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Maybe I'm foolish, maybe I'm blind

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Maybe I'm foolish, maybe I'm blind - Dim 26 Aoû - 22:27



ÉAMONN & ROMÀN

Maybe I'm foolish, maybe I'm blind
Thinking I can see through this and see what's behind
Got no way to prove it so maybe I'm blind
But I'm only human after all, I'm only human after all
Don't put your blame on me



Vider la tête, inspirer, expirer.
Vider l’esprit, expirer, inspirer.
Vider le coeur, inspirer, dégobiller.
Vider les entrailles, dégobiller, souffler.


T’as le crâne qui implose Romàn depuis cette soirée. T’as essayé de boire pour calmer les bruits et la peur, mais peine perdu, t'as pas pu. Car t’es pas alcoolique Falco, t’aimes pas ça, le goût de l’alcool et l’impression que ça te laisse après quelques verres de trop. Et puis y’a le traitement pour tes plaies que la boisson ferait vriller et ton besoin de rester debout, de continuer à soigner, d’être le médecin et pas le soldat estropié. Alors pas de bouteille, que des clopes, que de la morphine et des plantes pour dormir. Histoire de tenir et de ne pas t'effondrer, de faire taire les cauchemars, les voix et les maux de tête.

Pour oublier les balles.
Pour oublier les éclairs.


Non, pas les oublier. Pas cette foudre venue de nulle part, cet éclat dans le ciel illogique et impensable. Car t’as vérifié après Romàn, t’as fais le tour de wikipedia et de Google, pour connaitre chaque point météorologiques qui pouvaient expliquer l’apparition d’éclair alors que y’avait aucune perturbation dans le ciel d’Arcadia. C’était dans ce foutu manoir et seulement dans ce foutu manoir. Ça s’accumule depuis quelques mois, les questions sans réponses, les idées bizarres, les "peut-être que" et les "mais t’es con ou quoi !" . Tu comprends pas mais tu continues de rechercher car… Ça ne peut rester comme ça. T’aimes pas les trois petits points dans les livres, t’as besoin d’une phrase finale, d’un point qui conclue et pas qui laisse en suspend l’histoire. Tu peux pas continuer comme ça… Et ta force. Et le mec qui a valsé à 100m de toi, et le flingue écrasé en milles éclats. Et l’éclair sur ta poitrine qui t’a laissé une fichue marque. Et la morphine.

La morphine...

Éamonn McNamara. Le survivant a la tête trop solide pour être vide. Celui que t’as pas lâché des yeux depuis ce soir-là, celui qui t’as fait demandé à un putain d’interne de te soigner sur place car tu refusais de lever ton cul et d’abandonner des yeux l’opération. Celui dont tu attends le réveil, vérifiant chaque matin, chaque midi, chaque après-midi et chaque nuit les constantes. Clairement oui, tu vas trop loin Romàn, t’es pas son chirurgien et pourtant t’as volé le dossier à ton collègue.

« Je gère » que tu as dis. Tu gères quedal Falco. Mais tu veux savoir. Tu veux comprendre, mettre des mots et plus des cauchemars sur ce qui c’est passé cette nuit à Eden Manor.

Car tu peux pas, continuer comme ça.
Tu n'veux pas.

Le bip a retentit alors que tu étais sous la douche. Patient 546 réveillé. Pourtant, t’étais bien là, sous l’eau chaude, à laisser l’onde délicate grappiller ta peau et échauffer ton derme blessé. Ça piquait un peu sur le poitrail, au centre, là où le coeur a été quasiment touché. Mais l’eau te calme, l’onde t’endort. C’est bien le seul endroit où te sens bien Romàn, l’unique où les maux disparaissent et où la peur se noie.  
Tu débarques à l’hosto, attrapes le dossier de McNamara et commences à lire les quelques notes laisséespar les internes


    « Patient réveillé à 15h12, aucun soucis d’élocution, souvenirs intacts, mais réponse négative à la morphine ».


La dernière phrase, elle n’est pas notée mais tu l’imagines quand même Romàn. Les yeux rivés sur le dossier médical, tu pues la fatigue et le stress à plein nez. Tu ne fais même pas attention aux gens autour qui t'évitent vu la gueule que tu tires depuis cette soirée. Les cernes contrastent avec ta peau d’opale, la barbe n’et pas taillée, le bleu des yeux, trop pâle, trop voilé. T’es crevé Falco, et quand t’es crevé, tu réagis mal, tu agis trop. Alors quand tu arrives devant la porte de McNamara, les yeux rivés sur les analyses sanguines, t’en as juste rien à foutre du mec assis sur la chaise à côté et tu ouvres la porte sans demander la moindre autorisation.

« He vous, vous pouvez pas rentrer comme ça.


La main sur la poignée, les yeux océan se relèvent et croisent ceux du nabot à ta droite. Roux, barbu, 1m80 à tout pété. Un nain. Littéralement, un nain pour toi Romàn.

« Et pourquoi ?
« Vous pouvez pas, vous n’êtes pas son médeci’….
« Maintenant si, alors dégagez ou j’appelle la sécurité.

Poignée qui descend, porte qui s’ouvre, tu passes un pied et dardes instinctivement tes prunelles sur le lit du patient. Mais c’était sans compter sur le lutin qui fout sa poigne sur ton épaule et tente de te faire reculer.

Romàn, inspire, expire. Et retourne toi pour te charger en douceur de l’homme  à te droite.

« M’sieur, pardon pour le dérangement. Il s’adresse à McNamara visiblement. «  Vous, vous  n’avez pas d’autorisation po-…

« Je suis le Dr Falco, je suis en charge de son dossier à présent et si vous ne retirez pas votre main de mon épaule, je vais vous briser le bras.

Et tu ne mens pas Romàn, l’os va devenir éclats tant tu es fatigué et énervé. Et t'as pas envie de combattre la chose qui grandit en toi. Alors tant pis pour son bras, après tout, il est dans un hopital, il sera rapidement pris en charge.

Mais y'a une hésitation du côté de le l'assaillant. Sa main qui vibre sur ton épaule, qui tremble un peu. T’es pas sûr de toi mais tu crois voir dans le regard du rouquin, une certaine pointe de terreur. Comme s’il comprenait que ce que tu disais était vrai, comme s’il savait que ton corps entier était une arme que, jamais, tu ne maitrisais.

Comme s'il savait dont tu étais incapable alors que toi-même, tu sais pas ce que t'es.

« Retirer votre main  maintenant, je dois vérifier les stats de Monsieur McNamara.

Et lui demander en même s’il n’était pas prince vu la sécurité autour et à l’intérieur de sa chambre. Car Éamonn McNamara n’est pas seul, deux autres gorilles le protègent comme un putain d’hériter. Et ça rajoute encore une question sur la pile que tu as à lui poser.

