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(úna) how much water to kill a fire ?

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(úna) how much water to kill a fire ? - Sam 17 Nov - 18:01


HOW MUCH WATER TO KILL A FIRE ?
úna & éamonn
Going through hell, while looking at heaven, found an answer looking for a question. Not enough words to make a sentence. It’s not easy to find a way. How much water to kill a fire? How many lows can take you higher? The only road to your desire, it won’t be easy to find a way. I don’t know what I believe, I won’t let my eyes be deceived. The winds whispering through the trees, that is not gonna be, not gonna be easy. And oh, no rights, no wrongs, take it from me, cause the answers are living indefinitely. It’s time to face it, cause you can’t change it.


Lentement, l'esprit de maladresse s'immisce et dévore les instincts, autrefois aiguisés. Désormais rouillé, oxydée loin des eaux salvatrices, les entrailles qui avaient assuré ma survie, se taisent. J'imagine seulement la fatigue, la blâmant de tous les maux. Les coupures, la fuite de gaz, les pneus crevés. Tout semblait être le fruit du hasard. Un hasard joueur, sadique, pimenté. Loin de la monotonie, peu à peu, la fausse impression d'un coeur qui se panse s'installe. Soins superficiels, tête dans le guidon, les mains qui cognent et qui saignent pour en oublier le myocarde qui continue à fuiter. Le regard hagard, la seule pensée de l'océan me maintient et me tient. Encore quelques kilomètres. Juste quelques kilomètres. Le virage s'amorce, le pied appuie, mais le frein ne répond plus. J'insiste, je persiste. Virage serré, voiture qui s'annonce, et c'est un violent coup de volant que je donne pour éviter de faucher une vie de trop. La voiture se soulève, s'envole un instant. Je me sens léger, quelques fractions de secondes. La chute est brutale, et le poids de la carcasse se fait sentir sous la violence du choc. L'Aston en tonneau, la taule se brise, de même pour les vitres. Les morceaux s'enfoncent, embrassent la chair qui rejette toute forme de chaleur. Le sang se déverse, et je me dégage du feu qui menace de s'étendre. La portière violemment jetée au sol, je m'extirpe et profite des quelques flaques pour éteindre le brasier naissant.

La main sur les côtes, la jambe qui se traîne un peu trop, au loin, il y a toujours ce mirage du cabanon et des souvenirs associés. Désormais, il n'y avait plus que le silence, ce silence recherché autant que fui, autant apprécié que détesté. Je crache le liquide carmin, arrache les bouts de verre sur le chemin. Tous ces enchaînements, je me demandais si ce n'était pas le fruit d'une vengeance. Sûrement. Il restait à savoir si ce passé était récent, ou plus ancien. Les phares s'avancent, ralentissent puis partent en trombe. J'attrape la flasque dans la veste du manteau, dénoue la cravate et bois la moitié d'une simple gorgée. La soif de l'alcool ne parvenait plus à s'apaiser. Alors que la carcasse claudique, l'esprit n'éprouve plus la douleur, cette vieille amie qui, par surprise, m'avait manqué. L'adrénaline qu'elle provoque me permet de pousser la porte du cabanon, fermée alors, et quelques détails m'échappent. Comme la guitare qui n'est plus à sa place, et cette douce odeur fleurie, qui n'était pas la mienne. Lorsque l'orage gronde et que la pluie s'étale et conquiert chaque limbe de terre, une silhouette se dessine. Ombre chinoise, seuls ses yeux d'azur transpercent et fendent d'une facilité déconcertante la pénombre. Des yeux bien trop familiers, et pourtant égarés sans jamais pour autant être oubliés. Je déglutis un peu plus fort. Au second coup de foudre qui s'écrase, c'est sa balafre qui apparaît. Mon oeuvre, certains diraient. « Ùna ? » Je m'approche, et m'empêche de l'atteindre. Mirage irréel, nul ne savait pour cet endroit. Et je craignais d'avoir pris un coup supplémentaire à la tête qui me fasse totalement perdre la raison, cette fois. « Ùna ? C'est toi ?! » Le chien aboie, encore le prénom interdit. Garde baissée, animal blessé, je me laisse en proie à de vieux démons, ce démon à l'amertume aussi douce que les tempêtes qui balaient Inis Mór.
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(úna) how much water to kill a fire ? - Lun 19 Nov - 19:13


HOW MUCH WATER TO KILL A FIRE ?
úna & éamonn
Going through hell, while looking at heaven, found an answer looking for a question. Not enough words to make a sentence. It’s not easy to find a way. How much water to kill a fire? How many lows can take you higher? The only road to your desire, it won’t be easy to find a way. I don’t know what I believe, I won’t let my eyes be deceived. The winds whispering through the trees, that is not gonna be, not gonna be easy. And oh, no rights, no wrongs, take it from me, cause the answers are living indefinitely. It’s time to face it, cause you can’t change it.


