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Once I ran to you, now I'll run from you (Alcide & Annalisa)

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Once I ran to you, now I'll run from you (Alcide & Annalisa) - Ven 22 Juin - 20:37


Once I ran to you, now I'll run from you
Alcide & Annalisa

Le temps était agréable en cette matinée, le vent venait doucement soulever ses longs cheveux roux tandis qu'elle marchait dans la rue avec la poussette. Il faisait beau, Annalisa avait ressorti ses robes du placard, espérant d'avoir un bel été. Elle aimait ce genre de moment tranquille où elle marchait dans la rue, qu'il faisait beau et qu'elle n'avait pas à surveiller toute sa tribu ; des moments pour elle qui étaient rares, mais qu'elle savait apprécier aussi bien qu'il n'y avait pas mère plus aimante qu'elle avec chacun d'entre eux.

« gnnn » entendit-on dans le silence.

Ah oui, sauf Sveinn, il était là. Les enfants étaient à l'école, et Anna emmenait son petit dernier à la crèche pour qu'il puisse se sociabiliser avec les autres enfants mais aussi pour qu'elle puisse s'occuper de ses affaires sur le reste de la journée comme préparer ses prochaines conférences. Ses journées étaient toujours bien chargées entre les enfants et ses occupations, mais cela lui permettait de garder la tête froide, surtout après la mort de son époux. Qu'on ne se mente pas, c'était compliqué de gérer seule une maison avec autant d'enfants, fort heureusement les trois premiers étaient déjà bien grands et pouvaient lui donner un coup de main avec les trois plus petits, sauf Sveinn qui était bien plus jeune. Il commençait à vouloir marcher, il poussait sur ses jambes et une fois qu'il saurait marcher ce serait encore plus de travail pour le surveiller. Anna soupira doucement, observant son petit dans la poussette qui pointait du doigt tout ce qui attirait son intérêt. Un chien, un arbre, une voiture, Anna lui disait ce que c'était à chaque fois, qu'il puisse se familiariser avec ces mots même s'il ne disait pas maman encore ou alors de manière très approximative. Il était curieux, attentif, aventureux, affectueux, de jolies qualités et Annalisa adorait interagir avec lui comme elle l'avait fait avec chacun de ses enfants.

Et puis il point du doigt, une nouvelle fois, sur une silhouette qui arrivait dans leur direction. La jeune femme releva les yeux et fut surprise de voir Alcide marcher dans leur direction. Prise de doute, elle observa les alentours, voir si elle ne s'était pas trompée de quartier, et en fait non, il devait être en simple balade et le hasard faisait qu'ils se croisaient. Un hasard qu'elle aurait peut être préféré éviter puisqu'elle avait eu Sveinn avec lui. Le destin était décidément bien trop taquin à son goût. Alcide avait été un amant de choix, elle avait pris beaucoup de plaisir entre ses bras et elle avait eu envie d'avoir un enfant sur le moment, sans réfléchir à ce que cela pouvait engendrer si par hasard la vérité se faisait savoir.  Elle grimaça doucement, envisageant de changer de trottoir ou de faire demi tour, rentrer dans un magasin pour ne pas avoir à le croiser ou du moins qu'il ne puisse pas voir Sveinn. Et puis ce fut trop tard, elle ne pouvait de toute façon pas faire comme si elle ne le connaissait pas, en revanche elle était partie pour ne pas s'arrêter, juste le croiser, avec un peu de chance il ne se souviendrait pas d'elle.

« Bonjour! » Fit elle simplement, souriante, ne cessant pas le pas ni sa poussette, bien décidée à arriver jusqu'à la crèche qui se trouvait qu'à quelques mètres. Elle pressa le pas, par chance la directrice de la crèche était sortie pour voir si Anna était arrivée. Cela soulagea la jeune femme qui n'accorda pas plus d'attention à Alcide.

La jeune femme prit son fils dans ses bras, qui rouspétait parce qu'il voulait rester encore un peu avec elle et puis comme il faisait ses dents, ce n'était pas une période très facile non plus. Elle lui fit tout un tas de bisous, la directrice venait lui parler un peu pour qu'il évite de faire une crise de pleurs. Elle lui arracha quelques rires et c'était gagné. Anna profita de la bonne humeur de Sveinn pour le lui mettre entre les bras et lui donner le sac qui contenait ses petites affaires. Elle l'embrassa une dernière fois en le rassurant, qu'elle reviendrait après son travail et lui demanda d'être sage. Elle savait qu'elle entendrait parler de ses mésaventures mais Sveinn était un enfant plutôt sympathique avec les autres. Elle laissa la poussette avec elle également. Là, c'était fait, elle soupira doucement, presque soulagée de ne pas avoir laissé Alcide trop voir Sveinn, parce qu'il y avait quand même un air de famille et plus il grandirait plus cela se verrait.

Annalisa tourna les talons, se demandant si Alcide serait encore dans le coin s'il l'avait reconnue après un an, et s'il viendrait lui parler ou pas.





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Once I ran to you, now I'll run from you (Alcide & Annalisa) - Dim 24 Juin - 21:39


Once I ran to you
now I'll run from you
@Annalisa Fjalarsdottir


Quartier huppé, ça sent l'argent à plein nez. Ici, tout est plus chic, plus moderne. Plus froid, aussi. On ne ressent rien en arpentant les rues soigneusement pavées, si ce n'est le luxe des matériaux et le vertige des prix de l’immobilier. Alcide aime le neuf et a un certain goût pour l’excès, mais aussi la vie et son élan perceptible dans chaque recoin. Ici, personne n'ose s'asseoir dans un coin de rue et pousser quelques notes au saxophone. Personne ne mange son précieux temps pour faire vivre une volée de bulles de savon à travers la place centrale. C’est dommage. Les buissons taillés se tiennent droits comme des soldats. Le fond de la fontaine n’est pas tapissé de pennies fatigués, quelqu’un est sans doute payé pour les retirer… A moins qu’ici, on ne jette à l’eau que des billets. Ce quartier, aussi posh soit-il, n'a pas d'âme. Défaut incommensurable.

Face aux belles bâtisses d’Elysium Heights, Little Italy n'a pas à rougir. Elle se défend très bien, parée de ses couleurs et de ses agréables senteurs, de ses habitants aux mains aussi bavardes que baladeuses. Plus bruyante que le quartier aisé, moins clinquante et pourtant si charmante. Cette matinée est plaisante dans l’un comme dans l’autre, il serait terriblement malvenu de ne pas reconnaître.

L’été pointe le bout de son nez. Ça se voit aux façades des boutiques hors de prix, aux habits et aux visages des passants. Alcide est apaisé. Ici, il ne craint rien. Aucune mafia notable n’a la main mise sur ces rues guindées, peut-être une bande de fils à papa mais rien d’insurmontable. Ça pue la neutralité, le calme historique. Si Alcide n’était pas Alcide, il pourrait aisément s’imaginer que tous les résidents montrent patte blanche. Mais non, il sait. Il sait qu’Arcadia est corrompue du boulevard endiablé à l’impasse ignorée, de la belle avenue à la banlieue poussiéreuse.

La présente rue est calme. Les mains au fond des poches, le don progresse tranquillement. Y a une femme non loin. Une poussette la précède. Vision ordinaire. Son ex avait sûrement la même dégaine, il y a trente-quatre ans ; un marmot plus tôt. « Bonjour ! annonce la femme en le croisant. » Le don jette un coup d’oeil à la poussette. Pas bien vieux, son garçon. Mais ça pousse sacrément vite. Dans vingt ans, elle devra se faire une raison lorsqu’il lui tournera le dos. La propre mère d’Alcide ne l’a pas retenu quant à sa volonté de s’engager. Oui, faut dire que chez les Bellandi, la mère n’avait pas souvent voix au chapitre. Encore moins lorsqu’il s’agissait d’Alcide. Ce dernier répond au salut par un hochement de tête distrait. Sourire poli à l’appui, la femme poursuit son trajet et emporte prestement son fils gazouillant.

Mais difficile de passer inaperçue avec une crinière pareille. Elle aura beau changer de coiffure, sa rousseur la trahira toujours, et Alcide se souvient vaguement d’avoir passé une nuit en la compagnie de ces cheveux de feu. Divin interlude avec en prime un aura déchaîné. Et quelle nuit.