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Maybe I'm foolish, maybe I'm blind - Jeu 6 Sep - 20:56


MAYBE I'M FOOLISH, MAYBE I'M BLIND
romàn & éamonn
Maybe I'm foolish, maybe I'm blind, thinking I can see through this. And see what's behind. Got no way to prove it so maybe I'm lying. Take a look in the mirror and what do you see? Do you see it clearer or are you deceived in what you believe?


Les yeux clos sans vraiment l’être, le ko par la douleur des points qui s’arrachent, du sang perdu et du myocarde esseulé. Esseulé mais pas encore vaincu, il bat, malgré les injections répétées de morphines, vaines. Attaché à la table glacée, puis trop faible pour lutter contre cette vieille amie, les mains expertes mortelles soignent, rabibochent et ressoudent. Le silence dans la géhenne, la torture. Les nausées à retenir, pour faire semblant de dormir. Encore et toujours, faire semblant, jusqu’à la limite et que la connaissance se perde. A nouveau amas corporel, enveloppe corporelle massive, cette fois-ci, la chance tourne sa pièce, juste assez pour que le coma m’emporte quelques heures. Heures qui sont devenus des jours, et jours se muant en une semaine. Sans se douter de rien, et pourtant à penser à bien des personnes, j’espère et me perds.

Peu à peu, les paupières chauffent aux lueurs brûlantes du soleil. Lourdes, elles cillent lentement et se lèvent dans un rythme lent et pénible. La rétine brûle, tout est blanc. C’est bon. Mon heure avait sonné. Mais à l’éveil se substitue la douleur vive, intense et il n’y a rien à faire. J’essaie de comprendre où je suis. Ce sont les murs, qui sont blancs et il y a des tâches noires épaisses. Des gardes, visages familiers des docks et de la distillerie. Pourquoi ? La valse des souvenirs commence et m’emporte. La robe de Siobhàn en mémoire, la blonde insultée, Clarence qui s’insurge, le sang de l’estropié, et le mur de glace qui explose sous les éclairs du géniteur. Tout est flou à partir de cet instant. Tout est noir. Je me souviens du noir de la voûte céleste et des étoiles qui scintillent dans le chaos. C’est une belle nuit pour mourir. Puis, la chevelure rousse et les cris, les bruits de balle qui sifflent. Tout est si lointain.

Tout comme les bruits qui s’élèvent dans la chambre. La porte s’ouvre et un géant apparait, suivi d’un roux. Je présume que l’un est dévoué, et l’autre. Je cille, toujours silencieux et les observe sans réellement percuter ce qui se passe. L’un s’excuse pour le dérangement, aucune réaction, pas même un mouvement de tête, emballée par de multiples bandes et compresses. Le géant ne plaisante pas avec ses menaces. Sa voix, cette voix-là me revient. Et je replace son visage. Le sauveur. Je les fixe et d’un regard, le dévoué comprend qu’il doit cesser. Il s’exécute et retourne à l’extérieur. L’autre dévoué à l’intérieur de la chambre prend le relai et le suit jusqu’au lit. Le crâne rasé, je sens la chaleur des éclats de l’astre réchauffer ma peau froide et mon teint désormais livide, malgré Cuba, malgré.. L’instinct de survie refait surface. Siobhàn. Où est-elle ? Je tente de bouger. L’épaule droite est fermement attachée au reste de mon corps, tout comme la main brisée.

Jumelle de l’hideuse, je les observe tandis qu’un dévoué approche à son tour. J’attrape alors son col et malgré les afflictions, je me lève et lui offre un regard noir, déformé par le corps meurtri. « J’dois la trouver, elle est où ? » J’arrache les perfusions, tangue, oscille et m’effondre trois pas plus loin. La tête heurte violemment le sol à la chute. « J’dois, j’dois.. Faut, j’dois, je, j’ai.. » Je balbutie, baragouine. Et je n’arrive pas à me relever. Je dois la trouver. Il le faut. Je dois voir de mes propres yeux qu’elle a survécu à cet enfer. Je dois veiller sur elle, je lui ai promis. Aussitôt, les dévoués me relèvent et me replacent sur le lit. Je déglutis et tente, encore, jusqu’à ce que les agrafes tirent et que les vertiges s’enchaînent. Epuisé, je la cherche pourtant frénétiquement du regard. Mais il n’y a rien. Pas un mot. Je redoute le pire. Les paupières se ferment lentement à nouveau et les dévoués libèrent la scène au médecin à la lueur familière. Il est un des nôtres. Je balbutie à nouveau, mais les lèvres sont bien trop sèches pour arriver à articuler quoique ce soit. Et les chairs se resserrent, les coups s’enchaînent, le spasme ne peut être retenu, je m’accroche au drap et relève les paupières vers le géant, à nouveau emmuré dans un silence fait d’épine acérées qui lacèrent sans cesse.   
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Maybe I'm foolish, maybe I'm blind - Sam 8 Sep - 15:57



ÉAMONN & ROMÀN

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D’un regard du survivant, le rouquin disparait. T’as plus besoin de grogner Romàn et clairement ça t’ennuie, car t’aimes bien ça, montrer les dents. Malgré la faiblesse de McNamara, malgré ses hématomes et ses plaies, sa gueule enfarinée et sa barbe de trois jours mal dégrossie, tu sens que c’est lui qui commande. On ne le surveille pas, on le protège. Petit prince aux allures de mendiant dont la main est éclatée et l’épaule, aux abonnées absents. Et dans une explosion trop vive, le mendiant revêt la folie et éclate alors même que ses sutures ont des difficultés à tenir. Tu t’pensais cramé du ciboulot Romàn, mais regarde le, McNamara, attraper le col d’un de ses soldats pour lui demander ce qu'il ne sait certainement pas.

Où elle est. Tu as pratiquement la réponse Falco, tu sais qu’Aislinn est dans l’autre hopital, à veiller Rawne. Et aussi à se relever, comme un ange aux ailes picorées mais à qui on a laissé assez de plumes, pour à nouveau voler. Mais pas le temps de riposter, de parler, d’expliquer, le médecin s’éveille toi en quelques instants alors que McNamarra se lève, fout en l’air le boulot des infirmières et continue de dégringoler dans la fureur. Stop, arrête imbécile, regarde tout ce que tu pètes, regarde ta propre tête avant de chercher celle d’une autre ! Le médecin en toi est réveillé mais pourtant tu ne bouges pas. Flanqué sur tes deux pieds, tu le regardes, s’ébouillanter, tomber, se retrouve la face contre le sol et être relevé. Tu restes le témoin d’une folie qui te semble si réelle, tant elle te rappelle la tienne. Aislinn. Il crévèrait pour elle, ça se voit, dans ses gestes, ça se sent dans ses mots. Il a besoin d’elle. Comme tu as besoin d’elle. Sauf qu’a ta différence, McNamarra en est tellement conscient qu’il serait capable de se tuer pour la retrouver.

Toi, tu perds juste la tête, à la refouler.

