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Alone in the Dark ✤ Feliks

 :: terminés
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Alone in the Dark ✤ Feliks - Sam 1 Sep - 17:13

Alone in the Dark

If this feeling flows both ways, sad to see you go, was sorta hoping that you'd stay. baby we both know, that the nights were mainly made for saying things that you can't say tomorrow day.





« Wahou Ciara, tu es…  différente. Ça change. » La demoiselle esquissa un léger sourire en venant à arriver face à l'hôte du restaurant. Elle le connaissait, la sorcière. Un ami, qui avait enfin ouvert son restaurant après des années à galérer. Un concept innovant, des idées originales et la voilà désormais à profiter de sa créativité maladive. Arrivant face à lui, l'enlaçant fugacement avec un regard bienveillant.  Il l'admira et la fit tourner sur elle-même, admirant son ensemble. Des pièces toutes parfaitement choisies par la déesse. Il soupira, en sachant pourquoi elle avait ce regard, pourquoi elle était là 30 minutes en avance. Un rendez-vous, sans aucun doute. Pourtant, il n'avait pas la moindre idée des tréfonds de cette histoire. Il viendrait probablement lui dire qu'elle ferait mieux de partir. Pourquoi s'acharner ? La demoiselle s'en moquait. « Tu es allergique aux fruits de mer, nan ? Et en ce qui concerne la personne qui t'accompagne… Tu sais ? Il tentait d'en savoir plus. Gay, curieux. Un peu cliché, il fallait bien l'avouer. Un restaurant qui était le fruit de cette créativité, en cohérence parfaite avec l'ouverture des mentalités. S'installer dans une pièce pour y manger, et faire le choix d'un plat ou laisser le chef faire la surprise. Ciara voyait cela comme une deuxième chance, une façon de poser les bases. Chaque pièce portait un numéro, qui faisait office de numéro de table. «  J'en sais rien, je crois. Enfin, j'vais pas l'attendre. Je préfère qu'il me découvre physiquement, après. »   L'hôte soupira et laissa échapper un petit rire moqueur. « Très bonne idée, enfin voilà quoi. Enfin j'taime beaucoup Ciara… mais bref, j'vais t'accompagner. » Elle ricana, en prenant considération de ses remarques. Nullement méchant, mais simplement indélicat. La sorcière entama alors une conversation banale pour meubler les brèves minutes. Il expliqua vaguement le concept : chaque pièce était différente, offrant une odeur particulière, supposé faire vendre un univers qui correspondait au plat « hasardeux ». Il existait un menu, pour ceux incapables de faire preuve de courage. La sorcière fut guidée jusqu'à la porte. « En cas de problème, vous avez chacun un bouton sous la table pour allumer et éteindre la lumière. A ta droite, lui à sa gauche. Je te laisse déposer tes affaires sur un porte manteau et tu peux prendre place.  » Il referma la porte derrière elle. Se promenant vaguement dans la pièce, elle déposa alors sa veste ainsi que son sac avant de s'installer sur le siège. Le silence fit place, et elle pressa le bouton. Seule dans le noir.





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Alone in the Dark ✤ Feliks - Dim 2 Sep - 17:32

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if i would rewrite our story, i'd erase our names from history.
i'd rather us be forgotten together, than remembered apart.

Le message inattendu. Après ce qu'il peut qualifier de catastrophe, en premier rendez-vous officiel. Il l'a plus ou moins chassée du bateau, sans daigner marmonner un au revoir. A visiblement fait sale impression en l'embrassant, pour mieux changer de visage quand elle a ouvert les yeux. Et malgré les jours qui passent, il ne revient pas sur sa position, Feliks. Plus facile de se complaire dans l'échec que de relever la tête. Sûrement pour le mieux, qu'elle ait pris les devants, finalement. Téléphone tenu fébrilement, elle l'a surpris. Peut-être pour ça qu'il a tapoté des conneries sur son clavier durant toute la durée de l'échange. Elle n'a pas semblé apprécier, vu ses réponses. Surtout pas lorsqu'il a commis une bourde monumentale, à dire que McFaon est un nom moche. Qu'elle s'est fait plaisir en lui annonçant que c'était son propre nom de jeune fille. Bien joué, Feliks. Toujours une finesse inégalée, en matière d'échange, le coeur gêné. Il ne lui a toujours pas donné son identité, malgré sa demande. Pas trop envie de prendre le risque qu'elle tape nom et prénom sur internet, pour trouver en premier lien l'article le décrivant comme mort, fait divers concernant son corps non retrouvé à la morgue. Bonne première impression, sacrément attirant.

Restaurant plongé dans l'obscurité. Malgré ce qu'il a pu lui en dire, il apprécie l'idée. La délicatesse de l'idée, plus exactement. Inutile de se cacher sous les traits d'un autre. Alors, il a simplement gommé certains angles de son visage, pour en renforcer d'autres. Nez aquilin. Prunelles d'acier. Pommette marquées. Fossettes effacées. On ne le reconnaît pas, et ce sera suffisant pour le trajet. Masque maintenu tant que le serveur lui explique le concept, que Feliks finit par répondre vaguement : « Vous pouvez simplement éviter les légumes verts en général. » Non pas qu'il y soit allergique, simplement, il n'aime pas ça. Et il ne se prive pas d'en informer monsieur, qui l'escorte jusqu'à la porte. Formalités échangées, et le Murtagh patiente jusqu'à ce que l'homme disparaisse. Il n'est pas venu pour la nourriture, l'irlandais. Et quand le type sort de son champ de vision, la chair se tend, se courbe, retrouve ses reliefs originels. C'est quand il sent le picotement dans ses yeux qu'il sait que c'est terminé, main posée sur la poignée, entrant non sans un soupçon d'appréhension. Et il referme derrière lui, après quelques secondes d'hésitation. La pénombre est déjà reine de la pièce, et il hésite un instant à sortir son portable pour se servir de la lampe de poche. « Salut, il m'a dit que t'étais déjà là, donc j'vais lui faire confiance. » Ah ouais, quand il disait rien voir, c'était rien voir. Il pourrait tricher. Venir habiller son regard des récepteurs félins qu'il manipule avec aisance. Mais ce serait prendre le risque de sentir des moustaches lui griffer les joues et le nez s'écraser en museau. Si les transformations humaines se modèlent avec aisance, impossible pour le kitsune de décomposer les phases des métamorphoses animales. Alors, il joue le jeu, aussi tricheur qu'il peut l'être. « Tu peux m'parler, que j'sache où t'es ? » Les mains légèrement tendues devant lui, un premier pas en avant, un deuxième. « Y'a pas d'obstacles j'espère. » Qu'il grogne. Non, Feliks, t'es pas dans une salle de jeux. Et ses cuisses finissent par percuter la table dans un bruit de couverts bousculés, un juron lui échappant assorti d'un rire. « Merde. Qu'est-ce-que ça va être quand on va devoir se servir à boire. C'est peut-être mieux qu'on se voit pas. » Il ne doute pas un instant de ses capacités de maladresse, et ne regrette pas une minute son choix de chemise foncée.

Il finit par s'asseoir, peu enclin à venir la saluer de plus près. Qu'est-ce-qu'il ferait, hm ? Lui serrer la main ? Alors, il se pose, les mains sur la table, tâchant de repérer où sont disposés les couverts, l'assiette. Faisant tant et si bien mine de s'y attacher qu'on le dirait presque mal à l'aise, d'éviter le sujet principal. A savoir, filer son prénom, histoire qu'elle ne l'appelle pas John toute la soirée.

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Alone in the Dark ✤ Feliks - Dim 2 Sep - 18:20

Alone in the Dark

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La nuit, tous les chats sont gris. Une idée farfelue, qui n'avait pas de sens, mais faisait vibrer la demoiselle. Le premier pas, une nécessité. Pourquoi arrêter maintenant ? Pourquoi se contenter d'un échec ? Une revanche, peut-être. Elle était partie en silence, et elle revenait avec un sourire divin. La gamine ne comptait pas se vanter d'être le gentille de l'histoire, mais il fut certainement l'enfoiré lors de cette soirée ratée. Il pouvait jouer les martyrs, lui demander de partir, mais pour elle, il se contentait de fuir. Pathétique. Menteur et lâche, vraiment la définition même du sexe masculin par excellence. Alors, il fallait assumer le rôle de la cruche candide en retour « il faut entretenir notre jardin » racontait voltaire, mais bordel, il s'était trompé en prononçant les mots de cette façon. Non, elle ne pouvait pas entretenir quoi que ce soit seule. Elle n'avait jamais réalisé la supposée sincérité et véracité de cette dernière phrase. Elle était l'idiote utile, celle qui faisait office de petite marionnette. Parce que Ciara s'accrochait, définitivement attachée dans ce rôle de poupée. Insupportable, mais vivable. L'inconnu qui allait la rejoindre dans les ténèbres, était pathétique et faussement idyllique. Elle avait une nouvelle fois, pensée à tort, qu'il serait une solution pour sortir de ses cauchemars même tard le soir. Ciara s'était trompée, mais l'idée d'abandonner semblait la révolter. Il la prenait pour la salope, et ce soir, il allait découvrir qu'elle était loin de tout cela. Prouver à cet enfoiré, qu'elle était une personne honorable. Prouver à elle-même, que tout cela avait le mérite de lui donner la sensation d'exister. Roman, lui, ne fut jamais réel. Une vision, un idéal de perfection sans réelle réflexion. Tout cela, était sur le point de changer. Faire le tri, entre ce qu'il fut, et ce qu'il serait demain.

Le voilà. Glisser dans le noir, la saluant alors qu'elle restait silencieuse. Le temps fut long. L'attente insupportable, supportant les rires des pièces voisines ou encore les bourdes des nouveaux clients. Elle ne ferait guère mieux, mais elle supposait qu'il fallait être heureux de cette misère totalement volontaire. Tuer un sens, elle le faisait de bon coeur. Le premier pas, le second sans doute parce qu'il serait trop borné. Elle n'en ferait pas plus, elle l'appréciait, mais avait également un amour prononcé pour son estime d'elle-même. L'idée de lui répondre par une pique, fut tentante. Confiance ? Connaissait-il la définition de ce mot l'avorton ? Elle en doutait fortement à cet instant.«  En effet, je suis déjà là. »   Parce qu'elle trouvait cela original comme façon de le saluer. Elle ne pouvait pas le saluer avec son prénom, ni même venir lui faire la bise sans risquer de causer un malaise. Non, elle était fermement assise et se refusait à bouger. Les mains déposées sur la table. La vision allait lentement s'acclimater pour lui, et elle, elle devait renoncer à son don pour un bref moment : le noir, la privait de sa créativité, elle ne pouvait pas fuir dans un esprit sans inspiration. Cela ne lui inspirait rien, ni joie, ni mépris, ni même un élan d'originalité glauque.

