Le club est plaisant, bien qu’il ne vaut pas le Silver Arrow et son Eros. Pour l’occasion, le propriétaire a indiqué un salon aussi privé que confortable. Du fond de son fauteuil, Bellandi sirote un verre de Sprite, laisse les verres à pied pour plus tard. Si plus tard il y a… Le palais envahi de bulles sucrées, il pince ses lèvres. Il pense à l’heure qui tourne et que personne ne vient rentabiliser. Son temps n’est pas compté mais il déteste le regarder filer. Saturno peut dire ce qu’il veut, Alcide reste un homme d’action - parfois dépassé mais jamais désoeuvré.
La porte s’ouvre sur une brune à qui il ne donnerait pas plus de la trentaine. Beaux yeux, port altier et aura déployé. Alcide sourit mentalement en songeant à Augustin. Il n’avait pas précisé que l’inconnue serait si intéressante. Mais l’entretien se déroulera dans le cadre de la Nuova Camorra comme stipulé par la femme. Il n’y aura donc rien de délicieux dans l’histoire. Quoique, la persuasion est une forme de séduction…
Tandis qu’elle investit le salon de sa verve, elle verse le vin dans les verres. Elle n’y va pas de main morte. Son ton est celui du bilan, comme s’il avait des comptes à lui rendre. Dans cette vie ou dans l’autre. Plutôt dans l’autre, parce qu’il ne la connaît ni d’Adam ni d’Eve. Le fait qu’elle parle avec une hauteur inquisitrice ne plaît pas à Alcide. Mais il décide de rester calme, ne sachant pas ce dont elle est capable. Et de lui rendre son sourire. Il y a beaucoup trop de déesses dans le panthéon grec, toutes plus terribles les unes que les autres. « Ça fait beaucoup de questions en échange d’un seul nom, madame Dousmanis… Et un sourire ne fera pas pencher la balance : elle est trop audacieuse pour qu’il lui confesse tout ce qu’elle désire. Mais oui, Augustin m’a expliqué. Je n’aurais pas attendu si longtemps s’il ne m’avait pas convaincu. » Mais Augustin n’avait juste pas précisé qu’elle le traiterait de « problème » d’entrée de jeu.
« La Nuova Camorra n’a pas d’âge. Et ce n’est pas moi qui l’ait fondée. Il répond sans précision puis armé d’un fait. Il ne veut pas tout déballer à celle qui est autant de sa famille divine qu’une inconnue dans cette ville. Peut-être le fera-t-il un jour, lorsqu’elle aura cédé, lorsqu’elle n’aura plus de questions à poser. Il y croit à ce jour-là. Alcide Bellandi est un homme de foi. Je comprends ce besoin de… s’informer, mais certaines réponses ne concernent pas madame tout le monde. » Les informations de cet acabit, ça se mérite.
Alors panthéon grec ou pas, montre-moi de quoi t’es capable.
La belle concède à ralentir la cadence, Alcide n'en attendait pas mieux de sa part. Il l'écoute avec attention, l'écoute souligner sa proximité avec Augustin et Luca comme un argument d'autorité. Bien, madame Dousmanis... Vous savez trier vos cartes.
« Je n'ai pas de souvenirs de mon autre vie, mais ma divinité a cru en toi, maintenant elle n'y croit plus. Il arque un sourcil. Alcide n'est pas friand d'accusations gratuites. Zeus a sûrement causé un tas de problèmes, mais qu'a-t-il à voir là dedans ? Les accrocs mythologiques ne définissent pas leurs hôtes contemporains... Si ? Il n'est pas assez documenté pour savoir s'il emprunte les pas du divin ou trace son propre chemin. Il ne veut pas le savoir. Je suis censé m'excuser ? Gorgée de vin, verre incliné vers la brune. Alcide n'en même pas large sur le sujet, il doit l'admettre. Nous avons tous besoin de ces réponses, Sybille. » Mais elles ne tombent pas du ciel. Elles apparaissent avec le temps, rythmées par les péripéties du mortel.