Assis sur le lit, les laquais sont à ses côtés mais ça ne t’importe peu car y’a son regard vers toi qui te fait comprendre que tu peux avancer. Alors la peur disparait un peu, t’as toujours le coeur glacé mais la flamme du sauveur se rallume pour faire fondre la prison qui t’empêchait de l’aider. « Laissez moi passer… Que tu murmures en vrillant entre les deux imbéciles. Ta main se pose sur l’épaule du patient, celle en un morceau. La paume est rassurante, tu rattrapes un peu les fils de ta vie Romàn, alors que tu cherches  une petite loupiote dans ta poche et la darde dans les prunelles du Prince. Pupilles réactives. A vrai dire, tu fais pas ça pour vérifier qu’il est vie et que son cerveau tourne encore. Il t’a prouvé qu’il tenait encore debout, en s’échauffant comme un taré. Non, tu voulais voir s’il était camé. Si les doses de cheval qu’on lui  file en morphine font effet. Mais non, quedal, ses pupilles sont normales. Y’a pas une once de calmant dans son sang qui vrille jusqu’à son cerveau pour le calmer. T’avais raison Romàn, ce gars, il cache quelque chose. Et c’est lié à tout ce que t’a dit Rawne, à ces éclairs, à cette violence, à ces souvenirs qui te pourrissent l’existence.

« Aislinn va bien. Je l’ai vu hier, elle…. Va bien. Ta voix est rassurante, comme celle d’un chef et d’un père. Malgré les hématomes et les boursouflures, McNamara n’est pas vieux et même s’il a la carrure d’un colosse, dans sa voix et dans ses yeux, ça panique, ça crie. Ça a besoin d’être apaisé.

« C’est une amie. Je m’appelle Romàn, je suis celui qui vous a trouvé dans ces jardins. Je… C’est moi qui vous ai agrafé la tête… La paume toujours sur le derme, toi aussi t’as peur Falco, de ce qui va siffler entre tes lèvres. « C’est moi qui vous ai filé de la morphine… En pensant que ça allait fonctionner. » Toi aussi, tu paniques, en imaginant ce qu’il va te dire face à ta requête. « Vous ne souffrez d’aucune maladie qui peut expliquer que votre corps rejète les antalgiques et… » Retirer tes doigts, les monter au niveau de la plaie pour vérifier que les agrafes tiennent bien. Tes yeux ont lâché McNamara aussi, car t’es pas assez fort pour le regarder en face face à la folie qui suinte de tes lèvres. « … J’ai besoin de savoir ce que vous êtes pour vous guérir. » Pas qui, mais quoi. Et les prunelles qui redescendent dans celles d’Eamonn McNamarra. Ne pas y aller pas quatre chemin, se souvenir des quelques mots de Rawne, des sensations étranges, d’être chez toi quand, dans ce jardin, tes yeux ont aperçu des êtres aux pouvoirs venus d’un autre monde.

D’un autre ciel.
D’un autre toi.
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Maybe I'm foolish, maybe I'm blind - Sam 8 Sep - 20:52


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romàn & éamonn
guest sinead reed
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L’un des dévoués se dérobe, s’en va mais je ne le remarque pas. Le regard hagard, je guette, piste frénétiquement cet environnement étranger. Je ne pense qu’à une seule chose, la retrouver. Elle, la Belladone, elle l’empoisonneuse détentrice de mon âme et de mon corps entiers. Je me fiche de l’apparence et des stigmates affligés par cette soirée d’enfer. Qu’importe l’air menaçant, qu’importe le reste. Il n’y avait qu’elle qui importait, elle et seulement elle. Prêt à y laisser quelques agrafes sur le chemin pour la retrouver, ce sont finalement mes jambes qui cèdent en premier. Destructeurs, aussi bien moi que mon hôte réclamions sa présence. Un besoin, une dépendance que je peinais à assumer devant autrui mais dont j’avais parfaitement conscience et peut-être était-ce ce qui m’avait fait tenir dans ce calvaire. Les éléments me reviennent. La Reine, ma Reine. Ô pourquoi ? Mon poing se serre. Le goût amer du laissé pour compte. Je me souviens de Mairead et des gestes d’Alan. Je me perds, confonds le passé et le présent et je revois le sang qui se verse, s’épanche et conquiert indécemment les corps souillés par les éclats de chaos.

Je relève alors le regard vers l’homme familier, le docteur Falco. Il se fraye un chemin entre les dévoués et je reviens à ses côtés. Sa main se pose sur mon épaule et je la fixe, échappant un grognement. Je voulais partir, pas qu’on me somme de rester assis. J’ignore le réconfort qu’il veut m’apporter et râle lorsque la lumière heurte mes rétines. Les vertiges me retiennent de lui sauter à la gorge. Dans la folie, dans la fureur, je m’égare. Je ne pense pas à comment la rejoindre. Peu importe les moyens, seule la finalité comptait. Et je lutte contre ces vertiges et ces agrafes qui tirent. « Où ?! J’dois la voir, j’dois la voir moi-même. Faut que j’lui parle. J’dois, elle doit.. » Les chocs s’amoncellent, l’adrénaline quitte mon corps sous la poigne de l’homme dont la force était inhumaine. Il est comme moi. Il n’y a pas de doute. Romàn, un ami d’Aislinn. Probablement une amitié récente, sinon il l’aurait appelé par son vrai prénom. Ma mâchoire se serre, la douleur se fait vive à nouveau. J’écoute à peine ce qu’il dit, si ce n’est qu’il m’a sauvé. L’homme confirme mes pensées mais je répondais à une autre gratitude. Lui, ne sait pas. Je cille et le fixe enfin, avec ce même air décontenancé, dépourvu d’attention fixe tant les éléments se précipitaient dans ce crâne à peine refait. L’homme défait la bande autour de mon crâne, inspecte le travail fait. Il est soigneux, mais la respiration s’accélère. Trop, tout était trop pour le corps épuisé et torturé par les soins subis. La voix presque inaudible de peur que la douleur s’exprime, je le fixe, encore cet homme. Peut-être était-il le réel patient dont les maux devaient être soulagés et les doutes dissipés. A l’image des patients atteint d’un mal incurable, lui aussi, était condamné à rester hôte d’un être plus grand, qui l’aiderait à accomplir des merveilles ou à semer terreur, trouble et chaos, comme il l'avait fait ce fameux soir.