A chaque fois qu'il prononça une phrase, elle envisagea une pique : le seul obstacle, c'est toi. Ou encore, l'insulter pour qu'il ait la chance d'écouter la voix de la sorcière. La rencontre fortuite avec la table lui arrache un rire moqueur, parce que le karma avait au moins le mérite de se montrer juste avec les victimes et les bourreaux en ce jour. Il acheva son intervention, avec une phrase bateau, mais qui fit sourire Ciara. En effet, ne pas croiser les regards serait la même chose ce soir. Il ne réalisait pas, qu'elle faisait tout cela pour sauver cette relation ? Lui, en riait. Difficile de dire qui était le pire : la coincée, ou l'autre. «  Tu peux demander une paille si tu veux, ça évitera les accidents. Y en a qui pensent que c'est sexy, et c'est faux, mais bon. »   Parce qu'elle fut une employée des bars, et elle reconnaissait les différents types de buveurs. La demoiselle inspira profondément en croisant les jambes.  « J'espère que tu n'avais rien au programme ce soir, je ne voulais pas venir déranger tes plans. Enfin si, c'est hyper hypocrite de dire ça alors que je pouvais te prévenir une semaine à l'avance plutôt que… voilà quoi. »   Soupirant alors, sans savoir ce qu'elle fixait, ou même, qui elle fixait.  «  Comment allez vous monsieur X ? ça fait porno, sorry. »  







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Alone in the Dark ✤ Feliks - Sam 8 Sep - 21:52

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Il aimerait se détendre. Mais rien que d'entendre sa voix lui répondre, c'est beaucoup d'informations d'un coup pour ses terminaisons nerveuses. Dans sa nuque, ça se contracte un peu plus fort. Port de tête guindé dont il ne parvient à se défaire. C'est pas vraiment important, dans le contexte. Il vaut mieux sans doute qu'elle ne le voit pas. Malgré tout, se rendre invisible n'améliore pas les choses. C'est presque pire. Comme si chaque mot qu'il lâche, dans l'obscurité, prenait davantage de sens. Il a déjà lu un truc là-dessus, dans un magazine. Comme quoi, les personnes malvoyantes avaient une ouïe plus affinée, un truc du genre. Il s'rappelle plus exactement, mais il a bien peur que ce soit le cas. Y'a qu'à sentir le frisson qui lui traverse l'échine quand le rire de Ciara tinte à ses oreilles. Il a lui-même un brin de sourire aux lèvres, même s'il ne commente pas, et se contente de s'installer.

Par chance, c'est elle qui embraye sur le sujet des pailles. Sujet neutre, en l’occurrence. Est-ce-que ça veut dire qu'ils ne vont pas parler de la dernière fois ? Il s'interroge en silence, l'irlandais. Il n'a pas forcément envie de revenir sur le petit numéro - raté - qu'il lui a offert, ni sur tout le bordel qui a suivi. Tellement emmêlé, qu'il a eu des difficultés à se remémorer ce qu'il y a eu de bon, dans cette soirée. Feliks, il va à son rythme. Faut pas trop lui en demander tout de suite. Tout un processus d'intégration de l'information qui traîne peut-être plus que chez un être normalement constitué. Sûrement parce qu'il ne sait pas vraiment se concentrer. Pourtant, après le message qu'elle lui a envoyé, il a bien été forcé d'y réfléchir. Comme ça que ça lui est revenu. La manière dont elle s'était habillée, les rayons lunaires accrochés à ses cheveux, comme ça scintillait à lui en marquer la rétine quand elle est montée sur le bateau. Puis, cette envie qu'il a eu de la toucher. De l'approcher, là où tout n'était que pudeur polie depuis le premier jour. Et son corps contre le sien. Près. Très près. Son odeur imprégnant sa mémoire, quand il s'est penché pour l'embrasser. Celle qui lui revient, là, maintenant qu'il est assis en face d'elle sans la voir. A croire que les ténèbres affûtent l'odorat, aussi. C'est curieux. Pas déplaisant. Même si ça lui emmêle un peu les idées, de renouer avec ce qui lui est familier, quand il pense à Ciara. Parce que la colère, la déception, la putain d'incompréhension entre eux, c'était pas un truc familier, du tout. Et ça l'a vachement perturbé, le Murtagh. A tel point qu'il en est encore plus paumé, ce soir, sans savoir sur quel pied danser. « L'option de me rentrer la paille dans une narine en me penchant pour boire n'est pas plus alléchante, j'vais m'en passer. » Soupçon de progrès, première remarque spontanée formulée, brin d'humour teinté de sincérité maladroite. Et il ne fait pas mine de réfléchir. D'inventer mille plans qu'il aurait eu à décommander. Se rendre inaccessible, prétendre qu'il lui a fait une fleur en acceptant l'invitation, c'est pas du tout dans ses cordes. Pas quand il se retrouve si démuni, quasiment seul face à sa conscience, la présence de la demoiselle se rappelant à lui dans ses questions. « Rien du tout. J'sais plus vraiment quoi faire, j'avais pris certaines habitudes au piada bar. Pas une routine de vieux. Plutôt un rituel, quoi. » Il ne fait pas vraiment dans la finesse, attrapant d'une main distraite le manche d'une fourchette, commençant à dessiner des lignes imaginaires sur la nappe. Peut-être bien un peu nerveusement. Un rire s'arrache à ses lèvres crispées, un peu cassé dans sa gorge tout aussi tendue. Et il passe sa main valide - moite - sur son pantalon, venant frotter la paume une ou deux fois. « Ah. J't'ai pas dit, mais... »

Faux suspense. Prêt à embrayer sur une connerie. Lui avouer un prétendu métier le poussant à se foutre à poil et s'envoyer en l'air pour la caméra. « Tu peux m'appeler Feliks. »

Pause. Il ne sait pas ce qu'il fout, là. Continue à tracer des lignes sur la table, du bout de sa fourchette. « C'est mon prénom. L'vrai quoi. Qu'mes parents m'ont donné. » Et ça n'arrange pas les choses, de l'avouer. Rares sont ceux susceptibles de l'appeler, à ce jour, par son vrai nom. Il n'énonce pas le patronyme, l'effort lui demandant déjà un courage dont il ne dispose pas vraiment. « Feliks, "f-e-l-i-K-S". » Qu'il insiste, hochant la tête pour lui-même. « Que tu puisses mettre à jour dans ton répertoire. » Précision faussement nonchalante. « J't'ai pas menti, j'suis bien irlandais. Le prénom, c'est de ma mère. C'est slovène, pour ça que ça sonne pas trop irish. » Et ça s'enchaîne presque naturellement, malgré la pression qu'il se met tout seul. Comme chaque discussion avec elle, avant. « D'ailleurs, je t'ai pas menti du tout sinon, quand on discutait. » Et il se tait. N'ajoute rien de plus.

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Alone in the Dark ✤ Feliks - Sam 8 Sep - 23:23

Alone in the Dark

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Pas de musique entraînante, pas de danse, pas regards échangés. Personne ne comptait sortir les violons. Il fallait donc supporter l'absence, et accepter l'idée qu'il était en face. Qu'importait son visage. La sorcière se rappela, que cette idée était la sienne. Pour lui offrir une seconde chance, et pour régler ses comptes. Elle avait des choses à dire, il avait certainement des maux sur son coeur. Il fallait donc s'empresser de balancer la vérité, de venir hurler toute la sincérité qui torturait ses pensées. L'inconnu, voilà ce qu'il était. Il ne réalisait pas qu'il ne comptait pas, qu'il n'était rien tant qu'il était ce film flou. Un montage animé, mais qui n'avait pas d'âme. La déesse mourrait d'envie de lui dire d'arrêter ses pirouettes et d'oser, une prouesse inespérée. Un homme apte à se cacher, était certainement condamné pour la plupart des pétasses délurées. Ciara n'en était pas une. Elle savait, de quoi il était question. La femme enfant ne pouvait pas lui dire, ni lui montrer à quel point il était ardu d'être sincère avec autrui. Elle finirait par lui inculquer, cette idée folle, que l'identité était dessinée dans les choix d'une vie. Ciara avait fait des mauvais choix, souvent les pires, et elle se disait que cela fut le meilleur moyen de grandir. Partir pour mieux revenir. Voilà ce que fut cette absence. Elle était trop crédule, pour faire preuve de courage et d'assumer les faits : elle ne supportait pas l'idée d'être tout seule, et de laisser le bonheur s'échapper. Elle s'accrochait, et un jour, elle en mourrait. Cet inconnu n'était qu'un moyen de plus, d'échapper à cette peur qui animait ses terreurs nocturnes, ses paniques et son coeur qui battait toujours trop vite. Il ne comprenait pas, elle ne savait pas pourquoi elle s'acharnait. La conversation téléphonique, ne fut que le portrait abstrait d'une désespérée de la vie. Pathétique.



«  Dommage.  »   Sa seule réponse, légèrement moqueuse, mais teintée d'une angoisse. Son choix, son rendez-vous, sa putain de proposition. Elle ne maîtrisait rien, la nuit régnait et seule elle dominait l'instant présent. L'humour avait sa place, mais ne devait pas écarter le chemin de la vérité. Alors, elle l'entamait, le pas incertain. Il ne daigna pas inventer une occupation et fit preuve d'une franchise surprenante : il évoqua le bar. Un souvenir égaré, qui fit sourire la jeune femme en silence. « Les cocktails italiens, sont vraiment dé-gueu-lasses. »   Une moquerie, totalement assumée, mais réelle. Mon dieu, elle se souvenait de ces verres enchaînées sans aucune passion, mais refusant de s'éloigner de ses habitudes par peur d'effrayer Roman Hyde. Elle n'osa pas rebondir sur le fait qu'il était vieux, parce qu'il ne semblait pas l'être. Difficile de se fixer sur un âge, mais il approchait probablement de la trentaine et pas au-delà. Sinon, elle passerait pour une midinette et cela dépassait le seuil de l'acceptable selon la sorcière. Des efforts, elle pouvait en faire, mais en aucune façon sortir avec un mec qui avait le double de son âge. Le blanc fut alors comblé par une révélation qui se fit attendre. Son nom, enfin. Pas de blague, il balança simplement le nom. Feliks ? Comme le chat ? Elle était tellement surprise qu'elle pensa vaguement à faire une blague, mais préféra se taire. S'il était capable de changer d'apparence, alors, son identité était certainement brisée par nature. Mieux valait sourire, fermer sa gueule et le remercier de cette information. «  Okay. »   La voix douce, non par mépris, mais simplement comme si l'information était banale. Elle voulait, elle l'avait. L'ambiance sembla s'apaiser pour elle. Il continua dans ses explications alors qu'elle pouvait entendre son angoisse, avec sa gestuelle et ce bruit qui s'en dégageait. Impossible de l'arrêter : révélant l'origine du prénom, les origines de sa mère et finalement une affirmation simple : il n'avait pas masqué sa personnalité, seulement son identité. Pas le temps de répondre, puisqu'un serveur fit son entrée dans la pièce, laissant passer un filet de lumière, trop faible pour parvenir à distinguer qui lui faisait face. L'individu déposa alors les entrées face aux deux aveugles du soir ainsi que deux verres, tous deux avec un contenu précis. Impossible de parier sur un cocktail en particulier. Remerciant timidement le serveur alors qu'il quittait à nouveau la pièce et laissait les ténèbres envahir l'endroit.

