AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORUM FERME
-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal

City of delusion - Sybille

 :: terminés
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Mer 15 Aoû - 17:41


city of delusion
La robe était splendide. Rouge clinquante, près du corps, dévoilant peut-être un peu trop de peau au goût de certains, mais Sybille était rayonnante dedans lorsqu’elle l’avait essayée. Les éclats de rires étaient restés très authentiques pendant leur séance de shopping, mais ils avaient aussi travaillé leurs versions factices pour leur comédie à venir. Augustin et elles avaient passé une soirée mémorable quelques jours plus tôt à peine – soirée dont il avait eu du mal à se remettre pour être honnête, on n’a plus vingt ans – et pourtant il avait l’impression de ne pas l’avoir vue aussi ravie depuis un moment. Elle avait parée la tenue d’accessoires chics et bien voyants, alliant son bon goût au besoin d’en mettre plein la face aux gens, s’assurant d’être la reine de la démesure. Une fois parés, Augustin avait acheté la robe, Sybille s’était rhabillée de façon plus sobre mais très chic, et ils étaient sortis au restaurant. Augustin ne savait pas où ils allaient, une fois n’est pas coutume, en ce mardi soir monsieur s’était fait inviter au restaurant. Et son épouse fictive n’y avait pas été de main morte, l’emmenant dans un restaurant français au centre d’Arcadia, où elle avait réservé une table parée de bougies et où les attendait sagement une bouteille de champagne qui d’après l’étiquette était loin d’être bon marché. Ils avaient passé une soirée excellente, savourant la bonne cuisine et la compagnie l’un de l’autre, jouant à cette mise en scène qu’ils devaient répéter pour le mercredi. Ils étaient eux-même, parlaient de la pluie et du beau temps, s’inventaient une vie l’un et l’autre, inventant des souvenirs de toutes pièces, évoquant des vacances à Hawaï qui n’avaient jamais eu lieu. Augustin se plaisait à ces enfantillages et ces mensonges dorés, et les étoiles de malice qu’il retrouvait dans les yeux de Sybille le réchauffaient plus que les bulles qui s’élevaient dans son verre.

Et aujourd’hui, ils remettent ça. Ce soir, pourtant, la scène est différente, et ils ne sont pas que tous les deux à profiter d’un repas hors de prix. Augustin a réservé une table pour quatres dans une restaurant étoilé de Elysium Heights, celui où il rencontre souvent ses clients les plus riches pour discuter affaires. Monsieur et Madame Sheehan sont arrivés avec un quart d’heure de retard, évidemment, ce qui a laissé le temps à Sybille et Augustin d’entamer une bouteille de blanc tout en discutant de leurs invités de marque. Jonathan Sheehan est né riche, héritant de l’entreprise de construction fondée par son grand-père. Il a fait des études longues et absolument ratées, mais l’argent achète beaucoup de choses dans ce bas-monde. Il a un sens des affaire absolument catastrophique et son entreprise aurait coulé depuis longtemps s’il n’était pas entouré par des conseillers efficaces. Monsieur Sheehan a cette arrogance et cette suffisance qu’ont tous les hommes nés dans le luxe, il est persuadé d’avoir toujours raison et ne réfléchit pas à ce qu’il dit avant de parler. Il mange grassement et parle fort, imposant ses avis douteux à la salle entière. Et sa femme, Gemma, est un phénomène au moins tout aussi fascinant : aussi têtue et bornée que son époux, elle ne manque pas une occasion de ramener sa science. Bavarde, elle aime raconter les détails croustillants de femme entretenue et capricieuse, et ses conversations sont souvent un monologue faisant étalage de sa supériorité sociale et financière sur les autres. Augustin dresse ce portrait à Sybille qui semble encore plus impatiente de commencer ce qui ressemble un peu au principe de ce fameux film français, Le dîner de cons.

Quand ils arrivent enfin, Sybille et Augustin se régalent. Il présente son épouse fictive à son client, et la conversation est vite lancée. Monsieur Sheehan s’exprime sur les dérives de l’immigration – rassurant Augustin sur le fait que lui est un émigré acceptable – tandis que son épouse raconte avec grand enthousiasme sa dernière virée shopping à New York avec la femme d’un sénateur si l’on en croit ses dires. Le dîner est riche et les assiettes sont présentées avec l’art que l’on connaît à la maison, mais c’est surtout le vin qui coule à flot, arrosant les rires hypocrites des quatre participants. Augustin s’amuse à poser des questions de plus en plus ridicules à ses invités, et Sybille rentre dans son jeu, raconte des anecdotes inventées pour rebondir sur les réponses incroyablement idiotes des époux Sheehan. Ils évitent de se regarder trop souvent, car malgré leur talent à ce petit jeu, Augustin craint d’exploser de rire pour de bon, d’un rire bien trop honnête et moqueur pour maintenir la politesse relative de cette soirée.

Lorsqu’ils ont commandé leurs desserts, Madame Sheehan s’excuse et se dirige vers les toilettes pour aller se refaire une beauté, et son mari décide d’aller se plaindre au chef car son assiette n’était pas assez salée. Augustin finit son verre de rouge – ignorant totalement combien il en a déjà bu, mais s’il doit se fier à sa tête qui tourne légèrement, ça doit déjà faire un bon paquet – et se tourne vers Sybille à qui il prend la main. Il lui adresse un sourire ravi. « Alors, qu’est-ce que t’en penses ? Je t’avais dit qu’ils étaient exceptionnels. »
code by EXORDIUM. | imgs by tumblr


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Mer 15 Aoû - 21:34



City of delusion

 
Nemesis ϟ  Hermès .

Elle est cette autre femme qui a le temps de faire sa mise en pli, elle est parfaite, ses ongles sont manucurés, ses dents sont blanches, son maquillage dessiné par un artiste. Elle est cette autre femme qui peut compter sur son mari pour la transformer en princesse et l'emmener au bal, pendant qu'elle s'occupe de garder leur maison en paressant sur le bord de leur piscine ou en organisant des garden party avec a haute société. Sybille s'est glissé dans la peau de cette femme avec cette robe qui vient épouser ses formes qu'elle travaille avec un coach spécial qui lui fait faire du running en bord de plage dans ses survêtements roses. La robe n'est pas ce qu'elle porte d'habitude, mais elle lui va bien et rentre dans ce personnage qu'elle se monte de toutes pièces. Des boucles d'oreilles qui scintillent, elles sont en contraste avec sa chevelure aux même reflets que le pelage d'une panthère. Le noir est l'élégance, le noir est le mystère, le noir était mis en valeur dans le dernier défilé Yves Saint Laurent sur toutes les têtes. Elle avait rejoint son époux, l'avait complimenté sur son apparence et ils avaient tenu ce rôle même le temps que leurs compagnons du soir daignent leur faire acte de présence. Sybille avait même adopté quelques mimiques, des petits ricanements, ses doigts qui se glissent entre ses mèches bouclées, la main indiscrète qu'elle passe sur la cuisse de son époux comme un moyen de montrer qu'il est le sien. ; Car cette autre femme vit à la botte de son mari, elle est baby, darling, mais elle refuse de travailler, alors elle craint la rivalité d'une serveuse qu'il pourra trouver plus belle qu'elle. 

Quand les deux convives arrivent, Sybille veille à ne pas toucher la joue de la jeune femme qui s'était penchée vers elle pour lui faire une bise à la française. Sybille lui présente plutôt sa main ornée d'une montre et d'une bague si chère qu'elle n'aurait jamais pensé pouvoir respiré dans un endroit où se trouve quelque chose d'aussi précieux. Elle regarde Augustin dire bonjour à l'épouse et quand Sybille a confirmation qu'il ne la convoite pas, elle salue l'homme d'un sourire si forcé qu'il en crispe son visage. Puis elle reprend place auprès de son mari, la main sur cette cuisse, l'épaule collée contre la sienne et trinque avec ce couple qu'Augustin lui a décrit plus tôt. Sybille s'amuse comme une folle dans ce rôle tiré à quatre épingles de l'épouse trop riche pour son bien-être. Les discussion s'animent autour de leurs opinions et puis Sybille dérive sur leurs vacances aux Hamptons où ils iront faire leur 6e Lune de miel. Rendez-vous compte que la villa d'à côté est celle d'un acteur célèbre et que sa voiture est moins confortable que la 4e qu'ils ont acheté. Le regard un peu désabusé des convives poussent Sybille a toujours aller plus loin dans le vice, parfaite comédienne, ses excès font griser sa déesse dans le mensonge.

Ils s'en vont, chacun de leur côté, peut être que le champagne ne passe pas à cause de leur jalousie amère face à ce couple parfait qu'ils forment tous les deux. Elle les observe s'éloigner, la voix suave d'Augustin dans les oreilles dans la confession, elle termine son verre et se tourne vers lui avec un large sourire. « Gemma a le teint si terne, tu crois qu'on peut l'inviter un soir à venir se ressourcer dans notre spa? » Sybille étouffe un rire, dépose un baiser sur le coin des lèvres de son faux époux et laisse une trace de rouge à lèvres sans l'en informer. Un sourire narquois, elle repose son attention sur les deux interlocuteurs qui prennent place et observent Augustin d'un drôle d'air à côté d'une Madame Esposito toute niaise. «  Oh babe, je t'ai mis du rouge à lèvres sur le visage! » Elle prend une serviette et essuie cette marque de propriété apposée sur le visage de l'homme.

«  Même avec ça il reste le plus beau, Augustin » Le regard amoureux, elle pose ensuite son regard sur Monsieur Sheehan et cette bedaine de bière qu'il porte, elle mime avoir eu envie de lui faire un compliment mais se retient, laisse échapper un petit rire nerveux avant de se refaire glue à son époux. Un silence gênant s'ensuit, Sybille laisse jouer ses longs doigts manucurés sur la table pendant qu'on leur apporte la carte des desserts. « Gemma je vous conseille la salade de fruit !! elle est vraiment délicieuse, les fruits sont de saison! » Elle fit mine de se concerter avec Augustin, usant de la carte pour cacher son fou-rire qui menace à chaque fois de faire tomber le masque.

Vous avez choisi ?

« Je vais prendre un moelleux au chocolat, pouvez vous rajouter du caramel en supplément, et beaucoup de chantilly? » Très certainement madame...Sybille observe Gemma qui a l'air outrée de voir qu'elle lui conseille les fruits alors qu'elle prend ce qu'il y a de plus calorique « Je n'ai que  35 ans, j'ai le droit de profiter!! »


et bim  


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Sam 18 Aoû - 0:02


city of delusion
Sybille est merveilleuse. Formidable. Il n’en doutait pas, connaît ses talents d’actrice, mais là, vraiment, ce soir elle se surpasse. Elle brille dans ce rôle de sa composition, excelle dans cet exercice d’imitation et d’improvisation totale. Ses mimiques sont celles d’une autre, sa façon de parler, de bouger, de rire, sa voix même, tout change. Et Augustin se régale de cette représentation plus vraie que nature, cache son hilarité sous un sourire et un rire plaisantins, darde sa fausse épouse de regards amoureux et émerveillés. Ses paroles sont dans l’excès, elle prend à peine soin de cacher le dédain qu’elle semble avoir pour Mme Sheehan, qui elle-même ne doit pas être habituée à être celle qu’on prend de haut. Les histoires qu’ils racontent sont de pures inventions, et Sybille et lui travaillent de concert, finissant les phrases l’un de l’autre, renchérissant, allant toujours plus loin dans le mensonge et l’abus. Augustin est accaparé un moment par M. Sheehan qui souhaite comparer ses dernières cartes au golf, et il se laisse emporter par cet exercice tout à fait masculin qui porte à discuter d’une activité bien particulière sans jamais réussir à épuiser la conversation. Mais le débat autour des voyages les plus luxueux à côté s’échauffe, et les épouses ont tôt fait de récupérer leurs maris pour les remettre dans la mêlée, témoins attitrés pour assurer de la luxure de leur train de vie respectif. Évidemment, c’est Sybille et Augustin qui gagnent – c’est aisé de gagner une telle compétition quand tout est à imaginer.

Ils se retrouvent seuls un moment, échangent des rires et Sybille propose d’inviter Gemma au spa. « Fais gaffe à ce que tu proposes, ton mari est prêt à tout pour te faire plaisir, » roucoule-t-il en embrassant sa main. C’est elle qui l’embrasse ensuite, sur le coin des lèvres, et il comprend le double objectif de ce geste lorsque les invités reviennent et qu’elle se pare d’une gêne qui sonne affreusement faux, avant de lui essuyer les traces de rouge à lèvres. Babe. Vraiment. C’est génial. Le coup de grâce arrive quand même avec la commande du dessert – Augustin ouvre même des yeux un peu arrondis en entendant Sybille enfoncer le couteau bien profondément dans l’orgueil de Mme Sheehan, avant de cacher son sourire derrière la carte. Il voit en face de lui M. Sheehan pouffer de rire, et cette fois son épouse se tourne vers lui d’un geste sec, le fusillant du regard. Oh mais c’est que Sybille est douée. Elle aura même réussi à lancer une petite scène de ménage au moment de prendre les desserts. L’avantage, c’est que M. Sheehan apprécie Augustin, et que sa boîte apprécie encore plus les taux préférentiels que lui proposent la Intesa Sanpaolo Bank. Donc Jonathan Sheehan, pour ne pas paraître désagréable – et sûrement parce qu’il doit trouver la remarque drôle, lui aussi – se permet de rire, lui dit que quoi, elle a raison après tout, elle est jeune, aggravant encore plus la ride de colère sur le front de sa femme. S’ensuit une dispute à voix basse, entraînant un moment hilarant de malaise social, où le pauvre serveur qui attend leur commande les regarde d’un air un peu paniqué. Augustin échange un regard ravi avec Sybille – vraiment, cette soirée dépasse toutes leurs espérances en matière de divertissement – puis il décide de passer commande lui aussi, histoire de donner au serveur de quoi s’occuper. « Dites moi jeune homme, je prendrais bien un tiramisu mais je ne digère pas très bien le lait, » raconte-t-il, puis il enchaîne plusieurs questions sur la composition des desserts, terminant toujours pas refuser car il est malheureusement allergique à l’un des composants. Lorsqu’il finit par commander un café gourmand, cinq minutes se sont bien passées et le couple d’en face a fini de se disputer, subjugués par la scène absolument fatigante que vient de leur imposer le banquier. Ils commandent, eux aussi, et Gemma demande exactement le même dessert que Sybille, en lui lançant un regard de défi. Augustin sourit, et pense que les femmes n’ont rien à envier aux hommes quant à tout ce qui est sujet à rivalité et combats de coqs.

Les desserts mettent du temps à arriver – Augustin soupçonne le fait que le serveur n’a sûrement pas envie de les revoir de si tôt – mais le banquier attrape une serveuse au vol et lui demande de venir les ravitailler en vin. Rouge. Grand cru. Et Jonathan Sheehan insiste pour offrir le reste des boissons. Très aimable à lui. Ils prennent donc la bouteille la plus chère évidemment. Jonathan sourit. Il le faut, il aime beaucoup les taux d’intérêt de sa banque.

Ils continuent de discuter, et de boire. « Savez-vous comment nous nous sommes rencontrés ? » demande-t-il alors, et bien sûr les invités prennent une expression soudain très intéressée et faussement attendrie et complice. C’est encore plus drôle. Augustin feint d’avoir l’air ému, et couve Sybille d’un regard conquis avant de lui caresser la joue du revers de la main. « Je l’ai croisée lors d’un défilé. Yves Saint Laurent, » précise-t-il as a matter of fact, parce que c’est si important de mettre un prix sur la moindre de leurs activités. « Et je lui ai dit qu’après avoir posé les yeux sur elle, la scène me semblait bien pâle en comparaison. » Cette confession déclenche des petits bruits attendris, extrêmement forcés et sonores venant de Mme Sheehan, et Augustin ne résiste pas à l’envie d’embrasser Sybille, déposant un baiser chaste mais un peu plus long que prévu sur ses lèvres rouges. Il lui sourit, les yeux pétillants de malice, tandis que les desserts sont enfin servis. « Je crois qu’on les a dégoûtés pour de bon, » lui chuchote-t-il à l’oreille avant de s’écarter d’elle, profitant de l’intervention du serveur pour lui adresser ces quelques mots.
code by EXORDIUM. | imgs by tumblr


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Dim 19 Aoû - 14:17



City of delusion

 
Nemesis ϟ  Hermès .