Ma nature le dépassait, lui qui était mon semblable. Je me revois croire être le fruit d’une expérience foireuse et je préfère alors qu’il préfère de lui-même sa fonction véritable. La seule solution était la mort, mais dans quel but ? J’ignorais si la torture des agrafes ou autre chose me poussait à avoir une vision aussi apaisée des choses. « C’est pas un endroit pour soigner les gens comme nous. » Je tente de me lever à nouveau. Bloqué par la taille titanesque du médecin, la main broyée et le faciès amoché, je ne renonce toujours pas. Je continue de gesticuler et c’est le vertige de trop. La nausée me fait vomir mes tripes à même le sol, aux pieds du médecin. « J’paierais pour tes chaussures. » Un merci, silencieux mais pourtant sincère. Le corps cède et s’effondre sur le lit. Les paupières se closent à nouveau, et dans un songe, mes lèvres se délient. « Bienvenue au syndicat de copropriété. » J’esquisse un sourire et commence à rire. La fièvre monte, et l’état s’empire à nouveau. « Les médecins c’pas des rats de bibliothèque ? Va au rayon mythologie et contes d’enfant, j’te jure ça aide bien pour commencer. » Je continue à rire, alors que l’ombre imposante du rouquin passe derrière la porte. Bien vite, la porte percute le mur et laisse voir une silhouette familière. L’effet de vent dans ses cheveux lui donne des airs d’Hollywood. A moins que la fièvre ne fasse que m’enivrer encore plus. Ses cheveux de feu virevolte, laissant sans doute apercevoir quelques cheveux blancs. Les bras chargés d’un sac inconnu, la femme au tempérament de feu dispose librement de la chambre. Et je ris un peu plus en l’observant d’un air béat et conquis. « Elle, là. Elle va t’amener à la bibliothèque par la main ou autre chose. Elle aime bien les fesses. Ca doit être la ménopause. » Je me redresse et glisse à nouveau dans le lit. La chaleur fait oublier la géhenne et je me surprends à fixer le décolleté de la courtisane.
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Maybe I'm foolish, maybe I'm blind - Sam 8 Sep - 22:36


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romàn & éamonn
guest sinead reed
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Le Sénéchal est sorti du coma. Voilà le sms qu’elle vient de recevoir d’un des types qu’elle avait collé à la surveillance, Todd Machin, ou peut-être Devin. Si elle en croit son téléphone, il a pour nom de famille McCulkin. Très bien, au moins elle saura qui remercier pour l’information une fois qu’elle se pointera à l’hôpital. Elle laisse les affaires sorties en plan, le carnet de Novelli -encore et toujours- et des piles de livres qui appartenaient à ses parents, sur les différents panthéons de leurs familles. Rien sur le panthéon grec, mais il faudra qu’elle aille se fournir chez Adjib, probablement. Enfin bon, elle a tout laissé sorti, entrouvert, sauf le feutre qu’elle utilisait pour prendre des notes sur une feuille volante, stylo qu’elle a pensé à reboucher pour éviter qu’il ne sèche en son absence. Elle a mis les bouts et a foncé à moto jusque dans le parking souterrain de l’hôpital pour sortir bientôt de l’ascenseur avec un sac de cochonneries, surmonté de son casque de moto. De l’ascenseur jusqu’à la chambre de Ned, sans vraiment se soucier de savoir si c’est l’horaire des visites ou non, elle avance comme en terrain conquis et pousse la porte un peu violemment sans contrôler, puisqu’elle a les mains occupées. Première chose qu’elle voit : Romàn Falco, avec qui elle s’est presque envoyée en l’air la veille. Perplexe, elle le fixe deux secondes, puis fait trois pas en dehors de la pièce, croise le regard stupide d’un des gros bras qu’elle a posté devant la porte… Oui non, c’est bien la bonne chambre. Elle re-rentre, tout ça pour constater que Ned est bien là, sauf qu’elle ne l’avait pas vu avant. Et l’ex-comateux qui commence à rire -peut-être à cause de son manège ridicule, elle peut le concevoir- et à dire n’importe quoi : « Elle, là. Elle va t’amener à la bibliothèque par la main ou autre chose. Elle aime bien les fesses. Ca doit être la ménopause. » Elle éclate de rire, se joignant à McNamara qui a l’air complètement shooté et rigole comme un gosse -et louche dans ses seins alors qu’elle vient de poser le sac sur le fauteuil à côté du lit. Elle-même baisse le regard et constate qu’un bouton de son chemisier a sauté pendant qu’elle portait ses conneries. Elle ricane et reboutonne correctement le chemisier -qui lui fait quand même un décolleté plutôt sympathique, pour ceux qui savent apprécier ce genre de vision. Et calcule que Ned parlait d’elle, quand même. « Attends, t’as vraiment dit que j’étais ménopausée ? T’es vraiment un sale rat, Ned ! »

Elle s’assure que les gorilles ont fermé la porte derrière elle et restent de l’autre côté de la vitre opaque. Elle enlève sa veste en cuir qu’elle accroche au porte-manteau pas loin de l’entrée, s’installe en d’autres termes et s’approche de Romàn à qui elle adresse un sourire ravageur -et un clin d’œil que Ned ne peut percevoir de là où il est- et lui tend la main pour la serrer. Doucement, me la broie pas, s’il te plaît, semblent l’implorer les yeux bleu-vert, alors qu’elle se remémore la matinée qu’elle a passée chez la vieille thaumaturge, ancienne amie de son père -une potentielle grande-cousine, d’ailleurs, pour se faire remettre l’épaule correctement. « Bonjour Docteur, Sinead Reed. » Présentations bidons, sourire toujours éclatant, et elle enchaîne : « C’est vrai que vous avez un sacré petit cul. On vous a souvent mis des mains aux fesses ? » Coup d’œil à Ned, juste pour voir sa réaction. Autant dire qu’elle n’a aucune idée de ce que vient de demander Romàn à McNamara, vu qu’elle vient de débarquer et qu’elle s’est faite agresser aussitôt un pied posé dans la chambre. Et puis, plus sérieusement, elle se racle la gorge et reprend, en les interrogeant tous deux du regard : « C’est quoi cette histoire de bibliothèque ? »
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Maybe I'm foolish, maybe I'm blind - Sam 8 Sep - 23:49



ÉAMONN & ROMÀN

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La folie. Voilà ce qui tempête dans le crâne de McNamara. Faiblesse à l'allure de fièvre, venin qui égrène la cervelle, l’éparpille. Tout comme les réponses qui ne viennent pas Romàn. A part ce "nous" que tu ne comprends pas et qui te fait tiquer. Le sourcil est arqué mais pas le temps de recommencer que le colosse bouge encore, comme s’il avait le feu au cul. Ou l’amour dans la cervelle. C'est la même chose au fond, ça nous empêche, nous, les hommes, de tenir en place et de réfléchir avec intelligence.

Ça lui picorer les synapses, il ne pense qu’à elle. Seule compte Ailsinn à cet instant, pas de place pour des pensées intelligibles. Ça t’étonne même, Romàn, que la fièvre qui l’accule laisse une place à la belladone. c’est même plus de l’amour à ce stade là, c’est d’la possession. Une putain de relation de soumission. Des deux côtés, autant chez lui que chez elle. Car tu as senti, dans les prunelles de la rousse, que y’avait que lui qui comptait.