Alcide a continué d’avancer mais ce doute l’assaille et le stoppe net. Il se retourne, soucieux, puis l’observe. A une poignée de mètres, la voilà qui confie son gosse à une dame plus âgée. A présent débarrassée de sa poussette, on ne la soupçonnerait pas mère. Elle se détourne, il décide de la rejoindre. « Tiens, tu ne m’avais pas dit que tu habitais dans le coin. Avoir couché avec une plus friquée que lui, ça l’agacerait presque. C’est son côté abruti qui ressort. Le gentleman le talonne. – Jolie robe. Si j’avais su, je t’aurais déposée... Je m’en souviendrai pour la prochaine fois. Sourire franc. Contrairement à la moyenne que lui impose son hybris déferlant, c’était un sacré bon moment. Il opère un léger rapprochement et décide finalement que cela ne lui suffit pas. Son bras longe le dos de la jeune femme, une main vient épouser tout un côté. – Alors, dis-moi, il a quel âge, celui-là ? qu’il chuchote presque à son oreille. » Traduction : sa conception, elle remonte à quand exactement ?



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Once I ran to you, now I'll run from you (Alcide & Annalisa) - Dim 24 Juin - 22:52


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Alcide & Annalisa

Alcide était revenu, elle l'avait vu revenir, elle n'avait pas fui au doute de paraître coupable. Aussitôt sa sympathie venait transparaître au travers de son charmant minois, Annalisa y avait pas été insensible mais cette fois-ci c'était différent. Il avait l'air surpris de la savoir habitante de ce quartier là, un endroit calme, neutre, où le parfum des jardin embaumaient les rues, où tout le monde disait bonjour et se connaissait plus ou moins. Annalisa s'estimait chanceuse, cela lui donnait l'impression d'être loin de ces histoires de mafias. On dirait cependant que celles-ci revenaient toujours vers elle quoi qu'elle fasse.

Annalisa vivait effectivement dans le quartier, elle logeait sa tribu dans une belle et grande maison où l'on ne pouvait pas se marcher dessus même avec six enfants. Einar et elle avaient acheté ce bien immobilier très rapidement et elle y vivait en paix depuis. Elle avait fait le choix de rester silencieuse, un vague sourire étirant les commissures de ses lèvres, de toute façon elle aurait été freinée par ce rapprochement soudain, Alcide se montrait charmant, gentil, elle n'avait pas de raison de se montrer trop distante avec lui et pourtant elle n'était pas à l'aise avec ce geste là tant qu'elle ne saurait pas ce qu'il pourrait éventuellement faire à Sveinn s'il le savait de lui. Et donc pour elle « la prochaine fois » ça pouvait sous entendre tout un tas de choses. Elle le remercia tout de même d'un petit "merci" à son compliment concernant sa robe.

La jeune femme étouffa un rire amusé en sentant cette main se glisser dans son dos qui aurait pu lui la charmer auparavant, mais de l'eau avait coulé sous les ponts et des préoccupations certaines l'empêchaient de vouloir faire deux fois cette erreur de céder à ce qu'il dégageait. Tout aussi rapidement qu'il était venu se placer comme tel, d'un pas sur le côté et tenant le bras de l'homme, la jeune femme lui adressa un large sourire à la fois entre l'espièglerie et l'excuse tout en finesse. D'un geste habile, presque comme une danse, elle vint se défaire de son emprise pour se retrouver à marcher à ses côtés. Espérant qu'il comprenne qu'elle n'était pas dans cette optique présentement. Ses doigts glissèrent dans ses mèches rousses, en replaçant sa crinière folle derrière son oreille, le geste se fait nerveux.

« Alcide, je me suis demandée si tu allais me reconnaître, c'est qu'il s'en est passé du temps depuis ! » Les mots les plus communs et les plus banals que l'on sort pour des retrouvailles non planifiés, Annalisa sait qu'elle ne répond pas à ses questions à ce moment là, la jeune mère se donnait le temps de répondre, ne sachant pas quelle attitude adopter. Le problème étant les clans qui les opposent, elle ignorait si cela était un risque mais elle ne voulait certainement pas emprunter cette piste savonneuse et perdre ce qu'elle avait de plus cher à ses yeux.

« Sveinn, il a un an et quelques mois, presque deux ! » Un mensonge, à moitié, une vague indication de son mois de naissance. Elle n'avait pas son carnet de santé sous la main mais cela faisait sauter le mauvais hasard si cela tombait pile au moment où ils s'étaient vus et que cela lui mettait la puce à l'oreille. Parce qu'il avait effectivement été conçu cette nuit là, cette nuit qui n'aurait dû rester que de la débauche à l'état brut ; de deux personnes totalement avides de ne faire qu'un. Annalisa n'avait jamais évoqué son désir d'avoir un enfant avec lui, les mots avaient été brefs et courts entre eux. Elle lui avait répondu de la même façon qu'elle répondait à cette question que posaient les mamies qui tombaient amoureuses du charme de Sveinn ; de l'enthousiasme, de la joie. Annalisa ignorait si elle était une bonne comédienne mais s'efforçait d'avoir l'air convaincante et puis au pire, elle avait d'autres arguments qui tenaient la route, ses pouvoirs étant pour une fois un bel atout.

C'était le genre de situation qu'elle aurait voulu éviter, et si elle avait pensé à cette problématique, elle n'avait jamais réellement décidé ce qu'elle ferait à ce moment là. Courir le risque de mentir, faire passer quelqu'un de confiance pour son père et le condamner à être enchaîné à ses magouilles. Non, bien sûr que non, c'était son histoire, elle devait le régler comme une grande fille. Avec un peu de chance, Alcide serait le type d'homme qui se contrefout d'avoir conçu des enfants à droite et à gauche et la question Sveinn passerait à la trappe. En attendant elle fit en sorte de changer e conversation, venant prendre tout naturellement de ses nouvelles en omettant d'évoquer les mafias ; elle fit le choix de parler banalités une nouvelle fois, sa profession en première ligne et noyer le poisson :

« Alors ? Ta salle de boxe est toujours pleine ? »







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Once I ran to you, now I'll run from you (Alcide & Annalisa) - Lun 25 Juin - 0:47


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@Annalisa Fjalarsdottir


Elle s’extirpe de l’étreinte comme une anguille maligne, avec une précaution semblable à celle qu’elle prodiguait à son gamin. Un peu contrarié, Alcide décide pourtant de ne pas se fâcher. C’était peut-être une approche trop soudaine pour elle. Soit, il comprend qu’on ne fonctionne pas toujours comme lui, surtout dans ce domaine-là. « Alcide, je me suis demandée si tu allais me reconnaître, c'est qu'il s'en est passé du temps depuis ! Combien de temps ? Plus d’une quinzaine de mois, selon ses estimations. Parce qu’il ne tient pas de carnet de bord, il ne se rappelle jamais de tout le monde, sauf en cas de signe distinctif. Un tatouage sur le visage, des yeux vairons, un tic physique… – Comment t’oublier ? lance-t-il avec un haussement de sourcils censé désigner ses cheveux. »

Alcide est toujours partant lorsqu’une femme, jeune de surcroît, s’intègre à l'équation vespérale. Quoique, ce n’est pas l'absence d’astre lunaire qui risque de l’effrayer. C’est un besoin, catégorisé primaire et allergique à ce qu’on nomme les râteaux. Le refus, Alcide ne l’essuie pas souvent, principalement parce qu’il exerce son charme céleste. Un sourire et un compliment, une caresse… A dire vrai, il a suffisamment de jugeote pour ne pas courtiser des personnes intouchables comme la First Lady ou son oncle par alliance. Une cervelle et un résidu d’éthique pour éviter de sombrer dans les coups bordéliques. Ses relations ont du sens. Un certain sens qu’il semble (tristement) être le seul à comprendre.

Beaucoup de (trop) monde paraît déterminé à s’enticher du grand amour. Alcide lui préfère l’amusement, plus court, moins pesant, plus changeant. Se passer la bague au doigt, il l’a fait une fois. Il ne recommande pas. L’expérience est plaisante, évidemment, même très apaisante, sur une durée de quatre mois tout au plus. Ensuite, c’est une contrainte, un fardeau dont le poids avoisine les trois kilos à la naissance. Pire, ça pousse aussi vite que du bambou, supplément nuits incomplètes et couches pleines. Epanouissement garanti.