Regards envieux, juges de ces deux âmes divines ; les deux mortels pensent peut être à un sketch et ils ont bien raison. Qu'importe, ils ont décidé de s'amuser, Sybille se glisse dans la peau de ce personnage qu'elle s'est fabriqué de toute pièce ; fine comédienne, le mensonge abusif, pourquoi se priver de vouloir jouer un peu. Gamins sous l'enveloppe charnelle, ils narguent et continue de leur en faire voir de toutes les couleurs. Ils se souviendront du couple infernal, du couple parfait qu'ils forment. En temps normal elle ne se nourrit pas de la jalousie des autres, Sybille est une ombre, un fantôme das la ville, on ne la remarque que quand elle danse et on ne connaît jamais son prénom. C'est la toute première fois qu'elle brille, qu'elle est devant la scène, qu'un nom est posé sur son visage. Les doigts se posent sur cette main ornée d'un anneau, promesse d'un avenir qui pourtant n'existe pas et Sybille contre toute attente apprécie la sécurité ressentie d'avoir un compagnon. L'aura bienfaitrice d'Augustin lui donne motivation, c'est peut être cela l'objectif d'un mariage. Elle efface ces pensées nostalgiques, le teint radieux. Ils ne disent rien, les mortels aiment trop l'argent pour dire quelque chose, et ils en profitent allègrement, quelle belle soirée, vraiment.

Les petites scènes de Sybille semblent plaire à Augustin, elle le voit ce sourire en coin qui est en train d'effacer un rire qu'il aurait voulu laisser éclater à chacune de ses répliques. C'est pour cela qu'elle en rajoute, Augustin a le chic pour faire ressortir ce qu'il y a de plus mauvais en elle, mais c'est aussi son ami et elle s'amuse comme une folle. Augustin continue, il élève la voix dans le désir de parler de leur rencontre à tous les deux et elle s'attend à quelque chose d'assez fabuleux, comme elle.

Les doigts doucereux caressent la joue de l'épouse, qui se demande comment il va continuer cette petite histoire là. Un défilé Yves-Saint-laurent, parce que bien entendu madame Esposito est mannequin pour les plus grands couturiers, elle a la silhouette parfaite, le visage parfait, le grain de peau parfait. Elle observe Gemma vise la jalousie dans son regard d'une femme qui a réussi et qui n'a rien fait de spécial pour alors que cette dernière a travaillé dur pour avoir la place aux côtés de Jonathan. La déclaration c'est la cerise sur le gâteau, elle se retient de rire à la comparaison d'Augustin, mime d'être follement éprise de ses mots là, quelle déclaration d'amour. «  Oh mon chéri... » Niaise, il se penche vers elle, capture ses lèvres. Sybille se laisse happer par ce baiser qu'il lui offre puis en réclame un autre plus langoureux, venant en rajouter quand sa main agrippe la nuque de son faux mari et mime la soudaine envie de lui grimper dessus. Elle mordille sa lèvre inférieure, les regard des convives trouvent un autre sujet d'observation dans la gêne et Sybille rit silencieusement. Dégoûtés oui, c'est le mot, mais c'est amusant, deux dieux s'amusent avec des mortels comme si c'était des pions, n'ont ils pas toujours fait cela depuis leur Olympe ? Cette petite scène gênante est étouffée par l'arrivée du serveur qui leur sert leurs assiettes. Sybille revient poser ses coudes sur la table, un large sourire épanoui sur les lèvres. «Voler les clefs de sa femme n'a pas été très difficile, j'ai juste eu a la mettre dehors ensuite » Elle rit, orgueilleuse, adresse un sourire fier à Augustin quand le couple d'en face semble avoir perdu l'appétit. Elle sort de son sac un miroir et se remet un peu de poudre sur le nez.

«  Les fruits on l'air délicieux Gemma! » Sans gêne elle pique dans l'assiette une cerise, et la déguste avec un sourire un peu bête. Bien entendu elle ne lui propose pas de se servir dans son assiette à elle parce qu'elle n'a pas une silhouette de mannequin comme elle si l'on veut poursuivre dans la blague. Sybille en revanche se fait un plaisir de manger le sien et ne mange pas tout d'ailleurs, le ventre réellement sur le point d'exploser a cause de la dose de caramel. Elle vient embêter son mari pendant qu'il mange, continuer le malaise, dépose des baisers dans son cou avant de lui donner ses cuillerées pour lui faire terminer son dessert. «  Gucci et Chanel aimeraient avoir un petit frère mon ange, tu penses qu'on peux en adopter un? » Sybille sort de son téléphone une photo de deux chihuahua et les montre au couple « Ce sont nos enfants » 7

Parce que Madame Esposito ne veut pas voir son ventre tiraillé par la grossesse, elle compense son désir maternel avec des chiens.  


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Mar 21 Aoû - 0:55


city of delusion
Sybille en rajoute une couche, prolonge le baiser et le rend plus langoureux, plus physique. Plus gênant. Il se demande même si elle ne va pas finir sur ses genoux, à force. Ce serait sûrement la goutte d’eau qui ferait déborder le vase, pour les Sheehan, et surtout pour Madame, qui semble commencer à ne plus en pouvoir. Leurs desserts sont servis, mettant un terme au calvaire de leurs invités, et Sybille enchaîne les faux-pas de politesse en venant cette fois se servir directement dans l’assiette de Gemma, qui n’essaie plus de cacher l’étendue de son agacement désormais. Augustin continue de parler à Jonathan pendant qu’ils mangent, leur sujet de conversation ayant dévié sur les voiliers, et Sybille s’applique à le déranger autant que possible, finit même par lui donner les derniers morceaux à la petite cuillère. Elle est vraiment à fond, c’est une performance plus vraie que nature et bougrement culottée. L’épouse s’ennuie sûrement de cette conversation masculine monotone, et éprouve le besoin d’étaler un peu plus leur vive fictive en fourrant sous les yeux de leurs invités une photo de leurs deux chiens aux prénoms horribles. Augustin manque de s’étouffer dans son vin en entendant les noms, rire qu’il fait passer pour une subite quinte de toux. « Bien sûr ma chérie, on pourrait aller en acheter un demain si tu veux, » lui répond-il paisiblement, une fois qu’il s’est remis, comme si aller acheter un chien était la chose la plus naturelle du monde. Monsieur Esposito ne peux rien refuser à sa femme. Il essaie, parfois, pour la forme, mais finit toujours par craquer – en même temps comment ne pas craquer pour ces beaux yeux ? « Vous devez savoir ce que c’est, vous qui avez deux enfants, » fait-il remarquer avec un petit rire. « Les nôtres sont un peu plus poilus, et plus affectueux aussi ; ce sont des chiens. » Il rit, partage ce rire complice et agaçant avec Sybille – loin de lui l’idée d’insinuer que leurs enfants ne sont pas affectueux, mais bon, un chien ne contredit pas autant son maître que les enfants avec leurs parents. « Et au moins, pas d’ennuis avec les études et les caprices d’adolescents ! Gucci ne me demandera pas de Audi à ses seize ans, ça c’est certain ! » Mais quelle blague de bon goût, Augustin en rit de bon cœur, c’est dingue ce qu’il peut être drôle ! Non vraiment, un régal de comédie, il n’y a qu’a voir la tête désenchantée de Madame Sheehan pour s’en rendre compte. Les rires ne sont pas partagés par le couple d’entrepreneurs, mais Sybille et lui s’en paient une bonne tranche.

S’ensuit un blanc, évidemment, et Madame Sheehan se racle la gorge. Son mari fait mine de ne pas l’entendre, mais tous ici savent très bien ce que cela veut dire : je suis fatiguée chéri, on rentre?, ce qui, en l’occurrence, veut plutôt dire : j’en ai ras-le-cul de ces deux clowns, on y va. Sauf que Jonathan Sheehan n’a pas fini son verre, et on ne brusque pas si facilement un homme confortablement assis dans un siège molletonné qui n’a pas fini son whisky. Augustin a envie qu’ils partent, lui aussi, maintenant. C’était amusant, très amusant, mais il a hâte de débriefer tout ça avec son amie, de reprendre tous les moments les plus drôles en les commentant et en faisant des imitations grossières de leurs invités. Sauf que Jonathan est encore à l’aise, malgré tous leurs efforts pour les ennuyer – l’avantage d’être un imbécile, c’est qu’on n’est jamais dérangé par quoi que ce soit, on dirait. Augustin se tourne vers Sybille, ses yeux clairs, son teint trop maquillé pour la farce mais qu’il sait simple et fantastique à la fois. Il joue encore l’amoureux transi, n’ayant pas trop de difficulté à le faire : c’est qu’il l’aime Sybille, à sa façon, à leur façon. Et ces lèvres qu’il a déjà goûtées ce soir le tentent encore, alors il se contente de se pencher, de l’embrasser à nouveau. Ses mains se glissent dans ses cheveux et il lui dévore la bouche, en rajoute toujours plus. Sybille se joint à la danse avec ardeur et il finit par laisser une main traîner sur sa cuisse. Ca dure bien une bonne minute, leur affaire, et ils sont rappelés à la réalité par un nouveau raclement de gorge, et la voix haut-perchée de Gemma qui leur annonce qu’ils vont rentrer. « Oh, déjà ? Le temps passe vite quand on s’amuse, j’imagine, » commente Augustin en se détachant de Sybille, un petit sourire satisfait sur le visage. Il remet sa veste de costume en place et se lève pour serrer la main de Jonathan, ainsi que celle de Gemma. Ils s’éclipsent en vitesse, l’épouse tirant son mari par la main avec autorité et agacement. Il les regardent sortir par la porte, et se retourne vers Sybille, la bouche couverte de rouge à lèvres, un sourire béat sur le visage. Il rse rassied dans la chaise à côté d’elle, et tous deux partagent un rire à moitié alcoolisé. « Bon sang, c’était encore plus drôle que je le pensais, » dit-il en prenant son verre à la main. Il a deux verres en fait. Un de vin rouge, et un de whisky. « Sybille, depuis quand j’ai deux verres ? Sérieux, je m’en suis même pas rendu compte, » dit il, ses derniers mots étouffés par un rire étonné. Il finit d’une traite le verre de whisky, préfère de toute façon le goût du vin – ce qu’il choisira comme dernier goût dans sa bouche ce soir. A moins qu’il ne s’agisse d’un goût plus… parfumé. Tentant. Qui donne envie d’y retourner.
« Tu as été géniale, franchement. Une vraie peste. Le moment où tu as parlé de la salade de fruits… C’était presque sauvage. » Il rit, apprécie les espiègleries de Sybille tout comme il apprécie son visage heureux et détendu. Et si beau, il faut se l’avouer. Il plonge son regard dans celui de Sybille, prend cet air trop aguichant qui est à moitié le sien, et à moitié celui de son personnage. Presque affalé sur l’accoudoir de sa chaise, il vient prendre ce menton délicat entre son pouce et son index, apposant une fine caresse sur la peau de son amie. « Et le coup, » il dépose un baiser sur ses lèvres « du rouge à lèvres, » un deuxième, avec un sourire en prime, « m’a bien plu. » Le suivant n’a plus rien de chaste, mais n’a rien à voir non plus avec le spectacle auquel ils se sont livré quelques minutes plus tôt. Il y en a qui aiment le sexe, d’autres la boxe, d’autres le jeu – si Augustin devait choisir une des choses qu’il préfère en ce bas monde c’est ça. Échanger un baiser. Séduire. Sentir les lèvres de l’autre sur les siennes, se lier de cette manière à la fois sensuelle et délicate. Il aime embrasser avec passion, embrasser avec plaisir, embrasser simplement pour déclencher ce sourire complice et gratifiant. Et avec Sybille, c’est toujours si facile, si naturel, si plaisant. Il n’y a pas de doutes, pas d’arrières pensées, pas de chimères entre eux : rien que le bonheur d’être à deux.
code by EXORDIUM. | imgs by tumblr


[/quote]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Mar 21 Aoû - 15:51



City of delusion

 
Nemesis ϟ  Hermès .

La cerise sur le gâteau, elle serait dingue de dire, qu'elle n'en profite pas un peu derrière son personnage digne d'une sitcom Kardashian version mauvais goût poussé à son paroxysme, histoire d'en rajouter, l'alcool aide sans doute beaucoup à les libérer de cette manière. Ils ont déjà été très proches tous les deux, sans penser à officialiser cela, ce sont des besoins naturels qu'ils se sont octroyés l'un avec l'autre rien de plus. Mais le contact physique est bien plus facile et les baisers n'en demeurent pas moins très agréables, bien plus naturel, au moins qu'il finit par mettre Gemma mal à l'aise qui prend ses jambes à son cou. Sybille se détache de son époux, observe la dame réclamer à son mari de s'en aller pendant que ce dernier les salue une dernière fois. Bien sûr que le malaise est là, Gemma semble pourtant être la seule dingue qui a l'air de s'en soucier. L'amusement prend fin avant le digestif, elle aura quand même tenu tout le repas cette bonne dame. Augustin revient près d'elle, le débrief donne quelque chose de positif, Augustin a aimé son petit jeu de fausse épouse et alors ils envisageront sans doute de recommencer. ; Berner les autres, c'est quelque chose qu'ils aiment faire ensemble, Augustin la rend mauvais, il n'a pas bonne influence sur elle, mais c'est tellement amusant qu'elle s'en contre-fiche. Enfin elle redevient elle-même, Sybille défait cet affreux chignon qui lui tire le cuir chevelu, ses boucles retrouvent le bas de son dos et elle cherche son verre sur la table.