Tentant d'attraper son verre en baladant sa main sur la table en quête de l'objet. «  Je sais. »   Réponse étrange, qu'elle ne justifia pas. Impossible pour elle de comprendre ses mots. «  Je crois, que je sais reconnaître un menteur. Je mens très mal en revanche, vraiment. Je ne possède pas le charisme d'une Elizabeth Taylor, qui pourrait faire gober des vipères à un individu parfaitement conscient de la réalité.  »   Attrapant alors son verre en ne cachant pas sa surprise, soulevant délicatement ce dernier avant de l'approcher de ses lèvres sans oser le boire. « Je ne t'en veux pas, pour le mensonge. Je t'en veux, parce que tu pensais que j'allais te jeter pour ton physique. Tu as déjà vu des gens moches ? Je veux dire des vrais moches ? Tu sais ces gens dans les trucs genre tellement vrais ? Les gens qui pensent qu'un shampoing 18 en un ça marche. »   Laissant échapper un petit rire qui était plus proche du couinement. Portant doucement le verre à ses lèvres : mojito.









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Alone in the Dark ✤ Feliks - Mar 11 Sep - 21:43

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Les cocktails italiens, ça le fait sourire, un peu plus franchement. « Plus jamais d'americano. » Il le sent presque encore, ce goût liquoreux sur sa langue. Il n'a jamais été très friand d'alcool forts, se complaisant dans les cocktails peu prononcés. Difficile, le Murtagh, lorsqu'il s'agit de s'abreuver. Il se le demande un instant. Si c'est bon signe, qu'elle embraye sur le sujet. Qu'elle ne se braque pas, lorsqu'il parle. Il n'a aucune idée du motif l'ayant poussé à le recontacter. L'idée qu'elle puisse avoir envie de le revoir, de passer du temps avec lui, ça ne coïncide pas avec la dernière fois. Pourtant, il l'aurait sans doute recontactée, si elle ne l'avait pas fait. Une fois qu'il aurait trouvé le courage de lui envoyer un message détaché. Il en aurait fallu, du temps, mais il l'aurait fait, Feliks, parce qu'il n'est pas du genre à y réfléchir à deux fois lorsqu'il a envie de faire quelque chose. Même si c'est une connerie. Même si ça risque de faire mal. Car oui, leur dernier rendez-vous, ç'a été douloureux en encaisser. Beaucoup de choses ont été ramenées à la surface, indépendamment de leur volonté. Tant d'une part que de l'autre. Et s'exprimer à ce sujet, c'est un peu compliqué. Même s'il a l'impression de la connaître. De bien la connaître. Même si ça n'a été l'affaire que d'une soirée par semaine, pendant quelques mois. Pour le Murtagh, ç'a été suffisant. La qualité prévaut sur le temps. Toujours capable de s'attacher en un battement de cil, tout comme se révéler désintéressé après des années. Il n'a jamais été du genre à se poser dix mille questions. A se ré-freiner lorsqu'il a envie de quelque chose. Quitte à s'y briser les ailes, à de trop nombreuses reprises. Feliks n'apprend pas de ses erreurs, jamais. Un problème de caractère, d'esprit trop distrait.

Un semblant de lumière dans son dos, trop faible pour éclairer plus qu'une silhouette. Il plisse vaguement les yeux, mais ne distingue rien de particulier, tout au plus quelques formes. Il ne peut s'empêcher de lâcher une vanne au serveur, client lourd par excellence. « Vous avez des lunettes infrarouges, ou un entraînement militaire ? » Car l'homme ne fout rien par terre. Ni les assiettes, ni le verre. Le serveur esquisse un rire poli, alors que le Murtagh semble invisiblement perplexe. L'homme n'a pas répondu à sa question, et ça l'intrigue. Il s'y intéresse probablement aussi pour ne pas avoir à affronter Ciara, sur le sujet de sa sincérité à son égard. Celle qui s'annonce, quand la porte se referme. « Mauvaise menteuse ? Je le note. Fallait bien quelque chose pour contrebalancer la liste de tes atours. J'avais que... petite de taille, pour le moment. » C'est peut-être trop tôt pour se foutre d'elle, surtout après avoir descendu son nom de jeune fille. Le contentement de la sentir ouverte à la discussion, qui délie sa langue. Il éteint son flux de parole intarissable sur le bord du verre qu'il attrape - non sans avoir manqué de renverser la carafe d'eau au centre de la table, et lâché un « Ah merde. » Il ne prend pas le temps de sentir le breuvage, y plonge les lèvres pour rencontrer un mélange  légèrement sucré. Tequila sur les papilles. Tequila sunrise, mais le brun ne reconnaît pas. De toute manière trop obnubilé par Ciara qui lui en veut, mais qui le perd, à enchaîner sur la notion de beauté, une émission télé, et son petit rire qui avait manqué au renard. Ce petit tintement étrange qu'elle produit et qui le fait sourire en retour. Sans se moquer. Attendri. « Avant toute chose, j'sais pas si on a le droit de se faire goûter mais, tiens, dis moi ce que c'est, je retrouve pas le nom. » Et d'une main qui tâtonne sur la nappe, il part à la rencontre de la sienne, dans l'idée de lui filer son verre. Le tissu sous les doigts, il ne s'attendait pas à rencontrer ceux qu'il cherche aussi rapidement. Contact qui éveille ses nerfs, prolonge la sensation le long de son bras, jusque dans sa nuque. C'est épidermique, un peu trop marqué. Peut-être parce qu'ils sont dans le noir. Que la toucher rend le tout plus réel. Plus consistant, dans le néant qui les entoure, solitude dans la pénombre rompue de leurs voix qui se répondent. « Si on était dans un film romantique, j'te prendrais la main. » Remarque innocente, alors que son index caresse fugacement le dos de sa main, sans pour autant s'en emparer. Il a un instant d'égarement. C'était presque plus facile, de se cantonner dans ces mots échangés dans le vide. De ne pas se rappeler de ce que c'est, de toucher sa peau. De se tenir près d'elle.

Et il en a le coeur qui manque un battement, quand il se ressaisit. « Bon, dans un film d'horreur, j'te caresserais la main depuis dix minutes et tu finirais par me dire "quoi ? mais c'est pas moi, j'suis à côté de toi". » Romantique, Feliks. Il s'empresse de lui glisser le verre dans la main, et de ranger sagement ses bras de son côté de la table. Frontière imaginaire qu'il imagine dressée entre eux. « Si tu savais ce que les gens changent, pour un physique. Au fil des années, j'ai eu l'occasion d'en prendre de toute sorte. A force d'en voir, des réactions déplaisantes, ça te vaccine un peu. » Et il s'empare de ses couverts, fourchette qui crisse dans son assiette à lui en péter un tympan. Entrée qu'il commence à déguster, sans faire tellement attention à ce qu'il mange. C'est bon, c'est tout ce qu'il sait. Y'a pas de légumes verts. Un goût de tomate, d'épices. Un peu de fromage. De la pâte. Des goûts qui se mélangent, qu'il peine à distinguer. « Quand ça t'arrive, de te transformer, de prendre l'habitude d'être un autre, c'est plaisant aussi. » Révélation qui vient entre la deuxième et la troisième bouchée. « C'est difficile de redevenir soi, quand on a été Roman pendant un certain temps. » Couverts qui se posent, serviette qui essuie ses lèvres. Le vide qui se crée dans sa poitrine, quand ce qu'il garde enfermé depuis des semaines s'évade, lentement. « Te montrer mon visage, sur le bateau, sur le coup, c'était facile. » Les yeux qui se perdent dans le vague, dans la noirceur ambiante, à se demander s'il le dit pour elle, ou pour lui-même. « C'était facile parce que je savais qu't'aurais pas peur de la transformation. » Pas avec ce qu'elle lui avait révélé, juste avant. « J'pensais pas que... fin, j'voulais pas te faire pleurer. » C'est ce qui l'a plus emmerdé, dans le fond, même s'il a tâché de ne pas trop la regarder à ce moment-là, quand il a quitté l'illusion. De sentir sa peine. De s'en savoir responsable. Sans comprendre.

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Alone in the Dark ✤ Feliks - Mar 11 Sep - 23:01

Alone in the Dark

If this feeling flows both ways, sad to see you go, was sorta hoping that you'd stay. baby we both know, that the nights were mainly made for saying things that you can't say tomorrow day.





Des serveurs formés par les services secrets. Cela aurait très certainement un charme, et le restaurant aurait le mérite d'être parfaitement protégé. Ciara n'osa pas signifier à Feliks que sa blague était certainement une redite, et que ce pauvre serveur devait écouter en boucle les remarques de ce genre. Ciara ne fut jamais serveuse, mais travailler dans les bars fut formateur. Elle se contenta d'afficher un petit sourire en coin. Il ne prit pas la peine de répondre, n'accordant donc aucune importance à cette petite vanne. Le sentiment étrange laissé par le serveur fut de courte durée. Dans les situations du genre, il était toujours agréable de mentir au client, de simuler un rire ou simplement de surjouer un bref instant. Une formule de politesse, merde, ça n'allait pas le tuer. La jeune femme n'était pas une femme à « scandales », elle ne hurlait pas dans les restaurants pour se faire rembourser. La déesse exprimait toujours un avis calme, et tentait de résoudre la situation en entamant une conversation. Hormis lors des soldes, en effet, Ciara était le cliché monstrueux des filles accros durant la période estivale. Un monstre, prête à manipuler un magasin entier pour pouvoir atteindre en première les bottines du fond du magasin – ordre des priorités purement subjectif. Ciara n'était pas la femme des films : pas fatale, ne rigolait pas avec sensualité et était profondément incapable de mentir correctement. Oui, elle pouvait manipuler, mais elle était inapte à tenir un mensonge de bout en bout. Il vint de lui-même rajouter un défaut à la liste de la sorcière : sa petite taille. En effet, elle trichait avec des talons et ses pieds en souffraient. Il avait admiré, une seule fois l’enchanteresse au sol : la visite sur le bateau. Elle miserait facilement dix dollars sur le fait, que ce ne fut pas l’élément le plus important de la soirée pour lui comme pour elle. Pour autant pas le de lui répondre, puisqu'il entame une catastrophe : l'eau renversée. Il résuma de lui-même la situation alors que l'eau se déversait. D'un petit air narquois, elle chuchota ces mots assez fort pour se faire entendre. « Pas très doué de tes mains. »   Non, elle n'allait pas rebondir sur le « petite taille », mais simplement poursuivre avec le même sens innocent entamé par Feliks.