Chœurs aphones, fatum rendu mutique. Tortionnaire de l'enfant aux yeux absents. Il est parti, le gosse, alors qu'elle gisait là, sur le pavé froidement battu par des dizaines de visages inconnus, des hommes et des femmes se précipitant tour à tour pour observer l'horreur, le monstre au faciès mutilé. Revers de la lame projeté sur son faciès chérubin, caryatide sans prétention autre que celle de s'interposer. Ùna. La frêle et douce petite Ùna, déjà si mal-aimée. Entourage mutin, orphelinat lésé de tout, carences émotionnelles irréversibles tandis que sur chaque mur, titres placardés, preuves à l'appui, de la présence de l'indignité populaire. Égérie insulaire, figure de l'impunie qu'on se garda bien de choyer, à mieux l'ériger en héroïne pour quelques semaines, bassesse et fortunes faites sur le compte de la drôlesse Elle en a eu des noms, après ça. La martyr d'Inis Mór. Popularité soudaine dans le cœur même de ses camarades de chambre, ces mêmes-là qui sitôt les photographes désertés, se hâtaient de disparaître pour ne pas avoir à observer de trop près l'escarre béante lui trouant la gueule, comme un éternel rappel que Dieu, tout miséricordieux qu'il soit, l'avait abandonnée. Crucifix léché par les flemmes, le soir-même où elle se jura de ne plus confier de foi en quiconque, en nul dieu, en nul homme, fuguant alors sans se retourner à une seule reprise, vers une misère n'étant à décrire que par ceux l'ayant réellement embrassée. Persista la blessure, au myocarde ensuqué, le heurt provoqué par les amitiés crevées d'un simple geste, impardonnable. Fureur sourde, la rage de vivre ayant fait battre le cœur jusqu'à ce jour si particulier où le faciès, reconnaissable entre tous, fût sondé parmi la plèbe insulaire. Semblant de désespoir éventrant la charogne acquise, qui dès lors, se mit en tête de faire de chacun de ses jours une ruine constamment décente par sa réussite viciée, quoiqu'itérative.

Frusques trempées, à l'approche de quelques orages. Serrure aisément désemparée face à quelques usages truands, petite voleuse à la tignasse de jais se glissant en la demeure découverte, en l'attente de son grand moment. Semaines à hanter le moindre de ses pas, Damoclès vacillant, à constamment provoquer les moires pour la destiné funeste qu'elles lui avaient réservée, à elle, la souillon, la princesse sacrifiée. Nature dont on ignore rien – déités qu'on abhorre, sans concession. Elle a toujours été comme ça, Antigone ; tout ou rien, pas qu'on la raisonne. Et c'est en ces termes qu'elle assure sa maigre survivance, propension superbe à ne pas crever quand tout l'y mène.

Carcasse juchée sur le vieux fauteuil de cuir bousillé, les doigts ayant dès lors délaissés les cordes martelées de tout son dédain. Pas qu'elle ait aimé vivre – aurait-il fallu qu'elle en entrevoit la probité. Entrée sublimée par des années de rage, clarté des nippes, linceul blanc épousant le galbe, en spectre elle hante le compagnon d'une enfance spoliée, quand les maux rongent encore les sanglots que son cœur n'a jamais soupiré.

« Je suis surprise que tu ais survécu à celle-ci

Première invective. L'aveu d'une culpabilité feinte, quand ses lèvres monstrueuses se fendent d'un rictus, déforme la gueule de ces élans de chienne qui se redresse, le pied nu sur le parquet défoncé, s'approche du pauvre hère qu'elle effleure d'un doigt assassin, renfoncé en sa gorge sitôt la caresse égarée, admonestation irréfragable de ses dernières volontés. Inflexions enfantines au gaélique jamais délaissé, l'accent traînant d'une Irlande que rien ne saurait leur fait oublier.