Augustin aussi a l'air d'en avoir une sacré dose dans le sang, c'est qu'ils n'ont pas arrêté de la soirée et la fatigue de la journée n'aide sans doute pas. «  Hey me vole pas mon verre! » Elle reprend possession de son précieux, paraît il qu'a un moment dans sa vie de réincarné, l'alcool ne fait plus d'effet, cela l'attriste, elle qui s'en sert parfois pour oublier certaines choses, se sentir plus légère ; elle espère qu'il y aura d'autres alternatives, en attendant elle en profite. Augustin revient à la charge, son regard malicieux est contagieux, il repose ses lèvres sur les les siennes et les corps s'embrasent. Il lui fait toujours cet effet, visiblement c'est réciproque et elle aime le fait qu'ils soient marginaux des codes sociaux, qu'ils s'embrassent au milieu d'un restaurant en prétextant être mari et femme, que cela devienne plus intense. « Je croyais que le jeu était fini » Elle étouffe un rire, entre deux baisers qu'il lui réclame et qu'elle lui offre sans la moindre hésitation. Sa main reste logée sur cette cuisse où elle avait élu domicile déjà au début du repas comme acte de possession sur cet homme qui peut pourtant lui filer entre les doigts en un claquement de doigts. «  Hermès, tu as du rouge à lèvres partout sur le visage » Elle ricane, attrape un mouchoir et essaye de lui retirer, mais l'étale au lieu de cela ce qui l'emporte dans un fou-rire. «  Attends j'ai du démaquillant »

Elle fouille dans son sac, qu'elle a rempli à l'image de son personnage pour l'occasion ; sort un démaquillant format voyage parfumé à la rose qu'elle a eu soldé avec un petit coton. Elle attrape doucement sa mâchoire, glisse le coton sur sa peau pour lui retirer les excédents de rouge à lèvres, on aurait dit un cartoon, Augustin, il a cette même tête de tex avery. L'idée la fait rire, et par dessus l'épaule de son amri elle remarque un type qui les dévisagent. «  Tu as rendez-vous avec un autre client ? Il y en a un là-bas, il te fixe depuis tout à l'heure.  »  


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Mer 22 Aoû - 0:38


city of delusion
Ah. Donc, si l’on en croit la réaction de Sybille, ce n’était pas son deuxième verre tout compte fait. Le verre de vin lui appartient, et son verre est celui de whisky, qui… est vide désormais. Quel dommage. Tant pis, il se vengera sur celui de Jonathan qui est encore à peu près fourni, le temps que le serveur repasse par là. Autant qu’ils en profitent, ce n’est pas tous les soirs qu’ils sortent entre époux (enfin si, quand on y pense en ce moment c’est à peu près tous les soirs). Ce n’est pas tout les soirs en tout cas, que quelqu’un leur paye trois bouteilles d’affilée. Sybille se moque des traces de rouge à lèvres sur sa bouche, et il mime une moue accusatrice. « A qui la faute, » dit-il tout en souriant, rendu incapable de garder son sérieux désormais. Blâmez l’alcool, blâmez Sybille et l’hilarité qu’elle lui a donné. Et ces baisers qui lui donnent envie de rester avec elle toute la nuit. Ils resteront là assis encore deux heures à finir de s’enivrer, raconter des sottises et rire jusqu’à ce que les serveurs les mettent dehors ; puis ils iront sûrement marcher dans les rues, déambuler sans but en continuant d’être puérils et heureux, en profitant de l’air doux de l’été. Et peut-être qu’après ça ils rentreraient, peut-être qu’ils passeraient des baisers à une autre forme de plaisir partagé. Peut-être qu’ils finiraient simplement par une danse sur un slow de jazz, ou une conversation éclairée sous les étoiles. Qui sait ce qui les attend ? Tout ce dont il est sûr, c’est que lorsqu’ils sont ensemble, rien ne peut leur arriver. Les épreuves rapprochent les gens, dit-on, mais Augustin aime à penser qu’avec Sybille, c’est plutôt les moments de simplicité qui les unissent.

Elle finit par sortir son démaquillant et vient poser le coton sur sa peau, geste qu’il gratifie d’un « Ouh, c’est froid, » paré d’un petit rire. C’est vrai que c’est froid. La texture est surprenante, rafraîchissante, et inattendue. Ses gestes ne sont pas tendres, elle se moque de son allure qui doit sûrement être un peu ridicule, mais il s’en fiche pas mal parce que ça la fait rire. Et aussi parce qu’il s’en fiche pas mal tout court ; les gens ne les regardent pas, de toutes manières. Il y a un moment dans la vie où on réalise que tout le monde se fout de tout le monde, et c’est un moment libérateur pour l’image que l’on a de soi. Augustin a dépassé ce stade depuis longtemps, très longtemps même – c’est qu’il n’est plus tout jeune. Suffisamment jeune tout de même pour s’octroyer des soirées de comédie comme celle-ci, où il se permet le luxe de faire le mariole pour son simple divertissement et celui de son amie. Elle rit, frotte le contour de sa bouche et finit par lui poser une drôle de question. « Non, pas que je sache,» répond-il, les yeux rieurs, alors qu’il tourne un peu la tête dans la direction qu’elle indique, « c’est peut-être un de tes admirateurs qui est jal- » Les mots se meurent dans sa gorge alors que ses yeux peinent à accepter la vérité qui se tient debout, à une dizaine de mètres de là.

Lui.

Son corps tout entier s’est tendu en le voyant. Incapable de finir sa phrase, de bouger, ses yeux restent braqués sur cette forme indistincte que son cerveau semble encore refuser de vouloir reconnaître. Un rire amer s’échappe de ses lèvres, à mi-chemin entre une exclamation de stupeur et un grognement. Il se rend alors compte que Sybille est toujours là, et qu’il a dût serrer un peu fort le bras qu’il tenait tendrement entre ses doigts quelques instants plus tôt. Il cligne des yeux, reprend contenance tant bien que mal. « Tiens, tiens. Regarde qui est là. » Il ne peut s’empêcher d’être cynique – c’est ça ou… il ne sait pas trop, en fait. Il sait juste qu’à sa vue, tout ce bonheur, ce sentiment de détente et d’apaisement qu’il ressentait, tout ça est parti en fumée. Il sent son sang bouillir, et quelque chose lui enserrer l’estomac, lui broyer les tripes. Cet homme là, il n’a pas envie de le voir. Jamais. Surtout pas ce soir, surtout pas ici. Surtout pas maintenant. Il continue de parler à Sybille, du même ton confidentiel qu’ils avaient partagé pendant la soirée, mais ses yeux ne se détachent pas de lui. « Si tu veux continuer notre petit jeu, surtout, fais toi plaisir. »

Le regard est dur, lourd, brûlant. Il finit par s’en détacher lorsque l’homme baisse la tête et continue d’avancer entre les tables. Peut-être va-t-il rejoindre quelqu’un, ou peut-être qu’il s’en va, toujours est-il qu’il va forcément passer devant lui. Augustin attrape le verre de Jonathan et boit deux gorgées, il sent une colère sourde gronder en lui, une colère profonde et tellement ancrée qu’il n’a jamais su comment s’en débarrasser. Il reprend son masque de banquier et de mari enchanté, masque brisé, masque bariolé par ce regard d’acier qu’il oppose au brasier incandescent. Il lève son verre quand il s’approche, et tire le premier couteau. « Alan ! Quelle bonne surprise ! » Il sourit, les dents grincent. L’amabilité n’atteint pas son regard d’ordinaire pétillant, tout sonne faux. Sa main, toujours sur le bras de son amie, vient plus bas se lover dans la sienne, cachée par la table. Il sait se contrôler, Augustin, l’adrénaline n’a plus de secret pour lui. Mais ça, ça, il ne s’y était pas préparé. La rage menace de lui sortir par la bouche, et là tout de suite il a simplement envie de punir cet homme qui a jugé bon de débarquer ici pour ruiner sa soirée avec l’une des perles les plus rares de sa vie. L'alcool n'aide en rien sa capacité à raisonner, il ne l'ignorera pas ce soir : maintenant qu'il est là, il va s'en mordre les doigts.
code by EXORDIUM. | imgs by tumblr


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Mer 22 Aoû - 15:09



L'Orage nous tient immobile

 
Nemesis ϟ Hermès  ϟ  Bélénos .

Il l'observe longuement, embrasser cette femme qui n'a pas l'air d'être une aventure de passage. La jalousie le ronge bien qu'il ne désire se l'avouer. Il se sent trahi, profondément moqué, humilié. Augustin semble avoir oublié par quoi ils sont passé, ce qui les a liés, lui et Alan. Il l'a effacé de sa mémoire. Et contre toute attente, il se fait repérer, à force de les fixer avec une haine latente et Augustin pose son regard sur lui. Alan déglutit, immobile, il l'invite à les rejoindre comme s'il était un vieil ami. Un vieil ami a qui il a arraché la vie, précisons le – car cet homme a tué sa femme et son nouveau né de sang froid, deux innocents. L'homme hésite un instant et vient prendre place en face de ces deux là, il les observe tous les deux. Ils semblent proches, très proches, trop proches pour que cela ne laisse pas Alan indifférent. Il se retient de le tuer lui, de l'étrangler, de lui arracher le visage et de cet air suffisant qu'il prend. « Qui est donc cette charmante dame? » demande Alan en détaillant la poutronne accrochée à son bras. Elle lui répond « madame Esposito » comme si elle avait gagné à l'euromilion, comme si elle cherchait à le narguer.

Alan lève les yeux vers celui qui fut son compagnon pendant longtemps, de bons moments comme les pires de sa vie, unis dans l'horreur, unis dans la passion.Comment peut il refaire sa vie ?, Comment peut il afficher cette mine épanouie avec une femme qui ne sait rien de lui, de ce qu'il a fait, de son histoire ; ce lien était trop imposant pour être repoussé d'un revers de main. Alan déglutit, le regard juge, de colère, il inspire et demande au serveur un double whisky. Leurs deux mains liées se posent sur la table, initiative de l'épouse et l'on remarque l'alliance brillante. Alan secoue la tête, son regard fiché dans celui d'Augustin, il le connait suffisamment pour savoir qu'il est en train de le traiter de tous les noms. « Je vois qu'Arcadia te réussi bien Augustin. Restaurant  chic, épouse à ton bras, c'est vrai que tu mérites tout ça : la vie de confort »

Alan se mord les lèvres, se retient de lui coller son poing dans la figure et son épouse semble ressentir comme un malaise entre eux. Elle n'imagine pas à quel point cette histoire la dépasse. « Nous allons bientôt avoir un enfant » qu'elle ajoute, cela donne l'impression à Alan que c'est fait exprès, de lui secouer son bonheur sous le nez après avoir détruit sa vie et de l'avoir laissé en plan au beau milieu de l'Argentine du jour au lendemain.Un bébé, rien que ça, voyez donc le regard épanoui de cette diablesse qui porte l'enfant d'un démon ; il le lui arracherait bien du ventre pour le faire manger au père, ce gamin. « Félicitations ! Moi aussi j'ai un fils, il a 3 mois, Augustin le connait bien, pas vrai mon ''pote''  » Alan lui adresse un regard empli de dédain même avec l'ironie imbibée dans sa voix ; il saura de quoi il parle et Alan aurait bien envie de faire subir à Augustin ce que lui même à vécu. Il sait au fond de lui, qu'il relancerait les hostilités pour s'accaparer l'attention d'Augustin. «  Veille sur ta femme, Augustin, et sur ton petit, on sait à quel point certaines choses sont éphémère. »Menace subtile,  Whiskey posé sur la table, Alan l'avale d'une traite et se lève, n'ayant pas envie de prendre davantage part à cette mascarade. Il est jaloux de son bonheur, il est jaloux de cette femme, jaloux de tout, il brûle d'une colère noire, il a besoin de prendre l'air. Alan marche jusque vers l'extérieur, sur le parvis il s'arrête et sort de quoi s'en griller une histoire de décompresser. Blessé dans son orgueil, Alan, comment un être comme lui peut s'en sortir aussi facilement.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Mer 22 Aoû - 22:27


city of delusion
Le couteau est tiré, la chaise l’est aussi. Il le connaît bien, cet homme, mieux que personne sûrement. Il le connaît dans sa folie, sa bêtise, sa violence, il connaît la noirceur de son âme, connaît le goût de son sang. Alan n’est pas homme à s’enfuir devant l’adversité, il tire la chaise, déterminé, et s’assoit en face d’eux. Augustin ne lâche pas ce regard noir, s’y accroche de tout son être, renvoie vers lui cette même haine, ce même dégoût qu’il reçoit. La plaisanterie reprend, il sait qu’il peut compter sur Sybille pour jouer le jeu et le jouer bien. C’est elle qui mène la danse à sa place, alors qu’il est incapable de prendre les rênes. Elle navigue à l’aveugle, Sybille, elle fait de son mieux et lâche les chevaux. Un Madame Esposito déclamé avec toute la minauderie du monde, une alliance qui brille et Augustin qui trouve un plaisir sinistre à dépeindre un air ravi et insolent par-dessus ce regard qui en dit long. C’est le grand bouquet final de cette soirée, après la salade de fruit, après les chiens, voici que le bébé imaginaire entre en scène. Un pas de plus, un pas de trop. Le couteau n’est plus tiré, désormais il est planté. Touché. Augustin se fend d’un rire froid à la remarque sur son fils, joue la désinvolture acariâtre. Mon pote. Ce qu’il ne donnerait pas pour lui briser les dents. Aussi vite son verre est-il servi que Alan le descend. Les gestes brusques, l’énervement est comme une seconde peau sur lui, la colère mène ses gestes et Augustin la reconnaît, il s’en souvient. Il se lève, et la menace fait disparaître le sourire insolent du voleur, qui se retrouve face à son ennemi de toujours comme en ce soir de 1999 où il l’avait vu pour la première fois. Augustin serre les poings, et alors que l’autre tourne les talons, s’enfuit, lâche pour la première fois, il se permet de tirer sa dernière flèche.  « Tu passeras le bonjour à la tienne pour moi ! » La porte d’entrée claque derrière lui, et Augustin se laisse retomber dans sa chaise, bouillonnant de rage, soufflé par cette altercation aussi violente qu’imprévue. Six ans. Six ans. Six ans après, et voilà ce que ça lui fait. La colère, l’alcool, tout ça le fatigue soudainement. Il sent ses mains trembler légèrement, et souffle. Il faut qu’il se reprenne. Le whisky, voilà – il le finit d’une traite, n’en parlons plus. Augustin se racle la gorge, conscient que Sybille doit se poser des questions. « Une vieille connaissance, que je ne porte pas haut dans mon cœur, crois moi. » Ces mots dits, il ose enfin la regarder de nouveau, et sa main retrouve celle de son amie. « Tu t’es surpassée sur ce coup-là, en tout cas, » rajoute-t-il avec un sourire qu’il essaye de retrouver, mais rien n’y fait. Une phrase comme pour dire merci, comme pour dire désolé que tu aies dû voir ça.

Ils restent encore quelques temps assis là, Sybille essaie de relancer la conversation. Augustin l’écoute d’une oreille, fait réellement de son mieux mais son cerveau est ailleurs. La bouteille de vin est quasiment finie, il s’y est réfugié comme un homme à la mer s’accroche à sa bouée. Quelques minutes plus tôt, l’ivresse était célébration, joie et bonheur partagé. Maintenant il n’est plus qu’un pansement, une pommade passée sur les débris de cette soirée paisible. Il finit par serrer la main de Sybille, la prend dans les siennes, dépose un baiser sur ces doigts graciles. Son regard trouve les yeux bleus de son amie. « Je crois que je vais nous appeler un taxi. » Il est déçu, lui aussi, déçu de la tournure des événements, déçu de ne pas arriver à faire mieux, à passer outre. La magie est brisée, le sortilège est terminé. « Excuse-moi. » Il les pense ces mots, des mots qui lui coûtent cher, des mots qu’il n’utilise pas d’ordinaire. D’une main, il vient replacer une mèche de ces belles boucles brunes derrière son oreille, tendrement, doucement. Un geste de paix qui vaut mille paroles.
code by EXORDIUM. | imgs by tumblr


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Ven 24 Aoû - 9:40



L'Orage nous tient immobile

 
Nemesis ϟ Hermès  ϟ  Bélénos .

Quelle plaie de recroiser ce type, quelle plaie de e voir nager dans un bonheur qu'il ne mérite pas pour les vies qu'il a arrachées. Et le voir tenir la main de cette femme comme s'il avait oublié ce qui les avait quand même liés. Alan regrette cette partie là de leur histoire, il se sent humilié, ridicule de lui avoir fait une scène pareille parce qu'il lui a montré à quel point ça le touche. Dans son coin, clope au bec alors qu'il repense à tout ceci, il voit les deux silhouettes sortir du restaurant, bras dessus bras dessous ils montent dans un taxi. Alan ne réfléchit pas, s'empresse de monter dans la sienne garée quelques mètres plus loin et décide de les suivre. Pour quoi faire ? Il n'en sait rien encore, il est dans ce besoin de savoir, de voir comment il peut tourner les choses en sa faveur. Silence dans l'habitacle, juste ses soupirs, Alan est trop concentré à ne pas perdre le taxi de vue et lorsqu'il ralenti, Alan va se garer un peu plus loin. C'est là où ils habitent ? Non ? Ils sortent de la voiture, tourne la tête malgré lui quand il la voit se hisser sur les pieds sans doute pour l'embrasser, ne remarque pas que les lèvres se déposent sur la joue. Il observe sa boite à gants à l'intérieur de laquelle il sait que se trouve une arme à feu. Il pourrait y mettre fin, là, tout de suite. Alan s'empresse de l'ouvrir, charge le gun et vient remplir ses poumons d'air. Qui tuer ? Elle ou lui ? Il braque l'arme, le pointe lui d'abord. A quel point désire t-il lui faire sauter la cervelle ? Combien de fois en a t-il eu l'occasion et qu'il ne l'a pas fait. Cette fois, c'est fini Augustin, tu vas mourir et observer le regard paniqué de ta femme.