Alcide constate seulement que l’annulaire gauche de la rousse est vacant. Même pas une trace de bronzage. Il suppose donc, presque naïvement, que la jeune femme s’est assignée la même doctrine de vie que lui. Quoique, avec ses cinq-six marmots, elle est mal barrée. C’est en ayant vent de ce genre de ménage qu’Alcide se félicite de n’avoir eu qu’un seul bambin (à loger et à nourrir).

« Sveinn, il a un an et quelques mois, presque deux ! Qu’elle explique, toute enthousiaste. L’enfant porte un prénom à consonance nordique, sûrement comme sa maman. Alcide a (malencontreusement) oublié celui de la jeune femme. Il l’a su, bien sûr, peut-être même qu’il l’a marmonné… Il doit traîner dans un tiroir de sa mémoire. Ça lui reviendra.

Sveinn a l’âge d’aller à la crèche en poussette. Neuf mois donc, additionnés à un an et des brouettes. Le don ne sait pas exactement à quelle date ce calcul bancal peut bien correspondre. En revanche, il se souvient que les humains ne s’additionnent malheureusement pas comme les nombres. Pour eux s'applique la règle standard, soit 1 + 1 = 3. Parfois, le résultat varie à quatre, cinq…

« Alors ? Ta salle de boxe est toujours pleine ? Qu’elle jette soudainement sur la table. Il est surpris, terriblement surpris. Et flatté qu’elle se rappelle de son job, sa couverture. Et lui n'est pas fichu de se souvenir de son prénom... La faute aux années. – Tu te souviens de la salle ? Ça signifie qu’il lui en a parlé. Drôle de conversation au vu du déroulé de leur relation. – Toujours. On a lancé un programme spécial troisième âge. Et les jeunes accrochent bien à la boxe. Je sais que les mères ont tendance à retenir leurs enfants mais je pense que ce sport est une bonne école. Ton plus âgé, il devrait y faire un tour. Il n’aura qu’à me demander à l’accueil. » Proposition faite, il se tait.

Les deux réincarnés marchent tranquillement. Pas taille contre taille comme initié par l’homme, ni main dans la main. Des amis. On pourrait les méprendre pour des amis. Et puis, parce qu’un mauvais pressentiment commence à grimper sur ses épaules, Alcide préfère se libérer de la question cruciale. Il emprunte volontairement des impasses. « Tu n’as personne pour le garder ? » Pas de père, même au foyer ?



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Once I ran to you, now I'll run from you (Alcide & Annalisa) - Lun 25 Juin - 11:13


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Alcide & Annalisa

Ah oui, les cheveux, certes. Elle oubliait parfois qu'on la caractérisait souvent à la dame aux longs cheveux roux à l'école quand elle venait chercher ses enfants. Annalisa n'envisageait pas de les couper alors elle avait dû se faire à l'idée qu'on puisse aisément la reconnaître de cette façon. Un sourire évident étira les commissures de ses lèvres, ré-haussant ses pommettes alors qu'elle détournait son regard. Bien, en tout cas jusque là cela semblait bien se passer, il ne s'offusqua pas quand elle s'extirpa de son étreinte tout en politesse ; et à vrai dire elle ne le connaissait pas plus que ça, elle ne pouvait prévoir ses réactions, c'était tout un art d'être funambule. Elle misait la carte du naturel, tout va bien, tout se passe bien, et à s'en persuader elle arrivait à le mimer plutôt bien. Croiser une personne avec qui l'on avait pas réellement l'intention de garder contact ça avait toujours son petit effet de malaise, aussi cela se traduisait chez elle par ces petits tics nerveux.

Elle se souvenait effectivement qu'il avait une salle de boxe, elle s'en était félicité pour détourner la conversation, en revanche il fallait qu'elle le garde car c'était tout ce qu'elle savait sur lui outre ça et le fait qu'il s'agisse du Don et de son prénom. Annalisa a une bonne mémoire, c'est sans doute l'un de ses meilleurs atouts malgré sa naïveté et son ignorance sur bien des choses. Que cela le surprenne qu'elle se souvienne de la salle lui avait alors arraché un sourire, non pas réellement dans l'orgueil mais après tout ce n'était qu'un peu plus d'un an auparavant. Elle avait remarqué qu'il était particulièrement musclé en redessinant habilement le contour de ses bras du bout de ses doigts dans leurs flirts. La boxe, avait il répondu et elle savait que cela n'était pas pour l’impressionner puisqu'elle lui avait posé d'autres questions sur sa pratique entre ses sourires charmeurs, une cascade de prétextes surtout, pour les mettre sur l'attente et le taquiner, les faire languir tout en les rapprochant de gestes. Mais elle n'avait pas laissé une seule miette de cette conversation. Des conversations d'ailleurs, ouvertes, que monsieur et madame tout le monde échangeaient en oubliant ce qu'il se cachait derrière leurs personnalités respectives - Comme si le divin n'existait pas. De ces quelques mots qu'ils avaient échangés, ils ne se seraient pas tournés sur la Bratva ou sur la Nuova Camorra.

Alcide avait l'air très impliqué dans le fonctionnement de sa salle, et elle trouvait ses intiatives de  programmes réellement intéressants, que peu devaient prendre sans doute pour réconcilier les mères et le troisième âge avec ce sport souvent stigmatisé comme violent. Cela avait adouci brièvement cette peur qu'elle avait de lui dire la vérité s'il se souciait de telles choses. Il lui proposait de faire venir son plus grand à la boxe d'ailleurs, et même si dans d'autres circonstances elle aurait accepté, pour le coup elle ne savait pas si c'était une bonne idée mais pas pour les mêmes raisons. Cyrus était un bâtard de Saturno et donc le neveu d'Alcide par extension, et plus il grandissait plu on aurait pu lui trouver des ressemblances.« Je lui en parlerait ! Il fait déjà du base-ball je ne sais pas si un sport individuel lui plairait, mais si tu fais des programmes de découverte, pourquoi pas oui ! »Avança t-elle dans la réflexion et non pas dans l'engagement.

Alors Alcide revint finalement sur le fameux sujet Sveinn comme si cela l'intriguait réellement, trop curieux sur le sujet du petit garçon pour que cela ne soit normal. Ce qui poussait Annalisa à être plus vigilante encore sans tarir de ses sourires et de sa spontanéité :

«Ah! La crèche c'est pour qu'il se sociabilise un peu avec des enfants de son âge ; il ne connaît que ses frères et sœurs et les enfants de mes amis. Quand il sera à l'école il sera face à des inconnus, je ne souhaite pas le traumatiser ! »Fit-elle en étouffant un rire se moquant éperdument d'être ennuyeuse avec les détails - Mère dévouée, comme toujours ; Nerthus l'avait toujours été.

Elle n'avait pas pu mettre ses trois premiers enfants à la crèche et elle avait remarqué que Cyrus et Agnes avaient eu du mal à leur premier jour d'école, et à s'intégrer ; cela y jouait sans doute alors maintenant elle faisait cela. Mais ces aveux là étaient aussi une manière pour elle de détourner toute éventuelle question pouvant mener à des réponses qu'elle ne souhaitait pas dire. En outre, elle n'avait rien vu de menaçant à sa question mais le fait de ne pas y répondre directement lui donnait aussi l'impression de pouvoir garder le contrôle sur la situation. Elle trouvait qu'elle s'en sortait bien pour le moment, malgré cette nervosité qui aurait pu faire trembler ses mains si elle ne les balançait pas doucement en marchant. La jeune mère lui parlait comme s'il était un ami et de toute façon elle n'avait pas de raison d'être désagréable avec lui pour le moment, juste de la prudence, au cas où.

« Alors que fais tu par ici ? Une petite balade ? »

Banalités, changement de conversation, le schéma se faisait répétitif. Il fallait juste qu'elle tienne jusqu'à ce qu'elle arrive près de sa rue où elle prendrait congé de lui plus facilement. C'était dommage de devoir se comporter comme tel, car Alcide lui paraissait bien assez sympathique et il n'y avait pas plus épuisée de ces histoires de mafias qu'Annalisa. Mais elle ne devait pas tomber dans les remords et garder en tête qu'elle faisait cela pour Sveinn.