Si la Nuova Camorra ne sert que son propre intérêt ? Il se froisse à cette idée. Il en est presque vexé et l'affiche sur son visage. La mafia ne lui appartient pas, pas plus qu'il ne l'a fondée. Alcide est quelqu'un de terre-à-terre, il se doute bien que tyrannie et profit ne sont pas synonymes de longévité. « Vous avez raison... si vous comprenez que la Nuova Camorra est une partie de moi. Non un... instrument. » Il est question de son héritage, et le dilapider pour son bon plaisir n'a jamais effleuré son esprit. Il veut voir la mafia perdurer pour honorer les fondateurs d'Arcadia, pour rendre hommage à son père.
Oh, tu as peur... Pourquoi... De moi ? Non non, tu ne devrais pas. Détends-toi Sybille, tu sais, j'ai posté deux gars à l'entrée pour être tranquille avec toi. Tu n'as rien à craindre, alors souris un peu, souris-moi, oui voilà, comme ça... « Tout ce que je fais... je serais fou de le faire pour moi. Je le fais pour Arcadia. Pour l'Olympe. Je veux rejouer tout ça. » Regagner les sommets. Rendre au panthéon grec sa gloire d'antan. Petit signe de la main. Rapproche-toi, regarde comme je te rassure Sybille, regarde comme je tiens à toi. Et toi, dis-moi, qu'as-tu à m'offrir ? Que caches-tu derrière tes sourires ?
A mesure que la distance s'évanouie, mon sourire s'agrandit. Le tien est plus discret, plus chic, sans doute. Je suis facile à charmer et tu le sais, tu le sens. Et puisque je ne suis pas mauvais joueur (parce que j'aime trop ça), je me laisse aller à tes flatteries. Souris-moi. Souris-moi ! Un pas, un autre. Encore !
Les corps se rapprochent et font naître en lui cette nécessité primaire. C'est Zeus qui joue au tambour entre deux neurones. Et Alcide n'a aucune idée de la déesse logée sous la peau de Sybille. Il pourrait parier sur la plus terrible comme la plus délicate. Quoique, la terreur est un art. Ce n'est pas grave. Il faut bien un zeste de peur pour rendre l'aventure trépidante. L'amour de Zeus pour les challenges a déteint sur Alcide. Joueur mais orgueilleux. Comment ça, si j'en serai capable ? Alcide laisse échapper un soupir-grondement. Le pouvoir, l'unité... l'unité du pouvoir, le pouvoir de l'unité... Non, il n'est pas assez romantique pour répondre ça. « Les deux, dans l'ordre que tu veux. » Il est pressé, il ne peut pas penser comme il le voudrait. Zeus a été chatouillé, le voilà réveillé.
Bellandi aime la voir ainsi, si proche, si impériale. Comme un aigle dans son ciel. Mais le ciel appartient au dieu tonnerre, tout le monde le sait. « Me venger de qui ? Alcide n'est pas un type rancunier comme son frère. Pour une seule et bonne raison. La vie a toujours été plus ou moins juste avec lui, il doit le reconnaître. Pourquoi penser vengeance... Les yeux de Sybille sont si proches. Des miroirs qui tiendraient dans une paume, dans lesquels il s'observe et se plaît. Alors comme ça, Augustin et Luca n'ont pas su te rassurer ? Approche-toi, encore, encore, je vais tout t'expliquer. En si bonne compagnie ? » Les réponses peuvent attendre, Zeus en revanche...
Shining like gunmetal (Alcide & Sybille) - Mar 28 Aoû - 16:45
Shining like gunmetal
Peau contre peau. La caresse des ongles et la voix qui donne le tempo. « Parce que je suis la vengeance. » Il lève un sourcil interrogateur, comme interrompu dans sa rêverie. Et pourtant, ce n'est pas un mirage, elle est bien là, suspendue et pendue à ses mots. Si elle savait... il n'a pas grand-chose à répondre, les prémices du désir lui coupent généralement tout bon sens.
La vengeance, toujours ce mot à tes lèvres, comme si elle faisait partie de ton oxygène. C'est de la colère, la vengeance. C'est usant et moi... moi je suis fatigué. On gouverne mieux à tête reposée. « Tes intérêts sont les miens, si tu dis vrai. Il a du mal à comprendre qu'une personne prétendue dévouée puisse surveiller ses arrières. Quand on travaille pour lui, c'est sans filet. Tu n'as pas à t'en inquiéter. » Alcide est un homme prudent. Ça a mis du temps mais aujourd'hui, il est tout à fait capable de peser les capacités de la NC. A-t-on besoin de la vengeance ? Qu'apportera-t-elle à l'organisation ? Au panthéon ?
Il se souvient d'un mythe. Vague et imagé comme d'habitude. Une histoire faite de plumes et de tromperie, une histoire qui a toujours su le faire sourire. « Mes rêves sont mes projets et... je ne pense pas y assister de mon vivant. C'est l'oeuvre de plusieurs vies. Les lèvres se ferment et les yeux s'ouvrent pour vérifier l'emprise qu'elle s'octroie sur lui. Les mains de Sybille sont du lierre contre lequel il ne se défend pas. Je ne suis qu'un intermédiaire, comme toi. Celle qui t'habite est trop rancunière... en te joignant à nous, tu découvriras qu'il est possible de cohabiter. Il cherche à les mettre sur un pied d'égalité et souligner qu'il n'a pas tous les pouvoirs et encore moins toutes les réponses. Elles sont à découvrir ensemble, ce qui nécessite un soupçon de confiance. Alcide libère son bras le plus proche de la table et attrape le verre par son ballon. Il lui propose, faussement pensif, et le vin danse entre leurs deux corps sous tension. En lui, tout se colore. Il a envie (besoin) de transmettre cette fièvre à Sybille. Qu'importe son avis. Je veux un monde fait de fêtes et de plaisir. » C'est murmuré comme un surnom sucré.
Shining like gunmetal (Alcide & Sybille) - Jeu 30 Aoû - 2:24
Shining like gunmetal
Alcide l'observe accepter la gorgée dans un silence qui lui plaît. En bon miroir, il l'imite et lui coule un sourire. On n'a pas toujours besoin de grands mots et de belles phrases pour répondre comme il faut.
Et la voilà qui s'éloigne. Elle retrouve son fauteuil et Alcide se sent tout froid. Où est passée la chaleur ? Les pétillements sous la peau, le coeur ? Tout s'évanouit. Seule Sybille se tient droite, à l'aise, comme une reine. Comme si on avait pressé le bouton reset. Coupez, recommencez. Il ne sait pas s'il est fâché ou éberlué. On ne le quitte pas. Pas comme ça... Si elle s'était enfuie en claquant la porte, peut-être l'aurait-il injuriée, couru après. Non mais ! Sauf qu'elles restent. Sybille et Némésis.
Nouvelle en ville et fermement campée sur son idéal de justice. Alcide ne réprime pas son soupir. Pour comprendre une ville et ses bactéries, il faut la côtoyer, pas l'observer. C'est prudent mais aussi naïf : quand on étincèle comme elle, on peut être sûr d'être très vite accueilli. Et la brune joue de la distance lorsqu'elle s'explique sur sa divinité. Contrôle des hybris. Ça fait monter de la colère en lui, et si elle n'habitait pas Némésis, il l'enverrait sûrement paître. Il déteste ne pas être maître. De lui, de ses désirs, de la situation. On est en pleine représentation et c'est Sybille qui a écrit tout le script.
« Attention Sybille... Il décide de relativiser. Pour cette fois. Ce n'est pas le moment de se faire une ennemie, mieux vaut jouer la carte de l'ami de mes amis... ça aurait pu se retourner contre toi. Elle n'y pas allée à pleine puissance et heureusement. Qui sait ce qui aurait pu lui passer par la tête ! Alcide a toujours trouvé son hybris aussi envahissant que naturel, mais en être la marionnette... Plus jamais, lui prescrit-il non sans ressenti. »
« Réfléchis vite et bien. On ne perd pas de temps à Arcadia. Le temps c'est de l'argent et même sans, c'est tout ce qu'il nous reste. Il y a certains hybris à éviter... et Némésis a besoin des siens. » Second conseil qu'il juge utile. Lorsqu'il avait quitté Arcadia pour l'uniforme, Alcide s'était senti désorienté. La mort de son ami avait pesé dans la balance mais le manque de récurrences aurait pu l'achever. Assez des souvenirs !
Il lève son verre. Toast improvisé qui se veut concluant et velouté. « Une fois décidée, on te fera visiter le quartier. » Et moi, si tu l'avais voulu, je t'aurais fait voyager jusqu'en Méditerranée...
« Promis, c'était la première et dernière fois. » Voilà qui me plaît. Je préfère... ne me refais pas ce coup-là, on ne sait jamais, un éclair en plein sein, ça arrive, tu sais... ça arrive on ne sait trop comment. L'hybris chaotique, maladif, est aussi incompréhensible que la foudre qui pétille en lui. Ce sont des choses qui font partie d'eux sans qu'ils ne puissent forcément les décrire. Et aussi “sage” qu'il puisse se prétendre, Alcide se connaît un côté impulsif une fois lassé. Un résidu d'adolescence ? Sûrement.
Et elle lui fait une nouvelle fois plaisir lorsqu'elle l'invite à revenir, à donner son nom et à exaucer ses désirs. Il ne sait pas s'il s'agit d'une parole en l'air, d'une plaisanterie ou d'une invitation. Quoiqu'il en soit, on ne demande pas à un chat s'il veut du lait... Et le félin se pourlèche les babines, oublie de penser. « J'adorerais. » C'est vrai, et c'est pas son petit manège qui lui a logé l'envie dans la tête.
« Je danse... (rarement, pas très bien, pas en petit comité, pas à la demande, pas maintenant, pas depuis la dernière soirée passée avec ma femme) peu. » Il ne veut pas se mouiller, le chat. Mais la terrible Némésis n'en a pas fini avec lui. Elle quitte son siège, tue la distance et l'arrache de son fauteuil. Les doigts empoignent le bras et le corps suit. Drôle de mécanisme. Il n'a pas envie de danser, il ne sait pas danser... Il a toujours joué le type “au-dessus de ça”, celui qui assiste et juge mais sans jamais ne s'y prêter.
Il ne connaît que la danse des corps amoureux, gonflés d'un élan plus sauvage que mesuré. La musique est un mystère pour lui. Il n'a pas ça dans la peau, ne l'aura sans doute jamais. Mais doucement, tout doucement, le bassin se balance, les épaules suivent le mouvement. Rien de fulgurant, tout juste assez pour entrer dans la danse. « Tu vois, observe-t-il sans cesser, il y a beaucoup à apprendre. Il est loin de posséder l'aisance de Luca. Faut dire que sa piste à lui, c'est le ring et ses cordes, rien à voir avec le parquet et ses spots. Tu ne diras rien, n'est-ce pas ? Je n'ai pas dansé depuis au moins quinze ans, c'était ma femme qui me demandait. Elle adorait ce genre de soirée, elle m'y traînait. Depuis, je... Sourire quelque peu crispé, pourquoi diable lui raconte-t-il cela ? C'est l'alcool qui s'amuse à délier sa langue à l'envers ? Oublie ce que je viens de dire, montre-moi juste les pas. »
Shining like gunmetal (Alcide & Sybille) - Sam 6 Oct - 18:18
Shining like gunmetal
Sous le regard attentif de Sybille, il a l'impression de gesticuler sans logique. Mais elle est pédagogue, elle lui apprend sans perdre patience. Comme ceci, comme cela, un peu plus sur la droite, l'épaule en arrière, le talon en suspens. Voilà, on y arrive doucement. « Je n'y vais plus, confirme-t-il, concentré sur sa taille. » Sa taille à elle, qui revient à lui comme la mer magnétique.
Son attention est captivée par son sourire, léger mais éloquent. Le discours suit rapidement et Alcide est surpris. Il est parfois difficile pour lui d'imaginer the divine journey de chacun, car le sien a été plus ou moins tranquille. Comme un fleuve ou presque. Ça a été le coup de foudre immédiat, il n'a connu ni les gros tourments ni les humeurs en montagnes russes. Et il est conscient de sa chance. Alors comme ça, Némésis t'a causée des misères... « Oui, j'ai quelques notions. C'est dit en fronçant les sourcils ; il a raté le coche et suit désormais ses mouvements avec un temps de retard. Je ne suis pas étonné, Luca peut se montrer très perspicace... »
Malgré cela, Sybille n'est pas rassasiée. La courbe de ses mots se fait plus crue mais n'en devient pas plus brute. A son tour d'inspirer, peut-être de se livrer. Il n'est pas certain d'être passionnant mais bizarrement, il se dit tant pis. « Je suis né à Arcadia, je suis resté enfant unique pendant quinze ans. Puisqu'il raconte, il se permet d'omettre les détails les moins sympathiques à ses yeux. De même, il choisit de ne pas raconter ses états d'esprits, ses aventures et ses erreurs. Il sait qu'il a bu, il sait ce qu'il peut laisser échapper une fois les veines emballées. Je me suis marié à dix-neuf ans, je suis devenu père très rapidement. Puis je me suis engagé à l'armée, j'y suis resté seize ans. La musique change, dehors. Les mouvements suivent le pas et se font plus électriques. Je suis revenu en 2000, pour mon père. Ma femme est décédée trois ans plus tard. Petite pause, trois secondes de silence. La Nuova Camorra et mon fils, c'est tout ce qu'il me reste. Des actes et des dates. Ils ne sont donc que cela ?
Contrairement à celui de Sybille, son historique sonne comme la dernière page d'un livre. Pas de chapitre à venir, comme si tout était en ordre, qu'on peut claquer la porte et s'en aller. « Et voilà, tu as les grandes lignes pour ma page Wikipédia, plaisante-t-il. Puis il pointe les verres vides du pouce. Ils vont devoir quitter le salon s'ils ne veulent pas mourir de soif. Ils ne se rempliront pas tous seuls. »
Shining like gunmetal (Alcide & Sybille) - Dim 28 Oct - 13:01
But it's not forever But it's just tonight Oh we're still the greatest
Ils quittent le petit cabinet, abandonnent les deux types postés devant la porte d'entrée. Puisque Sybille connaît bien l'endroit, il se laisse guider par la déesse vengeresse. Ensemble, ils dévalent les marches des escaliers menant à la salle principale. Ils pourraient avoir huit ou vingt-neuf ans, dans ces escaliers, ça ne changerait rien : le temps est suspendu à leurs pas.
Le bruit, enfin la musique, est partout. Les oreilles en prennent un coup. Il n'a plus l'habitude de cette agression sonore et il lui faut bien cinq minutes pour se faire à l'idée que le volume ne fera pas d'effort. Les sourcils froncés lorsque Sybille est de retour du bar avec deux verres identiques, il la remercie. Il s'y connaît en alcool mais la couleur de celui-ci ne lui dit rien. Ils trinquent « Cheers ! », honorent la boisson et Alcide s'agite un peu plus. La musique aidée de l'alcool envahit ses pensées. Il observe la belle à travers ses yeux embués. Elle danse, plus gracieuse que lui, les mouvements plus déliés. Il ne commente pas, ne désire pas l'interrompre. Et de toute façon, avec ce joyeux vacarme, elle n'entendrait qu'un mot sur trois.
Il s'agite et finit par déposer son verre vide sur la première table haute venue. Pas parce qu'il a besoin de ses mains pour danser - il n'a jamais su faire de hip-hop ou quoique ce soit du genre - mais seul, il a la drôle de tendance à ne danser que les poings fermés. Avec une cavalière c'est différent. Là, il appose ses mains sur sa taille, une épaule, les deux joues. Pas de ça ce soir au programme. La musique n'a rien de langoureux. Mais en fermant les yeux, la tête haute et les décibels plein la tête, elle le deviendrait presque. Alcide ressent toute l'électricité présente dans l'air, dégagés par les corps en fête. En lui, Zeus s'en imprègne et sourit.