Non

Il change de cible, vise l'épouse, et souhaite assister à cette scène. Alan n'a pas vu sa femme mourir, mais il voudrait rendre Augustin tout aussi impuissant face à sa fatalité. Le doigt tremble légèrement sur la détente, ils se quittent et elle bouge. «  Putain!! » balance t-il en français tout en tapant son volant. Cran de sécurité remis, il range l'arme dans la boite à gants et décide de suivre Augustin après avoir noté l'adresse de la jeune femme. La colère s'infuse, le pic passe et Alan se demande pourquoi il ne rentre pas sauter sa femme. Ils n'habitent pas ensemble ? Curieux pour un couple marié en voie d'avoir un enfant, a moins qu'il n'ait encore d'autres choses à faire ? Alan fronce les sourcils, suit de loin Augustin pour ne pas l'alerter sur une voiture qui est en train de le suivre. Il s'arrête à bar, il se gare et descend. Et plus le temps passe, plus il a l'impression qu'il s'est juste foutu de sa gueule.

C'est l'hybris qui gronde quand le brun passe les portes de ce bar, il le cherche du regard, le soleil explose en effusions brûlantes. Il s'avance vers lui, l'attrape par le col et lui met son point dans la figure. Il a frappé si fort, que ses doigts s'en retrouvent engourdis et tâchés de sang. Cette violence il l'a déjà connue, c'est l'envie de lui faire mal, de l'entendre gémir de souffrance sous chaque coup qu'il lui met, qu'il encastre dans sa tronche. Il aurait dû le tuer quand il avait pu, mais justement il ne peut pas et rien que cette pensée le frustre, alors il frappe une nouvelle fois encore plus fort. Le genou frappe le ventre, Alan a bien plus d'expérience que la dernière fis où il s'en est pris à lui. Les combats clandestins l'ont rendu plus féroce, plus violent encore. Il le jette par terre, lui crache dessus et tourne les talons, avec l'intention encore une fois de partir après lui avoir cassé la gueule. La prochaine est l'épouse ou la fausse épouse, la châtier pour l'avoir pris pour un con, ou lui ôter son bonheur à lui, au choix.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Sam 25 Aoû - 1:00


city of delusion
La soirée est terminée. Augustin appelle un taxi, demande l’addition. Les minutes font lentement passer la tension, la colère, mais même les mots doux de Sybille ne parviennent pas à lui changer les idées. Il lui sourit, lui répond de la plus plaisante façon qu’il soit – comme il aurait souhaité que cet incident n’arrive pas. Tous les indicateurs d’une soirée mémorable étaient allumés, mais il semblerait que le destin ait décidé de colorer le terme d’une autre nuance. Plus noircie, plus sale. Plus perturbante.
Ils sortent ensemble, grimpent dans le taxi et Augustin indique au chauffeur l’adresse de son amie. Ils ne disent pas grand-chose pendant le voyage, n’en n’ont pas besoin de toutes façons, et Sybille le connaît suffisamment pour savoir qu’il ne sert à rien de trop poser de questions. S’il voulait parler, il le ferait. Arcadia défile derrière les vitres teintées de ce taxi de luxe, Arcadia la belle, la divine, auréolée de ses lumières nocturnes qui pourtant ne laissent personne ignorer ses côtés les plus sombres. C’est ce monde là auquel il appartient, ce monde là qu’il aimerait voir rejoindre Sybille. Mais à quel prix ? Il n’en n’est plus sûr désormais. Sa place est auprès d’eux, c’est vrai, mais c’est un monde dangereux, où aucun relâchement n’est permis. Il n’y a qu’à voir ce soir…
Le banquier pose la main sur celle de la danseuse, tourne la tête et lui adresse un petit sourire à la fois désolé et affectueux. Il n’a plus les idées très claires, Augustin, et la tournure des événements lui fait perdre pied, sans qu’il ne le réalise. Ils approchent de chez Sybille, le taxi s’arrête et Augustin l’accompagne jusqu’à l’entrée. Elle lui dépose un baiser sur la joue, et bientôt elle s’éloigne. Il la regarde rentrer chez elle, et ce départ, bien que nécessaire, laisse un grand vide dans sa poitrine autant qu’il relâche un poids sur ses épaules. Avec elle, il se sent toujours plus fort. Mais ce soir, alors que remontent des années de tourments, il n’y a que sa propre compagnie qu’il pourra supporter – et celle d’un verre de scotch. Il remonte dans le taxi, lui demande de rouler.

Arcadia est toujours là sous ses yeux, cette ville de tous les possibles. Il avait cru à une réponse, cru à l’importance d’accepter la mission qui était la sienne. Cru qu’il pourrait retrouver un second souffle, laisser le passé derrière et donner à Hermès une chance de leur faire remonter la pente. Ils avaient réussi, tous les deux. Jusqu’à ce coup de fil. Et puis jusqu’à ce soir.

Il regarde les rues défiler sans les voir, embarqué dans un fil de pensées décousu et dépourvu de sens logique, les émotions s’emmêlent et empiètent sur les idées. Cette boule dans son ventre ne l’a pas quitté, et lorsqu’il ferme les yeux, il revoit ce visage honni, ces deux yeux noirs qui savaient si bien lui transpercer le crâne, se frayer un chemin jusqu’à atteindre quelque chose d’autre, quelque chose en lui qui réveillait les instincts et les sentiments les plus basiques. La colère. La haine. Le désespoir. Ferme ta gueule, Augustin. « Déposez-moi là. » Le chauffeur hésite, surpris, et Esposito grogne. « Maintenant. » La voiture fait un écart, et il se gare aussi vite que possible. Augustin sort une poignée de billets dans son portefeuille puis sort du véhicule en claquant la portière derrière lui. Se retrouver debout avec la tête qui tourne n’est jamais une mince affaire, mais il a l’habitude et des décennies d’entraînement. Il sait bien de quoi il a besoin, et ça se trouve dans ce bar, là, en face. Il n’y est jamais allé, ne regarde même pas la devanture avant d’entrer. Il a juste envie de s’asseoir, seul, et de vider verre après verre jusqu’à oublier à quel point ce petit con ne lui avait pas manqué. « Un whisky. » Le verre est vite servi, vite fini. Un geste de la main suffit à le remplir à nouveau, et Augustin sent sa vigueur revenir, illusion factice d’un semblant de contrôle plus qu’éphémère. Il ne contrôle rien, en vérité, pas même ses pensées qui tournent en boucle, partant de cette rage dans ses tripes jusqu’à cette vérité qui lui est apparue, limpide et cruelle : c’était de la jalousie qu’il a vu traverser ces iris sombres, sur un fond de haine éternelle. Et puis Nina revient. Son visage lui apparaît, jeune et innocent, la beauté sans pareille et toute la vie encore devant elle. Son trésor arraché trop tôt, arraché par des mains vengeresses qui ne savaient que brûler et détruire.

Les mains viennent prendre la tête qui subit les contre-coups de l’alcool, et il serre les dents, furieux d’en arriver là simplement à cause d’une rencontre fortuite. Il se redresse, termine son verre. Il n’a pas le temps de se dire qu’il devrait rentrer car une solide poigne l’attrape soudainement par le col, et il n’a pas le temps de réagir avant de se prendre un coup de poing monumental à travers la face.

Ce poing, il le connaît. Ces phalanges, il aurait pu les dessiner quelques années plus tôt. Mais cette force là est toute autre – pas nouvelle, mais fulgurante. Le coup l’atteint en plein dans la pommette, et Augustin a l’impression de s’être pris une brique dans la figure. Ses yeux se remplissent de larmes, il titube, flanche en arrière et manque de tomber de sa chaise, mais c’est sans compter sur l’aide de Alan qui ne compte pas le laisser abandonner si facilement. Il l’attrape et s’acharne sur lui, le genou s’écrase dans son ventre sans aucune retenue et Augustin a le souffle coupé. Par réflexe, il essaye de s’accrocher au bras de l’autre homme, mais celui ci le pousse violemment et le jette sur le sol avant de lui porter le coup d’estoc. Un crachat salement envoyé, témoin de tout ce qu’il pense de lui, certainement. Sur le moment, l’homme à terre ne lui en tient pas rigueur, trop occupé à encaisser les coups et sa chute brutale, laissant échapper un grognement de douleur bien malgré lui. Cazzo. Il se redresse difficilement sur les coudes, essuie un filet de sang qui coule de sa bouche, et son regard tente de se fixer sur son agresseur qui a tourné les talons, se dirigeant déjà vers la sortie d’un pas déterminé. Augustin plisse les yeux – autant par volonté que par nécessité de réduire son champ de vision déjà bien réduit par l’alcool – et, ignorant le patron qui s’insurge derrière son bar face à cette violence, crache ce mot avec tout le venin qu’il peut, toute la force qui se meurt dans son corps à petit feu. « Lâche ! »

Il sait que l’insulte aura l’effet escompté et l’accompagne d’un sourire insolent. Sa main tâtonne, trouve le pied d’un tabouret de bar à sa gauche, s’y accroche pour essayer de se relever. Il n’est plus tout jeune Augustin, et depuis l’Argentine il n’a plus vraiment eu d’occasion de se battre avec quelqu’un, à part les quelques fois où Alcide parvient encore à le traîner dans sa salle de boxe. Il n’aura pas le dessus, c’est sûr. Mais dans cette lutte qui les oppose, il n’y a pas que les poings et le sang. Il y a d’autres blessures, plus profondes, et Augustin ne se satisfait pas d’avoir remporté la première manche au restaurant. Il se relève non sans difficulté, et darde son regard provocateur dans le dos de cet homme qui l’abhorre. Il retire sa veste de costume et la pose sur le tabouret, ouvre les bras, comme dans un geste d’invitation. Ses prochains mots il les dit en français, ne les adressant qu’à lui. « T’auras pas les couilles de le faire, tu les a jamais eues. »

code by EXORDIUM. | imgs by tumblr


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Sam 25 Aoû - 23:51



L'Orage nous tient immobile

 
Nemesis ϟ Hermès  ϟ  Bélénos .

Il a eu ce qu'il voulait, un défouloir, lui remettre les points sur les i et lui rappeler qu'il n'est pas bon de se moquer d'Alan sans se prendre un retour. Et Augustin, il le sait, il joue avec le feu et s'en brûle les doigts quand l'ex flic revient pour se venger. Direct, simple, efficace, il le remet par terre en un rien de temps et compte s'en aller sans demander son reste, le laisser seul éclaté entre les chaises retournées, et prier pour ne plus le recroiser. L'épouse est la suivante, l'enfant aussi peut être. La monnaie de la pièce n'a pas été totalement rendue. Enfin. Alan se stoppe, main sur la poignée, une jeune fille passe dehors avec ses copines, elle ressemble à...Elle le regarde, perplexe, quand elle passe. Et son visage disparaît dans la nuit. Nina. Revient elle le hanter ? Augustin élève la voix, insultant, provocant, bien entendu il n'en a jamais assez celui-là, il fat toujours qu'il joue de son orgueil pour faire croire qu'il saura éternellement résister aux coups qu'il lui met.

Alan serre les dents, ignore tout le reste du bar à ce moment là ; il n'y a qu'eux deux,  il n'y a toujours eu qu'eux deux dans ce monde trop grand et souvent trop petit pour qu'ils se trouvent au même endroit. Il sort de sa veste son arme, retire le cran de sécurité, braque et tire sans hésiter en le visant lui. Les cris d'angoisse le ramène à la réalité, autour, on s'est baissé, bouché les oreilles et la fumée sort de son canon. Balle à blanc. Alan hausse les épaules, bien sûr qu'il le savait, Alan aime les effets de surprise, comme s'il avait entendu son cœur cesser de battre en pendant une minute. Une minute d'un bonheur indescriptible, de soulagement où il s'était imaginé à balle réelle, le plomb qui troue la chair, caresse le cœur, s'y love. L'Amour, c'est de cette manière qu'il le lui aurait dit et après ? Après...

Who knows...

Alan range son arme après avoir joué sa petite mise en scène qui joue avec l'angoisse de l'un, il sait ce qu'il a ressenti en le voyant avec cette femme qui a déclaré porter son enfant ; il lui a volé cette vie. Il revient vers Augustin, enjambées déterminées qui réduit rapidement la distance, attrape Augustin par le col de la chemise ; il le malmène comme l'ivrogne qu'il est, le plaque face contre une table et se penche vers lui. «  T'es personne pour me dire ce que je suis, Augustin. Encore moins dans ton état, vieil ivrogne que tu es » Il écrase un peu plus sa tête contre la table, le patron leur hurle de se calmer menace d'appeler la police. «  Ta gueule !! Ta gueule !! Je t'explose !  » menace t-il en français à l'attention du patron, la haine du passé ressurgit, tout ce pour quoi il a haït cet être revient, tout ce qui fut avant, pendant ; tout ce qui sera entre eux. A jamais cette colère, à jamais de la rancune. L'hystérie, les nerfs lâchent, il ne maîtrise plus rien, l'hybris contrôle son esprit de fond en comble et il ne pense qu'à faire du mal, à faire souffrir l'objet de sa colère jusqu'à ce qu'il meurt dans son agonie.

Pourquoi mourir quand tu peux le tuer lui, Alan ? Qu'en dis tu Nina ?

Augustin est dans sa peau comme une maladie, il l'empêche de mener une vie normale, il l'empêche d'en finir avec la vie, il l'empêche de lui tirer une balle dans la tronche et de déverser son sang partout sur le bois, l'y noyer. Alan est malmené ces derniers temps, une balle l'a rendu moindre, puis Mairead, frappée par un inconnu, et puis Augustin, son bonheur. Tout ça, ça le rend dingue, il ne supporte plus, il a besoin de frapper. Alan active le don et ressent la peau brûler sans le moindre remord de la douleur que cela peut lui faire, les doigts sur la nuque d'Augustin, il connaît ces brûlures là, il en porte les marques. «  T'es plus rien Augustin, regarde toi, misérable. »


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Dim 26 Aoû - 11:48


city of delusion
L’insulte jaillit, l’autre se retourne. Ni une, ni deux, sa main plonge à l’intérieur de sa veste et Augustin lâche un rire étranglé, un rire de stupeur. Il ne va pas le faire. Alan braque, tire, la détonation résonne dans le bar en des dizaines de cris paniqués. Augustin anticipe le choc, ses yeux se ferment par réflexe. Il ne sent rien, aucune douleur, mais passe la main sur sa poitrine pour vérifier. Pas de sang, pas de trace de balle. Il relève les yeux, ses lèvres s’étirent en un sourire goguenard, moqueur. Encore une fois, il a eu l’occasion, mais il ne l’a pas fait. Lâche. Augustin n’a pas le temps de dire ouf que déjà Alan est sur lui, le reprend par le col et le plaque contre une table. Sa joue s’écrase contre le bois et il râle déjà – c’est le même côté qui a pris le coup de poing – sous la douleur, a l’impression que ses os du visage sont à deux dois de se briser comme de la porcelaine. Il entend les mots que lui crache Alan, entend à peine les cris des gens en fond sonore. Vieil ivrogne. Les mots ne blessent pas autant qu’ils le devraient, car c’est Alan qui les dit, et car la pression sur son visage lui fait mal. Kaneved s’énerve, Kaneved hurle, menace, il sent sa main trembler de rage contre sa nuque. Augustin esquisse un sourire ensanglanté contre la table, Alan a toujours cédé à la violence, ne trouve jamais aucune autre solution à ses problèmes – mais le sourire s’efface dès la première sensation de chaleur qui lui brûle la peau. Il crie, de surprise, de douleur. L’épiderme est brûlé à vif, et les doigts de Alan acharnent leur pression contre sa nuque, toujours plus chauds et impitoyables, réveillant les vieilles traces de cloques et les marques imprimées dans sa chair par le feu. Misérable. Il est à sa merci, Augustin, paralysé par la douleur et l’épuisement, incapable de se débattre tant la chaleur le coupe de tout réflexe. Alan ne l’aura pas tué avec cette balle, mais peut-être qu’il le fera là, sur cette table, peut-être qu’il finira par faire fondre sa moelle épinière. Cette fois, c’est sûr : il va crever, là, sur cette table, dans sa bave et dans son sang, comme un pauvre poivrot de merde qui aura cherché des noises à un mec plus jeune et plus violent. Et Nina, Nina… que dirait Nina ?