Proposition de partager un verre, de faire goûter. Initiative dangereuse, de par la démonstration du jeune homme de sa difficulté à se repérer dans le noir. Pensant alors qu'elle devrait s'amuser à chercher le verre dans le vide, ce fut la main du presque inconnu qui tomba sur la main de Ciara. Un frisson, léger, étrange – bordel ça devenait sérieusement niait. Elle resta immobile, inapte à bouger ses doigts, sa main ou même à la retirer. La remarque sur le romantisme la tétanise d'autant plus, elle fut alors incapable de réagir. Incapable de réagir, parce qu'elle était ailleurs, flânait entre fantasme et réalité. Ciara était d'une niaiserie rare, et il fallait donc admettre qu'elle était ridicule : ne bougeant pas ses doigts, et laissant donc son partenaire sans réponse. « Les clichés des films ont parfois du bon. »   Parce que oui, elle adorait Titanic. OUI, Rose était une connasse de fausse rousse – et bien évidemment, il y avait de la place pour deux personnes sur cette putain de planche. La sorcière n'était pas une adepte des références suivantes : l'horreur. Non, elle n'était pas une grande adepte des films où la vierge devait survivre. En effet, elle trouvait cette règle profondément merdique. Cela voulait donc dire que la coincée du cul serait la seule à survivre ? Pourquoi ? Pour compenser ? Le dieu des scénaristes avait décidément une drôle de vision des choses – en réalité cela venait de la question morale américaine abandonnée après le code Hays. Ciara n'était pas une fille de terrain, elle était cette jeune femme qui théorisait, mais qui ne vivait pas les sensations fortes. Néanmoins cela fit rire connement la demoiselle, qui attrapa le verre pour le porter à ses lèvres. Portant d'abord le verre à son nez, puis à ses lèvres, humectant ces dernières avec le liquide. «   T'es qui là ? Téquilla ! »   Blague nulle, merci de le remarquer – elle reposa le verre en le faisant glisser au plus près de son partenaire. Pourtant, cette blague fut courte et la conversation s'en retourna à des sujets plus graves. L'humour s'en allait, pour mieux aborder les sujets difficiles. Il parla des changements, des mentalités sur le physique. N'était-il pas venu vers elle parce qu'il la trouvait belle ? Difficile de ne pas le penser, mais elle préférait se taire en attrapant ses couverts avec autant de délicatesse que possible en tentant de dessiner le contenu de son assiette avec.  «  Tu n'as pas l'air vacciné, mais plutôt blasé sur le sujet. »   Une bouchée et l'envie de manger s'envola : la faim, notion humaine disparue.

Plaisant ? D'être dans la peau d'autrui ? Peut-être pour lui. Il justifia son acte, plus qu'elle ne l'espérait. Une sensation étrange lui dévora le ventre, venant lui rappeler le mal dont elle fut responsable ce soir là également. En effet, elle était partie à cause du changement de physique. Il proposa une simple phrase, et les excuses furent accordées : c'était facile. Il avait fait cela par facilité, ne considérant pas le changement en lui-même, mais bel et bien pour montrer son physique. Oui, elle pouvait encaisser la magie, mais pas le mensonge qui camouflait son vrai visage. Néanmoins il fut touchant, en venant s'excuser pour les larmes de la demoiselle. Elle esquissa un petit sourire en coin en buvant cul sec son cokctail qui depuis plusieurs semaines, avait l'effet d'un verre d'eau sur elle.  «  J'vais te faire une confidence: j'ai pleuré quand Britney Spears s'est rasée la tête. Me juge pas s'teuplait. »   Elle laissa échapper un léger couinement, humoristique, mais en réalité elle dénonçait une réalité assez bluffante : elle pleurait souvent, pour pas grand-chose. Des années à se faire battre, ça forgeait le caractère ? Pas toujours, pas pour tout, pas forcément lorsqu'il était question d'amour.  «  C'est vrai, tu as raison : ton acte était facile, mais tu avais confiance en moi à ce moment là. Pardon, si tu as cru que je t'aimais uniquement pour ton physique. Pardon, pour ce que je vais faire. »   Glissant alors une main sous la table pour brutalement allumer le bouton de la lumière. Laissant alors le jour refaire son apparition. Le temps serait court, sachant que le serveur ne tarderait pas à débouler en voyant la lumière s'éterniser. Les yeux mirent du temps à s'habituer, plusieurs secondes, de longues secondes. La sorcière se dévoila alors, pleinement. Le maquillage fut abandonné, les talons délaissés, le pull fut endossé, le chignon semi-gras fut adopté. Elle avait des cernes, lourdes, qui marquaient son visage. Le teint était imparfait, avec des rougeurs et des pores dilatés. Mimant un semblant de sourire en détachant en détachant son chignon pour révéler de longs cheveux bruns. Des nuances subtiles.  «  Je passe 35 minutes à me maquiller, j'ai pas moins de 6 produits différents pour mes cheveux et je dois dormir en mode nonne pour éviter les nœuds – et 8 produits pour la peau minimum. J'ai des marques sur le corps, euh sinon bah je déteste le sport, je préfère manger de la salade durant trois jours. Je suis pas la pute des magazines, je suis pas la connasse de niaise qui sent le Dior en sortant du lit et qui après l'amour dit « je vais aller me rafraîchir », perso j'veux juste prendre une douche et j'suis pas une nympho, j'adore me faire une soirée télé dans un plaid. Tu sais combien c'est chiant d'entretenir des cheveux blonds ? Parce que perso j'en avais marre de m'endormir avec des cheveux embaumés par du miel.  »   Hochant les épaules sans oser regarder Feliks.  «  On ment tous, c'est juste que la société accepte que je me cache derrière du maquillage, mais pas toi. On fait la même chose, tu l'as assumé, je fais donc de même. Voilà, j'ai cassé l'ambiance, sorry i am not sorry comme dirait Demi Lovato. »   Passant une main dans sa nuque, incapable de savoir quoi dire, hormis qu'elle avait envie de partir.  «  J'aime bien les barbus, sinon. »   Ta gueule Ciara.















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Alone in the Dark ✤ Feliks - Mer 12 Sep - 22:19

alone in the dark.


if i would rewrite our story, i'd erase our names from history.
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Il a déjà fini de manger son entrée, plus pour s'occuper les mains que par réelle envie, quand ses doigts viennent à nouveau attraper le verre. Ciara blague, et ça lui arrache un rire. « J'sais pas dans quelle catégorie j'dois ajouter, fait des blagues nulles. » Au moins, ça a le mérite de le détendre, avant que les mots ne s'échappent davantage. Vanne ouverte sur le flux de ses paroles, le Murtagh devient bavard quand les verrous sautent sur sa pudeur. Et il en a, des choses à dire. C'est désordonné, irréfléchi, l'impact de ses mots ne le marquant qu'une fois sortis. Il aurait presque l'air tendre, à se confier de la sorte, paroles s'emmêlant dans une clarté étrange. Ce qu'il ne dit pas, c'est à quel point il se fout bien du mal qu'il peut causer, d'ordinaire. Comme la sensation des billets qu'on lui cède pour une heure de transformation étouffe toute once de culpabilité. Le kitsune en côtoie, des âmes que la vie a éraillé, depuis une paire d'années désormais. De ceux qu'il a commencé à sélectionné à peine quelques semaines après son nouvel éveil. De cette dame du bout de la rue, qui avait pour habitude de mal fermer la porte de sa véranda la nuit. Qu'il avait déjà volé, quand le besoin l'exigeait, du temps de son existence humaine. C'est chez elle qu'il l'a vu, ce portrait habillant un mur de son entrée. La photographie disposée sur sa cheminée. Et une autre. Encore une autre. Traits restés jeunes, sur des photos trop jaunies pour être récentes. C'est elle qu'il est venu trouver, à l'aube de sa seconde existence. Se présentant à sa porte, comme un fantôme. Gosse arraché au passé, vieil adolescent qui ne goûterait jamais l'âge adulte, similitudes trop aisées à interpréter. Le regard de la dame du bout de la rue, ça l'a marqué à jamais, dans son coeur d'homme disparaissant sous les côtes de l'animal. Première tache apparaissant entre les reins du renard, première année de renaissance, à se jouer de sa première victime pour mieux subsister. Il la réconfortait, Feliks. C'est ce qu'il s'est dit, tout ce temps à squatter cette chambre que le fils occupait autrefois. Il lui tenait compagnie. Elle lui offrait un toit. Et quand il en a eu marre, il s'est envolé. Sans un aurevoir. Et peut-être qu'à elle, ça lui a fait plus mal que s'il n'était jamais revenu. Et puis, ça s'est enchaîné. Encore. Et encore. A se prendre pour le bon samaritain du quartier, étendant son territoire. Se payant la tête de ceux qu'il dupait, et avec leur accord, en plus de leur argent. Paumes rendues avides par l'obsession de la créature. Et on a bien profité de lui, en retour. De ces corps qui n'étaient pas les siens. Son coeur battant pourtant sous les carcasses étreintes. Retenant chaque instant dans une précision déplaisante.