« Tu te cache encore, mo cuishle ? Je pensais que tu aurais appris à faire face. Tu valais mieux qu'un cabanon, fût un temps. Il faut croire que rien ne change jamais vraiment. Les lâches restent ce pourquoi ils sont nés. »
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(úna) how much water to kill a fire ? - Mar 27 Nov - 13:30


HOW MUCH WATER TO KILL A FIRE ?
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Lorsque l’éclair frappe le sol, stoïque, ce n’est pas le bruit qui emporte le sursaut. Le dessin de sa lèvre fendue, boursouflure malencontreuse, marque apposée sur la poupée de chair et de sang, je m’étais détourné du moindre titre, désormais impossibles à clamer, qu’ils soient d’ami ou d’amant. L’abandon dans son regard perçant heurte et fait vibrer les murs, confondus en silence depuis bien trop longtemps. Et j’y lis des choses que je ne pensais jamais avoir à affronter. Des démons de l’homme surgissent quand les souvenirs de l’hôte reviennent et que la surcharge cognitive guette. A la fois heureux et embarrassé de l’être, je la toise, elle, et la peinture qu’elle dégage. La tempête terrestre s’apaise, et je ne me rends pas compte que ce n’est nullement un apaisement, seulement l’œil de ses tourments. Parce que si la lèvre était fendue, la profondeur s’aventurait dans des tréfonds carmins, où les ventricules demeuraient séparés, reflet d’un entier à jamais brisé. Sans doute. Mais je n’en voyais rien. Les muscles endoloris survivent, ils ont vu pire. Ils verront, le pire. Démarche claudicante, sourire incongru aux lèvres qui trahit le soulagement médiocre, la respiration se fait profonde et les épaules s’abaissent, à mesure que la garde, elle aussi, s’ouvre pour accueillir cette vieille amie. Et elle prend ses aises, s’installe, conquiert l’antre qui deviendrait presque sienne, si elle n’habitait pas encore l’ombre d’un fantôme.

La découverte rythmée à la clémence des éclairs qui fendent l’air, je m’attarde et redécouvre, l’enfant devenue femme, avec ce même regard, à la lueur familière. Colère, rage. Mais il est trop tard, les bras sont ouverts, l’ichor peint le sol. Et je ne comprends pas, je ne la comprends pas. J’entends le message, mais ne le décode pas. Celle-ci. Et je comprends que la maladresse n’était pas le seul acte. Mens rea confié, les éléments s’assemblent. Tentatives multiples, comme de retrouvailles chaleureuses dans des mœurs secouées entre passé et présent. Et le sang se verse, pour les larmes qui ont pu perler sur son derme porcelaine. Tribut insuffisant. Elle veut plus. Les armes sont désormais ses mots. Et elle les manie bien, l’enfant. Je déglutis, la laisse posséder la carcasse affaiblie, sans prendre garde de m’en méfier. Une fâcheuse tendance, manie même. La caresse s’égare et le doigt embrasse ma gorge, l’ongle perce le derme et souille l’Irlandaise.

Son accent du nord qui percute celui de Connacht, j’arque un sourcil et me détâche de l’ongle. Elle déverse ses heurs et malheurs, l’enfant. « Si j’m’étais caché, t’aurais pas pu t’perfectionner. T’y étais presque. » Je l’observe, d’une mine sincèrement navrée. Délibérément le dos tourné, je sors deux verres et y verse le whisky irlandais. « Slainte. » Trinque forcée, le son corrobe le tonnerre. « Avant d’me tuer, laisse-moi t’offrir un verre. » Je le déguste, parce que c’est le dernier. Je le déguste, parce que je n’en ressens pas les effets. Et non-chalament, je m’installe sur le canapé, l’invite à en faire de même. « Et en attendant, j’espère que t’as pas fait tout ce chemin pour ça, j’en vaux pas l’honneur. Y’a une distillerie sympa à visiter, si t’as l’occasion. » Je sais que cet instant devait arriver, et que la question n’était pas si, mais quand. Peu à peu en phase, j’allume une cigarette et le myocarde se détend, résigné face à son sort. Reconnaissant à l’idée de ne plus se sentir aussi muet, aussi lourd, las d’être survivant. Il se prépare à embrasser la Mort, personnifiée dans ce linceul blanc qui recouvre ses courbes. Une goutte. Deux gouttes. Lentement, le verre se vide et les souffles se raréfient. « J'suis heureux que ça soit toi, Ùna. J'dois avouer que, tu m'as pas mal manqué. » Dernières volontés confessées, j'attends son sacrement.
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(úna) how much water to kill a fire ? - Sam 29 Déc - 18:48


HOW MUCH WATER TO KILL A FIRE ?
úna & éamonn
Going through hell, while looking at heaven, found an answer looking for a question. Not enough words to make a sentence. It’s not easy to find a way. How much water to kill a fire? How many lows can take you higher? The only road to your desire, it won’t be easy to find a way. I don’t know what I believe, I won’t let my eyes be deceived. The winds whispering through the trees, that is not gonna be, not gonna be easy. And oh, no rights, no wrongs, take it from me, cause the answers are living indefinitely. It’s time to face it, cause you can’t change it.