Non. Il serre les dents, ses mains se plaquent contre la table et il donne un coup de pied en arrière, avec toute la force qu’il parvient à impulser. Son pied vient frapper en plein dans le genou de Alan, et Augustin profite de ce moment d’instabilité pour se retourner tant bien que mal, et le repousser aussi fort que possible, jusqu’à ce qu’il heurte le bar de son dos. Déstabilisé, épuisé, Augustin se rattrape à la table derrière lui, passe une main tremblante dans sa nuque endolorie. Il siffle de douleur, ses yeux lancent des éclairs furieux dans la direction de l’ancien flic. Esposito montre les dents, d’un mouvement vague de la main il désigne le bar où les gens se sont cachés sous les tables. « C’est bon ? » demande-t-il au lyonnais, avec virulence. Il y un mouvement derrière le bar, le patron se baisse pour se cacher, mais Augustin a le temps de voir un téléphone dans ses mains. Souffle chaud, la douleur le pique et le fait râler. Ses prochains mots sont éructés à travers des mâchoires serrées, sa main vient chercher son flingue par habitude. Il ne l’a pas pris, bien sûr, n’en avait pas besoin ce soir. Il chancelle, flanche, son œil droit commence à enfler.  « T’as eu ce que tu voulais ? » La voix est grave, rendue instable par la douleur et l’alcool, par la colère et l’humiliation. C’est sa peau qu’il veut, Alan, sa peau qu’il a toujours voulue. Mais il ne l’a toujours pas prise. La mort est toujours là, derrière eux, à rire du ridicule de leur danse, attendant patiemment que l’un ou l’autre finisse par faire le pas de trop, franchisse cette frontière fatale avec laquelle ils jouent depuis trop longtemps.

code by EXORDIUM. | imgs by tumblr


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Dim 26 Aoû - 20:23



L'Orage nous tient immobile

 
Nemesis ϟ Hermès  ϟ  Bélénos .

Violence dans les gestes, il l'entend hurler sous ses paumes à la chaleur trop incandescente. L'épiderme brûle, il pourrait y enfoncer ses doigts, il le marque encore , encore, encore. Cela n'aura de fin que lorsqu'ils décideront d'en finir. Et il n'est pas encore prêt, Alan, n'est ce pas ? C'est ce qu'il avait cru, jusqu'à ce qu'il s'en prenne un dans le genou, il plie, relâche l'emprise, hurle et se tient la jambe. Il a l'impression d'avoir entendu quelque chose craquer. Augustin le provoque encore, Alan se relève, souhaite partir et ne plus le voir, ne plus jamais le voir.

Tu as eu ce que tu voulais ?

Mémoires dans les entrailles d'un fleuve qui l'a rejeté quand il a souhaité se donner la mort entre ses bras. Ces mots là étaient sortis de la bouche de Nina, les avait rendus fou, fou à lier. Et c'est dans cette folie qu'il plonge, jusqu'à toucher les abysses infernaux, y crever. Il se précipite vers Augustin, le bouscule et chute avec lui. Le dos de son adversaire rencontre le sol, les verres s'écrasent au sol. Cette fois la fin est bel et bien là. Alan n'utilise pas de don quand ses mains enserrent la gorge qu'il a par le passé mordu, embrassé avec tant de fougue, il cherche à le tuer, noyé dans sa colère. Il serre, serre l'étreinte, veut lui briser la nuque, arracher sa carotide. Imbibé de folie, le regard se fige dans celui de sa victime sur laquelle il est assis pour l'entraver, l'empêcher de se relever, de se téléporter. C'est trop tard Augustin, tu vas mourir, là maintenant. Les traits se confondent, elle est là, à côté, Nina, elle le hante encore par sa faute ; il est le coupable alors qu'il en a souffert. Elle n'a eu de cesse de ronger ses entrailles toutes ses années, cette haine latente, cette douleur, puis l'abandon, l'abandon l'a marqué au fer rouge. L'abandon lui a brisé le cœur une nouvelle fois, c'est lui le responsable, ça a toujours été lui, il l'a créé puis détruit. L'hystérie poursuit son œuvre, et il n'arrive même pas à se satisfaire de cette impuissance à mesure qu'il lui ôte la vie. «  T'as tout pris et tu m'as laissé tombé » La colère se confond en larmes d'un désespoir qu'il cache, enterre au plus profond de lui. C'est celle la même, éclose depuis ce jour là où il ne l'a plus revue qui le rend toujours plus triste, toujours plus colérique.

Les sirènes retentissent au loin, au bout de la rue, le son s'écrase contre les murs, alerte la ville, et les clients profitent que les secours arrivent pour sortir en courant du bar. Les doigts se desserrent, inconsciemment, les yeux bordés de larmes il observe les gens partir en courant tandis qu'ils sont là tous les deux en train de s’entre-tuer. Que se passe t-il ? Il ne sait plus ce qu'il fait, où il est, qui il est, il sait juste qu'il est une boule de nerf, qui a besoin de faire mal, de ôter une vie. Qui ? Alan baisse les yeux sur son emprise, y voit le visage de celui qu'il a aimé un jour. Et il réalise, si l'un se fait chopper, l'autre aussi. Alan se relève, l'ayant relâché, il vacille, manque de trébucher en s'accrochant au bar et par dessus le meuble, rend le contenu de son ventre. Il n'a rien consommé, mais l'hybris l'a poussé dans des extrêmes qu son esprit et son corps ne supporte pas. Le sol tourne, le monde tangue, les oreilles sifflent. Alan s'écrase de nouveau au sol, essoufflé, poussé à l'extrême. Il attrape ce flingue en le croyant chargé d'abord puis se souvient qu'il n'y a rien dedans. Il aurait voulu se tirer une balle, là tout de suite, mourir, enfin.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Dim 26 Aoû - 23:51


city of delusion
Augustin a vu la colère d’Alan, l’a provoquée maintes fois, en a ressenti les conséquences et constaté la puissance. Mais ce regard là dépasse tout ce qu’il a pu connaître, dépasse les frontières de ce qu’il pensait possible. Le feu ne brûle plus dans ces yeux, il ne détruit plus, ne s’en contente plus. C’est la mort elle-même qui passe dans son regard, la fureur qui annonce la fin, comme un présage. Un frisson parcourt son échine alors, et il sent son sang se glacer. En deux enjambées Alan fond sur lui, l’envoie basculer dans le décor, le faisant lourdement chuter sur le dos. Tout l’air est expiré des ses poumons sous le choc, et sa tête se cogne contre le carrelage, le sonnant quelques secondes. Bruits de verres autour de lui, bois qui craque. Le monde tourne et pendant l’espace d’un instant il n’est plus là, ne voit plus rien, ne sent plus rien. Jusqu’à ce qu’une pression autour de sa gorge ne se fasse ressentir. Tout revient alors, et ses yeux voient, désormais. Des doigts enserrent sa gorge avec non pas le but de faire mal mais celui de tuer. Il ouvre la bouche, cherche l’air, la pression se fait de plus en plus forte et il sent sa trachée se resserrer douloureusement. Ses yeux se révulsent alors qu’il dévisage Alan, cherchant à comprendre, cherchant à savoir si tout ça est réel. Le visage de l’ancien flic est méconnaissable, déformé par une fureur terrible qu’il ne lui avait jamais connue. Les mains d’Augustin viennent agripper celles qui se font l’instrument de son agonie, tirent, griffent, mais le manque d’air et la suffocation le coupe de toute force et lucidité. La poigne est d’acier, la détermination féroce, et Augustin sent le sang battre à ses tempes, la circulation des vaisseaux se coupe tout comme celle de l’oxygène ; bien vite, il n’est plus capable de réfléchir, de ressentir autre chose que cette peur, cette peur viscérale qui lui inonde le cerveau. Pour la toute première fois, il a peur de Alan – et ce sera sûrement la dernière. Ses jambes tremblent, son corps convulse alors qu’il cherche l’air désespérément. Les yeux se bordent de larmes de souffrance et ne voient plus rien d’autre que ceux de son meurtrier, habités par la fureur de cette mort qui enfin vient récolter son dû.

La douleur est inouïe, lente et généralisée. Le monde autour de lui s’évanouit dans une fin qui n’aura rien eu de doux ni de rapide. Ses yeux cessent de voir, il cesse d’être.

Et soudain la pression se relâche, les sensations reviennent comme une vague se briserait sur les falaises un jour de tempête. Il voit, sent, entend, mais pire que tout l’air s’engouffre dans sa bouche en brûlant la chair sur son passage. Son buste se soulève sous le choc, ses mains tâtonnent sans but à ses côtés, cherchant un point d’accroche, ne récoltant que des bouts de verre qui s’enfoncent dans sa peau. Il a l’impression que le feu inonde sa cage thoracique, sa gorge, et c’est la souffrance libératrice de la vie qui s’insuffle à nouveau en lui, le laissant essoufflé sur le sol, son esprit reprenant peu à peu conscience de son environnement. Il porte des mains tremblantes à son cou, tâchant la peau du sang que le verre a fait couler, puis la panique le rattrape, il se redresse sur les coudes, manque de tomber à nouveau en glissant sur les débris de verre. Ses yeux cherchent un instant, le bar s’est vidé, on dirait, mais Alan est là, à quelques mètres de lui, devant le comptoir. Réflexe instinctif, il sent son cœur se glacer d’effroi et recule aussi vite que possible jusqu’à ce que son dos heurte le mur, porte de sortie imaginaire qui se referme derrière lui. La main sur le cou, il ne quitte pas son agresseur des yeux, le cœur battant la chamade et le souffle rapide.

Alan, ou l’incarnation de son trépas, se laisse tomber sur le sol contre le bar. Augustin ne le lâche pas des yeux, la peur lui serrant toujours les tripes, paralysant son cerveau et son esprit qui se remet lentement d’une mort évitée de justesse. Il réalise alors que des sirènes retentissent, semblent se rapprocher. Alan prend son arme à la main, et Augustin ne comprend pas ce qu’il voit, ne comprend pas ce qu’il se passe, ne comprend pas pourquoi il est toujours là, vivant, à respirer. Les regards se croisent, et Augustin s’attend à subir de nouveau la haine, la fureur, la mort – mais elle n’est plus là. Il tousse, le mouvement provoquant une convulsion de douleur dans son torse qui l’envoie à quatre pattes sur le sol, le verre s’immisce un peu plus dans la chair, mais la douleur n’est pas là, elle est dans cette gorge, dans ces poumons qui brûlent. Il a envie de se les arracher, de s’ouvrir la cage thoracique et de les jeter au loin tant ils l’irritent. Des cris retentissent dehors, des portières sont claquées. Augustin relève la tête, retrouve ces yeux noirs qui l’ont tué tant de fois, et il sait qu’ils ne peuvent pas rester là. A la vie, à la mort, leurs destins seront toujours liés.

Il s’accroche à la table renversée, peine à se relever mais l’urgence de la situation le demande. Hermès souffle derrière lui, le pousse à se redresser, l’encourage. Il ne voudrait pas que sa récurrence se retrouve à nouveau en cavale. Un pied devant l’autre, il titube jusqu’au comptoir où il s’accroche pour rester debout. Un coup d’œil vers la porte entre-ouverte il ne voit personne, donc personne ne les voit encore. Les murs du bar sont éclairés de la lumière du gyrophare, ce n’est plus qu’une question de secondes maintenant. Augustin ferme les yeux, sa main vient se refermer sur la veste d’Alan, prostré sur le sol. Le tissu se froisse sous ses doigts, mais il sait que ça suffira. Quand le premier policier passe la porte de l’établissement, ils ont disparu.

Ils apparaissent trois rues plus loin, au beau milieu d’un parking à moitié éclairé par des lampadaires aux ampoules branlantes. L’atterrissage est chaotique, Augustin perd pied et ils se retrouvent tous les deux projetés contre une camionnette. Ils tombent sur le bitume, et Augustin reste le visage au sol pendant une bonne minute, épuisé, sonné, le corps tout entier vibrant de souffrances qu’il n’avait pas imaginé possibles de ressentir. Au bout d’un moment il reprend conscience du danger à ses côtés, et il se redresse sur les mains avant de se relever tant bien que mal, s’appuyant sur la camionnette qui les avait stoppés dans leur élan. Il recule sans réfléchir, s’éloigne de cet homme qui le hante et qui a dessiné sa perte du bout des doigts. Il voudrait lui parler, lui dire de ne plus l’approcher, lui dire d’aller en enfer, mais rien ne sort de sa bouche. La gorge sèche, la trachée en feu, il est incapable de parler. Il s’arrête de reculer en sentant le rétroviseur lui taper l’épaule, et il regarde simplement celui qu’il ne pourra jamais oublier, jamais sortir de sa peau, un mélange d’horreur, d’effroi et de haine dans les yeux. L’instant passe, les souffles s’arrêtent. Une seconde plus tard, Augustin n’est plus là.

C’est la table basse qu’il cogne en apparaissant, ayant mal calculé, mal visionné, trop perturbé pour pouvoir maîtriser cet art qu’il a pourtant réussi à dompter au fil des ans. Il se casse la figure et tombe sur le sol, encore une fois, entraînant dans sa chute un pot de fleurs et des bibelots qui se brisent par terre. Il ne se relève pas cette fois. Il ne le pourra plus. Il ferme les yeux, sent la fraîcheur du sol sous son corps endolori. Ce n’est pas chez lui, il n’en a pas eu la force, pas eu le courage. Ce soir Hermès a besoin de Némésis plus que jamais.

code by EXORDIUM. | imgs by tumblr


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Lun 27 Aoû - 21:02



City of delusion

 
Nemesis ϟ  Hermès .

La soirée avait été amusante, mais semble t-il avait terminé en queue de poisson, dans le taxi elle avait vu le visage d'Augustin changer, contrarié par quelque chose qu'elle liait avec la venue de cet inconnu. Elle lui avait tenu la main, lui offrant son soutien sans mot dire, il peut lui dire, s'il le souhaite, s'il veut partager. Ils ont beau ne pas complètement se connaître, la confiance règne, l'affection aussi. Le baiser sur sa joue laisse une trace fantomatique, qu'elle espère lui apportera un peu de réconfort et l'accompagnera sur le reste de sa soirée. Il va sans doute rentrer, ils se reverront bientôt. Sybille remonte donc dans son appartement où son chat l'attend sagement derrière sa porte. Elle lui donne à manger, puis se douche, se revêt d'un vêtement de nuit en soir et se glisse sous les draps sans demander son reste. C'est qu'elle s'emporte facilement sur l'alcool lorsqu'elle est en compagnie d'Augustin et elle en paye le prix au moment du coucher sous la pression d'une intense fatigue. Elle trouve rapidement le sommeil, préoccupée par le visage décousu de son compagnon du soir, réfutant ce sentiment d'impuissance. La justice en elle, souvent revient dans ces moments là, elle a beau être ténébreuse Sybille, elle est toujours là quand il s'agit d'aider. Valeur sûre qu'est son grand cœur sous cette enveloppe froide et distante, elle n'a pas voulu forcer les choses, peut être qu'elle aurait dû.