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Once I ran to you, now I'll run from you (Alcide & Annalisa) - Sam 30 Juin - 21:15


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@Annalisa Fjalarsdottir


Il joue un rôle. C'est indéniable. Il reste sage, n’évoque pas ses occupations souterraines. Le script s’écrit au rythme de leur pas. Les répliques défilent tranquillement, conformes à la bienséance. S’agirait pas de brusquer la jeune femme. Si trop sollicitée, elle risque de se rétracter et de se faire la belle, le sourire aux lèvres… Pour éviter que leur rencontre connaisse une si piteuse conclusion, il doit prendre sur lui. Doit la jouer posé, patient, attentionné. L’est-il ? Pas vraiment. Et pas pour longtemps.

Il l’écoute parler de son aîné dont il ignore aussi bien le prénom que la couleur des yeux. C’est inconfortable de parler d’un gamin qu’on n’a jamais vu… D’après sa mère, c’est un joueur de baseball, un adolescent conforme. Brave Yankee en devenir, qui tape dans une balle puis court de base en base. A son âge, Alcide se faisait déjà les poings contre des plus grands que lui. En guise de programme de découverte, les néophytes n’avaient qu’un seul choix : grimper sur le ring. « Nous y travaillons… reste à trouver les bons créneaux horaires pour attirer le plus de jeunes possible, conclut-il, l’accent professionnel collé au palais. »

Le quartier est calme mais ce n’est pas le cas d’Annalisa, qui est agitée de petites manies féminines. Tout un manège qu’Alcide capture à peine du regard, il ne s’y attarde pas, ne le comprend pas. Il croit connaître les femmes mais ce n’est que leur enveloppe qu’il côtoie ; ce qu’il se passe en elles lui est aussi étranger que la banquise de l’Antarctique. Alors il use du charme, du compliment qu’il pense réellement. « Je suis certain que ton petit ne connaîtra pas de difficulté. Avec une mère comme toi, c’est impensable. » …A condition qu’il ait hérité de toi. Mais c’est vrai, le sourire de la jeune femme a de quoi faire chavirer le plus austère des gardiens de prison.

Annalisa semble bien frileuse à l’idée d’évoquer ce qu’ils ont partagé. Certes c’était bref mais ce n’était pas négligeable, bon pour les archives une fois le soleil levé. Non, ils ont échangé - des banalités - et ont meublé la nuit comme ils le désiraient. Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? T’as des enfants ? Tu viens d’où ? Bref, tout ce savant mécanisme des grandes personnes un peu ennuyeuses en quête d’amusement. Alcide en a encore envie, de cette jolie comédie. De sa présence, sa voix. Peut-être sa bouche et ses courbes… Mais visiblement pas aujourd’hui, à trois pas de la crèche de son fils.

« Un brunch, ça te dirait ? Je t’invite. On pourra prendre notre temps sur une terrasse, il fait beau aujourd’hui. Qu’il propose soudainement. Ce matin, il n’a pas avalé grand-chose. A croire que les soucis des oracles lui coupent l’appétit organique. Peut-être qu’en rassasiant son corps, son désir s’amoindrira… Et si non, ce n’est pas grave ; la compagnie de la beauté à ses côtés le comblera. Pour cette fois. Pour un temps seulement. – Et après, c’est promis, je te raccompagnerai. » Pour peu et il la glisserait de nouveau, cette main sur son flanc.

Du bras, il lui indique une rue adjacente qui abrite des restaurants de toutes tailles et tout public. S’il ne vivait pas dans Little Italy, s’il n’était pas le don de la Nuova Camorra, pour sûr qu’il déménagerait ici. Dernier argument sur les lèvres, il sourit à sa camarade. « Je suis content de te revoir, Annalisa. » Le prénom lui revient tandis que ses soupçons s’apaisent. Il n’ose pas demander si le sentiment est partagé, la belle a d’abord une offre à accepter.



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Once I ran to you, now I'll run from you (Alcide & Annalisa) - Dim 1 Juil - 11:03


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Alcide & Annalisa

Annalisa se demandait si toutes ces attentions et compliments qu'il lui portait étaient réelles ou s'il se jouait d'elle, essayait de l'amadouer pour en savoir plus. Elle avait entendu bien des choses de lui mais elle savait que le comportement n'était jamais le même suivant les gens que l'on côtoie. Alors, peut être qu'elle avait été un peu dure sur ses a priori. Anna n'était pas une menace, elle n'était pas dangereuse, car tout ce qu'elle souhaitait c'était vivre en paix avec sa famille, ayant depuis peu abandonné son souhait de monter dans la bratva. Encore une fois parce que certaines personnes qu'elle fréquente ont réussi à lui donner d'autres rêves et d'autres objectifs de vie. Peut être que la douceur et la simplicité d'Anna donnait l'impression à Alcide d'être une autre personne ? Elle n'avait pas la prétention de dire qu'elle était capable de le changer mais sa sympathie lui donnait l'impression que c'était possible ou bien qu'elle s'était trompée sur toute la ligne. Consciente de sa naïveté digne des princesses Disney, Annalisa veillait pourtant à rester méfiante, le tout était de garder le contrôle sur la situation et tout se passerait bien.

Et tandis qu'ils arrivèrent près de la rue où sa maisonnette se dressait, la jeune femme devait donc prendre une décision et lui donner une réponse pour ce brunch qu'il lui avait proposé. C'était dangereux, elle le savait, et elle risquait aussi d'avoir de mauvaises surprises ; parce que l'on est à Arcadia et que d'expérience elle savait que tout était possible. Mais en refusant il était aussi possible qu'il se braque et que ce soit pire encore. Au moins il avait laissé de côté le sujet Sveinn, et elle le savait en sécurité. Son fils lui restait en tête, elle se concentrait dessus, occultait toute attirance qu'elle aurait pu avoir pour Alcide, qu'elle avait manifestement eue. C'était étrange, comme nager à contre-courant sans qu'elle ne puisse réellement l'expliquer. Annalisa stoppa sa marche donc, sur le point de donner sa réponse et ce qu'il avoua lui arracha malgré elle un large sourire ; il était content de la voir. Et bien elle ne s'y était pas attendue mais c'était le genre de mot qui faisait toujours plaisir. Disons que cela jouait en sa faveur, alors qu'elle avait été sur le point de refuser.

« C'est gentil Alcide, je suis contente de te revoir aussi ! Pourquoi pas  un brunch! Je connais un endroit très sympathique proche d'ici ! » Fit elle, le ton plus enthousiaste.

Au lieu de poser des suppositions, Anna se disait qu'il valait mieux voir, ignorer tout ce qui traînait derrière l'aura imposante d'Alcide et prétendre être avec un ami ; il lui inspirait plus confiance quand il se comportait de cette manière. Elle lui indiqua d'un geste du doigt la rue à prendre et entama le pas vers celle-ci, c'était un endroit qu'elle connaissait bien alors elle n'aurait pas de sentiment d'insécurité intempestif, de plus ils étaient dans un endroit neutre. C'était bien pour cela qu'elle vivait ici, ses enfants ne devaient pas être exposés au problèmes des mafias. Elle avait bien surpris ses deux plus grand en train d'en parler, mais au moins cela relevait plus de légendes qu'autre chose depuis ce petit coin tranquille. Pensive, tandis qu'elle marchait aux côtés de cet homme à la position importante, elle se disait que Sveinn ne devait jamais y être mêlé non plus, elle était prête à se battre pour cela.

La rue était plongée dans un calme et une sérénité remarquable, une légère brise s'engouffrait dans ses cheveux et elle trouvait cela familier, rassurant. La façade du restaurant se dessina entre deux habitations, une enseigne à bonne réputation, si bien qu'un jolie sourire se dessinait sur les lèvres de la jeune femme quand elle passa ses portes. Désirant profiter du beau temps, ils furent donc placés à l'arrière du restaurant qui donnait sur un grand jardin. Elle l'avait emmené là également pour la nature, où elle s'y sentait protégée, en tant que déesse terre-mère, il n'y avait rien de plus inspirant pour rester concentrée - Elle avait l'impression d'avoir l'avantage du territoire ; au cas où, juste au cas où. A moitié dans l'ombre d'un arbre, leur table incrustée de mosaïques était un peu plus à l'écart. Avaient ils reconnu Alcide ? Faisaient il en sorte de le cacher pour ne pas avoir de problèmes ? Quoi qu'il en soit, une fois installés, la jeune femme inspira longuement et en profita pour retirer ses sandale et glisser ses pieds dans l'herbe.