Elle en a connu des batailles,  Ùna. Des grandes, des petites, des heureuses, des navrantes. Et ça lui reste en travers de la gorge, alors l'ego froissé de celle qui n'était que bête de foire face aux hommes. Escarres fustigées sur le derme de l'enfant de rien, celle qui ne fût jamais reconnu par personne. Ni père, ni mère. Ni foi ni loi. Banditisme prophétisé, pythie indigne d'une quelconque dévotion, Cassandre à l'index pointé sur le dérisoire des maux, l'unique responsable des enfances balayées du revers du poignet. Juge et bourreau, condamnations assassines, impérieuse destinée que celui d'embrasser l'illégal et ses tracas passagers. Jamais eu de remords, jamais eu d'états d'âmes. Pas qu'la vie lui ait fait plus de cadeaux que cela. Doucette aux yeux effrayés qui n'voyait pas même l'intérêt de s'attarder aux géhenne provoquées par ses actes, ne se retourne jamais sur ceux dont elle a détruit potentiels et volontés. S'agacerait presque de le voir accueillir mère faucheuse avec tant de bonne volonté s'il n'était pas l'homme qu'elle connaît. Le sale mioche avec qui elle cavalait aux détours de quelques murailles sinuant jusqu'à l'horizon, cœur battant et poings serrés. Dans la vie qu'on leur offrait, fatum tout tracé par leur condition d'abandonnés, pupilles encombrantes dont on ne savait que faire, à part les laisser vaquer à leurs quelques sottises, pluie battante, fureur intacte. Il n'avait jamais rien lâché, McNamara. S'était illustré de bien des manières au chœur enfant, avant de se débiner face à la môme dévastée. C'est sale, l'abandon. Ça vous détruit l'âme, ça vous brise le cœur. Ça vous touche plus que ça ne le devrait. Elle ne l'avait jamais accepté – toujours pas. Ne l'acceptera jamais.

« Ne joue pas au mélodrame avec moi, McNamara. Réserve ça pour tes braves petites américaines, je suis certaine que ça fait effet. Ne m'fais pas croire que je t'ai manqué, on sait tous les deux que c'est un vile petit mensonge. »

Enfantine jusqu'aux intonations, populaire jusqu'à l'inflexion. Portrait retourné, cadres renversés sur les meubles dont elle se saisit distraitement, arque les sourcils, hésite entre ricanement et soupir navré. Les a déjà précédemment contemplé, s'imaginant quelle vie il lui avait caché. Ne cesse d'observer celui qui lui fait face, sirote ce qu'il pense à raison être son dernier. Volonté suprême du condamnée, loi d'honneur, banditisme auréolé de quelques superstitions frivoles. Céruléen persistant tandis qu'elle le mire sans s'en cacher, froideur caractéristique, se saisit du verre et porte celui-ci à ses lippes sans plus de cérémonie. Lape la première gorgée, brasier muqueuses, ronronnement velours. Se tait un instant, infini suspendu avant qu'elle ne repose le verre sur le premier guéridon venu, prend ses aises et s'écarte de sa carcasse reconnaissance des lieux en lionne, furiosa psalmodiée. Peton nu, vacarme susurré, le parquet qui craque alors qu'elle semble tanguer à mesure que le tissu virevolte autour de ses chevilles.  Peter Pan en sa plus belle alliée, doucette perdue qui ne grandira jamais. Aggravation de la situation, lorsqu'Antigone est éclose, que les femmes-enfants se sont affrontées, dualité similaire jusqu'aux névroses de la psyché.

« Je ne suis pas venu faire du tourisme, tu t'en doute. J'ai au moins trois mandats sur ma tête, quelques mercenaires à ma recherche, je me passerais de la petite visite guidée, même si je ne doute guère de la qualité de ce que tu – pardon, ce que tes employés – fabriquent. Et si je ne m'étais pas laissée distraire, tu reposerais gentiment au fond du fossé. »

Brève grimace, ce qui s'apparentait le plus à un sourire. À peine nommable, tant l'horreur danse sur ses traits. Le regard n'a pas changé, toujours aussi dur, quoique délié de ses fragilités d'oisillon tombé du nid. Il n'a pas été là, quand il aurait dû. Elle lui fera payer.