Ce bruit.

Ça peut être n'importe quoi. Silence dans lequel elle croit que les battements de son cœur sont si puissants qu'on l'entend jusque dans le salon. Dans une phase entre l'éveil et le sommeil, le cerveau est en marche pour mettre en place tout un tas de scénarios possibles et inimaginables. Elle ouvre le tiroir de sa table de nuit à la recherche de son arme à feu, charge, sort de son lit. Un voleur ? Quelqu'un qui vient se venger ? Pourquoi ? La jeune femme observe le couloir dans l'embrasure, elle entend les bruits provenant du salon qui la mettent dans un état de panique toujours plus conséquent. Elle ne voit rien, elle n'aura pas beaucoup de temps pour agir et prendre le dessus. Sybille garde son sang froid, progresse sur la pointe des pieds dans le couloir. L’œil glisse dans le salon et perçoit la silhouette étrangère, l'ombre menaçante. Au sol ? Sybille n'hésite plus, l'interrupteur éclaire la pièce, l'arme se braque sur l'inconnu et elle remarque rapidement qu'il ne s'agit pas de n'importe qui

«  Augustin »

Il s'est téléporté dans son salon, mal en point, il sait qu'ici il peut trouver de l'aide. Elle n'hésite donc pas à aller au secours de son ami, s'empresse de lui tenir le bras pour le relever et l'inciter à se poser sur le canapé. Le sang tâche ses mains, elle fronce les sourcils et s'empresse de lui ôter sa veste. «  Et bien la soirée a été plus mouvementée que prévu ! » Sourire à demi-amusé, parce qu'elle n'aime pas le voir dans cet état là, s'ils étaient restés ensemble rien de cela ne serait arrivé. En l'occurrence, il a pris des coups, elle le voit sur son visage, dans son cou, les brûlures, similaires aux diverses cicatrices qu'il a sur le corps.

Sybille le laisse avec une bouteille d'eau et un verre et dans sa salle de bain récupère de quoi le soigner. «  Tu me racontes? » Elle revient, s’assoit près de lui, elle a un rôle de fausse épouse à tenir un peu plus longtemps que prévu, même si Némésis est celle qui agit le plus dans ces cas là, c'est son devoir. En attendant qu'il veuille bien lui expliquer pourquoi il se téléporte amoché dans son salon au milieu de la nuit, elle l'aide à retirer sa jolie chemise, soigner les coupures de verre sur ses bras, vient désinfecter d'abord. «  Est ce que c'est ce type ? Alan c'est ça? » 


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Mer 29 Aoû - 22:21


city of delusion
Ce sont ces doigts forts et graciles, cette douceur, cette voix chaude et lointaine qui le ramènent peu à peu à la surface, le maintiennent à flots tant bien que mal. Il sait que c’est Sybille, que c’est elle qui l’aide à se relever avec difficulté, elle qui le fait s’asseoir dans le canapé. Ses mains s’agrippent à elle par réflexe de survie, mais elle s’éloigne de lui trop vite. Elle bouge, pose des choses sur la table que Augustin n’arrive pas à cerner correctement. Il presse ses mains sur son front dans un geste inconscient, comme pour se réveiller, se recentrer, mais siffle en sentant les plaies et les bouts de verre s’enfoncer un peu plus dans sa peau. Il voudrait laisser sa tête tomber en arrière, la reposer sur le dossier du sofa mais son cou lui fait beaucoup trop mal pour ça. L’adrénaline est passée, elle s’échappe de son corps petit à petit en laissant derrière les douleurs qui étaient restées jusqu’ici masquées par la nécessité de survivre. Il ne ferme pas les yeux mais ne voit pas bien pour autant ; il sent son souffle trop rapide lui brûler la gorge, sent chaque vertèbre dans son dos, chaque cervicale craquer dans sa nuque. Il grimace, sentant l’hybris se frayer un chemin insidieux jusqu’aux lombaires, ajoutant de la douleur à sa souffrance. La peau de son cou le chauffe encore, traces et vestiges des inflammations auxquelles elle a été exposée. Il y passe une main tremblante, hésitante, juste pour sentir les cloques sous ses doigts, comme pour s’assurer que tout ça était bien réel, qu’il ne s’agissait pas d’un de ces cauchemars incessants. Ses yeux voient un peu mieux, se posent sur la bouteille d’eau laissée par Sybille pour lui et il se rend alors compte qu’il est assoiffé.

Elle est là, soudain de retour à ses côtés. Némésis. Il la regarde l’air un peu perdu, l’écoute en la dévisageant plus longuement que nécessaire, comme si c’était la première fois qu’il la voyait. Elle l’aide à retirer sa chemise et il se laisse faire sans broncher, sans rien dire. Elle voudrait qu’il lui explique, mais Augustin ne peut pas parler. Elle parle de lui – évidemment, Sybille a retenu son nom. Il hoche la tête pour répondre à sa question, n’ayant pas envie de revenir là-dessus mais pas assez idiot pour prétendre que ce n’est pas vrai. La bouche pâteuse, il regarde cette bouteille d’eau qu’il n’a pas osé ouvrir mais qui le nargue sur le bord du canapé. La compresse pleine de désinfectant se pose sur sa peau, et Augustin siffle, sursaute au contact électrisant qui réveille un corps endolori. La douleur est ridicule bien sûr, mais le sursaut lui grille les cervicales en même temps qu’il relance la pointe dans le bas de son dos. Il grogne entre ses dents, agacé d’en être arrivé là, fatigué, las. La soif l’assaille. Il finit par attraper la bouteille d’eau et demande par un geste à Sybille de la lui ouvrir – après quoi il la porte à ses lèvres et penche légèrement sa tête en arrière, ignorant autant qu’il le peut la douleur dans son cou. L’eau agit comme un miracle lorsqu’elle coule dans sa bouche, il a l’impression de ne plus avoir bu depuis des années. Mais le contre-coup ne se fait pas attendre : avaler est difficile, et l’eau même tempérée agresse sa trachée. Il se force à boire quelques gorgées puis abandonne, ne sachant pas vraiment s’il se sent mieux ou pire qu’avant. Le feu dans sa gorge n’est pas parti, loin d’être apaisé il est devenu plus aigre, plus acide. Il grimace et reporte son attention sur Sybille qui nettoie ses plaies. Il essaie d’articuler, force ses cordes vocales à vibrer. Allez vibre, vibre pour elle. C’est une torture, une concentration qui lui demande plus d’énergie qu’il ne l’aurait cru nécessaire. Mais enfin, la voix se fait entendre. Graveleuse, faible. Étriquée. « Déso...lé Syb, » Il voudrait se racler la gorge mais ce n’est même pas une option. Même pas en rêve. Augustin sait qu’il a dû lui faire peur, il remarque d’ailleurs le revolver posé pas loin de la porte – s’il avait encore la force de le faire, il aurait eu un sourire appréciateur. Sybille. Réflexion faite, elle n’a peut être pas tant que ça à craindre si elle décide de les rejoindre. Elle saurait sûrement être aussi féroce que n’importe lequel d’entre eux – voire même plus. Elle bande ses mains après avoir nettoyé les plaies, puis regarde les cloques sur son cou, certaines déjà complètement éclatées par la pression de l’étranglement. « J’a- ai été con, » dit-il lâchant malgré lui un rire d’auto-dérision, rire étranglé qu’il regrette immédiatement car il lui infecte la gorge. Il se remet à tousser violemment, porte la main à son cou. Il serre les dents et grogne quand c’est enfin fini. Porca puttana troia.

code by EXORDIUM. | imgs by tumblr


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Jeu 30 Aoû - 9:35



City of delusion

 
Nemesis ϟ  Hermès .

Panique nocturne, les soins sont très vite effectués. Elle n'est pas médecin, mais pour être une professionnelle de lésions en tout genre et pour avoir guéri les siennes de nombreuses années, elle sait comment faire pour le soulager et éviter l'infection. Sybille nettoie, désinfecte, fait attention a panser correctement ses plaies. Les cloques dans son cou témoignent les brûlures, les marques rouges lui indiquent qu'il a été victime d'une strangulation telle que son corps a encore du mal à s'y faire. Il a l'air de paniquer un peu face à l'inconfort, la jeune femme d'une pression sur son épaule le force à se caler contre le canapé et à prendre le temps de remettre les choses en place, une à la fois. «  Ne t'excuse pas Augustin, calme toi d'abord, bois et respire, doucement. » Elle le sait, cette sensation n'est pas agréable, poussé aux portes de la mort, c'est comme si l'intérieur des poumons avait été séché, le manque d'air, les voies respiratoires qui lentement se déploient, pas assez vite pour ce cœur qui court à la vitesse de l'anxiété. Une main rassurante caresse le contour de son visage, regarde moi dans les yeux Augustin, regarde moi, tu es à l'abri ici. Elle ressent l'hybris se manifester, calme la douleur de ses paumes divines au contact de sa peau. « Doucement ». Murmures bienveillants, la déesse de l'équilibre le restaure, la main sur son cœur, elle lui donne le temps après l'avoir forcé à retirer ses doigts de son cou, qu'il n'y touche plus ou il aura encore la sensation d'étranglement qui est restée fantôme sur sa peau.

Cet homme n'y a pas été de main morte, au contraire, il a sans doute cherché à le tuer et elle s'en serait voulu, encore une fois ; elle ne peut s'empêcher de se sentir responsable de ce qu'il leur arrive à tous et pourtant elle ne peut protéger tout le monde, tous ceux qu'elle aime. L'échec pour elle n'est pas une option, mais Augustin est plein de ressource et elle est contente de voir qu'il a pensé à se téléporter chez elle pour qu'elle puisse l'aider. Quand la crise passe, elle détache enfin son regard de lui, et lui propose encore de l'eau. «  Sacrée soirée pour toi » ironique, elle est inquiète pour lui. Déjà les brides de vengeance remontent comme un courant électrique sous son épiderme, elle doit punir cet homme, elle doit le trouver et le châtier pour ses excès. C'est son rôle, c'est ce qu'elle va faire. Inutile d'en parler à Augustin, mais il la connaît sans doute suffisamment pour savoir qu'elle pense déjà à abattre cet homme de sang froid pour l'erreur qui l'a commise, déesse de la vengeance, justice divine du panthéon Grec, tout intrus posant les mains sur l'un des leurs devra payer de sa vie, c'est une promesse. Ou alors, elle trouvera autre chose, elle lui fera pas payer de sa vie, mais la divinité derrière périra et il le pourra plus jamais poser ses doigts incandescents sur quelqu'un. Sybille se pince les lèvres, elle en souffre, elle souffre de voir les siens ainsi et si elle n'a pas rejoint la Nuova Camorra tout de suite c'est aussi à cause de cela. Ça lui revient sur les omoplates, chair de poule, elle porte sa main sur sa peau, gratte machinalement l'endroit qui démange. Némésis a besoin de se venger.

«  Tu vas rester là cette nuit, je veux pas que ce fou-furieux te retrouve si tu es seul tu auras moins la possibilité de te défendre. » Il va lui raconter d'ailleurs ? Ce qu'il s'est passé ? Elle ne désire pas le forcer, mais elle aimerait bien connaître un bout de l'histoire, pour comprendre, lui venir en aide à l'avenir.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Dim 2 Sep - 14:43


city of delusion
Les doigts chauds se font rassurants sur sa peau, des mains douces se posent sur son visage marqué par la fatigue, sur son cœur qui bat à lui rompre les côtes. Elle ressent sa douleur, il le sait, le comprend quand il sent une chaleur divine entrer en lui par les pores de sa peau. Le pouvoir de Sybille s’écoule en lui alors, soulage l’hybris qui lui ronge la moelle et lui dévore le dos. Il soupire, ferme les yeux sous la sensation libératrice qui le décrispe un peu. Il se relaxe sous son toucher, son cœur s’autorise à freiner l’intensité. Les paroles de Sybille le calment, le rassurent, et ses yeux se plongent dans les beaux iris verts et inquiets de son amie, s’y accrochent comme à une bouée salvatrice. La main sur son cou est retirée avec délicatesse et Augustin a l’impression de retrouver un semblant de contrôle, un sentiment de sécurité. Il est avec elle, maintenant. Plus rien ne peut l’atteindre, il le sait. A deux, ils sont invincibles. Sa main bandée, tout juste éloignée des traces de brûlure, s’enlace tendrement autour de celle plus petite de Némésis. Il ressent le besoin de ce contact chaste et enfantin, plus sincère qu’aucun autre. La violence, il la connaît par cœur. C’est son domaine, ça l’a toujours été. Mais le reste est aussi important. L’équilibre n’existe que dans la balance des choses : tendresse, violence, amour, cruauté. Némésis le sait, tout ça, Sybille en est l’ambassadrice, et Hermès se rassure à ce toucher tout autant que Augustin ressent la proximité de cet être, cet autre qui pourrait être son tout. Qui l’est, sûrement, à sa façon.

Elle lui redonne à boire pour panser les ravages de la toux, prononce un commentaire ironique qui ne masque pas son amertume aux oreilles de l’homme brisé. Il la connaît, Sybille. Il sait ce que son regard veut dire, sait quelles émotions parcourent sûrement son esprit bouillonnant. Elle est la vengeance, et la vengeance est une vieille amie pour Augustin. Terrible, impitoyable et surtout à double tranchant. Les yeux se reposent sur l’arme oubliée près de la porte, avant de se reporter sur le visage angélique et inquiet de la déesse. Elle ne doit pas s’en vouloir. Elle ne doit pas s’en mêler, surtout pas. Augustin sent son cœur se serrer à cette pensée : c’est lui même qui l’a jetée au milieu de ce foutoir mortel. Son regard sur elle se fait plus lointain, plus triste aussi tandis qu’il l’écoute lui offrir de rester ici pour la nuit. Il hoche la tête, confirme qu’il restera bien ici. Il n’a pas envie de partir, de toutes façons. Le silence s’installe, lourd de questions, chargé de non-dits et d’hésitation. La main de Augustin n’a pas lâché celle de la jeune femme, et sa gorge lutte pour pouvoir formuler des mots à mesure que son esprit arrive à une décision. « Sybille... » Sa voix brisée par la violence est faible, comme un murmure, presque une supplication. « Ne t’en prends p-pas à lui. Je t’en prie. » Il est sérieux, plus que jamais. Ses doigts serrent un peu plus ceux de Sybille, cherchant à atteindre son amie autant que Némésis. Il sait ce qu’elle pense, sait que le feu de la justice s’embrase sûrement en elle en cet instant. Mais cet homme n’en est plus un, cet homme est au-delà de toute justice, au-delà de tout équilibre. Elle s’en brûlerait les ailes, et Augustin ne pourrait jamais se le pardonner. Il n’y a que lui qui puisse l’arrêter, arrêter ce tourbillon qui entremêle leurs destins destructeurs ; il n’y aura de solution que dans leur mort, à tous les deux. Mais pas elle, pas Sybille. Elle est trop précieuse, beaucoup trop précieuse : pour ce monde, peut-être, mais surtout à ses yeux.

code by EXORDIUM. | imgs by tumblr


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Dim 2 Sep - 21:27



City of delusion

 
Nemesis ϟ  Hermès .