Le seul épargné de souvenir douloureux, en revêtant sa peau, c'était Roman. Roman que Feliks avait toujours préservé des rencontres indésirables. Roman, synonyme de légèreté. Jusqu'à Ciara. Présence animant bien plus que de simples sourires calculés et remarques trop étudiées. Et c'est sans doute parce que le costume était si agréable, que Feliks s'est laissé aller. Pas parce qu'il se sentait plus beau, qu'avec d'autres traits. Simplement car Roman n'avait pas encore souffert de ses actes, ni de ceux d'autrui. Et c'est tout ça qu'il entend, par facile. Seulement, c'est le genre de chose qui ne s'exprime qu'à moitié. Qui le ferait résonner comme le taré de la soirée, l'être aux propos saugrenus. Un jour, il le lui dira peut-être, comme c'était plus facile de l'aborder sans ce brouhaha dans sa tête. Comme c'était plaisant, de lui parler, d'être écouté, de ne penser qu'à la retrouver, sans appréhender la fin. Mais il n'est pas prêt. Pas encore. Alors, il se contente de ricaner à son tour quand elle évoque Britney. Trésaille, quand elle s'excuse. Réagit trop vite, trop fort, dans ce noir qui les entoure. « Qu'est-ce-que tu vas... »

Dans sa rétine, ça explose. Paupières qui s'écrasent pour mieux prévenir la douleur migrant derrière ses yeux. Une main se lève instinctivement, protège ses prunelles de la lumière qui les engloutit. Il ne comprend pas tout à fait ce qui s'est produit, Feliks, tourne initialement sa tête autour d'eux, cherchant à apercevoir un serveur dans un coin. S'assurant au passage qu'ils sont bien seuls - sa remarque sur les films d'horreur lui a peut-être mis l'idée en tête que ce n'était pas le cas. Et quand ses yeux se reposent sur elle, chaque changement lui apparaît très nettement. Inévitable, lorsque la déformation kitsunesque veut que chaque détail d'un faciès soit mémorisés à la perfection pour une durée indéterminée. Il ne loupe donc rien de sa couleur de cheveux, du maquillage absent, du grain de sa peau, de ses couleurs, plus foncées sous ses yeux. Il va jusqu'à détailler le pull, de ce regard toujours insistant, ne marquant pas la distance de convenance. Lui-même porte un simple pull beige, marquant sa carrure moins imposante que celle du blond auparavant représenté. Un jean, noir. Ses cheveux vaguement maîtrisés, effort fait avant de partir, sur le crâne de l'apparence empruntée pour venir. Sans doute que ça a un peu bougé, quand ses traits se sont rétablis. A vrai dire, il ne se pose pas franchement la question de sa propre tronche, car Ciara enchaîne immédiatement. Et il se tait, encore un peu sonné par le changement de décor. Les explications s'enchaînent, sans qu'il ne l'interrompe. Elle a raison. Il le sait, pour avoir déjà fait l'effort de se maquiller, lorsque le travail l'exigeait. Et il ne peut se priver d'un haussement d'épaule, d'un trait d'humour ne le quittant pas, même lorsque le sujet est sensible. « J'connais pas trop ce problème, non. » Légère pause. « Si j'veux de beaux cheveux blonds, j'ai qu'à claquer des doigts. » A ses mots, la crinière brune se pare de reflets dorés, venant bientôt envahir son crâne en entier. Il a toujours l'air totalement sérieux, Feliks, quand il quitte son siège, de toute évidence incapable de tenir en place plus de dix minutes. Et il s'approche d'elle, qui ne le regarde pas. Glisse ses doigts sous son menton, dans une douceur presque curieuse, l'encourageant à lever son regard vers lui, qui a désormais de jolies boucles jusque sous les oreilles. « T'en serais jalouse, avoue. » Et il sourit, alors que ses genoux ploient, le plaçant à sa hauteur. « La position accroupie est sacrément peu flatteuse, merci de ne pas m'le faire remarquer. Surtout que mon pantalon est trop serré, j'vais me retrouver à quitter le resto en cachant mes fesses. » Et sur son cuir chevelu, ça signe le retour à la normale. Le gel qui s'est entièrement dissous dans la transformation, ne laissant que des mèches ébouriffées retombant sur son front. « Tu pourrais t'raser la tête comme Britney que tu serais toujours belle. » Et il la regarde, dans sa position peu séduisante, droit dans ces beaux yeux, même démaquillés. « Ma barbe est totalement certifiée naturelle, y'a rien de magique là-dessous. Tu peux toucher, si tu veux. » C'est quand il incline le menton dans sa direction dans un air franchement débile, que la porte s'ouvre. Et il se relève précipitamment, Feliks, comme si on venait de le prendre sur le fait d'une connerie monstrueuse. Il s'en éclate les genoux sous la table, dans un nouveau brouhaha de vaisselle ébranlée, percutant le bouton dans la foulée. Le coeur qui palpite, quand l'obscurité retombe. Ses mains crispées sur la table, le souffle court. Le serveur qui demande si tout va bien, et le kitsune qui n'ose pas bouger. Echine tétanisée. Souffle court. « Ou-oui. Tout va bien. J'crois qu'on a fini les entrées. » Peur collée au ventre d'avoir été vu, ou non. On ne peut pas le voir, pas quand il a ce visage-là. Pas quand il est Feliks. Et même s'il ne le connaît pas, ce serveur, ça le paralyse. Il en reste immobile à côté de Ciara, prostré, attendant que le type disparaisse de leur zone de pénombre.

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Alone in the Dark ✤ Feliks - Jeu 13 Sep - 8:39

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L’humour abandonné sur un trottoir. Cela lui serait profitable. Elle ne brillait pas par son humour, n’étant pas capable d’user de sarcasme ou d’ironie avec justesse. La sorcière n’était apte qu’à des blagues faciles, et était à son élément dans les conversations sérieuses qui ne laissaient pas de place à l’humour enfantin. Une chose ridicule pour certains. De ne pas savoir mélanger humour et sérieux, un défaut. Il existait une nuance entre traiter d’un sujet avec légèreté et faire preuve d’un humour abusif et de dédramatiser toutes les situations. Ciara rentrait dans la première catégorie, Feliks lui semblait plutôt pencher vers la seconde possibilité. Ce n’était pas une tare, elle ne comptait pas lui dire d’aller voir ailleurs uniquement parce qu’il faisait preuve d’humour en toutes circonstances. Le drame avait déjà glissé bien trop bas dans cette histoire, il semblait fort peu opportun d’en rajouter une couche. Ciara n’était pas une adepte de ce que les comédies romantiques nommaient les « dramas ». Ce besoin perpétuel d’en rajouter, de toujours sombrer vers le mélo-dramatique simplement pour le plaisir de pouvoir ensuite le raconter à ses copines et mater friends en insultant tous les mecs de « gros connards ». Voilà, le mélo-drame était sans doute trop répandu, tout comme le fait de prendre les sujets avec le dos de la cuillère. Ciara en était incapable, d’évoquer un sujet grave pour ensuite marquer un temps d’arrêt avec de l’humour gras. Feliks, semblait le faire avec aisance. Peut-être que les mecs avaient un don pour s’en foutre de tout, et donc ils parvenaient à toujours user d’un humour abusif pour mieux se sortir des pires situations. Tant mieux pour lui, même si cela était nettement moins drôle pour elle. Comment réagirait-il si un jour elle disait qu’elle voulait se marier ? Pire encore, qu’elle voulait afficher les photos de ce mariage sur internet ? Lui qui semblait incapable de supporter l’idée de se dévoiler au reste du monde. Feliks serait alors face à un fait simple : rire de tout était parfois impossible. Il ne pourrait jamais fuir éternellement derrière cet humour, encore moins avec elle, qui préférait d’autres cachettes à celle de l’humour. Lui, il était de tuer le drame par le rire, tandis qu’elle usait du rire pour éviter créer un malaise – dans cette situation déjà assez atypique. Donc il pouvait rajouter son humour nul dans la catégorie « défauts », et de son côté elle ferait de même pour lui, en soulignant en gras cette caractéristique en y rajoutant un point d’interrogation avec une simple note : jusqu’à quand userait-il de l’humour pour faire taire le pire à venir ?

Le pire, ce fut ce qu’elle entama. Pas pour lui, mais pour elle. De façon égoïste, elle avait imposé un principe lors des rencontres : elle était belle. Chose vraie, Ciara était belle. Pourtant, il y avait une chose importante à noter : elle était belle, parce qu’elle faisait tout pour l’être. Il n’était pas question de beauté naturelle, mais de mise en valeur au profit du regard admiratif d’autrui. Non, elle ne faisait pas ça pour son bien être personnel. Il existait plusieurs théories, deux courants de pensée en ce qui concernait la beauté. Tout d’abord l’idée du « je veux être beau, pour me plaire à moi même », qui était la théorie des idéalistes, de ceux qui croyaient que l’esprit humain ne répondait pas aux normes sociales. Une utopie, dans les faits, et rien de plus. La seconde idée, plus noire, était la suivante : je ne veux pas être beau pour me plaire, mais pour plaire à l’autre qui m’offre donc une estime de moi. Une version superficielle, mais nettement plus réaliste selon elle. Tout le monde vivait par procuration, de façon plus ou moins assumée d’ailleurs. Ciara le savait, et ce n’était pas pour elle, qu’elle se maquillait, mais pour se noyer dans une masse de gens « beaux » et « classiques ». Devenir banale, une idée idéale, mais qui au final ne changeait que dalle. Alors le discours fut long, inutilement long et cliché à souhait. Un peu de niaiserie, juste pour oublier la souffrance des années après l’enfance. Feliks écouta, avec attention. Il fallait lui reconnaître un talent pour l’écoute. Sans doute que passer sa vie à changer d’apparence fut la meilleure école pour devenir l’oreille de tous ceux qui étaient malheureux. Le contraste entre eux pourrait être binaire : il est bien habillé, elle ressemble à un sac à patate égaré dans une ferme. Il répondit et fit preuve d’humour, en appliquant ses dires : un blond. Cela ne lui allait pas sous sa véritable forme – de toute façon, tout le monde savait que les bruns étaient les meilleurs lorsqu’il était question d’une histoire de coeur. Forcée à dresser son menton, elle affiche un petit sourire en coin lorsqu’il évoque la potentielle jalousie : en effet, intérieurement, elle l’insultait de façon extrêmement précise et avec un vocabulaire aussi riche que varié. La position accroupie lui donna en effet un air ridicule, et une nouvelle fois, il tenta de la faire rire. Pas cette fois, au mieux un sourire en coin, mais pas de couinement pour dénoncer sa joie. Admirant les cheveux changés à nouveau et faisant face à sa crinière brune, déposant alors une main dessus, jouant légèrement avec une mèche sans oser pousser le vice. Il la complimenta avec la phrase bateau : tu serais toujours belle. Vraiment ? Il n’avait pas plus stéréotypé comme réponse ? Bon, cela avait le mérite d’être doux à son oreille à l’orgueilleuse, mais cela ne la rendait pas heureuse pour autant. Le sujet de la barbe fut alors évoqué : elle était naturelle. Déposant une main sur cette dernière, jouant de son pouce sur la joue du brun. Court, cela fut. Le serveur déboule, la lumière disparaît à nouveau et Feliks fait preuve de maladresse à nouveau. Cela lui arrache un ricanement cette fois-ci, tandis qu’il invente une excuse. Le serveur s’approche donc, récupère les plateaux en s’arrêtant deux secondes sur le plat presque plein de la demoiselle. Ne commentant pas, il se retire et laisse la pénombre reprendre ses droits.

