little girl, listen closely

D’une certaine manière, le Mezcal lui rappelle le Mexique. La bonne partie du Mexique. Les quelques bons souvenirs qui ont survécu. Une ambiance particulière, des odeurs d’alcool à en donner la nausée, et pourtant, ça lui parait familier. Presque rassurant. Tout ce dont elle avait besoin en débarquant ici.

Et ce soir, c’est un autre shift à enchainer. Un autre shift bientôt terminé. Il ne reste plus grand monde. Quelques âmes en peine. D’autres trop excités à se déhancher sur un rythme inexistant dans un coin du bar. Et Divina. Collègue, mais cliente -amie- d’un soir pour l’heure. Divina, une beauté hypnotisante. Ce genre de fille qui inspire à elle seule, le feu et la glace dans un même corps. Une fille vers qui Gaby ne cesse de regarder, comme un exemple à prendre pour survivre.
« Tu ne devrais pas prendre des heures aussi tardives, guapa. » Un léger sourire sur le coin de ses lèvres, et Gabriela relève la tête. « Pourquoi ça ? Faut bien quelqu’un les fasse. » Parce qu’ils tournent tous, et parce qu’il lui faut du fric, refusant que Tommy subvienne à tous leurs besoins. Mais la môme serait prête à parier que cette réflexion est poussée par un besoin de la surprotéger. Typique de Rodriguez. « Je vais t'attendre, je n'ai rien à faire demain. C'était comment le shift d'hier ? Je suis partie un peu plus tôt, mais j'ai entendu qu'une bagarre générale a éclaté. Pas vraiment étonnant, si tu veux mon avis, la tequila n'est pas faite pour tout le monde ! » Elle fronce les sourcils, en se demandant où est le piège. « tu sais que j’ai pas besoin de nounou ? » adorable accent mexicain qui ressort parfois. Elle sert un verre à un client qui a l’air de chercher des réponses au fond de son verre. Echec total. Il le fait remplir à chaque fois, et y cherche les mêmes réponses, inlassablement. Elle revient alors vers Divina, en haussant les épaules. « J’en ai vu d’’autres, mais c’était… sportif. Enfin tu sais… ça commence entre deux mecs, et les autres se sentent obligés de mesure leur virilité et leur ego à leur tour. Résultat, aucun vainqueur si tu veux mon avis. En plus d’avoir une sacrée gueule de bois, ils ont leur fierté écorché. » Elle a un sourire amusé sur les lippes, Gab’ parce que c’est un vrai régal que de se payer leur tête à chaque fois. C’est toujours la même chose avec eux. A croire que la tequila leur donne des ailes quand elle ne fait que développer leur potentiel de conneries. « Je me demande lequel des deux est le plus douloureux. » Son sourire s’élargit et elle retourne servir brièvement quelques clients en se demandant si elle était sérieuse sur le fait de l’attendre. Mais elle a l’air d’avoir le fessier vissé sur la chaise. « Tu me ressers, niña ? La même chose. » Elle attrape immédiatement la bouteille bourbon, sert la brune sans sourciller. Le geste est devenu net, précis, rapide. Plus besoin de regarder le contenu du verre pour savoir si la dose est la bonne. « tu veux vraiment me faire croire que t’as rien de mieux à faire que m’attendre ? » Elle imagine Divina  à vouloir conquérir le monde, avec une tripotée de prétendants qu’elle recalerait les uns après les autres. Elle attrape un shooter, ce sert une dose de bourbon aussi, et le descend cul sec. « J’suis qu’il faut que t’ailles briser le cœur d’une dizaine pauvres mecs. Et puis… j’crois que j’vais aller me coucher directement. » lache-t-elle en haussant les épaules. Mais vu la tête de Divina, il y a peu de chances pour que ses plans aboutissent.  


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little girl, listen closely

Jolie et dangereuse divina. Une plastique de rêve, un charme rarement égalée mais qui abrite sans aucun doute  une fille à ne pas sous estimer. Y compris lorsqu’elle semble déjà bien imbiber. Les verres à peine servis, ils sont déjà vidés.  « Même les plus belles des déesses ont besoin de jour de congé, Gabriela. » Elle sourit pas toujours Gaby, elle a appris à être aimable et agréable avec les clients d’une autre manière, sans forcer ses lippes à s’étirer. Parce qu’elle sait pas faire. Mais bordel que c’est simple avec elle. Un peu charmeuse et voilà la mexicaine qui se trouve amusée. « Même si non, je n'ai rien d'autre à faire. J'ai envie de t'attendre. Tu fais toujours de bonnes conversations, c'est agréable de parler avec toi, niña. » « J’ai dû mal à te croire. Tu vas me dire que quand tu bosses pas, tu restes quand même ici ? » elle hausse un sourcil, continue de remplir les verres, d’encaisser le cash. « Mais j’suis flattée. » le sourire est sincère, amusé et sans doute un peu timide. Divina, c’est l’une des premières à lui avoir parlé. A l’avoir accueilli. Dans la masse féminine de la Calavera en tout cas. C’est pas forcément ce qu’elle aurait parié au premier abord. Comme quoi elle peut se tromper. La belle Rodriguez, devenu un modèle. Loin d’être parfaite, c’est bien ce qui plait à la mexicaine. Une partie de ce qu’elle aimerait être. A sa manière.

« Ne t'en fais pas, je vais aussi me coucher directement... » « J’ai failli croire un instant que t’allais me trainer dans je ne sais quel club jusqu’au bout de la nuit. » Le bourbon versé dans son verre, elle relève la tête vers la brune, en se demandant si en fin de compte, elle va pas finir par simplement s’écrouler ici. « Tu comptes pas dormir ici hein ? C’est moi qui vais te ramener, c’est ça ? » sourire sur le coin des lèvres avant de faire un léger signe de main, signifiant à l’un des client qu’elle s’occuperait de lui plus tard. Ou pas. « Je refuse qu'il t'arrive quelque chose dans les rues de cette ville pourrie jusqu'à la moelle, tu es beaucoup trop mignonne pour ça. » « Mignonne peut-être, mais qui sait… j’suis peut-être pas beaucoup mieux. » elle lance ça avec humour, Gaby, mais ça lui arrive souvent de se demander si elle est pas trop brisée pour être réparée. Pourtant, Tommy ne cesse de lui dire et de lui prouver le contraire. Il lui dit, que chaque jour, elle sourit un peu, que chaque jour, elle est un peu plus comme cette môme pleine de vie qu’il a jamais connu, malgré la fêlure au fond de son regard. « Mais toi… t’es horriblement séductrice. » son sourire s’élargit, et elle rit Gab, en se disant qu’elle doit faire des ravages, de l’autre côté du comptoir. Ils seraient tous prêts à aligner les billets, juste pour trente secondes de plus face à la belle, plongés à tour de rôle entre son décolleté et ses prunelles.


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