Et puis y’a l’échine qui se courbe. Et l’odeur de la gerbe. Et l’agacement profond qui tique dans la moue du docteur. Romàn, y’a quelque chose en toi qui te pique le derme, te fait reculer. Mais l’humain résiste, à ce besoin de fuir dans une situation que tu ne peux maitriser. « Les médecins c’pas des rats de bibliothèque ? Va au rayon mythologie et contes d’enfant, j’te jure ça aide bien pour commencer. » Commencer quoi ? Falco dont les pieds sont ancrés dans le sol, le coeur en fuite et l’esprit affuté. Chaque mot tu les écoutes, chaque verbe tu la décortique. McNamarra est ailleurs mais dans ses mots y’a une vérité que tu essayes de comprendre. Mais que tu ne veux pas entendre.

Tu essayes de le calmer, approches tes mains à nouveau mais rien à faire, le colosse pulse trop vite sous la fougue, on dirait un étalon fou. De ceux qu’on doit piquer pour calmer. Il lui faut un traitement, pour que la fièvre descende mais s’il ne peut pas être guéri ici… Que faire, à part le regarder cramer comme un dément ? Tu peux rien faire Romàn, t’es faible aujourd’hui. Comme tous ces matins depuis ce jour de Septembre.

Porte ouverte, ne pas se retourner et garder les yeux fixés sur le furieux. Porte qui se referme, ne pas regarder et voir le regard du fou s’amuser de la présence arrivée. "Elle, là. Elle va t’amener à la bibliothèque par la main ou autre chose. Elle aime bien les fesses. Ça doit être la ménopause. " Elle. Romàn qui fait volte face, coeur qui manque un battement, poigne qui se referme sur elle-même alors que les yeux, eux, s’ouvrent en grand. Sinead. Qu’est ce qu’elle…"Attends, t’as vraiment dit que j’étais ménopausée ? T’es vraiment un sale rat, Ned !" Le tutoiement bourdonne dans tes oreilles Romàn. Ils se connaissent. Comment ils… Non, c’est pas la question la plus importante qui crapahute sur ton échine et se darde dans ton cerveau comme une flèche piquante. Comment a-t-elle fait pour guérir aussi vite ? Tu... Tu lui as broyé l'épaule. Ce n'est....

Pas possible.
Pas plausible.
Pas logique.


Les prunelles qui vrillent de droite à gauche, le coeur qui tambourine. Les mains qui s’échauffent, broient ton propre derme. Respire Romàn, ne perd pas le contrôle, ne laisse ni les voix, ni la panique, ni la peur faire de toi une arme aux allures de bombe atomique. Sin qui se rapproche, qui te tend la main. Que tu ne prends pas. Toujours les yeux couleur océan qui vont de McNamarra à Reed, en passant par la porte. Bonjour Docteur, Sinead Reed. C’est vrai que vous avez un sacré petit cul. On vous a souvent mis des mains aux fesses 

Pourquoi ment-elle ? Pourquoi fait-elle comme si vous ne vous connaissiez pas ? Trop de choses dans ta tête Romàn, ça pulse, là-dedans. Ne pas pouvoir être soigné ici. McNammara qui résiste aux calmants. La soirée. Les éclairs venus de nulle part. Aislinn. Les questions. L’épaule broyée de Sin. Les mots de Rawne. Les mafias. Le jaguar. La peur. La folie. Les balles. La mort. Le sang. Les cris. La rage. La rage. La rage.


La rage.


" FERMEZ LÀ !"

Romàn dont l’esprit part en vrille alors que le poing est élevé et dont seule la direction est maitrisée. Le mur de droite. Les phalages qui pulvérisent la surface et le béton, semblable a un oreiller de plumes, qui s’écrase, s’écrase, s’écrase. Et s’ouvre. Ça se fissure autour, comme chez toi. Le trou béant, ton bras dedans. Et le corps entier qui tremble.

Et comme un con, tu restes là, l’avant bras dans le cratère, car tu sais très bien, qu’en le retirant, tu verras la chambre d’à côté. Et tu ne sauras pas comment expliquer les travaux à cette heure-ci de la journée.

"Qui êtes-vous….

C’est soufflé, la voix est presque douce. Non. Douloureuse. Alors tu retires ton bras, tu t’en fiches des représailles et des questions. Tu veux juste savoir. Pourquoi ta main n’a aucune blessure alors que tu viens d'enfoncer un mur en béton armé qui aurait du te briser en deux, à peine effleuré.

"…. Il lui faut quelque chose pour faire tomber la fièvre. Sin, qu’est ce qui peut le calmer ?

La tête douloureuse, acculée par la peur et la noirceur. Essayer de retrouver un peu de lumière, en dénichant un soupçon d'humanité. Protéger. Secourir. Soigner. Tu sais faire ça Romàn, pense à Mcnamara et à sa folie. Aide le, tu te sauveras plus tard.

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Maybe I'm foolish, maybe I'm blind - Mar 11 Sep - 10:41


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Ned est hilare sur son lit d’hôpital. Ça fait plaisir de le voir sorti du coma, parce que ça commençait à faire longtemps. Pour un peu, Sinead se marrerait bien aussi avec lui. Quiconque d’extérieur à la scène et à leurs cachotteries pourrait se dire qu’il en a fumé de la très bonne, là, pour être comme ça. Mais Romàn, présent dans la pièce avant même que Sin ne débarque, a l’air complètement perdu, et complètement furieux. La blague de faire comme s’ils ne se connaissaient pas a pas dû lui plaire… Ou autre chose. Probablement autre chose, parce que d’un coup, il beugle, comme il avait beuglé dans les jardins, et il commence à creuser un trou dans le mur le plus proche de lui. Les yeux écarquillés tandis qu’il maltraite le pauvre mur qui ne lui avait rien fait de mal, la rouquine s’est reculée d’un pas, et a presque porté la main au niveau de son holster, sous le bras. Mais non. Romàn ne peut être une véritable menace pour eux, malgré sa force titanesque.

Titan ?
Non, c’est n’importe quoi, il faut simplement qu’elle arrête de réfléchir là.
Qu’elle arrête de voir le mal partout.

Les doigts de Sinead tremblent d’excitation, tendus vers le sol. L’adrénaline soudaine face à un potentiel danger. Elle voudrait répondre à la question du chirurgien mais la porte s’ouvre, et un des gros bras passe la tête par l’entrebâillement, curieux de savoir ce qu’il s’est passé. La Courtisane le rabroue sèchement : « Reste dehors, toi ! » La porte se referme, et Sinead glisse son regard vers Romàn, puis vers Ned, et commence à fouiller dans le sac énorme en papier kraft qu’elle a rapporté. Le casque de moto est posé par terre, et tandis qu’elle sort des cotillons encore emballés, du matériel de fête d’enfants, elle répond : « Attends, j’ai peut-être ça… » Et à chaque mouvement, c’est toujours quelque chose de plus lourd qu’elle sort. Jusqu’à brandir une flasque, à la dévisser et renifler. Ouais, ça pue bien, c’est ça. Elle revient au chevet de Ned, pose sa main libre sur l’épaule de Ned et lui met la flasque sous le tarin : « Bois ça, c’est dégueulasse mais c’est efficace. » Elle dit ça doucement, comme une mère à son enfant. Un remède à base de nectar divin et d’elle ne sait quoi d’autre, concocté par un pharmacien abritant une récurrence, faisant commerce dans tout Arcadia, discrètement. Tout en maintenant la flasque, elle jette un coup d’œil à Romàn : « Les médicaments normaux font plus d’effet sur lui, c’est ça ? C’est normal… » elle hoche la tête. C’est normal, mais elle se doutait pas qu’il était aussi avancé, le Ned. « Tu joues dans la cour des grands, maintenant ? Pas mal, pas mal. », commente-t-elle en reportant son regard sur le brun convalescent et en lui décochant un clin d’œil complice qu’il comprendra peut-être à travers le brouillard de son cerveau.

