face, un peu plus loin. La ville n’est pas extrêmement active mais il y a tout de même du passage, les terrasses des cafés et restaurants sont relativement bien occupées.
Ils ne disent rien pendant un moment, observent les gens et les environs de la boutique, puis Augustin écoute les premières impressions de Alan qui rejoignent assez bien les siennes. « Surtout que ces Argentins n’ont pas d’heure pour se coucher, » commente-t-il, assez d’accord sur le fait que n’importe qui pourrait passer dans la rue à n’importe quelle heure. Augustin lâche la boutique des yeux et regarde son compagnon qui finit de se rouler un pétard. Il ne dit rien, esquisse un sourire quand Alan crache la fumée en riant, enfume la voiture, tentant peut-être de le convaincre de se joindre à lui. Le regard provocateur qu’il lui lance, souligné de ce sourire malicieux lui arrache un petit rire impuissant, comme un frère qui ne sait quoi dire devant les bêtises de son cadet. C’est ça, c’est ça cette impression qu’il n’arrivait pas à décrire. Alan paraît plus jeune, plus enjoué, plus vivant. Il a soudain l’air d’un gamin qui n’a pas atteint la trentaine – ce qu’il est, en fait. Le sourire d’Augustin se fane légèrement à ces pensées, ses yeux ne quittent pas ce visage marqué par les épreuves et le temps et qui pourtant aujourd’hui a retrouvé ce qu’il devrait être – ce qu’il serait peut-être si leurs chemins ne s’étaient pas croisés. Alan parle alors, et Augustin est de nouveau sorti de ses pensées. C’est que ça devient une habitude ça.

Alan est pressé, Alan est impatient. Il est prêt, il a envie d’en découdre, cela se voit. Son enthousiasme est communicatif – et Augustin ressent une étrange d’envie d’abonder dans son sens, rien que pour voir ses traits se dérider encore – mais il doit garder la tête froide. « Ce soir, c’est un peu tôt. Demain, on fonce, » déclare-t-il sur le ton le plus conciliant qu’il peut emprunter, évitant de paraître trop réfractaire à l’idée. Il se dépêche d’enchaîner avant que Alan ne puisse réagir et montrer de possibles signes de déception – ou de colère. « Tu vois cet hôtel ? » Il indique un établissement en face de la bijouterie, un peu décalé sur la droite, simple de façade et pas du tout clinquant. C’est un hôtel basique, assez petit, rien de spécial, mais il porte tout de même deux étoiles sur la devanture – on est quand même dans une rue commerçante du centre-ville. « Tu vas réserver une chambre pour cette nuit, et je t’y rejoindrai pendant la soirée. Ils ne sauront pas qu’on est deux. De là, il faut qu’on ait une chambre avec fenêtre sur la rue, et on pourra observer ce qu’il se passe la nuit, s’ils ont des caméras, un vigile, s’il y a vraiment du monde qui passe, tout ça. » Tout en parlant, il triture l’autoradio qu’il finit par arracher complètement. Il plonge la main dans le trou et en ressort un sac plastique dans lequel se trouvent plusieurs liasses de billets reliés. Il en sort une qu’il tend à Alan, et en profite pour lui subtiliser son pétard qu’il porte à ses lèvres avant de remettre le sachet dans la planque. « Pendant ce temps, » continue-t-il en remettant le poste, « J’irai faire un tour à la bijouterie, voir ce qu’ils ont et me faire une idée de l’espace de manœuvre que j’aurai pour apparaître. » Il tire une latte et repasse le pétard à Alan avant de souffler la fumée. Putain c’est vrai que c’est bon. « On peut se retrouver sur la place derrière, dans deux heures. Tu iras faire un tour à la bijouterie, et j’irai foutre la voiture ailleurs, histoire qu’elle soit pas trop en évidence. » Il lui adresse un petit sourire, tentateur, espère que Alan est toujours dans le coup. « Et après on ira se faire une bonne bouffe. T’es partant ? »


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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Lun 20 Aoû - 0:06



Wanna be somebodies

 
Belenos ϟ  Hermès .

On ira se faire une bonne bouffe. Une bonne bouffe....C'est le genre de phrase qu'il n'a pas entendu depuis des années, la dernière fois qu'on lui a proposé une bonne bouffe il devait avoir 21 ans. Alan fronce les sourcils, le temps de se réhabituer et réalise à quel point il n'est plus dans le modèle de vie le plus classique ou son seul souci est d'arriver à l'heure de la retraite avec un max d'économies pour finir sa vie tranquillement.  Étrangement cette proposition lui sonne bien à l'oreille, c'est rien, c'est une proposition tout à fait banale, mais Alan est réellement content. « Ouais...Ouais, carrément » fait-il, ayant perdu la façon dont on exprime la joie habituellement. Ça se lit sur son visage qu'il est content mais cela a du mal à lui coller au visage, le sourire crispé. Il choisit de couper court à la discussion et sort de la voiture. Un peu embarrassé, il s'éclaircit la voix, mains dans les poches tandis qu'il se diriger vers l'hôtel indiqué par Augustin. Étrangement, il se sent en confiance, il n'a pas tenté de déjouer ses plans pour tout contrôler. C'est presque libérateur de ne plus se sentir seul, il marche das la rue, il a l'impression de nouveau d'être une véritable personne ; il existe de nouveau. Alan jette un regard derrière lui en direction de la voiture, Augustin est sûrement parti faire son repérage dans la bijouterie.

Alan rentre dans l'hôtel, accueilli par une vielle femme sur son fauteuil à bascule qui regarde un match de l'argentine avec son petit fils. Alan ne parle que le français, il ne fait pas d'effort pour aucune langue, son anglais est bien plus que basique, lacunes scolaires, qu'il assume, pas assez d'action derrière les matières littéraires. «  Elo. I wont eu roume. » La mama s'exprime dans un bon anglais coloré d'un accent typique d'Amérique Latine, il n'a absolument pas compris ce qu'elle lui a répondit et cligne des yeux. Situation ridicule, il sent qu'il va vite perdre patience. Alors il a fait courte et efficace «  monnaie, roume, please, one man » On lui pardonnera au franchouillard d'être parfaitement cliché et de savoir plus user de la langue des canuts que celle de Shakespeare ou autre. Parce qu'il a la flemme, parce qu'il n'aurait jamais cru se retrouver au fin fond de l'Argentine pour chercher à dévaliser une bijouterie. Elle lui donne la clef, empoche l'argent sans plus de dialogue, ayant compris qu'il ne saurait même pas lui dire qu'il fait beau aujourd'hui, qu'il y a...Du Soleil. L monte les escaliers miteux jusqu'à la chambre, vérifie que celle-ci donne bien sur la bijouterie et observe l'extérieur. Les rayons de l'astre s'écrasent sur sa peau, il a un sentiment particulier avec le soleil depuis quelques années, sans réellement savoir pourquoi.