Et le calme reprit, Annalisa leva les yeux vers Alcide en se posant toutes sortes de questions. Elle lui  offrit un sourire, elle était encore un peu nerveuse et cela se voyait sans doute par ses joues légèrement rosies sous cette multitude de tâches de rousseur. Ils allaient continuer dans les banalités sans doute, tant que l'on ne déviait pas sur Sveinn.

« Est ce que tu fais souvent ce genre de choses ? Te poser, prendre le temps, profiter du soleil ? Tu es italien non ? j'imagine que le climat n'est pas le même ici»


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Once I ran to you, now I'll run from you (Alcide & Annalisa) - Mar 3 Juil - 4:00


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Est-il réellement content de l’avoir croisée ? Il ne sait pas trop. Ni oui ni non. Ce n’est pas l’amitié qui le pousse à discuter, c’est l’intérêt. Le froid, le curieux, l’insatiable. Nous dirons donc que ces retrouvailles sont le fruit d’un hasard ni heureux ni désastreux. Il est et on s’en accommode. La preuve en direct : on sourit ! Qu’il s’agisse de gêne ou de plaisir, le résultat est le même, on étire nos lèvres et on plisse nos joues. Amor fati comme l’Autre le dit.

L’enthousiasme d’Annalisa Quel-est-son-nom-déjà est presque communicatif. Ça sonne rond, honnête, modeste. Des adjectifs qui sont loin d’être applicables à la population d’Arcadia… du moins la majeure partie, et Alcide n’éprouve aucune honte à se fourrer dans ce sac de scélérats. Il y saute à pieds joints, mais dans le plus grands des calmes. Discrétion ou non, Annalisa sait. Elle sait qu’il mène la Nuova Camorra, qu’il n’a pas peur de descendre quelqu’un. Jamais il ne lui a caché son business condamnable, et c’est en connaissance de causes qu’elle s’est prêtée au jeu de quelques heures. A moins que ce soit lui qui l’ait suivi les yeux bandés avec un sourire benêt. Sait plus trop. En tout cas, cet interlude passionnel n’était pas voué à se reproduire, bien qu’il ne s’agisse aujourd’hui que d’une pâle copie. Peut-être aura-t-il plus de chance dans ce restaurant qu’il qualifie de charmant en l’apercevant. Peut-être en apprendra-t-il plus.

Ils se présentent à l’entrée et immédiatement, on leur propose un coin plus tranquille. A l’abri des regards, du soleil et des oreilles indiscrètes. Tant mieux, songe le gangster. Il n’a pas envie de se battre aujourd’hui. Encore moins de hausser le ton. Peut-être est-ce la compagnie de la jeune femme qui a cet effet sur lui… Ou peut-être est-il plongé dans ce qu’on appelle un “bon jour” ? Depuis ces derniers temps, ils se si font rares… « J’essaye, mais compte tenu de mon emploi du temps… ce n’est pas très évident. Mais je comprends mieux mon père à présent : il faut savoir s’écouter et respirer un peu. Sinon, on surchauffe puis on explose. Et là où il fait chaud, surtout d’ici les prochains mois, c’est bien en Italie. Ah, la mère patrie… Non, Alcide ne la connaît pas. Ses quelques séjours ne lui ont pas permis d’apprivoiser la Botte pourtant adorée, si souvent racontée. – Oui, et parfois, l’air semble manquer. Je suis content d’être né à Arcadia… cette ville doit plaire à ton sang froid ! »

Car oui, comment fait-elle ? Comment fait-elle pour sourire si facilement, sans jouer la comédie ? C’est une vraie question. Elle pourrait trembler pour la sécurité de ses gosses : la ville n’est pas un havre de paix, mais d’horreurs tantôt anonymes, tantôt signées par une OBNL. Une organisation à but non louable. « Et toi ? Tu as du temps pour toi, entre le boulot et les enfants… A moins que tu aies prolongé ton congé maternité… Tu en as combien déjà ? Sept ? Je n’ose même pas imaginer lorsque tu les amènes à la baie ! » Grande étendue d’eau salée et de sol sablonneux. Mille et une façons de perdre un gamin. Noyé. Egaré. Enterré et surpris par la marée. Kidnappé.



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Once I ran to you, now I'll run from you (Alcide & Annalisa) - Mar 3 Juil - 10:15


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Dans la sérénité, le tableau dépeint ici était trop étrange. Mais quand l'on ne connaissait pas ce qu'il se cachait à l'envers du décor, on aurait juré à quelque chose de vrai. Annalisa ne se plaignait pas d'avoir les faveurs du Don, du moins qu'il se montre tout à fait sympathique jusque là, mais il y résidait quelque chose de dérangeant. Il répondait à ses questions, de manière floue et précise en même temps, ne pas trop en laisser s'échapper, et puis de toute façon elle savait de quoi il parlait quand il évoqua son emploi du temps. Alcide était sans contredit un homme occupé par des affaires dont elle n'avait pas le moindre doute. Mais c'était ce côté badboy aussi qui l'avait attirée chez lui et la volonté inconsciente de se venger de son frère, narguer la Bratva même si cette histoire était restée secrète. Quoi qu'il en soit, c'en était presque comique de voir qu'il discutait de cela comme l'on parle du beau temps, pas besoin d'entrer dans les détails, elle se disait que c'était bien ce qu'il essayait de faire, le monde se porterait sans doute mieux si l'on prenait de telles initiatives tout le temps.

« Tu as raison, pour gérer un gros business, il faut avoir toute sa tête, si tu t'aères pas tu ne peux pas garder le cap. On ne souhaite à personne de devenir fou. » Ajouta t-elle aux réflexions d'Alcide. Annalisa se ferait châtier pour une entrevue comme celle-ci et pour de tels propos. Fort heureusement ils étaient dans un coin neutre, à une heure de la journée ou tout le monde était occupé.

« Oui, ce n'est pas mon pays d'origine, mais c'est pas si mal »Répondit la jeune femme, qui elle n'était pas née ici et qui avait tenté de fuir ces gangs. C'était trop tard pour ça. 

Un serveur revint, interrompant leur conversation alors qu'elle était sur le point de lui répondre de nouveau, le sujet du dialogue était revenu sur les enfants, Annalisa en profita pour réfléchir un peu, le regard encore posé dans celui d'Alcide. On leur avait donc apporté plusieurs assiettes pleines de bonnes choses, ils n'avaient plus qu'à se servir eux-même et profiter de la tranquillité qu'offrait l'endroit où ils se trouvaient. Annalisa porta sa boisson chaude à ses lèvres, venant se désaltérer suite à sa course en poussette mais aussi l'anxiété qui avait été une source de grande soif. Comment se sentait elle à présent ? Un sentiment étrange la traversait, Alcide avait cette aura particulière qui inspirait confiance et dans lequel elle se sentait toujours plonger, mais la force de sa volonté de protéger Sveinn l'empêchait de s'y noyer. Elle se demandait si ce n'était pas son côté divin qui lui donnait ce charisme particulier qui aurait pu rendre naïf n'importe qui. Elle devait résister à cette sensation de calme qu'il lui donnait pour ne pas aller aux aveux. Il était gentil, il était charmant, mais il était aussi dangereux.

Annalisa attendit que l'on ait terminé de charger leurs tables en pancakes et charcuteries en tout genre pour reprendre leur conversation là où ils l'avaient laissée. Six enfants donc, pas sept, pas encore.