Elle inspire, une fois qu’il a fini de boire. Et sans regarder Falco, elle se sait observée, épiée, guettée. Crainte ? Peut-être pas, quoiqu’il doit être surpris (horrifié ?) de voir qu’elle bouge les bras comme s’ils étaient neufs et n’a pas l’air d’être gênée par un quelconque accident, la veille. Une main passe dans ses boucles rousses -faudrait qu’elle les coupe bientôt, ça commence à lui tenir chaud là- et elle croise les bras tout en reportant ses billes bleu-vert sur le non-Initié. Et s’il était de ces nouveaux dieux, non détectés par les observateurs en charge de surveiller l’approche d’un nouveau divin ? Et s’il était comme eux, après tout ? Elle avait déjà eu un doute pareil hier, mais elle avait laissé pisser. Mais après tout, et si c’était ça qui avait causé la soudaine rupture des ponts pendant presqu’un an ? Là, c’est peut-être l’occasion de vérifier ça : « Romàn, elle commence, doucement, pour l’inciter à la regarder sans hurler, tu vas peut-être vouloir t’asseoir… » Elle contourne le lit de Ned, vient du côté de Roman, et s’assied aux pieds de Ned, comme pour lui intimer d’imiter le mouvement. « Cette force surhumaine, là… Ça fait quoi, un an que c’est comme ça ? Et que d’un coup d’un seul, quelque chose s’est déclenché chez toi, qui t’affaiblit ou te terrifie ? » Et comme si le simple fait de penser à l’hybris était une invitation couplée à la fatigue générale, dans le coin de son champ de vision, commencent à apparaître des silhouettes qu’elle sait irréelles et hallucinées. Il s’agit juste de ne pas y prêter attention. « Ned ? Je crois que c’est pas la bibliothèque qui va avoir des réponses pour le Docteur Falco. C’est nous, là. » Invitation hasardeuse à arrêter de rigoler -la mixture avalée devrait avoir fait effet et avoir fait tomber la fièvre- et à expliquer le monde surnaturel à un type qui vient d’y être balancé.
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Maybe I'm foolish, maybe I'm blind - Dim 16 Sep - 12:36


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La fièvre enivre et délie la langue, pateuse. Les cordes vocales vibrent, rient, alors que c’est la rage qui prend possession du médecin. Le mur ne lui résiste pas, il plie sous sa poigne. Adversaire facile pour un homme déconcerté, j’arque un sourcil alors que son avant-bras demeure immobile, planté dans le béton. Ce qu’il dit n’a pas de sens. Sinead s’est introduite, ou presque. Il a mon dossier sous les yeux, il sait que je suis. Et ce jeu de mot débile me fait rire à nouveau. Rendu fou par cette vieille ami appelée géhenne, je m’égare, amusé par tout ce qui m’entour. Terrifié à l’idée de tout prendre aussi sérieusement que Falco, je préfère en rire, ou plutôt, je ne m’en laisse pas le choix.

Tous deux fous à notre façon, nous nous comprenions bien plus que ce que les apparences laissaient croire. Un bruit de porte qui claque et je commence à m’agiter, jusqu’à ce que la rousse soupçonnée ménopausée ne s’approche et arrangue cette fiole sous mon nez. L’odeur me fait tousser. Insolent face à sa douceur, finalement, je lui fais confiance et bois le breuvage au fur et à mesure. Je souris à Sinead. Un grand ou un grand suffisamment idiot pour construire un mur de glace et finir à l’hôpital. A son clin d’œil, mes lèvres s’étirent béatement et je la regarde d’un air éperdu. L’espace d’un instant, sa chevelure de feu demeure, mais ses traits se muent en ceux d’une autre. Siobhàn. La tête devient lourde et s’écrase sur sa poitrine généreuse mais les battements que j’entends ne sont pas les siens. Le mirage cesse aussi vite qu’il a pris forme, je l’observe et me ravise lorsque l’hideuse main tente d’effleurer son visage.

Peu à peu, la fièvre baisse et je recouvre mes esprits. Les traits se ferment, peu à peu, redevenant aussi glaciaux qu’à l’accoutumée. Les deux prennent place sur le lit et je les observe. Sinead était familière avec beaucoup de monde mais là, il fallait être aveugle pour ne pas voir qu’ils se connaissaient. Cachotière. Et je ne pouvais lui en tenir rigueur, si seulement elle savait pour les fiançailles. La rousse aurait sans doute espéré plus que des cigares en souvenir. Je l’observe, l’écoute. Elle sait y faire, la petite. Peut-être ferait-elle une excellente duchesse aux relations extérieures. A croire que la fièvre n’avait pas totalement baissé, je secoue la tête et demeure silencieux. Il n’y a plus aucun rire, je comprends le sérieux de la conversation. « Quand j’dis que c’pas dans les bouquins qu’on trouve toutes les réponses. » J’inspire et attrape la bouteille d’eau sur la table de chevet. Les tremblements virulents m’en font mettre partout. Juron irlandais pour baptiser l’événement, je bois la bouteille d’une traite.

Puisqu’il m’avait sauvé, je lui devais peut-être cette vérité, la sienne, incomplète. « J’me souviens pas de tout mais j’sais que t’as fait voler un mec l’autre soir. » La diction est lente, pénible mais nécessaire. Je tourne la tête lentement vers son autre victime, le mur. « T’es médecin, doc ? » Je me redresse et le fixe. « Il s’passe quoi normalement quand on tape un mur en béton ? C’pas lui qui se brise hein, j’ai pas fait médecine mais j’crois pas me tromper. » Mon œil s’égare sur l’hideuse, briseuse de crâne, brisée sur le sol de l’arène en ciment. L’hybris qui aura coûté la vie à un homme, et qui m’aura fait tomber dans les griffes d’un autre. Mâchoire serrée, je le regarde à nouveau, l’épie. « T’es pas fou, Falco. T’es juste.. » Je jette un regard vers Sinead. « en colo’… » La porte s’ouvre à nouveau dans un autre vacarme, alors qu’un semblant de calme s’était installé. « Boss, Ned, y’a encore la même personne qui veut v’nir, j’lui ai dit d’aller s’faire cuire un œuf. » Peut-être qu’il voulait une médaille ? J’arque un sourcil, péniblement. Et je ne me rends pas compte que cette personne, c’était la fiancée, alors que je guette son arrivée depuis mon réveil. Je hoche simplement la tête et indique la sortie d’un coup d’œil. Le dévoué referme la porte, le calme revient.
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Maybe I'm foolish, maybe I'm blind - Mer 19 Sep - 9:08



