Le sang s'évade de sa main, se mêle au ruissellement de l'alcool sur le sol poussiéreux. L'odeur qui s'élève autour de lui est âcre, imprègne ses narines, le contenu des bouteilles venant couvrir le pantalon de son costume, s'ancrer entre ses phalanges. Il n'y prête pas attention, Dante, même s'il se lamentera probablement de l'état de ses vêtements lorsqu'il rentrera. S'il rentre. Le désordre qui règne laisse peu de place à l'anticipation d'un retour tranquille. Et il se lève. Darde son regard sur @Cael Hoffman, s'avance d'un pas décidé, rattrapé par la voix d'Arès qui résonne dans la gorge de @Julius Gates. Et ça électrise ses nerfs, le conduit à se poster bien à ses côtés, grondement thoracique persistant suite à la remarque de Cael. Pour la première fois, Dante se fait la réflexion de sa transformation physique, défiant les lois de la réalité, en le voyant au sol. Obnubilé par le coeur d'un Phobos revigoré, le soldat obéit sans broncher. L'échine droite, l'azur présageant l'orage au fond de ses prunelles, ses prunelles se détachent de @Pandora Ioannis qu'il ne semble pas voir. L'hybris gronde depuis que l'emprise s'est installée en son sein. Que le pouvoir a repoussé les limites de sa tolérance. Ce sont les émotions qui se sont envolées, remplacées par les glaces d'une psychopathie implacable. « Que fait-il. » Ses mâchoires s'animent, l'articulation est monocorde, dépourvue de toute intonation. Ses yeux se plissent, quand un pas l'avance légèrement, le regard braqué sur Cael. Qui rétrécit. La curiosité s'empare du psychiatre qui reporte un oeil sur le père divin. « Quelle est cette magie. » Interrogation lancée envers Julius. Julius qui ne peut que savoir. Qui a toutes les réponses à ses questions. C'est le Phobos qui grogne dans ses veines qui le pousse à interroger Arès face à ce que l'homme ne comprend pas. Fils attendant l'expertise de son père. « Est-ce-que vous le voyez comme moi, Julius ? » La familiarité griffe ses lèvres du prénom de l'avocat, ses prunelles écarquillées de nouveau braquées sur Cael. « J'ai trop bu. » Le constat inexpressif. Ses mains seulement viennent détacher les liens du masque qui se tient de travers sur ses traits. Le laissant tomber au sol, libérant son visage. Muscles taillés dans une précision chirurgicale, c'est un monstre à l'absence de sentiment qui se dessine sur son visage. « Un rat. Il n'aurait pu mieux choisir. » Presque persuadé d'halluciner, l'insulte envers Cael se murmure pour lui-même.

Il a envie de l'attraper. Restant aux côtés de Julius, comme ce dernier l'en a sommé, Dante sent la frustration l'étreindre. « Il va s'enfuir. » L'agacement titille sa langue. L'attraper par la queue, et le détailler. C'est ce qu'il aimerait faire. Perdu dans ses pensées, il faut que la voix féminine le pousse à se reconnecter. Il l'avait oubliée, Dante. Et l'hybris n'aime pas tellement le ton qu'elle prend. « Je suis ici parce que Julius m'y a invité. » C'est simple, sans plus de détail. La vérité qui s'exprime sans sentiment. « Je ne comprends rien à ce qui se passe. » Seconde vérité. « J'ai l'impression d'avoir été drogué. » Suspicieux, le psy. Il n'aime pas ne rien comprendre. Et il les voit danser dans le regard de sa soeur, les larmes qui ne coulent pas. « Je n'ai jamais eu besoin de quiconque pour exister. » L'égo de l'Amadori qui resurgit, signant son absence d'intérêt pour les mafias en général. Pourtant, Phobos n'approuve guère. Le pousse à contempler Julius. A le regarder de cette affection que le psychiatre ne s'explique guère. « Tu devrais arrêter de boire. » Remarque lancée à Pandora, l'oeil dardé sur Julius. « J'veux que tu m'expliques ce que j'ai fait, pour que tu décides de me transpercer la main. » Le dieu de la peur cesse de dévisager le dieu de la guerre. Une main valide dans la poche de son pantalon, la seconde se présente à Pandora, trou net de chairs déchirées suintant d'un écoulement sanguinolent. « Dis moi ce que j'ai fait. Dites le moi. » L'hybris n'en démord pas. Et la question qui tonne s'adresse tant à elle qu'à Julius. Ce qu'il a fait, Dante ne le sait pas, pense le deviner. Et quand il regarde Pandora, y'a quelque chose qui transparaît au fond de ses iris. Ce temps qu'il gagne. A se mettre au centre de la scène, avec ses questions, comme il aime le faire. Trop conscient - malgré lui - des risques encourus sous le courroux de Julius. Et il ne le veut pas, Dante. Qu'elle souffre. Pourtant foutrement incapable de tourner le dos à Arès.

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