« Six, ils sont six ! » Avoua t-elle avec un large sourire et un petit rire, c'était vrai qu'autant d'enfants c'était peu communs, mais son histoire rendait les choses un peu particulières, d'autant plus au vu de sa récurrence. Elle n'y pouvait rien, elle était particulière et six ne serait d'ailleurs sans doute pas le chiffre final d'enfants qu'elle mettrait au monde, d'autant plus si la Bratva la remariait à quelqu'un ou qu'elle se laissait de nouveau aller avec un amant. On l'avait sortie du Red Lantern à cause de cela et la Bratva avait tôt fait de la marier pour éviter d'avoir des mélanges de panthéon indésirables. La déesse n'avait pas le choix, exposée aux moindres désirs de ce gang qui la plaçait et la replaçait comme un vulgaire pion. Elle aurait voulu se marier par amour, mais elle était prise dans les filets ; ses enfants étaient ceux qui lui permettaient de trouver cette parcelle de bonheur qui manquait à sa vie. Ceux qui la faisaient sourire et qui aujourd'hui donnaient l'impression qu'elle n'était pas mêlée à tout ceci, c'était pour cela qu'Annalisa arrivait encore à sourire avec une telle sincérité. Quand au temps qu'elle arrivait à avoir pour elle, au départ elle n'en avait pas trouvé d'intérêt, et puis Clarence  et  Aislinn étaient entrés dans sa vie et lui avaient donné envie de prendre le temps pour elle. Là dessus, elle rejoignait Alcide.

« J'y arrive, à raison d'avoir une babysitter qui soit organisée...Mais tu sais j'en ai que deux en bas âge, les autres sont relativement grands et peuvent s'occuper d'eux-même. » C'était bien plus facile, et sans doute le seul avantage d'avoir des ados ; il y avait un petit de cinq ans et Sveinn, qui d'ailleurs ressemblait beaucoup à son père à en détailler le visage de son interlocuteur.


« C'est difficile de pouvoir avoir des moments de calme mais quand ça arrive et que je n'ai pas de cours ou de conférence à préparer, je sors, je vais danser avec mes amis. Je profite. Je suis une mère mais je suis aussi une femme... » Un sourire énigmatique étire les commissures de ses lèvres, elle avait bien trouvé le temps de finir das ses bras avec cinq enfants à la maison et d'en savourer chaque seconde. Elle ne savait même plus combien de fois il l'avait menée à l'extase, la fièvre avait été telle qu'elle avait l'impression que leurs ébats n'avaient été qu'un fantasme. Elle se souvenait surtout qu'à ces instants où de vives décharges s'étaient imprimées dans son corps, il n'y avait eu nulle autre occupation ou préoccupation que celle d'être à l'écoute de ses envies, d'être un peu égoïste avant de reprendre sa place de maîtresse de foyer. Alors il avait la preuve qu'elle savait gérer cela ; et même si ça demandait de la rigueur et une synchronisation sans failles, c'était tout à fait possible car avec de la volonté on peut tout faire.

« Et toi tu as des enfants ? Je ne t'ai même pas demandé. »

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Once I ran to you, now I'll run from you (Alcide & Annalisa) - Mar 24 Juil - 0:24


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@Annalisa Fjalarsdottir

Et quel business ! L’affaire d’une vie, d’un père et de son fils. Et d’autres gars avant eux. Tous de grands hommes. Sauf que dans ce milieu, ce n’est pas de sa santé mentale qu’on s’inquiète en priorité. Car si avoir la tête aérée est une chose - une bonne chose -, encore faut-il la conserver. Eviter les coups d’état (les coups tout court). Dans les rues d’Arcadia, une couronne pèse lourd.

Jouer la comédie aussi. Faut pas croire ; sous ses airs, derrière ses sourires, y a un prédateur en chasse. Pas bien patient, parce qu’il n’est pas habitué à attendre. Tout ce qu’il sait faire en la matière, c’est se faire désirer. Et puisqu’Annalisa campe ce rôle-là, il doit serrer les dents. Tout en souriant ! Parce qu’il veut savoir. Il doit. Il a besoin. L’ignorance, ça le fait trépigner, ça le rend brutal et grossier. C’est un comportement qu’il ne veut pas dévoiler à la délicate jeune femme. Tout ce qu’elle a entendu de lui se réaliserait sous ses yeux et elle fuirait, n’écoutant que sa tête. Il ne veut pas qu’elle écoute sa cervelle. Il veut qu’elle obéisse à son coeur, à son désir. Au désir qu’il a par une fois fait jaillir. On prétend que les Norvégiennes, filles du Nord, ont le sang chaud, chantait l’autre Espagnol. En se remémorant la nuit qu’ils ont partagée, Alcide valide en pensée ladite rumeur. Sang chaud et coeur ô combien intrépide. Pourtant, il ne répond que ; « Oui, Arcadia est un bon compromis géographique. ».

Puis vient un serveur, qui dispose de quoi se faire péter la panse en bonne et due forme. Sourire du réincarné ; on pourrait croire à une orgie minimaliste. De bon matin, de la bonne bouffe, du vin pas dégueulasse, la compagnie d’une ravissante femme. Y a pire comme matinée !

Et que répond-elle ? Six enfants ?! Il en vomit presque sa gorgée de rosé. Comment ne pas finir aliéné avec six hurleurs sous son toit ? Que quatre d’entre eux sachent se torcher eux-mêmes, c’est déjà ça, mais six. Six, bordel ! La maison doit ressembler à une jungle, une ménagerie, c’pas possible… « Tu les as eu jeune… Tu les as éduqués seule ? Ce ne doit pas être facile à vivre… », observe-t-il un peu dans le vide. Sa femme à lui aussi, a très rapidement été “réquisitionnée” par son devoir. A peine la vingtaine et le ventre déjà rond comme un ballon.

« […] Je profite. Je suis une mère mais je suis aussi une femme… » Oh oui, femme tu l’es. Souris Annalisa. Souris-moi, j’aime trop ça ! Et voilà la question qui fâche. Les gamins. Comme s’ils régissaient la vie de leurs géniteurs. Tout en piquant dans un bout de bacon, il répond. « Un seul, je dirais. » Ce n’est pas vrai, mais c’est le seul chiffre qu’il connaît. Il pourrait répondre trois en ajoutant Calliope et Eamonn, mais ça ferait germer le doute chez Annalisa. Tout ce qui l’importe maintenant, c’est de savoir s’il a effectivement semé autre chose.

« Un seul, un garçon. Mais il est grand maintenant, trente-quatre ans. Si tu l’avais croisé avant moi, sans doute que tu te serais jetée dans ses bras. Vito te plairait, il est délicat comme toi. Patient et attentionné, mon opposé. Il poursuit, le ton plus sec. C’est un… artiste. Il est revenu après quelques temps hors de la ville, je pourrais te le présenter, à l’occasion. » Et toi, tu pourrais me présenter ton p’tit dernier, au lieu de le cacher entre les murs d’une crèche. Fais gaffe, j'ai mémorisé l’adresse.

Mais ça le chatouille. L’ignorance le démange… Il fait jouer sa fourchette entre ses doigts. Un tour et il pique un bout de pastèque, un second et il l’avale tout rond. La conversation tourne elle aussi en rond. Madame est plus coriace que ce à quoi il s’attendait. Le souci, c’est qu’il n’a plus rien à dire. Un nouveau tour et la fourchette vient se planter entre l’index et le majeur de son interlocutrice. Avec un sourire, pour la forme, l’air de dire “c'est un jeu ! je t'ai eue !”. Et sur un ton doux, trop doux. « A propos d’enfant, ton dernier, qui est son père ? Tu ne me feras pas croire qu’un seul homme est derrière tout ça. »



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Once I ran to you, now I'll run from you (Alcide & Annalisa) - Mar 24 Juil - 9:01


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Le brunch était copieux mais varié, ce qui leur permettait de trouver leur bonheur. Anna optait pour les fruits, appréciant leur fraîcheur. Alcide lui aussi semblait satisfait bien qu'il ne puisse pas trop savoir à quoi il pensait à ce moment là. La jeune femme échappa un rire en le voyant choqué d'apprendre qu'elle avait six enfants. « Oui je les élève seule mais je suis bien entourée, beaucoup de personnes me donnent un coup de main, un en particulier m'a aidée pour les deux derniers.» heureusement que Clarence avait été là pour l'épauler pendant sa dernière grossesse, une femme enceinte seule avec cinq enfants ce n'est pas de tout repos. « Mais j'ai toujours voulu avoir une famille nombreuse, j'imagine que j'ai été programmée pour ça.» Un sourire étira les commissaires de ses lèvres, quand on sait quelle déesse se cache en elle on est pas tant surpris, elle avait hâte de le dévoiler à Aislinn et Clarence.

Alcide avait un enfant "il dirait" alors elle avait compris qu'il en avait reconnu qu'un. Elle fronça les sourcils, curieuse, désireuse d'en savoir plus sur cette réponse en surface. Il lui parlait du seul qu'il avait qui était d'un an plus vieux qu'Annalisa. Cela ne l'étonnait pas, elle a toujours eu un penchant pour les hommes plus âgés qu'elle. Alcide était un beau spécimen et qu'il ait l'âge d'être son père ne l'avait pas réfutée. Elle se demandait à quoi il ressemblait, est ce qu'il l'aimait ? Est ce qu'il l'avait eu de manière illégitime ? Comme Sveinn ? Elle acquiesça, pourquoi pas le rencontrer ? Est ce que voir sa famille soulignait une période de paix ?

C'est ce qu'elle aurait cru, mais non car quelques instants plus tard, elle eu un surszut: Alcide avait planté sa fourchette entre l'index et le majeur d'Anna, venant endommager le bois de la table et même avec ce sourire qu'il lançait, elle savait qu'il ne plaisantait pas.

Son cœur fit une descente monumentale, ayant craint le moment où il cesserait d'être patient même au nom de leur bonne entente quand leurs corps s'étaient rencontrés. Alors là question fatidique s'était posé, qui est le père de Sveinn ? Annalisa détacha son regard de cette fourchette menaçante, pour le poser sur Alcide. Comment faire ? Quel choix faire ? Désemparée face à cette violence sous-entendue, elle resta silencieuse un moment tout en retirant sa main. Elle ne voulait pas connaitre cet Alcide qu'on lui avait maintes fois dépeint, elle aurait voulu que leur bonne entente continue. « Pourquoi tu veux savoir qui est le père de Sveinn? Tu penses que c'est toi ?»

Annalisa gardait son sang froid parce qu'elle avait beaucoup à perdre. Elle se souvenait à quel point elle l'avait voulu, et que dans la frénésie du moment elle avait désiré la force d'Alcide dans cette sixième grossesse, qu'elle sorte enfin du deuil. Elle avait porté cet enfant, elle avait apprécié chaque seconde de ces instants où elle avait senti la vie en elle vaincre la mort. Il ne comprendrait pas cela, c'était maintenant une certitude. « J'ai un don qui me permet de maîtriser la fertilité, je sais bloquer ou provoquer une grossesse. Pourquoi j'aurais voulu qu'un tel moment engendre un enfant en sachant que l'on était que amants ? Et en sachant que tu es toi...» fit elle, parlant surtout du fait qu'il soit le chef de la NC et que c'était signer son arrêt de mort d'avoir un enfant avec l'ennemi. Ah non c'était pas malin, mais encore une fois: elle ne regrettait rien.

Cela ne répondait pas à la question mais elle cherchait à faire appel à sa logique pour qu'il pense qu'elle avait bloqué cette grossesse. Annalisa glissa ses doigts sur la main d'Alcide, cherchant cette douceur dont il avait su faire preuve jusque là, essayant d'apprivoiser l'animal. « Ne sois pas comme ça avec moi s'il te plaît» De la tendresse, toujours, la terre-mère est une entité pacifique et protectrice bien qu'elle puisse être dangereuse. Annalisa ne souhaitait pas éveiller cette colère, pas avec lui, elle risquait trop. La main posée sur la sienne, le bout de ses doigts caressaient son épiderme, elle le savait friand de contacts, elle voulait qu'il garde son calme. Mais elle le savait maintenant : elle ne pouvait pas lui dire la vérité.





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Once I ran to you, now I'll run from you (Alcide & Annalisa) - Mar 24 Juil - 23:23


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@Annalisa Fjalarsdottir

Pourquoi demander ? Parce qu’il déteste avoir les yeux bandés, progresser à tâtons grâce à de vagues indications. Qu’il s’agisse d’un scoop ou d’un bruit de couloir, Alcide n’a jamais apprécié être tenu à l’écart. Ça pourrait presque le mettre hors de lui, en mauvais joueur qu’il est. (Et lorsque la vérité éclate, ça le met généralement hors de lui.) Y a qu’à voir lorsque Saturno a débarqué chez lui sans prévenir. Une visite impromptue et désagréable au possible. Le souvenir de la clope insolente est encore imprimé dans ses narines, et la “bonne nouvelle” fait encore saigner ses oreilles. Curieuse coïncidence : Saturno a annoncé sa future paternité. Un thème plutôt récurrent chez les Bellandi. Comme une mauvaise farce.

Et aujourd’hui, Alcide est habité d’un affreux pressentiment. Il ne serait jamais né (le pressentiment, pas le petit roux brailleur) s’il n’avait pas croisé Annalisa une poussette à la main. Il ne s’agit pas de calcul mais de logique. L’unique fois que leurs corps se sont entrechoqués, c’était pas pour faire des Chocapics. Tout le monde sait que la somme d’un homme et d’une femme est toujours binaire. Zéro ou quelque chose. Ventre plein ou ventre vacant. (Et puis, il ne se protège jamais. Zeus n’a peur de rien !) En réponse, il maugrée, plus calme (pour de vrai). « Reconnais que le timing est parfait. » Pour ne pas dire suspect.

Evidemment, Annalisa a pu fréquenter des tas d’hommes. Avant comme après lui. Le laps de temps est énorme. Et bizarrement, cette idée le chagrine presque. Il aime se sentir exclusif, unique, merveilleux au lit. Et cette nuit-là, elle l’avait fait sentir plus qu’unique. S’il n’y a pas besoin de passion pour engendrer un atome de vie, Alcide est certain qu’elle y contribue. A au moins 45%, si ce n'est plus.

Et finalement, Annalisa s’explique. Le don, la grossesse. Cette capacité plutôt édifiante. La belle maîtrise les gestations. Il fronce les sourcils, cherche à comprendre. Sa plaidoirie se tient : pourquoi ne pas tuer le danger dans l’oeuf ? Ce n’est pas une attitude très tactique… Sur le point de rétorquer qu’une femme n’est pas capable de dresser la moindre stratégie, il parvient à tenir sa langue. C’est faux ; de nombreuses femmes savent conjuguer le verbe tromper à tous les temps. « Sachant que je suis moi, tu devrais me répondre honnêtement. » Il reprend ses termes et les retourne contre elle. Ce n’est pas la meilleure preuve de répartie, mais ça lui semble suffisant pour paraître intimidant. Pourtant, il n’en a pas tellement envie. Elle ne mérite pas ses foudres.

Le regard soigneusement maquillé, les mots au ton posé, la main qui effleure la sienne avec douceur. Tout l’aura d’Anna lui dicte qu’il ne devrait pas se mettre dans un tel état. « Ne sois pas comme ça avec moi s'il te plaît. » Les corps sont sa faiblesse, les femmes son talon d’Achille. Pas qu’il pourrait mourir pour elles, mais elles ont le don de le rendre… fou. Exacerber ses humeurs, les faire virer de bord. Les enterrer comme la hache de la guerre.

Alors il l’écoute, bien malgré lui. La fourchette retrouve l’assiette, empale un oeuf brouillé plutôt qu’un index. Les yeux du don suivent l’opération avec précision, remontent vers ceux de la rousse. « Pardon. » C’est dit avec sincérité. Comme un p’tit garçon pris la main dans le sac de bonbons. Par les dieux, il devrait lui arracher la vérité au lieu de s’excuser ! Mais non, il semble trop attaché à elle. Pour le peu qu’il sait, qu’elle daigne lui divulguer, il n’a pas envie de la violenter. C’est une émotion rare, si rare. Pour l’occasion, un diminutif se glisse sur ses lèvres. Pardon Anna. Je m’en veux. Même si tu m’as quand même un peu provoqué, à promener ton bébé. A me rencontrer. (Même si t’as pas choisi ce hasard, tu m’as compris.) Puisqu’elle s’est un peu livrée à lui, il décide de faire de même. Avec un soupir. C’est que je n’aime pas lorsque ce genre de choses arrive. (Parce que ça arrive souvent. Diablement souvent.) Elles s’attendent à ce que je me porte garant du gamin, que je le reconnaisse et que je participe à son éducation, tous ces trucs... Que je leur octroie un prélèvement mensuel sur mon compte bancaire, ouais. Et il poursuit, avec la voix d’un gars consterné, embêté. La bâtardise est décidément une sale affaire. Puis souvent, elles ne donnent plus signes de vie et ça n’entraînent que des ennuis. Des mauvaises surprises. True story. Si ton petit était de moi, il serait sage de ta part de m’avertir tout de suite. Que j’ai le temps de le convertir à la Nuova Camorra. Et après ça, je crois qu'il sera temps de te raccompagner.



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Once I ran to you, now I'll run from you (Alcide & Annalisa) - Mer 25 Juil - 9:49


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Effectivement le timing était parfait, a quelques détails près puisque Sveinn n'était pas né à 9mois mais 6 et quelques grâce à sa faculté. Elle lui accorda cela toutefois, histoire de ne pas trop en dire et acquiesça. Il se méfiait de ses dires et c'était normal, un homme comme lui ne pouvait pas se permettre de toujours croire sur parole. Sachant. Qu'il était lui elle avait tout intérêt à lui répondre avançait-il: et bien non, elle ne savait pas, elle ne voulait pas se jeter à l'eau dans connaître la profondeur, elle aurait besoin d'un peu plus de temps, y réfléchir. Mais l'agressivité d'Alcide redescendit d'un cran, à sa surprise et il s'excusa platement avant de lui faire quelques révélations.

Annalisa comprenait son point de vue et alors sa réaction prenait tout son sens. Ça la chagrinait d'entendre qu'il avait été cible de tels comportements. Alcide est un homme trop important pour que cela ne passe pas par l'esprit de n'importe qui. Anna a tout ce qu'il faut financièrement pour élever ses enfants. Mais ce pardon l'avait troublée, il avait secoué son cœur de culpabilité parce que ce n'était pas bien ce qu'elle avait fait. Elle aurait dû lui dire, le considérer en tant qu'homme et non pas comme chef de mafia. Alcide est un homme compliqué mais elle sait et elle voit qu'il sait être bon qu'il sait faire preuve de poigne pour avoir ce qu'il veut. C'est pour cela, Alcide que je t'ai choisi. Comment lui en vouloir ? La mine quelque peu déconfite, la jeune femme continua de dessiner quelques schémas irréguliers sur le dos de sa main.

« Ne t'inquiètes pas, je comprends » souffla t-elle, que cela soit oublié et qu'ils puissent passer à autre chose. « Je ne chercherai pas à faire ça avec toi, te faire un enfant et t'obliger à assumer financièrement. Ce n'est pas mon genre.» Un sourire étira des lèvres malgré tout, parce qu'elle voulait le rassurer à défaut de lui dire la vérité. Elle ne pensait pas que ce soit une bonne idée. Pas tout de suite, pas tant qu'elle n'avait pas d'alliés pour lui assurer que rien n'arriverait à Sveinn. Et à ce moment là, elle comptait sur Alcide pour comprendre son geste, parce que l'amour qu'elle a pour ses enfants est plus fort que tout et qu'elle ne prendra jamais le risque de les mettre en danger.« J'aime mes enfants de tout mon cœur, mon but est de leur offrir une vie saine et heureuse, paisible. Financièrement je n'ai pas besoin.»

Elle l'observait, son regard dans le sien afin de toujours tenter de traduire les moindres signes pouvant la guider sur ses pensées.«Tu es un homme bien Alcide, je suis contente de pouvoir te connaître et je ne chercherai pas à te nuire. Mais je suis un sujet de la Bratva, je ne l'ai pas choisi. Et je mettrai jamais ma famille en danger même si pour cela tout le monde doit me détester.» des aveux qu'elle n'aurait pas pensé dire à priori parce qu'ils pouvaient être révélateurs. Mais elle priait pour qu'il l'entende, qu'il lui donne du temps d'avoir cette porte de sortie avant d'aller n'importe où et faire n'importe quoi. Encore une fois elle se ferait probablement tuer pour ce genre de propos, mais c'était la stricte vérité, ces mafias avaient gâché sa vie et elle ferait tout pour qu'elles ne gâchent plus rien.

À la fin du repas, Anna se leva, vint lisser le tissu de sa robe pour la remettre en place. « Merci pour le repas, on devrzit recommencer un de ces jours ! Ça me ferait plaisir » Elle n'avait pas cru terminer cela sur des notes positives, mais elle le pensait. Elle osa le prendre dans ses bras, une douce étreinte qu'elle agrémenta d'un baiser déposé sur sa joue. qu'il se souvienne toujours qu'elle était différente. On aurait beau dire qu'il est dangereux, Anna a de l'affection pour lui, elle s'est bien plus dévoilée au delà du désir monstre qu'elle avait ressenti. Cela s'était dévoilé avec ce repas partagé. Ces petits gestes d'affections n'étaient pas là pour l'amadouer, ils étaient sincères et elle ne voulait pas avoir peur de lui.




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Once I ran to you, now I'll run from you (Alcide & Annalisa) - Mer 25 Juil - 11:06


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Une participation financière n'était que la partie émergée de l'iceberg. Il apprécia tout de même qu'Anna le détrompe sur ce point-là. Elle comme lui semblait plus posée, et si Sveinn était réellement de sa conception, elle ne l'avait pas sonné pour un sou, dans tous les sens du terme.

Pour être franc, au cours de sa vie, Alcide n'avait jamais connu de manque quelconque. La preuve : lorsque Serena Bartolli s'était éloignée d'Arcadia avec son ventre condamné, il avait consenti à l'aider. Et ne l'avait jamais revue. En revanche, il était très avare. Son temps et son amour n'étaient jamais coordonnés. S'il aimait un corps, c'était le temps d'une soirée. Pas d'escapade amoureuse, d'amants maudits, de liaison prolongée. Autrefois, c'était vis à vis de son épouse qu'il ne pouvait pas assumer ses différentes paternités. Ça l'aurait rendue on ne peut plus furieuse et c'était clairement la chose à éviter, sa fureur affûta ses poings. Maintenant qu'elle n'était plus, il avait fait de nouvelles concessions. Toujours envers Serena Bartolli, ou plutôt leur fille. La reconnaître en tant que telle relevait du miracle. Il aurait pu faire de même pour Sveinn, si le bambin lui devait pour de vrai son chromosome Y.

Le souci principal était, comme elle le disait si bien, l'engrenage des mafias. Que la Bravta et la Nuova Camorra s'allient était impensable, alors au lit... Bien sûr, les écarts existaient. Il y en avait toujours. Mais puisqu'il était lui, les enjeux montaient de six crans. Alcide croyait en la bonne foi d'Annalisa - elle en avait clairement plus que lui. Il fut pris d'un curieux sentiment de satisfaction. La jeune femme n'avait pas avoué quoique ce soit quant à son fils mais elle avait été claire. Elle protégeait ses louveteaux, subvenait à leurs besoins, et divulguer l'identité d'un père nuirait à chaque membre de l'équation. Cette pensée, couplée au va-et-vient de ses doigts sur sa main, eurent un effet plutôt rassurant sur le don. Il se détendit sans même s'en apercevoir, en oublia presque qu'un jour, que ce garçon soit de lui ou non, il prendrait les armes pour la Bravta. Il paraissait préférable d'ignorer son visage pour mieux le descendre dans vingt ans. Quoique, ça lui ferait 74 ans...

Pour l'instant, il n'en était pas là. Anna s'était montrée plus enjouée sur la fin et c'était tout ce qui comptait : qu'elle l'apprécie ouvertement était un supplément tout aussi agréable. Oui, ils pourraient se revoir. Dans de meilleures circonstances. « Avec plaisir. » C'était sincère. Être enveloppé dans ses bras lui procura une sensation de légère chaleur, la bise vint sceller sa conviction d'avoir mieux réagit.

« Tiens, dit-il en tendant un petit carton. C'était une carte de visite pour le Thunder Fist. Il avait écrit son numéro au dos, mais ne le présenta pas sous cet angle. Pour ton aîné. » Les enfants avaient finalement une utilité. Il lui rendit sa bise et cela fait, se retourna pour héler un serveur, pointant du pouce leur table. L'addition s'il vous plaît.

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