ÉAMONN & SINEAD & ROMÀN

Maybe I'm foolish, maybe I'm blind
Thinking I can see through this and see what's behind
Got no way to prove it so maybe I'm blind
But I'm only human after all, I'm only human after all
Don't put your blame on me



Tu sens la force t’abandonner lentement, comme si, après avoir éclaté dans un excès d’incompréhension, ton corps se dispersait comme ton esprit. Comme si la peur qui t’étreignait le coeur depuis des mois, te forçait à plier et à souffler. Alors, en ne lâchant pas des yeux les deux furieux qui te regardent comme si la normalité pour eux, c’était de briser un mur en béton, tu commences à bouger le bras et à écouter les mots de Sin. Les médicaments ne font plus effets. Merci tu l’avais remarqué. Et alors que ton poing est toujours niché dans la facade, tu la regardes s’affairer, chercher des doigts dans son sac à merveilles, sans réellement comprendre comment il peut contenir tout ça. Mais… Bordel, tu as foutu un mur en l’air et elle.. Cherche dans son foutu sac ? Tu ne comprends quedal, et tu ne sais pas si tu dois retirer ton bras ou non, si tu dois  prévenir la sécurité que dans cette chambre, il se passe des choses anormales. Ce gars, ce prince, il pue le danger. Y’a quelque chose chez lui qui te prouve qu’il est important. Que personne veut qu’il se fasse tuer. Les mots mafias qui te titillent les synapses, les explications de Rawne, comme quoi, tu étais différent sans savoir exactement quoi. Mais eux sont pareils. Sin et son épaule miraculeusement guérie alors que tu lui as broyé les os comme des crackers. Et ce McNamara qui tonne sous la folie alors qu’il a des litres de morphine dans le sang.  Alors Romàn, tu restes là, le bras niché dans le béton, les yeux qui papillonnent, comme un enfant qui après une bêtise, n’ose pas bouger, de peur qu’on le voit.  Si tu pouvais, tu t’applatirais au sol, te roulerais en boule et fermerais les yeux. Si tu pouvais, tu reviendrais un an en arrière et ne prendrais pas la mer. Si tu pouvais, tu te barrais d’Arcadia pour que sa folie ne t’envenime pas une seconde fois.

Mais tu ne peux pas.
Tu ne peux Romàn.
Car t’as besoin de savoir.

Alors quand Sin s’avance et s’assied juste en face, tu acceptes de l’écouter. Et les mots qui se tissent au creux de ton esprit ne font que t’embrouiller. La façade est abandonnée, tu retires ton bras et n’oses pas regarder, le trou béant et la fissure que tu viens de créer. Clairement, la chambre d’à côté à du en prendre pour son grade et l’idée de mentir te fout dans le mal. Les yeux grands ouverts Falco, comme deux billes couleur océan qui ne lâchent pas les yeux Sin qui te donnent l’impression d’être la seule à te comprendre. Y’a pas de jugement dans sa voix, ni de colère ou d’effroi. Juste… Des questions. Tu acquiesces d’un coup de menton un peu abrupte quand elle te demande si ça fait un an. Oui, un an de folie, de cauchemar et d’aller-retour à Ikea.
Tu n’oses pas t’asseoir, tu restes debout, les bras ballants, tes deux mètres ne pouvant cacher la peur qui s’immisce au sein de ton coeur. Tu trembles Romàn, littéralement, tu trembles. La fatigue, les mots de Sin et puis maintenant, ceux de McNamara qui a l’air d’avoir retrouvé ses esprits en buvant juste dans une petite flasque. Dans un coin de ta tête, le docteur écrit de choper ce contenant pour l’examiner de plus près. Mais tu continues de rester silencieux, tiquant un peu à l’évocation du vol plané du blondinet. C’est le cas de dire, voler, même si le mec a survécu sans que tu comprennes comment. Et à mesure que les mots viennent, y’a quelque chose en toi qui se réveille. Ça chauffe un peu mais c’est presque… Doux. Plaisant. Comme si se retrouver avec eux deux à tes côtés, ça te faisait du bien, c’était… Normal. Pour la première fois depuis un an Romàn,  tu as l’impression d’être à ta place.

« Je… » Trop tard, verbe coupée par une porte qui s’ouvre et annonce quelqu’un. Le poing qui se referme, les phalanges qui blanchissent, un rien t’énerve Falco et t’as du mal à te contenir. Mais tu ne veux pas exploser une seconde fois malgré la petite voix qui te murmure de cogner pour t’en sortir. Pour partir, car ces personnes-là ne sont pas les tiens. Tu n’écoutes pas Romàn, ferme ton esprit et te rapproche un peu de la seule chose que tu connais et qui te calme ces jours-ci : la présence de Sin. La chaleur de Sin. Sin, tout simplement.

«… Tout ce que je touche, tout ce que j’effleure ou… Si je donne un coup de panard ou que je pousse quelqu’un… Je le détruits. J’ai pété ma bagnole comme ça, j’ai… »

La vérité qui commence à suinter de tes lèvres Romàn, avoir l’impression qu’enfin, tu peux en parler sans avoir peur qu’on t’enferme.  « … Sin tu as vu mon appart… » jeter un regard de côté à la rouquine et se rappeler de l’état du loft : murs fissuré, trous dans le sol et faïence éclaté. « J’ai réduit une arme à feu en confetti à cette soirée, j’ai…J’ai tout essayé… » et tu continues, de parler, toi qui pourtant est si silencieux depuis un an, aujourd’hui, les valves sont ouvertes et face à McNamara et Reed, tu te laisses aller. Les épaules qui s’affaissent les yeux qui tombent, et toujours, à côté, en contrebas, sentir la chaleur de la peau de Sin qui te raccroche à la réalité. « Bois, acier, béton, aluminium, ciment… diamant… » Te souvenir du bijou qui a terminé en poussière dans ta paume. « …roche… » sur la Marina, ton pied qui se balance dedans et le caillou qui explose et pas tes os. « ….corps humain… » L’homme qui a voulu t’aider, puis cette fille. Et Sin. «Y’a que… le titane qui ne plie pas. »  et lever les doigts, montrer ta mainà Sin, là où à ton annulaire droit, il y a l’anneau de titane, marqué de 5 éclats, que tu as retrouvé ce matin-là. « … Il était à côté de moi, quand j’me suis réveillé après m’être pris un coup de tonnerre dans la gueule… » et finir ta verbe par un murmure inaudible tant ça te fait mal de t’avouer vaincu. De mettre ds mots là où tu as si longtemps mis du silence. Tu relèves les prunelles Romàn et les plantes dans celles de McNamara. «  Oui, je suis médecin. De guerre plus précisément et j’en ai vu des choses… Mais un gars qui envoie des éclairs avec ses mains, ça, j’n’avais jamais vu. Tout comme une femme qui se remet d’une épaule bousillée en une nuit. Tout comme un gars qui m’dit qu’il lit mes émotions en simplement me regardant. Tout comme un homme qui résiste autant à la morphine et qui malgré tout… survit. »  Y’a des épaules qui se relèvent Romàn, l’enfant qui, lentement, se cache sous la carrure de Titan. Tu reprends un peu contenance, maintenant que le secret est dévoilé, la peur se pare d’humanité. « Expliquez moi concrètement ce que tout ça signifie et… J’ferais ce que vous voulez en échange. Un chirurgien à vos côtés, vu dans quel état vous vous mettez après une soirée, j’pense que ça peut servir. » Comme avoir un titan dans ses rangs.