Un bref moment de silence, brisé par la sorcière. « Tu te caches comme ça depuis quand ? » La question était sincère, et elle ne savait pas comment reprendre le fil de la conversation de façon naturelle. Rien de naturel dans cette rencontre, dans cette conversation et dans cette relation. Appuyant à nouveau sur le bouton pour rallumer la lumière un bref instant. Se redressant de sa chaise pour s’attaquer à ses cheveux et entamer un chignon absolument immonde, mais qui aurait le mérite de cacher l’aspect gras de sa chevelure – même si elle était plutôt de nature à posséder des cheveux secs. Déposant son regard sur lui, en ne sachant pas comment avancer, s’il fallait continuer ou simplement s’en aller. « C’est pas comme ça, dans les films romantiques. Il n’y a pas d’histoire de dieux, de créatures et toutes ces conneries. Alors, je sais pas ce qu’il faut faire, je sais pas. Comme d’hab, je sais pas. On en est où ? »







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Alone in the Dark ✤ Feliks - Dim 16 Sep - 17:43

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Il en a la nuque qui le picote, quand elle joue avec ses cheveux. Tignasse dorée qui regagne son brun originel, réagit aux doigts qui s'y promènent innocemment. Les mains sagement posées sur ses genoux, ce sont ses jambes à elle qu'il frôle, tâchant de rester immobile, concentré. N'empêche qu'à jouer de cette assurance qui s'invente pour deux, il n'en perd pas moins pied. Il tâtonne dans le domaine, l'irlandais. Peu habitué à réconforter. A soutenir, à rassurer. Sans être purement égoïste, c'est sûrement l'impression qu'il a renvoyé durant toute son existence d'homme - et sans doute que ç'a été encore pire, après. Ce n'est pas qu'il se fout du monde qui l'entoure, pourtant. Capable d'empathie, pas désintéressé du sort de ses pairs lorsque ces derniers se confient au kitsune. Faut croire qu'il se focalise trop sur ses propres pas, pour ne plus flancher. Et il ne relève que rarement la tête, pour s'apercevoir qu'il a beau être seul, l'univers ne s'est pas arrêté. Avec elle, c'est pas pareil. Il a envie d'essayer. De faire un effort. Maladroit, ouais, à en juger de ces remarques qu'il enchaîne sur le ton de la blague. Essayer, au moins, de ne plus être responsable des larmes qu'elle pourrait verser. C'est que ça l'a marqué. Profondément. Il n'a jamais aimé ça, voir les filles pleurer, mais une fois de plus, il n'a jamais vraiment regardé. Pas même Ciara, pour être honnête, en sentant la détresse. Et il s'en est voulu, après. Seule raison, d'ailleurs, qui a éveillé sa culpabilité. Le reste, qu'un défaut de compréhension entre eux, qu'il s'est dit. Sûrement un peu facile, ça aussi, mais il n'en démordra pas.

La caresse vient se heurter à sa barbe, et son menton s'élève par réflexe, chat ayant l'habitude de se faire grattouiller le poil. Le serveur arrive, et c'est pour le mieux. Le renard peine à se tenir lorsque les transformations animales sont trop récentes. La porte s'ouvre, donc, la lumière s'éteint et la douleur percute ses genoux, l'empêchant de se mettre à ronronner. Les émotions sont violentes, de la satisfaction à la panique. De la douceur à la terreur la plus viscérale. Un pas de recul, quand l'homme s'approche, se met à débarrasser. Son bras crispé qui frôle le dos de Ciara, comme s'il s'était résigné à se cacher derrière sa chaise. Il ne bouge pas, campe la position jusqu'à ce que le type se décide à refermer derrière lui. Feliks en a le souffle court, brûlant dans sa poitrine, une main moite se glissant sur son visage aux traits trop familiers. Un sursaut brutalisant ses muscles quand la jolie blonde reprend la parole, percutante de justesse. C'est bien ce qu'il fait, depuis des années. Se planquer. Ne plus exister, pour être exact. Première fois depuis un bail que la gueule s'affiche dans un lieu public, atmosphère aussi secrète soit-elle. « Sept ans. » Sept ans. Dans son âme incomplète, ça résonne. Sept ans qu't'es parti, Piel. Il est toujours figé, lorsque le rayonnement frappe sa chair, expose à nouveau son vrai visage. Après l'intervention de leur serveur, ça le brûle, presque. Au point qu'il se dirige à nouveau vers la table, prêt à percuter l'interrupteur au moindre bruit suspect. L'oeil perdu dans le vague au gré de ses pensées, il ne voit pas Ciara se recoiffer, l'oreille tendue, aux aguets d'une nouvelle intrusion. Sept ans, c'est long, dit à haute voix. Il a l'air d'atterrir, au son de sa voix. « Sortir, j'peux pas. J'pourrai pas, Ciara. » Il le répète, comme une supplication. Parce que ça, ça ne pourra jamais se reproduire. Et qu'il ne faudra jamais qu'elle le lui redemande, parce que physiquement, il ne tiendra pas. C'est trop d'angoisse à supporter, et ce genre de tourment, il n'a jamais su gérer. « J'pensais pas qu'on aurait cette discussion. Non, attends, j'pensais pas l'avoir avec quiconque, pour être franc. » Alors, il ne connaît pas franchement la réponse, non plus. Ce qu'il sait, c'est que ça le tiraille quand elle repose son regard sur lui. Au point où tourner les talons, et se diriger vers la sortie comme s'il s'agissait d'une issue de secours, ça ne lui convient pas. Ce ne serait pourtant pas la première fois. A la place, il s'avance, un peu. Yeux noirs ancrés dans les siens, c'est au fil de leur regard que se dessine son chemin. « Feliks Murtagh. » Il ne sait pas, si quelque part, ça résonne. C'est passé assez inaperçu, dans le chaos habituel de la ville. On en a parlé comme d'un fait divers. Le deuxième frère qui s'est foutu en l'air. Et son corps qui n'a jamais été retrouvé à la morgue, surtout ! Pour sûr que ceux qui ont écrit dessus n'ont retenu que ce passage, pour capter l'oeil hagard du lecteur lambda. « J'ai vingt-huit ans. Des fois on dirait moins, d'où la barbe. J'crois que j'vieillis plus comme avant. Plus lentement, en fait. Et j'dis pas ça pour te provoquer comme avec les cheveux. » Note railleuse. Pas de rides prématurées pour le kitsune au vieillissement décéléré. Un nouveau pas, une main tendue dans sa direction, après une hésitation. Renouer avec de vraies présentations ça semble être un bon début. Il lui attrape la main sans trop lui demander son avis. Ne la lâche pas, après l'avoir vaguement secouée. Ne trouve pas les mots. « Merde, c'est chaud. » Qu'il finit par lâcher, déridant ses traits crispés dans un rire qui s'meurt déjà sur ses lèvres. Une main qui grattouille la nuque dans l'instant de malaise. « Ce qui m'est tombé dessus, ça s'appelle un kitsune. » Prendre le temps de poser des mots sur l'impossible, comme elle l'a fait, la dernière fois. « Tu vois ce que c'est ? » Il s'approche, encore, puis s'arrête, bien en face d'elle. Feliks n'est pas pudique. N'a pas de notion de préserver une distance élémentaire. Glisse ses doigts sur sa joue, détaille son visage, avec cette même obsession qui la mémorise. Pas pour lui ressembler, non. Juste pour s'en souvenir. Avec la sensation que ce moment hors du temps s'éteindra dès qu'ils quitteront la pièce. « Tu vois comment ça arrive aux gens, ce genre de cohabitation ? » Et il caresse sa peau, en note la douceur, prolonge la course de ses doigts dans sa nuque, dans son dos. Et il l'attire à lui, Feliks. L'enlace, venant appuyer sa tempe contre la sienne. Il aimerait qu'elle le sache. Qu'elle lui réponde juste, oui, je sais. Qu'il n'ait pas à expliquer, comment la porte s'est ouverte, entre deux mondes, pour accueillir le kitsune.

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Alone in the Dark ✤ Feliks - Dim 16 Sep - 19:36

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« Maman, ça va pas. Je sais pas, ce qui se passe, mais ça évolue trop vite. J'arrive à faire tellement de choses en si peu de temps. J'ai perdu l'appétit, mais mon corps manque de rien. L'alcool, c'est comme de l'eau. J'arrive pas à comprendre, ce qui se passe, pourquoi ça arrive si vite. J'ai peur maman, de ce qu'elle est, de la place qu'elle pourrait prendre. Je savais, que ça allait arriver, mais pourquoi elle ? La magicienne la plus méprisée de l'Olympe. Celle qui fit face à Poséidon en portant son aide à Ulysse. Pourquoi ? Je pouvais pas tomber sur une déesse autre ? J'ai l'impression que l'esprit des gens est devenu un aimant. Chaque fois que je découvre des secrets au travers des mots, j'ai envie d'en user. J'arrive à me concentrer sur plusieurs esprits, durant un moment plus long qu'avant. J'arrive à produire tellement de choses. Parfois je m'imagine sur cette île, dans sa peau, simplement en me basant sur des tableaux. Tu m'avais dit, que tôt ou tard, l'hôte et l'entité finiraient par se disputer le contrôle du corps. Je crois que je vais perdre maman. J'suis pas, forte ou indépendante. Sans elle, je serais morte sous les coups. J'ai pas envie de gagner, j'ai aucune raison, d'avoir envie de gagner putain. Je sais juste pas, j'y arrive pas. J'me sens seule maman si tu savais et vous me manquez tellement putain. Je t'aime. » Message laissé sur le répondeur de la demeure californienne de la famille McFaon la veille du rendez-vous.



Sept ans. C'est long, c'est le cap décisif dans un couple. Sept années, c'est le collège combiné au lycée. Sept ans, c'est le temps nécessaire pour économiser pour s'acheter une voiture neuve. Sept ans, c'est le nombre d'années passées à se demander « que ferais-je de ma vie ». Sept ans, pour lui, ça représentait quoi ? Difficile à dire, et encore plus délicat de poser la question. Sept ans sans relation sentimentale stable ? Sans pouvoir s'attacher sincèrement à quelqu'un. En sept ans, il avait le temps de fonder une famille, de démarrer une vie. Pourquoi se priver ? Ne pas rester sur un visage et le conserver ? Au fond n'était-il pas l'investigateur de son propre malheur ? Pour elle, il semblait évident qu'il était impensable d'imaginer une vie dans la peau d'un autre, mais il semblait embrasser ce chemin. Il lui explique alors sa condamnation, la prison dans laquelle il avait décidé de se glisser sans réelle explication. Il ne pouvait pas, alors que faisait-il là ? Difficile de dire s'il était venu avec ce visage ou un autre. Il continua, justifiant cela par le fait qu'il n'avait pas envisagé cette conversation.  « Vivre la vie d'un autre est triste. Mourir sans personne, c'est pire, je crois. »   Parce que le jour où son corps rendait l'âme, que se passait-il ? Impossible de le savoir, elle n'était pas une pro dans le domaine des créatures. La socière avait déjà du mal à comprendre totalement le fonctionnement des divinités, elle ne comptait pas en plus apprendre parfaitement les capacités de toutes les créatures de ce bas monde. Il fallait parfois sélectionner les infos, et entre les effets d'une créature sur un cadavre et la philosophie de Kant : elle fit le choix d'en découvrir plus sur le sujet qu'elle pouvait exprimer en société. Choix totalement intéressé, certes, mais qui avait le mérite  de fixer les choses : Ciara était humaine avant d'être une déesse, à l'heure actuelle en tout cas. La brune voulait s'intégrer dans la masse, après une vaine tentative d'apprécier les mafias, elle fit le choix de la solitude divine. Circé avait fait ce choix par le passé, et sa tête ne fut jamais coupée. Un moment de réflexion brisé par le nom de l'individu qui lui faisait face. Cela ne lui disait rien, pourtant son histoire était tragique. Cela coïncidait avec son arrivée en ville, et sans doute, qu'elle fut occupée par des événements autres que la mort de deux jumeaux dans une période très courte.  « C'est joli. »   Air moqueur aux lèvres : oui, elle n'insultait pas les noms, elle.