« Une dernière volonté ? »

Revient à lui, s'empare sans plus de gêne d'une de ses mèches de cheveux, tignasse de jais qui les aurait fait paraître apparentés. Frère et sœur. Ils le furent, un jour. Un temps où il n'était pas lâche, où elle n'était pas brisée. Caresse empoisonnée, tandis qu'elle se hisse sur la pointe des pieds, baiser affleuré sur sa barbe hirsute, s'approche du lobe qu'elle mord avec cruauté, chienne enragée, murmure d'une langueur exagérée quelques promesses d'éternité :

« Ne me fais pas croire que tu n'as pas encore envie de jouer. »

Ne me déçois pas encore une fois.

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(úna) how much water to kill a fire ? - Ven 18 Jan - 21:06


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L’heure fatidique approche, irrésistible et impertinente. Désinvolte, je sais que le dernier souffle se compte, désormais. L’enfant devenue femme s’approche, et la boursouflure, demeure. Marque apposée, elle aurait pu m’appartenir, peut-être, si tout ceci n’était pas un simple jeu d’enfants. Mais il n’y avait eu qu’avec elle, que j’avais pu être un enfant. Elle m’avait offert répis et tendresse, avant que les foyers ne s’enchaînent et ne se déchaînent, jusqu’à ce qu’un oncle, le seul oncle, ne se manifeste, enfin et que la maladie, l’emporte à son tour. Un rythme incessant, un tourbillon qui, jamais, ne cessera. Peut-être était-elle le calme dans les affres, ou le désastre d’une tempête, et la brève trêve dans son œil. Je me mets à réfléchir, et je me perds. Mélodrame ? Mais tout n’était qu’une tragédie, parfois grecque, selon les goûts de certains. Úna, l’éternelle enfant. Si tu savais, comme j’aimerais que tu m’y ramènes, là-bas. Si tu savais comme ça me manque, là-bas. L’Irlande, les rires, la vie, loin de ces poings qui ne sont bons qu’à rouer de coups, et cette bouche, qui donne des ordres, quand tout part de travers. La langue ne se tourne pas dans la bouche, non, elle invecte, commande à des hommes dont j’ai la responsabilité. Alors, j’ai du grandir, il l’a fallu, et Lir m’y a aidé. Comme si elle savait, pour la brave petite américaine ? Secret du cœur, mensonge de l’âme, à jamais réduits au silence, tous deux, elle ne devait pas savoir. Mais le cadre est dans ses mains, et la vérité, dans ses yeux. Elle sait. Alors, je savoure ce verre, il faut savoir partir.

Elle déambule, l’enfant, elle conquit, dans une facilité déconcertante. Elle déconcerte, tout entière. Je replace le portrait à sa place, les dextres caressent les traits de la damnée, et je reviens à l’intruse, la saccageuse. Celle qui pille, et qui m’accuse. « C’était toi ? » A mon tour, les chefs tombent. Les connexions se font. Toutes ces tentatives, ratées ? « Si j’me trompe pas, t’as été beaucoup distraite, ces derniers temps non ? » Provocation, quand la mort tend ses bras sous les traits d’une enfant. Je m’en méfie comme la peste, partagé entre tendresse et affliction. Elle revient, capture une mèche de cheveux, dévoile la marque du crâne ouvert il y a peu, et j’admire un peu plus ses traits. Il y a toujours cette lueur, folle, de cette envie de vivre, ou de mourir. Il n’y a pas de juste milieu, avec Úna, c’est tout ou rien. Ce soir, ce sera trépas. « Oui. » Tout était fait, et une partie devait revenir à l’amante d’antan, le reste pour le Royaume, et cette chevalière, pour Úna, peu importe où elle se trouve. Je dévisse l’objet familial, légué par l’oncle, refilé de mioche en mioche, et le lui tends. Je la force, lui ouvre la main et plaque la bague au creux de sa paume.

Ses lèvres jouent, embrassent, embrasent les miennes, et j’essaie, de connaître les règles avant de jouer à son jeu. Mais avec Úna, il n’y avait pas d’ordre, il y avait seulement l’envie, pleine et entière, dans sa forme la plus pure, mais aussi la plus brutale. Les incisives tranchent la chair, et le lobe se met à saigner. Elle veut, elle aura. L’œillade plantée dans la sienne, je la toise autant que je la crains. Ses hanches frêles entre mes mains, je la soulève et dispose de l’objet comme bon me semble. Etait-elle le trophée ou le poison ? La victoire ou la défaite ? Je renifle l’enfant, l’hume, l’effleure jusqu’à ce que nos souffles se mêlent. Entre colère et bonheur, j’oscille et tangue. Heurs ou malheurs, je l’épie. « Qu’est ce que tu veux, Úna ? » Et comme elle n’aimait pas la facilité, je ne comptais pas me rendre déjà, non. Que le jeu commence.

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(úna) how much water to kill a fire ? - Sam 26 Jan - 14:10


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Amertume ferrugineuse échouée sur ses lèvres, sur sa bouche insolente qui mord encore, se repaît du sang versé comme tribut à la bête. Et déjà, elle semble ronronner, lorsque les pognes empoignent ses hanches, la soulève de terre pour la serrer contre le sénéchal, brutalité lovée entre deux non-dits, dans la caresse diffuse de l'index qui se saisit de la chevalière, trophée chéri qu'elle glisse, lenteur biaisée quoique volontaire, à sa main gauche, alliances rompues qui auraient toujours dû être, auréolées du déni superbe qu'il ait pu aimer quelques américaines plutôt qu'elle. Déjà, l'iris revient aux siennes, tandis que les serres se referment autour de son cou, poupée de chiffon plus légère qu'une enfant qu'il maintient fermement contre son torse. Baiser affleurant aux lèvres, soupiré sans jamais le toucher, c'est un grognement qui lui échappe alors que ses yeux se font provocateurs.

« Tu sais très bien ce que je veux. »

Toi, à moi. Ça n'a jamais été un secret, aucune cabale digne de ce nom qu'elle aurait jamais tenté de lui soustraire. Il avait toujours été à elle – et elle à lui. Griffes dont elle lui enserre la nuque, se rapproche jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que leurs souffles mêlés, sans jamais s'effleurer. Pas encore. Wendy n'est pas femme facile, ne cède pas si aisément à l'appel des sirènes. Révère l'instant mille et une fois imaginé, en profite pour apposer sa marque plus fermement sur les chairs, l'en brûlant de ses lèvres. Suçon succédant à la morsure sauvage, gorge successivement marquée par la môme, marginalité apparente pour mieux dénier les géhennes qui elles, n'ont jamais rien eu d'imaginaires. Cascade de baisers à la tendresse fantasmée, agressivité furieuse pour venir s'emparer des lèvres, reproches et regrets confondus tandis qu'elle le mord par intermittence, paupières maintenues closes pour effacer l'humeur brouillée, déversements salins teintés de colère, ondoiements venant à s'apaiser avant qu'elle ne niche son visage dans le creux de son cou malmené, soupirant longuement.

« Tu n'avais pas le droit de me laisser. Tu n'avais pas le droit de partir. Pas moi, Liam. »

Sans l'affronter du regard, lui qui est le seul à ne pas craindre ses traits, comme la force lui manque. Qu'elle glisse l'une de ses cuisses entre les siennes, écrase la chaussure détrempée de son peton nu, grimace un instant alors que l'eau rejaillit sur le derme et inonde le parquet, avant de rire malgré elle, de ces rires d'enfants qu'on pensait oubliés. Contact au sol retrouvé, tandis qu'elle relève les yeux vers lui, glisse ses doigts dans les pans de sa chemise, enserre et retient, se refusant à tout nouvel abandon inopiné – sait que son palpitant viendrait à en crever, au cas échéant.

« Mais ne t'imagine pas le contraire : je regrette presque d'avoir été distraite. »

Illumine alors la gueule béante, quelques sourires. Ce ne sont pas ses lèvres qui s'étirent, ni sa moue qui diverge, mais bien ses yeux qui s'illuminent de quelques tendresses refoulées, tandis que les pognes se détachent, lissent un instant les plis froissés comme pour s'excuser. Ébauche quelques pas, fait mine de le quitter déjà, après la violence, après les sangs versés. S'empare du verre de l'irlandais, ignorant le sien encore plein, pour le vider d'une seule gorgée. Ùna, Ùna, Ùna, dans toute sa splendeur et ses terreurs intimes, ses litanies et ses licences, qui lui tend le récipient vide et fait mine de jouer avec le tissu de sa robe, l'épaule nue, dévoilée.

« Et si tu nous resservais ? Tu bois encore beaucoup trop. »

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