Entre les mains divines, Némésis calme son Hermès, Sybille prend soin de son Augustin. Liés, tous les deux, leur lien devenu fort sur les années mortelles, par leurs hôtes ; elle fera tout pour le remettre sur pied. Elle lui donne un peu de miel, adoucir la trachée, les cordes vocales, et puis il essaye de nouveau de parler.

Ne t'en prends pas à lui.

La demande révulse la déesse en elle, sous l'épiderme, la chair de poule, l'hybris hérisse le dos, démangeaisons. Elle attrape la peau entre ses doigts, le contact de sa paume apaise la crise. Mais le cœur s'affole. Il n'a pas le droit d'interdire la justice divine. Némésis prend cet affront d'autant plus personnellement qu'il s'agit d'hermès qui souffre sous son regard impuissant. Il sait que ça lui fait mal d'entendre ça, que ça l’enchaîne, que ça lui brise les ailes. Débâcle de l'esprit, contrainte de saborder. Sybille tente de calmer l'angoisse qui menace d'exploser, en plein vol, foudroyée, elle chute. La jeune femme se lève, les ressentiments courent à travers la peau. La justice doit punir cet excès d'hybris qui a ramené Augustin sorti du chemin de la mort, elle le ressent au travers de sa peau, c'est la colère qui a manqué de le tuer, c'est un hybris d'une violence sans nom. Silhouette détachée de l'amant s'éloigne dans la pièce à vivre quand le vertige menace encore la crise. Mains posées sur la table, Némésis gronde, Némésis hurle en elle, Sybille veut accéder à cette requête, Némésis ne peut pas. Ce serait renier ce qu'elle est. Hermès, tu ne peux pas me faire ça. «  Attends d-deux secondes, il faut que...que je souffle » Contenir telle entité a souvent été compliqué, la personnalité sombre de Sybille n'en est que le résultat. Respiration difficiles, les ongles s'accrochent à la table et elle résiste à l'envie encore une fois de se lacérer la peau. Ça revient trop souvent ces derniers temps, elle ne peut faire de chirurgie tous les mois pour réparer la peau.

Elle pleure, Némésis. Parce qu'elle ne peut pas venger, parce qu'on lui demande de s'oublier encore une fois.

Tu me trahis toi aussi.

Plaintes plus sonores, souffle coupés, la douleur fait chanter la voix de la jeune femme. Elle retire la robe de chambre en soie, marche jusque derrière le comptoir de la cuisine pour épargner les yeux d'Augustin d'un tel spectacle. Genoux qui retrouvent le sol, elle étouffe les plaintes et attrape dans le dos la pointe. Tire, encore, plume ensanglantée, noire, la colère de Némésis, la frustration de la déesse se manifeste, une seconde fois. Et puis une troisième. Sybille reprend ensuite le dessus, dans la faiblesse du corps, elle n'a plus de moyen de se manifester. Souffle saccadée, vue dans le flou quand les oreilles elles sifflent. Migraine à s'en taper la tête ; Sybille se lève et marche, faiblarde jusque vers l'évier où elle prend un verre d'eau. Ça va...Ça va mieux. Elle revient, enfile le vêtement  qui se colle aux plaies ensanglantées ; elle prend sur elle, elle a toujours pris sur elle Sybille, parce que les autres passent avant elle. Verre d'eau porté aux lèvres sèches, elle revient s'asseoir, réclame les bras d'Augustin pour s'y blottir. Deux corps blessés, deux âmes tourmentées. «  Excuse moi, elle a un peu de mal à comprendre  » Elle n'a jamais réagi avec autant de fureur, Némésis, mais Hermès, elle l'aime, Hermès il ne faut pas y toucher. «  Explique moi s'il te plaît, j'ai besoin de savoir, je ne veux pas qu'elle recommence ».


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Lun 3 Sep - 1:13


city of delusion
Les mots se font ravages, une demande lourde de sens, lourdes de conséquences. Simple à avaler pour l’humaine, mais ce n’est pas à elle qu’il s’adressait. Némésis doit venger et faire justice, il le sait, mais Sybille… Sybille est humaine. Sybille est mortelle, elle n’est pas à l’épreuve des balles ni à celle du feu. Némésis doit le comprendre, doit se rendre compte qu’elle ne peut pas être la justice lorsque sa vie mortelle est en danger. Hermès se tait, c’est Augustin qui s’exprime, qui supplie. L’expression de Sybille change, elle recule un peu comme sous le choc, comme si il venait de la gifler. Il la regarde, impuissant face au cas de conscience qu’il lui impose et aux douleurs auxquelles elle fait face. Il le voit bien, qu’elle souffre, sait parfaitement ce que signifient ses démangeaisons, et quand elle s’éloigne et disparaît derrière le comptoir, il ferme les yeux, déglutit difficilement. Il n’aime pas la voir comme ça, encore moins quand c’est de sa faute. Son premier réflexe est de se lever pour l’aider, de n’importe quelle manière possible, mais son corps revenu de la mort se refuse à tout mouvement – de plus, Sybille n’a pas besoin de ça. Le silence dans l’appartement est brisé par les battements de son cœur qu’il entend encore résonner, et les gémissements de douleur de Sybille que l’hybris assaille inlassablement. Il serre les dents, s’oblige à entendre ce qu’elle subit par sa faute, sent chaque souffle de douleur lui percer un peu plus cet organe pourri qui bat encore dans sa poitrine, sans qu’il sache si c’est vraiment mérité.

Elle revient, quelques minutes plus tard, une fois la crise passée. La robe de chambre vient recouvrir sa peau qu’il sait lacérée, ces plaies qu’elle garde pour elle et qu’elle n’ose pas montrer. Mais il les a déjà vues, les marques, les cicatrices, les a déjà embrassées avec une douceur infinie. Et contre tout ce qu’il pouvait espérer, c’est à cause de ses erreurs qu’elles se retrouvent ouvertes une nouvelle fois. La jeune femme le rejoint et reprend sa place à ses côtés, vient se blottir contre lui. Il la serre doucement, autant que leurs corps maltraités peuvent l’accepter, son contact et sa chaleur rassurent son esprit tourmenté. Calme toi, Némésis. Pense à Sybille. Il hoche la tête en ayant la confirmation que la déesse et elle ont bien eu un dilemme à résoudre sur les bras, et il est au moins soulagé d’entendre que Sybille semble avoir pris la chose de façon raisonnable. C’est pour elle qu’il disait cela. Il frotte maladroitement le bas se son dos de sa main bandée, et penche difficilement la tête pour déposer un baiser sur ses cheveux noirs. Elle veut des explications, Sybille. Il rechigne, soupire, loin d’être prêt à livrer cette histoire à qui que ce soit. Livrer ses pires heures, ses pires erreurs, ses pires cauchemars. Leurs regards se croisent, celui de l’homme supplie faiblement de ne pas le forcer ; mais dans les yeux de Sybille sommeille la rage éventrée de Némésis, et les grognements de souffrance de son amie résonnent à ses oreilles, hantent son cerveau déboussolé. Il l’a jetée au milieu de la mêlée, il l’a exposée. Il lui doit bien ça, même si ça lui arrache une partie de son âme noircie par une vie d’échecs. Il remonte la main, la passe dans ses cheveux et pose sa joue contre sa tête. Il ferme les yeux, inspire l’odeur légère de son shampooing.  « D’accord, mais... » Il se détache un peu, regarde les tâches de sang qui commencent à apparaître sur la robe de chambre. « Laisse moi te nettoyer ça, s’il te plaît. » Ils se regardent encore, plus longtemps cette fois, puis Sybille finit par céder, aussi lasse et fatiguée que lui. Ils se redressent et Augustin s’empare des compresses, des pansements et du désinfectant qui gisent encore sur la table. A eux deux, ils auront presque vidé le paquet ce soir. Elle laisse le vêtement glisser sur ses épaules, dévoilant les plaies rouges et bouffies. Il enlève les quelques cheveux qui barrent son dos, ses gestes sont lents et laborieux mais c’est quelque chose qui lui tient à cœur. « C’est… complexe, » commence-t-il, l’esprit brûlant à l’idée de mettre des mots sur ce conflit qui a bousillé sa vie. Le désinfectant aspergé sur une compresse, il commence à nettoyer le sang, s’interrompt pour déposer un baiser tendre au creux de sa nuque. Il espère qu’elle ne changera pas d’attitude envers lui après avoir entendu ce qu’il va lui dire, espère que Némésis ne reprendra pas le dessus pour déchirer une nouvelle fois l’esprit et la peau de son hôte. « C’est une histoire de vengeance, Sybille. » Une pause, il déglutit, appréhende un peu la réaction. Ses doigts maladroits s’appliquent à apaiser la rougeur de la peau, oh comme il aimerait lui retirer la douleur de la même façon qu’elle le fait pour lui. « La pire qui soit. » La vengeance n’est pas justice, c’est ce qu’on dit, mais il n’a jamais su voir les choses autrement. Et une fois que la première pierre est lancée, plus rien n’arrête l’éboulement à suivre, celui qui dévaste tout sur son passage. « Il m’a pris mon frère. Je lui ai pris son épouse, son fils. En retour, il m’a… il m’a pris Nina. » Le nom est un déchirement sur sa langue, toutes ces années après. Rien ne permet de faire ce deuil, rien ne le permettra jamais. Et même s’il le blâme lui, quelque part, il sait qu’il a contribué à sa mort lui aussi. A la mort de Nina. Sa fille, son tout. Il passe sous silence le reste de leur déchirement, leurs luttes incessantes, leurs dévotions brisées. La compresse quitte la peau, il la jette sur la table avec les autres usagées et imbibées de sang. Il s’affaire à poser les pansements, se bat un moment avec l’ouverture avant d’enfin pouvoir recouvrir les plaies béantes. Le vêtement remonte sur les épaules, et Sybille se tourne vers lui. Il lève une main meurtrie, touche son visage pâle, caresse doucement la ligne de sa mâchoire, le regard suivant le mouvement d’un air distant avant de retrouver celui de son amie. « Je n’aurais pas dû te mêler à tout ça, Syb. »

code by EXORDIUM. | imgs by tumblr


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Lun 3 Sep - 18:00



City of delusion

 
Nemesis ϟ  Hermès .

Crise terminée, le tissu colle aux plaies et elle s'accroche à son compagnon, usée, désabusée par la colère de la déesse se manifestant dans l'hybris devenu plus violent à chaque fois. Il la tient contre lui, souhaite lui ôter sa peine, pour cela elle a besoin de réponses, elle a besoin de comprendre qui il est. Hermès grogne, rechigne, leurs vies humaines prennent encore beaucoup d'importance et Sybille se demande si passé certains stades ce sera la même chose. Blottie aux creux de ses bras, la tête posée sur son torse, elle écoute son cœur battre, s'accroche à cette vie. Il désire d'abord soigner ses plaies, la soigner, lui apporter de l'aide autant qu'il le peut. La jeune femme apprécie et se laisse faire sans résister. Le tissu glisse contre la peau meurtrie, elle le laisse faire, apprécie ces doigts bienveillants qui réparent les coutures de son corps.

Il n'y a plus de douleur, dans la chair, elle est anesthésiée de toute agression à ce stade là. Alors elle ne sent pas ses gestes bienveillants, la sensibilité dans cette partie là de son corps est quasi inexistante et un peu plus à chaque crise. Épuisée, elle l'écoute toutefois lui dévoiler, une histoire de vengeance, des êtres chers pris les uns après les autres, c'est un cercle qu'il dessine, un cycle de haine et de vengeance qui n'aura de fin que la mort de l'un ou de l'autre. Il recommencera, Augustin répliquera, Alan aussi et cela jusqu'à la fin. Némésis souhaite rééquilibrer, casser le cercle et provoquer quelque chose. Tuer, non il y a eu déjà trop de sang versé mais le type qui a commencé ne mérite pas sa place divine. Sybille écoute, Némésis aussi, Sybille peut passer outre, Némésis n'y parvient pas. Mais elle ne lui dit rien, elle ne lui dira rien, justice sera faite, leur histoire destructrice prendra fin d'une façon ou d'une autre et ils apprendront tous les deux de leurs erreurs. En attendant, elle se retourne, les larmes de la déesse dévalent  en silence les joues, elle pleure ceux qui ont été victimes de leur vengeance, puisque celle là traîne depuis des années visiblement, ceux qui n'ont pas eu de reconnaissance, ceux qui n'avaient rien à faire là. « Vous allez vous prendre chacun votre tour une personne chère de votre entourage jusqu'à ce qu'il ne reste plus personne. » Inévitable fatalité qui se dessine, telle une prophétie, une malédiction qu'ils se sont jetés l'un sur l'autre. Les doigts d'Augustin sur son visage sont rassurants, elle ferme les yeux une seconde, savoure l'attachement qu'il lui porte. Ses deux mains prennent le visage d'Augustin, elle presse ses lèvres d'un baiser déposé au coin du nez. « Si tu ne brises pas ce cercle, quelqu'un d'autre va mourir. La vengeance frappera de nouveau. » Paroles de Némésis adressées à l'humain, qui lui donne une chance de faire le travail lui-même, s'il n'y parvient pas elle voudra agir. «  Et si c'était moi, la suivante? » regard ancré dans le sien, a t-il mesuré l'ampleur de ce qu'ils ont commencé et qui n'est pas prêt de se terminer ? « Je ne veux pas qu'il continue de te détruire de cette façon, je ne veux pas te perdre » Laisse le partir, lui demande-t-elle sans mot dire, oublie tout ce qu'il s'est passé, demande lui de faire de même. Parce que ce soir tu as provoqué le processus, et il va chercher à se venger de nouveau parce qu'il n'a visiblement pas eu ce qu'il voulait. N'en témoigne les marques sur son cou qu'elle a soignées. « Oublie le Augustin, reste avec moi, jamais je ne te ferai de mal. »

promesse silencieuse, Némésis et Hermès à travers les âges ont toujours été alliés, il n'y a pas de souvenirs, il y a juste cette certitude qui a accroché leurs regards à l'instant même où ils se sont retrouvés. Et il lui avait manqué, Hermès, pendant que Sybille faisait la connaissance d'Augustin, leur histoire s'écrivait de nouveau, indivisibles, indissociables, partenaires pour le meilleur et pour le pire.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Jeu 6 Sep - 1:12


city of delusion
Il ne sait pas si ces larmes qui coulent sont celles de Sybille ou celles de sa déesse, mais ce sont des larmes que ni Augustin ni Hermès ne souhaitent voir versées. Il les essuie doucement, de ces mêmes doigts qui lui caressent la peau, voudrait pouvoir faire revenir le sourire sur ce beau visage qui mérite le meilleur. Mais il ne peut pas, car il est brisé, Augustin. Jeté à terre, piétiné du corps et de l’esprit, mâché, éreinté, autant par la violence de la survie que par la douleur de la confession pourtant seulement à moitié réalisée. Il porte ce passé comme un fardeau de souffrances et de colère, tantôt une motivation pour avancer, et tantôt une raison de laisser l’alcool et la désillusion l’emporter dans leurs cercles de tourments. La partager avec Sybille n’est pas une libération, bien que les mots en s’envolant semblent retirer un peu de poids sur ses épaules lasses. Il sait qu’il peut lui faire confiance, autant pour le jugement que pour le secret ; mais certaines choses sont encore trop à vif pour laisser quelqu’un d’autre y avoir accès.