L'immortalité était la fin logique d'une réincarnation, alors elle n'osa pas lui répondre, presque gênée. Savait-il exactement à quoi avait-il affaire ? Difficile à dire. Elle croisait son regard, mais était incapable de comprendre ce qu'elle devait faire. Lui foutre une claque. L'embrasser ? Lui demander un deuxième rendez-vous ? Si sa blague sur la tequila était drôle ? Spoiler : elle ne l'était pas. Main tendue, légèrement serrée. Moment maladroit, marque d'humour plus adroit. Il prononça enfin le nom de la créature : Kitsune. Laissant échapper un petit rire, pas moqueur, mais surpris. Elle ne s'attendait pas à entendre ce nom.  « Le renard comme dans les manga ? Je vois vaguement. »   Elle n'osa pas lui dire, qu'elle avait des souvenirs précis de ces dessins animés. Moment plus intime, entamé par Feliks. Le brun déposa une main, la brune fit de même, épousant parfaitement le dos de sa main. Il la détailla, son regard était suppliant : ne pas retenir ses défauts. Cela serait la première et dernière fois qu'il admirait Ciara dans cet état. Première et dernière fois, qu'il la voyait avec les cheveux gras. Première et dernière fois, qu'il admirait le visage de poupée de la femme enfant. Corps rapproché par l'endiablé. Proximité assassine. Elle glisse la main, jusqu'à l'omoplate du presque connu. Presque connu, semi-inconnu, libre à chacun. Question fatidique. Elle supposait qu'il parlait de sa propre situation et non pas des divinités. Se mordant les lèvres en inspirant et baissant le regard.  « Mes parents, présentaient ça comme un purgatoire. L'âme, est alors condamnée à la libération aux cieux, ou à la damnation. Dans cet entre deux, les créatures errent et en échange d'un retour à la vie, l'hôte se retrouve associé à la créature. Une contrepartie. Un échange frauduleux on va dire. Survivre à deux, plutôt que mourir seul.  »   La sorcière ne lui laissa pas répondre, fermant les yeux un court instant en mettant plusieurs secondes à aligner plusieurs mots.  « J'ai pas besoin, d'un public. Tu sais, une soirée en plaid devant un film d'Hitchcock c'est tout à fait dans mes cordes. Mais avant, on va terminer un truc.  »   Déposant ses lèvres sur celles de Feliks. Pas bref, ni volage. Une initiative, qu'il pouvait rejeter, embrasser pleinement, ou oublier.



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Alone in the Dark ✤ Feliks - Jeu 20 Sep - 22:13

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Le serveur ne revient pas. Probablement en train de s'occuper d'autres clients, pendant la préparation du plat principal. Feliks n'a pas faim. Ce sont ses mots, et les réponses de Ciara qui s'entassent et pèsent sur son estomac. Mourir sans personne. Triste. C'est ce qu'elle dit, et il ne s'est jamais posé la question, pourtant. Y'avait personne, quand il s'est éteint. Juste Ezra pour le trouver. Ses parents pour le pleurer. Mais quand il est parti, y'avait que la came pour le bercer. Illusion de douceur dans un coma de douleur. Joli. Le prénom, l'nom. Il en a un sourire gêné. Ouais, il a compris. Ne plus se moquer d'un patronyme, ça peut vexer. « C'était, pour être exact. » Il précise, tout de même. Il pourrait le lui dire, qu'elle trouverait une tombe à ce nom là si elle le voulait, cercueil désespérément vide descendu six pieds sous terre il y a des années. Juste à côté de celle de son frère. Cimetière qu'il n'a jamais eu le courage de visiter. Pas foutu d'aller contempler les pierres, de s'imaginer les vestiges de Piel reposer à côté de planches à jamais inhabitées. Rien que d'y penser, ça lui colle un frisson dans le dos, mâchoires qui se serrent quand il aborde le sujet du kitsune. Juste un p'tit sourire en coin quand elle évoque les mangas, qu'il hoche la tête pour acquiescer. Il les sent qui s'agitent, les battements dans sa poitrine, quand elle glisse ses doigts sur les siens, électrisant ses terminaisons nerveuses. Coups qui s'entrechoquent entre ses poumons dès qu'il se remet à parler, venant presque se cacher dans l'étreinte. Un, deux, trois. Le kitsune qui se remet à compter, obsédé par le nombre de pulsations à la minute. Quatre, cinq. Son odeur dont il s'imprègne, le nez dans son cou. Six, sept. Plus brutales. Exacerbées par les explications que lui donne Ciara. C'en est presque poétique, dit comme ça. Il s'imagine, naviguant dans les volutes opiacées, tiraillé des ténèbres aux lueurs incendiaires de la créature. Il divague, perdu dans ces rêveries qu'elle lui inspire.

Faut bien se détacher, pourtant. Quand le silence se marque, qu'il cherche ce qu'il pourrait ajouter à ça. Ciara a compris. Ciara sait quel processus a été nécessaire à la naissance des métamorphoses. Comme la mort a manqué de l'emporter. Comme il n'est pas tout à fait vivant. Il pourrait préciser, que c'est pour cette raison qu'elle ne doit pas prononcer son nom. Qu'il ne peut pas se promener et prendre le risque d'être vu. Et que pour être mort seul une fois, il pensait s'en foutre. Se complaire en solitaire. C'est quand il recule légèrement la tête pour l'observer qu'il sait que c'est faux. Il n'est pas fait pour la solitude, Feliks. Pas même dans les plaisirs éphémères de quelques injections éperdues. Il a le coeur qui déraille, de ne pouvoir réellement se confier. Et le souffle qui s'apaise, quand il lui parle. Piétine ses secrets. Quelques-uns d'entre eux, du moins. Y'en a un certain nombre à avouer. Bien plus qu'elle ne peut l'imaginer. Il n'anticipe pas, Feliks. Se contente du sujet complexe de l'instant, inconscient quant à la perception qu'elle pourrait avoir de ses petites habitudes. De ce qu'il stocke encore, planqué dans son tiroir à chaussettes. Du deuil qu'il portera à jamais. De ce qu'est vraiment ce travail sur lequel il est resté évasif. Parce que Ciara parle, et que ça le rassure. Le Murtagh en oublie tout sujet fâcheux, et son pouls se régularise presque. Quand ça repart de plus belle, il en oublie de compter.

Dans son crâne, ça implose. Broie toute pensée parasite. Lèvres qui appuient plus fort encore contre les siennes, mains pressant contre son dos pour la rapprocher. S'étouffer contre son corps, redoubler d'intensité lorsque sa langue invite la sienne à danser. Jamais à moitié, Feliks. Toujours trop spontanément, trop fort, aussi, sensation d'urgence qui ne daigne le lâcher. A en oublier de respirer, d'oxygéner ses neurones qui suffoquent, testostérone malmenant la raison lorsqu'il la serre contre lui. C'est ce moment que choisit le serveur pour ouvrir la porte, visiblement pour s'assurer que tout se passe bien, malgré la lumière allumée. Il n'y prête pas attention, le renard, visage qui se camoufle quand les lèvres s'arrachent à celles de Ciara, que la joue s'appuie contre le sienne. Le type visiblement désolé, lâche une excuse dans un petit rictus et referme derrière lui. C'est ce moment que choisit Feliks pour reprendre la parole, fort de la confiance qui renaît de ses cendres. « Termine, termine. J'suis très concentré devant Hitchcock, tu sais. Du genre, impossible à déconcentrer, même sous un plaid avec toi. » Le sourire narquois, les mèches ébouriffées qui s'emmêlent sur son front, lui filent un air échevelé. « Tu crois qu'il osera revenir ? » Allusion au serveur, l'étreinte qui ne faiblit pas, mains qui se promènent dans son dos, caressent ses hanches. « T'es condamnée à m'embrasser dès qu'il revient, tu sais. J'peux pas griller ma couverture. » La bonne excuse, minaudée d'un ton innocent, comme si ses lèvres n'étaient pas fébrilement attirées par les siennes. Il les effleure, prolonge contre la ligne de sa mâchoire, renard qui ne joue pas dans la distance et les gestes contrôlés. Feliks n'est pas du genre à réprimer les pulsions qui animent ses actes, de nature irréfléchie par excellence. L'agréable d'abord, les contrariétés, jamais. « J't'aime bien. » Et il savoure le goût de sa peau, baiser déposé dans son cou. Faut qu'on frappe à la porte, pour qu'il semble revenir sur la terre ferme. Il en ricane, le renard, souffle perdu dans le cou de Ciara. « J'sais pas ce qu'il s'imagine, pour frapper avant d'entrer. » Et ses mains finissent par la lâcher. Son visage par se détacher, alors qu'il s'éloigne, un peu précipitamment. Il hésite un instant, à reprendre son apparence de circonstance, la contemple une seconde de plus et finit par se contenter d'éteindre la lumière. « J'ai plus très faim. » Confession dans les ténèbres.  « J'regarderais bien un film. » Dit comme ça, ça sonne allusion camouflée à autre chose. Et alors qu'il lance un  « Entrez ! », au serveur, le souffle encore court des baisers échangés, p'tetre bien que c'en est une. Demande l'addition, Ciara. Il en sourit comme un gosse impatient, nerveux de connaître la suite.

