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You've been served.

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You've been served. - Mar 10 Juil - 19:28

- Let me rephrase this…

Elle est grande, Etna.
Perchée tout là haut sur ses talons.

Elle est impressionnante, Etna.
Penchée par-dessus son bureau, de fines lunettes en équilibre relatif au bord des narines.

Elle est belle, Etna.
Surtout quand elle déteste quelqu’un.

Et face à ce petit homme blanc au costume étriqué, posé tout chiffonné sur son tapis perse brodé, elle est sublime.

Du bout des doigts, comme si elle ne voulait pas se salir, elle pince un coin de la feuille qu’il lui a tendu plus qu’elle ne la tient.

Le visage perdu quelque part entre l’incompréhension et le mépris franc, elle garde un ton néanmoins très morne sur la langue. Ses pupilles cascadent le long des diagonales du texte. A mesure qu’ils descendent de ligne, ses sourcils s’élèvent vers des cieux de plus en plus menaçants.

L’expérience n’attend pas le nombre des années, mais ils se décomptent en poursuites.

Drogues. Proxénétisme. Meurtres.

Quelque part dans le monde, ça doit être les noms d’une poignée de dragqueens.

Pas ici.

Etna était née à Arcadia. Elle y avait passé la majeure partie de sa vie et, plus important encore, l’essentiel de sa carrière. Dans cette ville imbibée de sang, engloutie par le crime. Elle en avait vu passer, des horreurs. A chaque échelon qu’elle avait dû gravir, manucure au poing et code civil entre les dents. Dans cette épave institutionnelle, enfouie sous des années et des années de trafic en tous genres, de corruptions insensées et de menaces diverses. Dans cet endroit étrange, où les cris et le silence allaient main dans la main à travers la nuit. Elle en avait épongé des désastres.

Mais là.

- You are getting your ass whooped up by… the Animal Lady ?

Bench supervised negociation”, qu’ils disaient.Echec et humiliation se partageaient la place de traduction la plus adéquate de l’expression.

Il n’y aurait même pas de procès accordé. A peine un accord de cours de récréation, des miettes de justice.

Franchement.

Son regard claque contre des prunelles confuses.
Venait-il vraiment de déglutir ?

La feuille tombe, s’écrase au niveau de l’adjoint : au sol.

Bras croisés, carrure anguleuse. Plus que jamais, elle semble sculptée au pic à glace.

Elle laisse ses pensées tournoyer en volutes, acides et crépitants, quelque part à droite de son crâne. Il gémit, il gronde, il nie. Pas sa faute, non, foutu juge, vraiment, vraiment, vraiment, pas sa faute, sabotage. Elle penche la tête sur le côté. Laisse l’ombre ciselée de ses pommettes chatouiller ses joues. Il avait l’air sérieux. Il venait geindre. Sérieusement geindre. Il osait croire que c’était ainsi qu’elle élevait ses enfants. Qu’elle portait des jupes fourreau pour qu’on vienne pleurer dessus. Fascinant. Elle lève la main pour l’interrompre. Contient le mouvement avant qu’il ne se transforme en gifle. Le flot de lamentation se tarit. Enfin. Un silence saturé de malaise se développe entre-eux.

Le teint verdâtre, les joues rosies, les yeux fuyants.
Il a l’air mortifié.
Bien.

- When is the hearing scheluded ?

Ses paupières battent furieusement.
Ses cernes se creusent.
Il semble se réveiller d’une matinée beaucoup trop grasse.

Elle claque la langue contre son palais. L’observe, dubitative, fouiller frénétiquement entre les applications de son téléphone. Elle aperçoit la réponse avant qu’il ne l’annonce.

10h15.

Son poignet remonté dévoile l’heure, la force à un calcul rapide.

- Quarter after…
- Okay. I’m taking the lead on this one.

Il éructe un son qu’elle préfère ne pas interpréter comme un juron pour le propre bien de ce si terne individu. A cet instant précis, elle pourrait se rendre compte qu’elle a complètement oublié son nom, mais en quoi cela changerait-il quoique ce soit ?

Les doigts frémissants, les paumes arquée, penchée sur la table comme une contrebassiste enlace son instrument. Ses mains s’agitent, rapides, efficaces, récupérant son sac à main lie de vin par la droite et un dossier parmis la masse improbable débordant de son bureau par la gauche. Elle glisse le deuxième dans le premier, sa démarche martelant déjà le parquet droit vers la sortie.  