Elles comprennent, toutes les deux. Comprennent l’ampleur des dégâts et ce potentiel de destruction qu’ils traînent dans leur sillage depuis bien trop longtemps. Les mots de Sybille sont emplis d’une vérité qu’il se refuse à voir en face, qu’il repousse au fond de son esprit bien qu’il en ait conscience. Il faut briser le cycle. Il la regarde, s’abreuve de ses mots, s’accroche à ses lèvres, comme un homme défait de tout espoir, qui voudrait entendre enfin la voix de la raison. Mais la raison le dépasse, le laisse sur le côté de la route, une fois de plus. Il n’aurait pas dû le ramener à Arcadia, n’aurait pas dû le sortir de cette prison Irlandaise. Il aurait croupi en prison jusqu’à la fin de ses jours, et Augustin aurait subi le sort terrible d’une conscience trop lourde pour pouvoir vivre. Peu importe – au moins ils n’auraient emmené personne avec eux dans ce précipice sans fond où les démons règnent en maître. S’il l’avait laissé, s’il avait eu la force de le condamner… alors le cycle serait déjà rompu. Les lèvres sur sa peau inondent son cœur froid d’une chaleur mélancolique, sensation qui le laisse dans une torpeur indécise, renforcée par la tristesse de sa prochaine question. Et si c’était toi, Sybille ? Je ne me le pardonnerai pas. Elle lui demande de l’oublier, de passer outre, de faire le premier pas vers cet enrayage. Il ferme les yeux à ses derniers mots, passe la main dans sa nuque et pose leurs fronts l’un contre l’autre. « Je sais, » souffle-t-il. Moi non plus, pense-t-il, voudrait-il dire. Mais n’a-t-il déjà pas enfreint cette promesse ce soir, en la mêlant à ce conflit qui ne la concerne pas ? Une soudaine tristesse l’envahit, s’engouffre dans la faille entrouverte par la douleur et l’épuisement. Elle force, la tristesse, pousse les murs et s’empare de tout son être, le laisse fragile et désemparé. Les paupières toujours fermées à ce monde, il joint la deuxième main derrière sa nuque, poigne douce et affaiblie.  « Je sais ce que je dois faire, » dit-il la voix cassée. « seulement je - » Une pause, un peu longue, il souffle. « Je ne sais pas si j’en ai la force. » Il n’évoque pas la solution envisagée, laisse la possibilité de l’acceptation ou de l’oubli planer vaguement entre eux. L’un d’eux doit mourir. Cela a toujours été l’unique solution, mais aucun d’eux n’a jamais eu le courage d’aller jusqu’au bout. Des images l’assaillent, terribles, sanglantes, parfois si touchantes qu’elles lui crèvent le cœur avec un pieu, quelque fois il les revoit sans raison et la nausée lui vient, il sent la bile menacer de lui remonter la gorge. Il est si facile de laisser la colère passer pour seule responsable, quand l’esprit ne veut pas voir en face la réalité des choses. Il ouvre les yeux, la regarde, cette fois si son cœur bat c’est à elle qu’il le doit. Sybille est là à ses côtés, c’est Sybille qui l’a relevé, Sybille qui le fait rire, qui lui fait confiance, qui le fait danser. Pas Alan. Sybille. C’est Sybille qui importe. « Mais je l’aurai, pour toi. Il ne touchera pas à un seul de tes cheveux tant que je serai là. » Promesse lancée, qu’il entend de tenir sans vraiment en connaître les tenants et les aboutissants. S’il se retrouvait avec le canon planté entre ses deux yeux, aurait-il seulement le courage de briser ce cycle infernal, pour elle ? Aurait-il la force d’appuyer sur la détente, de voir ce corps s’affaler, sans vie ? Augustin choisit de se mentir, une fois de plus, car c’est la seule chose qu’il sait faire, la seule chose qui lui a permis d’avancer pendant toutes ses années. Et depuis quelque temps, Sybille est là, elle aussi, un roc qui l’aide à continuer quoi qu’il arrive. Il capture ses lèvres dans un baiser plus doux et plus tendre que ceux qu’ils ont échangé jusqu’ici. Le contact est long, il prend le temps de sentir chaque variation, chaque petite particularité de cet échange langoureux et chaste à la fois. La fatigue le rattrape, et il finit par tirer Sybille doucement contre lui, se laisse retomber contre le dossier du canapé. « Merci encore, Syb. »

code by EXORDIUM. | imgs by tumblr


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Jeu 6 Sep - 9:51



City of delusion

 
Nemesis ϟ  Hermès .

Promesses lucioles, éclairent la nuit de leurs lumières virevoltantes. Dans la féerie du soir, elles envoûtent, soulagent ; Malgré la force absente, malgré un lien invisible qui complique tout, si Augustin lui dit, alors elle le croit. Il ne lui arrivera rien, grâce à lui, et elle en retour, veillera à ce qu'il brise ce cycle. Ça l'empoisonne, cette histoire, les coutures ont sauté, la maladie est déjà là dans le cœur depuis trop longtemps. Front collés, esprits soudés, il s'abreuve de sa tendresse, inspire son air. Elle le découvre un peu plus chaque jour, Augustin, il cache trop de choses sous la surface, qu'il renie et qui le rattrapent. Pour autant elle est là, toujours, Sybille, elle lui a promis non ? Sourire tendre, elle lui demande de respirer doucement. Qu'il pense à lui d'abord, car c'est là où tout à commencé, Sybille n'est qu'une fenêtre en plus. Exorciser le mal, exorciser la douleur, c'est à force de volonté qu'on y arrive, Augustin. La volonté l'auras tu le moment venu ? Elle y croit la déesse, parce qu'elle a toujours cru en lui, parce qu'il est plein de ressources. Les lèvres de frôlent, puis pressées, scellent toujours plus cet attachement qu'ils ont l'un pour l'autre. Il est plus que l'amant à cet instant, la façon dont il le fait, lui électrise le corps. Sybille répond à ce contact délicieux, significatif, trop de choses en lui, trop de choses en eux.  Ils retirent les pétales et accèdent au cœur, doucement. La saveur au bord de ses lèvres n'est pas la même, elle est plus sucrée, plus douce, elle s'en délecte, paupières closes. Et puis elle se laisse aller contre lui, il la remercie, mais c'est loin d'être fini. Un peu de silence, un peu de calme ensuite, quelques secondes.

Main dans la sienne, de nouveau sur pieds, elle l'emmène avec elle jusque dans la chambre dont la lumière tamisée rend le nid plus douillet. Assez pour ce soir, le moment est venu pour eux de plonger dans les méandres d'un sommeil comateux, d'oublier un peu ce qui rend leur vie parfois difficile. Elle l'aide à se déshabiller, elle a pu soigner l'hybris, pour les autres coups et blessures en revanche elle n'est pas plus médecin que ça. Elle fait donc attention de ne pas arracher ses pansements, de ne pas lui faire mal, ses gestes envers lui ont toujours été emprunts d'une attention certaine. Parce qu'ils sont alliés, qu'ils l'ont toujours été au travers des siècles, pas de souvenirs, juste une certitude, un état d'apaisement lorsqu'elle est avec lui. Elle l'aide à s'installer dans le lit, trébuche un peu parce qu'ils n'ont pas la même carrure. Un rire s'échappe malgré elle d'entre ses lèvres et elle le rejoint. Silhouettes collées l'une à l'autre, les doigts caressent doucement l'épiderme, apaiser ce corps. Elle le regarde, espère qu'il puisse trouver le sommeil malgré tout et pose sa tête sur son épaule. A quoi pense t-il ? Qu'est ce qu'il ne lui a pas dit sur cet homme ? Pourquoi cela paraît il si compliqué ? Réponses qu'elle n'aura pas tout de suite, mais le regard inquiet de la jeune femme indique qu'elle aimerait comprendre, qu'elle aimerait l'aider. Pas parce qu'il s'agit de vengeance, juste parce qu'il s'agit d'Augustin.

Elle s'est endormie sans réellement s'en rendre compte, jambes emmêlées, blottie au creux de ses bras, au matin quand elle ouvre enfin les yeux c'est le parfum de cet homme qui lui éveille les sens. Comme d'habitude, elle en est facilement enivrée, alors elle revient le câliner un peu, dépose un baiser sur son épaule et se lève de son lit pour le laisser en profiter un peu plus. Repos aujourd'hui, elle ne compte pas le laisser sortir pour qu'il puisse récupérer de ses blessures et au cas où son hybris se manifeste de nouveau.  Elle sait que ça eut frapper deux fois, de manière assez diabolique, il s'en doute sûrement. Shadow réclame sa viande du matin, ses petits miaulements aigus lui indiquent qu'effectivement il est là, fidèle compagnon à poils. Elle lui donne à manger, vérifie qu'il a toujours de l'eau et le laisse profiter d'un bon repas avant d'aller ouvrir les volets et laisser la fraîcheur matinale envahir la pièce à vivre. Pour Augustin aussi il va falloir le nourrir un peu, ça va lui faire du bien. La jeune femme se sert d'abord un jus de fruit et prépare du koulouri, des œufs durs, des tartines de feta, de tomates et d'olives et puis un yaourt grec avec du miel et du granola, sans oublier le café et le jus d'orange. Quelque chose d'assez complet et surtout de chez elle, parce qu'elle a encore du mal parfois à se faire aux coutumes d'ici et la lourdeur des saucisses œufs brouillés, beans...Augustin à l'habitude il n'en est pas à sa première nuit chez elle même si d'habitude elles sont bien plus agitées. Dans l'embrasure quand la silhouette familière se dessine, c'est un sourire qui étire les commissures des lèvres de Sybille. Alors elle réalise que la veille, elle a failli le perdre pour de bon.  Pic dans le cœur, oh non il ne sortira définitivement pas ce jour là. Ces gens auxquels elle s'est trop vite attachés, elle leur donne toujours le meilleur d'elle-même, dévoile une facette dont ils sont les seuls à connaître les secrets, Luca,, Augustin, ce sont deux personnes qu'elle aime, de manière différente mais qui comptent tout autant. Elle l'accueille alors, ses mains attrapent ce visage encore chaud par le repos. Sacré nuit hier hein, elle le revoit encore étalé dans son salon, la peau du cou brûlée. Un baiser déposé à ses lèvres, qui fait écho à celui qu'ils ont échangé hier. Doux, langoureux, affectueux, long. Et puis elle lui propose de s'installer «  On va s'occuper de tes blessures encore aujourd'hui, tu vas rester avec moi, on va faire plein de choses tu verras ça va être génial. » pas dit qu'il apprécie réellement le programme d'activités, mais c'est posé de toute façon.  Petit regard en coin, guetter sa réaction, parce qu'il n'est peut être pas au bout de ses surprises mais il peut aussi tout à fait apprécier.  Elle s’assoit à côté de lui, Shadow vient réclamer des câlins à Augustin en se frottant contre ses mollets. « Tu as bien dormi ? Je t'ai retrouvé dans un sacré état hier » Mémoires à jamais gravées, douloureuses. «  Si tu veux m'en parler tu sais... Je ne te jugerai pas. Pas maintenant tu viens de te réveiller, mais je te le dis; je suis là. »


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
City of delusion - Sybille Empty
City of delusion - Sybille - Sam 8 Sep - 23:23


city of delusion
Ce sont les quelques rais de lumière qui filtrent à travers les volets qui le réveillent ce matin là, ainsi qu'une délicieuse odeur de café à laquelle il peut difficilement résister. L'esprit encore endormi, il met quelques minutes à réaliser où il est et comment il en est arrivé là. Les yeux fermés, il se tourne sur le ventre et enfouit la tête dans l'oreiller moelleux qui porte l'odeur douce et sucrée de Sybille. Les souvenirs lui viennent alors peu à peu, sans qu'ils ne revêtent aucun sens logique, dans le désordre, et il a du mal à comprendre où s'arrête le cauchemar et où commence la réalité. Il ouvre les yeux, ses yeux fixent sans le voir le mur qui lui fait face. Le cerveau ankylosé, le corps vibrant doucement de courbatures encore endormies, il ne pense à rien. Rien.

Après de longues minutes sans bouger, il finit par s'étirer difficilement. Un pic de douleur dans le cou le rappelle à l'ordre, mais il ne s'en émeut pas plus que ça. Il se redresse, se lève, le cerveau branché sur mode automatique. Au pied du lit il trouve un t-shirt et un short soigneusement pliés à son attention. Il reconnaît ces vêtements, il a certainement dû les oublier ici un matin en partant et Sybille les a mis de côté pour lui, à l'occasion. Les habits enfilés, il finit par trouver le chemin de la sortie, et lorsqu'il ouvre la porte ses narines sont assaillies par des odeurs qui lui font gargouiller l'estomac. Augustin fait les quelques pas qui le mènent à la porte de la cuisine avec une lenteur matinale et bourrée de courbatures. Il sourit tout de même en voyant Sybille verser le jus d'orange dans des verres. Son regard s'attarde avec fatigue sur ses jambes graciles et apprécie les courbes suggérées par les volutes de sa nuisette en soie. Elle se tourne vers lui, leurs iris se croisent et se reconnaissent. Dans ces yeux il pourrait tout lire, tout voir, tout croire ; et là l'inquiétude et l'affection qu'ils reflètent lui enserrent le cœur, de bon matin. Un baiser échangé, tendre et qui en dit plus que de nombreuses paroles. Les mots suivent pourtant, parlent de blessures. « Plein de choses... je m'attends à tout, » répond-il avec un faible sourire. Son cerveau refuse toujours d'accepter ce qui est arrivé, mais sa main elle vient constater les dégâts, par pur réflexe. Il tique un peu sous le contact sur la peau boursouflée, triture les cloques comme pour s'imprégner complètement de leur existence. L'information passe, mais rien ne l'atteint. Fermé, tout est fermé là-haut. Il suit simplement Sybille tel un bateau perdu en pleine tempête suivrait la lumière du phare dans l'espoir d'enfin retrouver terre.

Assis à table, le festin est on ne peut plus appétissant pour un ventre affamé. Il hoche la tête devant le petit déjeuner préparé par son amie et prend une première gorgée de café. Le liquide encore chaud lui brûle la trachée mais il n'en montre rien, se contente d'un gorgée de jus de fruit pour laver l'affront. Il grimace un peu car les goûts ne vont pas du tout ensemble, et croque dans une tartine de feta pour faire passer le tout. Il mâche lentement, chaque mouvement lui tire le cou et lui provoque une sensation d'inconfort, mais la faim est souveraine. Il se ressert, goûte un peu de tout et complimente Sybille. « C'est bon, » dit-il simplement, entre deux bouchées. Elle lui dit qu'il peut lui parler, il sait qu'elle se pose des questions mais s'il était loin d'être prêt à y répondre la veille, son cerveau en plein déni se refuse à toute initiative de la sorte ce matin, trop occupé à se convaincre lui-même qu'il ne s'est rien passé. « C'est. » Il hoche la tête, ne la regarde pas en face. La regarder en face, c'est se confronter à cette réalité qu'il chasse de son esprit, par pur instinct de conservation. « C'est gentil. » Le koulouris est délicieux, il en reprend. Le silence s'installe, Augustin ne s'en offusque pas. Le calme lui va bien. « Alors, qu'est-ce que tu as prévu de faire ? »

Cinq minutes après, ses bandages sont refaits et les compresses changées. Assis sur le canapé, Sybille ramasse les bouts de plastiques négligemment jetés sur la table basse, et lui demande de s'allonger sur le ventre. Il la regarde s'éloigner pour jeter les emballages à la poubelle, pensant savoir où elle veut en venir – et ça n'est pas vraiment pour lui déplaire. Docile, il s'allonge avec prudence, fait des gestes lents et maîtrisés pour anticiper la moindre pointe de douleur. Quand Sybille revient, un sourire apaisé étire ses lèvres. « Ça c'est un début de programme qui me plaît, » commente-t-il avec un ton plaisant, un peu taquin.

code by EXORDIUM. | imgs by tumblr


Revenir en haut Aller en bas
City of delusion - Sybille -

Revenir en haut Aller en bas

City of delusion - Sybille

 :: terminés
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant
 Sujets similaires
-
» this is our home, this is our city
» Midnight City
» ARCADIA + the city of gods
» like old times ( sybille )
» Haven't met you yet - Sybille

Sauter vers: