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I'll pay with my soul - Ariel (nsfw)

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I'll pay with my soul - Ariel (nsfw) - Mar 18 Sep - 23:16

I’ll pay with my soul
ariel & asbjörn

« I can’t breathe. I can't sleep. What you’re doing here is murder. When you whip your body slow. Rent me your body. I’ll pay with my soul. »
Le malaise qui prend aux tripes, crispe les muscles à l’extrême. Tension douloureuse que même la créature juchée sur ses genoux ne parvient pas à dénouer. La nouvelle met pourtant du cœur à l’ouvrage, s’applique à détendre les vertèbres. Déhanché indécent qui éveille les sens du mâle mais laisse le reste de glace. Les escarbilles lèchent les reins sans parvenir à réellement les embraser. L’invitation sulfureuse n’est pas aussi alléchante qu’elle le devrait, ne parvient pas à supplanter le manque qui laboure les entrailles. Les phalanges crades s’agrippent aux hanches, encore partiellement couvertes de tissu. Hésitent entre envoyer valser la nymphe plus loin et s’y arrimer davantage. Se perdre dans une étreinte fauve et soulager les pulsions primaires pour oublier ce qui gratte furieusement sous la carne. Le nordique reste dans l’entre-deux, juge toutefois préférable de garder ses mains occupées. Empoigner les cuisses pour ne pas être tenté de faire défiler les pages du registre, voir s’aligner les noms sous celui factice de son frère. Petit merdeux collé de force au travail quelques heures plus tôt, juste parce qu’il renâclait à la tâche. Ce n'est rien d’autre que ça depuis le début. Une guerre d’egos. Un sale défi qui n’a fait que dégénérer. Il lui en veut affreusement d’avoir préféré se soumettre aux pires bassesses plutôt que de s’engager dans une voie plus macabre à ses côtés. Autant qu’il se déteste d’avoir jeté les dés, scellé sa destinée dans les remords et la luxure. D’attendre à la déraison qu’il renonce, cède. Jeux d’enfants cruels, prêts à se tyranniser l’un l’autre par pur orgueil. Après tant d’années, il a fini par croire qu’il aimait ça le môme, s’envoyer en l’air avec des inconnus. Se vendre et s’offrir, devenir objet de toutes les convoitises.

La colère et la frustration font germer des envies de meurtre dans le ventre, le torpillent littéralement. La poigne s’en ressent, plus brutale. Marques contre l’épiderme diaphane, la chair qui rougit à son sinistre contact. Docile, la putain lui écorche l’oreille d’un gémissement aussi artificiel que sa poitrine. Prétend adorer un comportement qui ne lui extorque sans doute qu’un profond mépris. Le parfum dont elle s’est aspergée commence à lui filer la gerbe, l’enveloppe dans une brume dérangeante. Les doigts fins filent sensuellement sous la ceinture, en défont la boucle pour s’affairer contre l’entrejambe. Juste le temps de l’effleurer, avant qu’une autre de ses employées ne s’approche de lui. Il la voit arriver du coin de l’œil, la démarche lascive et assurée. Jolie poupée qui hante les bas-fonds depuis plus longtemps que lui. Elle a subi les caprices du père avant de connaitre les lubies de ses fils. Face à lui, elle vacille toutefois, perd de sa superbe. La crainte palpable de s’attirer ses foudres en s’immisçant dans l’intermède douteux. « - Tu veux quoi ? Accouche, t’es surement pas venue plus près pour qu’on se regarde dans le blanc des yeux. » Qu’il aboie presque, en écartant la jeune femme glissée contre lui pour retrouver son espace. Il la dégage sur le sofa écarlate comme une vulgaire marionnette, ignore le râle de protestation. « - C’est ton fr… Ariel. » Elle se corrige aussitôt, inspire une bouffée de courage avant de reprendre. Toute l’attention du tueur captée en une fraction de seconde. « - Il est toujours pas descendu, son client non plus, ya son ami qui commence à s’impatienter. Il prend jamais autant de temps d’habitude. » Une pointe d’anxiété fait vibrer le timbre, affole le palpitant du géant. Il reste fébrile un instant, des fourmis dans les membres. Cloué par l’angoisse que ça recommence. Le sang, l’absence, la panique. Le chagrin à s’en crever le myocarde. Les longues jambes se délient, empruntent l’escalier, la lanceuse d’alerte sur ses talons. Gardienne attachée à celui qu’elle a guidé, formé dans l’antre du vice. Les étages défilent, jusqu’à enfin arriver devant la fameuse porte. Il frappe une fois, hèle pour qu’on lui réponde. Pour que les occupants se refroquent s’il le faut. Aucune envie de trouver le dépravé les fesses à l’air, avec un animal plaqué devant ou derrière. L’image scabreuse fait courir des frissons de répulsion partout sur le derme, lui déchire la cervelle. Un silence de mort pour toute réponse. Entrée fracassante, en martyrisant le panneau de bois au passage. L’adrénaline incendie ses veines avec rage, manque de lui donner le vertige alors qu’il contemple la scène devant lui. De l’hémoglobine à n’en plus finir, les draps noyés dans le pourpre. Un corps crucifié au milieu de la boucherie. Des gargouillis immondes s’extirpent de la gorge, appellent à l’aide. Pas besoin de s’approcher pour distinguer les traces de crocs sur les plaies béantes, alors que le malheureux git nu comme un vers, couvert de sa propre fange.

Planté dans un coin de la pièce, il distingue finalement son cadet. Statue de sel figée par l’arrivée théâtrale. A moitié dévêtu, le pantalon enfilé à l’arrachée. Des traces vermeilles autour des lippes et sur le torse, mal effacées. Il ne saisit pas immédiatement le rapport entre les deux, a du mal à appréhender qu’il aurait pu ne pas voir l’évidence. Faut dire qu’il l’évite comme la peste le gamin solaire. Il ne s’y brûle plus, ne s’attarde plus sur ses formes enivrantes. Repousse la tentation autant qu’il le peut. Encouragé par la honte qui ronge hargneusement ses viscères. Filet poisseux resserré par sa dernière épouse, et son horrible manie de fouiller dans les crânes. Muet, il fixe le coupable naturellement désigné. Sonde à distance les rétines, les poignarde pour y repérer ne serait-ce qu’une infime variante. Vainement. Constat édifiant qui achève de le faire disjoncter. La distance de fortune est brisée en deux enjambées. Il l’attrape avec violence par la peau du cou, le tire pour le contraindre à avancer. Crache des ordres à la prostituée pour que le ménage soit fait et l’affaire étouffée, avant de s’engouffrer dans une chambre vide, quelques mètres plus loin. Il l’envoie percuter le mur à l’intérieur, retourne aussitôt s’amocher la pogne contre la nuque. Tyrannise les boucles pour le retenir sous son emprise de fer. « - Depuis quand ? Qu’est-ce qui t’as pris ? » Il s’en doute, a seulement besoin de l’entendre de sa bouche.
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I'll pay with my soul - Ariel (nsfw) - Dim 23 Sep - 20:39



Regard pétillant, debout à surplomber son œuvre. Le contraste entre la pupille brûlante de vie et les traits crispés dévoile le drame qui se joue sous la peau. Doigts recroquevillés les uns contre les autres, petits vers qui s’agitent, nerveux. A tripoter les draps, se perdre dans la tignasse, gratter le cou, de nouveau les draps. « - Tu veux pas crever plus vite ? » Murmure-t-il, la voix tendue en posant un regard presque tendre sur le type s’étouffant dans son propre sang. « - S’il te plait. » Qu’il croit bon d’ajouter, la politesse ça aide toujours. Se gratter la nuque de nouveau, et pianoter d’impatience contre son ventre. Fait-chier ce con. Il n’aurait pas dû être là, ne voulait pas venir parce qu’il savait, sentait le drame lui gratter les entrailles pour déterrer la faim, la bête. Le monstre sous sa peau diaphane aux éclats de rubis qu’il a oublié d’effacer avec les draps grossiers. Pas le temps de traîner, la nausée le prend déjà la gorge, le fait rêver d’un café ou d’une tasse de mâté  à s’en cramer la langue pour effacer le goût de fer qui s’y englue. Ce qu’il vient de faire, vécu comme dans un rêve, vu à travers des yeux qui ne lui appartiennent pas. Cette horreur qui le révulse et qui fait se ruer dans ses veines des chevaux d’un apaisement étrange. Sérénité qu’il n’a jamais vraiment éprouvé de toute sa vie, comme s’il était enfin entier, en paix seulement lorsque la créature se fait souveraine et tient l’humain sous le joug de ses griffes.

Pas envie de crever, tant pis, il n’a plus le temps d’espérer. Tu pourrais le faire aussi, t’as commencé le travail, termine le… Souffle la petite voix dans sa tête, qu’il secoue pour la faire taire. Chasser l’idée, la pensée parasite qui s’accroche au cœur et le fait battre plus fort. Rien d’un tueur, c’est ce qu’il avait craché à l’époque, il n’a pas envie que ça change maintenant. Alors il récupère ses fringues éparpillées par terre, ses pompes et s’apprête à se tirer lorsque le pire s’annonce contre la porte. Merde, merde, merde. Cerveau en pause, panique à bord, et la bestiole qui se marre, tire sur les lèvres pour les figer dans un sourire tordu qui lui donne un drôle d’air. Hérisson bloqué au beau milieu de la route, les phares de la bagnole en pleine rétine qui lui bousillent sa jolie bouille triangulaire. Pris en faute, la violence avec laquelle la porte s’ouvre fait faire le yoyo au morceau de viande accroché dans sa poitrine. Crispent les doigts contre les vêtements, et pourtant tout son corps se redresse, pue le défi et l’insolence. Il a passé l’âge de trembler, s’est juré de ne plus le faire même si le géant en rogne le fait clairement passer pour un petit truc facile à écrabouiller et chatouille doucement ces paniques qu’il assassine à coups de cachetons. L’insignifiance se vérifie, dans l’enjambée qui fracasse tout, les doigts qui s’enfoncent dans son cou pour le soumettre et le pousser dehors.
Premier contact depuis des lustres, les frissons dégringolent le long de son échine, colle la chair de poule sur sa peau dénudée. Ses doigts s’agitent rapidement, dans une brève esquisse de coucou à l’adresse de sa compagne d’infortune qui écope de la dure tâche d’effacer sa sanglante perte de contrôle. Arrête de cracher bon sang, elle y est pour rien. Ca l’agace ce comportement, crispe tous les muscles d’un relent de rage le poussant à se mordre la langue pour ne pas entamer le scandale en plein couloir. Soupire d’inconfort à même le mur qu’il percute sans douceur, paumes en avant pour limiter le choc. Sans prendre le temps de pouvoir faire face au tyran, juste se faire écraser un peu plus, à en rougir presque devant l’afflux soudain de souvenirs crades en plein sur l’écran bleu ciel de ses prunelles.

« - Il voulait me sauter sans se protéger, j’ai refusé. Il a insisté, m’a presque forcé, je l’ai remis en place, voilà ce qui m’a pris. » Point, à la ligne. Ses règles, à respecter si on veut jouer, c’est tout. Si tu m’avais écouté aussi, au lieu de faire le borné. Quand il a insisté pour ne pas venir, se faire porter pâle et éviter le drame. Mauvais joueur qui remet la faute sur un autre pour ne pas porter entièrement le blâme. L’habitué qu’il ne pouvait décemment pas refuser, comme il l’a pourtant fait avec les autres clients de sa journée. S’y résigner malgré la fragilité de son état, pour quoi ? Se retrouver avec un cadavre dans sa chambre, le seigneur du bordel sur le dos, et même pas de billets verts pour compenser le désastre. « - Depuis deux minutes je dirais… J’ai pas regardé ma montre désolé. » Il se fout clairement de sa gueule, comprend le sens des questions mais refuse de vraiment y répondre. D’avouer ce qui le dévore depuis une année sanglante faite de douleur et de bonheur crade. Et passer encore une fois pour une erreur, une anomalie à bousiller ? Sûrement pas. Le silence, à peine troublé par les rires venant de la chambre d’à côté, les battements furieux de son cœur en écho contre le mur, le torse collé à s’y enfoncer. Paupières closes le temps d’une inspiration, il se réfugie dans ses ombres, et un sourire éclos lentement sur ses lèvres, rayonne lorsque s’ouvre de nouveau les yeux. Insolence marquée à même la bouche, malgré la poigne de fer qui lui bousille le crâne, Ariel se redresse. Chorégraphie du corps à la langueur inconvenante, l’échine se creuse, les reins se cambrent jusqu’à se faire caresses contre les guiboles du despote.

« - Fallait le dire à la maison, que ça te manquait à ce point… » Murmure suave à la promesse perverse accrochée à son profil. Main qui glisse le long de son ventre, s’aventure dans l’espace vide derrière lui jusqu’à buter contre la cuisse du géant. S’y appose, presse le tissu, la chair en-dessous. L’indécent gamin qui pousse à bout, use et abuse de la faiblesse qui les dévore tous les deux.
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I'll pay with my soul - Ariel (nsfw) - Mer 26 Sep - 18:56


Explications bancales, teintées d’une nonchalance insupportable. Rejeter ses torts sur la victime trop occupée à s’étrangler dans son cruor pour s’exprimer. Personne pour contredire sa version, aucun témoin à l’horizon. Juste la parole du môme, et l’instinct du frère qui ne peut s’empêcher d’y croire. La haine qui gronde dans le ventre à l’idée que l’autre ait pu forcer, insister. Les images salaces explosent dans ses rétines, lui filent la gerbe. Il en oublierait presque sa part de responsabilité dans l’histoire, le suédois. Que c’est sa faute si le cadet en est réduit à se vendre, à n’être qu’une marchandise autorisant par définition les clients à en disposer librement. De vulgaires marionnettes, privées de libre-arbitres. Juste bonnes à s’abaisser et se cambrer sous les invectives des scélérats qui les convoitent. On ne le paye pas à être consentant Ariel, seulement à obéir, à se plier aux moindres désirs de ceux qui y mettent le prix. Contrat sordide honoré jour après jour depuis le stupide pari. Le contraindre à s’y plier quand il ne souhaite rien d’autre que l’en arracher. L’extraire des bas-fonds, tout en le gardant jalousement à l’abri de la lumière. Pour lui, rien que pour lui. Le préserver des néons crades sous lesquels il se courbe et s’abime à l’excès. Mais le sale gosse est incapable de fermer son clapet. Il provoque, aggrave son cas. Se moque ouvertement du patron.

La prise contre la nuque se renforce en représailles, vient se nourrir des frissons qu’il a senti courir sur sa peau un peu plus tôt. Violence difficilement contenue dans le geste alors qu’un sourire malsain vient naitre sur les lèvres. Il peut distinguer le rictus mutin même sans lui faire face, celui qu’il voudrait déformer tant il l’importune. Le vice qui galbe le visage enfantin. L’innocence jetée aux oubliettes, l’audace suave du débauché transpire par tous ses pores. Danse langoureuse, le bassin vient chercher le sien, effleure les longues jambes. Enflamme le corps de désir quand la conscience enfouie sous les décombres hurle à l’immoralité. Elle pulse contre ses tempes, inonde le crâne de pensées lubriques et écœurantes. Le dégoût transperce la cage d’os, retient les élans graveleux. Bestiole infâme qui titille, gratte, griffe. Souveraine au royaume des envies interdites. Les odieux serpents poursuivent leur abject manège, se baladent contre sa cuisse. Mécanique parfaitement rodée, le géant ploie malgré lui, se penche presque par réflexe. Son souffle se fait plus lourd et il en soupire contre son cou. Comme prêt à lui ronger l’échine avec ses lippes, il s’attarde un instant contre la silhouette frêle. La paluche libre vient s’agripper à celle égarée contre sa hanche, se pare d’un simulacre de douceur. Le besoin qui se fait pressant alors qu’il retrouve la proximité de son enveloppe, délaissée depuis d’interminables mois. S’abreuver de la chaleur de ses reins. S’y sceller avidement pour effacer les traces de la vermine, y imprimer la sienne à la place. Le marquer à en faire rougir l’épiderme, s’y brûler jusqu’à devenir écrevisse. Le posséder à en perdre l’esprit. Le manque s’immisce partout dans ses veines, menace de le faire plonger dans un gouffre d’indécence. Au bord du précipice, la tentation le détruit, le fait tanguer au-dessus du vide. Dévorante chimère apte à le broyer sous l’assaut de ses crocs métalliques. Abandon fugace rattrapé par l’inévitable moment de lucidité, l’exécrable retour de flammes. Bafouer son nom ne suffit pas à effacer ce qui les lie, le lien du sang qui les tourmente. Le gamin reste issu du même père. Sombre tyran qui les martyrise jusque dans la mort. Damnés à la naissance.

Les doigts se font étau contre la guibole, attrapent le poignet pour l’écarter. Plus une once de délicatesse, les mouvements sont abrupts et glacés. « - C’est pas comme ça que tu vas t’en sortir. » L’avertissement furieux grince entre ses dents, serrées à s’en éclater la mâchoire. La luxure ne lui épargnera pas ses remontrances, pas cette fois. Il n’apprécie pas la tentative de manipulation. Se débecte d’y être pourtant si sensible. « - Ça t’arrive parfois, de faire fonctionner autre chose que ton cul pour irriguer le petit pois qui te sert de cervelle ? » Le scandinave lui crache le venin dans le creux de l’oreille avant de le décoller du mur de force, et de l’envoyer valser contre le matelas miteux. Tout contact physique rompu, il respire mieux. Debout, il accroche à nouveau son regard, s’ancre aux pupilles de l’insolent. Il joue de la domination de sa taille, maintient sa posture intimidante. « - T’appelle ça le remettre en place, cette boucherie ? Comment on va justifier ça hein ? Tu comptais expliquer ça comment ? T’allais prendre la fuite peut être ? » L’idée le fait frémir, ravive de vieilles blessures. La disparition du rouquin pendant des jours, l’absence totale de nouvelles. Pour réapparaitre comme une fleur la crise passée. L’ainé regrette d’avoir laissé passer l’affront, trop soulagé pour le blâmer. On ne punit pas le cabot qui rentre d’une fugue la queue entre les pattes, de peur qu’il n’ose plus revenir la fois suivante. Il aurait probablement dû lui infliger une correction, au lieu d’être enclin à tout lui pardonner. « - Yaura pas toujours un larbin pour nettoyer derrière toi. » Il le siffle, fait surtout référence à la prostituée qui lui a sauvé la mise. Celle qu’il n’hésitera pas à blâmer publiquement pour garder le pseudo-vampire hors de cause, si la situation lui échappe. Les prunelles claires s’égarent naturellement sur le corps gracile, sucrerie à l’arrière-goût d’arsenic. Il finit par se baisser pour ramasser la guenille abandonnée sur le sol poussiéreux, et lui lancer le haut à la tronche. « - Couvre la misère, ça vaudra mieux. » Ordonne-t-il, en affichant une moue répugnée. L’air de ne pas y toucher. Il ne parvient pas à se détourner de la vue cependant, obsédé par les notes carmines éparpillées sur le torse. Il tente de le visualiser engloutir sa proie, sans succès. La représentation macabre tranche avec celle qu’il s’est forgée du végétarien.
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I'll pay with my soul - Ariel (nsfw) - Sam 29 Sep - 19:52



L’exécrable attirance, l’odieux désir à fleur de chair, en tatouage d’interdit à l’indélébile inscrit en lui comme un énième trauma duquel il ne cherche pas à se défaire. Pousse au contraire l’injure, attise et provoque jusqu’à la cassure. Celle qui fait se mélanger les corps, agite l’essence commune pour ne laisser qu’un ignoble champ de ruines une fois la frénésie disparue. Juste du remords, de la honte dans le cœur d’un être qui s’était juré de ne plus jamais en éprouver de toute son existence. Et maudire le karma, l’infâme géniteur, n’importe qui pour ce fardeau qu’ils partagent et qu’ils portent. Le vouloir, à en sentir son cœur au bord de l’implosion dans la poitrine, le souffle suave contre la nuque, ses reins qui se creusent plus encore, à en gueuler un bousille-nous dégueulasse. Ses doigts qui s’agrippent contre la guibole, enlacent presque ceux du frère venus s’y déposer. Ariel qui s’en mord la lèvre, et les frissons qui reprennent. Un savant mélange d’envie, de plaisir et de trouille. Celle qui lui fracasse la raison à mesure que les phalanges écrouent sa nuque. C’est un violent accès de rejet qui menace, le corps soumis à des tremblements qu’il ne contrôle pas. Aux esquisses lubriques de leurs instants volés accrochées à ses paupières se mêlent les éclats fêlés de l’ultime blessure.

Un soupir lui arrache la trachée, lame de douleur à défaut d’être jouissive, Ariel se crispe, rejette et lutte pour retrouver sa liberté. Ce poignet qui menace de se faire fracasser si l’envie vient s’inviter dans la dextre du géant. Ce qu’il le hait, ce gouffre entre eux. Génétique de merde, à prendre du mauvais côté de l’arbre pour en bouffer la racine à défaut de pouvoir en goûter les feuilles. L’insolence feule sur les lèvres dont l’esquisse se tord, se change en un rictus amer où l’impertinence reste reine. Tu m’as forcé, connard, à oublier mon cerveau pour me concentrer sur le reste. Ce venin qui se crache l’ulcère, lui donne envie d’arracher la jolie gueule de son ainé. Lui ouvrir la gorge pour revenir y plaquer sa bouche et se noyer dans les flots teigneux de ce cruor qui le rend dingue. Que les journaux aient de quoi faire. Deux cadavres au Red Lantern, le patron égorgé comme un porc. Le gros titre le fait presque marrer, à peine une note à la délicatesse chantante qui mue en un râle rêche lorsque le corps valse sur le matelas. Insignifiant, encore. Toujours. Et ça l’agace, fait hurler la rage sous la peau diaphane, accentuée par cette domination écœurante qui le force à lever la tête pour fusiller l’ennemi du regard. Capte dans les yeux de l’autre, l’envie et l’insistance, à le bouffer à distance et prétendre aspirer à le voir disparaître en lui balançant son débardeur qu’il attrape au vol. C’est ça ouais. Elle est tellement fragile, la limite entre dévotion et répulsion. Un mot, un geste et tout se casse la gueule.

« - Pour qui ? Pour toi ? Fait pas comme si ça te gênais soudainement, tu peux tromper ton monde, mais pas moi. Tu veux finir de nettoyer peut-être ? » Minaude, provocation au bout des lèvres. Sous ses doigts qui effleurent la gorge, le cou du cygne qui se tend et s’offre, se soumet à la caresse des serpents glissant doucement. Effleurent la ligne de la cicatrice mise à nue, grimace éphémère d’inconfort et l’exploration s’achève sur le torse, cueille un rubis sanglant oublié là, l’ultime provocation à la traînée écarlate le long du ventre, cuisses s’ouvrant sur le murmure d’un soupir suave. Mécanique du cœur qui s’est perdue dans ses aiguilles, bravade accrochée aux pupilles douloureusement figées, seconde congelées entre les deux, dernière tentative viciée pour faire céder. Tant pis pour toi. Ariel se redresse finalement et sans un mot, remet son haut. Passe de la langueur appelant à la débauche à la banale normalité d’un être simplement fatigué. Humain avant d’être une pute ou un monstre. « - C’est toi la tête pensante du bordel, tu trouveras un truc. Et oui, dans l’idée, je pensais me tirer et rentrer à la maison. » Doigts qui s’agitent dans la direction du patron, et une épaule qui se hausse. Il s’en fout, des explications, du pourquoi, du comment. On le paie pour se faire sauter, pas pour trouver des solutions. « - Je t’avais prévenu. Si tu m’avais écouté au lieu de faire le borné, l’autre pervers agiterait encore sa nouille sans problème. » Freins qui lâchent dans la pente, l’index qui s’agite comme un petit vers pour illustrer ladite nouille. Vulgaire Ariel, mais il s’en fout. Se remet sur ses pieds, glisse une main dans la poche de son pantalon tout en évitant tout contact avec son frère. Parce qu’il le sent, ce regard qui pèse sur ses épaules et qui l’écrase. Me regarde pas comme ça, tu vas te coller une vilaine ride en plein milieu du front à force de froncer les sourcils. Ce serait presque dommage.

« - Je t’ai dit que ça allait pas, t’en as eu rien à foutre, il n’y a que le profit qui compte pour les types dans ton genre, rien d’autre. Méfie-toi Björn, t’es en train de devenir comme lui... » Il crache l’injure du dernier mot. D’un mélange de haine et de dégout féroce alors qu’il enlace sa gorge de cette nouvelle lubie stylistique qu’il se traine depuis sa mise à mort. Ras de cou dissimulant l’humiliation, velours noir orné d’épingles de sureté dorées pour se raccorder à celle qu’il porte à l’oreille. Excentrique lorsqu’il est question d’être sur le devant de la scène, plus pudique une fois les remparts de son chez-lui franchis. « - S’il y a des pots cassés à payer, j’assumerais, l’emmerde pas avec quelque chose qu’elle n’a pas fait, elle mérite pas ça. Si ça t’arrive de temps en temps de faire fonctionner autre chose que tes nerfs et ton égo. » Unique fautif, il n’a jamais supporté l’injustice et refuse qu’une autre porte le blâme à sa place. Parce qu’il tient à elle, affreusement, et que sans elle, il serait perdu. A se noyer dans les affres de son monde de vices et de sévices, incapable de ravaler la bile et la gerbe qui flirtent constamment avec sa langue. Cet éternel écœurement à la violence folle qui s’accroche à lui comme un chewing-gum sous une godasse. Une qu’il ramasse, la seconde à portée de doigts. Fin de discussion, Ariel n’a plus rien à dire. Se referme comme il pouvait si souvent le faire dans ces années chaotiques d’une autre vie qui le poursuivent encore parfois.

Foutus Stenberg. Presque une insulte si seulement il n’en était pas à moitié un.
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I'll pay with my soul - Ariel (nsfw) - Dim 30 Sep - 15:13


Il attise, l’imbécile. Ondule, se contorsionne comme un somptueux reptile. Odieux serpent qui siffle et hypnotise. Le manège sulfureux consume les sens, distille son poison. Le regard devient braise, incapable de se détourner de la vision charnelle. Le succube se joue de l'attraction exercée. Manifestement certain de son pouvoir de séduction, de l’effet qu’il peut avoir sur lui. Les lippes restent scellées au lieu de le contredire, inaptes à articuler un mensonge grossier. Pas quand l’amant s’offre et se pâme. Lui insuffle des pensées obscènes, les fait germer dans son organisme comme de la mauvaise graine. Les mots refusent de s’extirper de sa gorge aride. Ils la raclent douloureusement pour venir mourir sur le bout de sa langue. Le rouquin a un don pour faire monter la température de la pièce de plusieurs degrés. Les envoyer dans l’antichambre de l’enfer. Les démons tournoient autour d’eux, se glissent dans les gestes suaves. Il s’imagine un instant se rapprocher. Laisser les phalanges s’égarer contre les cuisses, s’y amarrer pour s’immiscer entre elles. Arracher les dernières barrières de tissu et s’empaler au creux des reins. Soumettre l’insolent à ses assauts impérieux, retracer le chemin en sens inverse avec la pulpe de ses doigts. Enflammer délicieusement le ventre, remonter la ligne du torse. Effleurer la jugulaire balafrée du bout des lèvres, fondre sur les impertinentes pour en recueillir les gémissements lascifs. Imprimer l’encre d’un désir inassouvi partout sur la peau diaphane. Il en rêve, il en crève. Mais reste parfaitement immobile, presque stoïque. Il n’esquisse pas un seul mouvement vers le gosse quand il daigne enfin se rhabiller. Tiraillé entre l’intense soulagement de le voir obéir et l’ignoble frustration de ne pas avoir cédé aux pulsions infâmes.

« - Aussi facilement que ça. » Un ricanement nerveux abime sa trachée, alors que le frangin lui expose son plan. Ou plutôt son absence totale de plan. Il ignore si le môme est suicidaire ou complètement naïf. Ou s’il se moque simplement ouvertement de sa gueule. « - Et après quoi ? Tu serais revenu bosser tranquillement le lendemain, en espérant qu’on aurait viré le cadavre et changé les draps ? T’as été fini à l’urine si tu t’imagines que t’aurais pu te porter comme un charme après ça. » Son crime lui serait forcément retombé sur le coin du museau. Dans l’intervalle, il l’aurait laissé se faire grignoter par l’angoisse, tétanisé par la peur de le perdre à nouveau. Le suédois s’en mord l’intérieur de la joue de colère, jusqu’à sentir un arôme métallique engluer son palais. « - T’appelles ça me prévenir, vraiment ? Prétendre que t’étais trop fatigué pour te pointer ? » Il insiste sur le terme, appuie sur chaque syllabe. Grondement nordique venu du fond des entrailles, qui ne présage rien de bon. Les mensonges étalés sur une année entière lui restent en travers. L’excuse bancale aurait probablement pu fonctionner avec un frère aimant, présent. Mais il n’a jamais eu ce rôle avec lui. Il l’a accueilli comme un intrus et s’est contenté de timides marques de considération par la suite. Des bribes de gentillesse pour tenter d’atténuer la sévérité du patriarche. La compassion qui perce la couche de glace, entaille légèrement la surface de l’iceberg. Pour les mener droit au naufrage. Sombrer ensemble dans les abysses de l'indécence. C’est le proxénète qu’il a trouvé plus tôt dans la journée. Le tyran qui ne tolère pas de prétexte futile venant de ses employés. La crevure qui finit par ressembler atrocement à leur géniteur.

Son sang ne fait pourtant qu’un tour quand la comparaison se crache dans l’air vicié. Il voit rouge. La morsure de la rage fait rugir plus fort son palpitant. Les répliques du gamin arrosent la plaie béante de sel, appuient là où ça fait mal. L’échec cuisant de son existence. Ne pas devenir comme leur père en vieillissant. Il se l’est juré en épousant sa première femme, a jeté ses promesses aux oubliettes quand elle s’est taillé les veines. Il a renoncé, Asbjörn. Les loups lui ont dévoré le cœur. La soif d’argent et de biens matériels est devenue souveraine. Le cadet a récolté les restes, les derniers morceaux de chair tendre. Les bouts déchirés qu’il est le seul à réassembler, pour mieux les éparpiller une fois la dévotion consommée. Le géant ne tarde pas à rompre la frêle distance, sans laisser l’insolent finir de ramasser ses affaires. Le menton est agrippé, griffé pour le contraindre à plonger ses azurs dans les siens. Les billes polaires le fusillent, la ligne de sa mâchoire se contracte. « - Je t’interdis de dire ça. Tu sais ce qu’il te ferait s’il était là ? Ya un moment que t’aurais arrêté de piailler. » Lars en aurait fait de la bouillie, s’il n’avait pas été présent à temps pour retenir ses coups. Il aurait continué jusqu’à ce que le crâne explose sous la pression de ses poings. Il en frissonne d’horreur chaque fois qu’il y repense. Se dit parfois qu’ils auraient au moins évité l’inceste. « - T’assumeras comment au juste ? T’as une idée de ce qui va t'arriver, si le type qui attend ton client en bas apprend ce que tu lui as fait ? Tu crois quoi, qu’il va se contenter de te faire un petit sermon et qu’on retiendra juste les frais de teinturier sur ta paye ? Ou que tu pourras te faire pardonner en lui offrant des passes gratuites ? » Il ne sait pas si les choses vont pouvoir se régler à l’amiable ou si le sale type s’entêtera, exigera qu’on désigne un coupable. Aucune garantie. « - Fallait y réfléchir avant. Je vais pas te laisser te faire tuer tout ça parce que t’as l’intention de porter tes couilles pour la première fois de ta vie. J’en ai rien à foutre de tes états d’âme. » Il n’a pour l’instant pas l’intention de sacrifier l’une de ses meilleures recrues. Il cherche surtout à lui flanquer les jetons pour l’avenir, à bousiller son insupportable désinvolture. La poigne de fer abandonne la mandibule. Descend et se plaque avec davantage de douceur contre la parure autour de son cou. Fioritures masquant l’hideuse cicatrice. « - Pourquoi tu m’as caché ça ? » Souffle-t-il après un bref silence. L’interrogation lui brûle la carne, en dépit de la réponse évidente.
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I'll pay with my soul - Ariel (nsfw) - Jeu 4 Oct - 20:15



Aussi facilement que ça, c’est exactement de cette façon qu’aurait pu se terminer la conversation si le géant avait cédé. Si l’appel du vice avait été plus fort que celui de la raison, au lieu de creuser encore un peu plus la tombe du manque qui lui broie le cœur et les reins. Gamin qui boude de ne pas avoir eu ce qu’il voulait, s’il avait encore l’âge de le faire. S’il l’avait seulement déjà fait un jour, sa mère ne l’a pas élevé comme ça, c’est juste la frustration qui lui crispe les mâchoires. Les braises de colère léchant sa patience pour mieux la faire rôtir. Tire pas trop sur la corde, elle va te péter entre les doigts si tu continues. Parce qu’il doit le savoir maintenant, l’ainé, que son cadet a de moins en moins tendance à se taire lorsque pleuvent les reproches et les menaces. Il est mort le gamin terrorisé, sous les coups du géniteur. Abandonné dans la terre humide de la tombe improvisée dans laquelle il a été jeté. Morceaux de cœur arrachés sans pudeur, les restes de son innocence offerts en pâture à la bête qu’il abrite. Ariel, candeur à même le visage, bon dieu offert sans confession et pourtant. Eclat de carnage pétillant en bord du ciel de son regard qui se fait mauvais au fil des attaques.

« - Bien sûr que non, je me serais volatilisé quelques jours, le temps que le ménage soit fait et que tu te bouffes les phalanges de rage. Et ensuite je serais revenu bosser. » Haussement d’épaule, désinvolture sans faille, il provoque. Mécanisme tordu, auto-défense déviante, le scandinave ne fera que s’engouffrer dans la brèche, comme à chaque fois. Sang-chaud de ces gens venus du froid, à l’image du géniteur. Ils se ressemblent tellement, le fils prodigue et son créateur que ça lui fout la gerbe. Fait germer la graine du malaise dans le creux de son ventre, le sang d’un autre bouillant dans les veines sous les tourments de la tempête sévissant sous la chair. Dompté aux coups, abreuvé de haine et de crachats, le corps se raidit d’un seul spasme lorsque les doigts s’agrippent au menton. Le soumettent et contraignent les pupilles à s’éclater contre les glaces de ce regard qui le fait défaillir. Celui qu’il soutient sans sourciller, malgré son souffle qui déraille dans les premières secondes.
« - Ordonne, et j’obéis, mon frère. » Qu’il susurre, miel doucereux sur la langue, l’esquisse d’un sourire aux notes enjôleuses sur les lèvres. Index et majeur tendus, le pouce activant la gâchette du revolver factice venu se coller contre sa tempe. Réponse évidente à une question qui n’en attendait pas. Il n’a jamais compris pourquoi Lars a préféré se salir les mains, quand il aurait été plus simple de l’achever d’un plomb dans le crâne. Cicatrice sur le front en unique reste visible du massacre dont il a été victime. Les séquelles les plus virulentes sont invisibles, ancrées à l’être et à la mémoire. A le faire frissonner à chaque fois que ses pensées reviennent effleurer cet instant de carnage, la violence à son apogée face à l’affront de trop. L’impardonnable déviance, l’échec affligeant d’un père impuissant à rendre son fils bâtard digne de son rang. Heureusement que je l’ai tué.

« - Pour la première fois… Tu sais rien de ma vie, fous-toi les où je pense tes belles paroles de proxénète à deux balles. J’ai déjà une tombe toute prête qui m’attend, lui ou un autre, quelqu’un finira par la remplir. » Crachats mauvais transperçant le vide entre eux, à balancer le venin de ses douleurs à la face de l’aîné faussement parfait. « - C’est pas comme si ça te gênait, de tuer pour le bien de ton foutu clan. » Dernier mot en appui teigneux, appartenance à laquelle il ne s’associe pas, l’héritier renié, il est une pièce branlante de l’ordre parfait et sanglant qu’est la Bratva. « - Va te faire voir Björn. » Conclusion qui se balance dans un interlude de silence entrecoupé des soupirs et autres symphonies vocales faisant trembler les murs de la lanterne rouge. Presque gênants, lui qui en a pourtant l’habitude, à faire se calciner les pommettes avant que les couleurs n’en disparaissent. Soufflées par le geste, menton libéré et gorge écrouée. La douceur avec laquelle les phalanges s’y apposent retarde l’orage. Cette tempête qu’il s’efforce de museler avec ses clients, mais qu’en privé, il est bien incapable de faire taire. Vague d’angoisse se brisant contre les récifs de son traumatisme, petite mort inscrite sur la gorge, dans le cœur qui se broie entre les doigts du souvenir. Cuisant, à lui brûler la trachée, faire éclater les poudres de la peur dans l’azur de ses yeux qui s’écarquillent sous l’impact. Décharge à l’électricité morbide, il frappe du dos de sa main celle de son frère, le rejette avec violence et recule. Souffle court dans la poitrine, jambes bancales, un dernier regard dans les abîmes polaires et Ariel baisse la tête. S’abîme dans la contemplation de ses orteils et du plancher.

« - Et après ? Tu m’aurais payé un ticket de chirurgie pour la faire dégager si je te l’avais montré plus tôt ? Une pute balafrée, ça rapporte moins c’est vrai… » Mots incisifs à l’éternelle raillerie en furie inscrite en eux, la voix est pourtant fébrile. Trébuche sur les chaos de cette route qu’il emprunte à chaque descente dans ses enfers personnels. Doigts nerveux contre la nuque, grattent la peau puis tripotent les bouclettes écarlates. Deuxième fois qu’il élude la question. Réponds pas, il s’en fout, c’est juste pour t’embrouiller. Perdu dans ses propre réflexions, il hésite. Mâchouille presque mécaniquement sa lèvre, le bruit de son sang contre ses tempes lui donne la migraine, fait valser le décor devant ses yeux quand le nez se relève enfin. Douloureuse impression que de se tenir à nouveau devant un étranger, ce géant qui n’était qu’un courant d’air dans sa vie. Des instants d’intérêt et de tendresse volés avant qu’il ne se volatilise. A l’image de ces moments à deux où froisser les mêmes draps n’est plus un tabou mais une évidence. Juste eux face au reste du monde, à en oublier le gouffre qui les sépare encore. « - Tu viens de le dire, t’en as rien à foutre de mes états d’âme… » Nouvelle bravade mais Ariel s’étiole, morceau par morceau, à chaque nouveau heurt contre sa poitrine. Ce qu’il peut le détester, cet état de faiblesse paralysant, quand l’âme se dévoile et se met à nue. La pudeur qui pousse les mains à frôler le corps, les bras qui s’y enroulent comme pour le protéger.

« - J’ai mis du temps à comprendre ce qui m’arrivait. Je sais pas, j’ai pensé que tu réagirais comme Lars. J’ai eu peur… » Qu’il le rejette, que sa différence les éloigne cette fois à défaut de les rapprocher. C’est tellement bête, ses propres paroles sonnent piteusement à ses oreilles. Il en étouffe un rire, nerveux, grinçant. Trop morne pour un être comme lui. Et maintenant, tu vas m'envoyer à l'hosto toi aussi ?
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I'll pay with my soul - Ariel (nsfw) - Sam 13 Oct - 20:13



Les phalanges du géant le démangent, de plus en plus furieusement. Il doit le sentir, l’argentin, qu’il bouillonne. Qu’il peine à contenir son calme, à lui donner tort. C’est presque à croire que le gamin n’attend que ça, qu’il le cogne. Terminer le travail de Lars, en faire de la charpie. Ne plus se retenir, laisser les pulsions morbides prendre le relai. Le fracasser avec ses poings, à défaut de pouvoir le faire avec ses coups de reins. Il n’a pourtant pas assez de rage et de dégoût dans les viscères pour le démolir. L’attachement malsain est bien trop enraciné en lui pour commettre l’irréparable. Alors il la range sa colère, son envie latente de lui décrocher la mâchoire. La retient pour éviter de perdre le môme, de ressembler en tous points à son bourreau. Ce serait certainement plus simple, de lui apposer l’étiquette du monstre polaire sur le front. De ne plus voir en lui que le reflet d’un père ignoble, inhumain. Dévoré par son ambition, sa soif de pouvoir. Il est sans doute là, l’échappatoire au lien malsain qui les cloue au pilori. Transformer l’attirance impérieuse en dégoût purulent. Celui qu’ils sont incapables de ressentir pleinement, en dépit des codes moraux que la société leur impose.

J’ai déjà une tombe toute prête qui m’attend. L’affirmation le fait grincer des dents, l’irrite prodigieusement. Ce n’est à ses yeux qu’une bravade lancée dans le vent. « - T’es comme ces fumeurs qui répètent qu’il faut bien mourir de quelque chose, et puis qui implorent qu’on les sauve une fois leurs poumons réduits en cendres. » Crache-t-il après s’être fait envoyer paitre. « - Je dois faire tourner cet établissement, que ça te plaise ou non. » Rajoute-t-il. Gagne-pain devenu plus important que les contrats de mort qui se raréfient depuis quelques temps. Il ne peut pas se permettre de sacrifier l’héritage du géniteur, l’énergie investie à le pérenniser. Surtout pas à cause du comportement puéril de son propre frère. Il n’appose pas de résistance quand le rouquin le rejette, simplement frustré par le contact brisé. Le besoin de proximité ravage les entrailles, alimenté par le manque abyssal. Blessé d’avoir été repoussé comme un malpropre, il se renfrogne. Recule de quelques pas jusqu’à appuyer ses vertèbres contre le mur crade. Tendance à se refermer comme une huitre de famille, il croise les bras, toise le cadet de ses rétines glaciales. La tendresse passagère est envoyée aux oubliettes, encastrée dans le carcan de chair. Il se fait violence pour ne pas se laisser attendrir, tenter de le réconforter. Ne plus craqueler son masque de froideur pour un ingrat. Il reconstruit sa forteresse, quand celle de l’amant s’effondre. Des années qu’ils ne jouent plus sur le même tempo. Qu’ils s’égarent et s’éloignent plus qu’ils ne se trouvent. Symphonie hachée, syncopée, discordante. Loin des notes langoureuses qui menaient autrefois la danse. Ils ne s’alignent que pour entrer en collision, se détruire l’un l’autre. Triste fatalité contre laquelle ils ne peuvent lutter très longtemps.

« - Evidemment, c’est vrai que c’est dans mes habitudes de réagir comme lui avec toi. Tu cherches quoi à me provoquer, tu veux que je t’en donne des raisons de vraiment nous comparer c’est ça ? » Siffle-t-il, écœuré. Menace sous-jacente lâchée sans qu’il soit pour autant apte à la mettre à exécution. « - Arrête un peu de t’apitoyer sur ton sort. Je dois te rappeler qui l’a empêché de te massacrer ? Qui a pris soin de toi, qui t’as pris en charge pendant ta convalescence ? C’est d’ailleurs pas la première fois que je te vois boire du sang. » Un ricanement amer bouscule ses lèvres en y repensant. Comme si partager le même cruor ne suffisait pas, il avait fallu qu’il lui en injecte en perfusions. Il le referait pourtant, sans la moindre hésitation. Malgré les conflits incessants, jamais il n’avait regretté de s’être interposé ni saigné pour que le gosse survive à ses blessures. « - Je m’en moque de tes tendances vampiriques, tant que t’évites de transformer le Red Lantern en boucherie, ça me fait une belle jambe. Qu’est-ce que tu veux que ça change ? La prochaine fois, t’oublieras pas de venir le ventre plein avant de te faire sauter, c’est tout. » Qu’il ait pu garder son secret une année entière le ronge, remplit la cervelle d’interrogations nocives. Les mensonges sèment le doute sur tout le reste. Tu sais rien de ma vie. Est-ce qu’il lui cache autre chose, peut être plus grave encore que sa nouvelle nature ? Il n’ose pas le questionner, risquer de basculer dans une spirale infernale. Tout lui semble désormais envisageable, frôle la paranoïa. Il en vient pratiquement à l’imaginer taupe pour une mafia ennemie, occupé à recueillir des confidences sur l’oreiller.

« - En plus t’as de la chance, ça ne semble pas gêner outre mesure tes clients visiblement, donc tu pourras éviter la chirurgie. C’est vrai que les colliers pour faire la chienne avec eux, ça te va à merveille. Tu devrais songer à investir dans des laisses assorties pour parfaire l’effet. » Le venin se déverse hors des lippes sans filtre, vient souiller le débauché. Gravée au fer rouge sur la carne, la jalousie racle férocement l'abdomen, incendie le palpitant malade. Possessivité déplacée qui le rend affreusement mauvais. Le scandinave ignore comment il parvient à la rendre tolérable au quotidien. A l’étouffer pour permettre à son employé de se vendre passe après passe, avant de lui confier une partie de l’argent sale. C’est surement le profit qui l’aide à passer outre. Les billets verts qui s’accumulent, ravissent le dieu obsédé par les trésors. Avide de richesses, il comble au moins Ægir par ce biais. « - T’auras fini par avoir tout d’un tueur tu vois, on échappe pas à son destin faut croire. Ecarter les cuisses et ouvrir grand la bouche t’auras juste servi à gratter quelques années, j’espère que ça en valait la peine. » Paroles perfides qu’il susurre, faussement mielleux, pour évacuer sa rancœur. Le meurtrir. Désireux de jeter davantage d’huile sur le feu au lieu d’apaiser les tensions. Les braises viennent mordre l’acier de ses prunelles, figées à se les abimer sur la silhouette corruptrice. Il l’aime à le haïr.

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I'll pay with my soul - Ariel (nsfw) - Mer 17 Oct - 20:07



La sens-tu, cette rage qui bouillonne ?
Nul besoin d’être sous le joug du frère pour le remarquer. Sentir vibrer l’être de cette même fureur froide qui dictait les élans destructeurs du géniteur. Mise à nue, son âme qu’il viole de ses crachats emplis d’un ressentiment à en faire pleurer son cœur. Noyade dans la poitrine, suffoque à même la trachée, Ariel se décompose. Se brise en mille morceaux le temps d’une inspiration fébrile, à l’image de ces asthmatiques luttant pour respirer quand l’oxygène vient à manquer dans les poumons. Ses doigts qui se crispent contre ses vêtements, à tordre le tissu de nervosité. Retour à la case départ, Yngvarr, soumission et crainte dans le fond des pupilles. Les siennes sont figées pourtant, à l’orée d’une vie qui s’est éteinte. Savant mélange de dilaté et de contracté, à rendre le regard étrange et attirant à la fois. Orbes sans fond dans un ciel sans nuages, cet azur qui électrise, semblable à tous les membres de la branche venue du froid, son bleu rendu éclatant par le soleil d’Argentine.

« - Je suis déjà mort, il n’y a plus rien à sauver. » Qu’il lâche dans un souffle rêche. Amer et fébrile, à se chercher pour savoir sur quel ton s’accorder.
« - Te fatigues pas, tu te voiles juste la face. C’est facile de trouver des points de comparaison, tu t’efforces d’être différent, mais depuis Hanna, tu marches sur ses pas. Il t’a rendu comme lui sans que tu ne puisses rien y faire. Et maintenant, tu es en train d’honorer sa mémoire en bon héritier que tu es. » Crache sur la tombe du géniteur suicidé, les morceaux de lui se rassemblent. Dans un maelstrom de toutes les contradictions sévissant sous sa chair, le courage de relever les yeux et les planter dans ceux de l’agresseur. Tu imaginais quoi dis-moi, qu’il te prenne dans ses bras et te susurre des mots doux à l’oreille ? Certainement pas. Il espérait, au fond, quelque chose d’autre. Cette tendresse fanée qui n’existe plus entre eux depuis trop longtemps. Qu’elle revienne et les rapproche, qu’il n’y ait pas que le sexe, l’attirance insolente et le dégoût sur la langue. Un simple geste, rien de plus, pour lui prouver qu’ils ne sont pas des erreurs. Recoller son cœur et lui faire comprendre qu’il n’y a que lui, qu’il est bien plus qu’un frère, et pas seulement un pion qu’il manipule comme le reste de son univers. Ricanement en éclat de frissons contre sa peau, dégringolent le long de l’échine et des bras dénudés. L’inconfort sur le visage, ses traits se crispent et il expire sa peine comme si un heurt venait de lui ravager l’estomac.

« - Qu’est-ce que tu attends? Le prix du meilleur frère ? Que je me mette à genoux devant toi pour te remercier de ce que tu as fait ? T’étais pas là les autres fois, quand j’ai dû y retourner. J’ai jamais eu le courage d’aller jusqu’au bout, il m’aurait presque rendu service en me tuant. T’aurais dû le laisser faire, qu’on en finisse. » Suicide, le mot qu’il ne prononce pas mais qui hurle sa présence dans ses mots. Qui le tétanise encore tant il contient à lui seul toute la détresse qui fut la sienne pendant toutes ces années de calvaire. Pensée parasite revenant le hanter, courage en peau de chagrin poussant la main à mutiler le corps au lieu de l’achever. Il l’a voulu, cette mort douloureuse et violente. L’a effleuré pour mieux se faire recracher sur les rivages d’une chambre d’hôpital aseptisée. Soupire, échos de la tension qui le détruit. Presque à vouloir se boucher les oreilles pour que cesse le massacre, ce venin qui s’échappe de ces lèvres qu’il crève d’ordinaire de bouffer des siennes quand à présent il n’aspire qu’à les lui déchirer, arracher la langue pour qu’enfin il se taise. La créature gronde dans le fond de sa gorge, nuage d’ombre passant sur le visage, Ariel serre les dents. Encaisse les injures, cette bassesse facile qui le rend plus sale qu’il ne peut déjà l’être.
« - Aweonao… » Marmonne l’insulte argentine, début de la fin lorsqu’il se réfugie dans les accents de sa langue maternelle. Du tissu martyrisé, les doigts se détachent, s’enfoncent dans les poches du pantalon, dissimulent les poings qui se serrent.

« - Pour t’épargner la dépense, j’irais m’approvisionner chez ta tendre épouse. Elle semble avoir ce qu’il faut niveau accessoire pour soumettre ses jeunes amants... » Minaude, provoque d’un clin d’œil aux promesses salaces et assassines. Le sourire sur les lèvres mais le regard ne pétille plus, amère blessure aux relents de jalousie. Silence de mort, la langue qui devrait se retenir mais il s’en fout, ne parvient pas à rester muet face à la violence des mots qu’il lui a craché à la gueule. « - J’espère que tu en auras bien profité, de mes cuisses et ma bouche qui s’ouvraient pour toi, parce que tu vas pouvoir te chercher une autre chienne pour satisfaire tes… Besoins. » Vulgaire jusque dans la main sortie de sa poche qui s’agite devant son entrejambe, mimique de plaisir solitaire au réalisme trop cru. Il hurle à l’intérieur, dans la douleur qui le vrille tout entier. Tire-toi maintenant. Ce qu’il s’apprête à faire, tourne le dos au tyran et s’approche de la porte. L’achever, avant de tirer sa révérence, parce qu’il refuse de se laisser détruire aussi facilement. Parce qu’il a besoin de savoir qu’il est blessé autant qu’il peut l’être.

« - Ce n’est pas comme ça que je voulais te le dire mais tant pis. Je vais rentrer chez moi, en Argentine. J’ai vécu l’enfer dans cette ville, j’en peux plus. Cette famille n’a jamais été la mienne, maintenant que Lars n’est plus là, je n’ai plus rien à faire ici. Ma mère me manque, et j’ai besoin d’elle... » Derniers mots à faire trembler le timbre, parler de sa mère fait s’amasser un nœud de larmes dans le fond de sa gorge. « - T’en fais pas, je doublerais mes horaires jusqu’à mon départ pour que tu puisses te remplir les poches pendant que je me ferais sauter. » Il se retourne légèrement pour retrouver le regard polaire. Fustiger le bourreau, l’esquisse d’un sourire espiègle accrochée aux lèvres. « - Avec ton charme légendaire, ça devrait pas être trop compliqué de trouver un nouvel imbécile prêt à se faire prendre en échange de quelques dollars. Ta petite affaire va prospérer encore longtemps, papa serait si fier. » S’il avait pu cracher sur le plancher il l’aurait fait. A se mutiler la langue par l’usage de ce pauvre mot qui n’a jamais fait partie de son vocabulaire lorsqu’il est question du géniteur. Nouveau silence, et son cœur qui cogne si fort contre sa poitrine qu’il a l’impression de trembler tout entier. Main sur la poignée, doigts crispés en s’en faire blanchir les articulations. Il en oublie ses godasses mais peu importe. Ariel accroché au visage fraternel, à grignoter du regard le moindre signe de faiblesse. La fêlure qui fera craquer ce masque de froideur qui lui file la gerbe et des sueurs froides tant il est semblable à celui du père haï.
« - Faut que je retourne bosser, t’as terminé ? »
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I'll pay with my soul - Ariel (nsfw) - Dim 21 Oct - 17:49



Depuis Hanna. Les mots claquent contre les neurones, les grillent, carbonisent tout sur leur passage. Gravement amochée, la cervelle perd de ses fonctions motrices alors que la mâchoire se contracte encore un peu plus. Pour le blesser autant qu’il peut l’être, son frère ne recule devant aucune bassesse. Invoque le fantôme de l’enfant arrachée pour le mettre plus bas que terre. Le simple fait de prononcer son nom résonne dans ses entrailles comme un blasphème. Il n’a pas le droit de la mentionner. Pas ici, dans le temple de la crasse et du stupre. Il voudrait lui interdire de la souiller. Bouche venimeuse trop entachée par la luxure pour citer impunément le prénom de sa gamine. Il faudrait la laver à l’acide pour en faire disparaitre les germes infects, les traces des clients abjects. Lippes pleines dévorées par l’inceste qui lui rappellent à quel point il bafoue la mémoire de la gosse. Chaque fois qu’il les désire, chaque fois qu’il les possède. Qu’il se surprend à ne plus souffrir réellement de l’absence d’Ylva, quand ses prunelles s’attardent dans celles du rouquin. Il n’y a bien que cette pensée pour le maintenir stoïque. Pour l’empêcher de fondre sur la gorge de l’impudent, et achever le travail. Serrer jusqu’à ce qu’il se taise. L’étrangler comme un forcené. L’écume de la rage au bord des lèvres, il s’efforce toutefois d’encaisser les immondices enrobées de vérité.

Il n’a pas tort, le sale môme. A force d’imiter les monstres, il a fini par devenir un démon au fil du temps. Les remords ne lui transpercent pourtant pas la carne. Il n’avait pas le choix, pour ne pas suivre la jolie blonde dans son bain écarlate. Il n’a fait que se trouver une nouvelle peau pour survivre. Entendre son cadet le lui reprocher lui parait terriblement injuste. Ils seraient restés deux étrangers l’un pour l’autre si elles n’étaient pas mortes, s’il n’avait pas rangé ses beaux principes au placard. Il n’aurait jamais eu l’audace de laisser trainer ses rétines contre l’enveloppe opale autrefois. Il ne se serait jamais abandonné à des ébats fiévreux avec lui, l’ambulancier accroché à son quotidien stable et ordinaire. Il n’aurait pas tué pour lui, pour eux, non plus. Terrifié à l’idée que leur secret puisse s’ébruiter, que leur cocon vole en éclats. Il a assassiné son odieuse épouse par amour bien plus que par orgueil, qu’Il en ait conscience ou non. Ce n’est pas ce qu’il appelle ressembler à leur géniteur. Il se distingue au moins par ça de leur bourreau commun. Pas suffisamment néanmoins, aux yeux du débauché. Les paroles suicidaires le font frémir, hérissent l’épiderme. Il ne supporterait pas d’assister une seconde fois au passage à l’acte d’un membre de sa famille. Son sang se glace à cet aveu. Une douleur aiguë lui traverse le myocarde, s’écrase contre sa poitrine. Le poids s’alourdit dans sa cage thoracique, l’empêche presque de respirer correctement pendant une poignée de secondes. A court de répliques mordantes, le sifflet coupé, il est incapable de trouver quoi lui dire. Il n’est pas en mesure de chasser ses idées noires. Il les alimente au contraire, les transforme en typhon pour qu’il s’y noie.

L’injure latine le ramène contre les rivages acérés, ourle les babines du loup d'un rictus mauvais. Insulte qu’il mérite sans doute, mais qui revient griffer ses nerfs. L’allusion salace à la gorgone slave ne l’atteint pas. Raclures de jalousie dont il se délecte. « - Fais donc, elle aurait surement deux trois choses à t’apprendre dans ce domaine. » Le mari volage souffle sur les braises, les attise au lieu de les tempérer. Les sphères d’acier s’assombrissent devant le geste grossier, et ce qui sonne comme une déclaration de rupture. L’azur vire au gris, l’océan se délite sous la tempête. Il le toise de toute sa hauteur alors qu’il mime des obscénités, doit résister à l’envie de briser le poignet fragile. « - Parce que tu te crois indispensable ? Mes besoins sont parfaitement comblés, merci de t’en préoccuper. » Le disque rayé tressaute, crache, juste pour ne pas perdre la face. Ne pas admettre le manque abyssal, que personne d’autre que lui n’arrive à le satisfaire. Ne pas reconnaitre à voix haute qu’il est complètement foutu, déglingué depuis le premier écart. Les étreintes lascives avec d'autres n’activent que la mécanique à la surface. Elles n’atteignent pas les tripes, ne nourrissent pas le palpitant en profondeur.

L’oxygène se raréfie brusquement dans la pièce quand la sentence s’abat sur lui comme un couperet. Son monde s’écroule, les débris lui torpillent littéralement l’estomac. Il semble avoir tout préparé, l’argentin. Avoir planifié son départ depuis des lustres. La colère gronde dans son torse à cette pensée, lui laisse un arrière-goût amer de trahison. Il en reste muet, bête l’espace de quelques instants. Le temps d’assimiler la nouvelle, de la décortiquer dans son crâne étriqué. C’est la dernière question qui le fait bondir, se rapprocher du corps frêle. « - Ah oui tu veux retourner bosser, t’as une conscience professionnelle maintenant ? Tu crois que ça marche comme ça ? Que tu peux décider de retourner à une vie tranquille au soleil, juste parce que ta petite maman te manque ? » Il insiste sur le terme de la même manière que lui, le timbre gorgé de mépris. Le ressentiment n’est pas dirigé contre elle, contre cette femme qu’il a toujours sincèrement plainte. Elle n’est qu’un obstacle, un danger qui pourrait éloigner définitivement Yngvarr de lui. « - Et je peux savoir comment tu comptais me l’annoncer ? Autour d’une tasse de thé ? Dans une lettre que j’aurais trouvé uniquement une fois que t’aurais été à des milliers de kilomètres d’ici, le cul vissé dans un avion ? » Il n’aurait pas pu trouver de bonne manière de lui révéler. Aucune n’aurait pu lui permettre d’avaler la couleuvre.

Le géant rompt la maigre distance en une enjambée furieuse, tâtonne à l’aveugle pour retenir les phalanges crispées sur la porte. « - Il est pas question que tu t’en ailles, fallait saisir ta chance ya un an, et rester chez elle. Pourquoi t’es revenu si c’est l’enfer d’être ici ? » Il se veut menaçant, intimidant, mais les notes rauques trébuchent. Elles vrillent, happées par l’angoisse de le voir fuir. « - Si tu voulais vraiment te tirer, tu m’avertirais pas. » Lâche-t-il avec une pointe d’anxiété, davantage pour se convaincre lui-même que par intime conviction. Les pupilles s’agrippent aux siennes, s’y amarrent. Il cherche un infime signe de défaillance. Discerner l’ombre du défi au creux des paupières, se rassurer. Se persuader qu’il ne s’agit que d’un test tordu, que l’insolent le manipule pour le faire tourner en bourrique. Fébrile, la pogne vient attraper la taille gracieuse de force, froisser le tissu pour le contraindre à venir plus près. Les autres serpents verrouillent la serrure, pour renforcer le traquenard. Il ne peut pas le laisser partir sans la certitude qu’il renonce à son départ. « - Je te laisserai pas y retourner. Je me moque du contrat. Me fais pas ça… » Plus d’agressivité, juste une supplique murmurée contre les lèvres qu’il frôle, dont il s’empare finalement d’autorité. La prise contre les reins s’accentue, pour l’empêcher de gesticuler, de s’écarter. Etau de fer qu’il se refuse à desserrer. Tentative bancale et désespérée pour recoller les morceaux déchirés, au risque de les éparpiller davantage. De piètres excuses pour se faire pardonner ses excès, qu'il grave honteusement sur la chair délicate.

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I'll pay with my soul - Ariel (nsfw) - Mer 24 Oct - 20:16



Absence de réponse face aux répliques. Juste un sourire, insolence en bordure de lèvres, dans le regard sans équivoque qu’il lui lance, qui en dit bien plus que toutes les phrases du monde. Indispensable, très certainement. Ariel le sait, le croit, certain que le géant de glace face à lui ressent les mêmes choses que lui, ce manque, ce vide qui dévore tout et que les autres ne comblent pas. C’est le planquer derrière des provocations et des gestes obscènes pour masquer la fêlure, celle qui abime tout et rend cet autre de plus en plus important dans un monde où il ne devait pas occuper autant de place. Foutu, Ariel, dès le moment où tu l’as regardé différemment. Première erreur, et il ne sait plus si elle vient de lui ou de son aîné. Des deux sûrement, en aimants qui doivent se repousser et qui pourtant ne font que s’attirer. Jaloux à en crever rien qu’à l’idée d’imaginer d’autres que lui s’autoriser à le toucher comme il devrait être le seul à le faire. Cette petite douleur fébrile dans le ventre qui croît jusqu’à exploser dans sa poitrine pour le plonger dans les déviances d’une possessivité qui le bouffe tout entier.

Dernière annonce en coup de grâce, ce départ qu’il prévoit depuis que le géniteur n’est plus. Sans oser en parler à la première concernée, sa mère sur laquelle Asbjörn crache presque. A lui faire serrer les dents, agripper plus fort la poignée par peur de laisser parler l’instinct violent qui lui broie la raison.
« - Je crache sur ma conscience professionnelle, ton putain de bordel, ce pauvre type qui m’a rendu misérable. Ce nom de merde qui m’a terrorisé jusqu’à ce que je puisse enfin en changer. » Digues cassées, le flot de haine déferle sans filtre. « - Et je le bénis, ce jour  où il a eu la bonne idée de crever ce connard. Je l’idolâtre cette balle qui lui a dégommé sa sale cervelle, tu peux pas savoir comme ça m’a fait du bien, quand la nouvelle est tombée. Ce poids qui a foutu le camp de mes épaules. » Doigts libres qui s’agitent dans le vide, à faire voleter la poussière qui aurait pu venir s’y poser. Elle n’est pas totalement partie pourtant, cette trouille qui le hante encore. Fantôme du géniteur, toujours là, quelque part, jamais loin. Pour le juger, l’écraser de son sale regard et sa voix qui murmure, tout contre son oreille pour mieux le rendre dingue. Se tirer, changer de continent pour ne plus l’entendre, l’effacer de sa mémoire et enfin se reconstruire. « - Une lettre, c’est l’option que l’on choisit quand on a plus la force de continuer, pas vrai ? Ouais une lettre, c’est ce que j’aurais fait. Ou attendre que tu sois ivre pour te le balancer et me tirer en douce. » Il ricane ses derniers mots mais sent la menace, le danger arriver dans son périmètre par une simple enjambée. A le faire se raidir d’instinct, se redresser quand sa pauvre taille reste risible face à celle de son frère. Souffle court dans la poitrine, là où s’affole la mécanique fragile à s’en exploser une artère lorsque les phalanges enveloppent les siennes.

« - Me touche pas… » Qu’il gronde, crachant tout le venin de sa haine d’un timbre qui tremble pourtant. Il va te démolir, pour ton audace à deux balles. Il a raison, on aurait dû se tirer en sortant de la tombe. Avoue, ta mort était digne de la diva que tu es, non ? Fulmine, la rage au ventre, celle qui lui mord les tripes, assombrit sa jolie bouille des lueurs d’une maturité apportant avec elle des relents de carnage. Ariel ricane, fait trembler sa poitrine d’un rictus amer quand dans ses yeux les cristaux de larmes à la saveur douce-amère viennent faire scintiller le bleu brûlant de ses prunelles. Sa mère, l’éternel tourment de sa vie, sa plus belle peine. La déchirure qui ne se referme jamais. « - T’as pas compris encore ? L’Argentine, j’y suis jamais allé. Le seul endroit exotique que j’ai pu voir, c’est le cimetière d’à côté et la tombe dans laquelle j'ai été jeté pour y crever. J’ai menti parce que c’était plus facile à dire que d’avouer ce qui s’était passé. » Parce qu’il savait que Lars ne ferait que râler sans oser aller plus loin. Parce qu’il savait que les crachats de haine et les empoignades ne mèneraient pas aux coups. Alors il défie du regard, sans ciller, assassine les orbes polaires de toute son audace. Ouais, je suis sérieux. A moitié, l’aplomb qui s’étiole lorsque résonne le tintement du verrou et que ses reins se retrouvent prisonniers d’une poigne de fer à lui mettre le cœur en vrac. Trouille à fleur de peau, il retient son souffle lorsque volètent les derniers mots. A mourir d’asphyxie, figé de stupeur, enrobé comme un foutu bonbon dans un emballage trop serré pour pouvoir faire le moindre mouvement.

Ils sont là, les frissons, la dégringolade affolante, le gémissement contre la bouche prédatrice, les jambes qui chancèlent, les papillons dans le bide avec leurs ailes de feu. Le manque au creux de reins, celui qui le pousse à rester immobile dans les premiers moments. Avant que ça ne se mette à gueuler dans sa tête. Ses paumes se plaquent violemment contre le torse dans une tentative pour le repousser, ses lèvres scellées dans un refus de s’ouvrir face à l’envahisseur. Il a dit non, a juré la fin de cet ascendant dégueulasse que peut avoir l’aîné sur lui. Furie insolente à enfoncer ses ongles dans le torse, froisser le tissu avec la ferme intention de bousiller la chair en-dessous. Pousse encore, malgré le coton qui est en train de lui engourdir les membres et la raison. Il frappe de toute sa hargne le roc contre lequel il est maintenu pour finalement parvenir à se défaire de ce baiser forcé. « - C’est ça ton problème, Björn, tu vois rien, tu comprends rien. T’imagines que ça va tout arranger ? Qu’il te suffit de te ramener avec ta jolie gueule pour que je te tombe dans les bras ? » Il lutte, Ariel, mais il a perdu. A rester là, avec cette main dans le creux de ses reins, ses hanches contre celles de son frère. Ca s’entend dans les brisures de sa voix, les notes douloureuses qui s’y glissent quand elle ne devrait être qu’une tempête de haine et de fureur. Il a perdu, mais n’accepte pas. Cette tentative effrontée pour mieux se le mettre dans la poche, à jouer de ses faiblesses pour mieux le soumettre. Oupyr qui gueule contre ses tempes, il l’aurait écouté, aurait repoussé le géant et se serait tiré. Il l’aurait fait si seulement le manque n’avait pas été si affolant, un trou béant dans sa poitrine. Le goût de l'autre sur les lèvres comme un échantillon de ces instants volés au murmure de trop peu.

« - T’as pas le droit de me retenir ici. Je suis ton frère, merde, pas ton captif. » Piqure de rappel pour tenter d’endiguer leur chute. Fraternité bafouée, souvent remise en avant pour mieux s’effondrer. Lui qui se hisse déjà sur la pointe des pieds, langueur du corps lascif ondulant contre l’autre en une suave provocation. A l’image de son souffle frôlant la bouche déviante. « - Je te déteste… » Vérité aux bruissements d’un je t’aime qu’il n’avouera jamais, gamin fleur bleue s’accrochant de toutes ses forces au col d’une chemise qu’il bousille au même titre que ces lèvres dont il s’empare. Tendresse d’un instant, caresse fébrile soufflée par l’agonie lui brûlant le ventre. Il se fait provoquant, entreprenant, à la douceur de sa langue cherchant la fureur de cette jumelle prohibée. Attire le monstre dans son antre de vices, ses pieds nus raclant le sol dans ce repli bancal menant les corps vers le centre de la pièce, les éloignent de la porte. Il lâche le col, s’arrime à la nuque pour ne pas s’effondrer, l'attirer plus près, presque capable de se hisser contre le géant pour mieux y enrouler ses guiboles si seulement son autre main ne venait pas précipiter les choses. Ceinture défaite, dextérité crade dans le geste, fermeture abaissée sans sourciller et ses doigts qui empoignent l’homme, éveillent les instincts sous le feu de caresses sulfureuses. Urgence dans les gestes, impatience dans ses soupirs. Le vouloir à en crever.
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I'll pay with my soul - Ariel (nsfw) - Dim 25 Nov - 19:54



Les crachats pleuvent sur sa misérable carcasse sans discontinuer. L’assassinent et ensevelissent le cadavre sous des litres de fiel. Averse d’excréments dont il se serait volontiers passé. Le scandinave l’écoute sans vraiment le faire, presque déconnecté. Il s’efforce de faire rentrer les ignominies par une oreille pour les faire ressortir par l’autre. Le seul moyen qu’il a trouvé pour encaisser sans broncher. Pour atténuer la rage qui lui mord le ventre. Il se focalise sur l’annonce intolérable, les adieux lâchés de but-en-blanc. Une énième provocation, plus effroyable que toutes les autres cependant. Il la visualise comme une bombe à retardement, une machinerie à désamorcer. Peut sentir l’implosion qui couve, prête à torpiller les débris d’un myocarde trop amoché pour survivre à pareille boucherie. Dépouillé, en proie à l’angoisse viscérale de le voir disparaitre, le libertin n’a pas d’autre option que le retenir à tout prix. Abattre sa dernière carte, celle restée soigneusement planquée dans sa manche, et prier pour que le gamin plonge. Se réfugier dans l’attirance crade qui ne devrait pas les lier. Le faire faiblir. « - T’aurais pu attendre longtemps. » Réplique-t-il seulement, les reproches en sourdine. Ne pas relever le reste pour cesser d’alimenter l’incendie. Ivresse qu’il n’atteint plus, ou rarement. Suffisamment écœuré par les volutes de l’alcool, et les réminiscences saumâtres qu’elle ramène, pour s’en tenir écarté. L’un des seuls vices dans lesquels il rechigne à se vautrer.  

L’aveu engloutit le bleu des prunelles sous une marée sombre, les noircit à l’excès. Trop de cachotteries dévoilées en une unique soirée, comme tirées d’une boite sans fond. Pauvre imbécile leurré par les paroles du cadet. Aveuglé par la confiance démesurée qu’il lui voue. Méfiant envers tous les autres, sauf lui. Les mots lui font l’effet de mandales en pleine figure, de celles qui marquent la joue à vif de longues secondes après l’impact. Les phalanges corruptrices attrapent malgré tout les hanches, les rapprochent fermement des siennes. Manœuvre abrupte, un brin désespérée. Le pardon qu’il lui concède en un battement de cœur, sans être digne de la réciproque. « - Me donne pas d’ordre. » Grogne-t-il, sans rien faire pour obéir au môme. Empreinte possessive qu’il imprime contre le tissu froissé par ses soins. « - Combien de choses tu me caches encore hein ? T’en garde d’autres à me balancer au moment propice ? » Brise glaciale qui vient le remuer de la tête aux pieds rien que de l’envisager. Il ne devrait pas être si surpris pourtant. Le mensonge fait partie intégrante des tares transmises dans leur famille. De père en fils. Il honore parfaitement la mémoire du géniteur en l’imitant, même sans s’en rendre forcément compte. « - Me réponds pas va. » Il le rajoute froidement, avant que le prostitué n’ait pu se dédouaner ou empirer son cas. Il préfère se maintenir dans l’ignorance, ne pas risquer d’entrer dans une colère noire. Celle de l’oupyr est suffisamment vivace pour qu’il cherche à rééquilibrer la balance.

Il se calme aussi rapidement qu’il s’est emporté, Asbjörn. Noie l’ire dans la proximité qui les bouffe, exacerbe les pulsions vertigineuses. La tension meurtrière se transforme en passion fauve alors qu’il détruit ses lèvres de force. Il ne connait pas d’autre remède, ne sait que soigner le mal par le mal pour obtenir l’absolution. Pour le maintenir égoïstement à ses côtés. Mais l’argentin résiste, se débat comme un beau diable en dépit des frissons qu’il sent dégringoler contre son échine. Les critiques étirent les babines d’un rictus carnassier, en constatant que l’effarouché ne se dégage pas pour autant de son étreinte imposée. « - Probablement pas, mais ça vaut la peine d’essayer non ? Me fais pas croire que tu préfèrerais que je te laisse filer sans réagir. T’es pas très crédible dans le rôle de l’offusqué. » Susurre l’égoïste dans le creux de son oreille, avec une pointe d’arrogance. J’ai tous les droits. Il a envie de lui clamer, se contente de grimacer quand le plus jeune évoque leur lien fraternel. Il ne veut pas y penser en cet instant, laisser le dégout l’envahir. Amour contre-nature qui le pousse aux frontières du déni quand le frère devient l’amant, quand les gestes déplacés font s’écrouler les barrières. A l’image du prisonnier qui ne sait plus ce qu’il veut, se suspend au cou de son bourreau après avoir cherché à s’en échapper. « - Tant mieux. » Moi aussi. Déclaration voilée qu’il ne prononce pas non plus. Il esquisse l’ombre d’un sourire tendre contre les lippes tant convoitées, s’accroche plus fort à sa taille alors que le rouquin s’abandonne enfin à lui. Promesses langoureuses qui essoufflent la rancœur, l’éparpillent contre les compagnes interdites. Il lui rend ses baisers avec hargne, laisse ses phalanges parcourir sans pudeur le corps frêle. Il s’en réapproprie avidement les courbes, se laisse entrainer vers l’avant comme une futile marionnette.



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I'll pay with my soul - Ariel (nsfw) - Sam 8 Déc - 20:11



Mauvaise personne à qui cracher tout ça, il le sait mais ça lui fait du bien. De balancer des morceaux de cette haine qui le dévore, à le rendre foncièrement mauvais quand il n’aspire qu’à laisser l’ignoble et le douloureux dans un coin de son être, l’enliser sous ses sourires et l’allégresse fébrile de sa bonne humeur fragile. Livre rarement ouvert, Ariel, il préfère offrir la beauté de la couverture plutôt que de laisser l’œil curieux se frotter aux erreurs et aux ratures qui couvrent les pages. Géant de glace qui a le bon sens de ne rien répondre, lui offrir son silence pour éviter d’alimenter l’incendie qui s’étend sous la chair. Colère, douleur, désir, l’amalgame qui vrille le cœur, détruit ses reins et sa raison, le laisse fébrile une fois le flot de mots écrasé contre ce torse qu’il a malmené pour mieux s’en dégager. Incapable pourtant de s’en détacher, son souffle déjà mort dans sa trachée, affolé par la virulence avec laquelle il s’est exprimé, par cette envie qui croie doucement en lui. Graine éternelle, la fleur d’un mal qui fait un bien fou sur l’instant pour ne laisser ensuite qu’un champ cultivé de honte et de dégoût. Une part de lui s’y est faite, à cet attachement contre-nature qu’il a pour son demi-frère. L’autre le rejette en bloc, renie l’attirance, étouffe la bizarrerie comme il a voulu étouffer son homosexualité dans les premiers moments. Je veux être normal, à se le répéter en une litanie infinie. Retour à la case départ, il prie pour une toute autre chose, une nouvelle déviance dont il sait pertinemment qu’elle ne le quittera jamais.

Un ricanement nerveux lui échappe face à la question. Si tu savais. Il en aurait des choses à lui dire. Des horreurs qu’il a subit, plus jeune, celles qu’il endure aujourd’hui, le mal être qui le ronge lorsqu’il se prostitue, la dépression qui lui fait coucou souvent, dès qu’il abandonne ses cachets, en se persuadant volontairement qu’il peut s’en passer, que ça ira. Cerise sur le gâteau, j’ai tué papa. Et le lui balancer, de but en blanc, avec son sourire le plus rayonnant, quitte à se faire péter ses quenottes mal rangées. L’occasion de se faire un sourire à la mode d’Hollywood, pourquoi pas. Il en a des choses à cacher, par fierté, par honte, par trouille. Peut-être aussi parce qu’il ne sait pas se confier aux autres. Ca s’embrouille dans sa petite tête. Feu d’artifice arc-en-ciel, le baiser forcé met le feu aux poudres, souffle la rage pour ne laisser que le délicieux charnier lui engluant les reins. On en revient au même point, tu vois. A défaut d’utiliser son cerveau, c’est son cul qui change la donne. Encore une fois. Poupée conjurant le vice, l’appel du sexe trop fort pour y résister. Don ou malédiction, plus belle carte à jouer dans une partie truquée, la plus sale aussi. Il préfère ça, que le géant le retienne, l’étouffe et l’abîme sous sa volonté plutôt qu’il le laisse filer. L’ignore en le traitant comme les autres. A lui appartenir, corps et âme, sans sourciller, en gravure profonde dans les rouages de son esprit fracassé. Pour son frère, Ariel ferait n’importe quoi. Accepterait n’importe quoi venant de lui. Sa chose, à n’en point douter, lui qui se liquéfie dès que les mains se posent sur lui. Lorsque les frères n’existent plus et qu’ils ne sont qu’amants, comme n’importe quels autres.


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I'll pay with my soul - Ariel (nsfw) - Dim 9 Déc - 11:27






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