- But…
- You are already late and only I can afford a Uber here.

Un claquement de doigt glacé intime à la déception du moment de dégager de son chemin.
Il ne dit rien, se contente de baisser la tête. De se dandiner un peu pour s’écarter.

Il ne devait pas avoir l’habitude d’un tel traitement. Elle n’avait pas l’habitude d’une telle incompétence.

Un point chacun, sans doute.

La porte de verre valse à son passage, la moquette hideuse du couloir se froisse sous ses pas. Plantes, bureaux et stagiaires défilent à toute vitesse. Elle arrache un thé à des mains inconnues. Reçoit des contrats qu’elle signe sans lecture et enfouit dans son sac visiblement sans fond. Redirige un assistante vers un adjoint d’un mouvement de l’index. Crie par-dessus son épaule entre deux gorgées tièdes :

- Send the pictures to my phone I don’t have time for a walk-through.

Pas besoin de se retourner pour savoir qu’il l’a suivie.
Muet, désoeuvré.
Il n’avait qu’à s’occuper autrement. Comme un grand.

Ses pouces tapent déjà un sms rapide à sa secrétaire, repoussent rendez-vous et réunions, commandent sa voiture, puisqu’il fallait tout faire par soi-même dans ce département.
Son gobelet vidé est récupéré par des mains toutes aussi anonymes que les premières.
Son poing s’écrase sur le bouton de l’ascenseur.
Descente.
Le bruit synthétique. Le métal qui grince. Les portes qui s’ouvrent.

Elle se recoiffe déjà dans le miroir, réajuste le col de sa chemise bleu canard.
Du coin de l’oeil, elle le voit, perdu, cherchant à agripper son attention.
Sans s’imagine-t-il qu’elle allait l’emmener avec lui. Parce qu’il fallait qu’elle fasse service de garderie maintenant ?

Au moins il aura réussi à la faire sourire.
Un peu.

- Oh, sweetie.

Son majeur indique le rez-de-chaussée.

- By the way.

Sa voix adoucie se déverse jusqu’au procureur comme une coulure de miel.

- If I lose, you’re fired.

Les portes se referment sur son faciès défait.
Elle a déjà replongé son regard dans les documents calés contre son thorax.
Les étages défilent, les pages tournent.
Tigre. Cirque. Portland.
Ah oui.
L’accueil. Le sourire de la standardiste. Les orchidées qu’il faudrait arroser près de la porte.
Elle se rappelait maintenant.
Echappée. Plainte d’un pompier. Blessure.
Rien de très compliqué, des arguments flagrants.
Une situation simple.
A la portée de n’importe quel adjoint de première année.

Fallait-il croire que les hommes blancs ne cesseraient donc jamais de la surprendre.

La rue grise. La pluie mince. Le claquement de la portière.

Okay.

Sur ses genoux la ligne d’attaque gribouillée à l’encre bleue.
Il avait choisi de viser l’euthanasie de la bestiole. Grimace. Idiot.
Dans sa main le téléphone vibre d’un défilé de photos sanglantes.
Main. Epaule. Nuque.
La chaire sale, la peau déchirée.
Tendons, nerfs, os.

Rapport médical. Urgences chirurgicales. Impotence fonctionnelle.

Elle avait de quoi faire.

Feux rouges. Klaxons. Les documents qui valsent sur la banquette.

10h11.

Pas de problème. Il n’y avait pas de problème.

Audience. Une firme merdique dont personne, et surtout pas elle, n’a le temps de distinguer le nom. Juge Hoying.
Ah.
Hoying. Idéaliste. Impartial. Correct.
Très correct.
Un peu trop pour ce genre d’affaires, sans doute.

Ca irait.

Sourcils froncés. Portière ouverte. Portefolio rapidement réarrangé.

Elle ferait en sorte que ça aille.

Hochement de tête au conducteur.
Pluie. Encore. Moins. Mais quand même.
Hall. Marbres. Portiques.

10h14.

Souffle oublié en bas des marches. Ecran des répartitions consulté du coin de l’oeil. Pas alignés à toute vitesse.
Rouge à lèvre sorti des entrailles du Birkin. Réappliqué avec l’expertise de l’habitude.
Des portes.
Trop de portes pour une seule journée.
Des portes. Encore.
Sa porte.

Trois cognements de jointures, pas d’attente de réponse.

10h15.
59s.