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Alone in the Dark ✤ Feliks - Ven 21 Sep - 17:53

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Pour un amour passionnel, l'homme devenait cruel. Folie que d'être amoureux, mais qui se répétait sans cesse. Une boucle désastreuse, pour s'enfoncer dans un chemin heureux le temps d'une respiration. L'amour naissait de rien, et s'envolait pour la même raison. Inutile de chercher, ou d'accuser dans le vent. Le temps, l'argent, les conflits, les autres, sa propre personne ou même le sens profond des sentiments. Debout, faut réagir. Il faut comprendre que parfois, il faut dire stop. Inutile d'endurer les frais, de chercher des excuses. Qui s'excuse s'accuse, fut un jour les mots prononcé par une harpie face à la femme enfant. Difficile de venir lui reprocher cet état d'esprit. Sans cesse, elle se disait qu'il fallait arrêter de réfléchir, mais agir. L'amour ne se sauvait pas comme par magie, un beau matin envolé, disparu, aux abonnés absents, comme un souvenir qu'il serait préférable d'évacuer. Tout cela se basait sur du rien, et cela devait éternellement peser dans l'esprit des individus : relation partant de rien, sa destinée ne pouvait être que médiocre. Personne ne croyait en l'amour, comme elle. Une défaitiste qui se soignait. Désespérée qui tentait de combler un vide qu'elle savait trop grand pour être protégé par les sentiments d'un autre. Un poids insupportable se disait-elle. Pourtant, un premier tenta de combler ce désir impérial. Il devint fou, et fut poussé à se donner la mort. Feliks était déjà mort, alors, difficile de se dire que la situation pouvait s'aggraver. Il n'était pas réel, mais simplement un reflet surfait lorsque le public se présentait à lui. Ciara était un public, pas plus clairvoyante que les autres. Pour elle, il fut Roman, sans jamais comprendre que son physique était un fantasme. Fantasme de qui ? Le sien ? Celui d'un homme qui trouvait son reflet tellement immonde qu'il préférait se blotir dans des clichés américains basiques ? Simple. Connerie. Difficile à dire. La brune n'était sans doute pas la mieux placée pour émettre des critique, la blonde fine qui se maquillait à la perfection. On est toujours le cliché de quelqu'un. On est tous, le fantasme d'un autre. On est tous, le bourreau de quelqu'un. Balance invraisemblable entre sincérité et mensonge.


Paradoxe. Mot simple, qui caractérisait parfaitement la vision biaisée de Ciara. Notion catholique, parfaitement associée au paganisme des mythologies antiques. Voilà, ce qui sortait d'étrange dans son éducation. Les dieux, éperdument amoureux de leur propre reflet, n'avaient jamais considéré que le monde avait changé sans eux. Ils n'étaient pas plus vrais que le dieu des chrétiens, mais simplement des fantasmes avec des noms. Ciara était une déesse, au même titre qu'un mensonge monothéiste. Une créature, n'était qu'un engrenage en plus. Tout déraillait, tout finirait par imploser et elle serait déjà loin lorsque ce jour adviendrait. Paradoxe, que d'embrasser un homme accusé de mensonge à outrance, de faiblesse d'esprit et d'incapacité à assumer ses fautes. Il riait, et cela suffisait. Non, ce n'était pas l'amour : de la niaiserie. Inutile de faire passer cela pour une belle histoire, classique et chiante, tout cela était atypique et dénonçait une passion semi-assumée pour le mélodrame. La rencontre, incroyable, qui donnerait naissance à une relation simple. Ciara n'était pas compliquée, pas chiante, ni même capricieuse : elle savait juste ce qu'elle voulait, nuance. Lèvres déposées, étreinte renforcée. Conclusion logique ? Non, conclusion attendue, nullement imprévisible. Tout cela était écrit dans un marbre que personne ne daignait assumer. Pas de roméo, pas de juliette, mais deux crétins qui se prenaient pour des petits malins. Le problème, était évité, mais alors qu'il parlait, qu'elle buvait ses mots, la réalité fit son intervention. Une intrusion, un masque, et il s'en alla. Des mots balancés, et elle esquissa un simple sourire. Il reviendrait, parce qu'il était payé pour cela. « Je crois que ton registre des condamnations est plus que tolérable. » Parce que oui, il pouvait devenir un autre en claquant des doigts. La marque d'humour la fit néanmoins rire : télépathie, en effet, il reviendrait. Lui posait la question à haute voix, elle, se contentait d'y réfléchir. L'observant s'éloigner, elle n'osa pas lui dire qu'elle connaissait le directeur et le personnel. « L'ignorance a du bon. » Parce qu'elle croyait sincèrement en ce qu'elle venait de dire. Ironie, parce qu'elle refusait d'ignorer en ce qui concernait Feliks. La nuit fit de nouveau place et son coeur se serra. Inspirant le plus calmement du monde, se courbant en appuyant ses mains sur ses jambes. Elle était assez loin pour se permettre de briser totalement cette posture droite. L'écoutant parlant sans dresser la tête. Le chignon l'empêchait de sentir ses cheveux épouser son visage fixant le sol. Sensation étrange, comme dénudée.

Pas le temps de réfléchir, alors que le serveur refaisait son entrée et qu'elle détournait le regard vers ce dernier en se redressant le plus naturellement du monde. Observant l'individu sans lui laisser le temps de s'exprimer, en sachant pertinemment qu'il venait s'intéresser au bien être de ses clients. Affichant alors un immense sourire. « Tout va bien, enfin non. En réalité je ne me sens pas très bien, je vais donc régler l'addition. Toutes nos excuses, c'était vraiment une expérience intéressante, mais je me sens... » Un blanc. Parce qu'elle mentait mal Ciara, elle n'était pas douée pour ça. « Faible, bref. Et laissez la lumière éteinte, sinon j'ai… euh des migraines. » Profitant du filet de lumière pour se diriger vers son sac – sans doute le seul accessoire de marque qu'elle portait – pour récupérer ce dernier. « Je vais payer, on se retrouve dehors. Et je propose un partage équitable: je paye les restos, tu payes quand on se fait livrer. » Attrapant ses lunettes de soleil en suivant le serveur dans le couloir avec un sourire malicieux en coin: c'était la dernière fois, qu'ils foutaient les pieds dans un restaurant. Mensonge honteux, mais qui avait le mérite de passer comme un lettre à la poste - de toute façon, elle n'avait aucune raison de se justifier. Elle pouvait parfaitement trouver cette nourriture immonde et s'en aller sans payer. Pourtant, elle traversa le couloir sans se retourner en arrivant face à la réception où se trouvait son ami de longue date, l'heureux propriétaire qui avait souligné sans subtilité qu'elle était moche. Arrivant avec un rictus exaspéré d'office, comme si elle savait déjà ce qu'il allait lui dire. « Ta gueule, merci. » Il préféra alors se taire en laissant échapper un rire moqueur. Naturellement, ce fut au tour de la brune de rire. Vieille connaissance, amour vache. Réglant la somme, et prenant direction de la sortie en trifouillant dans son sac pour en extirper une vapoteuse électronique. Une fille qui fumait, symbole de sexe-attitude ? Absolument pas. Cela avait seulement le mérite de détendre.







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Alone in the Dark ✤ Feliks - Jeu 27 Sep - 19:02

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Souffle en suspens, silence éternel avant qu'elle ne s'engage dans le même esprit. Et il sourit de plus belle, le renard, rythme cardiaque partant en accéléré, impatience triturant ses gestes désordonnés. Il n'attend même pas la réponse du serveur pour recommencer à regagner son apparence de circonstance. Traits changeant dans l'obscurité, en silence, lentement. Déjà sur le départ, le Murtagh. Malgré le manque de prouesse de la demoiselle en termine de mensonge. Il le lui apprendrait, si elle le désirait. C'est son art après tout, au kitsune. Carcasse calomnieuse, lèvres tissées d'inepties. Fierté personnelle, peu avouable en public, certainement. « Je crois que c'est le mojito qui n'est pas passé. Elle supporte mal l'alcool. » Il en profite en plus, un rictus invisible placardé aux traits, malice pendue à la lippe. Et il se dirige silencieusement vers sa chaise, butant dedans une nouvelle fois, avec un juron ravalé. Sûrement que ça lui apprendra, à se moquer d'elle. « Une superbe expérience oui, que j'ai adoré goûté. » Allusion peu subtile aux baisers, à son goût qu'il porte encore sur la langue, son odeur imprégnant sa mémoire. Le serveur bouge un peu, juge certainement bon d'ouvrir davantage la porte. Feliks qui recule instinctivement dans l'obscurité, réflexe, malgré ses traits revêtus. Et Ciara qui s'avance dans la lumière. Il la contemple, la détaille. « Deal. » Qu'il répond, sans prendre le soin de toucher aux cordes vocales, de modifier sa voix. Le serveur a sans doute déjà oublié sa manière de s'exprimer. Et il sourit pour lui-même à la proposition. Synonyme de rencontres récurrentes, alors qu'elle s'éloigne. Il la reverra. Il la reverra, et il le sait, cette fois.

Il marque une pause, Feliks. Vient se saisir de son verre à demi-consommé, le porte à ses lèvres, ingère le breuvage d'une traite. Il en a la gueule qui se crispe, l'oeil qui se plisse. C'est fort. Geste inutile, probablement, mais ça lui donne du courage. C'est pas tous les jours qu'il ramène une fille chez lui. C'est pas arrivé depuis un sacré bail. A bien y songer, aucune demoiselle n'a franchi à son bras les portes de l'appartement sur les quais, à l'exception de deux d'entre elles. Ezra, tout d'abord, inévitablement. Première fois qu'il s'ose à y repenser. Trois mois qu'il ne l'a pas revue. Il reste un instant dans le noir, perdu dans ses pensées. Et puis, il vrille sur Akira. Mais Akira, ça ne compte pas. Parce qu'il se fout bien de ce qu'elle peut penser de la déco. Qu'y'a pas d'arrière-pensée quand elle vient frapper à sa porte. L'une des seules à connaître la vérité. A savoir qui il est. Alors, quand il réalise qu'il s'apprête à ramener Ciara chez lui, pour de vrai, il se retrouve tiraillé. De l'envie de lui montrer, à celle de la décevoir. Et puis, à l'idée d'avoir laissé traîner n'importe quoi, aussi. Il repasse mentalement en revue les pièces, telles qu'il les a quittées, en prenant le chemin de la sortie. Des tas d'interrogations qui se bousculent, et puis soudain, plus aucune.

Juste un sourire idiot placardé à ces traits qui ne lui ressemblent plus, un « bouh ! » glissé à l'oreille de Ciara dans l'espoir de la voir sursauter. Et sa main qui vient lui dérober sa fausse cigarette, la porter à ses lèvres. « J'ai pas de carrosse, mais une ligne de bus peut nous déposer au plus près des docks. » Et il tire sur sa vapoteuse. S'met à tousser sans feindre l'étouffement, la lui retendant d'un geste dédaigneux. « C'est atroce. » Et un coup dans sa poitrine pour tâcher d'apaiser ses poumons, les distances qu'il conserve, en entamant d'un pas sûr le chemin jusqu'à l'arrêt. Première leçon apprise. Il ne la touchera pas. Ne l'effleurera pas. Pas tant qu'il ne se ressemble pas.

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