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Maybe I'm foolish, maybe I'm blind - Dim 23 Sep - 20:09


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Les pièces de l’énigme qu’est Romàn se regroupent progressivement et avec un peu de recul -moins de 24h sur le temps court, près d’un an pour le temps long- Sinead commence à mieux comprendre certains éléments. Les nouveaux dieux, elle sait qu’il est impossible pour les siens de les reconnaître. À vrai dire, elle mettrait sa main à couper qu’elle en côtoie d’autres sans le savoir. Mais les rumeurs se recollent peu à peu et la cohérence apparaît dans un fil d’hypothèses qui s’enchaînent mieux que toutes ces bribes d’incompréhension qui persistaient. Mais pour l’heure, les conclusions qui lient son esprit au Trianon, à la Bibliothèque et à toutes ces conneries de l’Eden Manor, sont en retrait, alors qu’elle couve Falco d’un regard compréhensif et patient. Elle fait ce qu’elle peut pour paraître sereine, et loin de savoir vraiment l’effet que pourrait avoir son don d’odiokinésie sur un nouveau dieu, elle le laisse s’apaiser tout seul, et attend calmement, hochant la tête sans rien rajouter à ce qu’énonce lentement Éamonn.

Un geste sec indique au gros bras rentré sans crier gare, de mettre les bouts. Pouce en l’air à l’adresse du sujet du Royaume, à qui la courtisane n’adresse pas même un regard. Il en a déjà parlé, de cette nana qui se pointe régulièrement, mais n’est pas du Royaume. N’ayant jamais été là en même temps, Sinead a tablé sur une journaliste, et a fermement défendu l’accès de la chambre de McNamara à cette fouille-merde. Les regrets et les interrogations seront pour plus tard, peut-être.

Pour l’heure, c’est le chirurgien qui attire son attention et la capte intégralement alors qu’il reste debout pas que sa muraille de violence s’effrite pour dévoiler un type qui ne comprend pas ce qui lui arrive, frappé de divinité soudainement, sans personne pour le guider. Il s’ouvre enfin, s’autorise à parler, laisse entrevoir sa situation. Si elle imagine à peu près ce qu’il a pu ressentir, elle ne sait pas vraiment ce qu’il a pu vivre, de l’impression de devenir fou et ainsi de suite. Elle, elle a été guidée depuis sa plus tendre enfance. Elle savait à peine marcher qu’elle savait qu’une entité divine se développerait à un moment dans son échine. Elle avait été prévenue pour l’hybris, les capacités, les auras… Logiquement, lorsque ses seize ans étaient arrivés, elle était prête, même si elle ne savait pas à quel panthéon précis elle appartenait. Les hallucinations lui étaient familières presqu’avant même qu’elle passe le cap de l’éveil. Le regard ne se détourne pas, tandis que les mots mis sur la panique de Romàn font parfaitement sens pour Sinead, malgré cette différence criante de contexte d’éveil. Raison de plus pour ne pas en vouloir à Romàn pour son épaule. Après tout, elle peut bouger son bras et tout son corps comme si rien ne s’était passé, et il va probablement falloir lui expliquer ce point-là assez vite sinon il va croire à des X-Men revisités.

Ses épaules, Sinead les hausse lorsqu’il la mentionne en parlant à Ned : la femme à l’épaule bousillée mais remise en une nuit, c’est bien elle ; à Ned d’imaginer les circonstances qui ont amené à cet accident. Mais voilà que Falco glisse vers une proposition inattendue d’allégeance et la Courtisane coule un regard intéressé à son colocataire éphémère de lit, l’air de s’adresser pour quelques instants au Sénéchal du Royaume, en silence. Le coup d’œil n’est pas vraiment appuyé, mais ils n’ont pas vraiment besoin de beaucoup de mots pour se comprendre, avec McNamara. L’avantage de se connaître depuis longtemps. Alors elle déglutit, passe une main évasive dans sa chevelure bouclée, et inspire avant d’avancer en terrain miné.

« Alors… Si j’en crois ce que j’ai grappillé çà et là… la foudre qui t’a frappé en septembre dernier… A fait de toi un type comme nous. » et de se désigner, Ned et elle, d’un geste circulaire. « La différence… » elle avance lentement, elle parle sans vouloir le brusquer, prenant le temps de trouver les mots les moins choquants pour un newbie dans le jeu divin. « La différence, c’est que nous, on est plus ou moins nés avec la connaissance de nos spécificités -pas toutes, mais au moins celle de notre nature- alors que toi, ben tu es tombé dedans d’un coup sans que personne ne t’explique. » Heureusement qu’ils sont là, hein ? Elle est pas assez amusée par la situation pour renchérir dans ce sens. Non, elle, elle y voit un potentiel formidable, de recruter parmi eux un colosse pareil -et il ne ferait pas tâche dans le décorum du Royaume, loin de là- et un chirurgien qui s’y connait en rafistolage. Mais le recruter aussi sec ? Pourquoi a-t-elle des scrupules, allons bon ? Elle devrait sauter sur l’occasion. Il y a quelque chose chez Romàn qui fait écho à la présence de Nemhain. Quelque chose qui indiquerait presque que la confiance est à affirmer. Mais comment va-t-il vraiment réagir à tout ça ? Elle s’humecte les lèvres, jette un nouveau coup d’œil au frère d’arme, et revient au médecin : « On n’est pas des mutants, hein. On est humains… mais on a une génétique qui fait de nous des hôtes adéquats pour… » Dira, dira pas ? Y a peut-être une chance sur cinquante qu’il veuille bien croire ce qu’elle dit immédiatement. « Pour des entités millénaires que le commun des mortels appelle « dieux ». » Bim, c’est dit. Maintenant, va juste falloir prier -ah ! la bonne blague !- pour que Ned arrondisse les angles parce qu’elle n’est pas sûre qu’une info pareille passe de façon aussi brute.
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