Etna y est, au moins.
Qu’ils s’estiment chanceux.

Sourire en bouclier, elle lance une excuse machonnée jusqu’à l’os. Pourquoi faire un effort quand tout le monde s’en fout éperdument, elle la première.

Elle n’a pas le temps de détailler la décoration, tout ce que sa concentration lui accorde est sa chaise, au passage d’apparence très inconfortable, le visage impassible de son Honneur et…

Oh.

Pause.

La mâchoire forte. Le teint moiré. L’arc bien marqué des sourcils.
La façon qu’elle avait de se tenir, droite, solide, la tête dressée. Comme si un fil suspendu au plafond la tirait vers le haut. En quelque sorte, ça devait être le cas.
Car elle était elle.
Elle.

Les commissures se courbent avec férocité. Un intérêt nouveau embrase quelque chose, là bas, dans le noir des iris.
Etna a le menton relevé, la main tendue, une élégance toute agressive.
Elle sait.

- Hey Kitty Girl.
- Manners…
- Sorry, your Honor. You’re right...

Les faux ongles se referment autours de sa paume bronze. Les bracelets cliquètent.
Les champs de vision se superposent. Les attitudes se palpent.

- Kitty Counselor.

La moue s’intensifie. Le sac à main s’écrase sur le siège qui lui est dédié.
Sans cérémonie, elle s’assied sur un coin du bureau du juge. Un soupir accueille sa performance. Un habitué de plus.

Elle réajuste ses lunettes complètement dispensables à sa vue, absolument nécessaire à son style. L’index effleure la lèvre inférieure. Une épaule levée, la taille creusée. Une jambe tendue jusqu’à ce que la lumière en heurte le highligter de la façon désirée.

Pose.

- So. Which ridiculous proposition do we have to deal with today ?

Sans les lire, elle feuillette les documents qu’un Hoying très blasé a fait glisser jusqu’à elle, tel un magazine de plage. Par dessus lequel elle lui balance un regard à lui crever les yeux. Elle saupoudre d’une expression candide une dernière remarque :

- Try to not make me laugh too hard.
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You've been served. - Mar 24 Juil - 23:14

Seul le bruit des touches dérange le silence.

L’employé de ménage a désormais fini de remettre en ordre les bureaux avant que la journée ne commence officiellement.

Comme tous les matins, elle est entrée, deux cafés à la main.

Noir, terreux et riche pour elle.

« Black ? Like your soul ? » avait dit Smith, hilare, la première fois qu’elle avait annoncé sa préférence oralement.

Noir, comme le regard qu’elle lui lança, avant qu’il renonce à tout jamais à ce genre d’humour en sa présence.

Lait d’avoine, sirop d’agave et pointe de café, quelque part là-dedans, pour lui. Il n’était pas Hyacinthe, à vrai dire, elle n’avait pas pris le temps de retenir son nom, ni ses goûts en matière de café, mais elle tenait à maintenir la tradition.
En cette saison, le soleil commence à illuminer son visage lorsqu’elle repose sa tasse vide, à côté du vase contenant des magnolias blancs. Seule extravagance tolérée sur le bureau.

Sourcils qui se froncent.

Le stylo qui effleure fébrilement le papier.

Ebauche de sourire, finalement.

Si tout se déroule comme elle a prévu, elle devrait gagner.

Sinon, elle passera à sa deuxième idée. Et elle gagnera avec quelques jours de retard.

La ville commence à se réveiller et le cabinet aussi.

Derrière les vitres, les employés commencent à arriver, lui adressant des hochements de tête amicaux.

Se faire apprécier de ses collègues lorsque que l’on ramène des plats indiens fait maison toutes les semaines, n’est pas une tâche difficile.

La cohésion d’équipe était primordiale et si pour cela, elle devait retirer le piment de ses recettes, c’était un sacrifice qu’elle était prête à faire.

Bientôt, le cabinet porterait son nom, et ses valeurs.

La transition s’amorçait en douceur.

Clac.

Clac.

Clac.

Contraction musculaire.

Point qui se serre.

Elle lui avait dit des dizaines de fois d’apprendre à marcher avec ses talonettes ou de changer de chaussures.

-  Smith.

Son crâne brillant surgit dans l’ouverture de la porte.

-  Oh hello there Dhara, what a nice day ! I actually needed to see you about…

-   Not why I asked you here. Your steps are too loud. Be more careful.

Son regard reste rivé sur les fleurs.

Toute son énergie est concentrée dans sa respiration abdominale consciente.

Dernière barrière physique avant l’explosion.

Son café est vide.

Elle en veut un autre.

Maintenant.

Les mots qui sortent de sa bouche flottent dans les airs sans l’atteindre, elle parvient à les laisser glisser, rebondir, disparaître.

Respirer, seulement respirer.

Tigre.

-  What the fuck did you just say ?


-  Oh well, you seem a bit tensed today, are you sure you are okay ?


-   What. Did. You. Say ?

Entre chaque mot, une pause. Une vanne qui s’ouvre. Un muscle qui lâche. 

Une humanité qui disparaît.

-  Isn’t it today that you have that human-eating tiger case ? I was just stating that you get all the fun case, maybe I should have done animal law instead of contract law !

-   Fun ?

Elle renferme doucement son ordinateur.

-  An innocent animal that was kidnapped from its natural habitat, mistreated and starved is fun to you ?

Ses escarpins beiges avancent désormais vers la porte.

-  An innocent soul that might get executed is fun to you ?

Elle le surplombe désormais.


- If it is so fun, do you want that case ? You are the boss, remember ? So go on, take it, have fun, go kill that tiger with your own hands while you are at it. Do you want me to get you a gun, so you can go murder some puppies next ?

Ses mains brûlent d’envie de le toucher.

Elle sait ce qui se passerait. Elle ne sait pas pourquoi, mais elle sait ce qu’il se passe.

Quand la rage coule dans ses veines, elle prend, elle arrache, elle vole.

Puis elle rend. A d’autres.

Mais elle ne peut pas.

Son plan à long terme est en train de se dérouler parfaitement et à ce rythme, le cabinet portera son nom d’ici quelques mois.

Et frapper son ''patron'' ne fait pas partie des étapes pour y parvenir.

Alors c’est la poignée qu’elle attrape, et serre de toutes ses forces.

-  Now, if you are done wasting my time, go find me Joelle. I am taking her to court.

Elle referme la porte.

Sans un bruit, elle se rassoit à son bureau, jambes croisées et ouvre un des tiroirs, disposant à plat un miroir.

D’une main experte, elle applique un bindi sur son front. Un blanc aurait été plus harmonieux avec sa tenue, mais pour un effet plus authentique pour le juge, ce sera rouge.

Application experte d’un rouge assorti sur ses lèvres.

Humeur carnassière donc.

Avec sa robe blanche cintrée du jour, il manque un élément.

Le bureau du procureur enverra, comme toujours un homme blanc. Le juge Hoying aussi.

Elle ajuste la boucle, et accroche la chaîne entre son nez et son oreille.

Accessoire qu’elle ne porte pas particulièrement souvent, mais qu’elle réserve pour des cas où jouer sur les sentiments fonctionne le mieux.

Il était important de rappeler ses origines communes avec le tigre.

Le miroir est rangé.

Les papiers sont prêts.

Elle est prête.

Avec soin, elle empile les dossiers, les glisse dans son sac en faux cuir, malgré les rumeurs.

Sac à la main, elle rejoint le bureau de Joelle, qui l’attends, tasse de café prête.

-  Thank you so much, but if you keep being the best intern in here, I might have to steal you from Smith.

Un petit rire comme ponctuation.

-  If you’re ready, we can go. Did you have time to read the case ?


Deux hochements de tête.

Lorsqu’elle marche dans le couloir, ses escarpins sont silencieux.

N’est pas félin qui veut.

- I heard you were interested in environnemental law, so this might seem out of you comfort zone but often animal and environnemental lawyers have to work together in cases including the wild life, so I thought it could be beneficial for your experience.

Dans la voiture, le briefing est intensif. Joelle enchaîne les appels et note frénétiquement les réponses qu’elle obtient.

Ce travail a évidemment déjà été fait, mais une deuxième vérification de ses preuves est toujours nécessaire.

15 minutes d’avance.

Précisement.

Premier avantage pour Hoying.

S’il n’admettrait jamais être partial, elle avait calculé que ses jugements étaient 23% plus sévères en cas de retard de l’avocat.

L’assistant du procureur n’arrivait pas. Tant mieux.

Il arriverait au dernier moment, prétextant une affaire urgente bidon, commencerait à s’agiter, tandis qu’elle resterait impassible, calme et composée.

Son angle d’attaque était trop prévisible, trop direct. L’idée n’était pas mauvaise sur le fond, jouer de la colère, de l’indignation, parler de sauvagerie, d’animalité, faire peur.

Pour beaucoup de juges, ce serait suffisant.

Mais pas Hoying.

Il avait signé une pétition contre l’abattage massif de grizzlis qui avaient dévorés des moutons dans le Montana, en 2013.

A son arrivée à Arcadia, elle avait passé plusieurs jours sans prendre de clients. Se lancer tête baissée dans la bataille n’était pas la meilleure façon de procéder. Une étude de terrain préliminaire était nécessaire.

Encore anonyme, elle avait arpenté les rues, habillée de son plus beau Ghagra Choli, qu’elle ne porterait évidemment pas pour se promener en temps normal mais jouer la carte de la pauvre étrangère perdue lui permettait toujours de paraître inoffensive en posant des questions pourtant précises et orientées.

La plupart des gens ne l’avaient même pas reconnue, lorsqu’elle était revenue, tailleur strict et escarpins pour sa première audience.

Mais elle avait appris ce qu’il lui fallait.

Chaque juge et chaque employé de longue date était fiché, résumé et compris.
Il entrerait donc, sa peau pâle rougie de colère, exigeant le meurtre immédiat de Mr Fair.

Et c’était exactement ce qu’elle attendait de lui. Plus sévère il serait, plus ses demandes à elles paraîtraient logiques et raisonnables.

10h15.

Dernière inspiration.

Il est l’heure.

Kitty Girl.

Frisson.

Excitation ou peur ?

Les deux, assurément.

Un serpent est entré dans la pièce.

Beau et majestueux, comme s’il pouvait en être autrement.

La lumière semble avoir changée.

L’espace d’un instant, le monde s’est arrêté de tourner. Mais déjà, il reprend, imperturbable.

Ils l’attendent elle, qu’elle réagisse.


-  Good morning to you too, Professor Velour.

Son silence se fait volontairement long.


-  Oh right, sorry you are only Mrs Kedebe now, my mistake.

Sans un mot, elle attrape un stylo et écrit rapidement un mot qu’elle fait passer à Joelle.

Ne pas penser.

Elle savait qu’un jour ou l’autre, elles seraient confrontées. Elle avait entendu les rumeurs de son retour, mais avait préféré les ignorer.

C’était inattendu, certes, mais elle était préparée à tout.

C’était seulement un changement de plan.

Il faudrait juste qu’elle décale sa réservation au restaurant.

-  Is your blond friend sick ? Last time we talked, he was just telling us how he wanted to shoot a defenseless creature, would you care to elaborate on that ? Do you have more ideas like that, I don’t know, do you maybe want to make a fur coat out of the tiger too ?

Elle concentre son attention sur le juge uniquement. Ce n’est pas seulement un duel, mais une compétition. A qui obtiendra les faveurs du juge.

Doucement, elle dépose sur son bureau, une nouvelle pile de dossier.

- I am not going to minimize what happened, it was terrible and could easily have been worst. Are we really going to sacrifice an animal, for being an animal. It is a dangerous animal, yes. A dangerous animal does not belong in a city. You don’t want him here. But neither do I, and neither does him.

Plusieurs photos de tigre sont désormais disposées devant eux.

- Tigers have been celebrated in Hindu consciousness from time immemorial, and are national emblems. Do you know how many Bengal Tiger are left ?

Une carte de répartition avec de minuscules zones rouges.

-  Less than 2500 tigers. They have been an endangered species since 2008. They are being killed, losing their habitats or being poached. Like Mr Fair did, when he was just a defenseless cub. And now, after being abused and starved for amusement, without the US government having anything to say about it, he, a member of an endangered IUCN Red List, is going to be executed. For what reason ? Revenge ? Should we also put down cats when they scratch you and dogs when they bark ?

Elle se retourne enfin vers elle.

- I am sorry if defending animals is not a noble enough cause for you, Mrs, but I certainly do not think that I am the one presenting ridiculous demands here. Unless, you came here to tell us all that you finally came to your senses and decided to drop all charges ?

Son visage est aussi impassible que le bouillonnement intérieur est fort. Les souvenirs sont activement refoulés. Ce n’est pas le moment.

Elle ou un autre importent peu.

Par quel que moyen que ce soit, Mr Fair serait sauvé. C’était une certitude, elle lui en avait fait la promesse solennelle.
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