1h40

Il descend de l'hôtel, rentre dans la bijouterie et salue le gérant de la boutique. Il se tient droit, il observe les différents bijoux qu'il propose, regarde les prix et demande à essayer une montre par principe. Puisqu'il ne parle pas anglais pas besoin de faire du dialogue, il observe, et puis mime de ne pas être satisfait, alors il s'en va et rejoint Augustin sur la place où ils se sont donnés rendez-vous.

« Une vrai mine d'or » Commente t-il à propos de la bijouterie, lançant un regard par dessus son épaule. «  J'ai oublié de te dire, mais.. Je sais pas parler Anglais, ni aucune langue d'ailleurs »






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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Mer 22 Aoû - 21:11


you can see my heart beating


Le plan est accepté, et avec plus d’enthousiasme qu’il n’aurait pu espérer. Alan ne proteste pas, n’essaye pas d’imposer sa vision des choses ni même de discuter ses propositions. Il acquiesce simplement et sort de la voiture, les mains dans les poches, direction l’hôtel. Augustin reste coi quelques instants et le regarde s’éloigner, surpris de la tournure des choses pour l’instant assez positive. Il y a trois jours encore ils se déchiraient. Il y a trois jours encore, les poings d’Alan ne montraient aucune merci, aucune pitié. Aujourd’hui, on dirait presque qu’il lui fait… confiance ? Il hoche la tête vivement, se chasse ces pensées ridicules de l’esprit et sort lui aussi de la voiture, claque la porte et tourne la clé. Il a une bijouterie à détailler.

La boutique est plus grande à l’intérieur que ne laisse penser la devanture, plus fournie aussi. S’ils mettaient la main sur la totalité de ce qui était en vitrine, ils n’auraient même pas besoin de songer à lancer un business. Mais ce n’est pas le but de la manœuvre. L’objectif, au-delà d’un bon divertissement pour Alan et pour lui, c’est de viser juste et de se montrer méthodique. Il ne faut pas voler trop, il faut doser, voir ce qui pourrait leur rapporter et ce dont ils pourraient avoir besoin pour la suite. Trop prendre, se montrer gourmands, c’est s’exposer à plus de danger. Plus de recherches, plus de représailles. Et qu’importe qu’on sache se téléporter, la vie n’est tendre avec personne et tôt ou tard on peut très bien se faire chopper. Ce n’est nul autre qu’Alan qui lui a appris cette leçon – il espère simplement qu’il en a conscience lui aussi. Augustin salue le vigile à l’entrée – il y a un vigile, à voir s’il y en a un aussi la nuit – et entre d’un pas décontracté, observe les parures dans les vitrines murales. Ses yeux se lèvent, comptent – une, deux caméras, pas plus, dont une circulaire. Ils ont donc une assez bonne vision et peu d’angles morts. Il va falloir qu’ils rusent. Le voleur continue son tour, Hermès en lui frétille d’impatience à l’idée de retrouver cette vie d’espièglerie trop longtemps perdue. Les montres sont intéressantes, sûrement moins compliquées à revendre mais moins chères à l’achat. Il se tourne vers les bagues, fait mine de chercher la perle rare. Le vendeur ne tarde pas à le rejoindre, flairant l’amoureux en quête d’un cadeau pour sa belle. Augustin en profite pour lui demander les échelles de rareté, l’homme lui présente quelques rubis en pendentifs un peu plus loin, et des saphirs. Il y a les habituels bracelets en or, et les boucles d’oreilles serties de perles – bref, le choix ne sera pas limité. Augustin adresse un rire courtois à l’homme, lui explique dans un espagnol sommaire qu’il ne prétend pas à tant de moyens mais qu’il reviendra sûrement chercher une alliance pour sa fiancée. Le vendeur l’accapare encore un peu, l’amène vers une vitrine au centre de la pièce et lui propose différentes bagues en lui racontant les différences – Augustin ne l’écoute pas vraiment, ne comprend pas tous les mots qu’il déblatère, mais en profite pour appréhender l’espace et imaginer différentes façon de naviguer ici, à deux. Il finit par réussir à s’en aller après un long monologue du vendeur, lui promet de revenir et prends le catalogue sur le comptoir pour montrer sa bonne foi.

Enfin sorti, il se dirige vers la voiture et va la garer plus loin, à une bonne demi-heure à pieds de la place. Il y a peu de chances pour que quelqu’un ait remarqué le véhicule au point de s’en souvenir, et d’ici demain soir personne ne fera plus le rapprochement. Il décide de rentrer à pieds, profite du soleil et de cette ville qu’il ne connaît pas vraiment, déambule dans les rues d’un pas tranquille, les lunettes de soleil vissées sur le nez. C’est à la fois joli et quelconque, grandiose et petit, du genre qu’on apprécie de découvrir sur le coup mais qu’on a vite oublié. Il finit par rejoindre la place, regarde sa montre. Il est un peu en avance sur le timing. Il s’assoit sur un banc et observe les gens passer sur la place, les regarde discuter, débattre, vivre. Son regard ne les juge pas mais se fait amusé et curieux comme souvent. Est-ce plus l’œil de Hermès qui couve ces mortels d’une considération bienveillante mais tout de même paternelle, ou plutôt celui d’Augustin qui se demande ce que ça fait de mener une vie banale ? En tout cas, tous deux aiment observer les gens ainsi, dans leur tranquillité et la simplicité de leur existence. Bientôt une silhouette familière s’approche, et Augustin se lève pour le rejoindre. Il acquiesce concernant la bijouterie, puis hausse les sourcils en entendant sa remarque. Il reste con un instant et laisse échapper un rire surpris.  « Sérieusement ? Tu pouvais pas me dire ça avant ? » Ce n’est pas un reproche car il dit ça en souriant, hoche un peu la tête pour souligner l’absurdité de la situation.  « Comment t’as fait, tout ce temps. » La question est rhétorique et n’attend pas de réponse. Comment a-t-il fait, toutes ces fois où il sortait de leur baraque pour aller se soûler, comment a-t-il fait pour réussir à se trouver de la drogue dans leur coin paumé. Augustin est presque admiratif, même. Le blabla, les paroles, c’est son truc. S’il ne pouvait plus parler, il ne sait pas trop comment il s’en sortirait, et pourtant Alan a fait son chemin comme si de rien n’était. En même temps, il ne parle pas tant que ça, Alan. Peut-être que ça ne le change pas trop.

Ils se mettent à marcher, et Augustin guide leurs pas au bout de la place, sans vraiment réfléchir. Il y a des cafés un peu plus loin, et ils finissent par s’asseoir à une terrasse qu’ils choisissent un peu par hasard. Ils commandent, Augustin prend une bière blonde, Alan aussi. Ils débriefent sur ce qu’ils viennent de voir, de faire. Alan lui indique la chambre qu’il a réussi à obtenir, lui explique brièvement la disposition et l’espace de la pièce. Puis ils boivent en silence, contents d’être simplement assis là, sans rien d’autre à faire, sans rien avoir à se dire. Et pour une fois, sans avoir envie de se sauter à la gorge. Augustin le regarde parfois, de derrière ses lunettes noires, plus longtemps qu’il ne le devrait.

Une heure passe, peut-être deux, et ils se relèvent, paient et se mettent en quête d’un restaurant. Le moment est agréable, ils ne parlent toujours pas beaucoup mais partager un repas ainsi est une première depuis leur départ de Turquie. On leur sert du locro, des empanadas, et des grillades qu’on appelle ici les asados. Augustin n’avait pas faim, mais il mange avec plaisir, le cadre et le contexte lui donnant envie d’en profiter. Quand ils ressortent, il fait nuit depuis un moment, et ils reviennent sur la place aux lampes désormais allumées. L’église qui la surplombe est joliment illuminée, et Augustin, quand il jette un regard à son compagnon, se demande si tout cela est bien réel. Il s’arrête un moment, profite de la légère brise fraîche qui vient couper l’air chaud de ce début de soirée. Alan s’arrête lui aussi, ils se regardent, observent autour d’eux. « Je te laisse y aller. Je te rejoins. » Alan s’éloigne et il le regarde partir, s’assied sur le même banc que plus tôt et attend une dizaine de minutes avant de se diriger vers l’église. Il la contourne, se camoufle derrière un coin de mur et disparaît.

Quand il atterrit dans la chambre, Alan est à la fenêtre. Augustin se tourne pour observer rapidement la chambre, puis il se laisse tomber sur le lit, s’asseyant le dos contre le mur. Il prend le cahier qui est négligemment posé sur les draps, et commence à le feuilleter, parcourt des yeux les notes que Alan a prises depuis qu’ils sont partis. Il note ses propres remarques à la suite, et, souriant malicieusement, écrit Alan only speaks french en lettres capitales, lettres qu’il repasse plusieurs fois pour que cela saute bien aux yeux. Il relève les yeux, vaguement amusé, et regarde son nouveau complice. « Alors, pas de vigile pendant la nuit ? » Souvent, les boutiques dans ce genre ont confiance en leurs volets très solides pour faire le travail. C’est vrai que c’est efficace, mais pas contre des voleurs qui passent entre les murs.  « Tu as vu que leurs vitrines sont reliées à leur système d’alarme, » demande-t-il tout en le notant dans le cahier. « On aura trois minutes à l’intérieur, pas plus. »

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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Jeu 23 Aoû - 20:47



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Le rire surpris agace, cogne contre son orgueil, Alan fuit le regard et soupire doucement. Il n'épilogue pas là dessus, il est vrai qu'Alan aurait pu et aurait dû le prévenir ; erreur de parcours, parce que la motivation lui avait coupé toute prudence pouvant être prise. Et tous deux s'en vont boire un verre, cela fait drôle de se retrouver assis à une terrasse, à rien faire observer les gens passer, être deux personnes normales. Alan observe un peu autour, non pas par méfiance, mais parce qu'il retrouve certaines sensations qu'il avait perdues jusqu'alors ; fugitif jusque là. Ils discutent brièvement de ce qu'ils ont fait l'un et l'autre, de ce qu'ils ont vu dans la bijouterie d'intéressant. Et puis un silence, pas le genre de silence gênant, c'est l'accalmie après la pluie, on profite des moindres détails. C'est surprenant d'être là avec lui en face, presque comme deux vieux amis ; d'abord ennemis et sans dote futurs grands collaborateurs. Leur relation évolue, et même s'il ne se l'avoue pas ou s'il ne veut pas y penser, c'est vrai qu'il est quand même sympa comme type, Augustin. Il l'observe un moment tandis que ce dernier pose son regard sur la rue, Alan se demande quelle est son histoire, qu'est ce qui l'a mené à devenir malhonnête ; quels ont été les moments les plus forts de sa vie, qu'est ce qui l'a rendu triste ; qu'est ce qui le marque encore ? Peut être qu'un jour sa fièrté mal placée mise de côté, il pourrait lui poser ce genre de questions, s'intéresser un peu à lui au lieu de toujours tirer la tronche. Alan n'est pas un type facile à suivre ni même à comprendre, il en a conscience, c'est comme un gilet pare-balle pour lui.

Et puis ils se lèvent, vont dans un restaurant. La carte ne lui donne pas tellement envie, il a perdu le goût des bonnes choses depuis bien longtemps. ; Jusqu'alors il se contentait de manger le minimum, sans chercher à en tirer un goût particulier. Il se souvient pourtant à Lyon, cette place bordée de bouchons et de spécialités où ça sentait la cuisine de bonne famille jusque dans les traboules. Il suffisait de marcher dans les rues pavées de St Jean pour trouver les lieux dits des mères lyonnaises et y manger jusqu'à ne plus en pouvoir, et à ce moment là il se dit qu'il mangerait bien quelques andouillettes, une soupe à l'oignon ou de la cervelle de canuts. La ville natale manque à son cœur et pourtant il n'en reverra jamais une parcelle. Il doit se faire à cette idée. Il commande ce qui l'inspire le plus, c'est étrange de se faire servir, de se voir accueilli par un sourire. Alan est out sauf souriant, le serveur doit pas trop apprécier, mais c'est ainsi. La nourriture a du goût dans sa bouche, il savoure pour la première fois depuis bien longtemps. Ça le met de bonne humeur, même s'il reste silencieux tout le long du repas.

La nuit tombée depuis quelques heures, ils se séparent, Alan retourne à l'hôtel, se poste à la fenêtre en attendant qu'Augustin se téléporte. Son pouvoir est impressionnant, fascinant, Alan aurait aimé être doté d'une faculté pareille. Il se demande parfois quel dieu est ce qu'il sera quand il en aura conscience, lequel d'entre eux aura les capacités qu'il possède. Il est revenu, il le sait quand ce dernier se manifeste en venant se jeter dans le lit ; lit qu'ils vont partager, contrairement à leur cabane où ils ont chacun leur coin avec une couchette miteuse, sauf quand ils s'épuisent sur le canapé. Un vrai matelas, son dos le réclamait, mais il l'a toujours ignoré. « Personne, c'est totalement vide » Alan observe avec ses jumelles, la devanture fortifiée, à travers de laquelle il ne perçoit aucune source de lumière. Trois minutes déclare Augustin, ce qui n'est pas réellement un challenge avec les capacités qu'ils ont. «  Je peux faire fondre le système de sécurité si tu nous téléporte dedans, autrement je ferai fondre les vitres pour les briser plus vite et tout emporter. » Alan jette un coup d'oeil en arrière, ils ont pris de gros sacs de sports dans lesquels ils mettront tout le butin. Ni vu ni connu, personne ne pourrait les soupçonner.

Le brun ferme la fenêtre et les stores, puis se retourne vers Augustin, un regard sur sa montre «  On y va quand? »






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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Sam 25 Aoû - 23:05


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Personne, pas de vigile. Excellent. Tout se présente plus que bien. Surtout qu’ils ne s’attendent pas à une telle frappe, à un cambriolage aussi mystérieux. « Parfait, » commente Augustin tout en écrivant sur le cahier cette remarque importante, plus par réflexe que par réelle nécessité. Ce n’est pas vraiment le genre de chose qu’ils pourraient oublier, après tout, mais il a toujours tout noté avec Benicio, et c’est l’habitude qui s’exprime. Lorsque Alan évoque la possibilité de faire fondre le système de sécurité, Augustin lève la tête et le regarde, hausse les sourcils d’un air agréablement surpris. « C’est une bonne idée, » dit-il, surpris de ne pas y avoir pensé avant. Pour lui, le don d’Alan se résumait à deux choses : l’incendie qui avait tué Nina, et les traces de brûlures sur son corps. Bêtement, il n’avait même pas envisagé de considérer des applications plus utiles à son pouvoir. Si le système de sécurité est des plus basique, le faire fondre pourrait être très efficace, et d’après ce qu’ils ont vu de cette boutique, elle n’est pas vraiment à la point de la technologie même si la sécurité est suffisante. Pas assez, en tout cas, pour les contraindre eux. Augustin reprend le crayon et note, tandis que Alan ferme les stores. Il parle, l’impatience refait surface. Le crayon se fige un instant sur la feuille, et Augustin relève les yeux. Il y a un moment de silence, le temps qu’ils se dévisagent. « Demain, Alan. » Il n’ajoute pas le je te l’ai dit qui lui brûle la langue – ce semblant de paix, cette trêve qui existe entre eux est plus que fragile, et demande des efforts des deux côtés. Alan en fait, il s’en rend bien compte, et il doit en faire lui aussi. Il doit faire preuve de patience pour calmer l’impatience, de prudence pour enrayer la témérité inconsciente. « Demain, on aura rendu la chambre à 10 heures, et on sera partis du quartier depuis longtemps. Quand l’heure sera venue, on se téléportera directement dedans. Personne ne pensera plus à nous. » Il laisse ses paroles imprégner l’air autour d’eux, laisse Alan les intégrer. Il ne sait pas jusqu’où Alan supportera de lui laisser le guidon dans cette affaire, mais Augustin sait ce qu’il fait, et s’il y a bien une chose sur laquelle il ne dérogera pas, c’est sur leur sécurité et leur impunité. « On ne rentrera pas là-dedans tant que quelqu’un pourra encore faire un lien entre le cambriolage et nous, aussi infimes soient les chances, » insiste-t-il bien, ne lâchant pas Alan des yeux pour être sûr qu’il l’entend bien. Augustin tapote le lit à côté de lui, invitant son compagnon à le rejoindre. « Viens, il faut qu’on se mette d’accord sur quels bijoux on va voler. Si on vole trop, ça attirerait l’attention. Il faut qu’on soit méthodiques. » Le temps semble s’écouler lentement alors, dans l’attente d’une réaction. Alan l’observe, le regard insondable, et Augustin en retiendrait presque son souffle. Puis un mouvement, un pas en avant, et l’autre homme le rejoint sur le lit pour s’asseoir à ses côtés. Augustin ne fait pas de commentaire, se garde de toute réaction et tend plutôt le cahier à Alan pour qu’il note ce qu’il a remarqué d’intéressant. Son expérience en tant que flic leur sera plus que précieuse dans cette affaire, même si ce cambriolage est loin d’être compliqué à réaliser. C’est leur premier ensemble, ils ne se connaissent pas encore bien. Il faut que tout soit réglé au grain. Alan s’empare du crayon et commence à écrire ; Augustin commence par regarder ce qu’il écrit, mais bien vite ses yeux sont attirés par le profil du lyonnais, les rides de concentration qui se creusent sur son front quand il réfléchit, sa manie de tapoter le bout du crayon contre son menton.
Calmes, concentrés, ils discutent un moment de leur plan, jusqu’à ce que tout soit clair et bien organisé. Les minutes passent, la nuit avance, apaisée. Et si la cuisse d’Augustin vient se coller contre celle de Alan, s’il se penche un peu trop près de lui pour discuter d’un détail ou d’un autre noté sur le cahier, il dira que ce n’était pas fait exprès.


LE LENDEMAIN MATIN


Augustin a bien dormi. Cela fait longtemps qu’il ne s’est pas senti aussi reposé, frais et serein au saut du lit. Ils remettent les draps, se rhabillent et Augustin se charge des sacs de sport avant de se téléporter derrière l’église. Alan va rendre la clé de la chambre et le rejoindre sur la place dans quelques minutes. Une fois partis d’ici, plus rien ni personne ne pourra plus les lier à un possible vol. Quand il le rejoint, Augustin a remit ses lunettes sur son nez, et lui adresse un grand sourire. « Prêt à faire le touriste ? » demande-t-il, d’humeur taquine. Alan aurait sûrement préféré être déjà rentrer plutôt qu’avoir une nouvelle journée d’attente dans les pattes, mais c’est le plan. Il sort de sa poche un dépliant qu’il a trouvé à l’entrée de l’église, le genre de flyers pour vacanciers qui détaillent les monuments et les parcs à visiter. « Il paraît qu’il y a un joli parc à voir, le Parque de la Independencia. On pourrait aussi aller faire des courses, tant qu’on y est. » C’est mondain, c’est le genre de conversations banales qui paraissent totalement décalées pour eux, entre eux. Le genre de sujets qui font toujours péter un câble à Alan, quand ils sont enfermés dans leur cabane en lisière de forêt. Il a l’air détendu, Augustin, et ce n’est pas juste une impression qu’il donne. L’excitation du coup qu’ils préparent a revigoré son corps et son esprit, lui a redonné cette confiance et cette certitude presque arrogante qui le caractérisaient dans sa vie d’avant. « Ce soir, on sera riches, » fait-il remarquer à Alan pour la forme, simplement pour le plaisir de sentir ces mots rouler sur sa langue.

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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Dim 26 Aoû - 12:29



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Belenos ϟ  Hermès .

Demain, oui, encore ce délai qui tape sur les nerfs d'Alan, l'impatience est son plus grand défaut. Il aime que les choses soient faites rapidement, il ne comprenne pas qu'on puisse tourner autour du pot comme ça. Mais leur fuite de France puis de Sicile, puis de Turquie le rappelle à l'ordre ; Fugitifs, ils font bien d'y penser deux fois avant de faire un coup au risque de toute faire foirer. Pour cela l'expérience d'Augustin est un mur sur lequel s'appuyer, Alan lève les yeux au ciel soupire. Mais il  écoute, avec attention pour connaître les plans qu'il prévoit. Il rejoint Augustin, ombres qui se frôlent, murmures, secrets partagés, c'est une scène presque intime. Alan se sent bien moins frustré de connaître ainsi les détails de la suite et de planifier ce qu'ils vont dérober. Augustin sait comment s'y prendre avec lui, il sait comment apprivoiser sa colère. C'en est presque...Déroutant. Les regards se croisent, Alan s'y retrouve parfois fixé sans trouver la force de s'en détourner. Il reprendrait presque les hostilités en ayant le confort du matelas, mais dans l’enveloppe de cette atmosphère nouvelle, explorer les fonds passionnels de leur relation. Il sent le courant passer quand leurs peaux se touchent, il résiste.

Nuit paisible, pour une fois, le matelas sans doute. Bercé par un sommeil dépourvu d'images qu'elles soient laides ou belles. Repos réparateur, pour le corps et l'esprit qui décrispent et prennent confiance. Voilà longtemps que cela ne lui est pas arrivé.

La dernière fois à son réveil c'est les yeux de sa femme qu'il a croisé.

Il ouvre les yeux, c'est Augustin qui est là, toujours, il fait parti de lui, il fait parti de sa vie. Et le sentiment de plénitude qu'il ressent à ce moment là est si agréable qu'il se dit que finalement, c'est pas si mal. Il soupire, doucement, s'étire et se lève. L'odeur du café empli la pièce, capteur olfactifs en éveil, les sens retrouvés, doucement. Le silence règne, comme la majorité du temps lorsqu'ils sont ensemble. Habillés, partis, ils se retrouvent plus tard vers l'église. Le chemin se fait mains dans les poches, le regard posé sur les gens qu'il croise, mémorise les visages comme s'il se sent menacé. Comme si l'étiquette du criminel lui colle à la tronche. Augustin est là, semble détendu, annonce a suite du programme.

Tourisme.

Alan fronce les sourcils, prend le dépliant entre les mains en se demandant à quoi est ce qu'il joue. Il n'est plus dans la période où il profite de choses simples, le tourisme il n'en a pas fait depuis son voyage scolaire à Londres en terminale. Ils devraient se préparer, détailler le plan, se mettre d'accord pour les planques, et lui il pense à faire des visites.  Son regard perplexe quitte celui d'Augustin pour regarder un peu si ce n'est pas un message codé, cherche entre les lignes quelque chose qui lui dit qu'il a trouvé un autre coup à faire en attendant. De toute façon il ne parle pas Espagnol, mais il n'y a rien. Sur le point de l'envoyer paître, ses dernières déclarations l'aident à se détendre un peu, prendre du recul et comprendre qu'il s'agit d'un moyen de se déguiser et se construire un alibi, ils sont deux personnes tout à fait normales aux yeux de la ville. Alan soupire doucement puis observe les alentours, pas certain de savoir faire cela : jouer les comédie, quand il a perdu le goût de toutes ces choses, admirer un paysage. Il risque de passer plus suspect qu'autre chose. Le jeune homme est un peu embarrassé, le bar, le restaurant, maintenant ça, il ne sait pas s'il est encore prêt à vivre comme si de rien était alors que tout ce qu'il a en tête c'est ma fortune qu'il va se faire. Alors il réalise qu'elle est là pour combler quelque chose, ça justement, la vie simple, la vie banale, la vie qu'il n'a plus. Plus il aura d'argent plus il pourra combler le trou que ce manque là fait dans son cœur depuis plusieurs années maintenant. «  D'accord, je te suis  » Il n'avoue pas, qu'il ne sait pas se comporter comme monsieur tout le monde, pas avec la guerre qui sévit dans son esprit jour après jour, l'empêche de dormir correctement. « Comment on fait pour ? J'ai pas d'appareil photo, j'ai pas l'air d'un touriste, juste d'un chien errant »






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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Lun 27 Aoû - 23:10


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Un chien errant. Augustin tourne la tête à ces mots, s’arrêterait presque de marcher pour le dévisager un instant. Il n’en n’a pas besoin et ne peut se permettre de se laisser aller à une telle oisiveté de toutes manières. Il l’observe tout de même et lui adresse un hochement de tête équivoque. Avec ses cheveux longs et cette barbe de trois jours, c’est vrai qu’il pourrait paraître négligé. Sa peau est rêche, ses joues sont légèrement creusées et des cernes viennent souligner ses yeux, témoins du train de vie peu recommandable qu’ils mènent, tous les deux, et surtout Alan qui se livre à ses pires démons. Il n’empêche que ce ne sont pas les mots qui viendraient à Augustin pour le décrire, là, maintenant. Il n’est pas habillé comme pour une soirée mondaine, mais ses vêtements sont propres et corrects, et il a toujours l’allure d’un jeune homme fougueux et ténébreux, et bougrement attira... Qu’est-ce que tu racontes, Augustin ? Il cligne des yeux et laisse échapper un petit rire, la meilleure technique qu’il connaisse pour se défaire des situations qu’il ne comprend pas. « T’inquiète pas, il n’y a rien de spécial à faire, » explique-t-il en reprenant le dépliant dans ses mains pour regarder le plan de la ville,  « il suffit de flâner, de ne pas marcher trop vite et d’avoir l’air intéressé par le moindre petit bout de pierre que tu vois. » Il s’arrête, observe la carte, puis les alentours. Il adresse un sourire malicieux à Alan, et fait le tour de lui-même insiste bien sur son observation abusive des bâtiments alentours. « Comme ça, » dit-il en tournant très lentement, et en lâchant des exclamations appréciatives en pointant les immeubles du doigt. Ça le fait bien rire, Augustin, surtout quand il voit le visage plus que sceptique de son compagnon. La journée promet d’être intéressante, et pour le moins inédite.

Ils finissent par arriver au parc, en traversant une bonne partie de la ville. En s’approchant du centre, l’activité est plus intense. Il y a plus de voitures, plus de monde qui passe, mais ils trouvent refuge dans ce grand parc où touristes et locaux se croisent sans se prêter la moindre attention. Les jardins sont très jolis, et il y a de nombreux plans d’eaux et de fontaines. Beaucoup de gens sont sortis aujourd’hui pour passer du bon temps, faire des pique-niques, se dorer la pilule ou simplement faire la sieste à l’ombre. Il y a un grand plan d’eau entouré de palmiers et de piliers à l’allure gréco-romaine, ce qui arrache un sourire amusé à Augustin, qui sent Hermès au loin soupirer de contentement. Cela fait longtemps qu’il s’est mis en retrait, Hermès. La chute du haut de leur piédestal, du haut de Fourvière, ne lui a pas fait de bien. Augustin montre à Alan les gens qui font du pédalo sur le petit lac. « Ça te dit, un tour de pédalo ? » propose-t-il avec un sourire, connaissant d’avance la réponse négative. Ils continuent à marcher, et tombent sur ce qui pouvait faire le plus plaisir à Augustin : un camion de glace. Cette fois il s’arrête et lance à Alan un regard entendu. « Je prendrais bien une glace, » dit-il en sortant des pièces de sa poche, celles qui lui restent du restaurant de la veille. Ils s’approchent du stand où des familles font la queue, et ont tout le temps de regarder les parfums qui leur sont proposés. Alan ne parle pas espagnol, alors Augustin fait de son mieux pour lui traduire, mais ce n’est pas non plus excessivement compliqué surtout que le tout est accompagné d’images afin d’être sûr que les enfants sachent bien ce qu’ils pourraient déguster s’ils parviennent à convaincre leurs parents de lâcher quelques billets. Il se laisserait bien tenter par un parfum frais et léger, quelque chose de fruité. A moins qu’il ne commette le blasphème de prendre ce qu’on appelle des…  « Ils font même des glaces à l’italienne, » dit-il à Alan, avant de lui adresser un regard salace. « A moins que la mienne ne te suffise. » Très fier de sa blague, il lui lance le genre de sourire qui donne généralement envie aux gens de le frapper avec une enclume. Ils finissent par s’éloigner du camion, leurs cornets dans les mains. Augustin ne se souvient pas de la dernière fois qu’il a mangé une glace ; avec Nina, certainement. Il se souvient qu’elle l’avait emmené dans cette nouvelle boutique qui avait ouvert à Saint Jean, la terre à délices ou quelque chose comme ça… Elle aimait y aller avec ses copines, elles s’y retrouvaient souvent pour essayer tous les parfums de la carte. Un peu sceptique, il avait tout de même accepté de l’accompagner, car en bon père gaga de sa fille il ne pouvait rien lui refuser… mais il avait été agréablement surpris et séduit par le concept. Cette glace qu’il mange maintenant n’a pas la même qualité, pas la même saveur, mais elle fait tout à fait l’affaire. C’est doux, c’est sucré, et surtout c’est rafraîchissant. Ils s’assoient sur un banc et ne disent rien, savourent ce goûter qui leur fait aussi office de déjeuner. Il ressort son dépliant, montre à Alan l’image d’une cathédrale qui surplombe le fleuve appelé le Rio Panama. « On pourrait aller là, ce n’est pas très loin. » propose-t-il en finissant le dernier bout de sa glace, puis il lance un regard interrogatif à son compagnon. « T’as encore ce joint qu’on a pas fini hier ? »

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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Mar 28 Aoû - 0:56



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Belenos ϟ  Hermès .

Marches inhabituelles, dans les rues, ils passent inaperçus, se fondent dans la masse. Messieurs personne, touristes. Alan suit les conseils d'Augustin, tente de regarder un peu partout sans donner l'impression de préparer un coup. Il laisse son regard d'analyse de côté, se contente de regarder avec ces yeux creusés et abîmés. C'est étrange au début, il ne peut s'empêcher de regarder tous les visages comme si il craignait qu'interpol se cache sous les jupes de cette mama, derrière le sourire de ce gone avec son ballon et son maillot de foot, derrière ce papy qui observe les pigeons. Ils visitent, Alan suit Augustin à la trace, silencieux, et apprécie les quelques images qui lui viennent en tête. Les couleurs des maisons, les musiques provenant des chanteurs de rue, l'odeur des restaurateurs sur le pouce. La cabane coloré qui vend des glaces. Pédalo non, mais une glace, oui pourquoi pas. Alan observe les photos qui se suffisent à elles-même pour choisir sur cette large carte. ; Une blague d'Augustin glissée et Alan fronce les sourcils, observe un moment son compagnon. Il ne comprend pas d'abord, ce genre de blague, il n'a jamais été très bon public à vrai dire. Mais il ne comprend pas non plus il essaye de faire de l'humour avec lui alors qu'il pensait être autant haït qu'il hait. Alan fixe Augustin et puis finalement c'est un sourire amusé qui fissure le visage, il fuit le regard, il aurait presque rougit.

Ils marchent encore, se posent sur un banc et dégustent silencieusement leurs glaces en observant les alentours du parc. C'est reposant, sympathique, peut être qu'il y a d'autres choses de prévues. C'est un alibi agréable en tout cas. Augustin lui semble vouloir pousser le vice plus loin, demande, un peu d'aide pour se détendre.

«  J'ai » Il le sort de sa veste, l'allume, tire dessus et le fait passer à Augustin. Le partage, c'est quelque chose qu'il lui manquait en fin de compte, des petits moments de petits rien qui lui font croire qu'il a le droit de vivre normalement. Augustin pour lui tenir compagnie jusqu'à ce que le destin vienne ajouter son grain de sel ; finalement la perspective lui semble bien plus supportable de ce point de vue là. Ils sont là tous les deux assis sur un banc avec les doigts collants à cause de la glace, et cette odeur capiteuse d'herbe qui les entoure les enveloppe dans une zone de confort dont il ne souhaite être extirpé pour le moment. Et puis ils décident de bouger vers cette fameuse cathédrale cathédrale qui surplombe donc le Rio Panama. Alan ressent les effets des substances qu'il a consommées, cela le plonge dans un état de plénitude agréable, mains dans les poches, le nez en l'air, il prend le temps de détailler au travers de ses lunettes, l'architecture de l'édifice, la vue. Ils s'arrêtent là encore, tous les deux, en silence. Alan soupire, c'est la première fois qu'il se sent comme ça et il se surprend alors le regard posé sur son compagnon. Sa main tombe le long de son corps, à quelques millimètres de celle d'Augustin. Il provoque un peu le destin, vient toucher le dos de sa main de son index, apprécie le contact, simple, il ne sait pas pourquoi, il a envie de le toucher sans lui faire mal.

C'est...Rafraîchissant, il apprécie cela, il espère qu'Augustin pense la même chose que lui à cet instant, ce qu'ils ont consommé aide un peu à oublier la haine, la rancune. Il pense à ce qu'ils arrivent à faire quand ils sont alliés, le chemin parcouru, Augustin est resté là malgré ses crises, il aurait pu le laisser crever sous un pont, il s'en serait bien sorti tout seul. Alan n'est pas capable de s'en sortir seul, il s'accroche à son compagnon, et peut être qu'en l'ayant compris, que sans lui il est perdu, il désire l'aider à sa manière. Peut être qu'il se méprend, mais l'idée que l'on pense à lui, que l'on se soucie de son avenir lui donne un sentiment de calme et de sérénité. Pourvu que cela dure, Alan le souhaite, Alan voudrait pouvoir transformer cette image qu'il a de lui, ce monstre avec qui il vit, en un compagnon de route, un ami, un amant. Ensemble, ils feront de grandes choses, l'espoir revient, doucement.

L'heure tourne, le Soleil continue sa course dans le ciel jusqu'à peindre le ciel de nuances rougeoyantes. Ils ont passé l'après midi à découvrir la ville. Le moment arrive bientôt, Alan n'est plus sous les effets de la drogue, mais il en ressent les conséquences. L'impatience est à son comble, il a hâte de rentrer dans cette bijouterie, prendre ce qui leur revient, ce qui les rendra riches, ce qui leur offrira une nouvelle vie enfin. «  On y va ? J'ai hâte de tout dépenser, je voudrais des pompes neuves, les miennes prennent l'eau c'est insupportable » Il montre ses godilles usées, qu'il porte depuis la Turquie, qui ne sont pas de qualité. Des détails, encore, il en faut bien, mais Alan se projette, lui qui avait perdu al foi en toute amélioration possible, il voudrait changer de peau, couper ses cheveux, se raser la barbe, redevenir quelqu'un qui ressemble à ce qu'il avait été jadis même s'il ne sera jamais plus ce flic.






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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Mer 29 Aoû - 23:49


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L’esprit allégé et les sens engourdis par l’herbe, ils continuent leur promenade, se perdent dans la ville au gré de leurs envies. Ils finissent par atteindre cette cathédrale dont il avait parlé, et le soleil commence à descendre dans le ciel qu’il drape de nuances chaudes et colorées. Ils s’arrêtent un moment et observent le spectacle des bâtisseurs auréolé du rêve céleste, et pendant un instant tout est bien. L’édifice lui rappellerait presque Fourvière, avec un peu d’imagination ; là, ils n’auraient qu’à se tourner pour admirer la vue, admirer la ville devant eux avec ce même soleil brûlant, artiste à ses heures, au quotidien. L’air est plus lourd ici, plus humide, moins venteux. Les gens parlent plus fort et rien n’est pareil. Une seule chose est là, pourtant, toujours à ses côtés, allant contre le cours du destin lui-même. Augustin le sent à sa gauche, le sent comme s’il était collé à lui, constamment. Les centimètres comme les mètres n’y peuvent rien ; il sait qu’il est là, c’est physique. C’est flippant. C’est plaisant. L’herbe rend tout plus facile, plus rose, et quand le contact arrive, Augustin se fige. Ce n’est rien, rien qu’un doigt hésitant qui cherche un simple toucher. Esposito cligne des yeux, surpris à travers le nuage de plénitude qui l’entoure, vite apaisé cependant par les effluves de sérénité qui l’accompagnent depuis leur départ de chez eux. Qu’importe ce que cela peut bien vouloir dire. La main se tourne un peu pour offrir la paume, répondant timidement à l’invitation. D’un geste expérimental, les dextres viennent effleurer l’autre paume comme s’il s’agissait d’un territoire encore inexploré, redescendent jusqu’au bout de cet index aventurier. Puis le moment passe, secret, sans un regard de sa part.

L’impatience revient à la charge, de plus en plus prenante à mesure que la soirée avance, et cette fois Augustin a bien du mal à calmer les ardeurs de son compagnon pour la bonne et simple raison qu’il est à peu près dans le même état. Ils ont continué de flâner pendant quelques heures, la supercherie rendue difficile à maintenir par l’excitation du coup à venir. « Tu pourras t’acheter un magasin de pompes après ça, » répond-il, cherchant des yeux la route qui l’intéresse. Libéré des effets du cannabis, il est complètement dégrisé par l’anticipation du braquage. Il n’attend plus que ça, et vu comment est Alan il sait qu’ils sont deux dans le même cas. « Il nous reste encore quatre heures à tenir, » annonce-t-il sans ménagement, « va falloir être forts. » Il indique à Alan le chemin qui mène à la voiture, à pied ils en ont pour une bonne demi-heure. Ils s’arrêtent en chemin pour prendre quelque chose à graille comme on dit chez eux, mais ne tiennent pas en place. Impossible de s’asseoir, impossible de penser à autre chose. C’est comme une érection soudaine et impromptue : c’est plus fort que tout et il n’y a pas grand-chose à faire d’autre qu’attendre de pouvoir enfin la soulager. La bouffe qu’ils prennent sur le pouce a l’air de passer comme s’il n’avait rien mangé, ne change pas son état et la boule de tension qui s’est formée dans son ventre. Augustin adore préparer les coups à l’avance, minutieusement, il adore ces jours de planification et d’organisation : ça fait partie de l’attrait du jeu. Mais ces quelques heures, ces maigres minutes qui le séparent du top départ ont toujours été les pires à supporter. Il voudrait y être, déjà, rentrer dans l’action la tête la première et mettre à exécution ce plan qu’ils ont préparé.

Ils ne disent rien, encore moins que d’habitude. Au bout d’un moment ils se calent dans la voiture, regardent les rues se vider, les volets se fermer et les lumières des derniers commerces s’éteindre. La ville s’endort tranquillement, pendant que leurs deux bonnes âmes sont plus éveillées que jamais. Deux heures sonnent à la montre, enfin, et ils se mettent tout deux en action. Les sacs sous le bras, ils sortent de la bagnole et s’engouffrent dans une ruelle étroite et sombre, où il n’y a pas un chat. Sans un mot ils sortent les vestes de sport, les cagoules et les gants qu’ils ont prévu, et s’en revêtissent avec hâte. Augustin sent son pouls accélérer petit à petit. Ça y est, ils y sont enfin. Cela fait tellement longtemps qu’il n’a pas ressenti ça, c’est comme de renaître, comme de reprendre une bouffée d’oxygène après avoir manqué d’air trop longtemps. Il se sent vivant, plus que jamais depuis que tout ce cauchemar a commencé. Il lève les yeux, vérifie que Alan est bien grimé, puis sort le flingue qu’il garde à la main. D’un regard il lui demande s’il est prêt, lui tend la main. Alan lui attrape le bras, et ils disparaissent.

Ils atterrissent dans un coin de la boutique, celui le plus excentré et le plus sombre – bien que les caméras les auront vus, il sera plus compliqué pour eux de comprendre ce qui a pu se passer. A peine a-t-il posé les pieds au sol qu’Augustin a déjà dégainé, retiré le cran de sécurité et braqué la première caméra. Bam, le verre se brise. Bam, la deuxième saute. Alan a déjà fondu sur la première vitrine, brûle le boîtier de sécurité avant de poser ses mains sur la vitre. Augustin lève les yeux, regarde autour d’eux, aux aguets. Il attend, patiente. Rien. Pas de sirène. Le boîtier n’a pas réagi à sa propre combustion. Il sourit sous sa cagoule et s’approche de son complice, passe la main à l’intérieur de la vitrine dès qu’un premier trou a été formé. Il vole les pierres, les colliers sertis de diamants et laisse les bijoux en or à leur place, tandis qu’Alan est déjà à l’œuvre sur un deuxième présentoir. Le temps leur est compté : l’alarme ne s’est peut-être pas déclenchée, mais les coups de feu auront peut-être réveillé quelqu’un. Ils ont tout de même une marge de manœuvre largement confortable en comptant sur le temps de réveil de possible témoins. Deux minutes trente, c’est tout ce qui leur faut pour vider quatre vitrine et deux présentoirs. Leurs sacs ne sont pas remplis mais ce qu’ils ont vaut déjà une fortune et ils ne doivent pas jouer avec le feu plus que prévu. Augustin tape sur l’épaule de Alan, lui adresse un signe de tête. Ils ferment les sacs, les reprennent sur leurs épaules, et Augustin lui attrape le bras. La ruelle se matérialise autour d’eux, toujours aussi sombre et silencieuse. Ils retirent leurs vestes, cagoules et gants qu’ils fourrent dans les sacs, et retournent pronto à la voiture. Clic, elle démarre sous les doigts d’Augustin qui fait un demi-tour et s’éloigne dans la rue à vive allure, direction la maison. Le sang bouillonne dans tout son corps, et son cerveau semble battre à l’unisson, excité, enthousiaste, heureux. Il aurait presque envie de hurler de bonheur, et c’est un peu ce qu’il fait quand ils arrivent au bout de la rue. Il éclate de rire, lance un cri de joie et regarde Alan, les yeux pétillants. « Putain on l’a fait ! On l’a fait, Alan ! »

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wanna be somebodies (Alan & Augustin) - Sam 1 Sep - 8:57



Wanna be somebodies

 
Belenos ϟ  Hermès .

A la dérobée, Alan se laisse happer par ce contact étrangement doux. Contraste vertigineux avec les nuits violentes dans leurs rapports, il s'en délecte quand il répond. Il ne sait pas ce qu'il se passe, il aime cette sensation apaisante et rassurante que ça lui procure. Il ne s'en croyait plus capable, mais Augustin est là toujours, d'une patience infinie.  Et puis ils disparaissent de nouveau, l'impatience d'Alan exprimée, Augustin lui demande une dernière fois de garder son sang froid. Il acquiesce, grommelle un peu, il espère que l'attente portera ses fruits car il va bien au delà de ses limites. Quatre heures et la mission est lancée, ils débarquent dans la boutique, les gestes son presque automatiques, ils savent ce qu'ils ont à faire et quand le faire pour que tout se passe bien. Alan fait fondre tout système de sécurité, caméra de surveillance avant qu'elle ne puisse enregistrer leurs silhouettes. Vitrines éventrées, vidées de leurs entrailles scintillantes, ils arrachent le travail d'un bijoutier et trois minutes plus tard ils sont dehors. La voiture les attend, l'angoisse monte, ils ouvrent, rangent, entrent, et la porte se ferme, le silence revient. La voiture démarre, les éloigne de là.

Terminé

C'est indescriptible, cette joie profonde de s'être surpassé et d'avoir tout surpassé ; les limites entravant sa vie, les limites qui lui permettaient d'agir. Dans les sacs s'entassent pêle-mêle les pierres d'un mur détruit, l’opportunité d'une nouvelle vie et l'assurance que l'avenir sera bel et bien meilleur. Alan observe Augustin exprimer sa joie, lui même sourit, l'expression encore bloquée, il ignore comment se laisser aller. Mais, il est heureux, cela se voit, un rire passe ses lèvres alors qu'il réalise aussi ce qu'ils viennent de faire en passant au delà de leurs conflits. Meurtrier de son être, sauveur de son avenir ; Augustin l'a détruit pour le rebâtir. Ils arrivent à leur planque, Alan vérifie les alentours, qu'il n'y ait personne qui les observe quand ils rentrent dans leur misérable cabane avec leur butin. Lumière, porte verrouillée, volets fermés, Alan s'autorise à ouvrir pour voir encore une fois que c'est bien réel. Le froid des métaux dans sa paume lui confirment qu'ils ont été loin, qu'ils ont rempli leurs objectifs et que tout s'est passé comme prévu ; parce qu'ils ont su s'adapter à l'un et à l'autre. Les yeux brillants, il les pose sur Agustin, puis il détourne son regard, un fin sourire sur les lèvres pour refermer le contenu du sac. «  Il faut les cacher »

Alan se lève de la banquette miteuse, attrape un couteau à beurre pour décoller des planches au sol après avoir poussé la table basse faite de trois palettes superposées et à l'intérieur se trouve les vêtements et les souvenirs de leur vie passée : portefeuilles, babioles qu'ils portaient au moment de leur départ ; Alan attrape son insigne de police non sans ressentir une certaine émotion. C'est fini tout ça. «  Faut brûler ça, ça prend de la place pour rien » Il annonce finalement, s'en détache, refuse de se laisser gangrener encore par les souvenirs. Au diable tout ça, il veut essayer, encore, d'oublier. Alan sort grossièrement le sac qui contient tout ceci et propose à Augustin de le mettre dedans. «  J'aurais besoin d'un rafraîchissement qu'en penses tu ? Demain ? » fait il en touchant son épaisse barbe et ses cheveux longs. Non pas que ça lui va pas, mais il préférait son apparence avec moins de tignasse, sans parler des vêtements.



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